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 Taupe ou tard. [Rp Kuchiyose]

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Kaguya Inochi
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Message(#) Sujet: Taupe ou tard. [Rp Kuchiyose] Taupe ou tard. [Rp Kuchiyose] EmptyMar 20 Mar 2012 - 16:17

Taupe










Les Déesses ont choisi, parmi toutes les espèces vivantes, les Humains. Ces êtres sont les plus grands, les plus aptes à percevoir la Route Lunaire et toute son étendue. L'élu est, et restera, l'être le plus proche de sa Beauté Céleste. Il est à lui seule la représentation de la confiance tout entière d'Haoyokami en la supériorité humaine. Croire le contraire serait une atteinte envers les textes sacrés. L'affront possède un nom : L'hérésie. Elle sera jugée tel un Mal pour la Foi. Ofukami déversera son Sang dans le fleuve du Dieu Cornu.

La Folie des Hérétiques, Natsukeru Ginou




Désert. A ce seul mot correspondait toutes les sensations qu'on y ressentait. Chaleur. La peau brûlait sous les rayons ardents de l'astre roi. On n'osait pas enlever ses vêtements en sachant ce que l'on risquait, bien que l'on y étouffait. Soif. Notre corps rejetait en masse des quantités bœufs d'humidité quoi qu'on y fasse, compensant seulement en rationnant sa calebasse. Le palet asséché on illusionnait des palais orientaux pour nous sortir de ce fourneau. Désespoir. Rien, il n'y avait rien à l'horizon que le sable blanc, mû par les vents lourds dans un ballet de dunes. A chaque respiration on perdait en conviction de s'en sortir.
Dans cet univers progressait un homme. Le pas lourd. Grimpant, dévalant les Dunes. Du sable coulait sous ses pas, accroissant la difficulté. Capuchon sur le visage, il regardait droit devant lui. Ne pas s'arrêter. Ne pas dévier de sa trajectoire. Voilà les conseils qu'on avait pu lui donner avant d'oser pénétrer dans ce désert. Affrontant à contre-courant le sirocco, il absorbait de plein fouet les exhalaisons cannelleuses du sable. Il toussait, non habitué, depuis plusieurs jours. Dans sa barbe dorée avait emménagé des grains de sables.
Déposé à quelques lieues de la bordure extérieure par un engin volant, il avait perdu la notion du temps. Ce n'était pas un principe nécessaire à la survit du désert. Ses accompagnateurs l'avaient prévenu. Le désert est dangereux. Seul les plus valeureux y survive. Ils avaient même ajouté qu'aller contre lui était une grave erreurs et qu'il lui en couterait la vie. Nai n'avait rien à craindre. La boule lumineuse descendait rapidement sous la surface et bientôt sa Reine l'accompagnerait. Je suis sur tes traces grand-oncles.


J'ai eu vent de formes représentants la Déesse dans le désert. Je crois que je pourrais enfin démontrer ma théorie et clouer le bec à Ginou. Dans mes autres notes j'ai référencé tous les témoignages que j'ai obtenus lors de mes voyages. Il me semble clair maintenant que nous, humains, ne sommes pas les premiers à avoir hérité des paroles divines. Cependant, Ginou est borné. Il croit fermement les écrits anciens et est devenu ces dernières années plus qu'obtus. J'espère un jour pouvoir lui ouvrir les yeux. Après tout, c'est mon petit frère.


La bibliothécaire attendait patiemment un signe. Nai lui avait demandé de lui lire toutes les notes de son grand-oncle, retrouvées dans une fausse quatrième page d'un des tomes en sa possession. Ce fut long et fastidieux, mais le résultat était là. Son grand-père n'avait pas été aussi bon qu'il avait pu le penser. Dans une note précédente, Joban, de son prénom, se méfiait de son frère. Celui-ci avait manifesté des gestes de colères envers lui. Proférant des menaces par la voix de la Déesse il lui destinait l'écartèlement. L'étroitesse d'esprit de son grand-père lui était parvenu avec une telle force que ce n'était plus une claque pour Nai. Un véritable effondrement.
Ce grand-oncle lui avait jusqu'à présent été totalement inconnu. Totalement effacé du cours de l'Histoire, il aura fallu une maladresse de sa part pour en apprendre l'existence. Sa famille recelait des secrets, trop de secrets. Cependant, avant de se mettre en quête d'une nouvelle révélation, l'aveugle tentait de dénouer celui-ci. L'humain, d'après Joban, ne serait pas l'unique espèce à avoir obtenu l'Enseignement Supérieur. C'était une idée tout à fait nouvelle et elle remettait en cause un grand nombre de précepte visant le droit de l'humain sur les espèces inférieures. Nai était peut-être dans l'erreur depuis le départ.
Et puisqu'il s'agissait d'une remise en question de sa foi, ces derniers faits devenaient prioritaires.
C'est la raison pour laquelle il s'était retrouvé deux jours plus tard dans le bureau du Mizukage quémandant une permission spéciale d'absence. Son nez le démangeait pendant qu'il attendait la réponse. Il visualisait très bien une tasse de café brûlant fraîchement apporté sur le bureau. La caféine n'avait jamais rien apporté à Nai et il s'efforçait toujours de s'en tenir éloigné. Couplé à la désagréable odeur fut la poussière dégagée par les documents administratifs, les rapports de missions.
Débordé, voilà ce qui définissait le mieux l'activité du Mizukage. Il n'avait sans doute pas assez de temps à consacrer à Nai. Par ce fait il le congédia rapidement en acceptant sa demande. Cela fut rapide et Nai n'en fut que plus agréablement surpris. Quelques conditions furent cependant posées. Le Shinobi ne devait pas partir plus de cinq mois où il serait considéré comme Déserteur et pourchassé pour trahison. Le Shinobi devait à son retour effectué un rapport détaillé de ses agissements afin que nul contentieux ne subvienne.

Peut-être avait-il dépassé la date imposée. Les journées, les nuits se succédaient jusqu'à ce qu'il ne sache plus où il en était. Ce n'était pas possible de trouver leur trace. Rien. Il n'y avait rien. Ce désert allait en finir avec lui avant qu'il n'ait résolu ce qu'il considère comme le plus gros problème auquel il avait pu être confronté. Sa religion était presque tout entière chancelante et c'est le désert qui allait le vaincre. Ginou, Joban. Quel pouvait donc être votre relation ? Y avait-il encore des choses cachées dans les notes qu'il avait sautés ?
Nai trouva un rocher sous lequel s'abriter afin de passer la Nuit. Chacune d'entre elle était longue et il tentait à chaque fois de trouver un abri suffisamment frais pour respirer. La roche, bien qu'à l'ombre, était chaude. Tout comme le sable. La nuit il dégageait autant de chaleur que durant la journée. Ses pieds avaient chaud, ils étaient brûlants. Pourtant, il était muni, première fois depuis plus de quinze, de chaussures adaptées au Désert. Fournies par ses accompagnateurs, il les sentait déjà usée par la marche.
Adossé contre une paroi, il déposa son nodachi à sa gauche, mis de son sac en bandoulière en soie sur ses genoux et sorti des feuilles neuves. Passant les doigts sur celles-ci, il se mit à lire. Traduites en braille par les collègues de la bibliothécaire, les notes de Joban l'intéressait énormément. Ils avaient mis un bon mois à toutes les traduire, mais au final cela aidait considérablement le vieillard. Maintenant il pouvait, même sous un rocher, lire.

Une perturbation. Une onde parvint jusqu'à la pointe de ses orteils. Quelque chose était autour de lui. Peut-être de la nourriture. Cela plairait à Nai qui n'avait maintenant plus que trois barres aux céréales. Sortant de sa poche un petit canif rouillé, il se déplaçait maintenant à quatre pattes hors de sa cachette pour surprendre la bestiole. C'était un repas protéine qui l'attendait et il n'allait pas le laisser s'échapper.
Tandis qu'il se stoppait pour suivre difficilement le mouvement de la bestiole sous le sable, une autre vibration parvint à lui. plus importante, plus rapide. Un animal beaucoup plus gros approchait de lui, à une vitesse vertigineuse. Il fit un pas en arrière tandis que la bestiole fit un bond vers lui. La douce vibration disparue instantanément. Avalée. Voilà le carnassier que fuyait cette proie. Il recula encore un peu tandis que la vibration semblait ne plus bouger. Que faisait-elle ? Il ne pouvait le savoir et cela le troublait.
Il reculait encore, trébucha sur son épée qui déchaîna un bruit métallique intense dans ce silence mortel. Un geste de l'animal. Nai mordit sa inférieure et empoigna Hen'keirai. Déesse, protège ton élu ! Son bras gauche se raidit, jamais encore il n'avait été aussi faible. Cette recherche de la vérité dans un désert vide l'avait amené à baisser sa garde, le comble pour un shinobi. Il pouvait mourir maintenant, il saurait pourquoi. Faible. Faible. Faible.










