La capitale était immense...comment l'homme pouvait-il construire autant de bâtiments dans un seul et même espace? Oui, le territoire de la nouvelle Shoukou était grand, mais jamais je n'aurais cru voir autant de tour s'élever aussi haut de la surface du sol...ni même autant de personnes vivres "au même endroit". Décidément, la vie en dehors des sous-terrains où j'ai passé toute ma vie jusqu'à présent, elle n'avait rien à voir avec ce qui m'attendait maintenant. Je m'en doutais bien, aussi, mais...l'on était jamais assez préparer à vivre un choc culturel et, dans mon cas, je voyais bien que j'étais loin d'en avoir terminé avec mes réflexions sur tout et rien à la fois.

Mon attention se perdait dans cette multitude de bruits qu'était celui de "la ville". Entre les discussions qui défilaient au rythme des passants, les combats de chats de gouttières qui hurlaient à la haine, les cris des marchands publiques...il me devenait difficile de ne pas tourner sur moi-même à quelques occasions, attirés par les milles et unes scènes qui se déroulaient autour de moi. Le plus étonnant, c'était cette absence totale d'observation des citoyens de Shoukou, qui semblaient s'êtres habituer à toutes ces distractions au point qu'elles paraissaient invisible pour eux. Seuls des événements réellement hors du commun,
trop étrangers à leurs routines, réussiraient probablement à attirer leur attention et c'est pour cette raison que j'avais laissé mon masque de côté. Je me mélangeais à eux tel un doppleganger, analysant leurs habitudes, tentant de les reproduire le plus rapidement possible afin de paraître pour un simple citoyen. Aussi, avais-je pris la précaution de camoufler mon chakra, mais aussi d'avoir l'air d'un jeune travailleur de la classe inférieur. Je ne pouvais me permettre la malchance de tomber sur une sentinelle de patrouille au service du Daimyo...quand bien même il paraisse loufoque et totalement ridicule de s'imaginer que tous les citoyens de la capitale étaient en permanente observation.

Enfin, c'est en traversant la ville de cartiers en cartiers, en empruntant les ruelles et les zones résidentielles plus que commerciales, que je me rendis jusque dans les coins les plus malfamés de la capitale. Là, l'ambiance changeait drastiquement. Les entrepôts et les petites industries étaient nombreuses. Les gens avaient la mine plus basse en générale aussi...sauf les enfant. Eux, étonnement, semblaient beaucoup plus joyeux et pleins d'entrains. Comme s'ils savaient, inconsciemment, que le bonheur...ils venaient d'eux et de leur imagination...non pas des multiples conneries que pouvaient leurs acheter leurs parents chez les marchands ambulants.

Enfin, alors que la faim commençait à me tirer le ventre, mais la soif aussi, je m'arrêtai dans un établissement que l'on appelait "bar". Sur place, l'on préparait quelques repas biens simples, et l'on y vendait breuvages en tout genre. L'alcool me tentait, piquait ma curiosité. Je n'en avais jamais bu, jamais savourer...mais ses effets m'avaient souvent été racontés. C'était un amortissant...un dépresseur pour être plus précis. Les réactions étaient nombreuses à l'ingestion...mais on le buvait justement dans le but de "décrocher" un peu.

J'entrai donc dans l'établissement pour y retrouver un large spectrum de personnalités qui s'y réunissaient. Des agités, des bavards, des compétitifs...des furieux. Assis dans un coin de la salle, je commençai à observer le comportement des gens, à analyser leurs réactions. Finalement...c'était peut-être ici que j'allais trouver ce que je cherchais. Toutes ces personnes, ou du moins la majorité, semblaient être bien peu adeptes de la modération...inconscient face au danger de leurs propres paroles ou de leurs actions. Des rebelles...stupides pour la plupart...mais leur cerveau ne m'intéressait pas. J'en avais un, c'était plus que suffisant.

Apparence durant ce RP:

Spoiler:

- Dispersez-vous et prévenez-moi au moindre soucis.

- Me faut des gars pour un truc sur lequel je bosse en ce moment. T’aurais des gens dispos ce soir ?

