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Au matin de cette nouvelle journée dans le monde shinobi, Hayato était anxieux. Aujourd’hui, pour la première fois, le village l’avait choisi pour effectuer une tâche de haute importance, une mission à haut risque qui nécessitait de talentueux ninjas, une mission de Rang A ! En tant que Chuunin, il devait obligatoirement être accompagné de ninja plus gradé pour effectuer de telles missions et généralement, on préférait envoyer une équipe plus nombreuse et dirigée par plusieurs Jonin. Seulement voilà, le village souffrait d’un cruel manque de main d’œuvre, alors qu’il vivait la période climatique la plus rude de l’année. Et les multiples vautours au dessus des villageois ne présageaient rien de bon. Prenant soin de vérifier une troisième fois l’ensemble de ses affaires, le marionnettiste se rendit à la Voie Illusionnée où il devait rencontrer son unique partenaire pour cette mission périlleuse.

Si on confiait cette mission de Rang A à deux ninjas, c’est que ce fameux partenaire devait vraiment être fort. Durant un instant, Hayato s’attendait à voir apparaitre Raikon, « cheveux d’argents », l’homme au tempérament excessif, mais qui avait bon fond. Il avait déjà vu la puissance de ce shinobi en action et espérait un jour devenir aussi... confiant que lui. Mais au final, l’homme qui se présenta comme étant son partenaire lui était totalement inconnu. Hayato se présenta poliment, mais les salutations ne s’éternisèrent pas d’avantage, avec les trois jours de voyage qui les attendaient, ils auraient tout le loisir de discuter sur la route. Trois jours, c’était long. Alors autant sympathiser en chemin pour rendre le calvaire plus supportable.

Leur mission les attendait à Kusa, Pays de l’herbe situé à trois jours de Suna. Là-bas, une certaine Habashi Anka avait sollicité l’aide du village caché des Sables pour une expédition punitive. En effet, d’après sa lettre, le pays autrefois paisible, était troublé par un groupe de barbares sévissant dans toute la région. Certes, Suna devait se sentir flatté d’avoir été choisi plutôt que d’autres villages plus proches comme Kumo ou Konoha, mais était-ce une raison pour accepter une demande venant d’aussi loin ? Pour Hayato, la réponse était claire…Mais comme il n’était pas seul, il préféra intérioriser sa souffrance et essaya de faire un peu de conversation.

- Alors, vous étiez au courant de la promotion sur les kunai à la forge des Kujira ? C’est une enseigne remarquable, ils ont un excellent forgeron !

Le duo vit le paysage changer drastiquement au cours de leur voyage. Mais Hayato avait beau avoir déjà réalisé des missions à l’extérieur du village, il ne pouvait s’empêcher de trouver qu’en dehors du Pays du vent, tous les Pays se ressemblaient. Hormis quelques différences de relief, on retrouvait à chaque fois les mêmes éléments : du vert, de l’herbe, des arbres… La verdure, qui les accueilli à la moitié du deuxième jour de voyage fit repenser le Chuunin à la mission. Il se demandait quelles étaient les raisons qui pouvaient pousser une habitante de Kusa à demander l’aide de Suna. Si elle était déterminée à faire appel à des shinobis, peu importe leur pays d’origine, pourquoi n’avait-elle pas choisi Kiri, ni même fait appel à des Nukenins ?

- Habashi Anka, ce nom me dit quelque chose… Est-ce qu’on dispose d’informations sur cette femme ?

