Une disparition qui atteignait beaucoup de monde, que ce soit les shinobis ou les civils, cet homme était respecté et l’est toujours d’ailleurs. Kenji, Kazekage est porté disparu depuis la fin de la guerre, certains annonces sa mort, d’autres sa fuite. Parler quand on ne sait rien, c’est parler dans le vide, durant des périodes comme celle-ci, il faut simplement se fier à son instinct. Avoir une opinion n’est en soi pas un péché, par contre faire circuler des rumeurs qui n’amènent que des conflits et gènes grandement le village, cela c’est faire une faute. Mon retour fut rapide, des blessures légères que je fis soigner aisément par un médecin qui traînait par là. Je ne voulais pas aller à l’hôpital pour des choses pareilles, les quelques jours qui suivirent la disparition furent plutôt calme. Les recherches pour retrouver notre chef ne donnaient rien, les shinobis étaient fatigués, leur donner une tâche si rude que la recherche d’un corps était un enfer pour eux. Bien qu’ils désiraient tous le retour de Kenji, il fallait se rendre à l’évidence, celui-ci n’était pas là et ne reviendrait pas. Plus les jours s’écoulaient et plus cette pensée devint réalité, mais un affront encore plus terrible allait s’abattre sur le village. Il sonnait en tout cas comme un affront pour beaucoup de personnes, l’arrivée d’un nouvel individu au poste de Kazekage. En soi cette nouvelle paraissait logique, Suna ne pouvait pas rester sans chef, les tensions avec les autres villages pouvaient redémarrer et les conflits avec. Le plus choquant était de ne pas connaître ce shinobis qui allait prendre le contrôle du village, un rassemblement était annoncé au pied du palais pour faire la rencontre de celui qui à partir d’aujourd’hui avait les rênes du village.

Évidemment beaucoup de monde avait répondu présent à cette annonce, les shinobis comme les civils étaient curieux de voir qui allait remplacer le respectueux Kenji. La foule s’impatientait et c’est dans un mouvement mitigé qu’il fit son apparition, un être de taille moyenne, les cheveux blancs et un style bien particulier. En tout cas à ce niveau-là je ne pouvais pas le critiquer. Kyoshi Rei, mon nouveau Kazekage. Son discours était tout autant majestueux, on sentait beaucoup de confiance à travers cette voix, j’étais moi-même dans la foule, les yeux fermés et je l’écoutais. Son apparence m’importait peu, seule sa confiance et son engagement était important et cela il en avait. Bien évidemment certaines personnes n’allaient pas hésiter à le critiquer et cela il devait sans doute s’y attendre. Un homme organisé donc, minutieux qui ne laisse rien au hasard, comme convenu un shinobis prit la parole et disait haut et fort ce que beaucoup pensaient… Sa réponse fut tout autant parfaite et c’est avec une grande agilité qu’il mit dans sa poche la plupart des personnes ici, il était donc l’ami d’enfance de notre ancien Kazekage est cela dû faire pression sur les conseillers. Devrions-nous croire ses paroles ou bien totalement l’ignorées ? Je ne savais pas pourquoi mais cet être qui s’affichait au-dessus de nous m’inspirait à la fois des frissons et de la méfiance. Un sentiment d’insécurité, sans doute possédait-il un chakra hors normes pour influencer aussi précisément un shinobis de mon rang.

Nous avions affaire à un échange musclé entre lui et une autre personne de la foule, je l’avais croisé quelques fois dans les rues mais sans jamais lui adresser la parole. Peut-être fallait-il lui dire de se calmer, que cette décision était déjà prise et qu’à présent nous ne pouvions rien y faire. Je ne me voyais pas vraiment dans ce rôle, heureux de retourner dans mon village, j’avais l’impression de ne plus être chez moi. Mon opinion avait changé, ma façon de penser aussi mais mon objectif était le même, faire de la justice le maître mot de ce monde. On se demande souvent s’il y a une justice dans ce monde, au lieu de se poser une telle question, autant la mettre en place directement. Je restais dans la foule, perdu dans mes pensées je ne savais plus vraiment quoi faire de ma vie. De toute façon autant attendre que tout cela se termine, j’allais sûrement en apprendre davantage sur lui ou sur ses objectifs.


