HRP:

Aaaaah, ahah ouais ça c’est le paradis. Les eaux thermales, ça c’est vraiment le meilleur endroit sur Terre. De l’eau jusqu’aux aisselles, la tête couchée contre la serviette attribuée, pliée en quatre pour former un coussin particulièrement confortable. Ouaip on peut dire sans se tromper que là, je prends mon pied. Et vous voyez, on peut utiliser cette expression sans que cela ne concerne le sexe. Et je ne précise pas ça parce qu’Azuko est totalement nue et non loin de moi, non non. Même si elle est ravissante et intéressante, j’en resterais au stade du matage. Jusqu’à preuve du contraire je suis toujours mariée, et même si depuis le temps j’ai l’impression que cette alliance à mon doigt n’est plus qu’un symbole sans signification derrière, je ne tromperais pas Tsubaki. Même si, en regardant Azuko dans son plus simple appareil, à moitié dissimulée sous cette eau chaude, ce n’est pas l’envie qui manque. Oh nan ce n’est vraiment pas l’envie qui manque.
Bref ! Fermant les yeux, je ma laissai aller à un moment de détente bien mérité, après cette escapade dans les entrailles de l’île. On avait franchement eu chaud n’empêche, dans tous les sens du terme. Un soudain tremblement de terre interrompit mes pensées, rien de bien terrible, pas de quoi endommager les installations conçues spécialement pour encaisser ce genre de chose, mais juste assez pour que la surface de l’eau se trouble. Pas d’irruption ? Nop le volcan en amont semble toujours en sommeil, tant mieux.

J’écoutai distraitement Azuko parler de légende comme quoi un démon dormirait dans les entrailles de l’île, et que c’était de lui que venait les séismes, et qu’il pouvait raser une montagne en clignant des yeux. Pour ma part je gardai les paupières clauses, ne jugeant pas nécessaire de forcer sur mes cervicales pour lui adresser la parole :

« Très franchement, je pense que les gens à l’origine de cette mythologie abusent un peu. Ils se laissent porter par leur peur de l’inconnu. Comment une telle bestiole pourrait vivre là-dessous, avec toutes ces nappes de magma partout ? Nan, impossible. »

Et pourtant … Deux semaines plus tard, comment j’aurais pu croire que cette réplique allait être totalement fausse ? Impossible évidemment. Tout comme cette entrevue avec cette salamandre qui marque maintenant mon corps sur une large partie du torse et des épaules. Ou encore cette entrevu avec l’un des plus puissants konohajins de notre présent. Cela dit il faut bien avouer que s’il n’avait pas été là, je n’aurais sans doute pas survécu non plus. Aucune idée, dans le doute on dira qu’il m’a clairement sauvée les miches. Mais bon ça n’empêche pas que maintenant je dois vivre avec un être, disons mystique, qui squatte mon corps. Et ça n’a rien à voir avec un bébé hein, même si ce genre de chose squatte aussi un corps, la différence n’est pas comparable. Leur unique point commun, c’est qu’ils ne sont pas chez eux.

Enfin nous voilà face une nouvelle réalité, une nouvelle mission. Celle d’aller traquer et capturer le fameux monstre que les habitants locaux accusent d’être à l’origine des tremblements de terre. Je ne voulus pas y croire, c’était invraisemblable. Une activité sismique est normalement créer par le déplacement des roches tectoniques de la croute terrestre. Ah mais j’oublie à chaque fois qu’il y a des gens dans ce monde qui peuvent même faire jaillir de la lave de leurs mains … Vous savez, parfois j’en viens à désirer un monde simple, sans chakra.
Bref, après une très mauvaise nuit, comme toutes les autres depuis cette fameuse rencontre avec cette salamandre à présent installée en moi, un grand bol de café très serré et des gâteaux, je partis rejoindre Azuko. C’était avec elle que j’allais faire cette nouvelle mission, une bonne chose. Une veste à col assez haut afin de cacher la large marque bleue qui remontait sur mon torse, passant entre mes seins pour faire le tour de mes épaules ensuite. Le seul souci, c’est la main au niveau de ma gorge. Elle, elle risque de la voir. Bon, faisons comme si de rien n’était. Un short en bas et des chaussures de montagne au pied, ce sera très bien si on doit faire encore de la randonnée, et ça vaut autant pour l’extérieur que pour l’intérieur !

Je rejoignis ma coéquipière dans un des chantiers affectés à l’organisation, là où il devra s’ériger d’ici quelques temps une partie des bâtiments du Kyomu. A vrai dire je ne sais pas du tout ce qu’il y aura ici, n’ayant pas regardé les plans avec énormément d’attention, je préfère garder la surprise. Saluant les deux mineurs qui l’accompagnait, du moins je suppose que ce sont des mineurs, vu leur état et le paysage environnant. Une large caverne s’enfonçant sous terre via des tunnels en colimaçons. Pas le choix, il va falloir y retourner, encore.
Une petite douleur me pinça l’épaule droite, la créature remuait. Enfin elle tentait de le faire, mais pourquoi ?
Ne va pas dans cet endroit humaine.
Pourquoi ? C’est bien de là que tu viens, tu devrais être content.
Stupide ! Penses-tu donc sérieusement que je serais venue prendre ton corps si je ne craignais rien sous cette île ? Cesse donc tes enfantillages, si tu ne veux pas mourir.
En cas de pépin tu n’auras qu’à me soigner.

Le démon resta muet mais je sentais son mécontentement au fond de moi. Qu’est-ce qui pouvait bien causer du tort à une chose sans réelle forme et contenance physique, au moins d’atteindre à sa vie ? C’est bien que la bestiole qui terrifie les populations, provoque les tremblements de terre et kidnappe les travailleurs, doit être particulièrement puissant. Voyant Azuko et les deux civils partir jusqu’à une sorte de tente, ou cabane de fortune, je les rejoignis et constatai de l’équipement imposant qui nous était fourni pour mener à bien cette mission. Du pur matos Saibogu ! Deux combinaisons intégrales, ressemblant quelque peu à des scaphandres mais en plus moderne, avec filtre à air, des exosquelettes et même des protections contre la chaleur ! Stylé !
Je fis le même sourire que ma coéquipière, et comme elle le fit remarquer, c’était comme Noël avant l’heure. Je pris la mallette contenant mon matériel à moi puis lançai un regard noir aux deux travailleurs, dans le genre « vous êtes de trop ». Le message fut assez facilement compris, bien qu’un peu fouillis pour l’un des deux, et nous voilà seules.