Il était toujours bon de savoir à qui on avait affaire. Le point de rendez-vous marqué sur la carte jointe à la mission indiquait un énorme temple local. Une fois arrivé dans le pays, le duo ne tarda pas à repérer l’immense bâtisse grâce au relief relativement plat. Ils arrivèrent ainsi devant deux immenses portes présentants les armoiries d’un clan visiblement important. Il ne restait plus qu’à trouver le moyen d’entrer. Comment faire pour manifester sa présence, frapper ? Trouver une sonnette ? Hurler ? Dans tous les cas, les portes étaient tellement énormes et massives que toutes ces hypothèses semblaient dérisoires. Et puis il se voyait mal briser le silence de cette belle nuit étoilée…

Alors qu’il était sur le point de renoncer, une voix sur sa droite attira son attention. Via une porte de taille standard, encastrée dans l’énorme portail, une grande femme aux cheveux bleus venait de les inviter à entrer. Habashi Anka avait reconnu les Sunajins grâce au symbole de leur village et les guida à travers l’immense bâtiment, jusqu’à une petite salle confortablement aménagée, pour recevoir ses hôtes. Elle leur apporta rafraîchissements et encas, avant de se présenter et d’entamer la conversation. Troublé par la beauté de cette femme, Hayato avait un peu de mal à soutenir son regard et répondait généralement d’un air détaché en fixant le liquide brunâtre de sa tasse.

- Je n’ai pas eu de nouvelles de ma sœur depuis un petit moment, mais je sais de source sûre qu’elle se porte bien au Pays du Vent. Vous savez si elle compte revenir à Kusa ?

- Euh... En théorie, si votre soeur est bien une kunoichi de Suna, elle n’a pas vraiment le droit de quitter le village, en dehors des missions… répondit le Chuunin, en se tournant vers son partenaire pour s’assurer qu’il ne disait pas de bêtises.

- Ce n’est rien, oubliez ! Je sais qu’après ce long trajet, vous préféreriez aller passer le restant de cette nuit à ronfler dans vos chambres, mais j’aimerais que l’on s’attarde rapidement sur la mission… s’empressa-t-elle d’ajouter.

Hayato avait noté un détail intéressant concernant leur hôte, elle avait les yeux et les cheveux bleus, tout comme lui ! C’était un signe du destin, une rencontre improbable, peut-être le début d’une longue et belle histoire… Un grondement sourd accompagné de cris le sortit de ses rêveries. En voyant le visage d’Anka se déformer de la sorte, le marionnettiste comprit qu’il se passait quelque chose. Se redressant d’un bond, la jeune femme quitta précipitamment la pièce en pestant qu’ « ils » étaient revenus. Hayato se tourna vers son équipier d’un air interrogateur. Leur mission allait peut-être débuter plus tôt que prévu.

Alors comment en étais-je venu à envoyer un de mes edos tensei en mission et plus particulièrement, lui… C’était très simple, j’avais besoin de surveillé un peu plus mes hommes et celui-ci qui était un proche de Kurogane Akio devait l’être encore plus que les autres. Je sais vous vous dîtes sûrement que je pêche par manque de confiance. Je vous dirai dans ce cas que c’est justement ce manque de foi envers mes semblables qui m’avais maintenu en vie jusqu’à aujourd’hui sans aucun doute. J’avais donc décidé d’envoyé un Edo tensei pour cette tâche qui consistait à se rendre dans le pays de l’herbe, mais pas n’importe lequel puisqu’il s’agissait du Shodaime Kazekage lui-même. Bien entendu je n’étais pas si stupide je l’avais envoyé dans une tunique qui masquait son visage et ses vêtements afin d’être sûr qu’il ne puisse pas se faire reconnaître. De plus son chakra avait été modifié pour qu’il possède les mêmes facultés que mes autres petits serviteurs. J’avais bien entendu ôté son libre arbitre à ce tas de chair qui était donc maintenant un vulgaire pantin asservi. Chaque mot qui sortait de sa bouche était dicté selon mes propres pensées et avec un ton plus grave afin d’assurer la confidentialité de son identité. Pauvre petit Hayato qui ne soupçonnerait certainement jamais que son ancien professeur était juste sous ses yeux. J’en prendrai presque un malin plaisir ! Un tantinet sadique ? Moi ? Jamais ! A peine fûmes-nous partis que déjà le jeune homme adressa la parole à ma marionnette, je tournais légèrement la tête vers cet énergumène un peu trop enjoué pour moi. Je lui lançais simplement d’une voix plutôt blasée.

