Fatigué, Onpu s'assit sur son bureau, prépara la plume et le parchemin.
Puis il s'assoupit sur son fauteuil.

Lorsqu'il se réveilla, plus de douze heures avaient passées.
La mobilisation des troupes, le combat usant, le chemin du retour avec un prisonnier inconscient sur les bras...
Juste assez jeune pour tout ça. Juste assez.

Kirijins,

les temps sont noirs et difficiles pour tout le monde, mais j'ose espérer que la présente lettre fera avancer la situation. Je suis Myakudou Onpu, Rokudaime Hokage. Voyez dans ce courrier un appel au dialogue.


Le dialogue est nécessaire dans la mesure où ce n'est pas vous, Kirijins, qui avez déclaré cette guerre, et où ce n'est pas nous, Konohajins, qui en étions la cible à l'origine. Le conflit dans lequel nous sommes coincés doit son aspect continental à un effet domino dont tout le monde se serait bien passé.

Il est également nécessaire dans le sens où il aurait du avoir lieu bien plus tôt, et j'en prends une partie de la responsabilité. Ce long silence entre nos deux nations ces dernières saisons a été maléfique, puisque vos idéaux – du reste ceux que Kaguya Tenzö a bien voulu m'évoquer – semblent au premier abord fondamentalement incompatibles avec les nôtres, si bien que les affrontements au pays des sources chaudes se sont imposés comme la seule issue possible. Tout cela aurait pu être évité avec un contact plus anticipé.

Il est enfin nécessaire puisque votre Mizukage l'a refusé en me regardant droit dans les yeux lorsque je suis venu à lui, sur cette falaise de Yû no kuni.

C'est la raison pour laquelle je l'ai capturé.


N'y voyez aucun affront de ma part, je veux juste discuter. Et puisque votre dirigeant semble réticent au dialogue, j'ai jugé bon de m'adresser à vous tous directement. Il est temps que nous passions à de réelles négociations, pour parler ensemble des vrais problèmes qui sous-tendent le malaise.
Les territoires neutres ne sont pas au cœur de la problématique. Nous le sommes.

Merci de vous choisir un représentant, et de m'adresser une réponse au plus vite  : cessons là les bains de sang et comportons-nous en shinobis modernes.


Cordialement

On' ♪

Il s'effondra ensuite de nouveau sur son fauteuil, songea à Tenzö qui, à l'heure qu'il était, ne devait pas se trouver bien loin de Meteora. A quelques murs probablement.
La lettre qu'il venait d'écrire était sensée arriver au palais du Mizukage sous peu si sa chauve-souris faisait bien son travail, et il faudrait compter sur la bonne volonté de celui ou celle qui la trouverait pour la faire circuler dans les hautes sphères Kirijins.
L'aspect "lancé de dé" de cette approche lui déplaisait. Mais si son courrier se perdait, il pourrait toujours se rendre en personne auprès des concernés.