- Apparemment le dernier coup de Tomi et ses gars a pas été un franc succès, rien de bien fabuleux mais si t’as de quoi les payer, y a moyen qu’ils se remettent en selle pour arrondir leur fin de mois.

- Autre chose éventuellement ?

- Genre un mec solo ?

- Tu connais ?

Apparence durant ce RP:

Le goût de la "bière" n'était pas aussi mauvais que ce à quoi je m'attendais, mais était loin d'être "bonne" aussi, ne me laissant donc pas le plaisir de finir entièrement la pinte que l'on m'avait apporté.
Par contre, ces petites boules de poulet fris à l'ananas m'aidèrent à bien faire passer le tout, car étrangement, ils se complétaient bien entre eux. Ça n'avait rien d'un repas digne de ce nom, et j'en était bien conscient aussi...bien que la faim ne me tirait plus l'estomac, j'étais loin de me sentir satisfait. Portant donc mon regard vers le comptoir, comme pour essayer de capturer celui du tenancier ou de l'un de ses serveurs...c'est plutôt celui d'un inconnu qui croisa le mien. Arquant un sourcil, voyant qu'il n'avait de cesse de regarder dans ma direction depuis quelques instants, je commençai à m'imaginer plusieurs scénario. Que me voulait-il? Pourquoi semblait-il si insistant à observer mes moindres faits et gestes? Avait-il finit par deviner qui j'étais...ce que j'étais? Impossible...

Devant l'incertitude, et avant que les choses ne tournent mal pour moi, il ne me restait plus qu'une seule solution; m'en aller...puis prendre la fuite s'il me poursuivait. Je ne pouvais me risquer d'être attraper alors que nous venions tout juste de ressortir au grand jour, ce serait ridicule. Peut-être faisait-il partie des forces de l'ordre et que, d'une manière ou d'une autre, il avait réussit à percer ma couverture à jour...un espèce de malade un peu trop zélé qui traîne avec la racaille afin de mieux la coincée. Ce ne serait pas la première fois que l'on entendrait parler de ce genre d'opération après tout.

Je me levai donc de mon siège, de manière tout à fait naturelle, remettant mon chapeau sur la tête et reprenant mon bâton de marche dans ma main droite tout en plongeant la main gauche dans la poche de mon pantalon, comme si j'allais en sortir de la monnaie pour aller payer ce que je venais de prendre. Je quittai ma table, me dirigeant vers le comptoir où était assis le curieux qui détournait maintenant le regard comme par réflexe, comme à chaque fois que quelqu'un que l'on regardait nous regardait à son tour. Le caissier, lui, se pencha derrière son tiroir afin de sortir le menu...probablement pour bien calculer le prix des trucs que j'avais commander...le timing était le bon.

Bifurquant vers la gauche, prenant la direction de la sortie entre les tables, je poussai une chaise de mon chemin en sortant la main de ma poche...mais le son de ses pattes crissant sur le sol trahi mon stratagème. Sans même me retourner, je commençai donc à courir vers l'extérieur, repoussant un pauvre saoulons qui venait de se mettre a tout hasard en travers de mon chemin. Le pauvre homme chuta, mais coup de chance, se retrouva à bloquer le chemin de la sortie, ce qui retarderait probablement, d'une seconde peut-être, ceux qui voudraient se lancer à ma poursuite. Comme pour en vérifier la probabilité, je me retournai pour voir la scène derrière moi. Le caissier gueulait derrière son comptoir "Pas encore!!!". L'ivre mort, sur le sol, se plaignait mais ne bougeait pas...puis...le curieux lui...je ne pu m'empêcher de lui esquisser un sourire en coin, provocateur un brin et fier aussi. Il ne m'attraperait pas.

Sprintant jusqu'à la sortie, je poussai la porte de toutes mes forces et je fis un tournage rapide sur la gauche en repoussant la porte dans mon mouvement, du bout de mon bâton, pour la refermer. J'analysai mon environnement le plus rapidement possible, tentant de trouver la meilleure sortie des environs, le meilleur échappatoire. Devant, le chemin continuait tout droit, mais je pouvais emprunter aussi une ruelle à gauche et une autre à droite. Va pour la droite! Cela me ramènerait presque derrière la taverne et s'il ne m'avait pas encore suivit, je me doutais bien que ce serait le chemin le moins plausible pour lui de prendre, pour essayer de me retrouver. À moins qu'il soit plus rusé que je ne le crois et se dise justement qu'à ma place...il aurait fait la même chose. Une possibilité à ne pas écarter.

