« Rencontrez-le » qu’elle me disait la fille. Bon c’est vrai qu’elle avait un beau sourire et des dents parfaite, une peau laiteuse et des yeux d’anges mais je devrais peut-être apprendre à dire non aux jolies filles. Et puis c’est bizarre comme situation. Imaginez un peu, je me dirigeais vers la boulangerie, je croisai la boulangère. Elle était jeune, jolie, un peu plus vieille que moi mais que voulez-vous, le risque m’excite. Nous discutons quelques minutes avant qu’elle n’ouvre son établissement et voilà qu’elle me parle d’un gars très bien avec qui je pourrais peut-être m’entendre. Le gars en question était un peu plus jeune que moi et apparemment, il pourrait m’être utile. Je n’ai pas très bien compris ce que voulais dire la boulangère par là mais je me contentais tout de même de lui sourire niaisement avant qu’elle ne s’éclipse par la porte de son établissement. Ah et j’allais oublier, je lui avais promis de rencontrer ce garçon au nom curieux mais apparemment gorgé d’histoire. Dentô Shiwoon… jamais entendu parler. Oh et puis après tout je ne pouvais pas tout savoir sur tout surtout que je n’étais pas à Kumo depuis ma naissance, il ne fallait pas exagérer.

Après mon entrevue avec la boulangère donc, je me mis à marcher dans les rues de la capitale. Je n’avais pas grand chose à faire de ma journée et je n’avais pas non plus envie de me soumettre à un entrainement intensif dès le matin. Je profitais donc de cette petite balade pour griller rapidement une de mes chéries. La sensation de cette première cigarette du matin était vraiment exquise et je ne me lassais pas de humer la fumée à plein poumon. Non vraiment, j’adorais ce petit poison et pour rien au monde je ne l’aurais troqué et surtout pas contre des poumons neufs. Je continuais donc de marcher lorsque je tombai sur une affiche bien provocatrice. Pas dans le sens où vous l’entendez mais plutôt dans le sens où elle titillait en moi l’esprit de compétition. L’affiche présentait une photo de ring et était intitulée : le nouveau champion. Après quelques minutes de lectures, je me rendis compte que la publicité parlait d’un match de box de rue. Une compétition à laquelle tout le monde était convié et invité à participer. Je retins l’heure du début de la compétition et j’allais me présenter en tant que candidat.

Trois heures passèrent et je me retrouvais sur le ring. Apparemment il y avait pas mal de candidats mais pas beaucoup de ninjas. Je n’avais pas vraiment envie de cogner sur un villageois mais bon, il faisait tout de même trois têtes de plus que moi. Faisant mine d’être intimidé, je me recroquevillais entre mes coudes. Mon adversaire me porta un coup droit puis un crochet du gauche. J’encaissais sans rien dire et lorsque ce dernier tenta un uppercut, j’esquivais de manière fluide le coup pour lui donner un seul et unique crochet du gauche dans les nerfs du rein. Le pauvre bougre tomba sur le ring et s’affala de manière grotesque. On m’acclama quelques secondes puis c’était au combat suivant.

Les combats s’enchainèrent rapidement mais curieusement, il n’y avait pas beaucoup de type vraiment digne du titre de champion de boxe. Sans doute que les vrais professionnels ne s’étaient pas donnés la peine de venir concourir avec les débutant. Mais bon, il fallait se rapprocher du peuple et c’était un moyen comme un autre pour ce faire. J’observais les combats et gagnais les miens. J’arrivais finalement à la finale : mon adversaire était un gars un peu plus jeune que moi et lorsque le présentateur fit les « présentation », je faillis défaillir. Le type en question n’était autre que Dentô Shiwoon, le gars de la boulangère. Je défiais du regard le jeune garçon alors que nous nous trouvions tous deux sur le ring. Le présentateur fit un discours sur les valeurs du combat puis déclara le combat commencé.

-Je te préviens, j’ai une terrible envie de fumer. Je vais expédier ce combat rapidement !

Pas de répit pour les héros dit-on, et bien je dois avouer que l’auteur de cette tirade a sacrément raison. Pourquoi je dis ça ? Attendez, vous allez comprendre très vite. C’était encore l’une de ces journées sacrément ensoleillés à Kumo, et comme d’habitude, le soleil brillait de mille feux, chose qui ne me déplaisait pas vraiment, en effet plus longtemps y aura de soleil, plus longtemps seront chantés les exploits que je réaliserais aujourd’hui lorsque je serai en ville. Ce sont là les mêmes pensées qui traversent l’esprit de notre jeune héros, chaque matin, dès qu’il se réveille. Comme à l’accoutumé, il commencer sa journée par de longues séances d’exercices au sol avant d’aller prendre une bonne douche et venir prendre son petit déjeuner avant de sortir de son appartement, et aujourd’hui n’a pas déroger à la règle.

