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Le renard bleu apparaît une fois l'année sur les terres de Konoha, au vue de sa rareté, des braconniers et commanditaire en tout genre envoi leur homme pour le capturer. Votre mission sera de faire en sorte que le canidé puisse atteindre Kawa no Kuni, en toute sécurité.

Il y avait déjà beaucoup de folklore autour de Konoha, les gens qui l’habite venant de nombreux villages du Pays du Feu et y apportant un peu de ses légendes en ce seul endroit. Notre population plutôt grande et les grandes forêts difficiles à connaître, comme la mer lointaine de Kiri et les souterrains des montagnes de Kumo, ce qui entraînaient nombre d’histoires farfelues et difficiles à vérifier. Les Inuzuka avait aussi beaucoup de symbolisme dans leurs histoires, mais très jeune, on m’avait appris à ne pas être superstitieux et à savoir voir la leçon sans me fier à ce qui était le premier plan. Quand mon Senseï m’appris notre mission et que je pus en prendre compte, je fus très étonné d’en constater le but.

Je savais que Kawa no Kuni était un territoire diversifié, mais la région Est était la plus propice à un animal. Pourtant, je ne pouvais envisager notre route vers cette direction, car l’idée d’un renard bleu apparaissant me semblait d’une absurdité complète. Évidemment, Kyûbi avait sa place à Konoha, mais aucun animal de ce genre n’avait été vu. Certains seigneurs de races animales avait été vu, je m’en souvenais, mais il n’agissait pas avec cette puérilité. Si ce renard était bien un de ces membres nobles de la race du renard, capable d’un certain degré d’intelligence, son apparition annuelle avait une raison. Une fois ces raisons cernées, nous pourrions plus facilement le protéger, car nous pourrions mieux connaître nos adversaires.

C’était à ce point que mes pensées planaient alors que j’avançais rapidement pour rejoindre mon Senseï. J’avais un peu de retard, mais après notre première rencontre, sans douter de ses compétences, je doutais que sa personnalité ne soit adéquate, j’étais moins dérangé par l’idée de le faire attendre. Il semblait en total désaccord avec la réalité et, même dans son fantasme, en incohérence avec ce qu’il pensait. En plus, j’avais une bonne excuse, j’avais pris du retard en m’informant parmi les membres de mon Clan. À quelques mètres de l’entrée de l’Académie, je vis l’homme qui m’attendait, Baku sur mes pas, beaucoup moins essoufflé par la marche, presque course.

- « Pardon, Miku… Senseï ? Enfin, ce que vous voulez. Je voulais m’informer auprès des miens, mais je n’ai pas eu beaucoup de succès. Vous y croyez à cette fable d’enfants ? »

Je levais les yeux vers lui à la recherche d’une réaction, mais aussi attentif à sa réponse. Je venais de prendre conscience que ma dernière question n’était pas très diplomate, mais en tant que Senseï et… homme qui n’avait pas encore fait ses preuves, il méritait un peu de franchise de ma part.

Sa réponse était directe et s’accompagnait d’un reproche piquant. À cause de mon orgueil, je pinçais les lèvres. L’homme avait un caractère puéril, immature, aurait pu dire un citadin ou un ancien de mon Clan. Je devais admettre que c’était de bonne guerre, néanmoins. De toute manière, m’entendre avec mon Senseï ne m’importait pas beaucoup, j’espérais profiter de ses enseignements pour en apprendre plus sur Konoha et sur le fonctionnement militaire du Village. J’avais une certaine expérience, mais la structure du Village n’avait rien à voir avec celle des Inuzuka, je devais l’admettre. Elle était bien plus complexe, subtile et lourde, vu le nombre d’individus qu’elle devait gérer. Après cette mission, je pourrais me faire une opinion sur les compétences de notre chef d’équipe. Me décidant enfin à lui emboîter le pas, je partis en trottinant le temps de le rattraper en tapant sur ma cuisse une fois pour faire signe à Baku de me suivre.

Le temps n’était pas crucial. Il fallait commencer par rattraper le renard, Baku pourrait certainement le sentir. Cependant, il serait difficile à trouver vu la taille de la zone. À moins d’avoir une chance qui tient de l’impossible, il faudrait l’appâter. Le temps n’avait rien à y voir, pour le moment, mais je ne relevais pas la remarque du « professeur ». Sa confiance aveugle en l’Hokage me rendait tout aussi nerveux. L’Hokage commet des erreurs, nous en commettons tous, la différence est qu’il faut en prévoir cette éventualité. Je le suivais, Baku reniflait, il ne tarda pas à redresser la tête. Je levais les yeux pour regarder autour, mais mon Senseï semblait avoir déjà trouvé l’animal, à cause de la lumière.