Et puis fichtre...une direction ou une autre...je ne connaissais pas la ville. Dans tout les cas, je ne savais pas où j'allais.

- Yo.

- Pas besoin de montrer les crocs garçon. Je sais pas exactement c’qui te fait si peur, mais si mon but avait été de te coincer ou autre … tu l’aurais su bien avant.

- Tu sais parler ou bien … ? Si oui j’aimerais que tu me dises. Que faisais-tu dans ce bousier ? Vois-tu j’étais moi-même venu pour trouver des personnes susceptibles d’être intéressées pour un petit contrat visant l’un des nobliaux locaux... Car comme on dit … Plus on est de fous plus on rit, non ? Et vu la manière dont tu bouges … Tu pourrais faire l’affaire. Ninja nan ?

Tournant le coin de la ruelle, ignorant tout simplement les passants jusqu'à ce que l'un d'eux manque littéralement de freiner ma course en la traversant, les bras chargés de caisses d'alcool probablement destinées au commerce que je venais de quitter en trombe, je pivotai sur moi-même afin de l'éviter, passant derrière lui au final et frôlant son épaule gauche. Malheureusement, dans cette prouesse de dernière seconde, ce tournage de 360 degrés me fit comprendre que l'homme de la taverne me poursuivait bel et bien, et à une vitesse supérieur à la mienne. Décidément, je devais avoir vu juste...cet homme me voulait bel et bien quelque chose...sinon il ne serait pas là a essayer de me rattraper. Tentant de chercher un échappatoire, je me jettai sur la première « porte de sortie » qui se présentait à moi; une cage d'escalier de secours qui menait aux étages supérieurs du bâtiment à ma droite. Je reculai donc de deux ou trois pas, m'élançai...puis je sautai afin d'en attraper le dernier barreau…

...mais il était déjà bien trop tard. À peine à deux mètres de moi, mon poursuivant venait d'arrêter sa course, m'observant dans ma pathétique tentative de lui échapper. Je devais être beau à voir dans la position que j'avais, un bras bien accroché au dernier barreau de l'échelle remontée, l'autre tentant difficilement de s'accrocher mais encombré par mon bâton de marche et le reste du corps pendant dans les airs, pour ne dire qu'il aurait aussi bien pu être poussé par le vent que j'aurais ressemblé à un étendard humain. Grommelant pour moi-même, serrant les dents, je me laissai retombé au sol. Mes pieds heurtèrent la surface solide de la ruelle, me laissant quelques fourmis me traverser les tibias, puis je reculai d'un pas. Jusqu'à présent, au moins, il ne me semblait pas hostile...et bien que j'eus été en possession de quelques cartes qui auraient pu me servir à m'échapper correctement cette fois-ci, je préférais ne pas dévoiler mes talents à l'inconnu. Chose qui, de toute évidence, avaient partiellement été mise à jour par celui-ci.

Enfin, alors que mon coeur battait encore au rythme de la course et que mon souffle ressemblait toujours à celui d'une locomotive à vapeur, je restai quand même bien attentif à ce qu'il avait à me dire. Le gars, au final, ne serait donc rien de plus qu'un...mercenaire? Et en recherche d'une ou de potentielles recrues pour accomplir un contrat? HmHmHm! Comme quoi, je venais de m'affoler pour rien. Baissant donc ma garde, sans pour autant relâcher mon attention sur ses faits et gestes, je le laissai dire ce qu'il avait à me dire, mettant en évidence qu'il voyait bien que j'étais un Shinobi. Décidément, il avait des capacités sensorielles assez élevées...sinon comment aurait-il fait pour le deviner?

-Bien jouer...HmHmHm!!! Je ne croyais pas me faire avoir aussi facilement. Aussi, faut-il dire, que je suis loin d'être le plus rapide. Dis-je simplement en appuyant mon bâton de marche devant moi et en y liant mes deux mains, l'une par-dessus l'autre.