Le jeune Shiwoon était très connu dans le secteur où il résidait et assez apprécié pour sa témérité et son ardeur à raconter un peu n’importe quoi. En effet, il est très doué pour lancer des inepties qui lui valent la sympathie de son entourage qui se retrouvent à raconter ses histoires à tort et à travers, augmentant sa renommée. C’est ainsi que lorsqu’il sortit de chez lui, celui dont la réplique célèbre « Je suis celui qui surpasserai dieu » lui a valu tant de moqueries rencontra cette affiche : ‘’Le Nouveau Champion ‘’. Lorsqu’il la vit nul ne peut imaginer l’expression faciale qu’il arbora à ce moment très précis, en effet plus il lisait cette affiche, plus son expression faciale se distendait, sous le coup de la joie. En effet, en puriste de l’entrainement qu’il est, il avait développé l’habitude de chercher quelqu’un de surpuissant auquel il pourrait se frotter sans jamais avoir à s’ennuyer de sa faiblesse, et ce tournoi pour lui pris l’allure de rassemblement de démons du corps à corps, image mentale qui le fit bondir de joie sur les toitures environnantes en prenant la route la plus courte vers le terrain vague où il passait le plus clair de ses journées à parfaire ses techniques afin de revérifier tout son répertoire technique jusqu’à ce que l’heure du rendez-vous n’arrive.

Il débarqua au lieu du tournoi et constata que le monde réunit ici le dépassait en totalité en taille, et pas d’une petite tête. Cela n’eut pour effet que de booster sa motivation à tel point où il commença à s’étirer bien longtemps avant son premier combat, et lorsque l’heure sonna, il bondit sur le ring près à en découdre plus que jamais, et lorsque le gong sonna il s’apaisa. Contrairement à ce à quoi tout le monde avait pensé, c’est à dire qu’il se jetterait sur son adversaire tête baissée, il ferma les yeux se mit à réciter les règles de l’entrainement qu’il suit. Il devint si calme, on aurait dit le calme avant le déchainement d’une tempête. Il était transcendé car il en attendait beaucoup de ses adversaires, mais ceux-ci finirent écraser par sa force à tel point où il fut dépité de combattre, il fut dégouté à tel point où il faisait le strict minimum. Combattant en utilisant uniquement son genou gauche en ayant les yeux fermés, il se qualifia pour la finale, finale qui fut annoncé par le speaker de manière plutôt flashy dira-t-on, histoire de pimenter les choses. Son adversaire dans ce dernier tour se dénommait Bakusho Sanji. Pour être arrivé en finale il devait être moins médiocre que le ramassis de larves ici réunies se dit Shiwoon. Alors qu’il allait de nouveau fermer les yeux pour ce combat son adversaire eut des mots plutôt provocateurs :
« -Je te préviens, j’ai une terrible envie de fumer. Je vais expédier ce combat rapidement ! »
Ces paroles ne laissèrent point Shiwoon indifférent, qui décroisa les bras pour la première fois après son deuxième combat de ce tournoi, mais qui néanmoins garda les yeux fermés.
« - Je ne pense pas qu’un minable comme toi puisse me faire transpirer alors je vais m’handicaper un peu, histoire que les autres ait un finale un peu descente, après les nombreux efforts qu’ils ont fournis .Néanmoins pour ton insolence je vais te montrer à quoi ressemble mon Jyuuken !»
Sur ces mots-là, le bonhomme au cheveux bleus pris une grande inspiration et salua son adversaire avant de reculer au moment où l’arbitre donnait le signal du début de la fête sanglante.
« -Viens apprendre le désespoir !! »

Bien que cette compétition avait été fort divertissante, je commençais légèrement à me lasser de cet esprit de concurrence qui régnait partout dans la rue. Bon j’étais quand même arrivé en final malgré ma maitrise moyenne du Taijutsu ce qui signifiait bien que mes adversaires n’avaient pas vraiment été à la hauteur. Je n’éprouvais donc aucune satisfaction à accéder à ce niveau de la compétition. Mais lorsque l’on me présenta mon adversaire, quelque part, mon expression changea. Enfin un combat intéressant. Enfin un combat qui aurait le mérite de me distraire. Que je perde ou que je remporte la victoire, ce combat promettait d’être intéressant. Mon adversaire aux cheveux bleus sembla d’ailleurs s’offusquer de ma première remarque et cela le mit en rogne. Il ferma les yeux et décroisa les bras. Je m’amusais de tant de puérilité mais je n’allais pas m’en plaindre, si le jeune homme voulait la jouer comme ça alors nous allions la jouer à sa manière. D’ailleurs il n’eut le temps que de me saluer que je me lançai déjà à l’assaut et que je lui asséner un coup de pied dans le thorax. Ce dernier contra avec brio ma première attaque bien qu’il ait les yeux fermés. Je profitais de sa position pour faire un balayage du pied au sol et le pauvre bougre tomba sur ses épaules. Je reculais ensuite de quelques pas en arrière.

