Quelques jours après ma visite chez le Kazekage je revenais vers les remparts de Suna, ces grands murs sans doute réputés pour leur robustesse m'attirait étrangement, je ne savais pas pourquoi, ou du moins ; si. Une raison si grotesque et pourtant.. Ils étaient aussi puissants et solides que moi et avaient un passé au moins aussi chargé. J'allais et venais dans la voie illusio-cramée comme bon me semblait, on se doutait que je n'allais pas déserter, moi. Non, vraiment, je n'étais pas architecte mais ce genre de construction avait le don de me fasciner, et ce n'était pas un mot en l'air car il en fallait pour m'intéresser, sortie des magouilles, jeu d'argent. Autre chose qui n’impressionnait donc, son histoire. Il fut un temps où je ne savais pas lire, et je remerciais chaque jour, secrètement, Daï de m'avoir appris. Cet enseignement m'eut permis de lire les péripéties de ce village. Ces grandes murailles paraissant infranchissable avaient connus par deux fois les morsures du feu.

C'était si... drôle. Comment pouvait on se faire avoir deux fois de la même façon ? Que l'on m'explique ! Bon la première, la fameuse Makka ; ok, c'était du lourd, du gros méchant comme je les aimais, mais l'autre là, la rousse ? L'Habashi, une vaste blague ; même les rats ne se font pas avoir aussi facilement, et même eux ont compris que le nombre fait la force... Conclusion, les Sunajin étaient moins intelligents que des rongeurs. Je me marrais toute seule en y pensant. Ici je devais me tenir quand même à carreau mine de rien, éviter d'être ''méchante'' avec ces larves.. méchante.. Non, je ne l'étais pas, j'étais par contre d'un réalisme cruel voir effroyable. Aucun d'entre ces hommes et femmes n'avaient subi ne serait-ce que la moitié de ce que j'ai enduré ; ils allaient devoir en faire du chemin avant que les estime, mais enfin ;  ils pouvaient se réjouir ; j'étais payée pour me battre pour ce village, quelle chance.

Je m'assis dans le sable et continue mon observation, les traces de suie incrustée dans la pierre de sable ; j'aurais aimé manier le feu, mais je devais faire avec mes maigres capacités, malheureusement. D'ailleurs, j'y pensais ; quand on chauffe le sable, il ne doit pas se transformer en verre ? Raaah, j'étais si nulle en chimie et tout ça, fort heureusement pour moi, aucun besoin de connaissance dans ce domaine pour écraser des faces et briser des os ! Puis je me laisse tomber en arrière, m'allongeant dans le sable encore frais ; j'aimais la fraîcheur matinale du désert, elle était si... bonne. Je haïssais la chaleur, c'était tellement difficile de se désaltérer... J'observais le ciel et les quelques nuages voyageant tranquillement, eux ils avaient vraiment de la chance, plus que ces Sunajin de m'avoir à leurs côtés. Aller où bon leur semble, flotter tout là haut, aussi proche des étoiles, la seule vision pouvant m’apaiser un instant.

Je me redressais en regardant toujours vers la voie illusionnée et vis quelqu'un, pas un de ces gardes plantés sur leur hauteur à surveiller ; non juste un mec traversant LA voie. Un ninja supposais je, qui d'autre ? Il approchait, peut être partait il en mission ou, enfin, j'en savais rien. Je le fixais, son visage me disait quelque chose, ah mais oui...

« Que fais tu, Kioshi ? » L'interpellais-je.
Son attention attirée, j'enchaînais.
« Je t'ai déjà vu quelque part... Ah, oui ; moi c'est Sonoshee, Nogori Sonoshee. »

Dis je en souriant à pleines dents. Je n'allais pas commencer en l'agressant.

Je suis une saloperie ambulante, quand on me connaît, on m'évite et au pire on me fuit. Lui ne savait pas qui j'étais, du moins pas vraiment, et je supposais souvent très bien. Alors sans me connaître il me parlait déjà comme ça, enfin qui a les couilles de me parler franchement, et en même temps.. Il fini sa phrase, et je me marre. Non, c'est vraiment hilarant, j'adorais les paradoxes de ce genre, ne pas compter sur lui pour me retenir, haha, même si quelqu'un comptait sur lui pour le faire, cela aurait il vraiment changé quelque chose ? Je me posais cette question, et même bien avant qu'il me lance sur le sujet. Je sais comment le Kazekage me perçoit, je sais qu'il ne voit en moi qu'une brute ici pour servir l'intérêt de Suna, mais comme chacun à ses secrets, j'ai les miens ; et en plus d'être une infâme femme, je suis une sale fouine ; j'ai d’innombrable talent et j'en ferai démonstration bien assez tôt. Ce garçon me plaît bien, c'est d'ailleurs son visage que j'ai vu dans les dossiers du Kazekage déposés sur le bureau. Un blondinet plutôt mignon, un de ces fameux spécimens. Enfin, passons. Il se demande ce que je fais, et bien je vais lui répondre...

