Il m’arrivait parfois d’avoir besoin d’un peu d’intimité. C’était des jours comme ça pendant lesquels je ne savais plus vraiment qui j’étais. Je savais pourtant d’où j’étais parti et ce que j’avais quitté pour arriver en arriver là. Lorsque de tels jours se présentaient, je partais loin dans les montagnes. S’il n’y avait pas de montagnes dans les environs, je partais loin, très loin pour en trouver. Rien ne m’apaisait plus que l’air frais et pur des montagnes du monde shinobi. Elles me permettaient de faire le point avec moi-même, de me retrouver. Elles faisaient ressortir l’homme que j’étais et me le soumettaient sous un jour nouveau.
J’etais donc parti, le cœur lourd et confus vers les montagnes du pays du fer. J’avais besoin d’air et d’introspection. Apres plusieurs journée de marche, de glissade et d’escalade, je me suis finalement hissé au sommet de la plus grande montagne du pays du fer. La vue était magnifique et le sentiment de solitude tellement puissant… Je me demandais vraiment comment je faisais pour vivre là en bas alors que c’était si calme dans ce havre naturel. La question demeura et je préparais mon campement. Je m’endormi à la vision d’un coucher de soleil magnifique.
Je me réveillai au petit matin, j’avais entendu un bruit. Un bruit suspect et particulièrement étrange. Je me levai rapidement et saisis mes sabres qui étaient posés là. La main sur le manche, je traquais le moindre son qui aurait pu jaillir de la nature encore endormie. Soudain, dans les buissons adjacents, je vis un pelage blanc. La bête respirait rapidement et elle était à présent totalement visible. Un loup, un loup majestueux et bien en chair. Un loup d’une taille titanesque par rapport à ceux que j’avais eu l’occasion d’apercevoir jusqu’à ce jour. L’animal me fixa du regard et montra les dents. Son sourire carnassier ne me dit rien qui vaille et je renforçai ma poigne sur le manche de mon sabre.
La bête chargea en un instant. Elle fit un bond en avant jusqu'à moi et je dégainai mon sabre. Un coup net et précis. Pas d’éclaboussure superficielle. La bête tomba au sol et commença à gémir. Je m’approchai de ma pauvre victime lorsque je remarquais que l’entaille, déjà de taille imposante, se refermait peu à peu, comme sous l’emprise d’une sorcellerie extérieure. Mes yeux s’écarquillèrent tandis que la bête se remettait sur ses jambes. A nouveau le spectacle des dents et du grognement et elle sauta a nouveau. La scène se répéta longtemps. Entaille après entaille, je ne parvenais pas à tuer l’animal. C’était comme si Satan lui-même s’était incarné dans cette majestueuse et bestial animal.
Plusieurs heures passèrent et j’arrivai au bout de mes forces. Je respirais rapidement et suais abondamment. L’animal ne voulait pas céder, c’était un véritable enfer. Encore un assaut ! Je contrai avec le peu de force qui me restais. Ma jambe gauche céda à la fatigue et mon genou toucha le sol. Incliné de la sorte, je n’avais plus aucune chance. La bête montra une énième fois les dents et s’apprêta à charger pour m’achever. Je la regardais avec lassitude. Je n’avais plus de force et encore moins de motivation au combat. Je n’en pouvais plus. J’allais mourir de la manière la plus pathétique possible mais il fallait bien s’y résoudre. Cependant je ne comprenais toujours pas comment un tel monstre pouvait exister. J’aurais aimé le découvrir avant de trépasser. Alors, tandis que ma tête se balançait vers la droite, le monstre bondit.
Soudain, alors que la bête était encore dans les airs, une seconde créature vint l’intercepter en plein vol. Je n’eus pas le temps de bien la voir mais elle était noire et velu. Je tournai la tête vers l’endroit où les deux animaux étaient retombés et je remarquais que le loup blanc prenait la fuite face a ce qui me paraissait être un gros chien. Le dit chien se retourna et se mit à courir dans ma direction. Je ne ressenti curieusement aucune peur et je lorsqu’il arriva à ma hauteur, je ne débattit pas. Le familier me lécha les mains et je m’appuyai sur lui pour ne pas tomber à la renverse. Malheureusement, fatigue oblige, je perdis connaissance et je ne sus pas ce qui advint de moi et du dit fameux chien qui m’avait sauvé la vie… pour le moment.