-Tu ferais mieux de garder les yeux ouverts l’ami ! C’est plus amusant !

Je fondis à nouveau sur lui et tentai un crochet du droit qui ne fonctionna pas. Après ce coup raté, je me pris de nombreux autres coups de mon adversaire dont un au visage qui me fit saigner un peu. Lorsque ce fou du poing se décida enfin à me laisser respirer, je fis un pas en arrière et levai la main.

-J’abandonne.

Je couronnais cette magnifique réplique d’un grand sourire à l’intention de mon adversaire. J’avais compris quelque chose au cour de cette légère altercation que je n’avais pas réalisé au par avant. Je saluais donc le vainqueur et descendais du ring pendant que celui-ci recevait le prix du vainqueur ainsi que la ceinture. Quant à moi, je me contentais de profiter de ce que j’avais presque attendu toute la journée : ma cigarette. Oh dieu du ciel comme elle était bonne. Bon elle avait un léger gout d’hémoglobine mais je réglai ce probléme avec un bon mouchoir.

La cérémonie ne dura pas tant de temps que ça et au final, tout le monde repartit vaquer à ses propres occupations. Tout le monde sauf mon adversaire de la finale. Je sentis qu’il fallait que je m’explique alors lorsqu’il descendit du ring à son tour et qu’il eut finit de se restaurer d’un bon soda, je m’approchai de lui, une clope à la main et pouffant la fumée comme une locomotive.

-Tu combats bien, old sport ! Moi-même qui ne suis pas un spécialiste du corps à corps je peux m’en rendre compte. Si j’ai abandonné, c’est précisément parce que tu me surpasses dans ce style de combat. Il m’a semblé poli de te le dire. Mais si nous allions fêter ta victoire dans un de ces magnifiques bars ouverts l’après midi ?!

Je n’avais pas vraiment envie de boire un coup mais bon, on n’a pas toujours envie. Non ce que je voulais c’était avoir quelque chose d’autre à faire de ma journée que cloper comme un malade dans les coins chilax de la capitale. Après tout, fumer tue…

Aussi obscures soient les ténèbres, une lumière brillera toujours dans la nuit. En effet cette finale s’annonça bien belle car elle débutait pas une mise au tapis de Shiwoon par son adversaire. En effet ce dernier, juste après le signal de l’arbitre avait fondu sur Shiwoon tel un fauve bondissant sur sa proie avec un coup de poing si direct qu’on l’aurait vu venir des années à l’avance, que Shiwoon contra en esquissant un sourire en coin histoire de frimer devant son adversaire, mais ce dernier répliqua par une balayette bien propre qui fit mouche. 3ème seconde de combat, Shiwoon mis au tapis. Son adversaire avait de quoi être fier, venant de remettre tous les airs supérieurs du jeune garçon dans leur boite au travers de sa phrase : «-Tu ferais mieux de garder les yeux ouverts l’ami ! C’est plus amusant !» qu’il dit en reculant de quelques pas. Shiwoon se relevant lentement souriait, son adversaire était bien largement au-dessus de ceux sur qui il avait du marché pour vivre ce moment. Jubilant dans son for intérieur, il ouvrit les yeux et eut juste le temps de se mettre en garde car son adversaire avait repris l’offensive au travers d’une série de feinte ultra rapide qu’il exécuta sans faire de grands gestes qui firent frémir son adversaire d’extase et qu’il conclut finalement par un crochet du droit qui malencontreusement échoua à traverser la garde de la petite boule bleue.