« Et bé, c’est du lourd ce truc, ça a dû demander des heures de boulot à Red pour nous faire ça. Voyons voir, comment ça s’enfile ? »

Je ne retirai pas ma veste pour autant, ne souhaitant pas ce que je cachais sur le torse. Hop j’enfilai plutôt le bas, puis le haut, comme une salopette, avant de glisser les bras dans les trous prévus à cet effet.
Bien humaine, vous devriez au moins pouvoir survivre le temps que je m’échappe … Ahaha c’était une blague.
Oh, entre nous ce n’était pas drôle du tout. Si tu peux sortir, fait-le tout de suite et laisses-moi tranquille.
Impossible humaine, et vous savez pourquoi.

« Tss, c’est quand même un peu serrer au niveau de la poitrine … Pas toi ? » Demandai-je à la Kunoichi. « J’espère au moins qu’on a pas inversé, si jamais il n’y a pas les mêmes tailles … Nan il n’y a pas de raison. Bon, prête ? »

Spoiler:

hpr:

hrp:

Azuko était en train d’essayer le casque et la conclusion était sans appel, on mourrait de chaud dedans. De ce fait et ça coulait de source, nous allions les garder à notre ceinture, en attendant le dernier moment pour les enfiler. Dans mes mouvements, je me stoppai net lorsqu’elle me gratifiait à propos du tatouage, et demanda si je pourrais le lui montrer un de ces jours.

« Heu hum bah ouais … un jour oui, si j’y pense encore. »

Sous-entendu, pour vu qu’elle oublie de me le rappeler, j’aimerais autant garder cette information pour moi aussi longtemps que possible. Ou au moins le temps que je sache de quoi il en retourne, quelques sont les risques et quels sont les options en rapport avec ce truc. De plus j’aimerai en informer Red avant quiconque d’autre, de tout le groupe elle est celle en qui j’ai le plus confiance. Enfin ce n’est pas non plus une confiance aveugle, il y a encore énormément de pan de sa personnalité qui me sont floues, mais dans le lot, parmi les membres du Kyomu, elle était en tête de liste.
Oui elle, elle aura certainement une idée sur comment gérer ce … détail. D’autres conseils que ceux de Natsuki, en somme. Mais bref, ne songeons pas à cela pour le moment et terminons de nous préparer. Piouf, mine de rien elle est quand même bien lourde cette combinaison. Quoi que ce qui est probablement le plus massif à mon avis, c’est l’exosquelette et les bonbonnes de gaz dans le dos. Moi encore ça allait, je suis quand même sportive mais Azuko, ce n’était pas énormément le cas.
D’un regard je lui demandais si ça allait aller. Je la vis alors se pencher pour actionner quelque chose au niveau de ses genoux, et soudainement la voilà qui se mut comme si elle n’avait plus aucune contrainte. Bah ? Quel est donc cet artifice ? Baissant les yeux, je remarque un petit robinet à tourner. Sitôt ouvert, de l’air se propagea dans toute l’armure en faisant le même bruit qu’un piston qui se gonfle, et quasiment tout impression de poids disparue. Punaise mais c’est génial ce truc ! Je fis quelques pas sur moi-même, telle une gosse en train de tester son nouveau jouet fraichement apporter par le Père Noël.
C’est là que ma coéquipière m’avertit que cette machinerie fonctionnait avec le gaz contenu dans les bouteilles, et donc qu’il n’était pas infini. Zut, c’est moins fun d’un coup … bon bah évitons le gaspillage. Je fermai le robinet et de suite le poids revint, piouf y a pas à dire, on le sent bien ce poids de la modernité.

Une salutation de la main à l’attention des deux travailleurs et nous voilà partit à destination du point le plus profond du chantier, par une petite entrée sous les échafaudages. Notre matos comportait une lampe sur le torse, et elle fut terriblement utile sitôt les lumières des projecteurs loin derrière. Que dire de plus, c’est une grotte comme les autres, avec des stalactites et des stalagmites, des rochers plus ou moins tranchants partout, une hauteur de plafond totalement aléatoire et souvent trop basse. Tout comme en largeur d’ailleurs. C’est la première chose que je reprocherais à cette combinaison, elle est trop large au niveau des épaules et des hanches, et je vous interdis de penser que c’est simplement parce que j’ai un gros cul !
La chaleur monte, l’air devient de plus en plus désagréable, irritant les voies respiratoires, preuve que l’on se rapproche du but. Les parois deviennent de plus en plus glissantes, nécessitant une plus grande prudence encore, et la manieuse de papier ne trouva rien de mieux que de faire mention du passé :

« J’ai une impression de déjà vu, si tu veux mon avis on aurait du moins bien réussir la dernière mission, maintenant qu’ils savent qu’on s’en sort dans ce genre d’environnement, ils ne vont pas arrêter de nous y envoyer maintenant.

- En effet, après notre dernier passage sous terre, je me serais volontairement passé d’y retourner … Disons que ça a été riche en émotion. »

Je faisais autant référence à la mission au cours de laquelle nous avions failli fini en steak trop cuit, que ma propre aventure avec la chose qui a envahi mon corps. Ah et quand on parle du loup, voilà qu’il s’anime. Qu’est-ce qu’il y a encore ?
Un peu de respect humaine, si toi et ton amie survivez ce sera grâce à moi.
Bah voyons … Je te rappelle que selon tes mots, si tu m’as choisis moi c’est justement parce que je suis solide, alors arrête de te la jouer.
La créature que vous traquez stupidement, vous vous en rapprochez. Je ne serais pas étonné qu’elle vous ait même sentit et ait déjà préparé une façon de vous accueillir.
Tu as des exemples de ce qui pourrait nous attendre ?
Ne vous approchez pas de la lave.
Sans déconner, t’as rien de mieux ? Punaise si je dois vivre avec toi pour le restant de mes jours, va falloir être plus explicite et coopératif !

