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 Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana]

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Yorisou Aibu
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Message(#) Sujet: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptyMar 1 Nov 2011 - 10:37

On peut se demander… qu’est ce qui fait d’un homme, qu’il est un homme ? Dans ses pensées, ses actes, sa manière de vivre, de réfléchir même ! La recherche de réponse à cette question peut paraitre futile pour quiconque à le conscient intellectuel d’une huitre, cependant, une poignée prend la peine de se poser la question. Dans quel but, alors ? Et bien… peut-être est-ce une manière de s’améliorer, de se rechercher soi-même, ou peut-être encore de se repentir… Je vois déjà d’ici les plus demeuré dire, que ce qui fait qu’on est un homme, c’est la taille du costume trois pièce ! Ce à quoi je répondrais en me frappant violement la tête contre un mur à plusieurs reprises, par excès de conneries débités par les males les plus décérébrés. Encore un cliché stéréotypé qui nous font passer pour des machos et des connards en majorité auprès de la gente féminine…
C’est donc sur ces quelques bribes de réflexions que je me passais la main sur le visage en soupirant longuement. Décidément, les voyages en solo ne me réussissaient pas ! Il suffisait que je fasse un bout de chemin tout seul, pour que je me mette à réfléchir sur une quelconque loi métaphysique, et au final en ressortir encore plus déprimé que je ne l’étais au début. Bénis soient les fous et les simples d’esprits, comme on dit…

A cette période de l’année, le pays des neiges ne portait plus très bien son nom. L’Eté était arrivé et de grandes vagues de chaleurs transformaient le paysage du tout au tout. La neige et les glaces fondaient, laissant place à une nature verdoyante parcouru de nombreuses rivières et ruisseaux. Un soleil omniprésent diffusait à longueur de temps une chaleur douce et agréable, mêlé d’un léger vent frais qui dosait la température ambiante pour rendre l’atmosphère presque idyllique. Çà et là, la nature était en fête. Autant pour les fleurs qui éclosent, que pour la faune qui se réveille difficilement après un si long moment glacial. On pouvait résumer ça simplement. A Yuki no Kuni, l’été pour eux était synonyme de printemps pour nous. Trois mois durant lesquels, mère nature accordait à ce petit brun de pays, l’opportunité de se réveiller de sa prison de neige et de glace. Et autant dire que le spectacle pouvait être à couper le souffle, pour ceux qui prenaient la peine de s’arrêter et d’observer calmement.
Ce jour-là, je me trouvais donc dans ce même pays, à cette même période de l’année. Oui, car sinon je ne vois pas trop l’intérêt d’avoir fait toute cette description si j’étais en train de danser la polka au pays du riz ! Enfin, passons. J’avais été envoyé en mission en tant que diplomate sur ces terres. Une fois mon grade élevé au rang de Chunin, notre Mizukage jugea bon de me confier la tâche d’aller établir un premier contact avec ce pays limitrophe. D’ailleurs, le contact se fit plutôt amical malgré ce que je pensais. Le seigneur féodal était plutôt un chic type, et j’avais été correctement accueilli dans sa demeure. Il m’expliqua donc qu’il était enclin à toute négociation et que je pouvais d’ores et déjà en faire part à mon chef. Donc vous l’aurez compris, j’étais actuellement sur le chemin du retour.

Cependant, une mission qui devait durer une semaine environ, ne compta que 3 jours à peine, alors je n’étais pas spécialement pressé de rentrer au village tout de suite. Autant flâner encore un peu et profiter du magnifique paysage vous ne croyez pas ? Avisant une auberge, je pénétrais à l’intérieur pour me prendre une chambre. Bien qu’étant encore en plein après-midi, si je réservais dès maintenant, c'était pour me débarrasser d’un peu de mes affaires, me changer pour m’habiller un peu plus civilement, et repartir faire une petite balade. Une chemise blanche en coton et un pantalon beige étaient devenu ma tenue pour l’après midi ! Je rassemblais quelques affaires dans un sac de toile et me mis en route. De l’eau, quelques vivres, une couverture, bref le nécessaire minimum de survie pour quiconque va se balader dans la nature tout seul. Encho est un garçon prévoyant !
Les sentiers balisés offraient certes une balade agréable à travers quelques lieux touristiques, mais ce n’était pas vraiment ce que je recherchais… M’éloignant du chemin, j’arpentais dès à présent les chemins sinueux d’une forêt de pins. A peine quelques mètres parcourus que l’atmosphère n’avait plus rien à voir. Les chants des oiseaux et les bruits de la nature se faisaient omniprésents autour de moi. Je jubilais un peu, car pas habitué à autant de présence naturelle. C’est vrai que quand on vit dans un village entouré d’eau et de marécages…
Au fil de ma progression, je débouchais sur une sorte de large clairière. Celle-ci s’ouvrait sur un lac, avec situés, à une centaine de mètres plus à droite, une large et haute cascade qui dominait toute la vallée. La chaleur faisant fondre la glace, des trombes d’eau se déversait en continu avec fracas d’une hauteur vertigineuse, qui semblait d’ici n’être qu’un bruit de fond, comme un murmure.

Je m’avançais encore de quelques pas et me stoppait soudain, à la vue d’une jeune fille situé en contre-bas, assise au bord de l’eau. Je me trouvais moi-même à une vingtaine de mètres, et ne pouvais distinguer d’elle qu’une chevelure plus ou moins argenté et une silhouette fine et élancé qui pourrait rendre jalouses, bon nombre de jeune demoiselle de son âge. Soudain elle remarqua ma présence et tourna la tête dans ma direction en me regardant dans les yeux. Un joli minois avec ça, pour ne rien gâcher au reste. Enfin, mon but n’était pas de la déranger plus que ça. Par politesse je lui souriais en lui faisant un signe de tête pour la saluer, avant de reprendre mon chemin. Marchant le long de la berge dans de hautes graminées, je me demandais si elle m’observait encore. Avisant la gigantesque cascade, je marchais un peu pour pouvoir grimper petit à petit et me poster à son sommet, juste à côté de la cataracte d’eau.
M’asseyant et déballant un peu le contenu de mon sac, je sortais un Bentô de celui-ci, sorte de petit panier repas, bien utile pour combler un petit creux. Je dégustais ma préparation tout en observant la vallée de la hauteur où je me trouvais. Le paysage vu d’ici était encore plus magnifique que je ne le pensais, et j’avais été bien inspiré de venir ici.
Je jetais un coup d’œil vers l’endroit où était la jeune fille précédemment, avant de constater qu’elle avait disparu.

L’avais-je effrayé ?
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Message(#) Sujet: Re: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptyMer 2 Nov 2011 - 1:18

Citation :
Ce RP, chronologiquement, se déroule avant ma rencontre avec Ori. :3

Chaque chose est éphémère. Chaque fleur, chaque état, chaque … vie. Tout est éphémère. Il faut dire « adieu » à tout le monde, même si c’est douloureux. Chaque chose que l’on voit se créer est vouée à disparaître, d’une manière ou d’une autre. Rien ne nous est éternel. Pas même les souvenirs. La mémoire n’est qu’un puits sans fond où tombent tout ce qui nous a appartenu. La vie est un fleuve de tristesse, au final … Quel dommage.

Pensées de déprimée ? J’allais pourtant très bien. Ce qui me faisant penser à tout ça était simple. Me trouvant à Yuki no kuni, en plein été, j’assistais à l’apogée de l’eau liquide, remplaçant la neige pour rendre les lieux plus magnifiques encore. La pureté de la neige avait laissé place à une surface aqueuse absolument sublime. Je ne pouvais pas nier que cet endroit m’apaisait, me permettait de réfléchir. Mais à trop réfléchir, peut-être me faisais-je … mal ? À vrai dire, penser à ce genre d’idées n’était pas spécialement malin mais … Y pouvais-je quelque chose ? Je ne sais pas …

Après tout, la neige était le meilleur exemple de ce que je disais. Il lui suffisait de chaleur pour se liquéfier et disparaître. Un conflit qui la faisait plier. Et c’était ainsi depuis le début des temps. La glace se faisait toujours absorber par la chaleur. Mais une fois le froid revenu, les collines de Yuki no kuni redeviendraient blanches. Et ainsi, le rituel s’accomplissait sempiternellement. Je soupirai. Nous tuions pour voir revenir d’autres personnes, alors ? Non … Les gens naissaient et mourraient, c’était ainsi. Et, même avec toute la volonté du monde, rien ne changerait ça. Cependant, les gens pouvaient vivre heureux et sans cette saloperie de peur. Vous savez, cette effroyable terreur de la guerre ? Même les shinobis, aussi courageux étaient-ils partaient en guerre avec cette peur au ventre. La peur de mourir au combat … Néanmoins, vaillants, ils y allaient en mettant tout leur cœur à l’ouvrage. Nous ne pouvions que respecter ces gens.

Moi ? Je ne me considérai pas réellement comme eux. Je n’allais jamais en véritable guerre, puisque j’étais une errante. Généralement, l’on me voyait comme une espionne, pas comme une combattante. Mais qui savait ? En temps de bataille, peut-être trouverai-je un jour ma place ? Ou … peut-être ferai-je un acte qui me vaudrait d’être une combattante ? Une connerie ? Hm … À leurs yeux, c’en serait une. Pourtant, à mes prunelles, chaque acte que je faisais était mis en place pour mener vers un rêve. Vers mon rêve. Leur montrer le monde à ma façon. Voilà ce que je désirais. Mais y arriverai-je réellement ? Seule, j’aurai du mal. Mais … avec des gens, cela en deviendrait beaucoup plus aisé. Beaucoup de monde … Je n’étais même pas sûre de pouvoir trouver quelqu’un de confiance. Surtout en ces temps. Personne n’était réellement infaillible et il existait toujours un parti meilleur qu’un autre. Quitte à choisir, qui préférerait sa dangereuse liberté à une soumission protectrice ? Je ne connaissais pas grand monde en accord avec moi, sur le coup.