Profitant de l’impulsion du crochet du droit de son adversaire, il fit une légère rotation sur lui-même en poussant de sa main droite le coup de l’adversaire à sa gauche tandis que de la main gauche il agrippa le poignet de son adversaire, baissant ainsi sa main et se retrouva avec le visage de son adversaire à 3 cm de son épaule droite, de son coude droit il frappa son adversaire sur la partie intérieure du coude de son adversaire et poursuivit par un coup de coude à la poitrine, puis du plat de la main gauche il frappa sous le menton de son adversaire qui se retrouva visage en train de mater le ciel et qui ne vit arriver la paume de main de son adversaire qui le fit reculer et le fit saigner du nez. A la suite de ce coup, son adversaire recula avant de déclarer forfait quelques instants plus tard tout souriant, devant l’incrédulité totale de Shiwoon qui n’y croyait vraiment pas du tout. Mais…Mais il me fait quoi là ??.... Nan il va pas me faire ça…. Il peut pas me faire ça….. Nan il n’a pas le droit !!… se mis-t-il à penser. Nouveau coup de théâtre… Alors même qu’il commençait pour la première fois à ressentit assez d’excitation pour faire bouillir son sang dans ses veines, son adversaire abandonnait la bataille. Shiwoon était effondré.
Enormément déçu, il alla chercher son trophée . Néanmoins, la victoire avait un gout amer. Il choisit d’attendre la fin de la cérémonie pour aller demander de plus amples explications à son adversaire, ce qu’il fit. Il descendit lentement du ring après l’effervescence de la remise des trophées. A sa grande surprise son adversaire vint de lui-même s’expliquer au travers de :
«-Tu combats bien, old sport ! Moi-même qui ne suis pas un spécialiste du corps à corps je peux m’en rendre compte. Si j’ai abandonné, c’est précisément parce que tu me surpasses dans ce style de combat. Il m’a semblé poli de te le dire. Mais si nous allions fêter ta victoire dans un de ces magnifiques bars ouverts l’après-midi ?! »
L’incompréhension fit peu à peu place à la fierté et la frime. Encore une fois Shiwoon repartait en vrille :
«-Hum…bon si tu le dis c’est sûr que tu n’y pouvais rien ! Ce n’est pas tout le monde qui est capable de tenir tête au grand, au sublime, au génialissime Shiwoon. Chui quand même l’élu des dieux, celui qui va transpercer le ciel et submerger le monde des ninjas de sa classe…. Mouai, pourquoi pas allons trinquer mais c’est toi qui paye la tournée. »
Et ils se mirent en route vers le bar le plus proche afin de disons lever le coude et boire un bon coup histoire de mieux se connaitre. En route, Shiwoon remarqua que son interlocuteur fumait assez abondamment et arracha la cigarette dans la bouche de son interlocuteur .
«-Pour un combattant, ce n'est pas bien de fumer mec...ton corps est ta plus grande et ta principale arme, faut en prendre soin....Sans cela tu aurais pu peut être faire quelque chose dans ce combat, qui sait du moins si t'avais eu la rage de vaincre. Un jour faudrait qu'on règle cela pour savoir qui est le meilleur.»

-Non mais moi ça me détend vraiment de fumer et au bout du compte, j’en ressors bien plus relaxé que si j’avais passé une heure au spa ou aux sources thermales. Aller, on a tous nos petits vices et le miens ne fait de torts qu’à moi-même. De toute manière je ne suis pas un adepte du taijutsu. Je n’aime pas me rapprocher de mes adversaires et je ne les provoque pas juste avant de foncer sur eux à pleine vitesse. J’en ai d’ailleurs reçu la preuve tout à l’heure, je n’ai aucune prédisposition pour ce style de combat. Je pourrais certes m’attarder dessus et me perfectionner mais à quoi bon, je n’ai jamais été quelqu’un de bien motivé non plus.

Je finissais ma phrase et ressortais mon paquet de clope. J’en saisis une nouvelle que je portai immédiatement à mes lèvres. Je sortis ensuite mon briquet et, avec la délicatesse d’un sculpteur, j’allumai le feu. J’aurais bien aimé maitriser le Katon pour ne jamais avoir à transporter de briquet avec moi… Je regardai ensuite mon interlocuteur tandis que nous continuions de marcher et je m’efforçais d’envoyer ma fumée dans le vent, à son opposé. Car même si j’aimais fumer, cela ne signifiait pas que j’appréciais le fait d’incommoder les gens avec mon propre poison. Nous continuâmes donc notre randonné vers le bar avec une certaine complicité et à peine étais-je entré dans l’établissement que j’annonçai que j’offrais la tournée générale ! Bon mon portefeuille allait en prendre un coup mais il n’y a rien de meilleur qu’une bonne soirée de fête ! Les hommes se mirent donc a boire avec le sourire et les femmes à murmurer des mots d’amour salace aux oreilles de ces messieurs. Quant à moi, je racontais à mon interlocuteur comme j’avais un jour chasser un sanglier pendant 3 heures sans m’arrêter. Mais vint un moment de silence et ayant pris au fur et a mesure de la personnalité de mon compagnon de bringue, je ne pus refreiner l’envie de poser une petite question.

-Alors, c’est quoi ton but dans la vie à toi ? Je suppose que ce n’est pas t’allonger sur une plage et fumer une dernière cigarette avant de clamser.