« Déserter ? Quelle drôle d'idée... »

« Parce que quelqu'un à déjà compté sur toi pour être ''retenu'' ? Aah oui, cette même personne qui a explosé la muraille... Je me souviens. Et donc, où est cette personne à présent ? Oh laisse moi deviner... » Dis-je en observant au loin.
« Partie par là bas, vers le pays du feu ou une autre destination toute aussi exotique. Haha, ce que c'est drôle. Tu n'as pas à en t'en vouloir, toutes les habitants de ce village sont les mêmes, pas un pour relever l'autre comme on dit. Sauf quand ils sont presque morts. Enfin, enfin. »

M'arrêtais un instant en reposant mon regard sur lui, le fixant au travers de mes lunettes. J'étais comme ça, j'aimais appuyer là où ça pouvait faire mal. Lui, je ne savais pas ce que ça pouvait lui faire, et j'en avais strictement rien à carrer, pour moi ce n'était qu'un jeu, comme la dînette l'est pour les petites filles. Je savais aussi qu'il allait se forger son opinion de moi à partir de ce premier échange, et c'était tant mieux, je n'avais pas besoin de personne compréhensive.

« Au moins tu n'es pas resté à rien faire, tu as ce mérite. Bref, je suis là justement pour admirer la muraille, je trouve étonnant de voir à quel point l'odeur de la chair humaine carbonisée peut imprégner un endroit, au même titre que les ravages des flammes d'ailleurs. Je suis... admirative, je dois l'admettre. Mais tu n'aurais pas du hésiter à lui enfoncer un kunaï ici » Lui dis-je en pointant fermement mon index sur son thorax, à l'endroit du cœur.
« Ou bien là ! » Dis-je en appuyant sur son articulation reliant le bassin à la cuisse.
« On ne vous apprend donc pas à tuer efficacement ? Viser le cœur, ou une artère. J'ai entendu dire que tu as été au contact avec cette femme, et que tu t'es laissé faire. Je me demande ce que peuvent avoir les gens comme toi dans leur tête... De belles idées ? Une philosophie de la vie ? J'en sais rien, mais tout ça c'est bon pour les rêves, alors réveil toi, t'es un shinobi ; la pire machine à tuer qui puisse être. » Ajoutais-je une nouvelle fois.

Je parlais avec une certaine douceur, et je me délectais déjà de sa réaction, qu'il me contre dise ou qu'il se plie ; ça serait marrant. Je m'attendais à ce qu'il m'insulte, peut être même à ce qu'il me frappe ou tout du moins qu'il tente. Je me demandais si ce ninja avait déjà éliminé quelqu'un, enfin je veux dire, quelqu'un à qui il tient, quelqu'un qu'il doit absolument tuer.. Une bonne question que je me réservais pour plus tard.

Oh oui, c'était vraiment un type charmant, un de ceux qui n'avaient pas peur de se mouiller, ou même de s'en prendre à une femme. Il était énervé, j'avais touché la corde sensible ? J'en étais sûre. Un cœur tendre de beau spécimen de Suna. La compassion, la relation de l'arme à celui qui s'en sert, humain avant shinobi... que de balivernes, de parlote stérile et inutile. La compassion était faite pour les faibles, ceux qui n'ont de courage que laisser une multitude de chance à l'être vivant et ensuite payer, sans relâche, les pots cassés. Je ne dis pas, un ninja doit faire preuve de jugement, de discernement, mais de compassion, de pitié ? Haha, certainement pas. J'aimais Daï comme un père, mais si un jour mon Kage me demandait de l'abattre, et bien ; il mourrait, ni plus ni moins. Et puis, la compassion, n'était ce pas le meilleure moyen d'encombrer son esprit et perdre son efficacité dans son métier ? C'est ce que je dis, pour les faibles. Je me laissais faire par le jeune homme, un sourire en coin, je n'avais pas peur de lui ni même de son kunaï.

