« Ho, tu te réveille enfin ? Je commençais à ne plus y croire... »

Mes paupières s'ouvrent, la lumière éclatante m'aveugle. Où suis-je ? Qui suis-je ?

« Tiens, avale ça, tu te sentiras mieux. »

La voix de mon interlocutrice me semble terriblement lointaine.

« Bien, mieux vaut ne pas trop te brusquer, je vais te laisser seul, appelle moi quand tu te sens prêt. »

Petit à petit, je commence à prendre conscience de ce qui m'entoure. Mon corps repose mollement sur un matelas aux draps soyeux. Lit qui se trouve dans ce qui ressemble à une petite clinique, l'intérieur est atypique, tout de bois.

Doucement, je tourne ma tête, à droite, et à gauche. Mon cou me faisait un mal de chien, il craquait à chaque mouvements. J'aperçois une demi-douzaine d'autres lits, tous vides. A ma gauche, une table de nuit, sur laquelle est posé un verre d'eau d'une couleur peu rassurante.

Je crois entendre un léger brouhaha dehors, des voix, d'enfants, d'adultes, de femmes et d'hommes.

Qui suis-je ? J'ai beau me forcer, impossible de me souvenir de mon identité. Il n'y a que de la pluie, beaucoup de pluie. Comme si l'eau me barrait l'accès à ma mémoire.

« Infirmière !? » - réussi-je enfin à crier.

J'entendis des pas, elle descendait de l'étage.

La jeune femme fini par apparaître, elle était habillée d'une tenue bien originale, jolie, la vingtaine. Son sourire était ravissant, rien que son regard me rassurait, j'eus de très bon rapport avec elle par la suite.

« Te voilà en forme ? Je vois que tu n'a pas touché à ton verre, bois-le, c'est important ! »

« Qu'est-ce que c'est ? »

« Il s'agit d'un mélange de plantes médicales et d'autres herbes, allez bois ! »

Sans plus réfléchir, j'attrape le verre et l'avale cul sec. Le goût était affreux, mais je devais bien ça à cette femme.

« Puis-je connaître ton nom, prénom, âge ainsi que le lieu ou tu vis ? »

Mon nom...Mon Prénom...Mon âge...Mon village... ?

« Je...Je n'en ai aucune idée, je suis désolé. »

« Tu souffrirais donc d'amnésie ? Voilà qui complique les choses mon grand. En fait, je suis Norinal, mais tout le monde ici m’appelle Nori. Tu te trouves ici dans l'infirmerie du petit village de Kagawa, au pays de la foudre. »

Le pays de la foudre...Oui, c'est la que j'habitais. Mais où ? Ne sachant quoi dire, je reste bouche-bée un petit instant.

« Que... m'est-il arrivé ? »

« Nous en savons malheureusement autant que toi, un fermier du village t'a trouver dans la forêt à quelques kilomètres d'ici. Tes habits étaient déchirés, à part ça, c'est tout ce que tu possédais quand on t'a recueilli il y à trois jours de cela. »

J'ai donc dormi trois jours ?

« Bien, de toute façon, nous ne pouvons pas faire grand chose pour accélérer ta guérison . Je te propose de rester ici, nous allons t'inscrire à l'école du village et te trouver un toit. Mais avant tout cela habille toi, je vais t'emmener voir le maire. »

Seulement en sous vêtement sous la couverture, j'avais parfaitement chaud, ce qui explique pourquoi je ne me suis pas rendu compte que j'étais à moitié nu.

« J'ai donné tes habits à coudre et les ai fait lavés, je me suis dis que tu apprécierais les garder. »

Puis, elle me posa un ensemble noir délavé au bout de mon lit.

« Je te laisse t'habiller et te débarbouiller, la salle de bain est au fond à gauche, je t’attendrais à l'étage, viens me voir quand tu as terminé. »

Sur ces paroles, elle tourna les talons et remonta à l'étage.

Doucement, je m'extrais de mon lit, enlevant la couverture d'une blancheur impeccable. J'ai du mal à tenir debout, je suis obligé de m'agripper aux murs comme un nourrisson apprenant à marcher. Je progresse doucement jusqu'à la salle de bain, une pièce rudimentaire comprenant le strict nécessaire : un lavabo, une douche.

J'enlève le seul vêtement qui me reste et file sous la douche, l'eau chaude détend mes muscles et démêle ma tignasse brune. Je me savonne chaque centimètre carré de ma peau, et me rince rapidement.

Dans un nuage de vapeur, je sors de la cabine, et m'aperçois dans le miroir. C'est comme me redécouvrir, chaque traits de mon visage m'étaient inconnus. Ne m'attardant pas la dessus, j'enfile mes nouveaux-anciens habits et sort de la pièce.