Des rumeurs, il y en a. Parfois elles sont constructives et parfois, elles ne sont qu'un ramassis de paroles modifiées par les commères de ce monde. Je dois avouer que jusqu'à maintenant, la majorité des sujets qui ont attirés mon attention dans ce monde shinobi sont soit infondés soit inatteignables. Bref, quand quelque chose m'intéresse, je dois me poser deux questions : est-ce que c'est vrai et est-ce je suis en mesure de m'impliquer? Généralement, la réponse à l'une de ces deux questions est négative et je suis dans l'obligation de retourner vagabonder dans les environs des villages ninjas. Eh oui, en tant que Gogyou, l'accès ne m'est pas permis et si je veux entrer, je dois être soit subtile, soit fou! Ses derniers jours, la rumeur qui court et qui s'est avéré être fondé, c'est que les prisons des différents villages ninjas ont connus des attentas et que personne n'a été épargné. Logiquement, ces attentats ne peuvent donc provenir d'un village en particulier et donc, le blame est attribué à Makka. Même si je suis partisan, je n'ai à peu près aucune idée de ce qui se trame sur l'île de cendre. Après tout, ça fait déjà plus d'un mois que j'ai quitté l'endroit. En fait, le sujet des prisons est déjà devenu un truc de l'ancien temps. Maintenant, ce qui importe et ce que j'ai pu apprendre entre les filets, c'est que tous les ninjas des villages sont poussés à apprendre une technique bien particulière.

On parle ici d'une technique ou plutôt un sceau qui permet de sceller l'âme d'un individu qui a été mit hors d'état de nuire. Même si apprendre cette technique ne m'apporterait rien de concret, j'ai tout de même pris la décision de mettre mes mains à la pâte. Eh oui, si j'ai un jour à combattre contre des kirijins, kumojins, sunajins ou konohajins, il faut bien que je sois prêt. Je n'ai pas vraiment envi que mon âme soit scellé, alors quoi de mieux que d'apprendre le fondement de cette technique pour mieux m'en protéger si jamais le mal venait à survenir. Alors voilà, j'ère depuis quelques jours dans les recoins de Kiri, parfois à l'intérieur du village et parfois à l'extérieur pour comprendre les fondements des drames actuels. J'aurais très bien pu me rendre à Hai no Kuni dans les plus brefs délais pour faire une multitude de rapports à Makka, mais ça aurait été bien inutile. Je n'aime pas et je n'aimerai jamais être un larbin au service d'une sorcière. Même si les moments passés au service de l'impératrice de flammes étaient souvent corrects, ils ne valaient en rien ceux passés au pays de l'eau et dans les contrées du grand continent. Ici, tout est plus beau, plus resplendissant, plus grand! Il y a tellement de choses à découvrir et à explorer.

C'est donc en suivant cette ligne de pensée que je me suis mis en route vers un vendeur de marchandises diverses d'un petit village de Mizu no Kuni. Acheter une grande quantité de parchemins, d'encre et de pinceaux dans un grand magasin de Kiri n'aurait fait qu'éveiller les soupçons envers un étranger de mon genre. Pour l'instant, je tenais à garder mon indépendance et ma liberté d'action. À l'instar d'Haru, agir devant les projecteurs ne m'intéressait pas beaucoup, il valait mieux être discret et frapper un gros coup.

─ Bonjour, j'aimerais passer une commande pour une trentaine de grand parchemins blanc, un gros pot d'encre ainsi que cinq ou six pinceaux de toutes les tailles.

L'homme me regarda avec intérêt et questionnement et répliqua rapidement.

─ J'ai tous ça ici, mais j'ai rarement l'habitude de vendre trente parchemins d'un coup. Ça va prendre quelques minutes pour préparer le tout. Tu peux t'assoir sur la chaise juste là en attendant.

Il se dirigea vers l'arrière-boutique et revient environ dix minutes plus tard, les bras chargés des matériaux demandés. La note assez salé me fit tressaillir et il le remarqua. Je quittai la boutique avec mon lot de marchandise dans les mains en direction d'une forêt environnante. Je m'installai dans une clairière assez éclairé et méditai un petit instant avant de m'atteler à la tâche. Ce n'était pas simple de reproduire un sceau à partir de rien. Mes connaissances dans l'art du fuinjutsu étaient très limités. J'avais bien un vieux manuel sur les différents signe, mais reproduire, c'est bien plus dur que ça en a l'air.