Silence radio. C’est vrai quoi, même si je n’ai de toute évidence – et pour le moment – pas le choix de sa présence, ça sert à rien qu’il balance des commentaires s’ils ne sont pas plus utile que ça. La précédente aventure avec Azuko sous terre avait déjà apportée la conclusion sur le sujet.
Continuant notre route, nous arrivâmes à un véritable champ de lave au sein d’une immense cavité rocheuse. A tous les coups, quand ce sera plein, on aura droit à une titanesque explosion. Oh merde, et le Kyomu s’installe juste à côté ! Ça, faudra impérativement en informer Red, voir quelles dispositions prendre le moment venu, et même avant que ça n’arrive.
J’enfilai mon casque et actionnai le filtre à air, sous les conseils de la manieuse de papier, et cherche des yeux un quelconque indice en lien avec ce dont avait parlé la salamandre. Pendant ce temps Azuko réactiva son exosquelette et sautai étonnamment loin, jusqu’à une plateforme de l’autre côté de la plus proche langue de lave, à une vingtaine de mètre de notre position. Une telle distance, et sans élan en plus, c’est impressionnant.

« Azuko, reste tout de même calme. » Lui dis-je à travers la pierre de communication fixée à mon oreille. « Ce paysage est vraiment superbe mais reste loin du magma. J’ai un très mauvais pressentiment … »

Me baissant j’activai également ma machine, l’air gonflant les tuyaux et supprimant le poids comme les contraintes de l’équipement. Bon, hey la salamandre, t’as pas plus d’info maintenant qu’on est là ?
Ne vous approchez pas de la lave.
Oui ça tu l’as déjà dit. Autre chose ? Un truc utile, quelque chose qui nous permettrait de rester en vie.
Je n’en sais pas plus, humaine. Cette créature n’a rien d’humain au sens où vous l’entendez, mais elle ne se gênera pas pour faire de vous ses jouets.
Je suppose que pour dire ça, tu en as déjà fait les frais ?
Cesse donc de me tourner en ridicule et prépares-toi, si jamais tu as le moindre moment de faiblesse, songe que je prendrais ta place et je ne la lâcherais plus.

Cet équipement avait permis au Kunoichi de s’immiscer en des profondeurs terrestres jamais atteinte par l'homme. Les voici qui à présent venaient de déboucher sur une cavité volcanique de taille sans précédent. De son immense voûte parsemée de stalactite s’échappaient d'épaisses coulées de lave venant alimenté le lac incandescent en contre bas. La chaleur intense ainsi que les exultation de souffre suffirait à tuer un être humain en quelques instants. Dans cette zone hostile leur survie dépendait entièrement du matériel que les deux femmes transportaient. Et si seulement il s'agissait du seul danger à devoir surmonter. Le lac en fusion s'étendait sur quelque centaines de mètres et semblait mu par un courant qui refoulait son contenu jusqu'au cœur de la croûte terrestre.

En son centre se trouvait un îlot de formations rocheuses informes et noires comme le charbon. Les divers plateformes reposants sur la lave semblait être la seule issue viable pour conduire les Kunoichi vers l'unique voit qui se présentait à elle. Le restant n'étant que feu pandémique et roche volcanique instable. Ces humaines l'avaient clairement comprit. La mort les attendaient à chaque instant. Le paradoxe funestes n'en était que renforcé par l'étonnante tranquillités des lieux. Seul raisonner ici le clapotement du magma expulsé par les geysers de souffre. Après plus d'une demi-heure d'investigation passer à inspecter les lieux ainsi que cette formation rocheuse. Les deux Kyomujin purent constater l'absence totale de créature millénaire, tout du moins jusqu'à ce que l'être présent dans le corps de la Kaguya ne s'agite frénétiquement au point de lui en tordre les entrailles dans ce qui devait être un avertissement apeuré.

Toute la partie est du lac commença alors à s'agiter, laissant paraître les pourtours du créature longiforme dotée d'écailles. Elle n'apparut que durant une poignée de seconde avant de replonger dans les profondeurs magmatiques. Aussi horrible et incroyable que cela puisse paraître le monstre semblait totalement immuniser contre cet élément et pouvait s'y mouvoir avec autant d'essence qu'un poisson dans l'eau. Avec un coup d’œil aussi bref il était encore difficile de dire quelle taille pouvait faire la bête, mais le renoues de roche en fusion ne présageait rien de rassurant. Seules au milieux de cette enfer, les Kunoichi avait encore la possibilité de rebrousser chemin avant que l'entité ne se décide à passer à l'attaque. On ne pourrait leur reprocher un élan de couardise face à cette puissante créature innommable surgie du cœur de la terre et ayant traversée les âges enveloppée quelle fut dans ce linceul de magma.

Résumé:

Pour le moment c’était calme, les entrailles de la terre continuaient inlassablement leur parcours, telle une rivière incandescente. Le souffre emplissait les lieux et fort heureusement, ces combinaisons formaient une barrière particulièrement efficace contre ce genre d’atmosphère. Le spectacle en restait tout de même magnifique, toute cette puissance naturelle émanant des plus profondes couches terrestres, sans manipulation de chakra, sans artifice, l’énergie à l’état pure. En parlant d’énergie, voyons voir comment fonctionne la propulsion de cette armure. Alors voyons voir, les bonbonnes sont ouvertes, tout semble fonctionner, apparemment il suffit juste de sauter et la machine fait le reste. Essayons, ça a marché pour Azuko, y a pas de raison que ça ne fonctionne pas pour moi.
Hop ! Oh putain ça marche ! Trop dément ! Sans quasiment prendre d’élan j’ai fait un saut d’au moins cinq mètres, pour atterrir presque en douceur sur la plateforme centrale où la manieuse de papier trônait.
Un hurlement de cette dernière, retransmit travers nos pierres de sang, me provoqua une soudaine et puissante douleur à la tête. De quoi me faire crisser des dents et me tenir le casque, au lieu de regarder derrière, comme son avertissement l’annonçait. Ce ne fut que quelques secondes après, quand la douleur s’estompa, que je pus observer dans la direction pointée, sans rien n’y voir. Rien à part des bulles de magmas par moment, et des plaques de roches qui flottent.

« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? T’es sérieuse putain ?! C’est pour des bulles de merde que tu me hurle dans la tête ?! Pauvre nouille on peut se parler mentalement souviens-toi, pas besoin de hurler ! »

Punaise c’est dingue ça ! Complètement tarée cette nana … Oh putain de bordel de merde c’est quoi ce truc ?
Ça humaine, c’est ce dont je vous parlais à l’instant.
Ah ouais quand même … je ne pensais pas que ce serait aussi imposant. Certes pour le moment on ne voyait pas grand-chose, tout juste un dos couvert d’écaille et pourvu d’une sorte de collerette reptilienne sur le long de sa colonne vertébrale, mais rien qu’avec ça, la bestiole dessous devait mesurer au minimum cinq mètres d’envergure. Nageant dans la lave comme s’il s’agissait d’eau douce, je regardais la créature se balader, ou roder ça dépend du point de vu, autour de nous. Curieusement ça me rappelait un peu la façon dont chassait des crocodiles, à guetter leur proie et à leur faire peur sans pour autant les attaquer.