Lors de mon voyage dans les Nord-Ouest j'ai fais une découverte tout à fait stupéfiante. Elle m'a confirmé les traces d'une passation du pouvoir de l'élu. C'était un site très inspirant pour un archéologue comme moi. Parfaitement conservé, il s'agit d'un temple profondément ancré dans la terre. Malheureusement, malgré tous mes efforts je n'ai pas pu pénétrer très loin. Je suis certains qu'il recèle des secrets sur nôtres histoires beaucoup plus importants que n'importe quelle querelles fraternelles. Je n'ose pas en parler à Ginou, il pourrait très bien le faire exploser afin qu'aucune preuve ne subsiste. Il est persuadé d'avoir raison, mais les faits sont là. Une autre espèce était là avant nous. Persuadé comme je le suis, je m'en vais les rechercher.

Note de Natsukeru Joban




‒ Es-tu l'élu ?
Nai laissa éclaté sa stupéfaction. Elle répéta : « Es-tu l'élu ? » Il avait bien entendu. L'animal parlait. Il parlait ! Jamais un animal ne lui avait parlé. Comment réagir ? Que dire ? Que faire ? Il était tétanisé.
‒ Tu portes l'épée de l'élu. L'as-tu volée ?
‒ N...Non. Il ouvrit légèrement la bouche. Parler lui était très difficile. Je. Je suis ... l’Élu de la Déesse Lunaire.
Une nouvelle vibration. Elle s'approchait. La tuer ? Se livrer à un mécanisme de défense humain face à la peur ? Non ! Nai ! Reprends-toi !

Il mit alors en pratique la respiration profonde. Son esprit divagua quelques instants.
Au bord d'une plage. La mer, agitée, se jetait violemment jusqu'à ses pieds. Chacun des cycle de respiration suivait son mouvement. Au fur et à mesure, la mer s'apaisait. Elle n'avait qu'une seule désir : devenir lac. Alors la mousse se faisait moins présente, alors les vagues diminuaient d'intensités jusqu'à n'être plus qu'une étendue d'eau miroitante, claire comme de l'eau de roche.
‒ Tu es initié à l'art des anciens. Tu es l'élu. Tu dois rencontrer Bosu.
Son calme était revenu, il ne voyait plus la forme comme une menace. Elle lui pria de le suivre. Il faisait nuit, c'était l'heure parfaite pour marcher. Nai, lui, était fatigué. Il venait de marcher toute la journée. Rien qu'à l'idée de ne pas fermer les yeux ne serais-ce qu'un quart d'heure l'épuisa. Sa force mentale était venu jusqu'au bout. Seulement, une chose incroyable se passait et il était plus curieux qu'un rhinocéros. Ne serait-ce que pour rencontrer ce fameux Bosu. Après tout, il avait fait un long chemin pour découvrir le fin mot de l'histoire et qu'avait-il devant lui ? Un animal parlant qui connaissait l'existence de l'épée des dieux et de son élu ! Oui, Joban, je les ai trouvés !

Ce ne fut pas le cas pour le temple. Le dévot avait suivis les explications notées soigneusement par son grand-oncle et était arrivé à l'emplacement pile où il était supposé se trouver. Bien sûr, aveugle comme il était, il n'était pas réellement sûr. Cependant, ses sentiments ne le trahissaient. Il avait été guidé par la mémoire de son ancêtre et du Dieu Cornu. Le sol avait été éclaté et en touchant avec plus d'intensité le sol où reposait le temple, il fut troublé. Comme si l'espace était à jamais en communion avec une onde spéciale. Nai avait ressenti quelque chose d'indescriptible. Un mélange entre un frisson et une foi aveuglante d'être là où il devait être.
Cette expérience lui donna une vision nouvelle sur son rôle. Il n'était pas ici pour reprendre la foi de la déesse. Il n'était pas là pour détruire toute hérésie. Non, il lui fallait absolument retrouver l'espèce non humaine qui eut un jour possession de son sabre, Hen'keirai. Cette fameuse nuit, il avait accompli cela. Un nouveau pas de franchi pour l’Élu. Un nouveau pas pour sa foi. Il allait découvrir son destin, ce pourquoi il fut un jour désigné par la Beauté Céleste Élu.

Où allait-il ? Il n'en savait strictement. Une confiance ultime dans son guide lui permit d'atteindre rapidement une dune spéciale.
Deux coups sur la Dune et il entendit le sable crisser jusqu'à ses pieds. La masse expliqua qu'il s'agissait d'une entrée tertiaire et utilisée seulement lors de grosses tempêtes. C'était d'ailleurs la plus grosse qu'ils avaient actuellement. Les autres furent attaquées par de brûlante tempête du désert profond et la reconstruction était en cours. De plus vu sa taille il lui faudrait se recroqueviller. Il est vrai que plus il passait du temps avec cet animal et plus il estimait sa taille, peut-être une dizaine centimètre. Pas plus. Ce devait être un géant à ses yeux.
Nai suivit le mouvement et rentra dans ce tunnel et progressa. Ses genoux et coudes lui brûlaient au contact du sable, mais il ne se plaignait pas. Il n'était plus à une égratignure près. Ce fut un long chemin, l'animal ne parlait pas, Nai en profita pour se remémorer l'un des enseignements des tomes de propre grand-père, celui-là même qui ne croyait pas tout cela possible. Cette règle disait :
Tout ce qui n'est pas conforme aux textes sacrés est erroné. La parole divine est seule et unique vérité possible. La Déesse ne saurait mentir. Elle est sincérité pure et parfaite.
Jusqu'alors Nai s'en était fait une maxime. Maximisant les preuves elle ancrait son corps tout entier. La religion était celle que son grand-père appris. Seulement c'était en grande partie la même que ce grand-oncle Joban et en vivant cette aventure, Nai repartait de zéro. Il se devait de poursuivre. Le retour n'était pas permit. Le retour qui à force d'avancer, devenait plus épuisant que la poursuite. Le bout arrivait, il le sentait. Il y avait des vibrations, des ondes spéciales en face de lui. De l'activité animal. Elle se faisait tout autour de lui.
Peut-être délirait-il ! L'air commençait à manquer sous cette couche de sable qu'il n'arriverait pas à estimer. Sa gorge continuait de le piquer un peu, ses membres lui faisaient atrocement souffrir. A quand le bout du tunnel se disait-il.
‒ Encore un effort, la sortie n'est qu'à une lieue de là.
Il pouffa de surprise. Avait-elle suivis ses pensées ? Pourtant il ne l'avait pas dit, ni même murmurer. Tout cela devenait trop étrange, trop obscur pour Nai qui suffoquait.

Un dernier craquement, une dernière inspiration. Le voilà arrivé sur un sol plus frais, plus stable. Ce n'était plus du sable, mais bien de la terre. A quel profondeur se trouvait-il maintenant ? L'air était pur et sain. Il y avait quelque chose qu'il n'expliquait pas. Un désert recouvrait un trésor. L'or devait être conservé depuis des ères. Une légère brise caressa sa joue. Même ici le vent circulait. Impressionnant. L'odeur de cannelle était en revanche beaucoup plus forte qu'à la surface et il ne s'y habituait toujours pas.
‒ Bosu est dans la galerie inférieure, ne bouge pas !
L'animal tapa à deux coups sur le sol, la terre se déroba sous les pieds du shinobi qui se laissa faire. Il atterrit sur un tas de sable chaud qui lui permit de se relever assez rapidement.
‒ Es-tu l'élu ?
Encore cette question. Elle provenait d'une voix grave et écorchée à plusieurs mètres de lui. Il fit quelques pas en sa direction et inclina la tête en signe d'acquiescement. "Es-tu l'élu ?" Surpris, Nai releva la tête vers cet animal.
‒ Oui, ajouta-t-il discrètement.
‒ Tu ... tu n'es pas l'élu ! Tu ...
Il entendit un rugissement très aiguë provenant de la bête. De la rage.
‒ Tu es Ginou !
Nai fit un demi-pas en arrière en se demandant ce qu'il se passait.
‒ Je t'avais dit de ne jamais remettre les pieds ici, et tu oses !
C'est alors que du mouvement s'effectua autour de lui. La masse bougea, fonçant sur lui tel un inarrêtable. A l'instant suivant, son guide se mit sur la route du boulet.
‒ Bosu ! Calmez-vous, il... il possède l'épée !
Arrêt net, plus aucun mouvement, plus aucun bruit, l'instant décisif.

Vois-tu jeune Nai, j'ai remarqué quelque chose d'intéressant sur cette Lune que tu regardes sans faiblir. Elle a des effets sur toute chose sur cette planète. La mer, évidemment, mais également les espèces. J'ai pu observer des changements de comportements chez des humains en fonction des étapes de la Lune. C'était plutôt une coïncidence jusqu'à ce que je découvre que chez certaines espèces animales, la Lune rythme la vie ! Alors oui, jeune Nai, la semaine prochaine nous irons en forêt pour observer ces espèces. Je t'en donne quelques unes. Les grands ducs hululent plus fort lorsqu'elle a disparu. Les Renards ne mangent plus les semaines de croissance lunaire et se font un buffet lorsque la lune est à son apogée. Étrange n'est-ce pas ? Alors attend jeudi et tu trouveras cela commun. Crois-moi.