Et pardonnez-moi, mais j'ai mes raisons de devoir fuir tout ce qui pourrait m'approcher d'un peu trop près. Les mauvaises intentions sont choses courantes ici, mais j'imagine que vous le savez déjà Hmhmhm! Heureusement, vous venez de toucher là un bon point avec votre « contrat ». J'étais justement à la recherche de gens aussi...qui seraient susceptible de m'aider dans quelques-unes de mes démarche. Je vous écoute...peut-être pourrions nous en venir à un accord si j'y trouve mon compte?

Et la balle était maintenant dans son camp. À dire vrai, ce contrat en particulier ne m'intéressait pas pour le moins du monde, en sachant ce qu'il avait a y faire...dans les grandes lignes du moins. Cependant, un service en attirant un autre...j'étais bien prêt à voir s'il serait prêt à troquer les miens contre les siens un coup le travail effectué. L'argent n'a que très peu d'importance chez les Shinobi après tout...les contactes sont bien plus important. Ou du moins...selon moi.

- Il est rare que j’ai à courir après la main d’œuvre pour la recruter… Et encore plus qu’un random dans ton genre pense pouvoir m’engager… Si tu cherches à attiser ma curiosité, meh, c’est un peu réussi. Mais il faudra d’abord me donner ton petit nom et ce que j’ai à y gagner. Perdre mon temps c’est pas trop trop mon genre non plus quoi.

- Pour ma part, tu peux m’appeler Tatsuo. Quant à la mission, rien de bien compliqué. Je dois juste une faveur à une bonne amie qui n’aime pas trop aider à crédit. Un truc rang B qu’elle pourrait sûrement demander de faire à la populace mais bon, ordonner les autres à droite à gauche c’est son truc, qu’est-ce que j’y peux. Comme dit juste avant, il s’agirait de s’occuper d’une petite affaire d’un nobliau local. Pour les détails, tu comprendras que j’vais pas les crier sous tous les toits, donc si t’es partant, on mettra cartes sur table.

Eh bien, voilà qui est réglé! HmHmHm! *KOF KOF*

Comme quoi mieux valait prendre le temps de bien reprendre son souffle après une petite course avant d'entamer une bonne discussion. Bien que le coeur se calmait, mes poumons, eux, cherchaient encore leur air, prouvant bien que j'étais loin d'être le genre de Shinobi à privilégier les prouesses physiques au reste de nos arts. Comme il avait pu le voir déjà, le camouflage et l'art de la discrétion avait toujours été à la base de mes compétences. Seulement, peut-être était-il encore trop tôt pour lui dévoiler le côté "plus sombre" de mes capacités personnelles. De toute façon, au vu de la tournure de cet échange...il finirait bien par en être témoin bien assez tôt.

Chassant donc un petit nuages gris de mon visage, provenant directement de la bouche de mon interlocuteur, je fis quelques mouvements de gauche-à-droite d'une main tout en faisant volte-face et me diriger vers les ruelles sombres que nous avions dépassés durant notre petite poursuite. De l'autre main, je gardai le rythme de ma marche avec mon bâton jusqu'à ce que nous ayions atteint l'ombre des recoins de cette ville. Là, l'apparence de jeune rebelle que j'avais emprunté se dissipa entièrement afin de dévoiler un grand corps frêle caché sous un grand imperméable de cuir noir dont la capuche, bien que grande et large, n'arrivait pas à cacher cet effrayant visage de corbeau et son long bec que représentait mon masque. Une lueur verdâtre s'échappa un instant du centre des verres fumés protégeant mes yeux. L'iris toxique de mes yeux avaient momentanément captés un brin de luminescence solaire qui s'était subtilement faufiler dans la grisaille du ciel.

Parfait! Tatsuo! Je t'accompagnerai et je t'aiderai. Tu peux m'appeler "Akumu". Dis-je en regardant rapidement autour de nous, m'assurant que personne ne nous épiait à notre insu. Pour ce qui est de ma requête...elle sera un peu plus complexe j'ai bien peur! HmHmHm!

Je te laisserai donc la part de la récompense qui devrait généralement me revenir après ta mission...et tu m'aide en retour. J'ai en tête de recruter au minimum quatre autres personnes qui seront, au minimum, de mon gabarit. Alors je te laisse deviner que ce ne sera pas de tout repos. J'ai quelques "amis" qui aimeraient bien revoir la lumière du soleil et rejoindre leurs familles.

