Le jeune homme avançait d’un pas tranquille dans les couloirs de l’hôpital, souriant aux personnes qu’il croisait, même si intérieurement, il anticipait sa prochaine rencontre. Même si ça faisait maintenant cinq ans qu’il était médecin titulaire et un homme de confiance, il n’avait jamais un jour imaginé qu’on lui confierait la tâche de s’occuper en partie de l’ancien Kazekage. Mais c’était ce qui était en train de se produire, et le blond ne pouvait en être plus fier. Car cette confiance placée en lui prouvait à Tôta qu’il accomplissait bien son travail, ce qui était toujours une bonne nouvelle.

Il n’empêche qu’il était aussi en train de penser à sa petite sœur pour laquelle il s’inquiétait beaucoup. Izumi avait été en première ligne face à Rokubi et s’en était sorti pratiquement sans une égratignure. Cependant même si physiquement elle n’avait pas été atteinte, le jeune homme savait que psychologiquement ce n’était sans doute pas le cas. Le carnage auquel elle avait assisté, tant dans la capitale que face au Bijuu devait avoir laissé un certain impact sur elle. Mais cette fille étant bornée à ne s’ouvrir à personne à moins qu’elle soit au bout de la corde n’avait rien confié au Hyô.

Sa mine qui s’était renfrognée à ces pensées s’éclaira d’un coup en percevant son objectif un peu plus loin. Visiblement, le Matsuno l’attendait avec son fils pour ce qui allait être sa première sortie au soleil. Tôta se dépêcha donc un peu et rejoignit les deux personnes ainsi que les gardes, jetant à peine un regard à ceux-ci.

- Bonjour Matsuno-san. Yep, je suis le seul et unique Hyô Tôta ! Le blond tourna un sourire et des yeux amusés sur l’enfant qui venait de crier dans un hôpital censé être silencieux pour les patients. Yop champion ! Fait attention à ne pas crier autant, des vieux monsieurs pas du tout sympas pourraient venir te crier dessus après. Et c’est pas super agréable, je peux te le dire !

Toujours aussi souriant, il tourna son attention sur le plus âgé des Matsuno. Celui-ci devait être impatient à l’idée de sortir, aussi, le médecin ne mis pas longtemps à commencer à marcher lentement vers la sortie, en direction des jardins de l’hôpital.

- Si vous voulez bien me suivre Matsuno-san, je pense que vous avez hâte de vous rendre à l’air libre. Allez-y doucement, ne forcez pas trop, et surtout, si vous avez une moindre douleur ou autre chose, n’hésitez pas à me le faire savoir. Le Hyô tourna ses yeux sur Satomu avant de reprendre. Et toi, ne cours pas dans les couloirs, les patients ont besoin de calme, je ne voudrais pas qu’ils viennent crier sur toi alors que tu veux juste t’amuser. Attends d’être dehors pour courir.

Le jeune médecin regarda d’un air distrait les interactions père-fils qui se déroulaient à ses côtés. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure que les deux s’adoraient et cela apporta un sourire attendri sur les lèvres du blond qui resta silencieux durant les échanges entre les Matsuno. Il était rafraichissant de voir de telles scènes après les derniers jours assez chargés que le monde avait connu. Personne n’avait été exempt de ce qu’il s’était passé, que ce soit la guerre ou Rokubi, tout le Yuukan avait été touché, que ce soit directement ou indirectement.

Le jeune homme fut tiré de ses pensées par l’ancien Kazekage qui avait fini par s’adresser à lui. Se passant la main dans les cheveux, Tôta offrit un sourire à son patient.

- En effet, nous avons été très occupés ces derniers jours. Tout ne s’est pas arrangé, nous avons encore beaucoup de patients dont on doit encore s’occuper, mais les choses commencent à se calmer. Adressant un regard compatissant à son interlocuteur le Hyô continua doucement. Je ne peux pas imaginer ce que vous avez traversé et la situation dans laquelle vous vous retrouvez actuellement. Ça doit être assez difficile à vivre.

Le jeune homme resta silencieux un petit moment, laissant le vent jouer avec ses cheveux, et se détendant un peu en regardant Satomu courir librement, comme un enfant de son âge le faisait. Tellement d’enfants n’avaient plus cette chance ou la même joie de vivre. C’était vraiment incroyable qu’après tout ce qu’il lui était arrivé, le jeune Matsuno conserve toute son énergie. Secouant légèrement la tête, le médecin finit par se retourner vers Kibô, les mains dans les poches de sa longe veste blanche. Un sourire un peu amusé se dessina sur ses lèvres.

- Alors, prêt à voir si vos muscles sont pas totalement mort ? Est-ce que vous pourriez tout d’abord essayer de vous étirer ? Genre les mains en hauteur, sur la pointe des pieds, essayez d’étirer au plus votre corps. Normalement tout devrait être bon, maiiiis, sait-on jamais. Prêt Matsuno-san ?