Ce fut une exploration des plus perturbantes. Il en appris beaucoup avec Kuteki-senseï et avait fini des années plus tard par oublier. Cependant ces dernières semaines il avait retrouvé des souvenirs jusqu'à cet instant compléter le puzzle. L'espèce la plus étrange suivait un calendrier plutôt particulier, celui de la Lune. Pour un enfant non initié c'était plus qu'étrange et la raison de l'oubli futur était qu'une fois initié tout semblait naturellement tourner autour de la Grande Déesse. Le Dieu Cornu n'était qu'une figure égyptien à ses côtés.
Chaque pleine lune, ils sortaient la tête du sol et dirigeaient leur nez vers elle pour la saluer. Lorsqu'elle n'était plus, on ne les voyait plus, plus une trace à la surface, pas même une infime cheminée. Étrange que cela, étrange d'être aussi proche de la déesse. Les événements récents l'ont fait réfléchir. Et s'il venait de tomber nez à nez avec les précédents adorateurs de Haoyakami ? Ce devenait plus qu'une hypothèse dans son corps. Chaque fibre criait à la certitude. Chacune d'entre elles le forcèrent à prendre une décision, la décision.

‒ Bosu-sama est-elle une Taupe ? Éclatement de rire après ce silence.
Un rire aigu, un rire de hyène.
‒ Il me semble que cela est visible, Hito !
‒ Pas pour moi, je suis aveugle.
Il se sentait obligé d'expliquer les raisons de sa cécité face à son interlocutrice. « Jugement Divin. » Comme si cela allait de soit, elle lui soupira.
‒ Accepte Trois Fois Ton Don.
Nai inclina la tête.
‒ Sache que c'est notre cas également. La cécité nous habite et ce depuis le transfert.
Nai croyait comprendre, mais il la laissa continuer. Elle connaissait le sujet mieux que lui.
‒ Nous avons déçu l'amant de la Déesse qui nous a puni. Kakumakukami s'est plaint que nous baffions son sol. Le Dieu Cornu, sans aucun doute. Depuis nous nous terrons, enfouissant nos pêchés. Ô élu, peut-être es-tu Sumanaidenrei ?
‒ « Le messager du pardon » ? Je ne ...
Il commença à vaciller. Sa tête tournait. Sans doute avait-il poussé trop loin ses limites. Elle devait avoir remarqué son évanouissement proche, sa voix faiblissait.
‒ Nous continuerons à ton réveil..."

***

‒ Son pouls s'accélère, il se réveille. Élu, allez-vous bien ?
Nai inclina la tête en signe de bonne santé, mais aussitôt une douleur le crispa. Situé sur sa cicatrice, ses croûtes s'agitaient. Que se passait-il ! C'était atroce et il se leva brusquement pour mettre les mains. Une masse grimpa sur ses genoux. Deux pattes les écartèrent.
‒ N'y toucher pas. C'est un soin procuré par Amenbo.
‒ Me soigner ? Me soigner de quoi ?
‒ Si vous êtes l'élu. Vous, vous pouvez être soigné.

Il ne comprenait absolument rien. Il le fit savoir, mais on lui rétorqua que tout lui serait révélé en temps voulu. Quelles idées avaient ces taupes ! La masse descendit et donna quelques ordres, sans doute à d'autres taupes postées là. Mais que pouvaient-elles bien faire ? Nai avait tant de question en tête qu'il en oubliait presque la douleur dans ces orbites. Plus tard, il s'était retrouvé devant MoguraBosu, ayant appris que son sommeil eut duré trois jours, il fallait reprendre la conversation et elle décida de lui conter une histoire.

Nous étions un peuple prospère. La déesse nous avait accordé protection et puissance. Sur la planète, peu d'animaux nous surpassaient. Les humains n'étaient encore que des singes et des ennemis voraces furent avalés par une sœur brûlante d'Ofukami. Nous n'étions pas aussi petit. Je dois être l'une des dernières Mogura de cette époque, si lointaine maintenant. Nous n'étions pas aussi faible. Chacun possédait les yeux divins. Comme la Déesse fut capricieuse. Ofukami nous croyait proche de Kakumakukami puisque nous sommes depuis toujours des fouisseurs. Pour une raison amoureuse, elle nous jugea inapte à répandre ses mérites et fit en sorte que les hommes évoluent. Le transfert fut violent.
Un gaz attaqua nos yeux magnifiques et bientôt nous perdirent nos pouvoirs. Ensuite, comme pour nous enfoncer plus profondément dans le sol, elle construit un temple du transfert. Des millénaires plus tard nous avons régressé. Notre taille n'est plus une menace et nous sommes amenés à disparaître. Cependant une chose nous est restée depuis : l'Espoir. L’Espoir qu'un jour un homme, nommé Élu par les Déesses, viennent à notre rencontre et nous accorde le pardon de part son épée. Cette aspiration a dirigé nos actes, nos pensées.
Il y a de cela soixante-quatorze ans maintenant, nous avons reçu la vitesse de ... Ginou. Cet homme portait l’Épée Divine et nous crûrent alors avoir en face de nous l’Élu. Son passage chez nous fut assez bref, car nous nous rendîmes assez vite compte qu'il était tout sauf un Élu. Le pardon, il ne connaissait pas. Son seul désir, nous exterminer. Tu possèdes la même odeur que lui. Voilà pourquoi j'ai voulu t'anéantir. Aujourd'hui, nous ne ferons pas la même erreur. Voici ce que je te propose. Pour nous prouver ton identité, il te faudra passer six tests. Car il est dit dans notre Histoire Orale : « L’Élu accordera le pardon à ses semblables. » Si tu es l'élu alors il te sera facile de le prouver.
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Message(#) Sujet: Re: Taupe ou tard. [Rp Kuchiyose] Taupe ou tard. [Rp Kuchiyose] EmptyMar 20 Mar 2012 - 16:26

Le Dieu Cornu n'est pas purement la terre. Il est le changement. Il est l'accompagnateur, l'appui indispensable pour avancer. Lorsque nous sommes faibles, il nous fait capable. Lorsque nous nous sentons médiocre, il nous fait prestigieux. Lorsque que nous dormons, il nous éveille. Il est l'eau et le feu. Il est l'opposé des choses, un amant parfait pour La Déesse. Ne vous dresser pas contre son action où il risque d'être rembruni. Mère Ofukami est némésis quand Cornu est larmoyant. Il suffit de l'écouter.

La leçon de l'Amant, tiré de Les Divinités




Nai venait d'entendre tout un tas de nouvelles, toute frappante les uns que les autres. Sa foi s'était ébranlée, pour l'instant il ne pouvait se relever. Tout était à repenser. Tout était à réorganiser. Son grand-père était un être prêt à tout pour avoir raison, quitte à devenir un exterminateur, un meurtrier. Et maintenant, lui, l’Élu, il était comme une taupe. Etait-il réellement capable de tout cela ? La Déesse Lunaire allait-elle être de son côté ?

‒ Que se passe-t-il si j'échoue ?
‒ Si tu es l'Elu, aucune raison d'en avoir connaissance.
La mort, c'était la mort qui l'attendait. La Déesse ne laisserait pas cela arriver. Oui, elle était toujours avec lui.
Il leur était maintenant soumis. Commander et j'obéirais.
‒ Que dois-je faire ? eut-il comme unique réponse.
Sa voix exprimait l'acceptation de toute l'histoire et son asservissement total. Tout avait été transmis en si peu de mot grâce à un superbe travail de la voix. Nai parlait peu, mais il disait beaucoup. D'ailleurs, il ne lui semblait pas entendre beaucoup parlé autour de lui. Il s'agissait surtout de petites tapes au sol. Les Taupes n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre, c'était exceptionnel.
‒ Le premier test. Accompagne Bouchii à la surface, sort une journée avec elle et reviens de ton propre-chef.
Une taupe ayant grimpé sur son épaule. C'était une taupe fort énergique et qui ne semblait pas se laisser marcher sur les pieds. Elle le salua vivement.
‒ Hey ! Bosu-sama, c'est lui la petite bête qu'il faut garder ? C'est vraiment pas un boulot pour moi !
‒ Tu es la mieux placée Bouchii pour ce test. Monter, le ciel se couche.
‒ Mouais, c'est bien parce que Youeki est absente, moi j'dis... Pfff... Bref, suis-moi on sort !