Je ne ressentis nul calme à son approche, mais une étrange excitation. C’était un animal comme je n’en avais jamais vu et ma rencontre avec le loup parlant lors d’une mission précédente m’avait ouvert l’esprit. Baku n’eu aucun mouvement dans la direction de l’animal, il était bien dressé. Pourtant, il fallait avouer que l’animal semblait en bonne santé, très agile, un summum parmi sa race, si ce n’était sa couleur. J’aurais voulu l’attraper, me mesurer à lui, non pas pour le tuer, mais pour vérifier que mes apprentissages étaient justes et que son comportement était identique à ses frères. La question de Mikku me détourna de mes pensées, je jetais un regard dans sa direction. Je me mis à parler tout bas.

- « C’est un belle animal… On verra s’il est magnifique en le suivant… »

Nous suivions l’animal à bonne distance et je réfléchissais. Nous pouvions nous permettre de le suivre, même de loin, à cause de sa lueur. Pourtant, je n’aimais pas du tout cette solution, car elle nous obligeait à nous fier à un comportement d’un animal qui était inconnu et sa visibilité n’était pas effective que pour nos yeux. Je me mis à parler à mon Senseï.

- « Je vais envoyer Baku plus près de lui. Si la « lueur » s’éteint, il pourra continuer de le pister. En plus, son odeur est moins étrangère et soulèvera moins de méfiance de la part de notre proie. »

Je posais un genou pour donner mes instructions à mon chien. Il devrait suivre l’animal de plus près, mais pas trop. Entre nous et lui. Je lui grattais un peu le museau avant de l’envoyer d’un signe de main vers le renard. Je me relevais et je fixais Miku. Je n’avais pas vraiment attendu sa permission, car la chasse et les bois étaient mon domaine. Je savais aussi que Baku ne se rapprocherait pas assez pour l’effrayer et que son odeur était identique à celle de n’importe quel chien sauvage ou presque. Je suivais mon mètre, un peu gêné, retenant mes paroles, avant de trouver le courage pour parler à celui qui devait nous enseigner. Mon ton, au fur et à mesure, prenait de l’assurance jusqu’à ressembler à celui d’un des mentors responsables d’enseigner aux jeunes Inuzuka.

- « Je ne sais pas si vous connaissez les renards… Mais ce sont des chasseurs par mulotage : ils bondissent sur leur proie pieds joints pour la plaquer au sol et la dévorer. C’est surtout utile contre les rongeurs et les petits animaux comme les lièvres… Alors ce sont des animaux très agiles et discrets, intelligents, mêmes. Sa lueur ne doit pas être permanente, sinon il mourrait de faim incapable de chasser. Donc soit elle disparaît pendant une partie de l’année, comme un pelage, ce qui expliquerait pourquoi il n’y en a rarement, soit il la contrôle… »

En parlant, je relevais les yeux pour retrouver la lueur un peu plus loin. Je craignais surtout que l’animal ne se joue de moi. Il semblait en santé, cela voulait dire que sa lueur ne nuisait pas à la chasse. Donc il avait un certain contrôle dessus. Après près de deux heures à suivre l’animal, la lueur sembla diminuer lentement. Je jetais un regard, plus nerveux, vers Miku, attendant son signal s’il voulait attendre ou que nous nous rapprochions rapidement…

Devant l’absence totale de réaction de mon « mentor », à part un lent hochement de tête, je me dirigeais vers notre gauche, au cas où l’animal me sentirait ou Miku, il risquerait de directement se rabattre sur l’autre. Franchement, cette lumière me dérangeait et m’agaçait. Au début, je croyais que nous cherchions un animal à fourrure bleu, pas une petite lanterne à fourrure. Maintenant, je me demandais comment nous ferions pour nous en tirer. Déjà, accompagner en surveillant un animal c’était difficile, mais si l’animal se mettait en plus à être visible à des centaines de mètres à la ronde, les choses s’annonçaient trop difficiles. Quoiqu’il en soit, je commençais à avancer en détectant Baku par un jutsu de mon Clan. À toutes les 5 minutes, je me contentais de déclencher le fuînjutsu et la position ainsi que la direction de Baku m’était indiqué, à la manière d’une boussole. L’animal semblait connaître le chemin et se dirigeait en ligne droite vers Kawa no Kuni, juste après les frontières du Pays du Feu.

Après plusieurs heures à le suivre de la sorte, je me rapprochais de mon senseï. Miku, comme moi, semblait un peu fatigué et sa bonne humeur naturellement semblait s’être envolé. Je souris en coin, bien trop satisfait, car, moi, j’avais l’habitude de ce genre de promenade. Pourtant, contrairement à la chasse, le repos ne serait pas aussi facile. En effet, nous ne devions pas traquer un animal ou un type d’animal, mais ne pas perdre de vu un seul individu. Baku pourrait monter la garde, moi aussi et Miku suivrait, mais le problème restait toujours que nous n’étions pas de trop. Cet animal pouvait certainement se cacher, d’une manière ou d’une autre, et il deviendrait invisible à ce moment. Je m’approchais de mon supérieur.

