Au début, s’était plutôt drôle aux yeux de l’épéiste, voir son compagnon se prendre un râteau puis quelques coups, non pour vrai… le fantôme se prenait encore une raclée, à croire qu’il aimait sa en fait. Mais, d’un autre côté, pas étonnant qu’il focalise toute son énergie sur la défense avec un maitre comme celui-ci… Fallait pas être idiot, sourd et aveugle pour s’en rendre compte, Kira était dur avec lui, mais s’était également se qui ferait d’Amano un excellent outil. Non pas un Shinobi, mais bien un outil, aiguisé et poli selon le désir du Kawaguchi supérieur afin de servir ses propres désirs. Le tout, quoique bien semblable, avait été fort différent vis-à-vis de sa propre éducation. On avait été strict, mais toujours juste envers lui.

Vint enfin son tour et s’était la raison première qui l’avais empêcher de rire en voyant le platine se prendre un savon, il savait que son tour viendrait, mais s’attendait à pire venant de l’enfant roi. Oui, pas besoin de le voir sur un trône de fer pour s’imaginer cela.

Pour sa défense, Bao répliqua sans peur de recevoir un coup.

- Les consignes étaient claires, le seul point qui n’a pas été respecter et que vous ne sembler pas avoir remarqué suite à votre citation, c’est le fait que j’aille mis mes poids de cheville au poignet, après… C’est à vous de voir si booster ses membres avec notre propre souffle de vie devient un art Shinobi, je devrais d’ailleurs demander au paysan, comment font il pour travailler, marcher sans chakra ?

D’un gloussement sonore, l’élève envoyait directement en pleine face de son maitre cette réplique assez salée, c’était presque comme se peindre de rouge et affuté l’autre de corne… Mais, c’était à lui de citer les bons manquements, c’était lui le maitre après tout non ?

- Mais, comme je suis un Shinobi qui possède le sens de l’observation et de l’écoute. Dit-il en laissant un petit clin d’œil pour Kira. Je vous avoue avoir triché, j’étais simplement curieux de voir ce que serait votre type de châtiment. Donc, pourquoi auriez-vous besoin d’un Genin incapable de suivre des consignes aussi simple ? À cela je répondrai que je n’ai que faire de petit défi, apporter moi de quoi me mettre sous la dent, la nous parlerons entre adultes.

Provocateur ? Certainement et Bao s’aimait ainsi. Il tapota l’épaule de son maitre en signe de réconfort avant de demander.

- Vous pensez que vous auriez des poids plus lourds ?

Puis, Kira en l’ignorant lui fit le jeu de la pression, comme s’il pouvait se passer de lui, pff, Kira-San, vous ne me connaissez même pas, est-ce que c’est parce que j’ai vaincu votre élève et que vous avez honte ? À cette pensée, Bao sourit de toutes ses dents.

« Soit tu nous suis en rampant jusqu'à ce que j'ai décidé que ce ne soit plus nécessaire. Ta fierté, ta décision! »

Le tout n’était pas une question de fierté dans le cas présent, mais bien de volonté aux yeux de l’épéiste. C’était là le meilleur défi qu’il pouvait lui amener en si peu de temps ? Franchement, à sa place il l’aurait fait porter les deux hommes, un sur chaque épaule, ou l’aurait obligé à se plonger dans un bain d’eau glacé durant toute une nuit pour calmer ses ardeurs… Cependant, Bao dans son infinie générosité décida de lui donner la chance de le surprendre un peu plus, il l’avait bien fait sur le terrain d’entrainement, il serait capable de l’épater encore.

Suite aux demandes de l’encapuchonner, la mission fut énoncée. Ce qui intéressa le sabreur dans tout cela, s’était qu’il devrait affronter capable de voler une soi-disant arme de destruction massive au fou l’ayant créé, impressionnant. Il devait l’admettre, il aurait beaucoup de plaisir dans un tel combat.

Kira apportait bien un bon point, avec une arme de cet envergure, ce n’était pas con de vouloir trahir et vendre au plus offrant, tout le monde savait que ces maniaques des machines ne vivaient que pour subventionner leur création…

Bien évidemment, son choix à lui était déjà fait, certain qu’il les suivrait, cet homme, pas le fantôme, l’autre, avait un je ne sais quoi de mystérieux qu’il voulait élucider.