« Non je l’ignorais. »

En vérité je n’en avais plutôt rien à foutre, j’utilisais très rarement des Kunaï avec mes morts-vivants j’étais plus axé sur le ninjutsu et la multiplication d’affinité élémentaire afin de terrasser la cible adverse, enfin bon que voulez-vous je suppose que même si je le voulais je n’allais pas pouvoir couper avec un peu de discussions. Le tout était qu’il ne s’intéresse pas trop à mon apparence même si j’étais curieux de voir sa réaction concernant le fait que Kurogane Akio ait survécu à travers ce corps inerte. Trois jours passèrent avant notre arrivée au pays de l’herbe. Nous devions rencontrer une certaine Habashi Anko, selon les rapports de mes espions il s’agissait de la sœur du membre du Kakumeigun Zanshi. C’était une surprise qu’elle fasse appel à nos services. Peut-être attendait-elle que ce soit sa sœur qui vienne à la rescousse de son pays natal. Je l’aurai bien envoyée, seulement elle était déjà sur une mission à l’heure actuelle et je ne pouvais la rappeler et envoyer quelqu’un d’autres, cela ne se faisait pas pour les clients qui payaient nos services. Surtout que je suis sûr que ces derniers ne devaient pas être tristes lorsqu’ils voyaient débarquer une jeune femme plantureuse avec de belles mensurations. Notre rencontre avec l’ainée des Habashi ne tarda pas puisque elle se fut dès notre arrivée, cette jeune femme était très belle aussi, bien que je la trouvais personnellement moins attirante que la Sunajin… Enfin les goûts et les couleurs hein. On se contentera juste de dire que cette famille semble avoir de bons gênes au niveau du physique, cela devrait contenter tout le monde. Je n’avais pas répondu à la question de mon coéquipier lorsqu’il m’avait demandé des informations sur cette femme, je ne désirai vraiment pas qu’ils se disent que mes connaissances faisaient de moi quelqu’un d’important dans le village. Malheureusement notre interlocutrice vint elle-même sur le sujet, m’obligeant à dévoiler un peu de mes connaissances, cela me rendait perplexe pour la suite, mais bon, il semblerait que de toute manière je n’y couperai pas.

« Habashi Zanshi est une femme d’expérience et un atout majeur pour le village du sable. Elle s’épanouit dans sa nouvelle nation et si vous le désirez, je suis prêt à parier que le Kazekage acceptera de vous incorporez dans l’armée des sables. Après tout nous étions tous mercenaires autrefois ou même bandits du déserts pour certains. Je me nomme Kaio Kagenuro, jônin du village de Suna. Enchanté de faire votre connaissance. »

Oui mon nom était l’anagramme du véritable nom du Shodaime mais sur le moment je n’avais eu que cela comme idée. Toujours est-il que je m’étais un petit peu dévoilé et ce n’était pas réellement une bonne chose. Je devais mettre fin à la discussion pour continuer cela un autre jour, vu qu’elle avait proposé de nous reposer, j’allais saisir l’occasion.

« Nous ferons plus ample connaissances demain, reposons-nous. Il vaut mieux établir un plan à tête reposée. »

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- Et je suis Hayato ! Enchanté également ! s’était-il empressé de rajouter

Les présentations furent très brèves, Anka avait été appelée au portail du temple et le leader du duo Sunajin proposa de reporter le briefing sur la mission au lendemain. Hayato, ne put qu’approuver l’idée, le long trajet l’avait complètement vidé. Lorsque Kaio s’était présentée à la cliente, notre marionnettiste n’avait pu s’empêcher de penser que son nom était joli… Bref, ils allèrent chacun trouver le sommeil, dans les lits qu’on leur avait aménagé. Chambres à part, évidement… Après tout, l’endroit était tellement immense. Tout avait été soigneusement préparé pour rendre la nuit la plus agréable. Hayato en oublia presque le contexte et la raison de sa présence. Mais le rude réveil du lendemain, à l’aube le ramena à la réalité.