Le retour à la surface se fit aussi horriblement que la descente si ce n'était que la terre était plus fraîche. Il déboucha dans une petite grotte, rampa jusqu'à la sortie. Le sable était toujours aussi chaud, il ne l'avait pas oublié. Bouchii marqua une pose et après quelques secondes prit la parole :
‒ Voilà ce que l'on va faire. On va se diriger vers l'Arc Boréal, il y a peu de créatures là-haut, parfait pour ton exam'. Nous partirons dès que l'astre sera endormi. Ton test commence dès maintenant.
Elle parlait vite et n'était pas très sympathique. On sentait un certain ennui dans sa voix aiguë. Elle faisait cela uniquement parce que c'était Bosu-sama qui l'avait demandé. Un respect de la hiérarchie existait dans leur univers et Nai se fondait également sur la taupe de réveil dont les ordres semblaient avoir été plus qu'accompli. Cela lui plaisait.
Sur la route de la première nuit, Nai marchait en silence. Il ne savait pas s'il y avait quelque chose de spécial à faire alors il décida d'être lui-même. Sa démarche était aussi vive que Bouchii qui allait incroyablement vite. Il s'était dit que peut-être il devait accélérer son allure. Mais alors qu'il augmentait sa cadence, Bouchii fit de même. Étrange. A quoi ce test devait-il amener ? Que devait-il faire ? Nai n'aime pas cela et beaucoup d'interrogations traversèrent son esprit. C'est alors que la taupe-guide soupira :
‒ Tss, que t'es Humain...
Comme si cela était mauvais signe pour lui. Comme si cela pouvait avoir un rapport avec la réussite ou l'échec de ce test. Quel pouvait être la différence entre lui et cette taupe ? Peut-être cela avait-il un rapport avec la définition de l'être humain.. Cela trotta dans la tête de notre dévot pendant toute la nuit.

Bouchii se stoppa. Le soleil n'émettait aucun rayon. Bouchii ne bougea pas. Le soleil dormait encore. Ne comprenant plus rien, Nai se posa sur le sol chaud et se concentra sur la taupe-exemple. Elle allait être le Maître de ce test. Observer. Copier. Nai se posait beaucoup trop de questions. Trop de questions tut les réponses, se disait-il. La démonstration était la meilleure des explications. Tout son corps se fixa, toute son attention se portait désormais sur Bouchii.
Elle restait fixe, aucune vibration sur le sol. Que faisait-elle ? Après un attente interminable, ce fut la surprise. Elle plongea dans le sol. Nai tenta de suivre ses mouvements, mais sa vitesse fut impossible à suivre pour lui. Lorsqu'elle ressortit, ce fut à ses côtés. Il entendit un soupire suivi de :
‒ Tu devrais manger, le désert creuse.
Son ventre grouilla alors. L'heure d'un repas était arrivé et Nai se demandait quoi. Rien à l'horizon, seul le désert était ici. Un soupire à ses côtés lui indiqua que sa méthode était mauvaise. D'accord, là il était très bien parti pour louper le test. Concentration Nai, concentration !
Aucune idée ne lui venait. Pas la moindre petite étincelle à faire grandir dans son esprit. Et comme son cerveau chauffait trop, il décida de se reposer et de prier Haoyakami. Oui, la lune était pleine cette semaine. Un signe. Ce soir, la Lune était puissante en Nai. Elle rayonnait dans son corps reposé en lotus et il se souvint alors de plusieurs moments comme celui-ci. Ils étaient rare mais d'une suspecte intensité. Nai les traduisis avec l'expérience comme des indices pour servir mieux la Déesse Céleste.

A travers la fenêtre, même aveugle, l'éclat de la lune le pénétrait. Il ressentait sa beauté. Avec la force qu'elle lui procurait lors de ses apparitions, il pouvait remonter dans ses souvenirs et la voir. Ronde, Éclatante, Droguante. Jeune, il n'avait cessé de l'observer, sous tous les angles. Alors évidemment, aujourd'hui elle faisait partie de lui. Enfant, il était resté même toute la nuit sans bouger tel un addict de la télévision, elle le tenait éveillé. La nuit, face à ce hublot, il recouvrait cette énergie. C'était le plein jour dans son corps et chaque geste qu'il faisait puisant dans cette énergie. Comme si Haoyakami prenait possession de son corps, le ninja devenait un parfait disciple.
La nuit dont il est question fut l'une des premières nuits après sa perte visuelle. Son esprit formaté pour croire la religion l'avait alors poussé jusqu'à une remise en question de soit et de ces compétences. Il faillit choir alors au moment où la foi vint à sa rescousse. Elle lui permit d'exécuter des gestes difficiles dans cette petite salle d’entraînement à demi-enfoncée dans la terre de cinq mètres sur six. Bon Souvenir.
Il lui était même arrivé d'attraper un mal après être resté planté tel un piquet devant la beauté de cette Lune. Rien que de murmurer ce mot l'emplissait d'une ferveur incommensurable. Chaque goutte de pluie le brûlait, pénétrait à travers sa peau, mais lui restait là, parfaitement fasciné par sa déesse. L'amour que l'on pouvait porter à son conjoint ou à sa famille n'était qu'un grain de sable à côté de ce qu'il pouvait ressentir. Les bras tremblants, Haoyakami le regardait.
Enfin, cela ne lui était plus tellement arrivé depuis ses seize ans, donc une éternité pour un an qui avait passé ses trente-quatre ans à présent. Ces nuits, et depuis ces fameuses fois, il ressentait cette ferveur. En plus était apparu la volonté de prouver sa valeur. Disciple de la déesse depuis des années maintenant, et même s'il avait montré sa valeur plus de fois qu'il n'en fallait, Nai n'était jamais assez satisfait. La mère-Lune l'observait, il fallait tout donner.

Lorsqu'il sorti de sa rêverie, il perçu certains changements. Le sable avait baissé en température, un vent léger était apparu et un rayon de soleil s'était posé sur son poignet. Bouchii en revanche n'avait pas bougé de place. Toujours statique, elle n'émettait aucune vibration. Une vint à lui. Il n'avait aucune idée de quo il pouvait s'agir, mais elle venait régulièrement à lui. Il y prêta plus d'attention grâce à son dernière talent découvert. Une sensation vers son cou, derrière une chevelure longue, le frappa. C'était en vérité la vibration qui avait traversée pour se loger où il fallait. Nai utilisa plus intensément son langage du sol et découvrit quelque chose de stupéfiant. Un animal se promenait sous le sable fin. Maintenant il était capable de la positionner.
La Lune fut incroyable. Un coup de pouce bienvenu qui allait lui permettre de manger. La Lune fut prodigieuse. Un pas en avant bienheureux qui allait lui faire réussir le test. La Lune fut généreuse. Un gros gibier bien graisseux qui allait lui remplir ses réserves. Nai patienta encore un instant et sauta, puis plongea les mains sous la surface, dague serrée autour du poignet gauche. Il planta l'animal et le fit apparaître très rapidement. Il était lourd, bien qu'aussi grand que Bouchii, et Nai le déposa en pinçant ses lèvres à ses côtés.

‒ Mouais ... C'est déjà ça.
Il sembla alors que les soupires Bouchiiens devinrent souvenir. Sa petite chasse fut couronnée de succès grâce à un petit quelque chose. La taupe se permit de rajouter une remarque. "Il aura fallu attendre la lueur du jour pour que tu comprennes. Pas futé." Après quelques instants de respiration que Nai utilisa pour arrêter l'hémorragie animal et l'attacher fermement dans son dos.
‒ Bien, rentrons maintenant. Une tempête se prépare et je n'aimerais pas y être invitée.

Le vent faisait rage maintenant. Chargé de sable, il passait partout sans se soucier de la nature des choses. Bouchii s'était cachée sous le sable et Nai tentait tant bien que mal d'avancer sans trébucher ou être emporté. Avant de passer sur eux, Bouchii avait dénommée la tempête : « Fottu-Sabu'reru » qui signifiait dans cette forme ancienne celle qui emporte et plante. Il s'agissait d'une tempête commune pour la taupe et elle indiqua à notre protagoniste quelques moyens pour revenir entier. Bien cacher son visage, tenir fermement les bras croisés, marcher le plus bas possible du sol, éviter de marcher droit.
Dans la bataille rudement menée, on perdit l'animal, happé par un bras de sable, une épaisseur de vêtements, arrachée suite à une chute de son propriétaire et la gourde, précieusement attachée sous l'épaisseur disparue. Douloureux bilan. L'animal passait, la gourde trépassait. Nai avait toujours faim. Il se retrouvait maintenant les bras tatoués nus, la partie inférieure des jambes à l'air libre et les cheveux visibles par tous. De plus, lorsque Fottu-Sabu'reru disparue, le soleil était à mi-hauteur. Le sable avait retrouvé toute son ardeur et Nai était pressé de rentrer au terrier.
Sur la route, pas loin de l'entrée, ils croisèrent toute une famille de gerboises qui bondissait sur le sable. Ni Nai ni Bouchii ne s'arrêtèrent. L'heure du repas semblait passé, tant pis pour ceux qui ne s'était pas rassasié. Elle émettait une vibration uniforme. Il aurait pu croire à une grosse bête s'il n'avait pas perçu la minime variation de rythme entre les parents et leurs enfants, ceux-ci devait être encore jeune pour ne pas réussir à reproduire complètement la danse de survie. Le héros s'était demandé vers où cette famille pouvait bien glisser. Il aurait aimé les suivre, seulement Bouchii avait accéléré l'allure.