Ramper donc ? Il n’avait pas précisé comment, c’était son erreur de le sous-estimer, il voulait des élèves qui l’écoutait à la lettre, il n’avait qu’à mettre des règles plus précises. Son sabre bien en place, il laissa quelques rubans s’en échapper de manière à se fabriquer une sorte de chaise qui… Rampait péniblement, mais rapidement de manière à suivre le tas de sable ambulant.

- Kira bien qui Kira le dernier.

Ouais, cet enfant gâté se prenait tellement pour le roi du monde qu’il méritait même qu’on lui confectionne des jeux de mots.

Il le fixa, droit comme pouvait l'être n'importe quel homme qui était relativement fier de lui, et pourtant, tout au fond de lui, une petite voix lui susurrait de prendre garde. En le voyant d'ailleurs s'approcher de lui, l'élève garda un sourire sur ses lèvres, satisfait, alors que son maître lui donnait toute la mesure de ce qu'il pensait, ou voulait lui faire croire tout du moins.
Sans chercher à répliquer, ce fut non pas la vitesse de l'action mais la sensation qu'elle lui procura qui le força à reculer un pieds en arrière pour encaisser le choc en se pliant légèrement en deux. Ce n'était pas qu'il avait l'habitude de recevoir des coups à cet endroit, mais quand on apprend à connaître un homme, on s'attend à tout, même au pire. Néanmoins, le cadet des manieurs de sable se mordit la langue qui lui tira un fin filet de sang pour éviter de crier de douleur. Il fallait l'avouer, son aîné avec une sacrée droite.
C'est la tête dans les étoiles qu'il récupéra lentement, prenant quelques secondes pour reprendre son souffle, tout en écoutant attentivement ce qu'il disait à son camarade.

Amano avait fléchit, mais il n'avait pas poser le genou à terre. Un jour il ne fléchirait même plus, à force d'entraînement. Ecoutant le discourt de l'un et de l'autre, un soupir inaudible sortit d'entre ses lèvres.
Le cadet des Kawaguchi posa ses yeux sur l'épéiste, le platine pencha légèrement la tête sur le côté. Il avait du répondant. Mais il connaissait trop Kira pour savoir comment se dernier pourrait réagir à cela. S'avançant à son tour auprès d'eux, Amano se posta aux côtés de Bao en lançant un regard que devait commencer à bien connaître son maître.
Après tout, si lui, jeune apprenti qu'il était, devait devenir plus fort, Kira lui devait apprendre à réagir moins au quart de tour quand ça n'en valait pas la peine.

Pour autant, il ne se passa rien hormis un petit défis lancé à l'épéiste. Cette punition qu'il lui sortit aurait pu le faire rire, s'il lui avait donné à lui. Mais il ne connaissait pas assez Bao pour savoir comment ce dernier supporterait les éternels défis et sarcasmes de son maître.
Il se recula, lentement, tout en écoutant leur mission et l'éternel débordement de haine de son maître sur les Saibogu. Si quelqu'un doutait de son envie de tous les exterminés, il était fou ou sourd. Haussant les épaules lorsque Kira se détourna d'eux pour se mettre en marche, si tenté que poser son postérieur sur un nuage de sable s’apparentait à de la marche à pied, puis jeta un œil sur son compagnon à l'épée.
Il avait plus d'un tour dans son sac, comme le blond avait plus d'une manière de lui montrait qui était le maître.

Etirant ses bras au dessus de sa tête, Amano se mis à son tour en route, venant se mettre au niveau de leur guide pour lui parler de ce qu'il pensait. Il hésita juste un court instant sur le titre qu'il devait employé pour attirer son attention et commencer à flatter un peu son ego.

- Maître ?

Il tourna ses yeux vers lui et attendit un petit signe pour voir qu'il avait son attention avant de reprendre.

- Je sais à quel point tu déteste les Saibogu, et je ne met aucune hypothèse de côté, mais avec le peu d'informations que l'ont a, et en sachant qu'ils travaillent pour Suna, je doute qu'ils aient eu la bêtise de vendre leur arme à nos ennemis. Je ne dis pas qu'ils sont blancs, ni même que je t'empêcherais de mener à bien cette mission d'une manière ou d'une autre mais... Il faut parfois savoir tendre la main à son ennemi.

Lorsqu'il eu fini de lui dévoiler sa pensée, il s'arrêta et le laissa continuer pour se retrouver à la hauteur de Bao, quelques pas derrière, puisque partit après.

- J'aime bien ton sens de la répartie...

Lui lança-t-il avec un sourire sur les lèvres.

