J'avais perdu mes parchemins, ou du moins ils étaient devenus inutilisables, mais ce n'était pas une raison pour abandonner. Je devais devenir plus fort, profiter de cette mauvaise passe pour en apprendre plus, pour apprendre de nouveaux pouvoirs, de nouvelles possibilités de combat. Le chemin avait été dur, mais je m'y étais fait. Je m'étais fait à la perte de mes invocations.

J'avais envoyé une équipe de déblayeurs s'occuper des débris des sous-sols et ils y avaient découvert mes parchemins. Je les avais chaleureusement remerciés avant de me retirer afin de les observer et de contrôler leur viabilité. Ils étaient totalement déchirés. Ils ne ressemblaient plus à rien.

Les sceaux étaient détruits, je n'arrivais même pas à reconnaître lequel de mes parchemins j'avais en main. Cela serait problématique en combat. Si je compte invoquer Ka, mais qu'à la place j'invoque Furuki ou même un pangolin. Ce n'était pas l'effet escompté par ce pouvoir. Je ne voulais pas partir à la recherche d'un nouveau compagnon animal, il me fallait trouver des possibilités au village et ce n'étaient pas celles-ci qui manquaient.

Rokubi avait fait des ravages, que ce soit civil, pour le village de Mamushi qui avait été détruit par une attaque du démon, un membre du Kakumeigun et ami qui perd la vie, Kawaguchi Amano. Ces gestes n'allaient pas rester impuni. Tous les Kazejin, tous les Sunajins devront être interrogés. Nous savions comment cela se passait et si Mamushi avait été pris pour cible, ce qu'il y avait soit des traîtres parmi nos rangs, soit des Konohajins qui en voulaient encore à Suna.

Je préparais une petite liste de tous les shinobis qui s'étaient déplacés sur Kawa no Kuni et je les transmettrais au futur Kage en temps voulu. Justice devait être faite pour Mamushi.

J'avais gardé ces informations pour moi. Je ne voulais pas que Ruri le sache tout de suite, je voulais lui éviter ces informations tant que je n'avais pas pris ma décision. Et celle-ci était prise. J'avais fait le choix de ma seconde spécialité, celle qui remplacerait les kuchyiose. Cela allait être le fuinjutsu.

Ruri s'y connaissait, Kibō aussi, Muko. Plein de personnes qui pourraient m'apprendre tous les détails et les aboutissants de cette spécialité. J'avais même convenu d'un apprentissage spécial avec le jeune Muko. J'étais prêt, j'avais fait mes choix. Il ne me restait plus qu'à faire l'annonce à Ruri de ces plusieurs choses, la perte des parchemins, l'abandon de ces derniers et le remplacement des animaux par des... cadavres.

Ce n'était pas très reluisant, mais j'avais adoré combattre contre Muko et ses cadavres, j'avais été impressionné par le géant invoqué par Tali dans les sous-sols du Kakumeigun. En l'espace de quelques semaines, j'avais rencontré deux personnes qui maniaient les cadavres à la perfection et cela, je l'avoue, m'avais donné envie. Et cadavre, mort, Ketsueki et sang, étaient des mots et des états d'âmes qui se mariaient bien.

Des changements, brusques, mais réfléchis. Fini les éclairs, fini les animaux, bienvenue aux cadavres et à la terre pourrissante.

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Nous étions couchés depuis quelques minutes, c'était aujourd'hui que j'allais en parler à Ruri, que j'allais lui demander de m'apprendre le fuinjutsu. Je savais qu'elle serait surprise et choquée, mais j'allais répondre à ses questions et lui expliquer pourquoi j'avais fait ces choix.

Parfois, il faut se laisser reculer de quelques pas pour reprendre un meilleur élan. Pour arriver encore plus vite et plus fort au prochain obstacle. J'allais certes être limité pendant quelques semaines, mais je reviendrais plus puissant que je ne l'avais jamais été. Prêt a défendre Suna et ses habitants contre toute invasion ennemies et contre tous les démons, peu importe le nombre de queues qu'ils avaient.

