L’avantage de la jeunesse insouciante, c’était de loin les journées uniques qu’elle savait offrir, car il ne fallait pas si tromper, avec le temps le caractère fougueux s’effaçait et avec lui probablement cette étincelle de folie qui faisait le charme de la folie de l’enfance. Quoi que, je pouvais parler d’expérience sur des adultes fous et très bien conscients, Dame Destin avait voulu les incruster à ma vie et tous par leur particularité avait su suscité la fascination.   Soit, la balade en forêt savait aussi m’inspirer la méditation, acte loin de ma nature fougueuse et impulsive, patiente j’arpentais cette dernière marchant sans réelle destination, non juste pour me perdre loin de la civilisation, la routine ?

Certes, en théorie, car la pratique voulait mettre cette journée à rude épreuve et pour commencer, ce fut mon loup qui ouvrait les hostilités. Alors que la brume s’intensifiait, celui-ci se mettait à grogner, oui il avait raison de crier gare, cette partie-là, jamais encore on l’avait foulé, pour cause, sa sale réputation n’était plus à faire et c’était justement ce qui m’amenait à elle.  Le problème quand on est téméraire à l’excès, bien souvent ça nous retombe à la figure et moi qui aimait jouer avec le feu et non là, je ne parlais pas de Katon, le terrain de jeu que cette parcelle offrait été tout trouver.

Néanmoins, là encore, je ne comptais pas sur le facteur de la tierce présence, en l’occurrence ils étaient trois, si pour le coup mes Oh combien grands talents de Shinobi ne les avait pas calculés, le flaire de Nectus lui ne s’y était pas trompé. Dire que bêtement je l’avais pensé partir en chasse d’un bestiau, si j’avais su, mais avec des si le monde serait refait et terriblement chiant, curieusement ma stupidité avait ses bons côtés et là j’y venais justement…

Le comble fut encore la façon idiote là encore où je me faisais prendre au piège, franchement, à trop être assuré, voilà ce qui vous pend au nez et voyant le loup embourbé dans le marécage, c’était même amusée que je venais assister sa sortie. Erreur grave qui me coûtait de le rejoindre, les trois traîtres avaient enfin pointé le bout de leur nez et difficile de savoir ce qui motivait leurs actions là, mais une chose était sûr, c’était probablement la soif du carnage qui les attisait. Tiens, puisqu’on parlait de cela, bien vite un autre protagoniste s’invitait et le résultat fut des plus surprenants, bien que depuis ma place, j’avais eu du mal à en profiter. Ni de un, ni de deux avec lui, tout s’enchainait et avant de dire ouf ou comprendre j’étais je ne sais où face à cette silhouette au teint cadavérique qui m’avait portée. Le gros blanc…

Au-delà même de la douleur face à un assaut des plus douteux et la santé de mon loup précieux, c’était lui aux trois règles des lieux qui captivaient mon attention. Un sourcil relevé, je l’observais, lui puis le décor, encore lui  depuis son dos je ne voyais pas grand-chose si ce n’était la chevelure brune qui se plaisait à me fouetter. Un signe que le bougre était rapide et le poids de mon loup en prime du mien, costaud, la question alors, allié ou ennemi ? Il suffisait de demander et cela se faisait avec tout mon tact légendaire…

=|-Dis-moi… ça fait quoi une fois que les trois règles sont enfreintes ? Parce qu’en théorie la règle deux a arrangé mes affaires, pas vrai ? Ce n’était pas censé être une menace… ?

Bref, j’avais le maitre des zombies à l’œuvre et de toute façon, même sans ça je me serais doutée qu’il n’était pas à chatouiller et pas non plus besoin de me faire un dessin, j’étais ici chez lui en visite surprise de surcroit.  De là rien de rassurant, pour rappel, les trois intrus venaient de se faire refroidi, loin de moi l’idée de vouloir le contrarier, mais mes pieds savaient me porter, accessoirement Nectus plombait sur mon dos. Décollant mon menton jusqu’à lors poser sur une épaule, je m’appuyais  avec la force des bras sur ces dernières pour me dégager vers le haut, certes pas maligne et un peu rustre si vous voulez, n’empêche qu’on ne pouvait pas m’enlever mon agilité. Quant au seuil de résistance à la douleur… Devait-on rappeler que j’étais une Kaguya ? Dégagée de là habillement ne lui restait alors que le loup et  d’un sourire de carnassier à l’atterrissage je prouvais que j’étais toujours d’attaque pour au moins marcher.

=|-Merci Sempai, mais je préfère mes jambes pour être porté, j’ai passé l’âge des balades sur les dos de mes aînés et d’ailleurs où est-on censé aller là ?