Peut-être parce que je n’avais pas réellement de liens ? Solitude, douce solitude. Assise sur un rocher, non loin d’une cascade, je me laissais bercer par le bruit de l’eau, totalement absorbée par mes songes. Pour la première fois depuis longtemps, je me faisais un récapitulatif de beaucoup de détails. Je me confrontais à mes actes, à mes possibilités. Je devais savoir qui j’étais réellement dans cette société. Parce qu’après tout … Qui étais-je ? À part Hana, que représentais-je, dans la société ? Rien de bien important, certes, mais … Que pouvais-je représenter ? À agir méchamment, qui pouvais-je devenir ? Quel serait mon vrai avenir ? Tant de questions auxquelles je ne pouvais pas donner de réponses.

Tant de questions qui … Plouf. Un petit caillou tomba dans l’eau, perturbant mes pensées. Je revins rapidement sur Terre, cherchant la source de ce bruit. Je me relevai, tournant la tête jusqu’à ce que je vois … un homme ? Brun, au joli visage. C’était un être qui avait l’air totalement innocent, prêt à donner son cœur à qui le méritait réellement. Un être … de valeur ? Je n’en savais rien. Et, même si au fond de moi, je m’en fichais pertinemment, je décidai de me lever pour aller le voir. C’était un inconnu. Malgré ma désapprobation de ces techniques permettant de se faire des liens, je devais agir. Rester seule ne m’aiderait jamais. C’était une des rares fois où je décidai de vraiment agir envers les autres.

Je traversai rapidement le peu de chemin qui nous séparait, me retrouvant face à lui. Du moins … Presque ? Quand j’arrivai, il avait la tête tournée, comme s’il cherchait quelqu’un. Moi ? Était-ce moi qu’il avait perdu de vue ? Hm … Doucement, je pris la parole, sur un ton plutôt calme.

    « Je suis là, vous savez ? »


Je me mis à rire d’une manière plutôt taquine, constatant que l’effet de surprise avait marché. C’était sympa d’apparaître ainsi, de nulle part, et de surprendre les gens. Je ne lui laissai pas le temps de se remettre que j’enchaînai rapidement sur la première chose qui me passa par la tête.

    « Dites … Savez-vous pourquoi la neige fond obligatoirement quand le soleil la caresse ? Je sais que c’est lié à la chaleur mais … Pourquoi est-ce fait ainsi ? La neige ne pourrait-elle pas être … Plus forte et lui résister ? Pour faire la guerre, un peu comme nous autres, les Hommes. Pourquoi ? »


Un air enfantin et plein d’innocence ornait mon visage. Je me dévoilais à moitié, pleine d’interrogations sur le pourquoi et le comment de chaque chose, sur les questions existentielles qui n’avaient pas de réponse hormis une, qui me paraissait totalement inutile. Vous savez, celle qui dit que « c’est ainsi et que l’on n’y peut rien ». Pourtant, je n’avais jamais été d’accord avec ce principe, trouvant cela assez débile. C’était ainsi ? Alors les guerres étaient un fonctionnement « normal » ? Et il était quasiment obligatoire d’agir dans son sens ? Pourquoi ?

Reprends-toi.

Ses mots eurent l’effet d’un électrochoc. Kaori veillait à ne pas me laisser tomber dans un trop plein de questions, histoire de ne pas me voir transformer en légume. Mais ce n’était pas tout. Ce type ne me connaissait pas et je passais certainement pour une folle. Certes, ce n’était pas spécialement faux, mais tout de même. Je rangeai mon innocence et repris la parole, un air gêné plaqué au visage.

    « Euh … Pardonnez-moi. Je me suis emportée. Je suis Hana. Et vous êtes … ? »


Je parus un peu moins aliénée, vue de cette manière. C’était déjà mieux, je pense. Mais mes questionnements ne s’arrêteraient certainement pas ici. Mentaux ou Oraux, je verrai bien … Néanmoins, j’essaierai de rester calme. Enfin. J’essaierai.
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Message(#) Sujet: Re: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptyMer 2 Nov 2011 - 18:14

Le contact visuel n’avait duré que quelques secondes avant que je continue ma route, cependant, cette demoiselle avait eu le mérite de nourrir ma curiosité. La magnificence du paysage, valait tous les voyages possibles, mais était-elle ici pour les même raison que moi ? Mon regard resta figé sur ce petit brin de berge qui bordait le lac. Lieu où elle se prélassait, il y a encore quelques instants… Je me posais la question de savoir si c’était ma présence qui l’aurait effrayé ? Telle une biche apeuré par cet homme venu uniquement pour l’observer. Certaines personnes semblaient encore étrangères à la notion de contact humain, cherchant avant tout la distance et le renfermement. Cependant, on peut aimer la solitude, mais personne ne peut la supporter…
Miam, une autre bouchée de mon petit repas improvisé me rendait pourtant d’un peu meilleure humeur. Il parait que la nourriture adouci les mœurs ! A moins que ce soit la musique ? Enfin bref, elle me permettait de penser à autre chose ! Je devais dire que je n’étais pas trop mauvais en ce qui concerne la cuisine. Comment ?! Un homme qui cuisine ?! Ciel ! C’est l’anarchie ! Vous souhaiteriez peut être gouter à mes préparations pour vous en faire une idée ? Non ! Allez-vous faire peindre !
Sur ces bribes de pensées je me jetais encore plus goulument pour finir mon repas avant de le reposer à mes côtés dans un long soupir de satisfaction. Peut-être que la charmante demoiselle était revenu depuis le temps ? Un autre coup d’œil m’indiqua que non malheureusement… Mon regard toujours rivé sur le bord de l’eau, une voix douce me détourna de mes pensées.


- Je suis là, vous savez ?

Je sursautais, sans pour autant me retourner. La mystérieuse demoiselle m’avait suivi jusqu’ici alors… Dans quel but ? Je l’intriguais peut être après tout. Un rire cristallin, semblable à celui d’un enfant vint ponctuer sa phrase. Elle avait remarqué ma surprise, j’étais d’ores et déjà grillé pour jouer le mec sure de lui… Enfin bref passons. Continuant sur sa lancée, la jeune fille à la voix si claire, me posa une question des plus… inattendu ! Je l’écoutais attentivement tout en gardant le silence… Selon elle, la glace fond à cause de la morsure du soleil et que celle-ci devrait se battre pour lui résister. Elle devait devenir plus dure et plus froide qu’elle ne l’était pour ne pas se laisser assagir sans fin. De la même manière que nous le faisions, à travers nos guerres et nos conflits. Elle voyait donc ce phénomène chimique, comme une lutte éternelle entre deux choses aussi simple que le soleil et la glace.
Tout en l’écoutant, j’observais une petite flaque à côté de moi, de la largeur d’une assiette tout au plus. Je posais le bout de mes doigts dedans en réfléchissant à ses interrogations. Les rayons du soleil au-dessus de nous, pouvaient être visibles dans celle-ci.
Une guerre hein ? Et s’il était possible de voir ce problème d’une autre façon ? Je veux dire, en adoptant un point de vue opposé… Ce n’était peut-être pas une question de conflit, mais pourquoi pas de sentiments ? Soudain, la petite flaque dans laquelle était posé mes doigts, se refroidie. Elle se refroidie de plus en plus, jusqu’à former une légère pellicule de glace à sa surface. Un peu dubitatif, je retirais mes doigts en fronçant légèrement les sourcils lorsque…


- Euh … Pardonnez-moi. Je me suis emportée. Je suis Hana. Et vous êtes … ?

Sa voix douce me tira de mes interrogations tout aussi brusquement. C’est fou ce que je pouvais être à fleur de peau aujourd’hui ! Je me penchais en arrière de tout mon long pour m’allonger sur le dos. Je penchais légèrement la tête en arrière pour pouvoir la regarder dans les yeux de nouveau. Même à l’envers, elle n’en restait pas moins charmante je dois dire ! Je pouvais profiter de son visage angélique d’un meilleur point de vue qu’à une vingtaine de mètres de distance ! Comme je le pensais, elle avait cette grâce infantile qui lui donnait un cachet d’innocence. Elle s’appelait Hana ? Une fleur blanche parmi les ronces… Au bout de quelques secondes à admirer ses beaux yeux, je souriais et pris enfin la parole, pour ne pas l’offenser.

- C’est moi qui aurais dû présenter ses excuses pour ne pas m’être présenté plus tôt ! Je m’appelle Encho. Mais je t’en prie, tu peux venir t’assoir ici si tu veux. Un peu de compagnie réchauffe toujours le cœur ! Tu n’aurais pas faim par hasard ?

J’attendais qu’elle prenne place avant de me redresser et de piocher dans mon sac un autre petit Bentô que je lui tendais, tout en gardant un sourire sincère. Comme je le disais, j’étais un garçon prévoyant ! Et puis sincèrement, quoi de mieux que de pouvoir manger quelques chose de bon, tout en observant un aussi joli panorama ? Certes, je pouvais paraitre un peu brusque ou bien, trop gentil peut être… Mais c’était plus fort que moi, je me devais de faire preuve d’altruisme dès que l’occasion se présentait. J’observais une nouvelle fois le paysage sans dire quoi que ce soit… Tout en étant accroupi, je ramenais mes bras en arrière et je levais la tête tout en fermant les yeux pour me laisser baigner par la chaleur du soleil, avant de prendre une nouvelle fois la parole.

- Hana ? N’as-tu jamais essayé de voir tout ça sous un autre angle ? Je veux dire… Peut-être que la fatalité n’est pas qu’elle devienne de l’eau, mais que justement elle reste de la glace, tu ne crois pas ? Je pense que… ce soleil… chaud et réconfortant, est l’unique chose qu’elle attend.

J’ouvrais faiblement les yeux et tendais le bras vers l’astre brulant, comme si quelques part je voulais le saisir.

- Au fond, je pense qu’on est un peu tous comme cette eau. En étant séparé d’un être cher, notre cœur se meurtri, se durci et devient froid. De voir ce pays, subir un tel renouveau… Je vois ça… Comme un amant qui s’en va loin de son foyer, laissant son aimé derrière lui. Neuf long mois durant, où celle-ci se laisser ronger peu à peu par la tristesse, n’attendant qu’une chose, qu’il revienne. Elle peut être douce et agréable comme l’eau… Mais aussi dure et froide comme la glace….

Je baissais la tête de nouveau ainsi que mon bras.