Et parlons-en de ce réveil à l’aube ! Le soleil ne s’était même pas encore pointé, pourtant les deux Sunajins allaient commencer à bosser. Réveillé par son hôte, Hayato s’était hisser hors de son lit pour littéralement se traîner jusqu’au salon où ils avaient discuté la veille. S’il n’avait pas eu une si grande envie de dormir, il aurait pris le temps d’admirer cette période de la journée qu’il ne vivait plus depuis plus d’un an. Les yeux mi-clos, il essaya tant bien que mal d’écouter les explications d’Habashi Anka. La belle aux yeux bleus expliqua au duo que la veille au soir, un émissaire était venu annoncer que le Clan Noda, actuellement en pleine campagne dans tout le pays, prévoyait éradiquer quiconque oserait se mettre au travers de leur route.

- Ce message prouve que nos adversaires sont sérieux. En temps normal, le clan Habashi se serait chargé de cela sans aucune aide extérieur…

- Avons-nous un plan ? On procède comment ? Vu notre nombre, je doute qu’une attaque de front soit la meilleure solution… déclara le chuunin en s’efforçant de masquer son bâillement et sa fatigue.

L’avantage avec la demeure des Habashi, c’était la relative plaine qui l’entourait. L’absence de relief important dans le paysage permettait de prévoir toute offensive. Cela en faisait un point très simple à défendre. Mais rester ici, caché à attendre l’ennemi n’était pas une bonne idée. D’autant plus que la cible des Noda était le pays tout entier ! Une autre solution, consisterait à se rendre directement à leur camp, situé près de la frontière nord avec Tsuchi no Kuni, en espérant y régler les problèmes, face à face. Cependant il serait naïf de penser que de simples paroles pourraient stopper ces Noda avident de terres et de puissance.

- Personnellement, je vois qu’une seule solution possible : leur tendre une embuscade. On les piège et on leur tombe dessus, façon shinobi…

Voilà, il avait proposé son plan. Bien sûr, pour pouvoir le mettre à exécution, il faudrait pouvoir piège l’itinéraire des troupes Noda, afin de pouvoir déterminer du meilleur endroit pour les piéger. Mais peut-être que les autres avaient de meilleures idées ? En attendant leur réponse, Hayato s’amusa à essayer de faire tourner sa tasse, sans en renverser le contenu, avec des fils de chakra qu’il avait affiné au maximum, pour les rendre invisibles à l’œil nu.

La soirée fut reposante c’est le cas de le dire puisque j’avais simplement mit l’edo tensei en stand-by. Il ne devait pas agir simplement rester coucher et puis pour une coquille vide ça ne devait pas être quelque chose de trop compliqué. Pour ma part j’étais dans ma chambre situé près de mon bureau dans le palais. Je m’interrogeais sur la manière dont le jeune Hayato prendrait le fait que son senseï soit en réalité une de mes invocations. Peut-être souhaiterait-il ma mort ? Je ne pouvais l’affirmé mais j’étais persuadé que cela serait marrant à voir. Toujours est-il que je devais m’endormir maintenant afin d’être d’attaque pour une nouvelle session de contrôle du corps dès demain matin.

A peine l’aube fut-elle levée que déjà je repris l’exercice en reprenant contrôle du corps de Kurogane Akio. Généralement je prenais Hijo pour partenaire en combat car justement je n’avais pas besoin d’obliger l’homme à la tête de citrouille à m’aider, il le faisait d’office, pour le shodaime, j’avais autant de chance qu’il me plante un couteau dans le dos que au contraire il me prête main-forte, c’était un peu du quitte ou double et je ne pouvais laisser de place à la chance dans ma profession, donc oui, ma plus puissante invocation était aussi celle qui me posait le plus de problèmes. Je déplaçais ce corps à travers la demeure des Habashi, je retrouvais Hayato et la maîtresse de maison déjà pleine d’énergie à cette heure si peu avancée, elle me rappelait vraiment beaucoup sa sœur avec ce tempérament si volontaire ! Je les laissais parler du plan afin de combattre des individus ayant pour but de prendre le pouvoir dans le pays. Je réfléchissais un instant puis soudain une idée me vins, j’expliquais cette dernière à tout le monde.