« Pourquoi toutes les personnes pensent que j'ai quelque chose dans mon passé de si terrible qui me pousse à être ce que je suis ? Toi t'es un de ceux là, c'est sûr. Nous avons tous la même vie, nous tirons seulement de ce qu'elle nous apporte des sensations différentes, nous n'en faisons pas tous la même expérience. Là où la mort d'un être cher abat quelqu'un, moi, elle m'a élevé. Toi, tu as de la pitié pour les gens, mais la vie elle... n'a de pitié pour personne, et encore moins pour les faibles. » C'est ce que je lui répondis lorsqu'il me reposa sur le sable.
« Tu es un faible, Yamada Kioshi. Tu ne peux prendre aucunes décisions qui pourraient te faire mal ; voilà ce qu'est TA ''compassion'', de l'égoïsme. Peut être que c'est toi qui ferait mieux de déserter, lorsqu'on est pas capable de faire un choix cruciale pour le bien du village que l'on sert, on s'enfuit, et on assume sa lâcheté jusqu'au bout. » Ajoutais-je plus sérieusement.
« Enfin, tu dois être aussi un de ces shinobi, la nouvelle génération comme on dit... Dissocier l'arme du maître.. Vois-tu la moindre arme sur moi ? Le moindre kunai ou shuriken ? Les armes sont faites au même titre que la compassion, pour les personnes ayant peur. Si tu veux me tuer avec une arme, je te conseil vivement de me trancher la tête, autrement, je te tuerai avant que tu aies eu le temps de souffler. » Repris-je en m'approchant de lui un peu plus prés.
« Mais là si tu es toujours en vie, c'est parce qu'elle a eu pitié ; parce qu'elle aussi est faible. Hum, je ne la connaissais pas, enfin, que de vue, mais j'ai très bien compris la raison de son départ. Je suis peut être antipathique, mais je comprends quand même ces choses là. »

Si y avait bien une catégorie de personnes me dégouttant plus que les autres, c'était bien celle des faibles, ils avaient toujours des excuses plus ou moins fallacieuses pour se dédouaner. Puis je me mis à rire. On se demanderait alors pourquoi, et alors on se dirait peut être que pour elle ce n'est qu'un amusement. Daï avait bien tenté de m'adoucir, mais sans grand résultat ; on efface pas vingt ans de vie ''sauvage'', de débauche, de violence et j'en passe, en une paire d'années, c'est parfaitement impossible. Aussi pute pouvais-je être, je n'en étais pas moins aussi une grande bavarde, alors je repris de plus belle, sur le ton de la plaisanterie.

« Mais, ne déserte pas ; ça m'embêterait de devoir te courir après, et t'éliminer ; puis surtout, on pourrait dire que c'est de ma faute, alors que je m'en fiche pas mal. »

Je regardais l'habituelle chemise que je portais, il en avait coupé un bouton.. ha ces hommes.. Je la retirai et la lui donnai.

« Tien, garde la, elle est foutue maintenant. »

Que l'on me tienne tête, que l'on me fixe ; était une chose rare, mais j'oubliais que je n'étais plus d'un monde avec des personnes si faibles que ça ou tout du moins pas aussi insignifiante que la plus part des civils que je croisais sur ma route. Non ici ils étaient combatifs, animés d'une certaine flamme et je comprenais jour après jour passé dans ce village que tous les shinobi n'ont pas la même définition de ce qu'ils sont, font et feront. Quelque part j'étais assez impressionnée, enfin j'avais des gens dignes de m'affronter. Mais c’était bien là le problème, lors de notre venue à Suna, les Ketsueki, en plus du Kazekage, m'eurent prévenu ; ici ce n'était pas la rue, et on demandait de moi la plus grande tolérance vis à vis des habitants, aussi faibles puissent ils me paraître. Ne pas me battre pour rien, ne pas provoquer les autres comme j'aimais le faire ; et surtout agir dans l'intérêt commun du village, que ce soit des civils ou des ninjas. Cependant quand l'un des ninjas ayant failli se présente devant moi, je ne peux résister : chassé, le naturel revient au galop.