* Nous sommes dans un tournant, à moi de suivre mon instinct au lieu de suivre ceux des autres. Une foule est si facilement influençable, fermons les yeux et imaginons-nous seul quelques secondes pour entrevoir la vérité…*

J’avais participé à la guerre. Oui moi, Taku Ishikawa. Et plus important encore j’en étais revenu vivant… Vivant mais … Changé. J’avais jamais pensé pouvoir voir autant de morts d’un coup, et ce même si nous étions dispatchés un peu partout sur l’île. Heureusement pour moi je n’avais jamais été seul, c’était sûr que dans ce cas contre un autre ennemi je ne m’en serais jamais sorti. Non à chaque fois j’étais derrière, en soutien, moi et mon fidèle rouleau. Premier combat, premiers morts, j’avais rendu mes tripes, déjà que le voyage en bateau ne m’avait pas aidé et que le stress était monté à son apogée. Je n’avais plus d’ongles depuis ce premier trajet en bateau tellement je me les étais rongé. Je n’étais pas un héros, mais peut-être pouvais-je commencer par me faire appeler shinobi. J’espèrais que mes parents étaient fiers de moi malgré le peu que j’avais fait. J’avais fait partie de l’équipe de scellement, grâce à ma capacité à manipuler le tissu et le fait que j’y arrivais à y poser et s’y faire balader des sceaux. Un cadavre. Un edo tensei comme tous les grands les appelaient. J’avais été chargé de le sceller. Enrubanné et immobilisé alors qu’il se reconstituait lentement mais sûrement, j’avais eu la peur de ma vie en l’imaginant se relever alors que je le scellais. Mais non. J’avais réalisé le sceau comme on me l’avait appris en vrai petit soldat. Il fallait dire que je m’y étais entrainé encore et encore et encore … Mes doigts en tremblaient encore de toute cette pression accumulée au moment fatidique malgré toutes mes peines de me concentrer sur ma tâche. J’avais fait un peu honneur au village … Enfin je crois.

Le voyage de retour s’était passé sans embuches. J’avais retrouvé mon oncle, ma tante, Raishu était hors de danger également même si lui avait brillé pour son initiative comparé à moi qui n’avait pas osé en faire plus que ce qu’on me demandait et regarder à l’arrière. Suna avait eu beaucoup de pertes. Beaucoup de gens pleuraient la mort de leurs proches et ça me mettait plus que mal à l’aise, d’autant plus quand on savait que le Kazekage avait disparu. Pof comme ça. Makka était morte, ses alliés aussi d’après ce que j’avais entendu, mais le Kazekage avait été introuvable, si bien que nous étions partis tout simplement, sur le chemin de retour de Suna, nous le Sunajins avec les forces de Konoha. On disait qu’eux aussi n’avaient pas de nouvelles de leur Hokage… J’étais triste pour eux aussi.

Un rassemblement, un attroupement. J’avais quitté le rôle de serveur du restaurant familial que j’avais repris depuis mon retour pour aller voir, oubliant d’enlever mon tablier de serveur noir. Tant pis. Beaucoup de gens avaient cru à une attaque et j’avais également eu peur puisque je ne pouvais rien faire vu que je n’étais pas armé. Mais au final non. Un individu. Les conseillers. Des hommes et des femmes étranges. Ketsueki. Kyoshi Rei. Yondaime Kazekage. Raiu no Kenji … Furyou. Me mordillant le pouce alors que mes yeux d’enfants montraient à quel point j’étais bouleversé, je ne savais comment réagir. Quoi ? Non non le Kazekage ne pouvait pas être comme Makka, il ne pouvait pas être un monstre ! C’était un héros ! Oui un grand héros, il avait tué l’assimilatrice, mis fin à son règne. Ce … Ce n’était pas possible, non non. Beaucoup de gens protestaient, mais moi je me taisais. Qu’est-ce que je pouvais bien dire de toute façon. Le sujet était clos apparemment. Cet homme serait le prochain Kazekage. Je ne le connaissais, ne l’avais jamais vu. Mais il se disait ami de Suna, ce devait être vrai pour que les conseillers lui fassent confiance… Surtout qu’il ramenait un ancien clan d’après ce que j’avais compris. Mon regard allant des Ketsueki, aux conseillers, à cet homme, jusqu’au plus virulent des Sunajins, je murmurais dans une supplique.

«Non … Raiu no Kenji ne peut pas devenir un monstre, non … non…»

Comme l’avait dit son ami d’enfance c’était un héros, et il le resterait. Toujours. Mais si c’était vraiment vrai ? Il fallait l’aider, oui, en espérant que cet homme-là puisse le faire… Kyoshi Rei. Yondaime Kazekage… Sauve Raiu no Kenji s’il te plait. Aide le village oui. De toute façon si les conseillers étaient de son côté il ne pouvait que vouloir le bien de Suna, il ne pouvait que vouloir protéger le village.