- « Il va falloir le suivre jusqu’à ce qu’on sache s’il brille toujours ou jusqu’à sa destination… »

Et nous revoilà en route pour une terre voisine à Konoha. Mais après toutes ces heures, je doutais que le renard ne disparaisse. Si ça avait été le cas, la nuit était tombée, il était plus visible que jamais, il se serait déjà éteint. Miku se mit à le suivre, tant qu’à moi, je me dirigeais vers un autre lieu, plus à l’avant. Je laissais Baku sur la piste du renard et parti m’éloigner dans les bois. Je devais absolument prendre de l’avance sur le petit groupe que j’abandonnais. S’il y avait des chasseurs sur les terres de Konoha, nous les aurions déjà rencontrés vu leur talent, capables de se camoufler des shinobis qui pullulent autour du Village. Si nous rencontrions des traqueurs, ils seraient dans les bois à attendre l’animal de légendaire. Mon travail, pendant que Miku assurait la sécurité de l’animal, ce serait de les distraire. D’autant plus difficile, car si la chasse au renard ordinaire se contentait à poser des pièges, la chasse à la légende, c’est pour la gloire de l’avoir vu et tuer. Les hommes seraient à l’affût et cachés, je devrais agir avec prudence.

J’atteignis rapidement le point où l’animal passerait, les animaux ne faisaient pas de détours inutiles. Il irait en ligne directe, il passerait par ici. Je savais que Baku allait bien avec Miku, il s’en occuperait, mais je devais travailler seul cette fois. Avant toute chose, il me fallait détecter les hommes. En explorant les bois, j’examinais des traces énormes de passages humains, des odeurs de fumées, des restes de feu de camps, de la toile déchiré, des traces de nourriture… Des chasseurs bien minables qui, pourraient certainement attraper des animaux, mais n’avaient rien compris des apprentissages de cet Art. Je me déplaçais doucement, tranquillement, en faisant un grand détour pour me trouver presque qu’à la fin des bois du Pays de Kawa. Là, je commençais à placer mes pièges. Les bois s’éclaircissaient, avant de devenir plaines, risquant d’offrir une ligne de tir. Les autres bois empêcheraient les tirs de longues distances et permettraient de protéger l’animal, sachant que les chasseurs de ce genre utilisaient principalement des arbalètes.

Je rejoins Miku presque à l’aube, avec Baku. Moi compris, l’épuisement se lisais sur nos traits, mon chien était moins enjoué. Je lui fis signe de se reposer alors que Miku avançait, nous formions la garde de remplacement. En arrivant près de la zone de danger, je rejoins Miku avec Baku, plus près de la lueur bleuté et, avec un sourire, je fis japper mon chien. L’animal s’arrêta quelques secondes avant de prendre la fuite.

- « Miku, fait le traverser la zone, traque le, évite les attaques des braconniers, il doit passer la zone sans embûche. »

Immédiatement après qu’il ait entamé la poursuite, je fis rapidement le tour. Les chasseurs se rapprocheraient, je devais m’assurer de les protéger. Baku se sépara. Après quelques centaines de mètres, un chasseur commença à tirer. La chasse commence. Miku évitait et bloquait les projectiles. De ma position, je vis un homme tirer un des chasseurs. Je décrivis les mûdras, un grand mur de pierre se leva à quelques mètres de lui, lui bloquant la vue et l’obligeant à contourner. J’entendis Baku s’agiter et grogner furieusement, il en avait coincé un. Miku traversait la zone où les bois étaient encore épais. Je devais obliger les chasseurs à se rabattre sur mes pièges. J’entendis un cri. Un des chasseurs venaient de recevoir la branche de plein fouet, reliée à une corde. Miku, arrivée dans la zone découverte, je savais que mes « mines » souterraines feraient le reste. Baku les rabattait, quand les chasseurs visaient, le sol se soulevait de quelques centimètres, assez pour les déstabiliser et permettre un mauvais tir.

Pourtant, à force de murs de terre, de courses et de mines, je me sentais épuisé, mais Miku se tenait debout, face aux hommes, le renard s’éloignant sur la plaine. Il entra en combat, se débrouillant avec bien plus de facilité que moi. Au loin, je voyais la lueur bleue s’éteindre avec l’aube et la distance. Là où il allait, le renard verrait ses adversaires à des centaines de mètres autour. La mission était un succès.