Enfin pour en revenir au défaillant, les propos qu'il tenait se voulaient intimidant, mais n'eurent pas sur moi cet effet ; à moins qu'il ne plaisantait, ce-dont je doutais vue son regard. J'aurais tellement voulu qu'il tienne sa parole.. Il avait si peu d'informations sur moi, comment pouvait il être si sûr de lui ? Un jeu, ce n'est qu'un jeu pour moi ; celui qui détient les informations est le vrai gagnant, et dans ce cas c'est une gagnante. Enfin je m'étais assez amusée pour le moment. Je n'allais pas le forcer à tenter de me faire du mal, ça non ! Pour que ça me retombe dessus ? Que je sois bloqué un mois de plus derrière l'immense muraille circulaire ? Non, non, c'est bon. Je soupirai un instant, ne prêtant aucun crédit à ses paroles, on m'en avait déjà tellement dit par le passé. On pouvait m'affubler de toutes les insultes, la plus part, dans leur définition, étaient vraie et justifiée ; et pour le coup rien ne m'atteignait, plus stérile que moi sur ce plan, tu meures. Ainsi je lui répondis juste à la suite, je n'allais pas laisser au silence le temps de s'installer. Mon sourire avait disparu, ma voix restait toujours aussi douce, mais bien plus sérieuse.

« Je ne vais pas te forcer à penser comme moi, chacun est libre d'avoir tort ou raison. »
« Mais de là à me menacer... Enfin, je suis heureuse de voir quelqu'un me tenir tête ; parce qu'à part Rei et les Ketsueki. »Ajoutais-je en m'approchant de lui.
« Mon ''aptitude'' à t'éliminer ne fait aucun doute. J'ai lu ton dossier, et le combat ne prendrait pas plus d'une dizaine de minutes, et je suis généreuse. Tu fais dans le repérage plus qu'autre chose toi... Tu vois, je sais certaines choses sur toi ; mais est ce que tu peux en dire autant sur moi ? Ne cherche pas, je vais éclaircir les choses, histoire qu'on reparte sur de bonnes bases. Nous sommes dans le même camp après tout. » Lui dis-je en effleurant son t-shirt noir du bout des doigts, avant de remettre un peu de distance entre nous deux.

« Je suis arrivée avec les Ketsueki, grâce à Rei. Je viens d'Ame no Kuni à la base. Je suis spécialisée dans le combat rapproché. Je dois être ton opposée en quelques sortes. Bien, je te présente mes excuses pour ce que j'ai dit, mais uniquement parce que t'es mignon, haha ! Je pense chaque mots que je dis, et ne regrette jamais rien. Enfin peut être mis à part la désertion... » Ajoutais-je en répondant, avec un nouveau sourire aux lèvres.

« Alors si t'as envie de ''jouer avec ma chair'', hum ça fait un peu pervers dit comme ça... Enfin, t'as qu'a essayé ; mais te plains pas si je te pète le nez. »  Achevais-je en faisant un pas vers lui.  

Il n'avait pas beaucoup de chemin à faire ni même beaucoup de tissus à déchirer pour s'attaquer ''à ma chair'', un soutien gorge sportif style débardeur aussi noir que le t-shirt du Yamada ; et un aussi simple pantalon typique militaire, sombre et ample. Peu de choses me faisaient peur à cet instant, et dans le monde en général, ou alors, je n'avais pas encore trouvé cette chose.

L'accueillir dans mes bras ? Pour le coup j'étais complètement dans le flou. J'arrivais à suivre les personnes dans leur délire assez facilement, je les comprenais souvent. Mais là.. Tout est si spécial dans ce village. Je ne sus quoi répondre sur l'instant, ni même que faire. Me prendre ses bras, ou le prendre dans les miens ? Je ne voyais pas bien l'intérêt que ce soit pour lui, ou moi. Il ne me connaissait pas, ne savait pas. C'était bien l'une de mes craintes, ce genre de situation plus qu'étrange, plus que tout ce que j'ai pu voir jusqu'aujourd'hui. Lui faire un câlin pour lui prouver qu'on était dans le même camp ? Qu'à cela ne tienne. Quoi qu'il entreprenne, car je connais ce genre de pervers, ce ne serait pas bien grave. C'est lui qui risquait le plus, et puis je me demandais ce qu'il pouvait m'arriver de plus, j'avais connu les pires choses, ne l'oublions pas. Je lui adressai un simple sourire, rien de malicieux, sans réserve.