Si le tout était bien régler, l'homme n'avait plus qu'à tendre la main afin de sceller ce "pacte" qui lierait nos deux contrats "à l'amiable". Ainsi naitrait peut-être un long et fructueux partenariat? Ou qu'un simple et court retour d'ascenseur qui mènerait nos deux âmes sur des chemins semblables pour un bref moment dans nos longues vies. Quoiqu'il en était, travailler avec un inconnu risquait d'être une expérience enrichissante. Il était temps de voir ce que les Shinobis de la surface savaient faire.

- Hmmm … Deal.

- Il semblerait qu’on n’ait pas eu la même chance. Quelle image bien triste j’dois renvoyer… C’est bon sinon, partons.

- À notre petit succès.

- Essaie de pas partir en courant sans payer cette fois par contre… Ça me collerait une image pas dingue auprès de mes contacts ici.

- Et donc … Cette requête ?

HmHmHmHmHm!!!!

Bien que j'eusse voulu être plus subtile dans mes railleries, il m'était bien difficile de ne pas au moins laisser un petit gloussement s'étouffer dans le cuir de mon bec. Derrière la teinte noircit de ces verres fumés qui cachaient l'éclat verdâtre et toxique (à bien des égards) de mon regard, mes paupières se plissèrent tout autant que mes lèvres se pincèrent sur un coin de ma bouche, offrant un rictus invisible à l'oeil de mon partenaire amoché. La mission avait été plus difficile pour lui que pour moi, mais il s'en était tout de même sortit, au détriment d'un petit morceau de dignité.

Cependant, mes railleries devaient bientôt suffire​, aussi brèves et silencieuses pouvait-elles êtres. Loin d'êtres réellement sérieuses ou insultantes, ce qui s'était passé devait maintenant appartenir à "hier" et nos regard tout comme nos pensées devaient dorénavant se tourner vers "demain". Cela...il l'avait compris avant même que je ne lui en parle. Probablement curieux de savoir ce qui allait l'attendre par la suite, il fut le premier à lancer la parole en ce sens après avoir levé l'alcool qu'il boirait seul. Seul un verre d'eau allait l'accompagner à dire vrai.

Je ne m'enfuirai pas promis!! Hmhmhm!! D'ailleurs...reste calme s'il te plait...même si ça peut devenir un tantinet flippant. Hehehe...

Et pendant que monsieur rabaissait son coude pour déposer sa bière et que, à l'inverse, l'un de ses sourcils se rehaussait pour exprimer son questionnement, j'avais déjà apportés mes doigts aux ronds fumés qui recouvraient mes yeux afin de les relever vers le haut et d'imposer ma vision couleur chartreuse au Rouquin. Là, quelque chose d'étrange se passa. Tout devint flou autour de nous, comme si l'on regardaient l'un et l'autre à travers une flaque d'eau onduleuse. Les voix des autres clients devinrent lointaines, tout comme le bruit des verres qui frappaient les tables de leur base plus épaisse. Seul ma voix et mon image restait très claire dans l'esprit du Nukenin.

Écoute moi sans parler, je ne t'entendrais pas de toute manière. Ce que je dois te dire ne doit être entendu que par toi et toi seul.

Je suis Akumu Sabakyô, issu du clan disparu du même nom. Nous ne sommes pas mort, mais bien vivants et par plus de dizaines. Si la plupart d'entre nous sont restés ensemble après l'invasion impérial, quelques-uns d'entre nous furent injustement enfermés pour seul crime d'avoir voulus résister à l'envahisseur. Normal après tout...nous avons perdu la guerre...ils n'allaient pas nous laisser libre.

Le problème, maintenant, c'est que le Kamui est mort et son empire avec lui, mais les gros bonnets de l'industrie ont rachetés la prison et au lieu de libérer les "prisonniers politiques" comme ils le devraient, ils les gardes enfermés afin de s'assurer qu'aucune révolution ne naisse dans leur paradis brun et toxique qui remplis leurs poches. Des prisonniers, donc, qui y sont enfermés et torturer injustement, sans plus aucune raison politiques d'y être alors que le seul tort qu'on leur reprochait n'existe plus.