« Combattre tous les criminels et barbares qui ont envahis le pays prendraient des mois et demanderaient des ressources que nous n’avons pas. Combattre ceux voulant s’autoproclamer chef de la nation serait du même acabit. Ce que je propose c’est de réinstaurer un pouvoir décisionnel dans ce pays et pour cela je ne vois personne d’autres que vous madame Anka. L’idée est la suivante, on se débarrasse du plus gros bonnet actuel, on vous met en place en tant que dirigeante et vous déclarez à tout le monde que vous avez l’appui de Suna et que ce pays est sous la protection du sable, cela devrait calmer certaines ardeurs si cela vous convient j’enverrais un pigeon afin d’avertir le Kazekage de notre choix, étant une connaissance je suis sûr qu’il approuverait ce plan, qu’en penses-tu Hayato ? »

Ça avait au moins le mérite d’être ficelé, les bandits les plus stupides fuiront à la simple énonciation des forces du déserts, quant aux plus courageux, nous devrons dépêcher plus de troupes dans cette région voilà tout. En plus cette zone serait une magnifique tête de pont dans notre futur conflit avec le village caché de la feuille, cela nous permettrait d’envoyer nos forces à deux endroits à la fois mettant Masao Nikkou en difficulté. Oui, je voyais déjà loin en avance, mais être prévoyant était une qualité essentielle lorsque l’on dirige un village ninja. Je fixais Anka dans les yeux, enfin mon edo tensei, pas moi, puisque personnellement je me trouvais à des lieux d’ici. Je m’exclamais à nouveau afin de poser une question très simple.

« Dans la mesure où vous seriez d’accord tous les deux, quel clan serait le plus dangereux dans ce pays ? »

Noda fut la seule réponse qui me fut apporté, visiblement tout portait à croire que nous allions les avoir sur notre chemin, je fixais alors Hayato même si mon visage était toujours masqué puis je m’adressais à lui.

« Bien nous allons nous attaquer à leur base directement, le fait qu’ils soient en train de faire de la propagande un peu partout a sans doute dû amoindrir la défense dans leur quartier général. Ca risque d’être compliqué d’y entrer, mais n’oublions pas que nous sommes trois. »

Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un haut gradé, Kagenuro avait proposé un plan simple mais efficace, pour mener à bien cette mission. Il suffisait de couper la tête des Noda pour que le corps ne suive plus. Effectivement, ce genre de procédé était plus en accord avec la façon de faire des ninjas. Mais l’idée du Sunajin ne s’arrêtait pas là, il proposait également d’imposer le clan Habashi en tant que leader du pays en lui fournissant l’appui de Suna. Ainsi, ils feraient d’une pierre deux coups. Hayato était impressionné par cet homme qui avait su garder le sens des priorités, dans pareille situation.

- C’est une bonne idée ! Avec l’appui de Suna, on sera sur qu’aucun autre clan ne se lancera à la conquête du pays.

Ainsi serait mis en place une nouvelle stabilité. Mais pour que toutes ces idées deviennent des faits, il fallait à présent passer à l’action. Dirigé par la fille aux yeux bleus, le trio quitta la demeure familiale et progressa à travers l’immensité verdâtre composant le pays. D’ailleurs, contrairement à la plupart des autres nations, Kusa no Kuni ne dégoutait pas trop le marionnettiste. Cette vaste plaine verte, déformée çà-et-là par de légères collines, faisait penser à un océan d’herbe. A l’instar du désert de Kaze no Kuni, on y retrouvait la même sensation, de vide et de solitude. Définitivement, Hayato savait qu’il pourrait tout à fait vivre ici.