- Fait juste attention. Tu ne le connais pas encore. Quant à moi, même si tu m'as battu, sache juste que je te demanderais de toujours le respecter, sans quoi, c'est moi qui risque de partir au quart de tout.

Il avait ce sourire, un peu étrange. Il n'aimait pas menacer, mais il avait trop en lui cette façon de vouloir absolument protéger son clan, et même si Kira savait se défendre mieux que quiconque, c'était ainsi qu'était le jeune homme.

- Oh sinon, bravo pour tout à l'heure, ta rapidité et ton agilité m'ont impressionnés. Un jour je ferais aussi bien, et même mieux sur une seule main...

Continuant de courir, au final, il était le seul du trio à faire un effort physique, pour le moment tout du moins. Puis il repensa à la petite pique qu'avait envoyé Bao à son maître. Un petit jeu de mot pas si mal trouvé que cela. Il se demandait encore si le blond l'avait entendu ou s'il en faisait abstraction et y reviendrait plus tard.

Tout en respectant la décision de son maitre du jour quant au combat qui se profilait, Bao descendit de sa chaise improvisée. Il était temps de voir s’il était aussi fort qu’il le présumait ! Rangeant les bandelettes dans la garde de son arme, il prit un malin plaisir à le défier du regard. Il était à son avantage ici, avec tout le sable à porter de main… C’était une mauvaise chose que d’affronter un Kawaguchi dans son désert, mais comme son père le lui disait, il valait mieux tout donner qu’abandonner. Il donnerait donc ce qu’il avait pour envisager éviter une défaite. Malheureusement, c’était trop beau pour être vrai, il devrait la jouer différemment histoire de surprendre l’autre qui s’était probablement déjà préparé à le recevoir, ça sentait le piège.

Sans attendre la décision d’Amano, le sabreur devait engager le combat, histoire de ne pas perdre une seconde, mais également d’envisager le pire vis-à-vis de Kira. Avec le fantôme dans son équipe, s’était clair que l’encapuchonné aurait la main sur cette manche, quoi que même s’il était de son côté, il ne fut pas certain de pouvoir lui porter d’avantage de dégât…

Tout en fouillant dans sa sacoche d’arme, Bao pris une poignée de shurikens et attendit tout en bondissant en arrière pour se donner un meilleur angle de vue, après tout, les deux attendaient de voir de quel côté se placerait Amano… Seulement, Bao était certain qu’il se placerait du côté familial.

D’un geste rapide, il envoya les shurikens volés en direction des deux manieurs de sable, trois projectiles chacun en engageant un arc de cercle autour du duo, de manière à laisser Amano en retrait et se retrouver contre Kira. À voir comment ceux-ci réagiraient. De son côté, il ne pouvait pas attaquer tête baisser comme il le ferait d’ordinaire, Kira était trop expérimenté et Amano n’était que pure défense… Il perdrait son temps à dépenser trop de chakra, au contraire, il devait faire en sorte qu’eux en dépensent plus que lui. Mais comment ? Le sabre toujours en main, il était prêt à toute éventualité. De sa main libre, il composa quelques mudras tout en continuant de courir.

Spoiler:

Ses yeux se tournèrent lentement vers Kira. Qu'est-ce qu'il avait encore en tête celui là. A son arrêt, chacun suivit, et une drôle de sensation gagnait le corps d'Amano. Serrant ses poings à l'idée énoncée, ce qui le fit hésiter fut non pas les paroles de son maître mais bien le geste de son compagnon. Réceptionnant deux shurikens sur les trois, l'un d'eux se ficha dans son épaule droite en laissant un fin filet de sang s'échapper de la plaie ainsi formée.
Quelques gouttes entre ses doigts imbibèrent le sable. Il aurait presque oublié avoir ces poids à ses poignets et chevilles. Plaçant deux des armes dans une main, il tira l'autre de son épaule en serrant un peu les dents. En voulait-il à Bao ? Pas vraiment. Il avait fait le choix de la raison. Quel fou oserait penser qu'un apprenti se lèverait contre son maître et sa famille ?

- Tu sais bien ce qui me plaît le plus Sensei !!

Lança-t-il un large sourire aux lèvres avant d'envoyer deux shuriken de Bao en direction de ce maître du sable.
Se décalant d'un pas pour se mettre face à Kira et un peu plus aux côtés de l'épéiste, il fit bouger entre ses doigts la petite arme de jet. Il ne fallait pas qu'il se fit à ce qu'il voyait et au fond de lui sa raison le lui criait. Cependant, le platine ne connaissait pas encore assez Bao pour reconnaître ses mouvements à leurs bruits et il n'était pas non plus en assez grande forme.