C’est alors que je vis ma partenaire faire un truc complètement stupide. Mais alors vraiment stupide hein, suicidaire même. Il fait une chaleur démoniaque et l’oxygène est aussi présent que l’hydrogène dans cette fournaise, et pourtant elle ne trouve rien de plus intelligent à faire que de retirer son casque et commencer à se déshabiller, à deux pas du magma. Rapidement je la rejoignis, exaspérée par tant de stupidité, mais au moment de poser la main sur son épaule pour l’obliger à reculer, elle sortit un petit sac contenant les mêmes petites pierres précieuses qu’on avait récupérer dans l’autre caverne. Comment ? Je croyais qu’on avait tout transmit au Kyomu. Oh la sale chapardeuse. La fourbe vile et vénale. Voilà qu’elle sort maintenant un petit sabre, le même que celui que ces abrutis de samouraïs utilisent pour s’ouvrir le ventre en cas de déshonneur, et le pose face à elle à côté de la précédente offrande. Est-ce qu’elle est au moins sérieuse deux minutes ? Punaise on dirait que oui ! Elle fait une demande en forme de prière sacrificielle maintenant.
Ne tenant plus, je lui remis le casque de force sur le crâne et la balança en arrière sans la moindre délicatesse.

« Nan qu’est-ce qu’il te prend bordel ? » Lui reprochai-je mentalement, sans quitter des yeux la zone où la créature avait été vue pour la dernière fois. « Ce machin ne risque pas d’être sympa avec toi sous prétexte que tu lui offre des cailloux ! T’as vu où il vit ? Des minerais il en a à foison ! Évite de mourir pour des conneries pareilles et garde ton matos ! J’ai déjà ramenée un allié mort à l’organisation, ça m’emmerderait d’avoir à recommencer. »

Aussitôt après j’activai une technique d’anticipation, consciente que je venais de retirer au monstre l’offrande, en la personne d’Azuko, qui lui était présentée. On risque d’avoir droit à une réaction d’ici peu. La mission stipule de devoir la capturer pour que les scientifiques fous puissent l’étudier. Mais ce n’est pas préciser si la bestiole doit être encore en vie ou non. Et puis vu la taille du machin, je doute franchement qu’on puisse transporter ça à travers les entrailles qui nous ont menées ici.

Spoiler:

Les minutes passèrent. La manieuse de papier venait de faire son offrande, mais rien ne se passa si ce ne fut les remous du magma qui se faisaient de plus en plus présent. A chaque seconde la créature s'agitait un peu plus sans jamais laisser paraître l'ombre d'une écaille. Il était encore impossible de déterminer sa forme ainsi que sa nature profonde, et ce quand bien même elle rappelait à chaque secondes qu'elle se trouvait bien-là. L'îlot de roche noircie se mit alors à vibrer, comme prit d'une secousse. Quelques monceaux de pierres se détachèrent pour finir par se noyer dans la fournaise puis plus rien si ce ne fut un long crépitement. Un nouveau rocher se délogea de son socle, un étrange rocher mouvant qui cette fois-ci avait la forme d'une griffe.

Alors les innombrables fissurent qui parsemaient l’îlot s’embrasèrent comme si un véritable torrent de lave s'agitait à l'intérieur. Au milieu de ce déluge incendiaire naquirent deux lueurs similaires à deux petits soleils. Leur disposition firent clairement penser à des yeux et le restant de la tête ne tarda pas se redresser. La monstrueuse vérité étant que la plateformes sur laquelle les Kunoichi se tenaient depuis le départ n'était autre que la nid de la bête qui serait très certainement restée endormie si ces armures à vapeur n'avaient pas été utilisée pour se déplacer sur son corps.

Se redressant de toute son immensité, les Kyomujin purent comparer sa taille à celle des invocations majeurs du monde Shinobi la différence étant qu'elle semblait infiniment plus dangereuse. Cela ressemblait vaguement à lézard, ou une forme de reptile longiforme. Il était difficile de dire si sa peau était faite d'écaille ou de roche volcanique. Entre ses dernières étaient visible des veines laissant non par circuler du sang, mais bien de la lave. L'entité en était littéralement imprégnée pour ne pas dire que cet élément en fusion définissait l'essentiel de son métabolisme, preuve étant que plusieurs épais filets coulaient en continue de sa gueule. Par chance ses capacités cognitives limités ne lui permirent pas de comprendre tout de suite que des intrus se trouvaient sur son territoire, contrairement à l'autre bête qui nageait dans le lac depuis le départ. Oui, il y en avait deux.

Monster:

Alors que toute l'attention était tournée sur celle qui venait de se réveiller, la première décida de cet instant pour fondre sur ses proies. Jaillissant brutalement de son bassin, le monstre s'éleva sur plusieurs mètres dans les airs. Son corps massif arracha au lac d’épaisses volutes de laves qui se mirent retomber en pluie sur la zone. Mais à cet instant il s'agissait certainement du cadet des soucis des Kunoichi. Plus que la chaleur, plus que le souffre, c'était surtout l'énorme gueule béante, similaire au cratère d'un volcan en éruption qui fondait sur eux et s'apprêtait les engloutir.

Spoiler:

hrp:

Le silence revint, si on ne compte pas le bruissement naturel et incessant du magna, et des roches qui s’entrechoquent avant de partir fondre dans cette incandescence. Un silence peu rassurant, comme celui qui présage une tempête. Un silence lourd et pesant, jusqu’au début des hostilités. Le sol trembla comme s’il s’agissait d’un grondement de la terre, suffisamment fort pour que je sente mon équilibre vaciller légèrement et que je m’aperçoive qu’Azuko était revenue. Nous échangeâmes un regard inquiet à travers la vitre de nos scaphandres, sans que l’une ou l’autre ne trouve une réponse à ce qui se passait. Ce ne serait tout de même pas une réponse à une quelconque entité céleste, après que je lui ai arrachée son offrande ? Nan, restons un minimum sérieuse, les machins dans ce genre-là, ça n’existe tout simplement pas. Il y avait donc une autre explication, nettement plus logique et rationnelle.