Alors qu’ils se mettaient en route, le Chuunin repensa aux paroles de son partenaire. Hormis la marche à suivre proposée pour la mission, ce dernier avait déclaré connaître le nouveau Kazekage. Depuis ce fameux jour où la mort d’Akio-senseï avait été annoncée, Hayato s’était lancé un jeu dont le but était de découvrir si Suna pouvait faire confiance à son nouveau dirigeant. Donc tous les moyens étaient bons pour en apprendre d’avantage sur ce mystérieux Ara… Nidaime.

- Alors vous connaissez le Kazekage ? J’imagine qu’avant d’avoir été promu, il devait déjà faire partie des haut-gradés du village… lui lança-t-il d’un air désintéressé

Il fallait qu’il ne se doute de rien. En cette période de trouble, il n’était pas prudent d’exposer à voix haute ce que l’on pensait tout bas. Hayato se limita donc à cette unique question, il préféra postposer son enquête personnelle pour se concentrer sur la mission. L’inconvénient majeur dans ce genre de relief plat était qu’en l’absence de grande colline ou d’obstacles, il était difficile de camoufler un bâtiment. Il suffisait d’observer l’horizon pour voir quelques rares bâtiments. Du coup, construire un village ninja dans un tel endroit serait impossible. A moins de posséder de solides fortifications. Mais la zone en vue, indiquée par Habashi Anka n’en possédait pas du tout. Cette dernière semblait pourtant sûre d’elle. Lisant l’interrogation sur le visage du jeune homme, elle s’adressa à lui , avec une pointe d’ironie.

- Nous ne les voyons pas, mais ils sont pourtant bien là, terrés au sous-sol, comme des rats.

Evidemment, vivre dans le sol, un excellent moyen pour ne pas se faire repérer. Efficace sur tout type de relief, c’était particulièrement pratique dans une immense plaine, où rien ne pouvait laisser présager qu’à cet endroit vivaient des centaines de personnes. A défaut de pouvoir creuser un tunnel, il ne leur restait plus qu’à trouver l’entrée.

Visiblement le jeune Hayato semblait être en accord avec mes paroles, il semblait appuyer mon idée. Quelque part je trouvais vexant son manque de contradiction. Je m’attendais par exemple qu’il me dise que l’on ne pouvait pas utiliser le nom de Suna pour ce genre de chose. Enfin bref, je suppose que je ne devais pas me trouver des excuses pour ne pas l’apprécier. Autant admettre les choses franchement, je n’aime pas spécialement ce ninja surtout parce que je sais que s’il découvrait que j’étais l’assassin de Kurogane Akio il essaierait sans doute de me faire la peau de manière propre et nette. Une fois en chemin pour le repère du clan Noda, voilà que le jeune homme se tourne vers moi pour me demander des informations sur le Kazekage, c’est-à-dire moi-même caché derrière l’Edo tensei. Je fixe le jeune homme avant de répondre.

« Araakoa Aare est un ninja qui a rejoint le village au moment de sa création comme beaucoup d’autres. Il se faisait discret mais restait très doué dans son domaine. La réputation ne l’intéressait pas tout ce qu’il souhaitait c’était de découvrir les secret qui abritent notre monde. Son pouvoir réside dans la nécromancie, un art qui à l’inverse de la médecine permet de détruire le corps. C’est un homme doué dans le ninjutsu et encore plus dans le langage, c’est enfaîte sa plus grande force. »

Je venais de me décrire en quelques mots. Cela ne me dérangeais pas de donner des indications sur mes pouvoirs à un type qui pouvait possiblement vouloir me tuer dans l’avenir, à vrai dire j’étais plutôt intéressé par le fait de savoir jusqu’où il était en mesure d’arriver. C’était cette pensée qui m’obnubilait quand je pensais à ce jeune homme. A vrai dire durant cette mission, j’avais même pensé à ôter le voile sur cet edo tensei afin qu’il comprenne la totalité de l’histoire, lui qui avait participé à la mission pour récupérer les restes de celui qui se trouvait maintenant en chair à ses côtés. Ce serait plutôt intéressant d’étudier sa réaction. Enfin bon pour le moment je devais m’occuper de ces brigands.