Les questions et les blablas à ne plus en finir ça me connaissaient, espérons pour lui, plutôt pour moi-même, que l’homme était patient. D’une grimace je constatais les dégâts sur ma chair le lâchant du regard un instant, ah j’avais fière allure là, ma foi après la compagnie des zombies, celle d’un squelette sur patte ne pouvait pas le déranger. Moi inquiétée ? Parce que vous croyez que je sais ce que c’est ce mot…

Patient, il semblait l’être à première vue et même plutôt « amicale », ce genre de personne, en général je les qualifiais dans deux catégories, les idiots tels que Shord et j’en passe, ainsi que les intéressés tels que Shinichi par exemple.  Trop tôt pour dire dans quelle catégorie ce dernier jouait, néanmoins, mon avis penché assez sur la deuxième option, forcément, son humour était à désirer, comme le mien ça tombait bien. « Je ne vais pas te bouffer… »  J’avais envie de dire, non je le disais même…

=|-Encore heureux pour toi, tu risquerais de t’y casser les dents !

Dent, Kaguya, os, dur… non ? Bref. De là quelques minutes n’étaient offertes pour réfléchir à mon bide sur ma vanne foireuse, le temps de suivre un rythme soutenu vers l’antre de cet inconnu aux airs de magicien macabre, non ça en était peut-être un finalement, mais il ne devait pas être que ça. En effet, très vite j’avais cru déceler des talents d’irou tandis qu’il s’occupait de mon pauvre loup et c’était assez dépité que je ne pouvais que regarder, au final, mon imprudence lui coutait plus cher à lui qu’à moi. Là encore, à quoi bon de paniquer ? Je préférais attendre que la situation se précise, par ailleurs, j’avais tout le loisir de pouvoir m’occuper dans un endroit pareil, à commencer par répondre à la question du dénommé Sora après un long moment où je ne l’avais pas dérangé dans son travail.

=|-Moi c’est Aoji’, Ao’ ou Ai’, comme tu préfères, je vais t’épargner la version longue de mon prénom compliqué à retenir. Heureusement, mon nom est plus simple, Kaguya, mais tu sais déjà.  Fraîchement genin de Kiri et accessoirement la disciple du Nidaime, quand il va apprendre ça, ça sera ma fête encore, s’il ne me vire pas une énième fois...

Encore une fois, l’art de parler, non seulement trop, mais en plus pour ne rien dire, ma vie il s’en foutait pour sûr, c’était juste que comme souvent je réfléchissais à haute voix. En finissant les présentations j’avais pointé mon front, c’est sûr, on ne pouvait pas rater mon appartenance au clan avec ses deux points régnants en maître, mais là encore, rien d’intéressant, puisque tous deux semblions avoir porté notre intérêt sur le même individu de la pièce, mon loup.

=|-Lui c’est Nectus, il n’a pas encore un an… On ne dirait pas hein. Je ne sais pas pourquoi, mais il a grandi anormalement vite depuis que je l’ai recueilli et ne t’en fais pas pour ça, même la faucheuse aura du mal à nous séparer. C’est un battant.

Et d’une main sur le museau de mon loup blanc j’apportais le réconfort que je pouvais et combien même il avait mal, la bête s’agitait pour me rassurer moi, le comble. D’une légère tape sur la tête je l’invitais alors à ne pas bouger, pas besoin de mot, dès ses premiers mois c’était avec moi qu’il avait grandi, notre complicité était sans pareille. Son geste du museau pour rabattre ma main et la lécher me prouvait encore une fois qu’il allait mieux, au-delà de cette dernière ensanglantée dont il devait aimer le goût, c’était autre chose qu’il quémandait. Hum, c’était un peu gore et en général j’évitais de le faire devant un public, néanmoins, à regarder de plus près le décor un poil sinistre aux  allures de laboratoire, en fait non cela en était un, je me sentais sans nulle gêne face à l’acte. Et dans l’antre du manieur de cadavres, c’était le squelette sur patte  qui faisait sortir un os long d’une main, voire plus pour le dentier du canidé qui ne faisait pas prier quant à son acquisition. Oui, c’était ses récompenses, ce qu’il considérait en friandise, ce avec depuis tout petit je l’avais appâté, quand je disais que je l’avais nourrir et élevée comme une mère, c’était carrément vrai !

=|-Tu penses que ça va aller pour lui… ? Il n’a pas l’air super en forme, même soigné.

Oui, là en théorie je devais dire merci pour le coup de main, mais les bonnes manières étaient loin d’être mon fort au grand damne d’un noble lutin. Ainsi donc puisque le patient maintenant occupé n’allait pas bouger d’un poil et semblait sauf, les mauvaises manies étant miennes pointaient si tôt le bout de leur nez.  Vu le décor, la question s’imposait et s’était là encore, avec tout mon tact légendaire que d’un sourire de carnassier je la posais.

=| -C’est paumé ici, mais tout confort, pas bête comme idée, en plus pas d’impôts. T’es quoi toi au juste un anarchiste un peu macabre qui fait ses affaires dans son coin ? Ça rapporte au moins ?

Pour le côté « argent » je ne vais pas rappeler qui était mon mentor et ses enseignements sur ledit sujet. Pour le reste, je n’avais jamais été du genre à faire des détours pour demander les choses, en général soit j’en prenais une, soit on me répondait, dans les deux cas… Bref. Dans ce cas, je plaisantais simplement, quoiqu’aux premières vues de la pièce je n’étais pas loin du compte, ce qui me faisait penser, que tout s'expliquait concernant cette zone de la forêt.