La médecine humaine n'est qu'une pâle copie des pouvoirs de la Déesse. Se soigner grâce à celle-ci peut être considéré comme un affront aux croyances. La médecine naturelle se rapproche du vrai soin par sa prise d'exemple. Cependant, le seul et l'unique soin est spirituel. Prier Shikami lorsque coule le sang, elle vous soignera.

Les simulacres, tiré de Les Divinités




‒ Qu'as-tu appris de ton voyage ? murmura la chef des taupes.
L'aveugle fut assez confus et se remémora la petite sortie. Son ventre gargouillait toujours et il commençait à avoir certaines douleurs ployantes. Nai résistait pour afficher un corps raidis. Ses souvenirs l'amenèrent jusqu'à sa décision d'utiliser Yuka no Hougen.
‒ La taupe … commença-t-il en réfléchissant.
‒ La taupe se fit aux vibrations, répondit-il. Elle ressent les choses, ne les subie pas.
‒ Quelque chose dans ce genre-là oui...
Nai pris cela comme une manière de dire que son test était réussi.
‒ Nous as-tu ramener quelque chose ?
Alors qu'il allait répondre, Bouchii grimpa sur son épaule droite et plaça sa patte froide et pleine de terre sur sa bouche.
‒ Nous fûmes surpris par Fottu-Sabu'reru, l'idiot n'a pas pris assez de précaution pour rapporter son fennec.
Ce n'était qu'un mot et pourtant il eut sur Nai un effet assez particulier. Son ventre hurla.
‒ Tu sembles affamé, l'interrogea Bosu.
Il tituba légèrement.
‒ Hey contrôle-toi, s'exclama Bouchii
Puis se plia complètement.
‒ J'me casse !
‒ Qu'on lui apporte quelque chose, il n'a pas l'air bien.

Deux minutes passèrent avant qu'on ne lui apporte un plat succulent. Deux minutes de douleurs. Deux minutes qui parurent être une éternité. Il avait un estomac-monstre qui lui donnait cette sensation de vouloir remonter jusqu'à sa poitrine pour en sortir. Deux minutes d'enfers.
Le met qu'on lui avait amené était fortement concentré en cannelle, le constituant principal de notre alimentation avait clarifié cette grande chef. Il s'agissait des membres postérieures d'une gazelle tuée il y a une quinzaine de jour et préservée dans ce mélange. Ce n'était pas mauvais, bien qu'il supportait encore difficilement ce goût de cannelle à cause de son odorat un peu plus élaboré avec les années. Cependant, cela le requinqua rapidement. Le monstre était parti, son corps avait retrouvé son énergie et il remercia généreusement la petite troupe de cuisinier qui avait apporté ce plat.

‒ Me voilà revigorer, dit plus tard Nai, quand le second test doit-il commencer ?
Bientôt lui avait répondue la chef. De son point de vue, il fallait d'abord qu'il passe par l'étape du soin. L'aveugle lui avait alors demandé en quoi consistait ses soins, tout en ajoutant que ses yeux lui avaient déjà brûlé la première fois.
‒ Amenbo vous expliquera tout cela, notre médecine n'a pas de secret pour Amenbo. Reviens vers moi ensuite, je te donnerais le départ pour la seconde épreuve. Emmenez-le !
Ce ton autoritaire intéressait Nai qui osa, avant d'être emporté il ne savait où, demander son nom très poliment.
‒ Mon nom ne te sera énoncé qu'à la réussite de tes épreuves.

On l'avait amené dans un tout autre espace. Rien de semblable aux précédentes galeries, il y avait ici un sol meuble et une humidité forte, plus de soixante-dix pour-cent, dans l'air. Il y respirait avec plus d'aisance, relâchant sa concentration. Pour couronner le tout, il marcha sur de l'herbe fraîche Il n'y avait plus de désert qui tenait, ici il retrouvait l'atmosphère marécageuse de son pays, avec l'odeur étrange des pins. Ce qui le troubla le plus, un petit bruit significatif dans le fond. De l'eau. En abondance. Il l'entendait déjà d'ici. Quel étrange endroit.
‒ Bienvenue dans ma demeure, Élu
Une voix charmante, féminine, à quelques pas de lui.
‒ Assis-toi par là, que je t'observe de plus près. Quant à vous, vous pourrez prendre congé
Nai se fit bousculé par les taupes l'ayant amené. Elles déguerpirent très rapidement d'après lui, comme apeurée. Mais de quoi ? Il avait le sourcil interrogateur puis s'était tourné vers la présence. Enfin, c'était plutôt forcé. Elle avait attrapé son menton et l'avait dirigé.
‒ Ne bouge pas, laisse-moi te voir.
Il entendit alors un petit bruit, comme de la salive. L'instant d'après, des tentacules se posèrent sur son corps. Un spasme circula dans ton son corps. Qu'était-ce que cela encore ? Les tentacules parcoururent chaque centimètre de son visage, Nai était mis à nu. Il prit alors conscience d'une terrible odeur. Elle provenait de cette taupe. Pas aussi abject que la moufette, mais difficilement supportable. Il grimaçait en serrant les mains. Il découvrit alors la présence de végétation plus évoluée. Dans sa poigne était du joncs, étrange que ce lieu.
‒ Comme prévu lors du premier soin, tu es bien aveugle. Cela est très intéressant.
Son air mystérieux inquiéta notre non-voyant qui se demandait bien ce qu'il faisait ici. Il tournait la tête dans plusieurs sens.
‒ Bien, avant toute chose, je me présente. Amenbo, Condylura Cristata, aussi appelé par vous humain taupe étoilée, tout ça parce que j'ai des organes tactiles pratiques. Pfff
Cette taupe avait la même manie de soupirer contre son espèce. L'humain avait vraiment une mauvaise réputation dans ce terrier, Nai en tint compte. Les condylures, il en avait entendu parlé, mais jamais encore il n'avait pu en approcher une.
‒ Nous sommes assez frileuses de vous comme taupes, plus que mes consœurs dorées, alors ne t'étonnes pas si tu n'as jamais pu en approcher une.
Quel était ce truc ? Comment faisaient-elles toute pour entendre ses pensées. Il en était curieux et effrayé.
‒ Ne perdons pas de temps, tu as des tests à passer. Passons tout de suite au soin.
Elle s'éloignait, mais il la retint avec une question :
‒ En quoi ai-je besoin d'être soigné ?
Comme si elle n'avait pas entendu, elle continuait ses petits mouvements. L'aveugle reposa son bras droit sur la butte de terre à proximité et y déposa son poids. Sa position était plutôt inconfortable. Il avait les genoux à moitié plié, la buste semi-droit. Ce n'était pas une grande pièce, en levant le bras, il arrivait à toucher le plafond d'où sortait un tas de racines. Pas plus d'un mètre-vingt de haut.
‒ Ce n'est pas le destin de l'élu d'être dépossédé de son pouvoir, répondit Amenbo avait un ton sévère. La Déesse a eu ses raisons de te les enlever. Mon rôle, il est certain pour moi, est de te rendre ces yeux. Je l'ai su à peine ai-je entendu parlé de toi.
Nai demanda galamment la raison lorsqu'elle revint le voir en lui déposant sur les yeux une pâte étrange.
‒ Contrairement aux autres taupes, ma race n'a pas eu à souffrir d'une perte totale de pouvoir. Wakami nous appréciait et nous gardâmes un soupçon de prescience. Prophète de cette maison depuis plus de trente ans, j'ai reçu de notre jeune déesse, un cadeau.
Elle s'en retourna à ses préparations, sa voix était étouffée puisqu'elle lui tournait le dos.

Quelque part. Loin du Désert. Dans une montagne. Un temple. Une naissance. Un enfant est apparu. L’Élu Il pleure. Il grandit. Tatoué des signes des Dieux. L'adulte perds ses yeux. Transpercés. L’Élu a fauté. L’Élu a tué. Dessein grandiose. Besoin Des Yeux. Besoin de pouvoir. Courir vers toi. Pardonner. Soigner. L’Élu Moi seul capable. L'amener à la source. Wakami. Merci.