Je souris à cette dernière phrase car c’était bel et bien ce que je désirais faire. Avoir des enfants… très peu pour moi. Etre le meilleur ? non pas du tout merci. Devenir une légende ? non je vais bien c’est cool. Mon rêve a moi c’était d’arriver le jour de ma mort au bord d’une plage et de fumer enfin cette dernière cigarette. Mais avec la chance que j’ai et le fait que je sois shinobi, j’ai parfois peur que le paquet soit vide au moment où je l’ouvrirais pour un dernier soupir…

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desoler pour le post cour il est quand meme 2 heure du mat

A peine fûmes-nous entrés qu’il annonça qu’il faisait la tournée générale. Il avait beau avoir le sourire quelque part tout me disait que son portefeuille lui allait en prendre un sale coup, mais bon vu qu’il l’offrait de si bon cœur pourquoi vouloir l’en dissuader. Une fois assis et les premiers verres arrivés, la salle resplendissait de joie et de sons en tous genres, depuis les bruits des verres que l’on trinque jusqu’aux rires aux éclats en passant par les verres qui cognent sur la table sans oublier la pièce maitresse dans tout cela, de la bonne musique. Ohh oui, c’était une de ces soirées où tu peux juste demander qu’une chose, que cela ne s’arrête jamais. Les discussions allaient de bon train, ils se racontaient un peu de tout, histoires vécues par chacun dans un passé lointain ou proche, petites questions taquines histoire de soulever plus d’engouement pour faire durer le plaisir de cette soirée entre homme. Shiwoon était complètement relaxé, écoutant son interlocuteur tout en regardant et faisant les yeux doux à l’une des belles serveuses qui servait ce soir-là.

Il était limite côté attention quand son interlocuteur lui racontait son épopée sur cette chasse au sanglier qui dura trois heures, tellement il était bien après avoir levé le coude douze fois. Puis les deux se regardèrent un instant et tout d’un coup se mirent à rire sans raison particulière, instant de fou rire qui s’apaisa bien rapidement. A la suite de cela, s’installa comme un silence, les deux avaient le sourire aux lèvres, Shiwoon étant là, la tête relevée, le visage tourné vers le plafond, les yeux fermés. On aurait cru que les douze verres venaient de l’emporter au cours de ce petit moment de silence. Mais lorsque son interlocuteur cigarette à la main lui demanda :

« -Alors, c’est quoi ton but dans la vie à toi ? Je suppose que ce n’est pas t’allonger sur une plage et fumer une dernière cigarette avant de clamser »

Cette question eut comme un effet de consommation de citron sur Shiwoon qui baissa la tête progressivement jusqu’à une hauteur parfaite pour converser et il ouvrit lentement les yeux. En effet, cette question-là, il avait pour habitude de ne pas y répondre lorsque son entourage la lui posait, mais aujourd’hui visiblement il était vraiment d’humeur plus bavarde avec son nouvel ami, vu qu’il lui dit :

«- Ce que je veux faire dans ma vie….C’est assez compliqué à vrai dire. Tu trouveras cela surement bête et stupide » dit-il en pouffant légèrement avant de sourire, puis il eut un air de paix,plein de sérénité, néanmoins dégageant tant de mélancolie et de tristesse, et ajouta :

« - Aujourd’hui notre monde n’est plus que chaos, le sourire des enfants tend à disparaitre à cause des guerres …oui je sais je ne suis pas très différent quand je dis enfants…mais bon. Notre monde est devenu un monde où la guerre est chose quotidienne. Aujourd’hui, pour un rien, pour un oui ou pour un non, une guerre éclate. Les concernés ne pensent pas aux vies qui seront ainsi perdues et à la douleur que connaitra chaque famille… Chacun veut faire asseoir sa domination, et montrer ainsi sa puissance. Des futilités qui noircissent la vision du monde des gens. Encore aujourd’hui, Kumo livre une guerre. C’est vraiment triste. » Dit-il en serrant de plus en en plus fort son verre, à tel point où l’on commença à y entrevoir des traces d’ébréchures. C’est alors qu’il relâcha son étreinte et prit un air on ne pourrait plus solennel et dit :

« -J’aime ma famille, mon village ainsi que tous ces habitants. C’est pourquoi j’ai choisi de devenir un shinobi, pour protéger les gens de mon village, et tous ceux de à qui je tiens, non pas pour prendre des vies. Ce que je veux faire dans la vie, c’est devenir le plus fort du monde….Oui devenir le shinobi le plus puissant de ce monde. Un shinobi dont la seule évocation du nom ferait pâlir et décourager des armées toutes entières. Ouai c’est ça le nom Dentô sera aussi craint que le furent les Uchiwa autre fois mais sera également symbole de courage et bienveillance comme celui des Senju Hashirama…Oui voilà, c’est ça… je veux la puissance, la puissance pour faire stopper toutes ces guerres. Et lorsque j’y parviendrai, j’unifierai le monde par la paix. Et si de cette paix ils ne veulent pas, alors je créerais mon monde sans guerre quelque part où nul n’osera venir…Et si même là-bas ils veulent venir semer la misère et la tristesse, je déchainerai sur eux toute ma puissance. S’ils ne peuvent pas s’arrêter de combattre… alors je deviendrai le MAITRE DU MONDE comme le fut le Sage RiKkoudou. Ouai je sais que je rêve en couleur mais c’est ça ma motivation. » Dit-il en récupérant son air habituel d’ahuri souriant.
Constatant l’air qu’arborait son interlocuteur, il se gratta légèrement les cheveux un peu gêné et enchaina avec :

« -Quoi j’ai dit quelque chose de si stupide que ça ? ».

