Le terroriste sortit de la maison miteuse et remonta le long de la petite ruelle, sans s’apercevoir qu'une ombre le suivait de près. Elle ne le quittait pas d'une semelle et virevoltait de cachette en cachette sans émettre le moindre bruit. Seuls les mouvements d'air qu'elle générait en se déplaçant pouvait la trahir; mais de toute évidence le malfrat était trop concentré sur son objectif pour se rendre compte de quoi que ce soit. Il marmonnait quelques prières et agitait les mains dans un simulacre de signes religieux. Enfin, au bout d'un petit quart d'heure de marche et de cache-cache, il arriva dans une des artères principales de la ville. Kiri s'éveillait tout juste et la circulation produisait un brouhaha constant. Grincement de chariot et bruits de pas se mélangeaient pour former un concerto étrange. Les marchands installaient leurs étals et s'échauffaient la voix en alpaguant les passants, vantant la qualité de leurs produits et dénigrant celle de leur voisin proche. L'on aurait pu se croire dans un souk. Les bruits de la vie... Commet peut-on chercher à assassiner ses proches, ses voisins ? Il faut vraiment être fou...

L'homme tentait tant bien que mal de se fondre dans la foule du petit matin. Il remit la capuche sur sa tête pour masquer son visage et remonta la rue d'un pas rapide et décidé. Son ample veste bleu foncée flottait le long de son corps et cachait sa silhouette de gringalet. On aurait pu le prendre pour un citoyen comme un autre. Mais les citoyens se baladent-ils avec une ceinture d'explosif autour de la taille ? Généralement non. Le terroriste se figea soudainement, prit une grande inspiration et défit d'une main maladroite les boutons de son manteau. Il était temps d'intervenir. Je me mis en marche et fondit la foule, bousculant sans moindre scrupule les gens qui se trouvaient devant moi. Aucun d'eux ne protesta, bien au contraire, une moue de terreur respectueuse emplissait leurs yeux à la vue de mon masque blanc strié de rouge. Le masque des unités spéciales de Kiri. Ma proie ne me vit pas, trop occupé à défaire son manteau. Sa lenteur et sa peur m'avantageait nettement. Une fois que je fus à située quelques mètres d'elle, elle leva les yeux vers moi et me dévisagea avec horreur. Trop tard. L'un de mes esprits apparut à ses côtés, lui saisit les mains et planta ses crocs dans sa gorge. Une gerbe de sang gicla et aspergea la dame non loin. Désolée ma vieille mais il vaut mieux une tâche plutôt qu'une explosion non ? Le terroriste tenta de se dégager d'un brusque mouvement de rein mais n'arriva qu'à enfoncer plus profondément les dents pointues dans sa chair. Enfin il s’effondra, exsangue. Des ninjas jaillirent alors de toute part et se saisirent de son corps. En quelques secondes, la scène venait d'être effacée. Rien ne venait de se passer... Le quotidien pouvait bien reprendre le pas ~



Le temps passait décidément trop vite. Je dus courir pour me rendre au terrain d'entraînement et ne pas arriver en retard. Je prit quelques secondes pour éponger la sueur qui coulait le long de mon front et me recoiffer. Je ne savais pas encore à quoi pouvait bien ressembler mon élève mais j’espérais que mon apparence ne le désappointerai pas trop. La matinée avait été rude, je me doutais donc que je devais ressembler à une fille tout juste sortie du lit et pleine de cernes. Bref il était ou ce genin ?