Quand elle retourna à son chevet, Nai attrapa ses griffes.
‒ Tu réussiras les épreuves, ajouta alors Amenbo. C'est écrit.
Il relâcha son étreinte. Il ne pouvait pleurer, mais son cœur était pourtant triste et heureux. Sa cécité allait se stopper. Il allait recouvrer la vue, sa vue. Elle déposa une autre couche de pâte, différente de la première. Nai prit le temps d'examiner l'odeur de ces choses-là. Cannelle, Algues, Herbes et ... quelque chose d'indéfinissable. Il ne connaissait pas le dernier élément.
‒ Merci.
‒ Tu n'as pas à me remercier, les choses doivent être ainsi, les déesses l'ont décidé. Si ce n'avait pas été le cas, tu aurais pu m'oublier. Les humains sentent mauvais.
Il grimaça en riant, ce qu'elle puait.
‒ Maintenant suis-moi !
Autoritaire.
Il rampa tel un bébé à travers un conduit étroit. Il s'élargissait sur la fin, donnant accès à une pièce encore plus humide, plus petite et en contrebas de la première. Là, l'eau était clairement perceptible. Il s'en approcha après qu'elle lui en ait donné l'ordre.
‒ Voici Meguch'suich'ii, notre réserve d'eau bénite ostensiblement réservé à l’Élu Il a toujours appartenu au peuple précédent de l’Élu Plonge ta tête dans ce bassin, trois fois une minute trente, laisse-le te soigner... quel-qu'en soit la douleur.
Il était prévenu, la douleur à revenir au galop, mais il fallait l'accepter pour obtenir des yeux.

Lorsqu'il plongea la tête sous l'eau, les premières secondes furent un monde de silence. Il ne se passait rien. Puis, comme si des bestioles timides étaient venues grignoter sa croûte, la douleur arrivait. Lentement. De plus en plus. Bientôt, il commença à s'agiter, les mains s'agrippèrent à la paroi de pierre. Si fort. Il s'en rappa les extrémités. Puis, il trembla. Tête en première ligne, le corps suivi rapidement. Il sentit qu'Amenbo avait grimpé sur sa tête pour éviter qu'il ne la sorte trop vite. Vu son poids ce n'était surtout pas suffisant pour que cela ait un effet physique. Mais cela permit à Nai de se dire : Supporte la douleur. C'est pour ton bien ! Encore... encore un peu ...
En un geste de soulagement il sortit la tête. Tête totalement mouillé, il reprenait sa respiration. Amenbo profita de l'inter-plongeon pour ajouter un petit mot de mise en garde.
‒ Attention cependant, le traitement n'est pas miraculeux. Il faut du temps pour ces choses-là. Trois fois consécutives par jour pendant dix à douze semaines de soins intensifs suivis de soins journaliers à la maison pendant dix à quatorze semaines. Oui, c'est long, je te l'accorde, mais la récompense en fin de parcourt n'est pas un simple candy.
Nai acquiesça en abaissant la tête, soufflant par le nez et souriant. Elle avait raison. Obtenir un pouvoir des Dieux n'étaient pas rien et l'aveugle s'était résigné à subir toute la douleur possible pour plaire à la Déesse.
Les deux fois suffisantes furent éprouvantes. Il dégustait à chacune, sentait sa croûte s'agiter. La troisième fois, la douleur avait atteint son ventre et il jouait au rodéo. Lorsqu'il revint auprès de Bosu, il suait encore de cette épreuve parallèle à l'obtention de la reconnaissance de l’Élu
‒ Tu mangeras et dormiras tout à l'heure. Pour le moment, écoute bien. Cela peut être important. Le second test, à partir de demain l'aube et jusqu'à ce que tu réussisses nous ne te parlerons plus.
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Kaguya Inochi
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Taupe ou tard. [Rp Kuchiyose] Empty
Message(#) Sujet: Re: Taupe ou tard. [Rp Kuchiyose] Taupe ou tard. [Rp Kuchiyose] EmptyDim 25 Mar 2012 - 23:53

L'apprentissage est long et fastidieux. Il faut des décennies pour maîtriser la religion. L'élève deviendra vieux avant de parfaire pleinement son éducation. La foi demande une précision de langage et de manière. Rendre fière la Déesse.

Les bases, extrait de Enseignement




‒ Félicitations, tu as passé avec succès deux épreuves.

Ce fut un soulagement pour Nai de comprendre cela. La tâche fut ardue pour parvenir à franchir ces obstacles, son corps allait à jamais en retenir les cicatrices. Elles étaient pour la plupart mentales et il savait que son comportement avait changé. Sa manière d'interagir avec son environnement était bouleversée. Il eut fallu la participation à deux épreuves compliquées pour qu'il se sente mieux. Plus lui-même, mais moins humains. Il commençait à prendre conscience de ces mots L’Élu accordera le pardon à ses semblables. A mesure d'épreuve il devenait taupe. MoguraBosu l'avait corrigé.
‒ On ne devient pas Taupe, on l'est.
Et pourtant cela n'était pas aussi clair dès le départ pour notre héros.

Pendant une semaine, il s'était senti bien seul. Ce fut le temps qu'il lui fallût pour deviner le truc. Ce fut une semaine bien rude puisqu'il avait beau lancer des mots en l'air, il n'avait aucune réponse. Tout ce qu'il pût ressentir pendant cette période était un amas confus de vibrations inconnues. Migraines à répétitions. Il devait l'avouer, ce fut déconcertant. Terriblement déroutant. A tel point qu'il était près à abandonner puisqu'il ne comprenait pas ce qu'on lui demandait. On ne lui causait plus, on ne faisait plus attention à lui, si ce n'était les deux à trois repas par jour.
Puis vint l'instant où il comprit. Comme un déclic, il s'était intéressé aux vibrations, puisqu'il n'avait que cela. Elles n'étaient pas toute égale. Plus ou moins intenses, plus ou moins fréquentes. Plus ou moins longues également. Bref. Nai sentit qu'il y avait quelque chose à exploiter et s'était attelé à l'étudier. Il mesurait tout, notait chaque détail, chaque variation possible. Sa mémoire fut continuellement stimulée. Sa mémoire joua un rôle titanesque dans la réussite de cette épuisante mission. Non pas qu'il bougeait beaucoup ou effectuait des sauts périlleux, Nai s'épuisait à se remémorer.
Depuis sa cécité soudaine, l'aveugle avait découvert deux butins stupéfiants. Le premier comportait la compréhension de l'accès à une capacité de stockage immense de la mémoire. Son cerveau pouvait emmagasiner plus d'éléments qu'il ne l'aurait crû. Capable de prodige qu'il ne soupçonnait pas, Nai la bichonnait. Quant au second trésor, ce n'était pas le moins titanesque. Il avait perçu l'existence d'une nouvelle mémoire : la mémoire des sens. Beaucoup plus grande que les deux auxquelles il s'était toujours cantonné, corps et esprit. L'ouverture acquise grâce à celle-ci lui permit d'observer le monde à sa façon, plongeant dans ses souvenirs pour mettre une image sur l'écran noir.

Face à ses vibrations, elle fut bien utile. Nai repoussait ses limites connues grâce à la nécessité de constamment faire le comparatif de chaque vibration les uns aux autres. Il obtient ainsi au bout d'une quinzaine de jour une liste non exhaustive de ce qu'il définissait comme mots puis de phrases. Bien sûr, en ce laps de temps si court, personne, Nai y comprit, n'aurait pût apprendre une langue. Il faut toujours des années avant de pouvoir maîtriser quoi que ce soit. Nai l'avait comprit à l'instant même où il apprit la possibilité de l'existence d'une race ayant obtenu les pouvoirs divins avant les humains. Comme s'il avait tout à réapprendre.
Et puisqu'on n'apprenait pas une langue en deux-trois roulements de pelles, Nai avait fait de son mieux. Les taupes avaient cessé de lui parler, mais n'avait pas stoppé toute communication,. Puisqu'il sût qu'il s'agissait d'un autre langage, il décida de l'imiter au début de sa troisième semaine d'épreuve. Pendant sept jours pleins, tandis qu'il continuait de créer sa liste, une testait : des coups de paumes, d'articulations, de doigts, de pieds à force de petite, moyenne, grande intensité sous un rythme lent, modéré, rapide. Il ne savait pas ce que cela disait, mais Nai avait la sensation qu'on lui répondait. Qu'il communiquait quelque chose avec quelques taupes. Merveilleux.

Drôle de bonhomme. Quand je l'ai vu les premiers jours à ne rien faire, je me suis dit, « ce n'est pas l'élu, il est trop nul ». Puis, après une petite déprime, il a commencé à nous espionner, à observer nos conversations. Aucune ne lui était destinée. Au bout de quinze jours sans avancer, il commença à dire quelque chose. Il nous imitait, mal je dois l'avouer, mais il tentait quelque chose. C'était des petits mots tels que « Terre », « nourriture », « sable ». Ces quelques mots, nous les utilisons énormément puisqu'ils nous entourent. Ensuite c'était plus complexe, plus amélioré, du genre « apporte l'herbe au grenier » ou bien « l'astre est au zénith ».
Je suis certaine, en tant que chef des taupes, qu'il ne comprenait rien de ce qu'il disait. Cependant le résultat était là. Il ressentait déjà les choses comme nous et maintenant il parle comme nous. Deux preuves sur six qu'il est peut-être l'élu. Mais je ne veux pas croire cet imposteur d'humain avant qu'il n'ait réussi toutes les épreuves. Prend garde jeune aveugle, la route est encore longue et tu vas douiller. Hahaha, il est si pitoyable à bafouiller comme ça.