- C’est cette chaleur seule, semblable à l’étreinte de l’être aimé qui arrive à lui rendre son aspect d’origine…

Mon regard se posa sur la même petite flaque que précédemment. Celle-ci, sous la chaleur du soleil était rapidement redevenue de l’eau. Un sourire se dessina sur mon visage, comme pour conclure ma plaidoirie… Je relevais la tête vers Hana, tout en me rendant compte que je n’arrêtais pas de parler depuis tout à l’heure, au risque peut être de l’ennuyer… J’avoue que je m’étais un peu emporté, mais ses interrogations avaient réveillé en moi une nouvelle part de curiosité et d’interrogation. J’espérais qu’elle avait compris mon point de vue, auquel cas j’aurais discuté tout seul comme un con… Je voulais à présent en savoir plus sur elle. Etait-ce déplacé que de la tutoyer ? C'était une manière pour moi de briser la glace ! Jeu de mot magnifique vous ne trouvez pas ? Bref, je reprenais la parole d’un air un peu gêné.

- Excuse-moi, je parle un peu trop… Dis-moi, qu’est-ce qu’une jeune fille comme toi recherche ici ?

Une demoiselle aussi jolie que mystérieuse, devait surement avoir beaucoup à me raconter.

Spoiler:
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Message(#) Sujet: Re: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptyMer 9 Nov 2011 - 18:31

Un sourire. Des paroles. Une invitation. Un présent. Et toujours cet étrange sourire qu’il esquissait. Encho. Un nom sur cette jolie tête brune. Une rencontre un peu particulière au pays des neiges. Mais ces neiges, éphémères, venaient de laisser leur place à l’eau, claire et limpide. Mon avis là-dessus était plutôt sombre et évoquait clairement que j’avais besoin de guerre, de rébellion. J’étais de ces gens qui éprouvaient la nécessité de tout détruire pour que le renouveau soit plus beau. J’avais conscience que la perfection n’était qu’un subterfuge utilisé pour que nous autres, naïfs, croyions que tout allait pour le mieux. Mais, au final, qu’était-ce qu’« aller bien » ? Suffisait-il d’un simple sourire ?

Je m’étais assise lentement, esquissant un simple sourire pour toute réponse. J’étais silencieuse, commençant à me faire absorber par mes pensées. Mon regard se porta dans le vide, me trainant dans cette dimension étrange qu’étaient mes songes. Pourtant, encore un peu trop portée dans mes pensées, je ne me débattis pas, restant comme un pantin à tomber dans les bras de l’inconscience. Cette douce petite femme m’aidait à me pencher sur la réalité des choses, sur ce que je cherchais vraiment. Ma réflexion ne se poussait que dans ces cas-là. Et j’étais assez contente qu’il me réponde. D’ailleurs, sa réponse m’intriguait. Et je repartis dans un voyage mental.

Presque inconsciemment, je piochai dans le bentô. Ma manière de penser fut rapidement rejointe par celle d’Encho, ce qui créa une sorte de bataille entre nos deux philosophies. Pour lui, le Soleil était, dans une sorte de relation de couple, l’« aimé », ce qui était totalement en désaccord avec mon avis puisque je le considérais comme un assaillant. À ses yeux, l’astre représentait la délivrance, l’élément qui sauvait la neige de sa cage sans pour autant l’en extirper totalement. Et, selon moi, l’eau représentait la faiblesse, le relâchement. Comment pouvait-elle donc être heureuse de perdre pieds ? Je ne comprenais pas sa vision des choses. Je trouvais ses idées un peu trop inconcevables.

Peut-être qu’à force de m’enfermer dans mon raisonnement basé sur la haine des règles et des interdictions, j’avais oublié à quel point le monde pouvait être beau ? Peut-être avais-je oublié à quel point ces gens voulaient tout voir changer de manière pacifique ? Je m’étais cloitrée dans une bulle de songes ténébreux, me perdant joyeusement dans mes délires, m’enfonçant dans la démence pour, finalement, embrasser la violence. Voilà ce que j’étais devenue. Un monstre assoiffé de rébellion. Pourtant, je connaissais d’autres mots, d’autres concepts.

Oui, je n’avais jamais eu de réel problème face à ces mots, je savais ce qu’ils signifiaient. Cependant, j’avais oublié ce qu’ils faisaient, les sensations qu’ils amenaient. J’étais devenue cette enfant antipathique qui ne savait pas y faire avec les sentiments. Je parlais intelligemment, je donnais des explications logiques, je pouvais dire beaucoup de choses sans me tromper mais … Je n’étais pas très douée en « pratique ». L’amour, qu’est-ce que c’est ? À cette question, je savais donner une réponse objective. Mais pas subjective. Aimer ? Aimer qui ? Pourquoi ? Je n’aimais personne. Je me devais de tout renverser, pas de faire de la compassion. N’était-ce pas ça ? Je soupirai, revenant doucement sur Terre.

Je lui lançai un regard d’enfant, lui envoyant une sorte de sourire maladroit. Tant de questions prenaient place dans mon esprit, tant de suppositions voyaient le jour … Tellement de choses qui, au final, ne servaient à rien puisque je n’étais pas en mesure de les appliquer. Aimer ? Non. Apprécier ? Non plus. Mais ce n’était pas tout, non ! Dans mon esprit naissaient doucement de nouvelles questions. À force de me retirer du monde, j’avais oublié à quel point ces principes peuvent être importants dans une vie. Je n’avais pas vraiment l’air de m’en soucier – ce qui, en soi, n’était pas totalement faux – mais … Quelque part, ça me travaillait tout de même un peu.

Après tout, je n’étais pas un monstre en tous points, si ? J’avais toujours ces parts d’humaine, de femme et surtout … d’adolescente. J’avais beau nier l’importance de l’existence des « autres », je n’étais pas si sûre de moi. Pourtant, Kaori, au fond de moi, me susurrait que je n’étais pas si fragile que je le pensais. Ma démence m’ayant isolée des gens pendant longtemps, sans pour autant transformer mon cœur en béton armé, j’en étais devenue plus forte et beaucoup moins fragile que ce que je pensais. Peut-être avait-elle raison ? Je n’en savais pas tant que ça, à vrai dire …

J’étais ma propre énigme. Encore plus que la neige, encore plus que l’avenir, encore plus que les autres. Qui ai-je été ? Qui suis-je ? Qui serai-je ? Trois questions encore plus compliquées que n’importe quel problème que l’on pouvait traiter. J’étais … un mystère. Un assemblage de choses encore incompréhensibles. De fait, j’en devenais une énigme parfaite. Imprévisible, impossible à cerner vraiment. Sauf si l’on venait à percer mon « secret » à jour. Kaori …

Rapidement, je relevai les yeux et fixai Encho. Sa voix venait de me ramener sur Terre de manière extrêmement rapide. Ce que je cherchai ici ? Je venais déjà de le trouver, non ? La paix. Même si cette paix, normalement vouée à me calmer, avait éveillé mon esprit réfléchi et m’avait menée sur des questions un peu trop poussées. J’inspirai doucement et souris.

    « Habituellement, quand je suis ici, c’est pour profiter de la beauté du paysage et me reposer. Pourtant, cette fois, je me suis perdue dans un millier de questions … »


Mon sourire devint digne de celui que fait une fille un peu gênée. Je haussai les épaules puis soupirai. Il me fallait lui demander d’autres choses, non ? Ah ! N’avait-il pas dit trop … Parler ? Hm. Je le regardai de nouveau, plongeant doucement mes prunelles dans les siennes.

    « Tu ne parles pas trop, non. Ta manière de penser est certes différente de la mienne, elle n’en est pas moins intéressante, je t’assure. »


Un nouveau sourire. Plus sincère, plus gentil. Rapidement, mes pensées se remirent en route pour se lier aux siennes. Il avait parlé du Soleil comme étant l’amant d’un être … L’amant, qui, de sa douceur, étreignait son autre pour lui donner cette récompense tant attendue. Un peu comme lorsqu’il partait à la guerre et qu’il en revenait. Tendres actes … Pour une situation qui m’apparaissait totalement différente.

    « Cependant, je ne suis pas d’accord … Pour moi, le Soleil n’est pas celui qui aime, au contraire. Il rend la glace faible … Et lui enlève cette partie solide d’elle pendant un temps. Et ce court instant lui permet de reprendre du poil de la bête pour revenir lui résister. Une guerre éternelle, en somme. »


Je soupirai et secouai la tête. À me concentrer sur ce sujet, je finirai par ne plus en retrouver le fil et nous finirions par tourner en rond. Là n’était pas mon but, au final. Je repris donc, enchaînant sur une autre question.

    « Au fait … Qu’est-ce que la tendresse ? »


Mon regard se fit bien plus innocent, me rendant une âme peut-être un peu trop enfantine. J’aurai pu lui balancer une définition telle que celle du dictionnaire mais … Il m’aurait trouvée un peu plus folle.

    « Je … Je ne veux pas une définition objective … Je … Cherche à savoir ton ‘avis’ sur la question. »
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Message(#) Sujet: Re: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptyJeu 10 Nov 2011 - 2:42

Encore un peu pensif par mes réponses, la voix cristalline de Hana me ramena vite sur terre. Tout comme moi, elle était venue pour observer et réfléchir tranquillement, bercé par la paix et la sérénité des lieux. Me rassurant sur mes réponses et l’intérêt que je pouvais donner, elle me sourit de plus belle. Sa manière de parler, de réagir, de me regarder, de réfléchir même ! Chacune de ces choses me faisait sourire un peu plus. Une raison à tout ça ? Moi-même je n’en trouvais pas.
Elle me fit part de son propre point de vu ensuite, restant donc sur ses positions. Peu importe si la glace devient dure et froide. Peu importe si elle repousse sans cesse ses limites ! Au final, même si elle pourra lui résister, elle se fera constamment harceler par le soleil, et cela dans un cycle sans fin… Alors qu’en y succombant, la glace fondra en eau puis se transformera en gaz pour, en quelque sorte, s’élever pour le rejoindre ! Non c’est vrai, cette théorie était un petit peu exagéré, mais quelle jolie façon de résumer le cycle naturel de l’eau, non ?
On avait tous sa manière de penser et je respectais cela. Je n’insisterais pas plus là-dessus si elle ne le souhaite pas.
Suite à ça, elle me posa une question des plus… innocente. Elle me demanda ce qu’étais la tendresse tout simplement. Une question étrange certes… Je levais les yeux en réfléchissant quelques secondes pour lui en donner une réponse simple, lorsqu’elle me stoppa pour ajouter une précision. Elle voulait que je lui donne ma propre définition. La réponse dont je suis le seul détenteur…