Je réunis donc une équipe de Shinobi d'élites afin de former une équipe de front, une équipe tactique et une équipe d'infiltration afin de libérer les miens et ébranler ce système corrompu. Nous prendrons d'assaut la prison impérial. Le premier groupe attaquera de front, un autre passeront les murs latéraux afin d'entrer dans le secteur des murs externes de la prison et ouvrir les portes de l'intérieur et pendant ce temps, j'infiltrerai le complexe de haute sécurité en douce pour libérer ceux qui y sont enfermés.

Et aussitôt le message fut-il passé que le bruit des autres conversations revint aux oreilles de celui qui venait d'être affecté par une illusion mentale faisant office de télépathie. Le temps avait continué de coulé, mais c'était comme si l'information lui avait été livrer dans un rêve éveillé. Comme si, l'espace d'un instant, nous avions quitté ce monde pour un autre totalement identique. Quelle sensation étrange...le genjutsu. Et pendant qu'il assimilait ce qu'il venait de se passer, je rabaissais mes verres fumés par dessus mon regard...toujours en gardant secrètement un sourire en coin derrière mon faux-visage.

- Je vois … Et une fois tes … amis libérés ? Vous redisparaissez du paysage et menez votre vie de votre côté ?

- Qu’Ame soit pourri jusqu’à la moelle n’est pas une info très inédite. Tu parles de révolution, ce serait ça que tu viserais ? Et dans quel but au juste ? Si tu cherches à libérer les tiens de quelconques chaînes et de s’assurer du retour de votre hégémonie, il vous faudra jouer au même jeu que les bonhommes dont tu parles et les battre sur leur propre terrain. Discrètement. Faire front ouvertement ne ferait que réveiller la fourmilière, en forçant des joueurs extérieurs à intervenir dans vos affaires … et vous n’aimeriez sûrement pas ça.

- Mais pour ça, il va te falloir des hommes, du talent, et des ressources. Tout type de ressources. Et au final on en revient toujours au même : la recherche de puissance pour accomplir ses objectifs. Corrige-moi si j’me trompe hein. Mais dis-moi, tu parles de recruter d’autres bonhommes pour ton petit plan de liberté. Mais … ces dizaines de ton clan dont tu parles, ils ne comptent pas intervenir ?

Le borgne aux cheveux de feu comprit vite l'importance d'un tel projet, mais aussi les risques qu'il comprenait dans la continuité du mouvement qu'il allait engendrer. Il était vrai que le plan que j'étais en train de mettre en route allait ébranler non seulement l'élite industrielle corrompue de ce pays, mais aussi le pays en lui-même ainsi que ses habitants...et les mains opportunistes et sales qui s'étaient mises à brasser ce grand merdier qu'était Ame depuis l'arrière scène. Des mafias s'y étaient glisser les pattes, très probablement, et risquaient de ne pas aimer qu'un clan entier en sort des oubliettes afin de se reprendre ce que eux avaient fini par voler. C'était donc pour cette raison que les Sabakyô allaient devoir être écartés du projet jusqu'à ce que la population elle-même ne décide de mettre la main à la pâte. Bien sur, deux Sabakyô seraient de la partie lors du jour J, mais il y aurait aussi d'autre Shinobis. La faute ne pourrait être imputée directement au clan...d'autant plus si le reste du clan n'y était pas mêlé.

Hehe...pourquoi mêler le reste du clan à ce projet si ce n'est que pour signer les termes d'un contrat auquel il serait préférable de ne pas y voir leur signature? Non...mêler tous les Sabakyô à cette entreprise serait un suicide pour le clan. Ils savent ce que je prépare "dans les grandes lignes", mais un seul d'entee eux en sera de la partie. Un bon morceau, ce gamin, mais qui a quitté les nôtres depuis trop longtemps au profit de l'argent. Dis-je en balayant l'air de la main, comme pour chasser l'importance de ce détail qui restait moindre.