De savoir que le chemin serait ardu, calquer ses actions sur celles de son coéquipier n'était pas quelque chose qu'il savait encore bien faire. Mais, si c'est bien en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en essayant que l'on peut mettre ce genre de chose au point.
Il ne fera pas que le couvrir. Et même si son maître connaissait la plupart de ses techniques, vitesse ou défense, Amano savait qu'aucune d'elles ne pourrait avoir raison de lui. Pour autant, son moral était au plus haut. Quelle fierté de pouvoir s'entraîner à le toucher. Parce que s'ils y arrivaient, s'ils parvenaient à porter ne serait-ce qu'un coup au maître du sable, le cadet des Kawaguchi éprouverait une pleine satisfaction.

- Kira Sensei...

Son regard s'illumina avant qu'il n'amène le sable à recouvrir sa main, pleinement cette fois, ainsi que son corps. Ses mudras avaient été un peu plus lent qu'à l'accoutumé. Il faudrait vraiment qu'il s'y fasse, à ces poids. Sans suivre Bao dans sa course, il guetta le moindre mouvement de son maître pour venir interrompre son attaque vers le sabreur. Fléchissant les genoux, Amano se tenait prêt à bondir comme un félin sur sa proie. Tout en prenant en compte la distance et les réflexes impressionnants du blond, le cadet des Kawaguchi se détendit.

Devait-il dire à son partenaire que Kira était un combattant au corps à corps surprenant ? Ou fallait-il qu'il le voit de lui-même ?
De sa main libre, il chercha le reflet du soleil dans le shuriken pour l'envoyer dans les yeux de Kira et, non seulement l'énerver, mais dévier sa vue quelques secondes.

Il était évident que Kira éviterait les shurikens aux yeux du sabreur, mais qu’Amano se les prennent directement dans le bras, ça s’était surprenant voir très improbable. Était-il aussi lunatique qu’il en avait l’air ? Certes, son attaque avait été brusque, mais quand même, ce n’était pas l’attaque du siècle non plus… Bref, comme le combat avait débuté et que lui n’avait aucune seconde à perdre, il s’élança en direction du fantôme à l’instant où il le vit se faire agripper par les tentacules du maitre.

- Hé, franchement ! Ce n’est pas parce que tu es blanc comme la lune que tu dois être aussi lunatique !

Lâchât-il à la blague à l’intention de celui qui s’était, semble-t-il ranger de son côté. Cependant, il avait bien du mal à y croire. Il ne pouvait pas lui faire confiance, imaginer si c’était une ruse pour se venger de la défaite précédente, Bao aurait l’air totalement idiot… Dans tous les cas, il décida de ne pas se laisser prendre. Toujours en chemin vers le drap blanc, Bao bondit à la dernière seconde, utilisant le corps de son collègue, dorénavant enchainé au tentacule de sable, comme d’un tremplin, se qui lui permettrait de foncer des airs directement sur Kira-San. C’est à cet instant que la tornade se profila.

D’un mouvement rapidement exécuté, Hebimuchi toujours en main, Bao recouvrit tout son corps de bandelettes jusqu’à avoir l’air d’une véritable momie, Kira n’en reviendrait pas en le voyant surgir de la fameuse technique, car avec une attaque aussi impressionnante, le maitre s’était obstrué le champ de vision d’une manière importante, à cet instant, l’épéiste se dit qu’il devait bien s’imaginer à tout, sauf à le voir surgir de sa propre technique.

Quand il ressortit de la vague de sable, Kira se trouvait là, à peine cinq mètres en face de lui, il se propulsa donc en sa direction, le sabre prêt à l’embrocher directement dans le ventre. Comme cerise sur le gâteau, au dernier instant, Bao recouvrit son arme d’un jet d’éclair perforant qui améliorerait grandement ses chances de perforer une éventuelle technique défensive dôton, ou même de sable…

- Arhhhhhh !

