Le soleil vient de se lever. Je le sais, ses rayons, tels une étreinte chaude et pleine de vie, me tirent de mon sommeil. Beaucoup de shinobis de notre époque aiment lézarder lorsqu'ils ne sont pas en service, dormir jusqu'à des heures complètements inimaginables. Moi, je n'ai jamais réussis à dormir à partir du moment où l'astre de feu flamboie dans le ciel orangé. Tsss, ça doit encore être une de mes habitudes que certains villageois doivent trouver étrange, mais bon, c'est leur problème après tout, la vie est trop courte pour la passer dans une position allongée dans un... Lit. Comment peut-on dormir là-dedans ? C'est absolument infâme, et on ne peux même pas sentir la caresse du vent sur sa peau. J'ai essayé une seule et unique fois de m'assoupir dans ces choses, en intérieur qui plus est, autant dire que c'est comme tenter de chasser un loup avec un lance-pierre : peu de chance d'y parvenir, et plus de chance de le mettre en rage. Bon, il est temps de passer ma seule et unique demi-heure chez moi de la journée. Je ne suis pas de mauvaise foi et je sais reconnaître la valeur de certaines choses : les frigos. Ah, c'est fantastique, on peut chasser, mettre son gibier dedans, et le ressortir intact une semaine après ! Je pousse la porte de chez moi avec un sourire aux lèvres, comme toujours, et commence à me préparer mon petit-déjeuner habituel sous les piaillements de mon amie Jiyuu, une hirondelle complètement loufoque. Quelques graines d'avoines, du lait, un jus d'orange, et c'est partit ! Tout en mâchant, j'essaye de me remémorer tout ce que j'ai découvert jusqu'ici. Oui, je suis une Gekei, mais d'un genre particulier, j'ai énormément de mal avec toutes les inventions conçues pour faciliter la vie de tout les jours. Certains membres de mon clan sont tout à fait à l'aise avec ce genre de chose, mais moi je viens tout juste de débarquer de mes terres natales, les marais, et c'est assez difficile de s'acclimater.
Au fur et à mesure que j'essaye de me souvenir, je me rends compte en faite, qu'à part le frigo, la lumière, et comment acheter un bol de ramen, je ne connais pas vraiment grand chose. Ah, ma mère m'avait prévenu, c'est un monde à part. Bon, je n'ai aucun réel soucis avec les habitants, la plupart ont mêmes tendances à me sourire, je pense pas avoir à changer de personnalité. Me manque de l'expérience de la vie. Trouver un moyen rapide et efficace d'avancer, comme ça je pourrais très vite me mettre à faire des choses un peu plus sérieuse pour mon village, comme des missions. Pour le moment je ne suis pas apte, mais ça viendra. Je partage ma nourriture avec Jiyuu, qui ne peut s'empêcher d'émettre son avis sur la chose. Toujours intrépide et fougueuse, cette dernière essaye de me faire part de son point de vue de manière désordonnée. J'arrive à comprendre ses sentiments et ce qu'elle veut dire de manière globale, mais pas réellement à traduire mot pour mot ce qu'elle dit. Et apparemment, elle est de mon côté, pour elle, une petite balade s'impose ! Et bien soit, allons nous balader alors, marcher là où la vie nous portera. Une fois sortie de chez moi, je regarde le ciel azuré du pays de l'eau. C'est vraiment une des choses que je chéris le plus en ce monde, une des beautés simples et évidentes qui m'ont permis de tenir jusqu'ici. Je lève les bras, recule ma tête en arrière, et ferme les yeux. Une douce bise ou autre vent qui soufflait par ici vient me chatouiller la peau, je frissonne légèrement. Liberté, ça c'est ce que j'aime !
Spoiler:
Je me met donc en route là où mes jambes m'emmènent, regardant le village s'éveiller petit à petit, les volets s'ouvrir, les personnes âgés sur le seuil de leur maison, à contempler le lointain horizon., les enfants vadrouillant à droite et à gauche, certains s'amusant, d'autre partit faire une course pour leurs parents probablement. J'en vois un qui passe à côté de moi, et qui après avoir posé ses petits yeux verts sur ma chevelure, ne peut s'empêcher de demander :
« - Hé ! T'as pas peur d'avoir froid comme ça ? Tu devrais mettre quelque chose pour te couvrir, il fait froid à Kiri ! S'exclama t-il timidement.
- Ho, t'inquiètes pas, j'en ai vu d'autres. Mais dis-moi, comment t'appelles-tu ?