A peine fûmes-nous arrivé à la dîtes zone que la demoiselle de la famille Habashi nous expliqua que ces idiots se terraient sous terre comme des taupes, ça allait être pour le moins compliqués de les faire sortir et même si nous trouvions l’entrée je ne me voyais pas de les affronter en intérieur. Ces gars devaient certainement avoir un ninja voir plus parmi leurs rangs et pour peu que celui-ci utilise le Doton, il serait en mesure de nous ensevelir vivant. Je réfléchissais un instant puis je me disais que finalement il s’agissait de la meilleure option qui s’offrait à moi. Je craquais mes doigts avant d’inspirer un grand coup, j’allais tirer plusieurs lasers raïton d’affilé dans un même point afin de percer le sol. L’électricité étant supérieure à la terre dans l’arbre des affinités, deux ou trois devraient suffirent. J’expulsais de grands rayons électriques depuis ma gorge. Finalement au bout de trois tirs répétés je parvenais à créer une brèche dans leur base, nous n’avions plus qu’à attendre que les taupes viennent à la lumière du soleil. Je reculais pour plus de prudence suivit de mes compagnons. J’attendais patiemment une dizaine de minutes et voilà que deux individus sortirent de ce trou. Ils se présentèrent.

« Nous sommes les jumeaux du clan Noda, Risk et Rask, notre venue annonce votre fin. »
« Votre clan souille la mémoire de mes ancêtre, cette plaine sera votre tombeau ! »

Voilà qu’Habashi Anka s’était exclamée avant moi, cela ne me dérangeais pas en un sens, je n’aimais pas spécialement dialoguer avec ce genre de sous-êtres, surtout que j’étais convaincu qu’une bande de paraplégiques en fauteuil seraient moins manchot que ces deux-là au combats. Enfin je disais cela surtout à cause de leur gueule de rat mort et de leur manque d’allure flagrant. D’ailleurs je venais à me demander comment ce genre d’atrocité pouvait parvenir à survivre. J’sais pas moi si j’avais été leurs parents, j’les aurais tué par amour, juste pour ne pas les laisser vivres avec des têtes aussi hideuses. Je me mettais en garde tout comme mes deux partenaires.

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Etonnement, Kaio semblait bien connaître le Nidaime. Sa description de celui-ci ne se limitait pas seulement à son physique ou à un trait de caractère, il décrivit Aare comme un ninja avide de savoir, maitrisant les secrets de la nécromancie. Selon ses dires, l’homme était habile tant en discussion qu’en ninjutsu et était doué dans son domaine. Kagenuro ne tarissait pas d’éloge à l’égard de l’actuel dirigeant du village, mais le marionnettiste voyait les choses autrement. Selon lui, cette réponse devait être analysée et interprétée différemment. Depuis l’avènement de ce nouveau Kage, Hayato n’avait pas encore pu déterminer si celui-ci était digne de confiance ou non, petit test qu’il se complaisait à effectuer pour chacun de ses supérieurs.

Le jeune savait qu’il avait tout intérêt à garder ses précieuses informations, il comptait bien les mettre en corrélation avec les autres données concernant le Shodaime. Cette réponse, simple en apparence, était une nouvelle pièce du puzzle. Est-ce que Suna se porterait mieux si tous les morceaux se collaient un jour ? On pouvait fortement en douter, car toute vérité n’était pas forcément bonne à dire. En tout cas, il savait à présent à quoi il allait passer son week-end, lorsqu’il quitterait ce pays. Pour l’instant, place à l’action !