« Une idée lumineuse à proposer Milly ? Je crois qu’il est temps de me la suggérer.

- Tu veux dire, une meilleure idée que prier pour des trucs qui n’existe pas ? Navrée mais là je sèche … »

Un bruit semblable à une bestiole sortant de l’eau retentit alors dans notre dos, et pour cause une créature couverte de lave, ressemblant vaguement à un dragon mais sans les ailes, jaillit de la lave avec la gueule béante. Une chose tout droit sorti de l’enfer, avec une peau incandescente sous des écailles en mouvement perpétuel, l’intérieur d’un corps – mit en évidence par l’imposante ouverture buccale – aussi rougeoyant que les flammes.
La chose, quelle qu’elle soit, haute d’une dizaine de mètres en plein vol, avait jaillit de la rivière ardente pour nous sauter dessus, tentant de nous avaler au passage. Je me jetai en arrière, oubliant sur le moment que l’exosquelette amplifiait grandement chaque effort. Je retombai avec un équilibre très précaire à l’autre bout de la plateforme rocheuse, tout à côté d’un coin à l’abri des regards et des déjections de lave.
Une seconde créature, en tout point semblable à la première, sortit à son tour du magma mais cette fois-ci en rampant comme un lézard.

« Azuko ? Azuko je crois qu’il y a un plus gros problème encore. » Lui envoyai-je par message mentale.

Me redressant je vis ma coéquipière qui venait de créer un clone d’elle-même avant de donner à son corps original l’apparence d’un simple rocher.
Voyant le faux s’éloigner et gesticuler avec un sabre à la main, tentant de les provoquer par toute sorte d’insultes, je sautai à nouveau pour arriver à ses côtés et lui saisir un instant les mains.

« Arrête ça, si ça se trouve c’est un couple, et qui dit couple dit œuf … » Lui dis-je mentalement. « Si ça se trouve y en a dans les parages et ils doivent avoir peur pour leur progéniture, alors je doute que tu es besoin de remuer comme ça pour les énerver … La mission veut qu’on ramène un monstre, mais ce n’est préciser qu’il soit en vie, ni de quel sexe. Essayons en assommer un déjà. »

Venant faire face à celui qui avait essayé de nous gober en une fois, je m’apprêtai à me ruer dessus à l’aide une bonne charge taijutsu. Mais mon corps se trouva soudainement terriblement entravé.
Ne fait pas ça humaine, je ne tiens pas à mourir maintenant.
Mais bordel pourquoi il fallut que tu sois aussi lâche ?! Ce n’est qu’un foutu écailleux, comme toi d’ailleurs, vous devriez bien vous entendre.
Non humaine, non cette créature n’a rien de similaire avec moi. Vous devez fuir, toi et sa semblable.
Certainement pas, il va falloir que tu me fasses confiance si tu ne comptes pas sortir de mon corps ! J’ai une mission à terminer et une alliée à garder en vie, alors fuir ne fait pas partit des options.
Tu n’auras pas le choix.
S’en suivit un combat mental pour le contrôle du corps qu’était le mien, sans plus aucun moyen de réagir si une nouvelle attaque survenait. Bordel de merde ! D’un point de vu extérieur, Azuko pouvait me voir faire des petits gestes saccadés, un instant vers le monstre, un instant vers la sortie de la caverne. Il faut au moins que j’arrive à me protéger, au cas où. Une armure, aller vite une armure …

Spoiler:

Les Kyomujin s'en sortirent de justesse, mais ce ne fut pas sans conséquence. La bonbonne servant à alimenter l'armure d'Azuko était endommagée et commençait à perdre de son contenu. Si elle ne faisait rien cette dernière risquait de se retrouver incapable d'effectuer le moindre geste ce qui lui serait fatal dans de telles conditions. Néanmoins son petit tour de passe passe réussi à faire son effet. Les deux créatures incendiaire se laissèrent aisément berner par le subterfuge qui leur fut adressé tant et si bien que toute leur attention fut retournée sur le clone de papier qui à présent s'appliquai à marteler à l'aide de son Katana le corps écailleux du monstre échoué sur l’îlot central, hors, mis a part émettre une succession de sons métalliques et faire jaillir des étincelles à chaque coup, cela n'eut guère d'effet.

Tournant la tête, le monstre se contenta d'ouvrir sa gueule béante pour « croquer » le clone ingurgitant au passage une bonne quantité de parchemins explosif. L'explosion ne se fit pas attendre et endommagea directement les entrailles de la créature qui laissa échapper d'épaisse volute de fumée par la gueule. Malheureusement l'imposante créature était aussi tenace qu'elle y paraissait et à défaut d'être gravement blessée, elle fut surtout sonnée avec l'équivalent de ce que l'on pourrait considérer comme son estomac mit à mal pour les prochains jours. Néanmoins la constitutions de ces deux monstres n'avaient rien avoir avec le restant du monde vivant, ses points faibles n'étaient pas forcément là où on les imaginaient.

Toujours fut-il que ce piège offrait une parfaite diversion au milieu de cette situation qui se dégradait progressivement. La créature trop occupée à se remettre de ses émotions ne fit donc rien de plus alors que celle présente depuis le départ sur l’îlot termina de comprendre la situation et se décida enfin à passer à l'acte. Incapable de remarquer Azuko, elle jeta son dévolue sur la seule proie visible à savoir Milly. Seulement le manque de place sur l’îlot en raison de la présence de son homologue reptilien ne lui permis pas de lancer une charge.

Au lieu de cela l'entité poussa un cri tonitruant en ouvrant la gueule. Des braises s'en échappèrent avant de laisser couler un gigantesque flot de la lave en continue qui s’apprêtait à engloutir toute la partie de l’îlot sur lequel le groupe se trouvait. Autant dire qu'il serait difficile voir impossible pour les Kunoichi de poursuivre le combat dans ce genre de condition. Hors en se relevant le serpent cracheur de lave avait révélé dans la roche une issue bien étrange. La forme de son ouverture donnait l'impression que cette dernière avait été faite par des mains civilisées et semblait visiblement s'enfoncer sous-terre. S'agissait-il d'une issue ? Dans tous les cas les Kunoichi n'avait pas le temps de réfléchir, elles devaient agir.