Infos:

Toujours couché, je prenais ma respiration afin de faire l'annonce à Ruri. Je ne stressais pas, je me demandais juste comment celle-ci allait réagir, mal ? Dégoûtée ? Je n'en savais rien. Après tout, j'abandonnais des petits animaux « tout mignon », oui, les pangolins sont mignons, les moustiques un peu moins je l'admettais... Elle allait savoir par quoi j'allais remplacer mes kuchyiose, mais pas tout de suite ce que j'allais apprendre en plus. Je devais encore organiser quelques petites choses avec Muko pour en être sûr à cent pour cent et seulement après, je lui dirai le tout.

« Ruri ? Est-ce que tu dors ? »

D'abord, pas de réponse, un petit mouvement, mais pas réveillée. Elle devait être endormie, ou juste somnolente. Je retentais une deuxième fois ma chance, sinon, cela pourra attendre le matin ou un autre soir.

« Ruri ? »

Toujours rien, cela allait pouvoir attendre. J'allais retenter cela demain, je n'allais pas la réveiller pour une chose pareille, nous étions chargés de travail ces derniers jours au Kakumeigun et le repos n'était pas à prendre à la légère, surtout dans cette période de notre histoire. Rester éveillé h24 n'était pas utile, nous n'étions pas en guerre, mais en après guerre. Nous avions besoin de toutes nos capacités mentales.

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Le lendemain soir

Cette fois-ci, je n'allais pas attendre que Ruri s'endorme et je me lançais tout de suite. Je me faisais un bref rappel mental des événements récents et comment tous mes « problèmes » étaient survenus et j'étais prêts.

« Ruri ? »

Cette fois-ci, elle se retournait et m'accordait toute son attention.

« Je dois te dire quelque chose... » Je marquais une légère pause, mais pas trop longue afin de ne pas laisser son cerveau partir dans diverses histoires tordues et reprenait. « Lors de l'attaque par Rokubi, pendant que tu étais à Kawa avec Ether, je suis resté ici afin d'épauler le village logistiquement, on va dire. »

Je marquais à nouveau une légère pause, tout ceci elle le savait déjà, mais je voulais remettre tout à zéro afin qu'elle comprenne bien comment les événements se sont suivis et comment j'ai pu perdre mes parchemins, si important et à quel point j'ai été négligeant.

« Je me suis donc retrouvé dans les sous-sol des bureaux que cette chère Tali a détruit, j'ai dû m'en aller précipitamment, car nous avions déclenchés un mécanisme et le plafond s'écroulait sur nous. Tout ça tu le sais déjà, comment ma fuite s'est passée aussi, l'après, tout. » Une nouvelle fois, je laissais quelques secondes à mes phrases, pour être sûr que Ruri comprenait bien tout ce que je disais. « Il y a un détail, par contre, que je ne t'ai pas encore dit. Lors de ma fuite, j'ai perdu mes parchemins d'invocations, ceux des moustiques et des pangolins... »

Je la regardais dans les yeux, cherchant sa réaction. Ce que j'y trouvais ne me choquais pas. Elle s'était redressée sur le lit, choquée et cherchant ses papiers et crayon afin de me poser des questions, certainement. Je la stoppais, je voulais terminer mon récit avant de répondre à ses questions, car la suite de l'histoire pouvait y répondre.

« J'ai pu les récupérer. Je sortais mes parchemins d'un petit sac qui se trouvait à côté de lit et les ouvrais. Mais comme tu peux le voir, ils sont irrécupérables, ou pas utilisable avant de longs mois de restauration. Suite à ça, j'ai donc pris une décision. Je vais laisser tomber les kuchyioses, du moins pour quelques années. Je verrai plus tard s'il m'est possible de les réutiliser, en attendant, je vais me contenter du fuinjutsu. »

Une nouvelle fois, ces yeux s'ouvraient grands, car oui, je ne maîtrisais pas le fuinjutsu, pas encore.

« Oui, tu as raison, je ne le maîtrise pas, mais toi oui ? Non ? » Je marquais une petite pause et tout en souriant je continuais. « Auriez-vous, Madame, la gentillesse de m'apprendre cet art ? »

Sa réponse ne s'était pas fait attendre et, après un échange de questions et de réponse de ma part, nous nous endormions, bras dessus-dessous. Elle avait évidemment accepté ma demande et nous avions déjà commencé l'organisation de cet entraînement.