Il faisait assez frais pour soirée Kazejine. Je regardais au fond de mon bureau, le dos à la fenêtre, un gros cigare dans la bouche et un verre de saké dans la main droite. Je m'accordais ce verre d'alcool sur mon lieu de travail une fois le gros de la journée passée. Une fois que je pouvais ralentir le rythme, me pencher sur ce qui m'intéressait et non pas ce dont j'étais obligé. Un moment que j'appréciais.

Je lisais les rapports sur le jeune homme qui se trouvait actuellement sur le toit de mon établissement. Cela n'avait pas fait long avant que quelqu'un ne vienne me notifier de sa présence. Je le connaissais, Ruri m'en avait parlé, un jeune homme particulier au passé psychologique assez lourd. Je me demandais bien ce qu'il pouvait venir faire sur les toits du quartier général et j'irai le voir. Je finissais de boire mon verre avant de prendre mon cigare et de prendre la direction de l'étage supérieur.

Il n'y avait qu'un seul petit escalier qui séparait l'étage de mon bureau de la toiture du bâtiment. J'arrivais rapidement vers le genin et m'approchais de lui en silence. Je ne voulais pas lui faire peur, pas lui faire la morale. Je voulais m'asseoir à ses côtés afin de voir ce qu'il pouvait raconter, ce qu'il souhaitait. En bref, discuter. Profiter du temps qui se calmait peu à peu pour faire la connaissance des genins qui étaient parrainés par le Kōsangakku.

« Bonjour, Akai. »

Je me posais à côté de lui, toujours un cigare à la bouche.

« Il fait frais ce soir, hein ? »

Je regardais dans la même direction que lui et remarquais un petit scarabée qui s'accrochait au sol pour se maintenait face à cette petite brise que devait être comparable à une tempête pour lui.

« Qu'est-ce qui t'emmène sur le toit ce soir ? Tout se passe bien au Kōsangakku ? »

Il fallait que je m'habitues à ces genins qui vivaient maintenant dans l'enceinte du Kakumeigun, certes ils étaient séparés, mais ils avaient tout de même accès aux zones extérieures du quartier général.

J'avais beau parler à Akai, celui-ci ne répondait pas ou alors se contentait d'un léger hochement de tête pour me répondre. Je pouvais voir chez lui qu'il n'était pas sûr de lui, ou très peu. Il ne semblait pas à l'aise et quelque peu déboussolé par notre petite interaction. Je lui laissais le temps qu'il fallait, les psychologues et Ruri ne devaient pas mentir, Mashiro Akai était un personnage à part entière.

Il arrêtait enfin de me fixer, certainement ne me reconnaissait-il pas, pour projeter son regard un peu plus loin dans le village, je suivais son regard pour ensuite poser le mien sur un couple qui poussait une charrette bien chargée. Que pouvaient-ils bien faire à cet heure-ci de la soirée avec une charrette si remplie ? Je comptais sur les systèmes de défense et de shinobis parcourant les rues pour aider, ou alors les détruire, s'ils s'avéraient menaçant, mais ils avaient l'air d'être des Sunajins, bien comme il faut. Parfois, pourtant, il faut se méfier de ces personnes justement !trop bien!, ils pourraient très bien essayer de passer inaperçu de cette façon.

Le vent soufflait toujours sur Kaze et Suna lorsqu'enfin, Akai s'était décidé. Il se confiait ou plutôt, répondait à mes questions. Le silence que j'avais obtenu lors de mes questions commençait presque à devenir gênant, mais je m'y étais préparé. J'écoutais attentivement les réponses du jeune homme et ces réponses ne me choquaient pas tellement. Je n'avais jamais vécu en internat ou ce qu'il s'en rapproche, mais cela devait être vrai, le calme ne devait pas être habituel dans ce genre d'institutions.

Cela me donnait une idée, je pourrais peut-être essayer de libérer un peu plus d'espace pour le Kōsangakku pour que les élèves puissent avoir un lieu privé et ne plus devoir vivre dans un dortoir. Mais d'abord, nous allions tester cette institution avant de dépenser de grandes quantités d'argent pour réaliser un bâtiment rien que pour eux, à terme.