Résumé:

hrp:

Ce que je n’avais pas immédiatement vu, c’est que l’un des reptiles en était venu à avaler le clone de papier et ainsi à ingurgiter une importante quantité de parchemins explosifs. Ce qui ne sembla pourtant pas lui faire grand-chose malgré que la détonation soit aisément parvenue jusqu’à nous depuis ses entrailles. Ok là j’ai compris, on n’est pas de taille, ils sont bien trop solide et avantagé dans un tel milieu.
Un jour humaine tu apprendras à me faire confiance.
C’est ça, compte-là-dessus.
Une nouvelle péripétie survint alors, la créature la plus proche de moi – donc celle qui ne s’est pas fait péter le bide en mangeant du papier – venait de pousser un hurlement si puissant qu’il vous donne immédiatement une effroyable migraine. Je sentis à cet instant la salamandre lâcher prise, comme elle aussi perturbée par le son. J’aurais pu en profiter pour agir mais hélas j’en étais également victime. Une coulée de lave sortit peu après de sa gueule, comme s’il bavait mais au lieu que ce ne soit de la salive, c’était de la roche en fusion. Le magma envahit alors progressivement la plateforme et ce fut Azuko qui réagit la première. Elle s’inquiétait pour mon sort, de me voir remuer sans bouger. Elle disait avoir vu une crevasse naturelle non loin, et que ce serait certainement notre seule option de survie pour les quelques courtes secondes restantes.
Elle m’avait recouverte d’une armure de papier et elle d’une armure d’eau pour ralentir l’avancée des flammes, mais ça n’était pas grand-chose. J’oscillai la tête et lui répondis à travers nos pierres de communication :

« C’est bon, ça va mieux. Pas le temps de t’expliquer, elle est où cette crevasse ? Là-bas ? Ok fuyons ! »

Je lui tapotai rapidement l’épaule, comme pour la rassurer et cherchai rapidement des yeux le meilleur parcours pour rejoindre la cible. Hum, si je saute là puis là ça devait marcher. C’est partit. La séance course/escalade s’initialisa par une puissante charge. Je pompai volontairement une grande quantité de vapeur dans la machine, dans l’espoir de ne pas laisser la possibilité aux reptiles de s’interposer. Et ce serait encore mieux, disparaitre de leur champ de vision avant même qu’ils ne s’en rendent compte !
Cette fois-ci en plus, la créature qui occupait mon corps n’opposa aucune résistance. Je commençai doucement à cerner quel genre de caractère cela pouvait avoir. Il préférait fuir le combat, resté en retrait voir disparaitre. Ca correspondait bien avec les capacités que j’avais pu jusqu’à présent observer – et subir – sans mon consentement. Punaise pourquoi est-ce qu’il fallut que je tombe sur une putain de poule mouillée ? Quitte à me faire posséder, autant que ce soit avec un truc utile, puissant, quelque chose qui me correspond. Et bah nan il a fallu que ce soit un pseudo-reptile qui a peur de tout … Hey tu ne réponds rien.
Il n’y a rien à répondre humaine, tu apprendras par toi-même que je ne suis pas qu’un fardeau.
Oh trop génial ! Tss … Attendez est-ce qu’elle suit, Azuko ?

Spoiler:

Les deux Kunoichi décidèrent d'emprunter la voie la moins certaine. Elles savaient ce qu'elles quittaient, mais ignoraient ce qu'elles allaient trouver dans cette ouverture. Malheureusement pour leurs armures disons que les défenses érigées par Azuko ne furent pas assez effectives. La papier et l'eau ne parvinrent à repousser efficacement la lave qui en véritable coulée éclaboussa les carcasses métalliques des combinaisons, endommageant sévèrement ces dernières par endroit. Seulement elles n'eurent pas le temps de constater les dégâts qu'il leur fallut fuir par la brèche. A peine l'eurent-elles traversées que cette dernière fut rebouchée par le flot de lave entravant ainsi toute possibilité de retour.

Les Kyomjins chutèrent environs trois-mètres plus bas dans ce qui semblait être un long couloir de pierres façonnées par l'homme. Il n'y avait aucune visibilité. Ceci étant du à l'absence totale de source de lumière. En continuant plus loin elle déboucherait sur une salle un peu plus vaste, parsemée de colonnes. Mais avant d'espérer s'aventurer plus loin il leur faudrait espérer résoudre les problèmes actuels, notamment le cas de l'armure d'Azuko qui se vidait progressivement de ses réserves de vapeur...

Résumé:

hrp:

A peine ai-je tourné les yeux dans l’espoir d’avoir une reconnaissance sur la position de mon alliée que mon crâne heurta violemment l’intérieur du casque, ce dernier percutant sans délicatesse l’un des rebords de la faille visée. J’avais mal calculée la puissance de la machine et des pistons, si bien que ma vitesse de croisière avait été un peu trop sous-estimée. La migraine fut aussi soudaine et violente, en réponse à la soudaine secousse. Mes pauvres petits neurones, déjà que j’en ai pas beaucoup …
Bref, disparaissant dans l’entaille rocheuse et rapidement suivit par la manieuse de papier, nous nous retrouvâmes dans l’obscurité la plus totale. Les projecteurs sur nos armures furent mit à contribution mais ils n’étaient pas assez puissant pour permettre d’y voir plus loin qu’une petite demi-dizaine de mètres. Il me fallut plusieurs secondes pour remettre mes idées en place et bien saisir la situation. Le temps nécessaire à Azuko pour me retrouver dans la pénombre. Nous voilà dans une nouvelle grotte et celle-ci semblait immensément plus grande que la précédente. Ce n’est pas une île en fait Haï no Kuni, c’est un gruyère … Comment un bout de terre aussi petit et couvert de volcan pourrait contenir de telles galeries ? Une seconde, en m’approchant d’une des parois, cela semble invraisemblable mais on dirait que ça a été taillé par l’homme. En tout cas c’est trop droit et franc pour être naturel. Comment est-ce possible ?
J’entendis dans mon dos la trentenaire me demander si tout allait bien, s’il n’y avait rien de cassé. Je lui fis face, un sourire aux lèvres qu’elle ne voit peut-être pas travers la vitre taillade de mon scaphandre.

« Ça va, mon casque a pris un joli coup mais aucune fuite. » Je me pivotai légèrement pour lui présenter la partie enfoncée sur le côté droit. « Un mauvais calcul, et …

- Milly, ta combinaison elle est …

- Hein ? »

Aussitôt je me tortillai dans tous les sens afin de comprendre les raisons de cette remarque, mais l’armure ne le permettait pas. Tout au plus j’avais accès à une vision sur mes bras, et ouah ça avait été bien plus endommageant que ce que j’aurais crue. Des entailles un peu partout, des jointures brulées au point de noircir, la taule autrefois lisse et nette n’était à présent que recouverte de griffures et d’innombrables petits enfoncements, comme une épée qu’un forgeron n’aurait pas terminé et laissé pratiquement brute.
Je parcourais mes doigts gantés à la surface, avant de relever les yeux sur ma collègue.