Les minces instructions que j'avais reçu ne valaient pas grand chose. J'avais réussi à soutirer une panoplie d'information d'académiciens qui faisaient l'école buissonnière. En leur échangeant une multitude d'objets tous plus banals pour un ninja normal les uns que les autres comme des kunaïs et notes explosives, j'ai pu obtenir des feuilles d'informations ainsi qu'un résumé des explications qu'ils avaient reçu. Avec tous ça en poche, j'étais à peu prêt sur d'être capable de reproduire le sceau. C'est donc là que tout commençait. J'ouvris le pot d'encre pour ensuite y tremper le pinceau le plus fin. Je fis un rond sur la première feuille, soit la base même du sceau, mais ça ne convenait pas. La ligne était beaucoup trop fine et je n'arriverais pas à y stocker assez de chakra. Il fallait quelque chose de plus gros, mais pas trop non plus. Le second pinceau ne correspondait pas à ce que je recherchais, mon choix se porta sur le troisième et ce fut juste. Le trait était parfait, pas trop fin ni trop gros, il était similaire aux esquisses faites par les étudiants de l'académie. Je pris un autre parchemin et trempai de nouveau le pinceau de l'encre. Le rond nouvellement tracé était peut-être de la bonne grosseur, mais la courbe n'était pas droite... Encore un raté! J'allais y passer combien de temps? Un périple ennuyant, mais nécessaire, un peu comme la vaisselle après un bon repas.

Après environ quinze minutes à griffonner des cercles ornés de motifs très simplistes et nécessaires sur un même parchemin, j'arrivai au produit final que je reproduis sur un parchemin simple. Il avait de la gueule celui-là. Il me restait maintenant le plus compliqué à faire, soit tous les détails et ornements à l'intérieur du rond et de ses séparations. Le sceau était subdivisé en quatre partis qui comptaient tous des motifs différents. En tant qu'enfant intelligent, j'avais pris la décision de me pratiquer d'abord sur un parchemin et de reproduire ensuite sur celui que je nommai : produit final. Les motifs qui étaient en fait des écritures japonaises écrites dans tous les côtés et avec un style fin et précis étaient bien plus durs à dessiner. Mais le coeur était à la tâche et je n'allais pas abandonner si prêt du but. Après avoir dessiné les détails sur dix parchemins remplis de bord en bord, j'étais prêt à poursuivre l'aventure sur le fameux produit final. L'aventure - jusqu'à maintenant - avait bien du durer plus de deux heures. Là où le cercle avait pris peu de temps à dessiner, c'était bien différent pour les kanjis. Je pris une grande respiration pour ensuite attaquer mon travail final. Des goûtes de sueurs perlaient sur mon front, l'idée de recommencer ne me séduisait pas du tout. Heureusement, le trait fut acceptable et j'étais pas mal sur que ça fonctionnerait comme il se doit.

Restait maintenant à accomplir la troisième partie du travaille, soit celle qui consistait à insuffler du chakra dans l'écriture, une fois ceci fait, je pourrai invoquer ce sceau n'importe où et ce sans dépenser beaucoup de chakra. Je rangeai les rouleaux de parchemin et le peau d'encre dans mon sac pour ne garder devant moi que le sceau final. Je plaquai ma main en plein centre de la figure pour ensuite me concentrer au maximum. Tous les tenketsus de mon corps convergèrent leur énergie en cinq points concis, soit les cinq extrémités de mes doigts. Je commençai alors à tourner doucement pour que le chakra parsème tous le dessin. Malheureusement, le vent se manifesta et une feuille tombant d'un arbre vint perturber mon travaille en venant chatouiller mes doigts. Frustré, mais convaincu de ma réussite future, je recommençai une seconde fois. Vingt minutes plus tard, le sceau s'illumina d'un bleu idéal. Je venais de réussir l'apprentissage de cette technique. En fait, je venais de réussir à créer le sceau, soit la partie théorique du travail. L'application n'était pas terminé.

Pour ce faire, j'attrapai un petit lapin qui vagabondait tranquillement dans la forêt et l'immobilisait à l'aide d'un petit cordage. C'était cruel, mais nécessaire. J'apposai deux doigts sur son front, pour ensuite créer le sceau qui vint comment dire... pomper le chakra hors de sa tête? Le sceau du parchemin s'illumina à son tour et l'âme fut enfermer dans ce dernier. Wah, c'était inhumain, un lapin caché dans du papier? Le pire, c'était que je n'avais aucune idée comment le sortir de là. Ça viendrait peut-être une prochaine fois. Mais bon, mon entraînement était terminé, j'étais formé comme les shinobis des villages le seraient, mais moi, j'avais un atout, la connaissance de leur technique à leur insu. Dix ans et déjà si brillant, imaginez ce que je serai dans quinze ou vingt ans, un dieu peut-être?