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Depuis une semaine, dans les quartiers ouest du village, il se passe un phénomène étrange la nuit. Un homme traîne dans la rue tard le soir et réveille tout le quartier avec son comportement...étrange (imitation du poulet, chant d'opéra etc). Il semblerait qu'il ne soit pas tout à fait sain d'esprit et les autorités craignent qu'ile ne blesse quelqu'un dans sa folie. Retrouvez-le et agissez en conséquence pour éviter qu'il ne dérange à nouveau le sommeil du quartier ouest. Et surtout, soyez sûr qu'il ne viendra blesser personne dans une de ses crises.

C'est quoi cette putain de mission ? Tu relis le papier qu'on t'as apporté ce matin. Arrêter les agissements d'un fou. Ils se foutent de toi ? Ils sont pas au courant que toi aussi t'es fou ? Ca va être marrant tiens. Un fou contre... Un autre fou. Nan mais ils sont sérieux là ? Et ton cul, c'est du poulet ? Bordel. Si ça se trouve, ce connard va te capter, et comprendre que t'es pas vraiment fou. Et ça te ferait bien chier en fait. Tu soupires avant de reposer ta lettre sur la table basse, totalement encombrée d'un bordel tout à fait random. Un reste de sandwich, quelques lettres que t'as trouvé avec ton ordre de mission, un dé à moitié éclaté, une poignée de fenêtre, et... Un siège de toilettes. Nan mais. Vous demandez pas ce que tout ça fout là. Tu sais bien que c'est des trucs totalement loufoques que t'as récupéré tu sais même plus où. Et puis. T'es censé être fou. Alors c'est rien de très extraordinaire tout ça. Sauf peut être... La présence de ce sandwich. C'est totalement dingue ! Tu devrais l'avoir bouffé ! Quoi ? Bah oui, le reste, c'est normal que ça traîne là. T'as bien des explosifs avec une tête de lampe et des mines de crayon qui trainent sur ta table de chevet. Non, tout ça est parfaitement normal chez toi. C'est les autres gens qui sont pas normaux. D'abord.

Tu te décides à bouger. Tu éteins ton téléviseur, dégageant cette espèce de dinde et son émission à but de lobotomisation cérébrale de l'écran. Ah, ça fait du bien de pas entendre sa voix de pucelle alors qu'elle te présente la vie des oies grises de Kawa. Franchement, qu'est-ce que les gens en ont à foutre de ça ? Rien. Enfin, sauf peut être quelques attardés. Ou des pervers. Enfin, tu te demandes quand même si y'a des mecs assez fous pour se repeindre la giraffe devant une telle atrocité. C'est vrai quoi, elle est moche. C'est la vérité ! Mais bref. T'as autre chose à foutre que de regarder des programmes animaliers totalement bidesques et foireux. Pour une fois... Tu bosses. Oui. Extraordinaire, non ? Sauf que. C'est pas en restant affalé sur ton sofa que tu feras avancer quoi que ce soit. Tu soupires avant de te lever, enfilant tes charentaises violettes et ta veste turquoise, avant de te décider à sortir. Ouais, tu vas aller faire un tour dans le quartier ouest pour avoir quelques infos. Sauf que t'es dans le quartier nord. Et ça te fait chier de devoir faire autant de trajet. Heureusement que la marche sur les murs te pose pas de problèmes. Tu sors, non pas par la porte, mais par la fenêtre, commençant à marcher à l'horizontale, sapé comme... Un fou sérieusement atteint. Mais les passants sont rares à cette heure, et pour ce qui est de ceux qui te regardent alors que tu passes, la plupart ont fini par avoir l'habitude de ton excentricité.

Tu marches rapidement, évitant de passer sur les vitres des gens. Non pas que t'aies pas envie de leur redonner du boulot de nettoyage mais... Ca t'es déjà arrivé de passer à travers d'une fenêtre déjà ouverte. C'est con hein ? Mais c'est pourtant vrai. Et t'as pas vraiment envie que ça arrive de nouveau. Quoique. Ca peut être fun. Faire irruption dans une baraque en tombant à l'horizontale, en se bashant la gueule contre le mur opposé tout en embarquant un meuble ou deux... Ouais. C'est marrant. Mais t'es peut être pas trop là pour te marrer, nan ? Quoique. Ta vie est juste un énoooorme enchaînement de conneries diverses. Alors bon, une de plus, une de moins... Non ? Non. Allez. Tu vas bosser. En plus, la nuit commence à tomber. Tu vas pouvoir boucler ça avant la fin de la journée. Tu bâilles tout en continuant à avancer. Le quartier ouest est plus très loin. Tu continues ton chemin, piétinant une vitre au passage, alors que le soleil décline. Enfin, tu regardes les rues de la zone ouest du village commencer à se désertifier, tandis que le jour décroit. Et que les gens te fixent comme des deumeurés. Ils ont bien un fou dans le coin, pourquoi ça les choque de te voir ? Bah, de toutes façons, tu vas bientôt pouvoir t'expliquer avec ce taré. T'essaies de t'imaginer ce que ça va donner... Et de quoi tu dois avoir l'air, avec ton short à pois, ta veste turquoise et tes charentaises violettes toutes dégueulasses. Mais, si il y a bien une chose à laquelle tu t'attendais pas... C'est bien à ça.

• Pépé ? Mais. Qu'est-ce que tu fous là ? ET PUIS LACHE CETTE CASSEROLE !

Genre. Enfin, des fous, y'en a plusieurs dans ce village. Mais pas tant que ça. Mais... Ton grand père quoi. Ton grand père qui empêche les gens de pioncer... C'est... Trop. Tu as beau vouloir faire preuve d'autorité, tu commences à te fendre la gueule, allant jusqu'à perdre ta concentration, te cassant lamentablement la gueule sur le sol. Tu te roules par terre tellement tu ris. Même si les habitants du coin doivent se dire qu'il n'y a strictement rien de drôle à entendre deux fous en plein échange verbal... Mais bon, il va quand même falloir mener cette connerie de mission à bien. Tu finis par te relever, reprenant ton souffle comme tu peux, avant de venir arracher la casserole des mains de ton aïeul, tout en le traînant jusqu'à la demeure de ton paternel. Tu hurles alors comme un porc, arrivé devant l'entrée.

• EH ! JE PARLE A LA RACLURE QUI ME SERT DE PERE. SURVEILLE LE TIEN, ENFOIRE !

Et tu plantes là le père... De ton père. Sans autre forme de procès. Tu fais demi-tour, et tu t'éloignes de cette baraque. T'as vraiment pas envie de voir la sale face de ton soi-disant père. Ouais, t'as gardé cette chose nommée rancoeur. Cette chose qui fait que tu peux plus le sentir. Pourquoi ? Bah, ouais, t'es fou. Mais il aurait pu se retenir de t'envoyer en cellule. Après tout, il avait bien un autre dingue à ses côtés. A croire que les maladies mentales pourraient tenir de famille chez vous...