« T’es pas dans un meilleur état chérie. » Lui lançai-je sur le ton de la moquerie.

A vrai dire, son équipement avait subi plus encore de dommage que le mien, elle avait même l’une de ses bonbonnes de gaz qui fuyaient. Cela va très rapidement devenir un problème mais heureusement elle s’en occupa en priorité. Préférant ne pas la gêner durant son rafistolage, j’entrepris de commencer une reconnaissance des lieux. Nos loupiotes ne permettaient que de voir s’il n’y avait pas un trou juste devant nous, pas bien pratique pour entreprendre une exploration. Là tout de suite, ça aurait été bien d’avoir une affinité avec le katon, ou même le raïton. Quelque chose qui puisse illuminer sur une bien plus importante zone, mais hélas on n’a pas toujours ce que l’on veut.
Tant pis faisons avec les moyens du bord, à l’ancienne. Azuko fit apparaitre un épais tas de papiers pendant que je récupérais deux silex trainant au sol, agenouillée devant comme à l’époque des premiers Hommes. Une étincelle, puis une autre, puis encore une autre et hop, les flammes naquirent, consumant aussitôt les feuilles de la papergirl.

« Bon, au moins on y voit un peu mieux. Je vais éteindre mes lampes, faudrait pas tomber en rade avant d’être sortit d’ici. » Tournant les yeux ensuite par là où nous étions passé. « Ça avait beau être assez serrés, ça ne m’étonnerait pas qu’à un moment ils arrivent à passer. Foutus reptiles … Mieux vaut ne pas rester là. Le souci c’est que je ne sais même pas où on est … Et t’as vu ? On dirait bien que nous ne sommes pas les premières à entrer ici. »

Détail également étrange, la créature que j’hébergeai ne semblait pas avoir plus d’informations que celles recueillies à travers mes yeux. Même sans un mot, j’avais l’impression de ressentir de la curiosité en elle. Je sentais son regard traverser mes rétines, et ça a quelque chose de très déstabilisant.
Balayant l’espace noir et opaque, puis le feu de camp improvisé je me dis que ça pourrait être bien d’aller visiter. Suffirait que je me crée une torche en os, que je la recouvre de papier et que je l’allume, mais avec cette armure ce n’est pas possible. Ce n’est pas comme Azuko qui peut faire apparaitre ses feuilles n’importe où en posant simplement un sceau. Moi mes dons sortent de mon corps. Une seule extraction osseuse et mon armure est foutue … Ah par contre ça, ça peut faire l’affaire. Un bout de pierre, ou de béton, à vrai dire je ne saurais pas trop vous dire ce que c’était ni d’où ça venait. Ça ressemblait à un angle de mur qui s’était détaché plus haut, pour tomber ici à la manière d’un bâton d’une trentaine de centimètre de long pour une dizaine de large.
Le temps de faire mon affaire et hop !

« Tadam, une torche ! Je te propose qu’on aille explorer un peu tout ça, au moins pour voir s’il y a une sortie quelque part, parce que pour la mission de ramener une bestiole, ça risque fort d’être foutu … En tout cas en l’état. »

Spoiler:

L'astuce d'Azuko pour colmater la fuite de gaz fit effectivement son effet et n'eut, en l'état, plus rien à craindre d'un éventuel dysfonctionnement du à son armure. La situation n'était donc pas totalement désespérée bien que précaire au vu des circonstances. La torche improvisée que confectionnèrent les deux Kunoichi fonctionna également bien que son espérance de vie risquait d'être particulièrement limité. Elles purent ainsi l'utiliser pour explorer vaguement les environs. Il s'agissait de tout évidence de ruines si ancienne que le temps et la chaleur de la roche en fusion avait finit par effacer toute trace d'identité. Difficile de dire à quand elles remontaient, certainement plusieurs millier d'années. On devinait sur les murs les vestiges de fresques anciennes, mais totalement illisible. Les quelques statues et ornement disséminés au centre de la pièce ne ressemblaient plus à rien. En réalité l'ensemble de la structure semblait incroyablement fragile et pourrait tout aussi bien s'effondrer si l'on venait à la malmener ce qui ne serait pas une bonne chose pour elle étant donnée qu'elle se trouvait sous le lac et que la lave risquerait de se déverser dans les ruines.

Les Kyomujin ne trouvèrent rien de particulier ici-même mais remarquèrent un escalier descendant sur trois bon mètres pour mener sur un long couloir. Après une dizaine de mètre de marche elles débouchèrent sur un croisement offrant deux issues possibles. Hors en s'approchant du mur en face, elles purent remarquer que les cendres de leur torche était attirée vers ce derniers, comme s'il y avait un passage d'air. En voulant renouveler la papier pour entretenir leur éclairage, Azuko put sentir qu'elle serait en mesure de manipuler de l'eau à proximité. Si la situation était surprenante elle n'en était pas pour autant improbable. Les forages du Kyomu avait débuté dans les montagnes en altitude. Leur introspection dans les profondeurs les avaient tout simplement rapproché des terres. Y avait-il pour elle une possibilité de s'enfuir ? Voir de faire bien plus encore ?