‒ Tu as compris notre moyen de communication, lui fit remarqué Bosu. Tu as réussi l'épreuve. A partir de maintenant nous t'enseignerons notre langage.
Premières phrases depuis des jours, il faillit ne pas l'entendre. Ce qu'elle dit lui fit énormément plaisir. Il n'allait plus taper au hasard, bientôt il parlerait Mogura.
‒ Bon, commençons directement la troisième épreuve, continua-t-elle. Il te faudra bouger comme nous. Nous sommes des fouisseurs, nous creusons et nous nous déplaçons dans le sol. Tu suivras Horii. Il te fera passer le test, il est notre meilleur élément pour l'épreuve. N'est-ce pas Horii ?
‒ C'est mon job en effet. Allez, viens par là.

C'était une taupe plutôt imposante. Sans doute aussi grande que lui, avec une odeur peu agréable. Nai fut emporté dans une galerie lointaine. Selon la taupe il s'agissait d'un tout nouveau terrain. Il fallait sans cesse agrandir le terrier. Nai allait prendre part à ce travail. On lui expliqua d'une manière assez étrange comment creuser.
Nai était humain et donc ses gestes n'étaient pas conditionnés pour ce travail, normalement effectué par de drôles de petits mineurs à pioches et à bières. Il apprit les mouvements en cinq jours et mit le double à les maîtriser. Ce fut un travail épuisant, suant et pour lequel il semblait n'avoir aucun talent. Un ninja, ça ne creusait pas. Pourtant, le résultat était là, il avait avec peine construit une nouvelle galerie. D'après Horii, qui n'avait pas toujours été très sympathique disons, il était nul. Toujours selon la taupe, Nai n'avait aucun talent pour ce job et il préféra donc laisser traîner l'épreuve en prétextant une mauvaise qualité du travail. Ainsi, il fallut en tout vingt-deux jours à notre héros pour passer le test. Ce n'était pas plus mal car après tout, c'était vraiment épuisant. Les semaines d'après il eut un mal de dos affreux.
Les cicatrices mentales dont il parlait toujours depuis ces épreuves furent les suivantes.
Tout d'abord il ne se sentait plus tout à fait humain. Il ne parlait et ne bougeait plus comme tel et il avait compris que ces épreuves servaient à cela. Il fallait être une taupe pour qu'elles vous fassent confiance. D'ailleurs, pendant l'épreuve, il en connu un peu plus sur la rancœur des Mogura sur les Humains. Au départ Nai pensait au fait que le pouvoir ait été transféré, mais d'après Amenbo, il s'agirait de toute autre chose.

‒ Les humains tuent notre espèce. Ils nous prennent pour des parasites et n'hésitent pas à saccager notre travail. Bien sûr que le transfert à laissé des traces chez les plus anciens, seulement la manière d'agir de ton espèce, ce qui ne se limite pas à la destruction de nos maisons, est contraire aux enseignements de la Déesse et on se demande bien comment un peuple comme le vôtre ait pût obtenir les plein-pouvoirs.

Nai comprenait son point de vue. Il avait bien compris que les humains n'allaient pas dans le même sens que Haoyakami. L'homme allait de guerre en guerre pour obtenir pouvoir et richesse. Ces choses-ci n'étaient pas voulues par la foi. On ne demandait pas plus que nos besoins vitaux. Quand on lui a dit que l'Élu était une taupe, Nai n'avait pas compris. Aujourd'hui, à la moitié du chemin parcourut il changeait. Son corps, son esprit et sa volonté n'était plus humaine, aussi étrange que cela puisse paraître.

‒ Félicitations, tu as passé avec succès deux épreuves. Maintenant, entrons dans les dernières phrases de modifications et d'acceptation.
Bosu-sama lui parlait de plus en plus sous forme de vibrations. Depuis la seconde épreuve, il s'était amélioré. Que dois-je faire ? Demande-t-il alors. Puisqu'il n'était pas encore aux normes avec tout le langage, elle continuait avec sa voix aiguë.
‒ Vis comme nous.







In était dans son palais, géré par les bonnes de son père divorcé, contemplant par la grande fenêtre la rue bondée du marché. Elle n'y voyait que laideurs et pauvreté. Un dégoût profond pour ces gens-là l'habitait. Ils ne connaissaient pas la déesse lunaire et n'était que déchet. Le soir, impossible de s'endormir. Elle longeait les murs du couloir de sa chambre lorsque le pas d'une porte s'illumina. La couleur blanche l'intriguait. Posant la main sur la porte, elle eut un mouvement de recule. Qu'est-ce que ? Puis elle finit par la pousser. La lumière blanche emplissait l'espace, il lui était cependant impossible de fermer les yeux, attirée par cette beauté. Lorsqu'elle pénétra à l'intérieur, poussée par une force invisible, elle pût enfin voir la vérité. In qui avait pensé jusque là que sa vie était la seule exacte ouvrit les yeux. La Déesse demande l'ouverture d'esprit. Elle requiert qu'on ne repousse pas les êtres différents. Il faut leur montrer la foi, à eux de choisir. La Mère Lune lui avait parlé en personne et depuis elle devint respectueuse des autres, allant jusqu'à leur offrir sa présence à toute heure de la journée.

La porte céleste du vrai, extrait de Les Contes de Gaiha;



Trente-quatre. Ce fut le nombre de jours qu'il a fallu à Nai pour s'adapter à un nouveau mode de vie. Ce fut le nombre de chutes, où il s'est évanoui, déshydraté. Ce fut aussi le gain d'énergie en fois par rapport à sa base qu'il obtint grâce aux taupes. Ce fut également le nombre de nouvelles galeries qu'il creusa durant cette période. Trente-quatre.

Cette épreuve fut très difficile. Vivre comme une taupe demandait d'énormes changement. L'aveugle mit plusieurs semaines à réussir l'épreuve. Il sût très tôt ce qu'il y avait à faire grâce au parler vibratoire et se mit un ordre. Comme l'eau. L'économie de l'eau était selon Horii très importante.
‒ Le désert est très peu humide comme tu as pu le constater avant de t'enterrer. Nous, taupe, avons évolué dans notre environnement. L'eau est notre source d'énergie et il est indispensable de la conserver aussi longtemps que possible.
Durant ces semaines, il avait alors suivi à la lettre le système taupien. Pour économiser l'eau, il dût suivre quelques règles. Augmenter le temps d'expiration. Augmenter le volume d'air inspiré. Supprimer les mouvements inutiles. Maîtriser chaque muscle indépendamment des autres. Diminuer le nombre de rejets du corps, petite et grosse commissions. Couvrir chaque parcelle de son corps contre l'astre lumineux et ainsi diviser par cinq la quantité d'eau rejetée par le corps.
Un travail de longue haleine pour Nai qui n'avait pas un corps adapté à toutes ces modifications de comportements. Seulement les phrases disaient vraies. « L'Élu accordera le pardon à ses semblables. » Grâce à cette épreuve, il devint taupe plus qu'il ne l'aurait jamais pensé, plus même qu'il ne les avait jamais aimés. Dans son esprit passé, les taupes lui étaient indifférentes. Bien qu'il en vît de temps à autres, il ne s'était jamais senti attiré par elle, comme des êtres qu'invisibles, inutiles. Seulement, vivre comme elle lui ouvrit les yeux. Les écrits sacrés demandaient un comportement qui leur était quasiment identique. Autrefois, il n'aurait jamais pensé que l'eau puisse être importante. Après tout, il avait toujours vécu au pays de l'eau. Cet élément essentiel à la vie faisait parti de lui.
Contrairement aux humains, les taupes sont moins constitués d'eau et il comprenait donc l'importance de la gérer. Par leurs enseignements il avait pleinement conscience de l'eau qui régissait son corps et, selon Horii, il lui serait plus difficile d'économiser autant qu'elles puisque le volume était plus grand.
Toute une histoire pour dire de l'eau. C'était à peine croyable d'un point de vue extérieur. Fort heureusement pour arriver jusqu'à leur terrier il dût traverser l'épaisse chaleur du désert.

Trente-quatre. Ce fut le nombre de taupes qui lui enseignèrent les différents aspects de la vie en communauté taupe. Ce fut le nombre de douleurs qu'il a ressenti avant de s'habituer à plonger la tête dans le bain de soin. Ce fut aussi la perte en pour-cent de son humanité au profit du mode Talpidae. Ce fut également le nombre de nuit qu'il passa hors du terrier. Trente-quatre.