« Tu es en manque d'affection au moins ? »

Je me moquai de lui une nouvelle fois, c'était irrésistible, tellement tentant.. Je rigolai un instant puis m'arrêtai en reprenant une longue respiration et en m'essuyant le front, c'est que j'avais chaud mine de rien. Je me rapprochai de lui, quelques pas suffirent, et l’étreignis. Je n'avais pas peur, je n'étais pas pudique ni même timide. Je reposai ma tête sur son épaule, ce n'était pas désagréable, je n'avais jamais pensé ça de toute façon, même s'il était un gringalet à peine aussi musclé que moi, haha ; mais, j'appréciais. J’essayais de retrouver dans ma mémoire la dernière fois que j'avais eu un contact physique amical avec quelqu'un, une femme ou un homme, peu importait.. Et bien, aucuns souvenirs, si ce n'était les bras de mes parents quelques secondes avant leur mort. Je me rendais compte, sans le dire, que j'étais allée trop loin avec lui, et au fond de moi je regrettais. J'étais dur, une saloperie, peut être même une ordure ; mais je ne l'avais toujours été contrairement à que j'affirmais.

Il avait peut être raison quelques instants avant, je portais peut être quelque chose sur mes épaules ; un fardeau, je ne pensais pas. Quoi alors ? Je ne savais pas encore. Malgré sa carrure plutôt chétive je parvenais à sentir ses muscles, oui, quand on est ninja ; même si on ne le paraît pas, on est entraîné.. du moins en théorie.. Enfin. Alors je m'apprêtais à partager avec le Yamada quelque chose que personne n'entendait habituellement. Quelque que je ne ressentais pas le besoin de dire non plus, et pourtant un mot si simple, si banal. J'étais calme, ma voix était ''normale'', douce, aucune pointe de sarcasme, de moquerie, rien. Je souriais, et relâchai un léger rire.

« Je m'excuse vraiment.. Kioshi. Je sais ce que ça peut faire de perdre des gens.. je l'avais juste oublié. » Dis-je un ton plus bas.
« Ça faisait longtemps que... je n'avais eu quelqu'un dans mes bras. Haha. » Finis-je un peu gênée.

Pour moi dire ça était certainement plus gênant que me mettre à poil devant un mec. Avouer quelque chose qu'on garde en soi depuis longtemps.

Toute l'expérience de la vie que j'avais accumulé depuis.. le début de ma vie me permettait de sentir les traquenards s'approcher. J’énerve un type, je suis même plutôt méchante, et il accepterait des excuses comme ça ? Non bien sûr que non. Je ne comptais plus le nombre d'hommes qui voulaient ma peau parce que je les avaient malmené, que ce soit physique, mentalement.. ou financièrement. Il croyait peut être que je n'avais pas senti sa main, ou plutôt son kunaï dans mon dos ? Que je ne me doutais pas de ce qu'il prévoyait ? Il n'allait pas me blesser, du moins pas physiquement, il pourrait avoir des problèmes, ou être accusé de trahison. Effectivement, me blesser autrement. Je senti la pression de mon soutif, s'évanouir, et lorsque le Yamda prit du recule le morceau de tissu couvrant ma poitrine s'évanouit. Il avait mit mes seins à nu, et maintenant ? Qu'est ce que cela pouvait bien lui apporter ? Il n'y a qu'une chose pouvant m'atteindre, et celle-ci n'en fait tout simplement pas partie. Je soupirai, et croisai tout de même les bras sur ma poitrine.

« Que voulais tu faire ? Tu es ridicule. Tu m'as demandé d'être sincère, je l'ai été, je ne t'ai rien fait. Tu souhaitais seulement te venger. Et après, je le mérite sûrement. » Dis-je en abaissant le ton de ma voix.

Comme toujours, je faisais preuve d'une grande acceptation, et surtout vis à vis de ce qui peut m’arriver. Je savais que mon comportement, ma personnalité et mon caractère avait un revers, tous les méfaits ne restent pas impunis. Mais là, finalement, je n'avais fait que dire la vérité, je n'étais même pas médisante, mais si une chose est vraie c'est bien celle ci : seule la vérité blesse. Alors oui, il ne m'avait pas fait vraiment mal, ni même vexé mais quelque part, je ne sais pas, peut être que j'étais un peu blessée, j'avais présenté des excuses, accepté de le prendre dans mes bras, et lui avais même confié... Enfin, du vent, c'était toujours comme que cela se déroulait, c'était en partie ma faute, bien sûr ; mais ils n'avaient aucune envie de comprendre, tous les mêmes.