Démontrant tout son savoir-faire, Kaio força ces pleutres de Noda à sortir de leur trou, en les bombardant de laser Raiton. Cette terrible affinité était un choix judicieux, dans la mesure où ces personnes utilisaient un manieur du Doton pour pouvoir se terrer efficacement sous terre. Et la réponse ne fit pas longue à venir. Voulant en finir au plus vite avec ces gêneurs, le clan envoya à la surface leurs deux meilleurs atouts. Une sorte de duo de brutes épaisses, qui n’avaient pas l’air d’être de grands génies, même si dans ce monde, les apparences pouvaient être trompeuses. Répondant du tac-o-tac à leur présentation, la belle aux yeux bleus manifesta clairement son envie d’en finir avec eux, mais Hayato comptait bien ouvrir le bal, histoire d’en mettre pleins les yeux à ses partenaires.

Avec vitesse, il invoqua ses deux marionnettes de prédilection : Akagami, la plus rapide des deux et Kuroru, certainement le plus destructeur. Se tenant sur ses quatre membres, ce dernier avait une allure de reptile qui collait bien avec le contexte. Le vent qui soufflait sur la plaine faisait onduler les draps sombres qu’ils portaient. Profitant de l’effet de surprise, Hayato remua ses doigts avec vigueur et sa première marionnettiste tendit ses mains vers les deux colosses, avant de leur projeter une salve de plusieurs senbon. Devinant que ses adversaires n’allaient probablement pas s’inquiéter d’une attaque en apparence si faible, le marionnettiste envoya alors son second pantin, le reptile, qui se mordit la queue pour former une roue parfaite. La marionnette déploya alors tout le long d’échine, diverses lames avant de tourner à haute fréquence. Manipulant le disque tranchant comme s’il s’agissait d’un Yoyo, le jeune homme l’envoya sur la droite du dénommé Risk.

- Je m’occupe de celui-là !

Voyant cette double attaque arriver, le Noda concerné décida de parer les senbon avec son bras, avant de se tourner pour bloquer la roue mortelle. Saisissant cette dernière avec ses deux mains, sur les côtés, il tenta de freiner sa rotation pour éviter de se faire trancher. Ayant anticipé que l’autre frère tenterait de s’en prendre directement au marionnettiste, Kagenuro s’était rapidement dirigé devant lui. Avalant tout d’abord une étrange pilule, il bloqua le puissant coup de poing de Rask sans aucun souci, avant d’électrocuter ce dernier au moyen d’un puissant jutsu Raiton, qu’il utilisait à présent pour la quatrième fois aujourd’hui. Il avait défait l’un des jumeaux en quelques secondes seulement. Mais de son côté, Hayato n’avait pas à rougir non plus. Le poison des senbons enfoncés dans l’avant-bras de Risk avait fini par produire son effet, le malheureux jumeau éprouvait dès lors pas mal de difficulté à repousser la roue tranchante. Sentant ses forces l’abandonner, il ne put empêcher l’inévitable et lâcha prise. Ce véritable « disque tranchant lui découpa tout le torse, ainsi que son épaule et il s’écroula au sol.

- Le spectacle est terminé. chuchota-t-il

De son côté, Anka n’avait pas chômé non plus. Telle une véritable kunoichi, elle s’était faufilée vers ce fameux trou caché, d’où avaient surgis les deux frangins, avant de neutraliser l’ensemble des hommes qui observaient le combat, prêt à venir en renfort, si l’affrontement tournait au désavantage des Noda. Au final, le trio avait dominé le clan. Témoin de toute la scène, le chef Noda ne put que reconnaitre la supériorité des Habashi et de leur allié de taille : le village caché du sable. Il n’y avait pas eu besoin de rencontre ou de discussion, dans sa tête, il était arrivé à cette conclusion, seul et commençait déjà à réfléchir à un plan pour que les nouveaux maîtres de Kusa no Kuni l’aient à la bonne. Le reste était à présent dans les mains d’Anka. La mission se termina donc sur une Habashi ravie, un Kaio tout aussi « effacé » qu’à son début et un Hayato en proie au doute…