Une Taupe chasse la nuit. Lorsque le ciel est noir et que les proies sont blanches. A chaque sortie il s'améliorait. Apprenant à chasser pour se nourrir, survivre. Apprenant à se déplacer sur et sous les grains de sable. La taupe dorée avait cette particularité de pouvoir nager dans cet univers aussi aisément qu'un requin dans son liquide salée.
Pendant ses déplacements le sable déchirait sa peau fine et déshydratée. Il avait saigné à chaque partie de chasse. Sa peau était inadaptée. Il fût incroyable pour lui de voir son corps se modifier à cette vitesse. Il remerciait la Déesse pour ce don. Sa peau s'était durcie, avait accepté que le sable glisse sur elle et maintenant, lorsqu'il passait ses mains sur ses bras, il pouvait sentir des stries, ces sillons creusèrent sa peau et visible il devait ressembler au désert calme de la demi-journée, à la roche polie par le passage de l'eau. Cela était plus efficace pour le déplacement silencieux, il évitait de faire crisser le sable.
Il aura fallu plusieurs mois de vie dans le désert à Nai pour changer. Il avait changé de regard, changé de comportements. Changer entièrement était dangereux pour lui puisqu'il avait toujours vécu de la même manière. Pendant ces épreuves, il ne se posait pas de questions, mais il savait qu'à la fin il allait faire le bilan et qu'il aurait mal.
En attendant cette ultime épreuve qu'il s'appliquerait, Nai entendit une bonne nouvelle.
‒ Je ne pensais pas que tu allais être aussi doué. Tu sembles vraiment être L’Élu tout compte fait... Tu as réussi deux épreuves à la fois ! Tout en vivant avec nous tu as su économiser l'eau. Cinq épreuves terminées. Que dirais-tu d'aller à la Sixième au plus vite ?
Notre aveugle ne pouvait être que d'accord. On lui amena alors dans une grande pièce, beaucoup plus grande que les autres, il ne touchait pas le plafond. C'était vraiment rare. Cette pièce était peu humide, fraîche et on sentait qu'elle avait été construite pour qu'un humain puisse s'y sentir bien.
Étrange !
Jusqu'à présent, on avait tout fait pour qu'il s’intégrât en tant que taupe et là il y avait un endroit où il pouvait être à l'aise. Il se rendit alors vite compte que ce n'était pas une attention qui lui était destinée. Des pas lourds apparurent à sa droite et lorsqu'il tourna la tête, il repéra un animal lourd, une taupe énorme.
‒ Je te présente Tamakome, dit Bosu, notre catcheuse. La dernière épreuve est évidente. En tant qu’élu-taupe, gagne.
Il se retrouva au centre de la pièce, en mode sumo devant une taupe qui semblait-il n'allait pas se laisser vaincre aussi facilement.
‒ Tamakome va t'anéantir !
Cette taupe parlait d'elle a la troisième personne. Était-ce par un profond manque de quotient intellectuel ou tout simplement pour le style grammaticale que cela lui offrait ? Nai était curieux pourtant il devait se focaliser sur la victoire. Il était en tenue légère. Débardeur Marcel et Short hyper court. Mouvement facilité, il prit la position de combat des taupes revisitée par et pour sa nature humaine. Il était très proche du sol, membres écartés et tête retranchée. Le combat allait débuté.

Trente-quatre. Ce fut le nombre de minutes que le combat dura. Ce fut les coups que Nai reçu violemment avant de prendre le dessus sur son adversaire. Ce fut aussi la perte en décilitre de sangs qui coula de ses blessures dont ce fut aussi le compte. Ce fut également les tentatives infructueuses pour immobiliser et stopper Tamakome. Trente-quatre.

Combat intense, rapide et douloureux. Cela résumait en bien les étapes de ce combat.
Nai avait commencé par utiliser la force brute de son statut de sabreur. Cela ne suffît visiblement pas devant une taupe de deux mètres. Elle le souleva et à plusieurs reprises il eut mal au dos. Pendant près d'une minute il a tenu en un contre un. Tenant fermement les griffes ennemies, Nai eut du mal à maintenir sa supériorité, d'ailleurs imaginaire. Tamakome maîtrisait l'art de la lutte taupienne. C'était une méthode de combat très proche du sol qu'on avait enseigné à Nai pendant l'épreuve précédente. Elle servait à la vie de tous les jours, pour manger, courir, creuser des galeries. Cette méthode portait même un nom. Agudô. Takakome l'utilisait si bien.
Impressionnant !
Son sang coula en bonne quantité durant cette épreuve, même si cela restait inférieur à l'attaque du sable. Il prit le dessus sur la taupe par sa vivacité. Sautant sur le mur de la galerie au dernier instant, elle fonça dans le mur. Les vibrations lui étaient arrivées à un instant si précis que cela fut inévitable. Bien sûr ce n'était pas le coup de la victoire puisque Nai se fit encore baladé, mais il pu ainsi comprendre que l'environnement comblé à une gestion ultra-précise de son corps était son atout. Il fut heureux lorsque la taupe se stoppa en émettant :
Tu as mis en oeuvre tout ce que tu as pu apprendre lors de ton séjour chez nous. En ce qui me concerne tu es le vainqueur.
C'est alors que Bosu s'était avancée. Elle avait remercié la catcheuse pour sa performance et le spectacle qu'ils avaient offert et pendant qu'elle se retirait, Bosu dit :
‒ Shina.
Nai se demandait bien ce que cela voulait bien signifier. Et eut sa tête interrogatrice.







La fin n'existe pas. Ce n'est qu'une notion inventée par les humains ayant peur de l'après. La Déesse nous enseigne que tout est lié, tout se transforme sans jamais s'arrêter. Le réveil n'est pas la fin du sommeil, mais une nouvelle étape pour le corps. La Déesse elle-même dans son étape de défunte, ne meurt pas. Tout est une question d'étapes, de phases car rien ne se stoppe. La Beauté Céleste nomme cela justement : le cycle.

Le cycle, tiré de Les Divinités




‒ Mon nom, avait-elle alors ajouté.
Il avait réussi. Il avait réussis cet exploit ! Il en tomba à la renverse -c'était aussi sans doute dû à la fatigue.
‒ Tu es l'Élu. Il ne fait aucun doute maintenant. Tu ressens, parles, agis, combats comme nous, Mogura. Afin de prouver ma bonne foi et de sceller entre nous un pacte familial, je te propose un pacte.
On roula alors un cylindre jusqu'à leurs pieds. Une fois ouvert, elle continua.
‒ Ceci est notre rouleau de parchemin qui, si je suis à l'aise avec votre l'engage, se nomme aussi : Rouleau du Kuchiyose. Oui, il te sera possible de nous faire intervenir hors de cette grotte lorsque tu en auras besoin. Après tout tu es l'Élu de la Déesse-mère !

Nai, qui s'était relevé depuis, s'inclina en signe de remerciement. C'était un honneur d'avoir leur confiance et il en était très ému. Il utilisa alors les blessures de son corps pour poser sa main ensanglantée sur le papier ancien. Ce fut très intéressant de savoir qu'à partir de cet instant, il allait pouvoir leur parler plus souvent sans avoir à traverser ce désert d'enfer.
Les jours suivants, Nai s'était entraîné à la surface à faire apparaître quelques-uns de ses amis rencontrés tels Bouchii, Amenbo, Horii ou Tamakome. Cela avait été marrant lorsque Bouchii lui avait hurlé dessus et qu'Amenbo fît fuir tout le monde par son odeur. Une bonne poilade ne faisait pas de mal après tout ce temps passer sous une terre, sans émotion aucune.
Cela fit d'ailleurs du bien au côté humain de Nai puisque les animaux ne pouvait rire jusqu'aux larmes. C'était le jour suivant qu'il fit son bilan, lors de son départ. Cela fut relativement déchirant. Il s'était attaché à tous ces personnages étranges. Mais l'heure était au départ, à la re-traversée du désert.

Elle se fit tranquillement, usant de son nouveau savoir. Il se demanda alors ce que tout cela lui avait apporté.
Physiquement il avait changé. Son corps s'était amaigrir, il sentait ses os de poitrails ainsi que tous ses muscles, cous, jambes, etc ... Sa peau était aussi rugueuse que lisse. Les sillons parcourant sont corps lui donnait une drôle d'allure et ses tatouages en était affecté. Ils ondulaient. Heureusement, la plupart restait caché par les morceaux de tissus déchirés qu'il portait. Leurs aspérités grattaient le dos, faisaient penser à de la peau de gazelle et de fennecs. Il savait qu'une fois à Kiri il allait reprendre des vêtements adaptés, alors il en profitait.
Mentalement il était transformé. Plus sûr de lui-même en tant qu'élu, le shinobi avait une foi encore plus grande que l'autre fois. Sans mal de foie, il eut foi en sa religion. Une part de lui devenue taupe apparaissait clairement. Sa posture tordue, ses gestes n'étaient plus tellement humains, il en avait conscience. Après avoir fait connaissance d'un peuple ayant possédé Hen'keirai, Nai était curieux des écrits. Il se demandait même s'ils avaient raison sur chaque point. Remettre en question les écrits étaient un point de vue d'hérétique. En était-il devenu un ?
Horreur !
Tout cela serait éclairci une fois rentré.
A la maison !
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