Spoiler:

hrp:

Balayant les alentours à la lumière des flammes, les premières inspections ne tardèrent pas, amenant avec elles des conclusions aussi légères que le vent. Des gens avaient vécus ici. Un peuple, une civilisation était passé par là et y avait laissé sa marque. A moins que ce ne soit que des groupes de fuyard qui auraient trouvé refuge dans une grotte, et qu’ils auraient peu à peu aménager pour leur nouveau foyer. Toutes les hypothèses étaient acceptables, et certainement que la très large majorité étaient fausses, car la vérité il y a peu de chance que nous la trouvions aujourd’hui.
Azuko semblait cependant émerveillée par ce qu’elle voyait. Des ruines de bâtiment, des ruelles, des places à vivre dont les murs extérieurs sont recouverts de fresque en grande partie effacées. C’était comme une ville mais à toute petite échelle, et surtout si ancienne qu’il serait soit impossible soit extrêmement difficile à dater. Personnellement je ne connaissais pas du tout ce type d’architecture. C’était à la fois très simple, comme des blocs empilés les uns sur les autres, mais en même temps magnifiquement travaillé.
Pour sûr, ces gens-là avaient du temps à perdre …

Laissant Azuko a ses pensées et ses observations archéologiques, je posai mon regard sur un angle de mur effrité, et cela me rappela un souvenir lointain. A une époque où je trainais dans le désert de Kaze no Kuni. Oui c’était même avant que je ne rencontre Oniri, je m’étais perdue dans les dunes de sable et j’y avais rencontré une sunajin. Comment elle s’appelait déjà ? Ah, Tsukiko je crois. On s’est abritée ensemble, ou alors la rencontre s’est passée autrement, difficile depuis tant d’année mais là où je veux en venir, c’est que ce mur-là, les marques dessus, la forme, ça me rappelle énormément ce que j’ai pu voir une fois tombée dans la crevasse de l’abri où nous nous étions réfugié.
Ce jour-là j’ai eu la peur de ma vie, car ce que j’avais trouvé à l’intérieur, outre des bâtiments usés comme ceux-ci, c’était les habitants. Eux étaient encore bien vivant. Quoi que, vivant n’étaient peut-être pas le mot le plus approprié. Ils ne marchaient pas droit, respiraient extrêmement fort et sitôt qu’ils m’ont vu, ils s’étaient tous mit à me courir après en hurlant comme de véritables acharnés, ou affamés.

« Azuko … j’ai un très mauvais pressentiment … » Lui soufflai-je alors que nous venions de descendre un escalier terminant sur un mur.

« Une issue ? » Fit la jeune femme, comme si elle n’avait pas entendu ma remarque.

Sortant de mes pensées, je remarquai que la flamme de notre torche dansait avec vivacité alors que le bras la tenant était immobile. Du vent ? C’était la première hypothèse, y avait-il un courant d’air dans les parages ? Chose pourtant très peu probable au vu de la profondeur à laquelle on se trouve.
La manieuse de papier annonça peu après un rire désagréable qu’on allait leur faire leur fête, aux reptiles. J’haussai un sourire sans comprendre.

« Comment ça ? » Mais aucune explication ne vint éclaircir les interrogations qui naissaient à foison dans mon esprit.

« Prête pour un nouveau bain chaud ? Tu vas voir on va faire découvrir à ces lézards les joies de la thermodynamique.

- Mais attend, qu’est-ce que tu as en tête ? Je ne comprends rien. »

De l’eau apparue alors depuis l’interstice séparant le mur auquel nous faisons toujours face et le sol, et un grondement se mit à faire vibrer les murs déjà fragiles. Mais qu’est-ce qu’elle fout bordel ! On va se retrouver enseveli !
Le mur vola soudainement en éclat, laissant pénétrer avec force une immense quantité d’eau dans la caverne. Nous, nous étions soigneusement évitées par ce torrent, et heureusement parce qu’à une telle pression on aurait volé comme des misérables petits cailloux.
Il se passa alors un phénomène plutôt surprenant. Outre évidemment que la destruction pure et simple des bâtiments alentours, l’eau en contact avec les murs créa aussitôt une épaisse vapeur, comme si ces derniers étaient brulants. Pourtant ils ne semblaient pas l’être à vue d’œil. Et les gants de nos combinaisons étaient bien trop épais pour nous permettre de le constater par le toucher.

Nous sommes tout de même obliger de nous tenir à l’écart, loin de toute possibilité d’action à cette quantité de gaz et de vapeur d’eau qui s’accumulaient encore et encore dans un espace devenu rapidement trop petit. Je me contentai de pivoter la tête vers ma partenaire et lui lancer à travers nos pierres de communication.

« Si jamais on s’en sort, plus jamais je n’accepte de mission souterraine, soit-en certaine … »

Spoiler:

Azuko était parvenue à entrevoir les possibilités que lui offraient la situation. Sa maîtrise du suiton lui permis de faire entrer les eaux dans la cavité déjà bien fragilisée par le temps et les coulées de magma. Autant dire que tout était destiné à se passer comme elle l'avait prévu, un peu trop, voir-même au-delà de tout ce qu'elle aurait pu imaginer et ce à ses dépends ainsi qu'à ceux de sa coéquipière. Car en effet les parois des ruines sous le lac de lave étaient excessivement fragilisée tant et si bien que le quasi totalité de la structure ne manqua pas de s'effondrer alors que l'eau entrait en contact avec la roche.

La vapeur s'était rapidement accumulée dans l'espace exigu des souterrains jusqu'à ce que la détonation s'en suive, créant une réaction en chaîne s'en précédent. La détonation élargi la brèche créé par la Kunoichi, laissant alors de véritables torrents d'eaux et de laves s'entrechoquer, accumulant ainsi toujours plus de pression pour faire céder la roche, ainsi de suite. Les deux Kyomujin, faute de défense établi au préalable, se firent toutes les deux emporter, en étant tantôt malmenée par le déferlement d'eaux et l'effondrement du terrain.

Elles se heurtèrent à de nombreux rochers et seraient certainement morte écrasée sans la protection conféré par leur armure. Néanmoins Milly fut la plus malchanceuse de toute car les courants ainsi crée la propulsèrent contre une coulée de lave qui acheva de faire fondre son équipement ainsi que sa chair, brûlant ainsi très grièvement son dos. Une dernière explosion finit par les projeter à la surface. Après avoir recouvré leur esprits, tous deux se rendirent comptent qu'elles se trouvaient à nouveau sur le lac de lave, non-loin de l’îlot, à la différence que la zone ne ressemblait plus à grand chose. En effet une ouverture béante donnait désormais sur l'extérieur, face à l'océan et la lave s'en échappait en continu, vidant ainsi peu à peu le lac.

Ce fut alors que, jaillissant des décombres, apparut un des lézards de feu. Celui qu'Azuko était parvenue à blesser. Celui-ci semblait bien décidé à prendre sa revanche sur elle. Ignorant la Kaguya grièvement brûlée ce dernier fondit sur l'ancienne Kyomujin. La gueule béante, s'apprêtant à l'engloutir. Hors elles n'étaient pas encore au bout de leur surprise. Du coin de l’œil, il était possible d’apercevoir deux autre personnes, qui n'étaient autre que Yami et son invocation. portant ses armures similaires au prise avec le deuxième lézard.

Spoiler: