Mission:

Les mains dans les poches, une brindille d’herbe dans la bouche, un blondinet s’avançait sur le grand chemin avec frivolité. Il semblait être dans la lune et ne prêter donc aucune attention à ce qui l’entourait. On pourrait lui jeter un caillou sur la tronche qu’il ne paraissait même pas être disposé à esquiver le projectile. Malgré la chaleur infernale qui régnait dans l’air, il ne semblait point souffrir bien qu’on ne pouvait pas dire qu’il était habillé pour la saison. Mis à part son bas assez ample qui lui tombait jusqu’au bas des genoux, il avait un haut à manches longues dans un style kimono qui ne dégageait que le haut de son torse et son cou. Sur ce dernier on pouvait d’ailleurs lire un caractère barré par une croix.

Perché sur ses tengu geta, il progressait à pas tranquilles comme s’il n’était attendu nulle part hors malgré son air «cool», il était en train de se rendre à un lieu où on l’attentait pour sa nouvelle mission. Mais connaissant très bien quel genre de personne il était, il partait toujours bien en avance pour se rendre à une mission qui était sa source de revenu principale. Quand il s’agissait d’un accord qui ne lui apportait que dal dans les poches, il pouvait arriver que le lendemain du jour qui a été fixé. Il avait loupé ainsi, le seul rendez-vous galant qu’il a eu jusqu’à présent. Comme si la fille avait passé le mot aux autres, depuis il n’avait jamais eu une autre proposition du genre. Après il faut dire qu’il était du genre à faire fuir la gente féminine plutôt que de l’attirer à cause de sa personnalité plutôt excentrique.

Après avoir pris de nombreuses pauses pour admirer les quelques chenilles qu’il dénichait en chemin, aider une bonne femme à transporter ses affaires qui l’obligea à faire un détour de son chemin principal, à consoler un gamin qui s’était fait martyrisé par les autres enfants du village … il atteignit enfin les côtes de Mizu no Kuni où il était censé trouver un spécialiste en bestioles et un guide kirijin pour l’aide à élucider le mystère de la diminution de la population animale du coin. Une mission qui pourrait plaire à l’amoureux des chenilles qu’il était mais malheureusement à part les chenilles et les papillons qu’elles devenaient, il ne s’intéressait pas plus que ça aux autres bêtes qui peuplaient ce monde dont il avait même certaines en horreur.

Une fois les pieds dans le sable, il resta un moment à contempler la mer, les mains toujours dans les poches et la brindille toujours entre les lèvres. Il jeta cette dernière au bout de quelques secondes avant de poursuivre son chemin jusqu’à atteindre un petit laboratoire où il avait rendez-vous. Malgré qu’il était parti de bonne heure, il arriva avec juste quelques minutes d’avance. Il était sur le point de toquer à la porte lorsque celle-ci s’ouvrit pour laisser entrevoir un homme d’un âge assez avancé.

- Je ne m’attendais pas à vous voir à l’heure car il semblerait que la ponctualité n’est pas le truc des jeunes de nos jours ! Entrez donc !

Le blondinet exécuta sans un mot, emboitant les pas de l’homme.

- Je me nomme Nakamura Yoshiro.
- Appelez-moi donc Kotetsu Monsieur Nakamura.

Il s’inclina alors légèrement comme le veut la politesse. Il avait omis volontairement de donner son nom qui était souvent sujet des mauvaises réactions. Pourtant s’il le lui demandait, il le lui déclinerait mais tant qu’il n’était pas obligé il ne le ferait pas. Vu qu’ils n’étaient que deux, il manquait donc une personne, leur guide. Alors qu’il était sur le point de demander au professeur s’il avait des informations concernant celui-ci, choses qu’il n’avait pas, il, enfin elle fit son apparition. Elle se présenta toute rougissante. Était-ce à cause de la chaleur ou de sa timidité ? En tout cas, Kotestu la trouvait fort mignonne. Il ne put s’empêcher de poser une main sur la petite tête brune avant de se présenter à son tour tout en affichant un sourire bêta.

- Enchanté Yuki, moi c’est Kotetsu. J’espère qu’on va faire un bon boulot ensemble !

Même un idiot qu’il était avait remarqué que son geste avait déplu à la petite Yuki. Sans doute que trop de gens lui faisaient la même chose qu’à la longue cela avait fini par lui déplaire. Après, il faut dire que c’était le comportement le plus naturel qui vous venait à l’esprit en premier en voyant sa bouille toute mimi. Ainsi donc, elle s’était dégagée de la main, trop aventureuse, du blondinet, avant de le toiser, un air de défis dans le regard. Kotetsu plongea son regard amusé dans celui de la jeune Samui tout en remettant ses mains dans les poches. Il se disait qu’il avait là, une fille à fort caractère et ce n’était pas pour lui déplaire, même si il n’était du genre à prêter attention à ce genre de détail.

Elle soupira d’exaspération, pour bien lui montrer la maladresse de son geste, avant de lui souhaiter la bienvenue et ajouter qu’elle espérait l’aider dans sa mission. Sans lui laisser le temps de retoquer quoique ce soit, elle demanda ensuite des informations auprès du professeur. Chose qui embarrassa le jeune Gogyou qui se mit alors à gratter son crâne tout en tournant le regard ailleurs; il ne manquait plus qu’il sifflotait et il aurait adopté le comportement caricaturé du parfait coupable. C’était lui qui était chargé de mener à bien cette mission, elle n’était là que pour lui servir de guide. Il était de son devoir à lui de récolter les renseignements qui les aideraient à avancer. Heureusement pour sa tronche, le professeur n’émit aucune remarque qui l’aurait alors enfoncé encore plus dans l’embarras.

Celui-ci leurs montra des photos des animaux, victimes du phénomène étrange dont il était chargé de trouver la source. Il eut un pincement au cœur et manqua de verser des larmes devant la photo des chenilles desséchées. Il caressa la photo d’une main comme s’il cherchait à vérifier si elles étaient bien mortes. Ou bien, était-il en train de leurs dédier une prière ? Il en était bien capable. Il n’eut pas le temps de s’apitoyer plus longtemps sur le sort de ses bestioles chéries que Yuki quitta la pièce sans lui demander son avis. Il rendit alors la photo, source de douleur, au professeur puis prit le temps de lui demander où il avait pris ces clichées.

- Vers la côte Est. C’est par là-bas que j’ai constaté le plus de victimes !

Il le remercia avant de se précipiter dehors pour rattraper son adorable petite guide. Alors qu’ils évoluaient côté à côté, Yuki lui demanda par où il aimerait commencer sa recherche.

- Mènes-moi vers la côte Est s'il te plait !

Le ton était sérieux. Il semblait déterminé à découvrir la cause de tant de massacre. La raison de sa motivation ? Les chenilles bien entendu. Il n’était pas question pour lui de laisser plus de ses bestioles mourir ainsi. Au fait, il semblait ne s’inquiéter que du sort de ces larves et on pouvait se demander si il aurait eu autant de résolution si il n’avait pas appris que parmi les victimes, se comptaient ses petites bêbêtes adorées.

Guidé par la petite Samui, ils arrivèrent sur la côte Est où régnait une odeur de décomposition presque insupportable. Il était inutile de chercher la provenance du relent car des cadavres animales en fermentation étaient visibles un peu partout dans le coin. Il se mit alors à la recherche d’un endroit où il pourrait trouver une chenille vivante. Chose qui lui donna du fil à retorde car toutes celles qu’ils découvraient étaient déjà toutes racornies. Et cela lui donnait la rage qui s’accentua au fur et à mesure qu’ils faisaient des découvertes macabres. Après plus d’une demie heure d’acharnement, il arriva enfin à dénicher un nid où parmi les mortes, gigotaient quelques chenilles encore vivantes. Il les examina attentivement d’un regard concentré, comme si il cherchait à lire à travers les bestioles verdâtres. Elles semblaient atrocement souffrir et il souffrait silencieusement avec elles. Habituellement, il ne les touchait pas directement mais il en titilla une avec son index de la main droite et celle-ci ne réagissait même pas, chose qui n’était pas habituel. Après quelques minutes de réflexion, il décida de faire un rapport, toujours d’un ton aussi grave, à son guide qui l’avait suivi sans trop de mal :

- Les animaux herbivores sont aussi touchés que ceux qui sont carnivores donc on peut exclure l’idée d’empoisonnement par la nourriture. D’autant plus que professeur Nakamura avait dit n’avoir décelé aucune matière toxique chez les cadavres. De ce fait, on peut exclure également l’intoxication par l’air car dans ce cas, il aurait trouvé une trace du germe responsable de la mort. Ce qui nous laisse qu’une possibilité : l’onde. Il doit exister quelque part une chose qui émet une onde imperceptible, qui à la longue affecte la vie des animaux vivants dans le périmètre. Et nous nous trouvons probablement au centre de cette onde.

Puis il fixa Yuki avant d’ajouter d’un ton plus enjoué cette fois-ci.

- Et si ça se trouve, nous finirons comme ces pauvres bêtes si nous restons ici trop longtemps ma petite neige !

Kotetsu avait remarqué le dégoût de la jeune Samui aussi bien envers les cadavres qui polluaient l’environnement qu’aux larves qu’il chérissait tant. Cependant, il ne lui en voulait aucunement, malgré qu’elle ne cherchait même pas à cacher son écœurement. Il était bien conscient que son hobby était une chose que beaucoup dégoûtait. On l’avait assez martyrisé dans son enfance à cause de son passe-temps excentrique pour le comprendre.

Il était évident que son guide avait envie de quitter le lieu, surtout après avoir entendu son exposé, bien que non fondé. D’ailleurs, lui-même ne désirait pas s’éterniser dans un endroit qui, ordinairement devrait être plaisant, mais qui présentement était vraiment lugubre. Seul un personnage avec des goûts macabres, chose qu’il n’était point, saurait apprécier l’endroit où ils étaient. Mais le devoir obligeait, ils ne pouvaient pas partir sans avoir poussé leur recherche plus loin. La kirijin n’avait sans doute rien à perdre si elle décidait d’abandonner maintenant mais toute abdication de sa part n’était pas envisageable. Cela pourrait bien signifier la fin des missions pour lui car plus personne ne lui accorderait assez de crédit pour lui confier quoique ce soit, à lui qui n’était même pas cabale de mener à bien une mission d’une moindre envergure. Hors, ceci  était sa source de revenu première. De plus, il souhaitait ardemment trouver le coupable de la mort, plus que douloureuse, de ses pauvres chenilles.

Ne désirant pas abandonner non plus, Yuki grimpa sur un arbre pour essayer d’inspecter les alentours depuis la hauteur. Brillante idée mais au lieu de l’aider, le jeune Gogyou s’accroupit pour inspecter de nouveau son nid de chenilles. Il ne semblait pas s’inquiéter de la grimpeuse qui pourtant risquait de tomber ou de se faire mal mais, de une, ce n’était pas son devoir de la raisonner, et de deux, elle semblait être assez forte et douée pour ne pas perdre contre un pathétique arbre. Ainsi donc il fixa son regard sur les bestioles verdâtres dont le sort semblait être scellé, à moins qu’il ne mettait fin à leur agonie en stoppant la source de celle-ci mais déjà il fallait la trouver et la tâche ne s’avérait pas aussi aisée qu’il l’avait pensé.

Il avait certes les yeux rivés sur les bêbêtes mais il ne les voyait pas pour autant tant il était perdu dans ses pensées. Son esprit était en plein ébullition pour essayer de chercher un chemin possible pour avancer leur enquête. Il allait partir sur l’idée d’onde qu’il avait évoquée mais restait à trouver sa provenance. Il se demanda alors si cela pourrait être l’œuvre d’un humain ou venant d’une chose tout à fait naturel. Il optait plutôt pour la première proposition mais il se demanda alors dans quel but ? Cela m’étonnerait que le responsable de tant de désastre avait souhaité un tel résultat. Lorsqu’il répondait à une question, une autre se bousculait dans sa tête.

Alors qu’il était toujours en profonde réflexion, son instinct le ramena à la réalité et il leva la tête instantanément dans le ciel pour constater qu’un oiseau semblait foncer à grande vitesse sur Yuki toujours perchée sur l’arbre. Il se relava alors brusquement pour se mettre aux pieds de ce dernier alors que la jeune fille lui tomba dans les bras telle une pomme tombant de son pommier. Elle avait lâché prise en essayant de se défendre contre le volatile. Heureusement, l’arbre était dépourvu des grosses branches qui auraient pu la faire blesser. La jeune Samui dans ses bras telle une princesse, Kotetsu ne perdit pas de vue l’oiseau dont il n’avait pas pu identifier la race car celui-ci s’était volatilisé entre les arbres aussi vite qu’il était apparu, et ce sans même poussé un cri. Il reposa Yuki par terre alors qu’une nouvelle question lui traversa l’esprit. Et si l’onde rendait fout les animaux avant de les tuer ? Ce qui expliquerait le comportement de l’oiseau de tout à l’heure. Ceci n’était qu’une supposition et il espérait grandement faire erreur car sinon ils risqueraient de faire face à des animaux bien plus féroces qu’un simple volatile. Il fixa son guide avant de lui demander calmement.

- Rien de blesser ? Il lui laissa le temps de répondre avant d’ajouter sur le même ton. Tu connaîtrais un endroit où on pourrait cacher quelque chose dans le coin ? Genre une grotte ?

Au fait une autre idée plus sombre hantait son esprit mais ne souhaitant pas affoler sa partenaire, il décida donc de lui faire un rapport plus tard …

Le jeune Gogyou avait remarqué les joues écarlates de la petite Yuki alors qu’il la tenait dans ses bras. Il se contenta de froncer les sourcils l’air interrogateur. Etait-ce à cause de la peur qu’elle a dû éprouver en tombant de l’arbre ou bien parce qu’elle était dans ses bras ? Il optait plutôt pour la dernière supposition même si il doutait fort que c’était dû à son charme mais plutôt parce qu’elle était gênée par la position dans laquelle elle était. Ce fut d’ailleurs pour cela, qu’il la reposa aussi vite. Ordinairement, il l’aurait taquiné en lui demandant si elle était tombée amoureuse de lui mais l’heure n’était pas à la plaisanterie; même si il savait bien que sortir une connerie est parfois la bienvenue pour détendre une atmosphère trop apaisante. Et là était une de ses spécialités. Mais présentement, en plus du mauvais moment, il ne souhaitait pas vraiment plaisanter sur ce genre de chose avec la petite Samui qui ne devait avoir que … douze, treize ans ? Il prit cependant le temps de se demander si une jeune fille de son âge aurait rougit ainsi dans ses bras. Il répondit de lui-même à la question. Non, il aurait récolté plutôt une claque, vu son incroyable succès auprès de la gente féminine.

Revenons donc à la réalité où son guide lui avait répondu par une évidence qui lui avait déjà traversée l’esprit. Sous leurs pieds devaient se trouver des galeries sous-terraines creusées par la mer mais il souhaitait savoir si la présence d’un autre genre de cachette mais moins dangereuse était possible. Genre une caverne sur la terre ferme. Mais vu sa réponse, il semblerait que non. Ils n’avaient donc pas le choix. Il va falloir sonder les tunnels dangereux sur lesquels ils étaient surement entrain de marcher. Comme si elle avait lu dans ses pensées, Yuki se déshabilla, sans gêne devant lui, après avoir inspecté par-dessus la falaise. Les mains dans les poches, il inspecta un moment le maillot de bain enfantin de la petite fille; cela lui seyait à merveille conclut-il. La voyant prendre de l’élan, il sortit une main de sa poche pour l’empêcher de sauter dans la mer mais trop tard. Il n’eut même pas le temps de formuler le moindre mot. Il se tapa alors la tempe l’air désespéré. Il manquait plus qu’elle se faisait mal et le voilà qui serait dans des beaux draps. Il avait certes le devoir de mener à bien leur mission mais aussi l’obligation de la ramener saine et sauve dans son village, sa vie en dépendait.

Il ne perdit pas du temps pour se déshabiller à son tour. Contrairement à sa coéquipière, il n’était pas équipé pour une baignade car là était une chose qu’il n’avait pas prévu. Les bains, il les prenait que dans les sources chaudes où il pouvait tenir pendant des heures alors qu’un être ordinaire ne pouvait tenir plus d’une demi-heure. Et plus l’eau était chaude, mieux c’était. Il avait horreur de l’eau froide qui avait un effet dévastateur sur lui. Celle-ci le vidait de son énergie et s’il y restait trop longtemps, c’est sa vie qui finirait noyée. Une fois presque à poil, il n’avait gardé que son sous-vêtement qui était un caleçon blanc dénué de toute fantaisie et assez serré pour ne pas laisser échapper ses bourses et sa chenille sur les côtés, il se tint sur le bord de la falaise pour examiner la mer qui se trouvait à plusieurs mètres plus bas. Il aperçut alors la petite Samui qui lui faisait signe. Il poussa un soupir de soulagement avant de reculer de trois mètres pour prendre de l’élan et sauter dans le vide les mains jointes par-dessus sa tête. Il plongea tel un maître nageur pour réapparaître juste à côté de la miss. Il détestait certes l’eau mais il savait l’importance de savoir nager, ainsi il avait prit la peine de l’apprendre.

- Reste là, je vais sonder le fond ! Ordonna-t-elle à la jeune Samui avant de replonger.

Il nageait en diagonal pour se rapprocher de la partie immergée de la falaise. Heureusement qu’ils étaient dans une baie protégée par une bande de rochers qui empêchait les vagues d’aller plus loin, l’eau y était donc calme. Cependant, il se tenait sur ses gardes car l’imprévu était encore plus fréquent dans un milieu sous-marin que sur la terre-ferme. Les poissons devraient êtres abandons dans une eau comme celle-ci mais il ne croisa aucune forme vivante. Même les animaux sous-marins étaient-ils donc affectés par le phénomène ?

A la surface, l’eau était «très bonne» pour les communs des mortels et supportable pour lui mais puis il plongeait, plus la température baissait, ce qui n’était pas bon pour lui. Il évita de nager sur place pour empêcher son corps de s’engourdir. Presque qu’une minute s’était écoulée lorsqu’il remarqua enfin un trou assez grand dans la falaise. Il s’approcha pour inspecter de plus près la cavité où il décida ensuite de s’engouffrer. L’eau y était encore plus froide mais ne souhaitant pas renoncer, il continua de nager, tout en espérant pourvoir faire surface bientôt. Chose qu’il pu exécuter quelques secondes plus tard. Il avait atterri dans une caverne avec un passage assez grand pour mener plus loin. Il reprit son souffle avant de disparaître de nouveau sous l’eau pour réapparaître une minute passée plus tard à côté de son guide.

- J’ai peut-être trouvé un passage possible ! Suis-moi !

Il disparut aussitôt et vérifia que la jeune fille le suivait avant de s’insinuer pour la seconde fois dans la crevasse et réapparaître dans la caverne dénichée plutôt. Il se hâta pour sortir de l’eau alors que son corps avait presque atteint ses limites. Il tremblotait et claquait des dents comme si son corps allait lâcher. Il s’entoura de ses bras pour chercher à se réchauffer. Geste instinctif mais qui se révéla futile. Dans son état, il ne pouvait user d’aucune de ses techniques pour tenter de se réchauffer donc il n’avait pas le choix que de laisser à son corps se réchauffer de lui-même. Il donnerait tout pour se mettre à côté d’un bon feu de camp ou plonger dans une eau bouillante. Il offrait une scène vraiment pitoyable à son guide et tenta de lui expliquer d’une voix entrecoupée et tremblotante.

- Dé…solé princesse mais … ton che…valier ne su…pporte pas … le froid !

La jeune Samui semblait avoir du mal à voir dans la pénombre contrairement au jeune Gogyou qui lui était habitué à vivre dans le noir. Ses yeux s'adaptaient vite, aussi bien à une lumière intense qu'au noir complet. Sans parler que ses sens assez aiguisés lui permettaient également de se repérer sans trop de mal sans être un expert en sensorialité. Yuki tata les pieds de Kotetsu avant de remonter vers son visage qu'elle prit entre ses mains délicates. Il se demanda alors ce qu'elle cherchait à faire. Lui frotter les joues avec ses petites mains ? Il était sur le point de lui dire de ne pas prendre cette peine mais que son corps allait se réchauffer tout seul lorsqu'il sentit une légère brise sur son visage. Était-ce là une de ses techniques ? Fort pratique pensa-t-il alors que la petite lui disait de rester calme le temps qu'elle le séchait.

Une scène plutôt embarrassante pour Kotetsu qu'ils étaient entrain d'offrir. C'était son devoir de prendre soin de la jeune Samui mais voilà que le rôle était inversé. Cependant, il ne lui demanda pas d'arrêter car d'une, il ne voulait pas le vexer et de deux, il se disait qu'il n'y avait rien du mal de se laisser dorloter un peu. D'autant plus que, plus vite il retrouverait ses forces mieux c'était car ils n'avaient pas de temps à perdre. Ils devaient boucler leur enquête le plus tôt possible et avant le coucher du soleil si plausible. Il laissa la jeune fille faire un moment puis sentant sa force revenir, il lui attrapa gentiment les poignets.

- Je me sens mieux princesse, merci beaucoup. Puis il lui libéra les mains avant de poursuivre sur le même ton rassurant. J'ai une bonne nouvelle pour toi. Il pointa alors l'index de sa main gauche vers le ciel qui s'enflamma aussitôt, éclairant ainsi son visage et celui de la jeune Demoiselle qui était restée près de lui. Avec ça, on va pouvoir avancer tranquillement.

Il pouvait émettre une flamme bien plus grosse mais cela lui consumerait plus de chakra. Hors ce dernier était une chose qu'un shinobi devait savoir ménager, surtout lorsqu'il était en mission où il n'était pas à l'abri d'une mauvaise surprise. D'autant plus que son seul doigt suffisait pour éclairer leur chemin alors pourquoi gâcher de l'énergie inutilement. Il guetta la réaction de son guide avant d'inspecter plus attentivement l'endroit où ils étaient, son index enflammé en avant pour éclaircir le lieu. Une très faible lueur dansait au fond de l'eau d'où ils s'étaient émergés. Il s'attendait à voir des poissons morts flottant sur celle-ci ou échoués sur le bord mais il ne vit aucune présence d'un animal mort. Se pourrait-il que les animaux aient déguerpi sentant le menace qui les guettait avant de mourir ailleurs ? Enfin, c'était ainsi qu'il conclut les choses.

Le bas de son corps semblait encore légèrement froid mais il avait cessé de trembler et le fait qu'il pouvait utiliser une technique, même basique, était bon signe. Il décida enfin de se diriger vers le passage qu'il avait déniché plus tôt. Il inspecta attentivement celui-ci, éclairant l'endroit avec son corps transformé en "lampe" improvisée. Il ne put voir la fin du passage et espéra que celui-ci débouchait quelque part et pourquoi pas vers l'endroit où se trouvait l'objet qu'il cherchait. Après s'être rassuré de la solidité des parois rocheuses, il invita la jeune Samui à le suivre avant de s'engager dans le passage plutôt large, à tel point qu'il pouvait y évoluer tout en marchant normalement sauf à des rares endroits où il était obligé d'avancer sur le côté car les deux versants se rapprochaient trop. Il frissonnait à chaque fois que sa peau nue frôlait un mur de pierre humide. Il se disait alors qu'en effet ils auraient dû plonger avec tous leurs vêtements et les faire sécher ensuite avant d'aller plus loin. Mais à présent, ils n'avaient plus le choix, ils devaient avancer à moitié nue dans un endroit où l'air était plutôt glacial. Mais tant qu'il restait au sec, son corps ne souffrirait pas car il pouvait réguler la température de son corps en modulant son chakra et son élément katon. Ils marchèrent pendant plusieurs minutes déjà lorsque le passage s'élargit de plus en plus puis ils débouchèrent dans une énorme caverne dont le parterre était des rochers de différentes tailles. Il s'arrêta avant de fixer son regard sur son adorable guide.

- Espérons que la source de malheurs de ces pauvres animaux se trouve quelque part par ici !

Il avait surpris l’expression d’ébahissement qui s’était dessiné sur le visage de la jeune Samui en découvrant la caverne. C’est vrai qu’il avait là de quoi stupéfier; surtout lorsqu’on venait d’une entrée improbable pour ensuite emprunter un étroit couloir comme ils venaient de le faire. Mais son désir de vouloir dénouer le mystère qui entourait la mort de toutes ces pauvres bêtes là-bas à l’extérieur était tel qu’il lui était presque impossible d’admirer quoi que ce soit. On pourrait bien lui foutre une jolie fille à poil et bien équipée pour attiser le désir d’un homme hétéro qu’il était, que cela n’aurait pas plus d’effet. Et non parce qu’il avait une panne de virilité ou autre connerie du genre mais c’est juste qu’il jugerait que ce n’était pas le moment propice pour s’adonner à ce genre de distraction. Enfin, on ne pouvait pas vraiment comparer l’émerveillement de petite Yuki face à la découverte de la grotte improbable et la jubilation d’un homme face à une femme nue mais ceci était juste une image pour illustrer à quel point la Luciole, ainsi se surnommait notre héros, était capable de devenir sérieux malgré son air de bêta habituel.

Alors que son guide se dirigea vers une paroi rocheuse, le jeune Gogyou resta sur place et se contenta de regarder plus attentivement autour de lui. Mais il avait beau essayer d’adapter ses yeux à la pénombre, il ne pouvait distinguer clairement les limites de l’antre mystérieux. Il embrasa alors entièrement sa main gauche pour augmenter la puissance d’éclairement(1) de la torche humaine improvisée. La clarté augmenta son périmètre allant jusqu’à se projeter sur la partie inférieure des murs en pierre qui les encerclaient. Il put alors inspecter clairement les cloisons rocheuses. Le refuge naturel semblait être dépourvu d’une ouverture autre que celle qu’ils venaient d’emprunter. Le nuke-nin jeta ensuite un œil au-dessus de sa tête et se demande à combien de profondeur sous terre ils étaient. Combien d’épaisseur de pierre se trouvait là-haut ? Il y avait-il une autre caverne au niveau supérieur ou bien en perçant le plafond pierreux, la lueur du jour viendrait alors les accueillir ? Sans avoir trouvé la chose qui les avait poussés jusqu’ici, il réfléchissait déjà à un moyen de sortir sans devoir repasser par le passage d’où ils étaient venus. Rien que l’idée de devoir replonger dans l’eau froide, lui donnait la chair de poule; même sa flamme vacilla légèrement en percevant l’émotion de son utilisateur.

Il fut tiré de ses pensées par la voix de Yuki qui l’interpellait. Il s’approcha alors de la jeune fille sans attendre, tout en réduisant légèrement l’intensité de sa main enflammée car il y dégageait une chaleur qui pourrait incommoder sa compagne de mission. Sur invitation de celle-ci, il posa sa main droite sur la paroi rocailleuse. En effet, il émanait de celle-ci quelque chose de ne pas naturel. Le Gogyou fronça alors les sourcils, comme à chaque fois qu’il se trouvait face à une situation qui le dépassait. Puis il déplaça sa main sur différents endroits de la paroi pour vérifier si l’émanation de l’énergie énigmatique était dispersée et de façon égale. Chose qui se confirma. Après quelques secondes de réflexion, il recula et invita Yuki à faire de même.

- Mets-toi à l’abri loin derrière moi. Je vais essayer de faire une ouverture dans la paroi pour voir s’il y a une autre caverne derrière.

De sa courte réflexion, il en était résulté la possibilité de la présence d’une autre grotte derrière le mur de pierre. Un endroit où se trouvait probablement l’objet de leur recherche. Le Nuke-nin tendit sa main droite puis du bout de ses doigts se formèrent cinq boules noires qui se dispersèrent ensuite sur la paroi de façon à former une porte voûtée avant d’exploser en même temps(2). Le souffle créé par l’explosion fit osciller leur torche vivante tout en faisant danser son sous-vêtement et ses cheveux alors qu’un nuage de poussière se leva. Ce dernier se dispersa rapidement pour leur dévoiler une brèche qui avait pris la forme de l’alignement de ses explosives. Il avait eu un doute sur le fait de pouvoir créer une trouée du premier coup mais il semblerait que la paroi n’était pas aussi épaisse qu’il l’avait pensé. Et heureusement car sinon, il aurait dû utiliser une technique plus puissante qui aurait pu faire décrocher des rochers au-dessus de leur tête. Dans un endroit comme celui-ci il valait mieux éviter de créer une trop forte vibration qui pourrait engendrer un éboulement de pierres.

Il franchit la nouvelle porte pour déboucher dans un autre abri souterrain mais bien plus petit que l’autre. Dès l’entrée, quelque chose attire son regard. Il se dirigea alors vers celle-ci pour tomber devant une pierre transparente sous forme d’une stalagmite dont la pointe supérieure arrivait à la hauteur de sa poitrine. Il émanait de celle-ci la même énergie qu’ils avaient ressentie sur la paroi extérieure sauf que la densité était passée à un niveau beaucoup plus élevée, au point que cela inquiéta le jeune Gogyou qui décida alors de détruire cette chose sans plus attendre. Cette pierre semblait être quelque chose de naturelle, du moins elle ne semblait pas avoir été créée par un humain, mais elle y émanait quelque chose de dangereuse. Il se tourna vers Yuki.

- Je pense que nous venons de trouver ce que nous recherchons. Puis il fixa de nouveau la pierre. Il faut qu’on la détruise !

Il n’avait aucun doute, ils venaient de trouver la source de ces morts inexpliquées des animaux à la surface et s’ils restaient auprès de cette chose trop longtemps, ils pourraient surement connaître le même sort.

Descriptions Techniques:

Alors qu’il souhaitait juste informer son guide de son intention de détruire la pierre malfaisante, au cas où celle-ci s’opposerait à cette idée et lui proposerait donc une meilleure solution, elle entreprit de détruire la cible elle-même après l’avoir invité de sortir de la caverne où ils étaient. Initiative intelligente de la part de la petite Samui car lui-même aurait fait de même. Une attaque destructrice pourrait faire effondrer entièrement la petite caverne, il était donc plus prudent de la lancer depuis l’extérieur; même s'ils n’étaient pas tout à fait à l’abri car la vibration créée par la violence de l’offensive pourrait décrocher des rochers dans les cavernes voisines dont celle où ils s’étaient réfugiés. Pour faire face à cette éventualité, Kotetsu décida donc de surveiller le plafond rocailleux au-dessus de leurs têtes une fois que Yuki aurait lancé sa technique.

En se plaçant légèrement en biais vers la gauche de l’entrée qu’il avait créée plus tôt, on pouvait voir la cible au fond de la petite grotte. Il se mit à évaluer la distance qui les séparait de leur cible, chose à ne pas négliger lorsqu’on souhaitait lancer une attaque à distance. Un mauvais calcul pouvait engendrer un échec total ou bien piéger son propre lanceur dans la destruction. Mais il n’eut pas le temps de terminer son analyse que sa petite guide lui demanda de se pousser d’un ton plutôt autoritaire qui aurait pu vexer un aîné autre que Gogyou Kotetsu qui heureusement n’était pas du genre à s’emporter pour si peu. Celui-ci se contenta de s’écarter tout en lançant un «désolé princesse !». La kirijin lui jeta un regard inquiet, auquel le jeune homme répondit par un pouce levé de sa main libre pour lui signifier que tout était «ok» et qu’elle pouvait donc passer à l’action tout en priant que celle-ci n’avait pas choisi une technique trop violente qui pourrait alors les réduire en bouillie eux aussi. Curieux de voir quel genre de technique elle allait lancer, il la regarda pendant qu’elle malaxait son chakra mais reporta aussitôt toute son attention sur le rocher qui leur servait de plafond alors qu’un violent coup de vent se dirigea vers la pierre translucide. Aucune secousse ne se fit ressentir mais de la poussière leurs tomba dessus.

Après s’être débarrassé de la saleté sur ses épaules et sa crinière dorée, Kotetsu jeta un œil dans la caverne voisine pour constater que la cible les lorgnait toujours avec autant de fierté. Elle ne semblait présenter aucun signe d’affaiblissement. Il s’approcha pour l’examiner plus attentivement. La maudite était vraiment restée intacte. La technique de Yuki ne lui avait même pas infligé une simple éraflure. Pour détruire cette chose, il fallait donc utiliser une technique beaucoup plus puissante. Mais si une telle technique augmenterait leur chance de détruire cette maudite pierre, cela accroîtrait également la probabilité qu’ils finiraient écrabouiller. Une explosion, domaine dans lequel il semblait exceller, paraissait être une offensive parfaite pour en venir à bout de leur cible mais recourir à une telle technique dans une grotte était très dangereux à cause de l’éboulement qui pouvait en découler. Ils avaient eu de la chance lorsqu’il avait percé un passage en utilisant une technique explosive mais la chance était connue être une chose capricieuse qu’il était risqué de parier là-dessus. Cependant, ils n’avaient pas vraiment le choix. Il sortit donc de nouveau de la petite caverne pour se poster devant l’entrée et invita Yuki à reculer le plus possible loin derrière lui.

- Prépares-toi à te protéger au cas où des rochers tomberaient de là-haut !

Il avait décidé d’utiliser la même technique que tout à l’heure. Celle-ci était venue à bout de sa cible sans attenter à leur vie alors il espérait que le résultat serait le même avec la prochaine cible. Il tendit donc sa main droite vers la maudite pierre puis du bout de ses doigts se formèrent les cinq boules noires qui se dispersèrent pour se fixer ici et là sur la cible avant d’exploser au même rythme(2). Un tremblement se fit sentir et quelques rochers se décrochèrent au-dessus de leurs têtes alors que l'entrée de la petite grotte s’effondra …

Ce qu’il redoutait depuis le début se produisit. Sa technique venait non seulement de faire effondrer la petite grotte où s’était trouvée leur cible mais celle-ci menaçait également de faire écrouler la grande caverne où la princesse et lui-même s’étaient abrités. Alors que des petits morceaux de pierres commençaient à leur tomber dessus, des fissures se dessinaient sur les parois rocheuses. Paniquée, la petite Samui s’était agrippée à son caleçon et il aurait bien voulu la consoler en la prenant dans ses bras mais là n’était pas la bonne solution. Mourir ici, même dans les bras l’un de l’autre, n’était pas envisageable même pas une seule seconde pour le Kotetsu dont le cerveau bouillonnait à la recherche d’une solution pour leur éviter le pire. Malheureusement, il ne possédait aucune technique de défense assez puissante pour les couvrir tous les deux. Mais sachant que paniquer ne servirait à rien, il continua donc de chercher calmement la clef qui pourrait leur extirper de cette emmerde dont il était l’origine.

- Calmes-toi princesse ! On va s’en sortir ! Essaya-t-il de la rassurer mais peine perdue.

La peur de Yuki était palpable et aucun mot ne semblait pouvoir la rassurer. Kotetsu était très en colère contre lui-même d’avoir foutu la petite dans un tel pétrin. Il s’en fichait d’y rester du moment qu’elle s’en sortait vivante. À présent, il ne cherchait même plus une solution pour essayer de sauver tous les deux mais juste une qui lui permettrait de la sauver elle. Utiliser son corps comme bouclier ne paraissait pas suffisant si c’est le plafond rocheux en entier qui allait s’effondrer. Mais il utiliserait cette solution en dernier recours. Le plus grand danger se trouvant au-dessus de leur tête, il leva alors les yeux pour remarquer que des grosses plaques menaçaient de se détacher du plafond rocailleux.

- Et merde ! Lâcha Luciole.

Gardant tout son sang-froid, le Gogyou leva l’index de sa main droite qui se changea en braise(3), puis avec il dessina un sceau rapide sur son torse avant de poser à son centre sa paume pour invoquer une épée à double lames(4) qu’il saisit juste à temps avant de se lancer en l’air pour attaquer la première plaque qui s’était détachée, en plantant de toutes ses forces, la plus grosse lame de son arme au centre de celle-ci qui présenta alors des fissures avant de voler en éclats. Heureusement que la maudite pierre n’était pas très solide car sinon sa technique ne serait pas arrivée à bout de celle-ci. Avant de quitter le sol il avait complètement éteint le feu de sa main gauche pour saisir le poignet de son arme à deux mains. Il remit aussitôt l’éclairage une fois pieds à terre pour voir que Yuki avait disparu. Il se mit alors à la rechercher tout autour de lui, légèrement paniqué. Il alla l’interpeller lorsqu’il la vit se relever péniblement non loin de lui. Il s’approcha alors d’elle et constata qu’elle était blessée. Il n’eut pas le temps de lui demander comment elle se sentait qu’elle lui demanda ce qu’ils allaient faire d’une voix qui en disait long sur la peur qui la rongeait. Question à laquelle il n’eut pas non plus le temps de répondre car celle-ci se baissa pour poser sa main souillée de sang sur le sol et une créature qui ressemblait à un ours fut son apparition avant d’attraper la petite Samui entre ses griffes pour la protéger. Yuki demanda à la créature, pourtant le nom de Sunilda, de protéger également son compagnon qui fut alors à son tour happé par des griffes protectrices. Sans avoir le temps de se remettre de leurs émotions, ils disparurent sous un dôme de terre alors que plusieurs plaques rocheuses tombèrent sur le cocon protecteur. Ils étaient à présent dans le noir complet car sous l’effet de la surprise, Luciole avait oublié de maintenir sa technique d’éclairage active et son épée avait également disparu.

- Ouais, je vais bien grâce à toi et … Sunilda. Merci à vous deux. Et toi ? Ça va ta blessure ? Il essayait de la rassurer tout en réfléchissant à un moyen de les sortir de là.

Il était de plus en plus en rogne contre lui d’être aussi incapable. C’était à lui de la protéger mais voilà que le rôle était inversé. Déterminé à la sortir de ce pétrin au péril de sa vie, il attendit que le silence se fît à l’extérieur avant de demander à la créature de Yuki de désactive une partie du dôme. Celle-ci exécuta et comme il le pensait, ils étaient sous les gravats car des morceaux de pierre plus au moins gros boucheraient aussitôt l’ouverture créée.

- Sunilda, vous pouv …

Comprenant ce qu’il allait demander la créature expulsa les obstacles qui obstruaient le trou par un violent coup de patte qui a failli même entraîner Kotetsu mais qui heureusement eut le reflex de se jeter sur le côté se cognant violemment le dos contre le cocon de terre. Pas très commode tout de même le gros nounours. Peut-être que ça ne lui plaisait pas qu’une personne autre que son invocatrice lui donnait des ordres, chose plutôt compréhensible mais il essayait de les sortir de cette emmerde le plus vite possible et là était la solution la plus rapide et radicale qu’il avait trouvée. Sunilda dû refaire la même action trois fois de suite car une fois le passage dégagé d’autres rochers y tombaient aussitôt. Voyant la violence avec laquelle la créature tentait de dégager le passage, Kotetsu avait peur que celle-ci provoquât un autre éboulement mais il fit confiance à la créature de la princesse.

Le passage fut enfin dégagé et sans attendre Luciole s'y glissa. Une fois debout dehors, il remit de nouveau la lanterne en abrasant entièrement sa main gauche puis il regarda tout autour de lui. Voyant que tout semblait de nouveau stable, il invita alors la princesse à sortir. Pour faire sortir Sunilda, il fallait dégager tous les rochers qui étaient sur le dôme de terre et cela risquait de prendre du temps en plus d’être éprouvant; à moins que son corps était capable de supporter le poids de tous ce gravats, chose dont il doutait fort. Il était donc préférable de l’ordonner de rentrer mais il laissa la princesse décider.

Regardant le chaos autour d’eux, il doutait que sa seule technique avait suffi pour créer tout ce bordel. La première technique qu’il avait utilisée pour créer une ouverture à leur arrivée et celle de la princesse pour tenter de détruire la saloperie de pierre avaient sans doute déjà fragilisée la fondation naturelle du lieu que sa dernière attaque finit alors par faire tout écrouler. Tous les passages étaient à présent bouchés, il fallait donc en créer un autre. Il fit alors le tour de l’espace qui leur restait puis stoppa après une quinzaine de pas lents avant de reculer d’un pas. Il réduisit l’embrasement de sa main en un seul doigt et examina le mouvement de la petite flamme.

- Bingo ! S’exclama-t-il d’un ton victorieux.

Un léger courant d’air faisait vaciller timidement la petite flamme, preuve d’une connexion vers l’air libre. Tout en gardant son auriculaire en feu pour les maintenir dans la lumière, il se mit à dégager les rochers qui se trouvaient vers l’endroit d’où semblait provenir le signe de l’espoir. Des minutes plus tard, le passage fut dégagé pour communiquer vers une autre grotte plus petite mais qui semblait présenter moins de dégât. Il s’y engouffra puis guidé par le vacillement de son petit doigt enflammé, il se retrouva face à un passage moins encombré que l’autre qu’ils venaient de dégager. Il libéra aussitôt celui-ci à son tour alors que la petite flamme vacilla de plus en plus.

- Le passage vers la liberté princesse ! Lança-t-il le visage souriant.

L’issue de secours formait une légère pente, preuve que celui-ci menait vers la surface bien qu’aucune lumière du jour n’y filtrait. Peut-être parce que celui-ci ne se présentait pas étant un passage en rectiligne ou bien faisait-il déjà nuit dehors. À choisir, il préférait la première option …

Descriptions Techniques:

Alors qu’il savourait encore la liberté presque acquise, la princesse, bien plus pressée que lui de se retrouver à l’air libre, le devança pour s’engouffrer dans le petit passage. Il voulait l’interpeller pour lui demander de le laisser passer devant car il se pourrait bien que d’autres gravats glisseraient pendant qu’ils empruntaient l’étroit chemin mais il était trop tard; les petites fesses et son maillot de bain avaient déjà disparu et il n’eut alors d’autre choix que de la suivre avant qu’une trop grande distance ne se créait entre eux; ce qui ne faciliterait pas son intervention pour la secourir si un autre incident survenait, chose qu’il n’espérait point. Il avait son lot d’algarades pour au moins un mois. Du genre plutôt fainéant, il n’aimait guère se forcer aussi bien physiquement que mentalement. S’il savait que cette mission allait se révéler aussi éprouvante, jamais il ne l’aurait accepté. Il pensait pouvoir la boucler en rien de temps et sans encombre mais au final celle-ci avait mis la vie sa petite guide ainsi que la sienne en danger.

Après quelques mètres d’avancée, Luciole éteignit son doigt pour économiser le chakra qui lui restait. Maintenir une technique aussi longtemps, même si celle-ci était de bas rang, consommait à la longue de l’énergie assez conséquente . Ils progressèrent donc dans la pénombre qui s’éclaircissait au fur et à mesure qu’ils avançaient. Pendant qu’il entamait l’ascension vers la liberté, rampant tel un rat par moments tant le sol était abrupt, il rêvassait déjà sur ce qu’il allait faire une fois dehors : se prélasser longuement dans une source chaude avant de pioncer jusqu’à en fatiguer dans un futon bien douillet. Perdu dans ses pensées dignes d’un tire-au-flanc qu’il était, il manqua de glisser mais se rattrapa bien vite faisant glisser plus de gravats avec ses pieds nus dont les orteils s’agrippaient fortement dans le sol pour empêcher son propriétaire de partir en arrière. Propriétaire qui continua de rêvasser mais qui fut ramener de force dans la réalité par la petite Yuki qui s’arrêta avant de lui agripper un bras. La tête de Kotetsu manqua de lui rentrer dans les derrières si elle ne s’était pas accroupie avant de tourner légèrement vers lui afin de lui dire d’écouter. Chose qu’il fit et le bruit de la mer parvint à ses oreilles. Son de la liberté toute proche, confirmée quelques secondes plus tard par la lumière qui filtrait à travers un trou logé dans la falaise, par-dessus laquelle ils avaient sauté il y a quelques heures. Sortant sa tête pour regarder la distance qui restait à parcourir, Luciole lâcha un soupir de lassitude alors que la princesse avait déjà disparu. Encore un effort à faire alors qu’il en avait déjà par-dessus la tête. Reprenant sur son indolence, il concentra du chakra au niveau de ses pieds avant d’escalader les quelques mètres qui lui restaient à faire.

Une fois les pieds sur la terre ferme, le Gogyou s’étira tout en inspirant fortement mais il manqua de suffoquer car l’air n’était pas très frais à cause des cadavres des animaux qui traînaient dans les environs et qu’il avait complètement oubliés. Sans un mot et mettant de côté sa paresse, il se dirigea à la hâte vers ses vêtements visibles au loin pour se vêtir puis il se précipita vers l’arbre où il avait déniché des chenilles. Il examina ces dernières un moment puis une expression de soulagement se peignit sur son faciès. Ils avaient réussi. Ses adorables petites bébêtes semblaient moins souffrir et il espérait avidement qu’elles allaient vite se remettre. La maudite pierre était bel et bien la cause du malheur de toutes ces pauvres créatures et sa destruction avait mis un terme à leur souffrance mais beaucoup avaient déjà succombé. Il faudrait un certain temps avant que l’air ne s’assainisse dans le coin, le temps que tous les cadavres en décomposition ne deviennent des tas d’os. Mais là n’était plus son problème.