Les Sabakyô n'entreront dans le conflit et prendront part à mon initiative que lorsque le temps sera venu. Pour l'heure ils resteront "cachés" encore. Pour la suite, c'est une révolution du peuple que je veux. Instiguer la graine de la révolte chez ceux qui veulent changer les choses, mais qui s'en sentent incapable. Faire naitre un besoin de liberté face à l'oppression constante des corporatives...et lorsqu'ils commenceront à prendre les rues d'assaut, là les Sabakyô s'en mêleront en rejoignant le peuple et leur offrir un soutien lourd de sens. C'est un jeu qui se jouera par la patience, les pions avancent d'abord et les pièces maitresses agissent ensuite. Et puis...les mafias n'aiment se mettre le nez dans le "publique". Ils ne se mêleront pas d'une guerre que le peuple a décider de menée de lui-même. Ça les exposeraient trop...bien trop même.

Mais...il ne faut jamais...jamais sous-estimer les pions. Car en bout de ligne, ce sont eux qui mènent le jeu...et qui possèdent l'opportunité de devenirs bien plus une fois les barrière franchises. Il faut seulement les y aider et ouvrir la voies pour eux.

Puis je regardai autour de moi, attardant mon regard sur chacun des bouseux et des ivrognes qui remplissaient la salle. Parmis eux, il y avait des travailleurs, des ouvriers, des mineurs, des commerçants. Pleins de rêves pour certains, pleins d'amertumes pour d'autres. Mais tous avaient en eux le pouvoir de changer les choses...il ne fallait qu'une braise pour allumer cet incendie que serait le changement.

Ce n'est pas qu'un truc de Shinobi. C'est un truc pour tout le monde. Et tout ce monde en a raz le bol de comment les choses sont gérées ici. On le voit...on le sent. Suffit juste de les pousser un peu.

Mais en effet, tu as raison sur ce point. Il me faudra des ressources et oui, il m'en faudra beaucoup. Mais ce que j'emprunte, je le rend...fait affaire avec moi...aide moi...et tu ne seras pas déçu des retombées. Surtout pas lorsque tu pourra avoir l'appuie de personnes hauts placés dans le "nouveau" Ame. Un pays aussi riche que celui-ci? Imagine si ses ressources servaient un but plus rentables et dirigé sur "le monde" plutôt que de remplir les poches d'une poignée d'homme seulement. C'est ça la différence entre eux et moi...je préfère l'influence à l'argent. L'argent on peut te la voler, l'influence...c'est beaucoup plus difficile à enlever.

- Que le peuple aura décidé de lui-même…

- Et concrètement tu arpentes le pays depuis combien de mois ou d’années pour t’être persuadé que le peuple sera facilement influençable ?

- Peut-être y trouvent-ils leur compte si tout ça a duré si longtemps, non ? Comprends-moi bien… J’vais pas te mentir… En vrai, j’en ai pas grand-chose à foutre d’éradiquer la corruption à Ame et libérer le bas peuple. Et bon tu m’as pas l’air suffisamment stupide pour penser qu’un mec pas du coin de mon genre se reconnaîtrait en tes idéaux. Pour c’que j’en dis, pourtant, un peu de boxon à Ame pourrait être pas mal bénéfique pour moi. Disons que ça permettrait de déloger mes futurs rivaux bien trop implantés dans le coin. Et les pays tout autour subiraient quelques contrecoup pas dégueus non plus.

- Et ça serait d’autant plus intéressant si comme tu dis, la relève m’apprécie un chouia et cherche à s’étendre. Car j’te rejoins, à mes yeux aussi, l’influence a plus de valeur que l’argent.

- Du coup ces ressources … Disons que j’pourrais t’aider à les obtenir. Pour faire court, après quelques préparatifs, j’me suis enfin décidé à rassembler un petit comité de personnes toutes aussi intéressées que moi par obtenir plus de puissance … d’influence … pour atteindre leurs propres projets. Et tout ça, peu importe les moralités déviantes des actes qu’ils pourraient être amenés à entreprendre.

- Qu’on soit clairs, y aurait pas de flicage excessif -le minimum quand même. Plus une sorte d’entraide entre membres si les intérêts s’alignent, en gardant en tête qu’à plusieurs on a chacun plus de chances d’atteindre nos buts respectifs. Dans un premier temps moi et mes associés chercherions à assurer notre main mise sur les différents réseaux que nous pourrions toucher, tout en prêtant une oreille attentive à une source de pouvoir sans pareil en ce monde… Si j’te parle des bijuus … Ça te dit quelque chose ?