La tirade de mon nouvel ami est tellement longue que je manque quelques bouts ici et là. Mais globalement j’écoute le tout et je ne peux que m’incliner devant un cœur si pur et si rationnel à la fois. Le jeune homme sait bien que son objectif est loin d’être simple à accomplir. Il serait même le plus difficile du monde. Mais son cœur lui dit de continuer et c’est ce qu’il fait. Il a un cœur vaillant près à tous les combats pour la paix. Et le pauvre bougre est pleinement conscient du fait qu’il aura de nombreux opposants et il sera prêt à user de la force contre eux. Malheureusement dans notre monde de ninjas on ne peux pas imposer sa vision des choses comme cela n’importe comment et il faut souvent faire la guerre pour apporter la paix. Nous ne sommes au final que des pantins que les dieux bougent à leur guise pour se distraire et ne pas s’ennuyer. Nos vies ne sont que des jouets entre leurs mains de géants. Personne ne peux maitriser une telle force de cœur cependant. Ce soldat et nouvel ami que je me suis fait pourra bien finir par être le nouveau grand chef de notre monde. Après tout, à cœur vaillant rien d’impossible. La tirade de mon compagnon m’inspira un énorme respect pour sa personne et c’est bien pour cela que lorsqu’il termina j’affichais un rictus étrange. Il me demanda alors, surement sous l’effet de notre liqueur s’il avait dit quelque chose de stupide. Mon visage se déraidit alors et je fixai le poste de fléchette.

-Ce que tu dis n’as rien de stupide, bien au contraire. Longtemps j’ai partiellement partagé les mêmes idéaux que toi. Malheureusement je ne suis pas aussi motivé et pas autant altruiste. Mais je comprends parfaitement ta vision des choses et je suis fière de t’avoir rencontré. En fait, rien ne me ferais plus plaisir que de t’aider à réaliser ce projet. Une paix durable et réelle entre les villages demandera de nombreux acteurs et je t’aiderais au maximum. Le seul truc, si tu rends illégal la consommation de cigarette, on ne vas pas être copain !

Je souris en prononçant cette dernière vanne. Soudain nous entendons tout un vacarme à l’entrée du bar. Mais alors que nous tournons le visage vers le foyer sonore je me prends une balle en cuivre dans l’épaule. Je pisse le sang mais la blessure n’est pas mortelle, loin de là.

-Eh tout le monde, on veut tout votre stock d’alcool et le fric de chacun de vous.

Des voleurs de bas étages qui ont réussis à se procurer des armes. Je me maudis de ne pas avoir réussis à éviter leur projectile mais bon. Nous devons maintenant palier à ce problème. Je profite des cris et de l’agitation pour me retourner vers mon nouveau compagnon qui n’a pas encore choisit sa manière de sauver la situation.

-Avec des types comme ça on ne sera jamais tranquille et la paix je regnera jamais.

Au même moment mes mains entrent dans les sacs d’argiles à ma ceinture et ressortent avec des milles pattes dans la paume. Je balance les milles pattes sur le sol et ceux-ci se dépêchent de grouiller vers les intrus. Au moment où ceux-ci s’apprêtent à prendre la recette du barman, je les fais s’accrocher à leurs jambes et provoque l’explosion. Du sang jaillit en quantité et tous les voleurs se retrouvent amputés au moins d’un membre. Il ne fallait pas les tuer, je ne voulais pas avoir de la paperasse en plus. Je les avais donc immobilisés et avait crier à Shiwoon de courir les désarmer. Il le fit et je me rapprochais de lui une fois les brigands hors d’état de nuire.

-Voilà, la paix demande parfois des effusions de sang. Mais au moins personne n’est blessé, arh !