« Je n'ai pas peur des mots, et ça effraye tous ceux qui me croisent ; ou ça les énerve, ou les gêne, peu importe. Je sais que vous n'aimez pas ça ; et je ne vais pas m'excuser d'être honnête. Oué c'est bien ça, l'honnêteté ; je suis suis une garce virulente mais au moins, je suis honnête. » Dis-je en m'accroupissant pour ramasser.
« Je ne vais rien te faire parce que je comprends ton envie de te venger, je t'ai fait mal, je le conçois. » ajoutais-je toujours aussi sérieusement.
« J'espère seulement que tu auras profité de ce que tu as vu, tu es un homme après tout. »

J'approchai de lui, lâchant le morceau de tissu noir dans le sable ; et je le pris dans mes bras, les passant de son cou, de ses épaules, me serrant contre lui. D'aussi prés il pouvait certainement sentir chacun des battements de mon cœur, histoire qu'il se rende compte de ce que j'étais. Jamais je n'avais fait ça de mon plein grès et gratuitement, je le faisais sans réfléchir. C'était peut être une de mes nouvelle façades, en tout cas c'était assez nouveau pour moi, la sympathie, ou le remord ; au choix. Je fermai les yeux un instant.

« L'honnêteté, Kioshi. » ajoutais-je

Nous sommes dans un lieu public ? Et ? Qu'est ce qu'une accolade entre deux camarades ? Voilà la question qui me traversa l'esprit. Ah.. Peut être le fait que nous fûmes de sexe opposé, un homme, une femme, qui plus est que cette dernière était torse nu, oui, car ce n'était ni plus ni moins que cela. Enfaîte, sa remarque parvint à tirer de mes lèvres un léger sourire. Je m'accroupis alors devant lui et... Je ramassai ma chemise non loin, et l'attache autour de ma poitrine. Être à moitié dénudée ne me dérangeait pas, je supposais que tous ceux ici présents à cet instant avaient déjà vu une fois dans leur vie le corps complètement nue d'une femme. Bien que je pouvais émettre un sérieux doute quant à cette dernière affirmation, vue leurs regards attiré par le moindre morceau de chaire affriolant tel le gobelin pouvait l'être par l'or trébuchant. Ha.. Les hommes, un rien peut leur faire perdre tout leur moyen, ou au moins les mettre mal à l'aise, et ce rien, c'était quand même mes seins. Un sacré atout, je devais bien le reconnaître. Enfin, assez parler de ça, bien que.

« Aussi crue ? Je ne m'en rends pas compte. Personne n'a jamais été doux avec moi, alors comment moi même pourrais-je bien l'être ? Et puis la douceur, ça tendance à ramollir les êtres humains. » Commençais-je en souriant. Je parlais sur un ton plus léger, plus relâché.
« Et, je sais bien que nous sommes dans lieu public, mais que crois-tu ? On est pareil dans le fond, des shinobis, des camarades ; et je te vois comme tel. Ce qui nous différencie, c'est notre caractère comme dirait Daï-senseï, et bien sûr le morceau de ''chair'' que tu as entre les jambes. » Ajoutais-je en finissant de me rhabiller.

Je l'observai un instant. Je comprenais bien son point de vue sur mon comportement. Nous avons tous plus ou moins la même forme, mais pas le même fond ; si ce n'est notre volonté à combattre pour des intérêts communs, sous les ordres d'un chef commun. Mon franc-parler, même peut être un peu sec et blessant était vraisemblablement nécessaire à ce village, comme l'idéologie bisounoursienne du Yamada. Chacun voit le monde comme bon lui semble et interprète les signaux émis par ses habitants, à sa guise. Mais on ne peut pas faire changer les personnes, les remodeler ; du moins pas sans l'aide de moyen que nous autres ninjas ne connaissons que trop bien. D'ailleurs, je ne voulais pas changer Kioshi, seulement lui faire reconnaître l'évidence, qu'à l'instant il était surtout un maillon faible. Un dictons dit que la chaîne est aussi solide que son maillon le plus faible, le jeune n'était pas le plus mauvais, mais loin d'être le plus fiable. Enfin, je n'allais pas revenir sur ce sujet, mon idée était bien placée et indélogeable. Avant de quitter le sable bordant Suna, j'ajoutai quelques mots sur le ton de la plaisanterie, enfin, à moitié. Je jetai un œil aux gardes encore sur le qui vif, haha, étonnant...

« Tu m'es sympathique Kioshi, mais pas du tout mon type ; je n'ai pas vraiment d'intérêt pour les hommes. Trop... primitifs. » Rigolais-je.
« Enfin, je suis attendue autre part. Je te laisse ma place dans le sable. »

Le rire. Il sonnait faux accompagné de cette phrase.. Non, il sonnait faux dans ma bouche, simplement.