(Ce texte est disponible sous forme de tract, et distribué à tous les Konohajins par les ANBU à travers le village)

Konohajins,

l'heure est grave. Les nouvelles de nos alliés du Nord sont loin d'être bonnes. Kiri et Suna se sont unis, et le Kazekage a déclaré la guerre à Kumo en prônant l'indépendance des territoires « neutres » de tous les pays.

Sans parler de la non-pertinence de ce motif, cette absurdité diplomatique implique beaucoup de choses : j'ai avant tout le regret de vous annoncer que le projet d'ouverture à l'international que je vous avais évoqué le premier jour de mon mandat est compromis, et que le Daimyô et moi sommes tombés d'accord pour fermer les frontières commerciales du pays du feu à nos voisins du Sable et du Brouillard jusqu'à nouvel ordre. Je sais que ces mesures n'arrangeront personne et croyez-moi, je ne les prends pas de gaieté de cœur: cette prise de distance est nécessaire.

Mais il y a bien pire : le village que Kumo tel que nous le connaissons vit peut-être ses derniers instants. Il a su tenir tête à une Brigade de déserteurs s'acharnant sur elle, mais il ne tiendra pas longtemps seul face à deux puissances montantes prêtes à l'écraser pour obtenir ce qu'elles veulent. Le continent s'articule désormais selon deux axes majeurs : l'un vertical, l'autre horizontal. Nous faisons partie du premier, pas moins que les Kumojins.

Ceci n'est pas une invitation à la guerre : je ne vous demande pas de prendre les armes et d'exterminer les ennemis. J'aime à penser que vous et moi sommes tous des shinobis modernes, et que nous avons dépassé ce stade de barbarie. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour calmer ce jeu et sauvegarder un certain équilibre entre les deux axes sus-mentionnés, mais j'attends de vous la même chose. Agissez, mais de manière réfléchie. Battez l'ennemi s'il vous menace, mais respectez l'humain. Allez au front, mais ne gaspillez pas votre sang pour une cause qui n'a même pas lieu d'être.

Ce conflit, ou cette « guerre pour l'indépendance » comme certains allumés l'appellent déjà, n'est que le prolongement d'une série de quiproquos.
Alors, au nom du peuple de Kumo, au nom de nos alliés de la Pluie qui comptent sur nous et nos voisins de l'Herbe qui nous soutiennent, au nom des terres du pays du Feu qui nous offrent de quoi vivre, et au nom de tous mes prédécesseurs qui se sont battus pour faire de Konoha ce qu'elle est aujourd'hui, je vous en conjure : écoutez-vous.
Écoutez l'ennemi, le prisonnier comme le bourreau.
Écoutez l'allié, le sensei comme le subordonné.
C'est uniquement ainsi que nous pourrons, à terme, rester en périphérie de cette honteuse spirale de la guerre et de la rancœur, sans abandonner nos alliés à une triste fin.

Je tâcherai de vous guider pendant les saisons à suivre ; elles seront dures, et sûrement pleines d'aberrations.

Une dernière chose: le temple que nous avons tous rebâti les mois derniers témoigne de l'existence d'une énergie précieuse, sans doute proche de ce que les anciens appellent la volonté du feu. Puisse cette volonté vous éclairer dans les moments les plus sombres.

Myakudou Onpu, Rokudaime Hokage.