- Bien sûr j’te parle de tout ça là, mais même si ça te bottait il faudrait que je vois de quoi tu es réellement capable. Tout comme je pense que tu aimerais en savoir plus sur moi si nous devions nous associer sur la durée. Donc autant mettre le tout en pause, le temps que nous nous revoyons lorsqu’il faudra mener l’assaut contre ta Prison. D’ici là… Réfléchis-y. J’amènerai très probablement l’un de mes larbins histoire de te convaincre d’autant plus. Larbin qui se ferait un plaisir de t’aider par la suite contre une petite rémunération j’en suis sûr.

Il fallait l'écouter parler pour réaliser quel type d'homme il était finalement. Ses cheveux de rouquin, sa bière, ses manières...représentaient bien cet aspect rebelle qu'exigeait la vie de Nukenin. Cependant, c'était probablement son manque d'humanisme qui l'avait réellement plongé dans le camp "des méchants" qui regroupait toute une ribambelle d'excentriques et de marginaux en tout genre, dont je faisais également partie, évidemment. De voir qu'il se foutait allègrement du sort des Amejins prouvait qu'il se plaçait sur le même pallier que moi en cette matière. C'était un opportuniste qui visait ses propres intérêts et non ceux de la collectivité. Mais...encore une fois...quelque chose semblait le rapprocher de moi encore une fois, dans notre manière de procéder entendons-nous.

Il semblait aussi avoir compris que seul, nous avancions à pas de tortue et que nos chances de survies étaient plutôt minces. Tôt ou tard, nos talents personnels seraient mis à rude épreuve, c'est la vie, et mieux valait avoir quelques alliés pour nous épauler dans ce genre de situation. Bref, c'est ce que j'en pensais et c'est ce qu'il me semblait comprendre en écoutant sa proposition. Pourquoi diable embarquer un équipage dans son navire si ce n'est que pour nous aider à le manoeuvrer.

Me contentant donc seulement de l'écouter jusqu'à ce qu'il ait terminé, je poussai ma chaise vers l'arrière jusqu'à ce que mes genoux soient appuyés sur le dessous de la table. Ma tête, maintenant penchée vers l'arrière, me permis de bien sonder les alentours pendant que l'autre continuait à m'expliquer comment il pourrait m'aider à obtenir "ces ressources". Personne ne nous écoutait, ou sinon quelques regards perturbés se posèrent sur moi et mes simagrées avant de retourner à leurs occupations.

Puis vint le sujet des "Bijuus". Là, je relevai la tête, tout en restant en équilibre sur les pattes arrières de mon siège. Je posai mon regard verdoyant sur Tatsuo, au travers de l'écran fumé de mes lunettes. Décidément, il avait piqué ma curiosité.

Ce sont des légendes...tout le monde le sait...

Mais le sérieux dans ma voix laissait entrevoir que je ne croyais pas à ces légendes...et que je semblais très intéressé par la suite des événements...mais ça n'allait pas être pour aujourd'hui...

Hmhmhm! D'accord petit cachotier. Nous verrons cela après..."l'événement". Mais je te préviens à l'avance. N'attends pas de moi être "un combattant de légende"...car je n'en serai jamais un. Utile...astucieux...? Oui, sans aucun doute...mais définitivement pas "puissant". Bon peut-être un peu...mais ça s'arrête là.

Enfin! Comme dit, nous verrons bien le temps venu!

Puis, rabaissant les deux pattes avant de ma chaise à en les cogner sur le sol, je pris bien le temps de reprendre ma canne de marche avant de me relever et de me diriger vers la sortie, élevant la voix pour qu'il entende mes dernières paroles

ALORS JE VOUS ATTENDRAI VOUS ET VOTRE ASSOCIÉ MONSIEUR, DEVANT LE CHANTIER ET À L'HEURE DE POINTE, AVEC LE RESTE DE MON ÉQUIPE! CE SERA UN PLAISIR DE FAIRE AFFAIRE AVEC VOUS. BONNE JOURNÉE! hmhmhmhm!!!