Ma blessure à l’épaule me fait affreusement mal mais je tourne la tête vers mon compagnon et lui sourit. Je m’en remettrais surement…

Longtemps j’hésitais suite à l’appréhendant la réaction de mon nouvel ami mais lorsqu’il eut dit :

« - Ce que tu dis n’as rien de stupide, bien au contraire. Longtemps j’ai partiellement partagé les mêmes idéaux que toi. Malheureusement je ne suis pas aussi motivé et pas autant altruiste. Mais je comprends parfaitement ta vision des choses et je suis fière de t’avoir rencontré. En fait, rien ne me ferais plus plaisir que de t’aider à réaliser ce projet. Une paix durable et réelle entre les villages demandera de nombreux acteurs et je t’aiderais au maximum. Le seul truc, si tu rends illégal la consommation de cigarette, on ne va pas être copain ! »

J’eus comme une sensation de soulagement en riant à sa plaisanterie. Comme moi il avait partagé cet idéal même s’il disait qu’il n’y croyait plus trop. Néanmoins en moi subsistait l’idée selon laquelle, il disait cela juste pour ne pas avoir à se forcer parce que malgré tout ce qui s’était déjà déroulé, je conservais de lui l’image d’un bon fainéant. Mais bon j’avais déjà quelqu’un que je pourrais très vite rallier à ma cause donc je me tus pour ne pas gâcher l’ambiance festive qui régnait maintenant. Mais comme toute bonne chose a une fin, il fallut que cela s’estompa net.
En effet, alors que la fête battait maintenant son plein, on entendit un énorme vacarme à l’entrée. Même pas le temps de tourner la tête pour voir ce qui se passe que je vis une balle venir se loger dans l’épaule de Sanji. Tout alla très vite ensuite, une bande de malfrats armée avait pris d’assaut la salle et voulaient dépouiller toute la salle. Tellement préoccupés par l’état de mon nouvel ami, j’en oubliai même ce qui se passait dans la salle jusqu’à ce que je le vis se lever pour venir près de moi en disant :

«-Avec des types comme ça on ne sera jamais tranquille et la paix je règnera jamais. »

Suite à cela, je le vis mettre les mains dans son sac alors que j’hésitais à composer les mudras de ma technique de clonage, je le vis les ressortir pleines de millepattes…J’hallucinais totalement et était dégouté...Il se baladait avec des mille pattes dans le sac…C’est quoi le problème de ce mec… Est-il encore normal ? Dépassé, je vis les mille pattes prendre la direction des assaillants. Quelques instants s’en suivaient une série d’explosion qui n’avait atteintes que les malfaiteurs. A croire que les ces mille pattes n’étaient autre chose que des bombes. Au début j’eus du mal à la croire mais je me rendis à l’évidence lorsqu’il me sortit :

«-Voilà, la paix demande parfois des effusions de sang. Mais au moins personne n’est blessé, arh !»

Plus aucun doute n’était permis. Cette technique était bien son œuvre à lui. Je compris alors qu’il était en réalité un spécialiste en Ninjutsu aussi. Je commençai à ressentir de la frustration cependant. Malgré tous les discours que je tenais…Lorsqu’une situation réelle se présentait j’étais incapable de réagir. Complètement dépassé par les évènements. J’enviais sa capacité de réaction si rapide à ce cas de figure, néanmoins, ma volonté pacifiste me faisait réagir à tout le sang qui venait d’être versé l’instant. J’aurais aimé que tout cela soit réglé sans effusion de sang malheureusement, pour le bien des autres et éviter d’éventuelles pertes en vie sa réaction rapide ne fus que la bienvenue. Je me résolus à ne pas faire de remarque, mais il m’avait donné envie de le voir lorsqu’il se battait à fond. Je voulais voir jusqu’où il pouvait aller mais je due me calmer lorsqu’il se tourna vers moi pour essayer de me rassurer sur son état. D’où j’étais cela ne semblait pas bien grave. Néanmoins, ignorant l’origine de cette balle il valait mieux désinfecter cette plaie au plus vite. Aussi je le fis s’installer et je courus au bar récupérer un bouteille de whisky contenant plus de 60 % d’alcool, ainsi qu’un couteau de table. Déchirant la manche de la chemise du côté de l’épaule blessée et fit un garrot pour refréner l’écoulement du sang. Je sortis dehors afin de chauffer au plus vite la lame du couteau pour retirer la balle. Tenant fermement le couteau entre mes mains, je composai les Mudras :

«-Katon Goukakyou No Jutsu !» lançai-je sur la lame qui se retrouva au plus proche de l’origine de mon souffle. Elle vira rapidement au rouge vif. Alors je rentrai dans la taverne et je lui tendis un chiffon ou je lui disais-je de mordre très fort. On voyait très nettement que l’idée ne l’enchantait vraiment pas du tout. Il n’était vraiment pas partant pour mais, il finit par s’y résoudre et j’enfonçai la lame rougeoyante dans la plaie de mon ami que des passants retenaient pour ne pas qu’il se débatte et j’extirpais rapidement la balle de sa plaie, avant de la cautériser et de faire un pansement. Constatant qu’il se faisait déjà tard je lui demandai s’il aurait besoin qu’on le raccompagne.