« Oui je pense, tu as raison, il fait bon prendre du temps pour soi, savoir se détacher du quotidien pour mieux affronter les jours à venir. Rien n'est facile de nos jours, pas même la vie en communauté. » Je marquais une légère pause avant de reprendre ma réponse. « Pour ce qui est du Kōsangakku, c'est encore normal dira-t-on, l'institution vient d'ouvrir, vous êtes la première volée d'étudiant, il faut laisser encore quelques jours à vos institutrices pour que les choses intéressantes arrivent enfin ! »

Au moins, le jeune genin restait positif, c'était très bien.

« Il faut toujours rester positif, tu pourras aller loin de cette façon ! » Lui disais-je avec le sourire.

J'écoutais ensuite sa prochaine question, haha, il ne se souvenait pas de moi. C'était normal après tout, j'avais beau être le chef du Kakumeigun et donc potentiellement son directeur, il était tout à fait normal de ne pas me reconnaître, surtout lorsque l'on venait d'arriver au village.

« Haha, Ketsueki Kazushi, chef du Kakumeigun. Et oui, Ruri est ma fiancée. »

Je tirais ensuite une grande bouffée sur mon cigare au même moment ou le vent se levait un peu plus et renversait les marchandises du couple. Je me levais et me tournais vers Akai afin de lui proposer à manger et par la même occasion, s'assurer des intentions du couple.

« Tu as faim ? Je t'invite. »

Entendre mon prénom attirait mon attention. Je me tournais l'air interrogateur vers mon interlocuteur d'un soir. Il se demandait comment nous appelions nos familles et ne se souvenait plus du pouvoir de mon clan. Cela me faisait rire intérieurement. Il n'avait pas souvenir de notre clan maudit, craint de tous et vampire par-dessus le marché. Un rictus de joie, oui peut-être bien, se dessinait sur mon visage. Je prenais une grande inspiration avant de répondre au jeune genin.

« Alors... » Je levais les yeux au ciel commençant à apprécier le frais naissant dans notre patrie. « Nous appelons nos famille de clan. Ne me demande pas pourquoi, honnêtement, je n'en sais strictement rien. Et sinon pour ce qui est des capacités de notre clan... nous maîtrisons le sang et tout ce qui a attrait. Si je bois ton sang par exemple, je vais pouvoir te faire subir tous les sévices possibles et imaginable. Comme par exemple me planter un kunai dans le ventre et t'en faire ressentir les dégâts et la douleur pendant que moi, je me contenterai de la douleur. Tu vois un peu le genre ? Et ne t'inquiète pas, le savoir est parfois la meilleure des armes ! »

Je commençais ensuite la descente vers le couple à la charrette tout en invitant Akai à me suivre. Nous arrivions vers les deux personnes et après une rapide recherche visuelle, je n'y voyais rien de suspect. Je m'approchais des deux personnes afin de leur proposer mon aide.

« Vous avez besoin d'aide ? »

Les deux vieillards déclinaient ma proposition et nous continuions notre chemin vers mon restaurant de ramen préféré. Une fois à une certaine distance du couple, je m'approchais d'Akai. Je voulais lui faire remarquer comment j'avais agi, ce que j'avais fait.

« Tu vois Akai. C'est ça l'esprit Sunajin. Aider les personnes dans le besoin. Tout faire pour que les habitants se sentent en sécurité et soient heureux. Je suis sûr que tu t'en doutais, mais tu viens d'en avoir un exemple concret. » Nous marchions encore quelque mètres avant de tourner au détour d'une ruelle et d'apercevoir le restaurant que nous cherchions. « D'ailleurs, on arrive bientôt chez Tomohiko. Tu connais ? »

Je me doutais bien qu'il ne le connaissais pas. Mais je cherchais un peu à meubler la conversation, car je n'avais jamais été bon pour cela. Nous entrions dans le restaurant et je saluais le propriétaire avant de m'asseoir à notre table fétiche, à Ruri et moi. Le vieillard s'approchait de nous afin de me demander si je prenais la même chose que d'habitude. J'acquiesçais tout en demandant une carte pour le jeune genin qu'il s'empressait de lui donner.

« Prend ce que tu veux, ne fais pas attention au prix. »