- Meiji ! Tu es une membre du clan Gekei, hein ?
- Enchanté Meiji, moi c'est Rikku. Exact, tu as l'oeil. (Je me rapproche lentement de lui et positionne mon visage près du sien, comme pour le mettre dans la confidence). C'est quoi ton secret pour détecter les gens comme moi ? dis-je avec un sourire.
- Et ben... En fait... Je... Tu n'es pas vraiment comme...Comme... Enfin tu vois quoi... Les autres.
- Je comprend parfaitement p'tio, t'inquiètes. Tu pourrais m'aider ? Je cherche un endroit avec plein d'objets et d'engins divers exposés, ça existe un coin comme ça ?
- Hum... Ah ! Le marché, je m'y rend justement, tu n'as qu'à me suivre Rikku !
- Parfait, en route grand éclaireur ! »
On éclata tout les deux de rire. Ce gamin me plait bien. Bah, toutes les personnes en ce monde me plaisent bien de toutes manières, il suffit juste de réussir à percer leur personnalité et d'apprendre à les connaître. C'est bien plus simple qu'avec les animaux contrairement à ce que l'on pourrait croire. Je suis donc Meiji à travers un enchevêtrement de ruelles, la journée commence à avancer. Lorsque l'on débouche sur une espèce de gigantesque carrefour, la position du soleil indique qu'il doit être approximativement dix heures du matin. C'est le moment où les mi-courageux/mi-flemmard se lèvent, une catégorie que j'ai spécialement inventé pour ce type de personne, et malheureusement la plus répandue. Cela se remarque tout de suite, car il y a une foule de gens devant nous qui marchent dans tout les sens. Kiri fourmille d'activité apparemment, j'avais jamais daigné mettre un pied dans ces coins là. Un sacré territoire, où chaque personne s'approprie une demeure en guise de repaire. Quand j'y repense, leur système de possession est très éloigné de ce que j'avais connu dans les marais. Ici, chacun achète ses possessions au moyen d'une monnaie plus communément appelée « ryo » et par la suite, personne n'a le droit d'y mettre la main dessus sauf autorisation de son propriétaire. De là où je viens, chaque famille à obtenu ce qu'elle a par le mérite, parfois gracieusement offert par des tiers telle une marque de respect, ou tout simplement par ses propres moyens. Meiji me laisse là, on est arrivé devant le magasin qu'il convoitait on dirait, je lui tire la langue en rigolant, il fait de même, puis je continue mon chemin. Ça y est, ça recommence. Certaines personnes peu discrètes me fixent bizarrement, ils ont du deviner que j'étais du clan Gekei, et s'attendent probablement à ce que je fasse un scandale. Ah la la, mon clan est vraiment réputé pour ses sauts d'humeur. On ne doit pas en voir souvent sur le centre ville de surcroit. Bah, je m'en fiche, je me contente de sourire, comme à mon habitude et scrute chaque étale et intérieur de magasin. C'est très étonnant le nombre de choses que l'on peut apprendre juste en regardant. Balai, très judicieux ce truc, je m'en prendrais un. Bon, je passe mes journées et nuits dehors, mais si je veux recevoir du monde, faire un brin de ménage ne serait pas du luxe.
Je continue de marcher tranquillement dans le rue, un peu rêveuse, ignorant superbement le regard des autres par rapport à ma tenue ou mon appartenance aux Gekei. Comment les gens nous reconnaissent ? Nous vivons en harmonie avec les animaux, et ce depuis notre naissance de manière générale, de ce fait, nous prenons très souvent les habitudes de ces derniers. A ce qu'il paraît, c'est ma manière de me mouvoir qui me trahis à chaque fois. Un jour un ninja me l'a dit « tu marches avec un peu trop de grâce pour que ce soit naturelle, tu fais plus penser à un oiseau qu'à un humain quand on t'aperçois, crois-moi ! ». Cela ne me dérange pas, on est comme on est après tout ! Et puis, l'hirondelle sur mon épaule qui piaille presque en permanence et qui ne bouge pas d'un poil de mon épaule doit également paraître suspect. Ces animaux ne sont pas réputés pour être domestiqués ou tout simplement prompt à rester en place, une indication supplémentaire sur ma nature.
Le soleil commence à être assez haut, il doit être onze heures et demie, voire midi. Le ciel est dégagé et d'un bleu étincelant, le vent agréable sans être froid. Une belle journée en somme.