Nous avions repoussés l’assaut des brigands et voleurs de bas étages mais je m’étais malheureusement retrouvé avec une blessure par balle dans l’épaule ce qui n’était pas vraiment agréable. Très vite je sentis la douleur se déplacer dans tout le bras, il était évident qu’il fallait faire quelque chose pour remédier à cette vilaine blessure de guerre. A trop vouloir jouer les héro sans en être un on ne récolte que les balles perdues. Mais mon nouvel ami le Dentô sut parfaitement gérer la situation. Il me fit m’installer et alla chercher tout le matériel utile aux soins de ma blessure. Cela comprenait évidemment de l’alcool, un garot et un gros couteau. Je profitais du fait que mon nouvel ami sorte dehors pour me griler une dernière cigarette avant de devoir souffrir le martyr de la désinfection. Mais lorsque le Dentô revint et me déchira la chemise, je grognai un peu.

-Je tenais beaucoup à cette chemise. C’est une des seules qui n’a pas de tâches.

Mon ami me tendit un chiffon qu’il me fit signe de mordre. Je comprenais bien ce que cela impliquait et cela ne me disait rien, mais alors rien de cool. Je mordais cependant dans le chiffon et mon ami qui s’était trouvé un couteau utilisa un sort Katon pour le chauffer sérieusement. Il me l’enfonça ensuite d’un coup sec dans la peau pour ressortir la balle. Je voulus hurler mais au lieu de ça, je gardai ma dignité et mordais comme un fou dans mon chiffon. Le Dentô finit sa besogne rapidement et cotérisa la plaie après l’avoir stériliser. Mon dieu la douleur liée à la désinfection par l’alcool avait été atroce !

Le mal passé, mon nouvel allié me demanda s’il fallait qu’il me raccompagne. J’émis un bon vieux rire et allumai ma dernière cigarette de la journée.

-T’inquiète pas pour moi vieux. Je saurais trouver le chemin jusqu’à ma piaule. Mais dit moi, on devrait se faire un truc un de ces quatres. Peut-être un entrainement ou quelque chose d’intense. Toi avec tes poings et moi avec mes sorts. Le seul truc c’est qu’avec mes techniques à moi on a vite fait de se blesser. Mais bon on trouvera un truc. Aller Ciao et reste cool.

Je poussais les portes du bar et m’en allais dans les rues noires de la capitale. Le soleil s’était couché si vite…

Jouer les médecins pour un ami c’est vraiment stressant de se concentrer tout en sachant qu’à la moindre erreur on peut lui faire un sale truc. Je comprends mieux pourquoi on interdit à des médecins de s’occuper de leurs connaissances, sous peur que leur jugement soit faussé par leur attachement au patient. Heureusement pour moi, du moins heureusement pour nous deux, il n’y avait pas eu d’accrocs, tout s’était déroulé parfaitement et le pansement avait été facilement fait et bien mis. Il aurait juste fallu des anti-inflammatoires pour atténuer la douleur et il n’aurait pas conscience de sa blessure à l’épaule, et pourrait s’en aller et faire comme à son quotidien du moins sans forcer sur le bras blessé. Je vis Sanji se lever et se rapprocher de la porte :

« - T’inquiète pas pour moi vieux. Je saurais trouver le chemin jusqu’à ma piaule. Mais dit moi, on devrait se faire un truc un de ces quatre. Peut-être un entrainement ou quelque chose d’intense. Toi avec tes poings et moi avec mes sorts. Le seul truc c’est qu’avec mes techniques à moi on a vite fait de se blesser. Mais bon on trouvera un truc. Aller Ciao et reste cool.»

Après ces quelques paroles, il sortit du bar et pris vraisemblablement la route de son domicile. J’espérai juste qu’il rentre sans accrocs et qu’il se rétablisse au plus vite car je ne tenais plus en place. En effet, le passage dans ses propos qui me propose de m’entrainer avec lui m’avait excité à un plus haut point, surtout la partie sur ses techniques qui blessent facilement. Fallait que je sois patient car ça en vaudrait surement la peine, l’affronter pour une fois quand il se donne à fond. Je souriais encore à cette pensée lorsque les forces de police sont arrivées dans le bar pour embarquer les criminels appréhendés. Après avoir tout le monde à déposer sa plainte, je pris congé du beau monde et pris la route de chez moi car on avait beau faire tout cela, onze heures du soir était passée depuis belle lurette déjà. Une fois arrivé à mon immeuble, je cognai et réveillai surement la vieille concierge pour récupérer mes clés, avant de lui souhaiter de bien dormir et de monter à mon appart où j’entrai en déposant mon trophée sur la table à manger, me déchausser et me laisser tomber sur mon lit.

«-Sacré journée, je dois dire… Bakusho Sanji, hein…Intéressant..» pensais-je en regardant le plafond lorsque mes yeux se fermèrent pour me faire comprendre que la journée était terminé définitivement cette fois. Je ne voulus même pas résister et me laisser envahir par le sommeil pour atteindre le pays des songes.