Comment avait on put en arriver là ? Il faudrait des heures pour analyser tout ce qu’il venait de se passer et pouvoir en donner une signification logique qui tienne la route. Mais après tout, si on agissait de la sorte, on hotterait tout le côté magique de la situation, vous ne croyez pas ? La tendresse… au fond qu’est-ce que c’était ? Elle faisait bien de poser la question. J’avais beau en parler, je ne faisais en fait, qu’en effleurer l’aspect profond.
Des fous ont osé en faire une définition didactique, comme dans les dictionnaires, sans même se soucier de son importance. Certains ont passé des années à essayer de la décrire, et d’autre le résument en quelques lignes… Qui a raison et qui a tort ? Allez savoir ! Dans tous les cas, chacun se fera toujours sa propre définition.
Mais quelle était la mienne après tout ? J’avoue n’y avoir jamais songé. Mon esprit logique voudrait que je dise que c’est ce que je ressens ou ce que j’exprime en tenant par exemple dans mes bras un être chère ! Mais voilà une autre question qui se soulève. La tendresse, est-ce un sentiment ? Ou l’expression de l’amour qu’on a pour quelqu’un ou quelque chose ? Je crois que… La tendresse pour moi… C’est une chose… Qu’on est censé pouvoir dire, sans utiliser de mots. Pas quelques chose de gestuel, d’hormonal ou je ne sais quoi ! Mais simplement le langage de l’amour et de l’affection, qui fait que notre cœur parle de lui-même. Si l’amour était une force, la tendresse serait le moyen de pouvoir l’exprimer.

Hana me demandait pourtant que je lui en explique le sens, la définition que je m’en faisais ! Mais comment faire, étant donné que ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait expliquer. Bien sûr je venais de le faire mentalement, mais avec ma logique à moi, donc par déduction j’étais sure de pouvoir me comprendre ! Malgré ma petite explication de tout à l’heure, elle gardait son point de vue à propos du soleil et de la glace… Je voyais quelque part le signe qu’elle ne croyait pas elle-même en la notion d’amour et d’attachement. Pas qu’elle ne le comprenait pas, mais qu’elle n’en voyait pas l’intérêt plus que ça. Mon cœur se serra légèrement à cette pensée. N’avait-elle jamais été amoureuse ? N’avait-elle jamais ressenti cette douce chaleur dans le ventre, et cet état d’esprit qui nous faisait croire qu’on pourrait toucher les étoiles ?
Je me noyais toujours dans ses yeux innocents. Elle attendait une réponse de ma part, mais que pouvais-je lui expliquer ? Ah ! Fini le grand Encho sure de lui ! Se trouvait à présent, un garçon tout aussi innocent qu’elle, et impuissant par ses interrogations. Mais que pouvais-je faire ? Me taire, baisser la tête et jeter des petits cailloux du haut de la cascade ? Oui après tout pourquoi pas… Non mais non ! Ressaisi toi, respire, quelques chose t’intrigue depuis le début chez cette fille, ça te perturbe, mais comment en est-on arrivé là…
Mon cœur s’accéléra. Le temps semblait comme ralenti autour de nous. La cascade se fit muette à mes oreilles, le soleil plus sombre, plus rien n’avait d’importance à cette seconde précise ! Je savais quoi faire…
Je me penchais légèrement vers elle, et posant une main chaude sur sa joue, je l’embrassais doucement.

Un simple contact de nos lèvres durant quelques secondes. Quelques secondes de voyages dans un univers de douceur et d’innocence. Un monde dans lequel on aimerait être prisonnier pour l’éternité, mais que par malheur on ne peut, se faisant rattraper par la dure loi de la réalité.
Une fois terminé, je gardais le goût de ses lèvres douces et sucrés. Comme la sensation d’une gourmandise qu’on venait de déguster. Mon premier baisé… Je m’imaginais bien que c’était quelques chose d’agréable, mais loin de me douter que ça l’étais à ce point. C’était le genre de sensation, où une fois fini, une voix hurlait en nous par excès d’égoïsme pour en avoir encore sans fin. Je n’aurais jamais imaginé que ça se passerait ainsi. J’étais loin de me plaindre au contraire, j’étais… Apaisé ? Après tout, ce n’était qu’une démonstration de ce que je me faisais de la tendresse, et quoi de plus tendre qu’un baisé donné en toute sincérité.
Bien que je ne pense pas ressentir de réels sentiments pour elle, ce qui m’intriguait à son égard s’était transformé en une sorte d’affection. C’est ce qui justifia pour moi, que je fasse une telle chose. Avais-je mal agit ? Et surtout, est ce que cela lui aura fait comprendre quelques choses ?
Je gardais ma main sur sa joue et approchais légèrement ma bouche de son oreille pour lui murmurer quelque chose.


- Pardonne-moi… C’est la seule explication que je puisse te donner.

J’hottais ma main doucement en la faisant glisser comme une caresse, pour la poser au sol. Je baissais la tête et soupirais légèrement, n’arrivant plus à soutenir son regard. Comme si j’étais coupable de quelque chose, je me mordais le coin des lèvres en repensant à ce qu’il venait juste de se passer. Avais-je un peu trop exagéré ? Qu’est ce qui m’a pris de faire ça ?! Pour quelle raison ne réagissait elle pas ? Je l’avais surement effrayé… Moi qui cherchais par-dessus tout à être différent des autres profiteurs de mon âge… au final…

Je n’étais surement pas meilleurs qu’eux…


Spoiler:


Dernière édition par Yogan Encho le Jeu 1 Déc 2011 - 8:44, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptyDim 13 Nov 2011 - 1:36

Soupçons d’innocence … Dévorés par le silence. Je me perdais, dans cette question qui, au final, faisait de moi cette enfant déstabilisée que je ne voulais plus être. Ce lieu, aussi étrange et magnifique soit-il, m’avait menée sur les décombres de mes pensées, ces choses étranges que j’avais toujours voulu oublier. Je n’étais qu’une enfant, bercée par des idées un peu trop floues, une enfant, perdue dans le néant de son propre esprit, une enfant, là, à fixer un être qui pourrait lui apporter des réponses. Et mon cœur, lentement, s’arrêtait. Ce mutisme me brisait, je redevenais sensible, j’avais peur. Peur du silence. Peur de l’absence. Allait-il … me fuir ? Se transformer … en un simple souvenir ? Qu’avais-je fait ? M’étais-je jetée trop vite dans la gueule du loup ? Étais-je devenue la proie de mes propres peurs ? Je soupirai, enveloppée par l’incompréhension.

Doucement, je m’étais laissée mordre, embrassée par l’envie de connaitre, de découvrir, de réapprendre. Je voulais savoir, comme une petite fille dont la curiosité n’avait d’égal que son innocence. Avais-je mal fait ? Ces questions, torture sadique que je m’infligeais avec joie depuis quelques temps déjà, furent chassées par une main, candide petite main, placée sur ma joue avec douceur. Un léger spasme me secoua. Surprise ? Peut-être bien. Je frissonnai. C’était là le premier coup de lance qui transperça mon cœur. Ma main se releva pour se poser innocemment contre son bras, cherchant quelque chose où se rattacher. Craignais-je de fondre ? De tomber ? J’avais peur … Peur de l’inconnu. Peur de sombrer. Mais où pourrai-je sombrer ? Dans quels limbes de mon esprit pourrai-je disparaitre ? Rien ne me ferait tomber. Rien. À part …

Le deuxième coup de lance. Ses lèvres, doucement, vinrent se poser sur les miennes. Mon cœur s’accéléra, se mettant à battre la chamade. Ma main, simplement posée, devint une sorte de menotte, serrant son bras sans pour autant forcer. Mon étreinte se fit rapidement une sorte de maintien, sans lequel j’aurai vraiment pu me laisser absorber par les abysses qu’étaient mon esprit. Je fondais. Je sombrais. Et je ne voulais pas tomber. Non. Je voulais rester. Je devais tenir. Ma main se resserra. Si le silence n’était pas une nécessité, mes lèvres se seraient entrouvertes pour lui demander de me ramener, de m’empêcher de chuter, de me garder sur Terre, en somme. Et même cette envie n’aurait pu être satisfaite d’aucune manière. Simplement parce que je n’étais plus sur la planète. J’étais déjà ailleurs, mais pas encore assez loin pour me noyer dans mes pensées. J’étais donc toujours … vivante ? Mais pour combien de temps ?

Ses lèvres s’approchèrent de mon oreille, ce qui le mit très près de moi, permettant à l’arme de me perforer une troisième fois. La seule … Manière ? Cette façon de faire était donc la seule possible pour me montrer ce qu’était la tendresse … ? Je ne pouvais que m’y plier, n’ayant pas eu le besoin de tout repousser. Au contraire, je m’étais docilement laissée faire, croquant la pomme défendue avec un plaisir tel que j’aurai pu en être punie. Mais je n’en avais, sur le coup, absolument rien à faire.

Puis, brusquement, tout s’arrêta. Le silence me porta, je n’avais plus la force de parler. Quand il se détacha, seule ma main resta immobile, serrée contre son bras, ne pouvant pas se résoudre à le lâcher. Je ne pouvais pas le libérer. Comment tenir si je n’avais plus cette force attractive qui me permettait de rester consciente ? Comment être ne serait-ce qu’un peu « présente » si mon esprit s’envolait ? Je levai les yeux, cherchant les siens. Mes joues étaient rouges. Pourpres, même. Mon cœur battait toujours autant. Je le regardai, jusqu’à ce que, de manière instinctive, mon corps se rapproche du sien. Je fus quasiment à la même distance que lui lorsqu’il m’avait embrassée. Gênée et hésitante, je m’approchai un peu plus et, doucement, lui rendis son baiser. Mon corps tremblait. Plus encore. Je venais de m’infliger le quatrième coup de lance, dans un accès de masochisme.

Rapidement, je me reculai, relâchant son bras au passage, baissant la tête. Mes joues, qui ne s’étaient modifiées que de par leur couleur, devinrent, en plus, chaudes. Était-ce ça, la tendresse ? Des gestes doux et délicats ? Qui ne pouvaient combler un besoin éternel ? Une chose éphémère qui satisfaisait une nécessité sempiternelle de douceur, de caresses et de baisers ? Mais … Que devenait-il, alors ? Amour ? Amitié ? Besoin ? Passion ? Je ne ressentais pas grand-chose … à moins que ? Qu’en savais-je ? Mes raisonnements devenaient doucement des pièges, m’amenant dans une trappe dont je ne pourrai jamais ressortir. Non … J’étais coincée là.

Pourtant, paradoxalement, ce piège ne me donnait pas envie de m’échapper. Je désirais plus que tout rester, quitte à me faire de nouveau dévorer. Je n’avais plus de notion de calme, plus rien. La tendresse était quelque chose de délicieux. Que je voulais. Encore et encore, devenant plus qu’une envie de tendresse. Cela prenait une forme assez tendancieuse que je ne saurai m’expliquer. Je me faisais de plus en plus masochiste avec moi-même, sombrant dans un univers qui n’était pas le mien. Et mes pieds, habituellement sur Terre, n’y étaient plus.

Je soupirai puis secouai la tête. Je devais me reprendre. J’étais obligée de le faire. Je ne devais pas me bloquer encore plus. Je souris, relevant doucement son visage de par son menton, le contraignant à croiser mon regard.

    « C’est donc … ça … La tendresse. C’est agréable. Et ça pousse les instincts à se réveiller. C’est spécial. Merci de ta réponse, en tout cas. »


Neutre. J’étais totalement neutre, même après ce qui venait de se passer. J’étais neutre, normale. Après tout, ce n’était qu’une réponse à une question. Enfin … Presque ? C’était difficile, de rester la plus indifférente possible, mais je m’y faisais doucement. Mon sourire, toujours présent, ne semblait pas vouloir partir. Je me calmais, repartant dans mes pensées les plus sombres. Pourquoi étais-je devenue ainsi ? J’avais perdu toute notion d’amour, de sensibilité, de tendresse … J’étais comme la neige. Blanche. Impassible. Je n’étais qu’un flocon de neige blanc qui avait perdu de sa vivacité. Pourquoi étais-je ainsi ?

    « Dis. Sais-tu pourquoi la neige … est blanche ? »
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Yorisou Aibu
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Message(#) Sujet: Re: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptyLun 14 Nov 2011 - 4:28

La conscience. Non pas ce terme, désignant notre état d’éveil, mais plutôt le nom de cette force mentale. Cette voix intérieure, qui seule nous indique la notion de bien et de mal. On la personnifie, en l’imaginant comme une seconde partie de nous-même vivant dans notre corps. Comme un guide spirituel que l’on peut décider de suivre ou non. Bien sûr, y échapper est possible ! Mais ce ne sera jamais agréable de se faire rattraper par elle. Nous jugeant et scellant notre âme dans un supplice de souffrance et d’empathie pour tous ceux qui auraient une trop grande écoute pour elle.
Dans un pur excès d’égoïsme et d’ignorance, j’avais fait fit de ses bons conseil, en me jetant en plein dans l’inconnue. Ce voyage magnifique qui avait éveillé tous mes sens et m’ouvra les portes de sensations encore insoupçonnés. J’entrouvrais la première porte qui menait à la tendresse, avec l’aide d’une jeune fille qui demeurait encore un mystère pour moi… Je ne m’étais d’ailleurs pas soucié des futures conséquences ou des risques que j’encourais. Mais il était de ces moment, où sans que l’on puisse dire pourquoi, on ne se posait pas de questions. A cet instant, rien n’était écrit, mais tout sonnait comme une évidence.
Etais-je devenue fou, ou quelques chose s’en rapprochant ? Qui aurait pu le dire… Quelqu’un d’impartial peut être. Mais le problème était tel, que dans l’impartialité, on en oubliait les sentiments. Donc peu importe le raisonnement, il ne pourra jamais s’avérer totalement exact. Je ne pouvais que dire, que mon instinct prit le dessus à ce moment précis. C’est cette pudeur misogyne, croire que la fierté part en fumée. Cependant, il fallait bien à un moment, pouvoir assumer…

Et c’est cet instant qu’avait choisi ma conscience pour me rattraper. Jugeait elle que j’avais bien le droit de franchir un premier cap, avant de revenir à la charge faire son travail ? Cette question me laissait dubitatif quant à savoir si j’avais, par cet acte, blessé la jeune fille.
Comme si un mécanisme d’autodéfense venait de s’activer, je réagissais vraiment comme si je venais de commettre une infamie. Dans le doute de savoir si j’avais fait du mal, je préférais m’en prendre directement à moi-même, n’arrivant toujours pas à trouver la raison de mon geste. Mais par-dessus tout, j’avais peur de voir sa réaction. Elle ne m’avait pas repoussé certes… Peut-être avait-elle été surprise ? Explication possible sur sa non réaction. Mais en étais-je bien sûr ?
Je prenais enfin conscience du geste qu’elle avait eu. Sa main, serrant doucement mon bras. Sur le moment je n’avais pas pris conscience de son geste. Mais maintenant que mes idées devenaient un peu moins floues, je redevenais conscient de ce qu’il venait de se passer. Pour quelle raison avait-elle tenu et tenait elle encore mon bras ? Un peu pessimiste, je pensais qu’elle voulait, par ce geste, me faire comprendre que j’aurais dû me stopper lorsqu’il en était encore temps…
Je fixais toujours sa main, tandis que mon mal être grandissait peu à peu. Avec délicatesse, elle se rapprocha une nouvelle fois de moi sans que je n’en prenne conscience. Mais une fois que je vis son ombre suffisamment proche de moi, je relevais la tête pour savoir ce qu’elle voulait faire.

Une fraction de seconde avant, mes yeux se plongèrent de nouveau dans les siens. Cet échange de regard me ramena dans un état de non-réflexion. Je revivais ce qu’il venait juste de se passer il y a encore quelques instant. De voir son visage se rapprocher du miens, ses joues rougies par la timidité et ses lèvres rosées, m’aidaient à m’échapper de ma conscience une nouvelle fois. Instinctivement, je fermais de nouveau les yeux, mais cette fois, en posant une main chaude sur son épaule. Puis pour la seconde fois… ses lèvres se posèrent sur les miennes.

Ce geste tendre me parut pourtant plus long que le premier. Par souci d’exagération, je m’étais retiré un peu trop vite à mon goût, précédemment. Cette fois devenait parfaite. J’avais une nouvelle fois le droit à cette douceur sucré qui me manquait déjà tant ! Faisant taire cette nouvelle voix qui hurlait en moi. De ressentir encore cette sensation de légèreté et d’inconscience… S’en était grisant ! J’aurais souhaité rester dans ce rêve de douceur pour ne jamais me réveiller. Cependant, un cruel destin ne l’entendait pas de cette oreille, et le rêve prit fin.
Cette fois ci, c’est mes joues qui commencèrent à se teinter de rouge, et je baissais la tête, comme pris d’une soudaine timidité. Ma première tentative ne l’avait pas rebouté, au contraire. Elle prit elle-même la suite en retentant l’acte si controversé. Je ne savais plus vraiment à quoi réfléchir. Mes mots comme mes pensées s’étaient échappés, sans pour autant avoir l’envi de revenir. Que suis-je censé faire ou dire ? Comment pourrais-je faire revenir les choses à un rythme normal ?!...
Comme si elle avait pu entendre mes appels au secours, Hana approcha sa main de mon visage et me releva le menton, pour que je puisse la regarder dans les yeux. Elle me souriait…

De sa voix claire, elle me rassura et me remercia. En temps normal, on aurait pu croire qu’elle avait fait et dit tout ça, sans la moindre petite once de tendresse ou de sentiments. Mais lorsqu’on le vit comme je venais de le faire… Je savais qu’au fond d’elle, tout comme moi, il venait de se passer quelque chose de fort. Et son discours qui se voulait neutre, était un moyen de nous sortir de cette torture psychologique, découlant d’un geste de tendresse pur. Son sourire était sincère, mon esprit pouvait s’apaiser.
Nous passions quelques secondes à réfléchir en silence, sans pour autant soulever un quelconque malaise collectif. Disons que nous nous accordions quelques instants pour nous remettre de nos émotions. Puis une nouvelle fois, c’est elle qui brisa ce silence de sa voix cristalline, en me posant une question, une fois de plus.
La raison pour laquelle la neige était blanche ? Cette question titillait aussi ma curiosité, tout comme les autres. Mais cette fois-ci, ce n’était pas la question en elle-même qui m’intriguait, mais le ton avec lequel elle la posa. Ça sous entendais qu’elle avait elle-même une réponse à me donner, me questionnant donc pour avoir mon avis une fois de plus…

La blancheur de la neige… Douce et innocente. Symbole de pureté, voilà la définition que je m’en faisais. Une nouvelle fois, je personnifiais un élément, tout comme je l’avais fait avec l’eau et la glace. Une manière pour moi, de mieux me représenter les choses, afin d’y voir un sens beaucoup plus profond. La neige… Tout comme une goutte d’eau, un flocon ne prenait toute son importance, que lorsqu’il n’est plus seul… Comme la goutte d’eau qui forma un océan. Mais, comme la mer était bleue, grâce à la réverbération du ciel sur celle-ci, la neige n’était peut-être blanche, que parce que c’est ce qu’elle voulait refléter ? Non pas une tromperie nécessaire, mais plutôt un moyen de paraitre moins faible qu’elle ne l’était. Pour ne pas éveiller les soupçons, quant à sa composition de simples flocons.
Je me perdais un peu dans mes réflexions. J’avais l’impression d’avoir saisi le fil conducteur de ma pensée, mais sans pour autant arriver à fixer des mots dessus. Mais je prenais soudain conscience de ce que j’étais en train de faire. Une fois de plus, sachant qu’elle avait une opinion à partager, je fonçais tête baissé en trouvant ma propre réponse à sa question… Mais cette fois-ci, j’allais prendre le risque de me perdre dans sa vision des choses, comme elle venait de le faire avec moi. Je lui avais expliqué ma façon de penser, il fallait donc que je me taise pour la laisser expliquer la sienne.
Je posais doucement ma main sur la sienne, et la regardais de nouveau dans les yeux en inclinant légèrement la tête sur le côté, un sourire rassurant aux lèvres.


- J’aimerais que tu me donnes ta propre réponse à cette question…
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Message(#) Sujet: Re: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptyMar 15 Nov 2011 - 23:35

    Quelle étrange sensation …

Cette envie de ne pas partir, ce besoin d’être immobile et cajolée, ce désir d’être touchée et caressée, cette nécessité de se laisser bercer dans des bras plus robustes que les miens … Qu’était-ce vraiment ?

C’était spécial. Pas désagréable. Mais inhabituel.

Je baissai doucement la tête. Un silence s’installa, chassant chacune de nos répliques, chacun de nos gestes, nous condamnant au plus plat des mutismes. Pas un bruit. Pas un chuchotement. Pas un rat qui courait. Rien. Pas même le vent qui balayait l’herbe. Rien ne semblait me sortir de cette délicate situation. Où étais-je tombée ? Comment en étais-je arrivée là ? Des baisers, des caresses, des regards, des tendresses … Comment avais-je fait ? Trop de curiosité, enfant qui ne réfléchit pas assez … Mais j’étais bien. Je ne voulais pas partir. Je voulais qu’il m’enserre, qu’il me garde contre lui. Pas qu’il me réchauffe, non, je n’avais pas froid … Je désirais juste cette sensation d’être collée. D’une bonne manière. Je ne voulais que … lui. Sans aucun sentiment, sans aucun amour … Et, malgré mon besoin de ressentir encore et encore, rien ne voulait s’enclencher. Pas d’amour. Pas de sentiments. Juste deux êtres qui se cajolent, qui s’embrassent, qui se touchent … Sans rien d’autre. Juste un désir complété par l’un et l’autre, comme deux aimants qui s’attirent.

Et les aimants peuvent-ils devenir amants ?
Je sais que cela peut se montrer compliqué mais … Silence, la conscience.

Après que mes pensées soient devenues bien plus tordues et incompréhensibles, sa voix se fit entendre. Il brisa mes songes. D’une phrase. Je relevai doucement la tête, plongeant mes prunelles en les siennes. J’étais une enfant, caressée par la chaleur de l’adulte. Une enfant, perdue dans des pensées trop compliquées. J’étais éclairée par la sagesse d’un être qui, au lieu de me faire peur par ses gestes, m’attirait d’autant plus. Oui, ce jeu me forçait à continuer. Étrangement, je ne voulais pas m’en lasser. Ce n’était plus de la capacité mais bien de la volonté. Je le voulais. C’était tout.

Doucement, mes doigts entrelacèrent les siens, en créant une petite emprise sur ceux-ci. Un sourire naquit sur mes lèvres. Une réponse des plus simples me fut proposée. Et si je lui donnais ma manière de résoudre cette énigme ? Ainsi, même si ses pensées divergeaient en tout point sur ce seul et unique sujet, il pourrait directement avoir ma vision des choses et, dans notre cas actuel, il apprendrait des choses. À moins de savoir lire entre les lignes.

Cette faculté, au vu de ma réponse, était nécessaire au plus haut point. J’étais de ces gens qui ne se dévoilaient pas entièrement, qui préféraient être découverts, cernés. Il fallait me voir, me comprendre, m’écouter … Mais cette chose était des plus compliquées. Surtout dans notre société actuelle. Il était dur de réussir à savoir comment était une personne rien que de par ses dires, ses idées. Oui, il était difficile de comprendre un fou, même lorsque celui-ci faisait preuve d’une philosophie totalement logique. Il était presque inimaginable de capter ce qu’un « dément » pouvait sous-entendre lorsqu’il se mettait à faire de la logique. Mais ma logique … n’était pas habituelle. Peu de personnes pouvaient réellement la comprendre sans se tromper. Et lui, pouvais-je lui … demander d’être une exception ? Pouvais-je ne serait-ce que … l’espérer ?

Je n’avais plus besoin d’espoir. Je savais déjà. Je savais qui il était. Un livre ouvert. Quelqu’un de maladroit mais qui, dans sa maladresse, s’avérait être à croquer. Un enfant. Comme moi, au final. Deux enfants confrontés l’un à l’autre. Et ces deux gamins, au lieu de se tirer les cheveux en bons immatures, tentaient de s’accrocher à ce petit fil transparent qui leur permettrait de devenir des adultes. Mais à deux, ils l’étaient déjà. Ils battaient déjà cette immaturité innocente qui leur collait à la peau. Oui, cet être méritait que je lui dise. Que je lui fasse découvrir, au travers de sous-entendus divers, qui j’étais réellement. Ou du moins comment étais-je devenue ce que je suis.

    « La neige est blanche … Parce qu’elle a oublié sa couleur. Elle a oublié ce qu’elle était, ce qui la représentait réellement. Oui, la neige est blanche car l’absence d’envie de se battre lui a donné ce goût amer d’oubli, lui faisant perdre ses souvenirs. Aujourd’hui, si la neige est si blanche et éclatante, c’est parce qu’elle tente de se faire plus puissante à travers sa nouvelle image. »


Ainsi, je lui expliquais comment j’étais devenue Hana Kaori. Du moins … Lui ne voyait que Hana. Pas la deuxième moitié. J’étais le puzzle encore incomplet, à ses yeux. L’emprise de ma main se fit plus forte, tandis que mes yeux repartaient se noyer dans les siens, sans que je ne relâche le regard. Vu de cette manière, il faisait renaître en moi cette terrible envie de l’embrasser, d’arracher un nouveau morceau de tendresse et de le dévorer sans aucune gêne. Je le fixai, laissant un sourire prendre place sur mes lèvres.

    « Je suis étrange, n’est-ce pas ? Tous ces regards, ces gestes, ces sourires … Tu dois avoir ne serait-ce qu’un peu peur de moi, n’est-ce pas ? Et puis … Ce n’est pas évident non plus de comprendre tous mes sous-entendus … Tu veux que je sois plus … explicite ? Et … Au niveau des gestes … Tu préfères que je sois moins … » Mes doigts se resserrèrent doucement, tandis que mon regard se fit plus insistant. « … Active … ? Ou … le contraire … ? »


Un sourire extrêmement malicieux remplaça le tendre rictus qui avait emprisonné mes lèvres. Celui-ci semblait s’accorder parfaitement à la situation, bien que le sous-entendu que je lui jetais n’était pas destiné à lui faire penser à des choses indécentes. Non, je l’avais envoyé de manière innocente. Et même si Kaori n’était pas d’accord avec moi … Eh bien je ne pouvais donner que cette explication.
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Yorisou Aibu
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Message(#) Sujet: Re: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptyMer 16 Nov 2011 - 6:12

Avais-je pris un risque ? Me lançais-je dans l’inconnue une fois de plus ? Probablement. Mais ras le bol de sans cesse écouter cette petite voix maline et moqueuse, qui fanfaronnait dans ma tête en prenant un malin plaisir à me faire me sentir plus bas que terre. A quoi bon essayer de lutter à présent. Il était impossible de revenir en arrière. Et de toute manière, pour aucuns trésors du monde, je n’échangerais ma place avec qui que ce soit. Je jouais à un jeu dangereux certes. Mais c’est ce genre de moment, où on sent nos sens s’éveiller et notre raison s’enfuir, que l’on se sent réellement vivant ! Une euphorie caractéristique, qui nous fais perdre petit à petit toute pudeur et nous ne donnait qu’une envie… En profiter.
Profiter du moment présent, profiter de son partenaire, de la même manière qu’il, ou elle, le faisait avec nous. Un échange, presque comme une gratitude mutuelle. Seul les plus candides peuvent croire qu’un bonheur aussi simple et parfait puisse continuellement exister. Pourtant, faudra-t-il un moment venu, où nous devrons rentrer mutuellement dans nos contrées ? C’était malheureusement le cas. Comment se revoir, ou même savoir si cela sera possible un jour ? Nous devrons donc, vivre et profiter comme si nous allions mourir demain. Ne pas penser aux répercutions et à l’avenir. Le futur nous l’écrirons… à notre manière.

Sa main chaude s’empara de la mienne, comme pour me dire qu’elle acceptait mon geste avec tendresse. Ses yeux se plongèrent dans les miens une nouvelle fois. Ce n’était pas une lutte, mais bel et bien un dialogue qui semblait se faire entre nos deux prunelles respectives. Le discours entre le mauve et doux des siens, et le bleu profond des miens… Je ne m’en lassais pas. Car lorsque ce contact se faisait, j’avais une sensation de sécurité, de bien être, l’espoir de se dire que rien de mal ne pourrait se passer à présent.
Des sentiments naissant ?... Qui sait ! Un sourire en coin se dessina sur mes lèvres, et aussi, comme une pointe de pétillement dans mon regard. Je ne me souciais même plus d’amour ou quoi que ce soit d’autre. Je laissais faire le temps, comme le destin. Nous verrons bien, lequel des deux saura le plus me contenter !
Je sentais cette pointe d’excitation monter en moi. Et tandis que je prononçais ces quelques mots, lui demandant de combler ce vide philosophique, je préférais me perdre dans le son de sa voix.

Je devais retrouver mon calme. Faire taire ce sentiment de manque et de vide, m’incitant à mourir une troisième fois sur ses lèvres. Elle était dans ma tête, comme une mélodie. Quand je m’enfonce dans son regard, je perds le La, je ne touche plus le Sol… Je me perds profondément et j’oublie exprès ma boussole…
Peut-être en était-il trop ? Je ne la connaissais que trop peu. Alors ce ne serait que folie, que d’imaginer ne serait-ce qu’un instant, un futur commun. Cependant… Avant de la connaitre, je n’aurais jamais su qu’un rire pouvait arrêter la terre de tourner. Je n’aurais jamais su qu’un regard, pouvait habiller mes journées…
Sa voix me tira de mon euphorie, comme une douce tirade qui nécessitait l’appui d’une oreille attentive. Je sortais de cet état si enivrant pour revenir au calme et à l’écoute, que j’avais jusqu’à présent.

Ses mots déroulaient, comme une contine raconté à un enfant. Je retombais dans l’innocence, toujours suspendu à ses mots, à ses lèvres…
La neige, comme frappé d’une malédiction oublia donc ce qu’elle était en réalité. Ce qui faisait d’elle, tout ce qu’on pouvait lui connaitre avant. Cela fut il forcé, ou bien le temps fit les choses de lui-même ? A présent, au lieu de chercher désespérément à redevenir ce qu’elle était, elle préférait repartir à zéro. Au lieu de lutter contre cette nouvelle image qu’elle arborait, elle en faisait sa force, pour essayer de faire oublier aux autres, ainsi qu’à elle-même, ce qu’elle avait bien put être. Je pensais à cette histoire en songeant qu’un désir devait bruler en cette neige. Le souvenir lointain et profond de son être qui ne demandait qu’à se manifester de nouveau aux yeux de tous.
Sa main se resserra sur la mienne et sa voix se fit plus douce. Hanna, que cherchais-tu as me dire ?
Une réponse sous-jacente à se réelle personnalité ? Essayais-tu de me faire comprendre que tu étais la neige en question ? Mon pouce vint caresser le dos de sa main en douceur. Qu’à tu vécue jusqu’alors pour trainer un tel fardeau avec toi ? Je pensais à présent, qu’une voix sommeillait en elle. Comme dis précédemment, elle ne cherchait qu’à exploser pour être vu au grand jour. Hana, tout ceci n’était qu’une façade que tu voulais bien me montrer ? Qui avait-il… au fond de toi ?…

Tout comme l’explorateur voyageant en arctique, je pensais commencer à tout savoir. Alors que je venais de réaliser, que je ne voyais que la partie émergé de l’iceberg. De cette jeune fille, émanait tellement de mystère… On pouvait être tenté de lui demander « laisse-moi entrevoir ton passé », pour enfin trouver des réponses à nos questions. Une sensation de frustration liée au mystère, mais aussi d’envoutement lorsqu’on tentait de tout découvrir par soi-même.
Elle eut fini de parler et releva la tête pour se noyer dans mes yeux. Un sourire tendre et malicieux se dessina sur ses lèvres, comme un remerciement et un soulagement de l’avoir écouté avec attention. Un second silence s’installa sans pour autant provoquer le moindre mal pour l’un comme pour l’autre.
Après tout ça, je n’avais qu’une envie, c’était de la serrer contre moi. De par mon étreinte, pourvoir lui hotter la souffrance qu’elle avait pu subir. Je ressentais la profonde envi de faire preuve d’altruisme avec elle. A ses cotés je me sentais si bien… je devais faire quelques choses pour qu’elle ressente la même chose. Ne jamais se reposer sur ses lauriers. Sans pour autant pouvoir définir la façon, nous étions désormais liés par quelque chose.

Sa voix me ramena sur terre, me faisant écarquiller un peu plus les yeux de surprise. Elle semblait être un peu troublé par mon silence. Comme cherchant à être rassuré, elle pensait qu’une partie d’elle me faisait peur. En aucune façon… Une part de moi, sans que je ne puisse donner la raison, lui faisait entièrement confiance. Ses prunelles parlaient pour elle. Elle ne me manipulerait pas…
Son sourire malicieux se fit plus présent et son regard plus insistant. Elle jouait avec mes doigts en continuant toujours sur sa lancé. Elle voulait quelque chose. Elle évoqua le sujet des sous-entendus, et de son attitude que je voulais plus active ou non. Ses paroles, recommencèrent à me faire bouillir le sang. Comme une bête, prise par l’appel des phéromones. Un sourire impossible à stopper était visible et je voulais moi aussi succomber à mes désirs une fois de plus… Loin de moi l’idée de devenir tendancieux. Nous n’étions que des enfants après tout ! N’est-ce pas ?
En bon gentleman, je devais réagir à temps et ne pas laisser cette demoiselle sur sa fin ! Et on dit qu’il ne faut pas abuser des bonnes choses…


- Si c’est ça la peur, alors laisse-moi sombrer dans l’effroi…

Je serrais ses doigts un peu plus fort, et posais mon autre main sur sa taille. Et comme si les mots devenaient inutiles, un troisième baisé parla à notre place. Plus insistant, plus fort, un festival pour les sens. Un déversement de passion et de douceur. Pouvait-on encore parler d’innocence après ça ? Sans trop de difficulté, la raison était que nous comblions seulement un besoin commun de tendresse. Et puis je ne comptais pas m’arrêter en si bon chemin…
Une fois que j’eu la force de me détacher de ses lèvres, j’approchais doucement les miennes de son oreille pour lui murmurer quelque chose. Mon visage proche de sa nuque et de ses cheveux, je sentais le parfum qui s’en dégageait. Une note florale, et de musc, comme un envoutement pour celui qui se risquerait à s’approcher trop près. Je perdais rapidement la raison, et soupirai longuement dans le creux de son cou, rassasié par le parfum naturel de sa peau.


- Laissons-nous bercer par la tendresse…

Mon murmure fut comme un souffle à son oreille. Pour ne pas la laisser sur sa fin, je posais doucement ma bouche dans son cou, contre sa peau. Une zone très sensible pour certain, et oui, bien évidement que j’étais au courant !
Je lui souriais beaucoup plus tendrement et détachais enfin mes doigts des siens. Faisant parcourir ma main désormais libre, le long de sa taille jusque dans son dos, j’utilisais l’autre pour la rapprocher contre moi. Je m’allongeais ensuite doucement sur le dos en la positionnant contre mon torse, allongée elle aussi. Ma main gauche posée sur son dos, la droite lui caressait les cheveux doucement, en un geste lent et régulier. Je la tenais contre moi, en une étreinte tant convoité. Je me disais que pour cet instant, cette journée, nous ne nous préoccuperions que de l’autre. Nous n’étions que les seuls à présent, à habiter cette terre. Je tenais Hana dans mes bras, sans avoir l’intention de la lâcher. Malgré ce qu’elle avait pu vivre, soufferte ou ressentie, à l’instant présent… Je voulais qu’elle ne songe plus à rien.
La cascade diffusait un son calme et sourd qui rendait l’atmosphère apaisante. Le soleil réchauffait nos corps enlacés et rendait l’expérience encore plus savoureuse.

Et à mesure que le temps déroulait… Nous nous perdions ensemble au pays des songes…


Dernière édition par Yogan Encho le Jeu 8 Déc 2011 - 15:04, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptySam 19 Nov 2011 - 22:45

Double-sens qui vire au silence. Je n’avais plus rien à dire, j’étais devenue une sorte de proie, dévorée par le mutisme, achevée par sa présence. Je me trouvais camouflée sous l’apparence d’un papillon emprisonné dans la toile d’une araignée. Sublime araignée qui, même de très près, n’inspirait aucune envie de fuite. Je voulais me laisser mordre, perdre tout mon sang, du moment que c’était lui qui le récupérait. Et pourtant, malgré toutes les sensations que je ressentais, je n’arrivais pas à … aimer. Etait-ce devenu trop inconcevable à mes prunelles ? Etais-je devenue insensible ? Peut-être … Mais je n’en souffrais pas. À ne rien ressentir, je ne pouvais plus craindre d’avoir mal. La douleur ? Elle n’existait que dans mes songes les plus sombres et … Ils étaient perdus au fin fond de mon esprit et les limbes de cette « chose » étaient tellement éloignés de mes pensées que je ne risquais plus d’avoir vraiment mal. La douleur n’était plus qu’un facteur physique qui en devenait éphémère. C’en était inutile et, au final, indolore.

Je le regardais, un sourire aux lèvres. Je ne pouvais m’empêcher de plonger mes prunelles dans les siennes, bien que ce silence me terrifiait au plus haut point. Fuir ? Me voir différemment ? Mon double-sens était peut-être un peu étrange ? Puis, alors que je me détachai de mon rempart, sombrant doucement, il me rattrapa d’une pression sur mes doigts. Je frissonnai, relevant les yeux, croisant rapidement son regard. Le court instant qui nous lia fut rattrapé par sa main, posée sur ma hanche, ce qui me fit me redresser, comme par réflexe, pour finir par m’amener contre lui. Et, en guise de coup de grâce, il posa ses lèvres contre les miennes pour repartir dans un baiser des plus langoureux. Emportée par mes désirs et les siens, je laissai ma langue se balader pour finir par rejoindre la sienne. Je me rapprochai de lui, finissant quasiment collée, presque assise sur ses jambes, une main posée sur sa joue, l’autre jouant joyeusement sur son torse. La tendresse ingénue qui nous recouvrait s’en allait doucement, laissant place à un sentiment de passion totalement envoûtant. J’aurai pu me laisser mourir pour en avoir un peu plus. Mais il me lâcha, s’approchant de mon oreille, tel un serpent qui s’enroulait autour de sa proie pour la dévorer. Dangereuse sensualité qui me trainait dans un univers différent, un univers où je ne connaissais rien de plus que mon corps … Et la signification des mots qui apparaissaient sous mes yeux.

Sa voix engendra un frisson qui parcourut mon corps dans toute sa longueur. Me laisser … Bercer … ? Par la tendresse ? Mais existait-elle encore ici-bas ? Je ne la voyais plus … Je ressentais juste cette étrange sensation de vouloir. Oui, je voulais. Je le voulais. Pour moi. Mais … Je voulais aussi ressentir ce besoin d’aller chercher mes désirs, de les traquer. Pourtant, je n’eus le temps de rien faire. Pensant me débattre au mieux, je finis par devenir la petite prisonnière de ses barreaux. J’étais sa proie. Sa victime. Et, bien que cela pouvait paraître terrifiant, je me sentais bien dans cette cage. Je ne voulais pas en sortir, au contraire. Sa tête se hissa avec douceur dans mon cou, ses lèvres venant embrasser ma peau. Mes joues prirent une couleur pourpre, tandis que je fermai mes yeux, penchant la tête, comme désireuse d’en avoir plus. Quand il se releva, mes prunelles vinrent rejoindre les siennes, se montrant peut-être un peu trop innocentes pour que ce jeu ne continue. Je n’étais qu’une poupée. Poupée emportée dans un monde différent, dans un monde où lui apparaissaient mille-et-un désirs, tous trop indécents pour son esprit d’enfant.

Pourtant, même quand sa main vint se poser contre mon dos pour m’entraîner, je me laissais docilement faire, allant le rejoindre dans le pays des songes, là où mon subconscient touchait Morphée du bout de ses doigts. Mes paupières, doucement, se firent lourdes, alors que je me laissais bercer. Peu après, je succombai, portée par mes rêves et mes cauchemars, blottie contre cet être.

Encho … Comme si tout ce qui m’arrivait n’était pas assez. Comme si cette lutte meurtrière envers moi-même et tous ces gens que je ne pouvais pas supporter n’était pas assez. Comme si je n’étais pas assez embêtée par plein de problèmes. Comme si tout ça n’était pas un comble. Et lui, qu’allait-il dire suite à ce qu’il apprendrait ? Mon identité était nuisible. Surtout pour lui. Embrasser une errante ? Déjà que ce statut me classait comme une personne à « éviter » … Pauvre petit. Qui était la proie, au final ? Moi ? Lui ? Cette histoire devenait compliquer.

C’est sur cette étrange pensée que mes yeux se rouvrirent, me ramenant sur Terre et face à cette dure réalité que je me devais d’affronter. Mes désirs ne pouvaient aller que dans un sens, désormais. Dans un … Ou deux. Je ne savais pas trop. Je savais, cependant, que ma présence ici n’était pas une bonne idée. Ce qui m’intriguait était … Pourquoi. Pourquoi avais-je agi ainsi ? Pourquoi m’étais-je laissée faire ? Pourquoi être venue ici, au final ? Je n’aurais jamais dû. Jamais. Je me relevai délicatement, en prenant garde à ne pas le secouer ni le bloquer. Je devais m’enfuir. Comme une lâche. Ce qui était mal. Mais que j’assumais.

J’étais une errante. Par définition, je représentais une mauvaise « compagnie » pour lui. Je n’avais pas ma place ici. Je me devais de partir. C’est ce que je fis. Discrètement, je m’éclipsai, ne laissant aucune marque de moi près de lui, faisant en sorte de ne pas me retourner. Il m’avait appris des choses et … Je ne regrettai quasiment rien. Sauf peut-être de m’être autant rapprochée. Mes actes pouvaient avoir un impact sur lui qui n’avait rien à voir avec l’impact qu’ils avaient sur moi. Après tout … J’étais insensible, non ?

Après quelques temps, je n’étais devenue qu’une ombre, repartant pour vivre ma vie habituelle. À moins que … ? Le futur pouvait me jouer des tours, après tout …
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Yorisou Aibu
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Message(#) Sujet: Re: Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] Se nourrir de nos souvenirs... [Pv : Hana] EmptyMar 22 Nov 2011 - 10:04

Libre, telle était la façon dont je pouvais me définir à présent. Enfin du moins, c’est ce que je ressentais ici, maintenant, cette demoiselle dans mes bras. Nos paroles mêlées à nos gestes nous conduisirent au final dans un univers composé bel et bien de rêves et de possibilités. Nous faisions abstractions de l’univers et du temps, à travers cette douce étreinte qui nous liait à ce songe.
Ma main posé sur son dos sentait sa respiration à un rythme régulier, et son souffle caressant doucement la base de mon cou. Sans m’en rendre compte, je m’accordais à elle, pour que nos rythmes soient en harmonies. A cet instant, nous corps battaient à l’unisson.
Comme prisonnier par la sécurité que me procurait cet acte, ma réflexion s’embrumait peu à peu pour sombrer dans un sommeil profond. Inutile de résister, de profiter ou quoi que ce soit d'autre ! Comme si une force supérieure jugeait que l’heure était à la sieste. Après tout, à quoi bon lutter. Je n’attendais rien de plus, que ce que le monde pouvait m’offrir.

Cette enfant bercé par les pulsations de mon cœur prenait une importance plus grande. J’avais brièvement appris à la connaitre. Certes, en si peu de temps, comment pouvait-on être sure de sa sincérité ? Pourtant… Me traiterait-on d’idiot que je répondrais que personne ne fut à ma place à ce moment là pour en juger. Elle restait un profond mystère. Cependant… Un seul contact visuel avec elle… Le simple dialogue s’établissant entre nos deux prunelles respectives, valait toutes les preuves possibles. C’est surement fou dis comme ça, mais après tout, ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l’âme ? Et j’avais pu la voir son âme… Aussi pure et douce qu’elle l’était ! Mais… Quelque chose s’ajoutais à tout ça. Ce qui me semblait être un lourd secret… La rongeant de l’intérieur, une force qu’elle-même redoutait et cherchais à dissimuler tant bien que mal aux yeux de tous. Le signe de ce qui fut une grande détresse émotionnelle. Qu’avait-elle put vivre ? D’où venait-elle ? Qui était-elle…

Dans mes songes, je resserrais légèrement cette emprise que j’avais sur elle, avec la même intention de la protéger. C’est ça… Je la protègerais… Je refuse qu’elle puisse encore souffrir de ce monde qui l’a surement déjà rejeté. Je voulais laver tout le mal et la souffrance présente en elle ! Par mon étreinte, lui rouvrir les portes d’un monde qu’elle pensait définitivement clos. Quand bien même poursuivrais-je une chimère, que ça n’avait plus d’importance.
Hana… Evoquant même une fleur… Une rose pourquoi pas, quitte à rester dans le plus classique. D’une beauté époustouflante, et pourtant recelant un sombre secret de par la douleur provoqué par ses épines. Telles des ronces voyageant à l’abri des regards, sous ce parterre de rouge immaculé. Mais telle la neige qui oublia sa véritable couleur, le rouge des roses, prenait toute sa splendeur lorsque les ronces se nourrissent du sang de ce démon impie qu’était la souffrance.

Une légère brise chassa les nuages dans le ciel, révélant les rayons du soleil qui vinrent me caresser le visage. L’éblouissement, me tira peu à peu de mon sommeil, m’obligeant à ouvrir un œil encore lourd. Quelques secondes passèrent tandis que je clignais péniblement des yeux. Un premier réflexe fut de remonter un peu mon bras pour serrer la demoiselle contre moi. Mais… mon geste traversa un vide laissé par son absence.
Est-ce que je ressentais de la peine, de la tristesse, ou même de la colère ? Rien de tout ça… Seulement un peu d’égarement. Après tout, j’avais peut être rêvé tout ça ? Cette jeune fille découlait peut être du fruit de mon imagination ? Cette pensée amère s’insinua dans mon esprit, avant d’être purement balayé par mes sens. Je fermais les yeux et respirais encore une note de son parfum encore présente dans l’air… Je sentais aussi le goût sucré de sa bouche sur mes lèvres. Une larme vint doucement roulé le long de ma joue. Etais-ce l’émotion, ou simplement la fatigue ? A vous d’en juger…

L’essuyant du bout du doigt, je me redressais et restais assis à contempler silencieusement la vallée. Le temps déroula sans que je ne m’en rende compte, et mes yeux vinrent se poser inexorablement, à l’endroit où je l’avais vu la première fois… Le silence se faisait aussi intérieur. Je ne pensais à rien, ne ressentais rien. Un vide s’insinuait peu à peu, comme un voile jeté sur mes émotions. Un moyen de me défendre ? Mais dans quel but ? Je ne pensais pas pouvoir parler d’amour pour elle, je la connaissais si peu…
Notre instinct et nos envies nous menèrent à expérimenter la tendresse sous un angle différent, auquel normalement deux amants se livrent. Mais pour nous, cela touchais plus du côté didactique de la chose. Mais en étais-je si sûr ? Il est aisé de se retrouver piéger à son insu dans un tumulte de sentiments. Le plus dur étant d’arriver à y voir clair et de faire la part des choses…
Tout de même un peu bouleversé par la situation, je me passais une main sur le visage, comme pour me dissimuler de la situation présente. Je devais réagir… Comme prit d’un soudain élan du cœur, je me levais et franchissais les quelques mètres me séparant du bord de la falaise en courant, avant de me jeter dans le vide.

La chute fit souffler un vent puissant sur tout mon corps, l'éveillant ainsi au monde qui m’entourait. Balançant les bras en avant, je plongeais dans l’eau fraiche au pied de la cascade. La profondeur était conséquente, et une telle chute me tira jusqu’à une demi-douzaine de mètres sous le niveau de l’eau. A cette profondeur, la luminosité était encore présente, mais on se sentait comme oppressé par l’environnement présent. J’étais seul, au milieu de tout ça, à ne pouvoir qu’observer le ciel à travers ces mètres cubes d’eau… Le courant provoqué par la cascade me berçait et me faisait dériver peu à peu le long de la rivière.
Au final, je me sentais comme une grenouille au fond d’un puits… Je ne pouvais pas m’imaginer ce que ça serait que de pouvoir nager dans un lac ou un océan. Je pensais tout connaitre ! Mais Hana me montra un bout de ce qui était son océan à elle. Bien que cette comparaison ressorte souvent, elle reste pourtant incomplète. Je levais un bras pour attraper le soleil, encore visible du fond de l’eau. Ce qu’on ne dit pas, c’est que la grenouille, au fond de son puits, sait la profondeur du ciel ! Et elle connait mieux que quiconque, le gout de la liberté.

Peu de temps après, je ressortais finalement de l’eau, aussi silencieux que je l’avais été. Déboutonnant ma chemise, je la secouais un peu et l’essorais pour la faire sécher. Tous ces gestes étaient exécuté machinalement, sans même que je n’en prenne conscience. Je n’avais plus qu’une pensée en tête. Est-ce qu’un jour je la rêverais ? Notre monde était vaste, et les péripéties de chacun étaient nombreuses. Combien de chance avais-je pour retomber sur elle un jour et, pourquoi pas, en apprendre plus encore à son contact ? Le rêve après tout, n’était peut-être pas la véridicité de la chose, mais plutôt l’idée que je m’en faisais… Mon premier contact avec une fille… Une part de moi avait mûri ce jour-là. Je venais de découvrir des choses, des gestes, des sensations et des sentiments, que je n’aurais même pas pu envisager en me levant ce matin-là. A présent, je ne ressentais plus qu’un vide profond. Lorsqu’on ne connait pas une chose, celle-ci ne peut pas nous manquer… Mais maintenant que ce cap pour moi était franchi, un nouveau goût amer vint se loger en moi.
Pourtant, en y réfléchissant, j’étais apaisé. Le souvenir doux de son contact et de sa présence, me réchauffait le cœur de nouveau. Je ne devais plus me demander si j’allais la revoir ! Je devais faire en sorte que ça arrive !
Je relevais la tête pour observer ce ciel, si grand et tellement profond, un sourire se dessinant à mes lèvres… Un calme silencieux vint de nouveau s’insinuer en moi, alors que je me remémorai une précédente pensée. Après tout, ce qui fait d’un homme qu’il est un homme…


- C’est peut-être une femme…
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