Avec l’intention réelle de blesser le maitre, Bao démontrerait au Kawaguchi qu’il était très sérieux lorsqu’il s’agissait de combattre.

résumé:

Observant son aîné avec un regard emplie de cette volonté qui lui était propre de toujours prendre la route la plus escarpée pour parvenir au sommet, il se laissa surprendre légèrement. Pourtant, il la connaissait, cette technique. Un sourire se traça malgré lui sur son visage. Il pourra lui montrer qu'il n'est pas un poids mort et qu'il désire vraiment se mesurer à lui. C'était bien plus intéressant que de se ranger à ses côtés et de profiter de sa force pour attaquer l'épéiste.
Les bras de sable qui le saisirent n'étaient qu'au nombre de deux, il ne lui manquait qu'une main, et même si les poids sur son corps l'entravaient, il savait qu'il aurait assez de force pour se dégager de là.
A mesure qu'il se faisait soulever du sol, il gainait sont corps pour être en mesure de rapprocher sa main libre à celle qui était entravé dans ses mouvements car le poignet saisit, et le sable qui avait recouvert sa main d'attaque se dissipa.

Mais avant qu'Amano ne puisse mener à bien son idée, il entendit les pas rapide de Bao en sa direction et aperçu son ombre juste au dessus de lui. Il voulait aller attaquer Kira seul ? Et ce crépitement de sable, il tourna les yeux, une tornade.
Serrant les dents, il tendit au maximum ses muscles pour donner un meilleur appui à son compagnon et ne pas plier sous le coup qu'il lui donna. Son armure pouvait bien encaisser ça, c'était juste une légère douleur diffuse dans son corps maintenant, en résonance.

Maintenant à son tour d'agir. Rapatriant sa main libre vers son opposée, il composa des mudras, un peu plus lentement, toujours parce qu'il ne s'était pas encore habitué exactement aux poids, puis ses deux mains se couvrirent de sable, l'une après l'autre, doublant leur superficie.
Serrant son poing qu'il pouvait bouger, et sous les mots que Kira lui avait lancé, qu'il devait se protéger lui-même avant de penser aux autres, il lâcha un cri pour défier son maître et frappa de toutes ses forces sur la tentacule de sable. Le sillicium de sa main la quitta et celui qui entravé son autre poignet aussi. Il se laissa tomber, ne tenant plus que par la cheville et la main libérée et couverte de sable rompit à son tour l'entrave.

Se réceptionnant sur ses pieds, la tornade venait à lui. L'épéiste avait fondu à l'intérieur, mais protéger d'une sorte d'armure de bandelettes. Un sourire au visage, le platine ferma les yeux pour ne pas être gêné et, couvert par son armure, s'engouffra à son tour à l'intérieur. Chaque vague de sable lacérante effritait un peu plus sa protection à mesure qu'il restait dans ce tourbillon.
Son armure céda bien avant qu'il n'ai pu traverser complètement cette bourrasque impressionnante. Sa joue la première, puis rapidement ses bras qu'il plaça devant lui pour se protéger le cœur et la tête. Le désert ne lui faisait pas peur, les tempêtes de sable, il en avait affronté bien souvent, même si elles n'étaient pas si meurtrières que celles commandaient par l'aîné Kawaguchi.
Amano n'avait pas couru dans ce nuage doré, bien au contraire, il avait prit son temps, découvrant l'épéiste à la sortie et son maître. Que s'était-il passé entre eux le temps qu'il traverse ce sable, il n'en n'avait pas la moindre idée, mais il se tenait prêt, laissant le sang abreuver doucement le sable à ses pieds lorsque ses bras se détendirent le long de son corps. Son sourire, provocateur, ne se tari quant à lui absolument pas.

- Tu es peut-être à des lunes de nous en puissance. Mais jamais tu n'ébranleras notre volonté.

Se plaçant en garde, et même si son corps lui criait de garder son chakra, il forma une nouvelle fois son armure. Une perle de sueur se glissa de sa tempe jusqu'à son coup. Il n'avait presque plus rien, et abandonné son chakra signifiait qu'il perdrait. Hors, il fallait à tout prix qu'il parvienne à frôler Kira, ou mieux, à lui porter un coup, ne serait-ce qu'une petite frappe sans grand intérêt. Il fallait qu'il le surprenne, une fois encore, mais, pas dans ses paroles.

S'avançant un peu plus, il fit fi du peu de chakra qu'il avait encore et parvint à oublier aussi le poids qui le ralentissait à ses poignets et ses chevilles. Et même s'il n'avait pas intérêt à le faire, même s'il n'avait pas confiance dans ce qu'il voulait dire, il s'y aventura tout de même.

- Viens, Sensei, je t'attends !

Ses yeux se fermèrent. Il aurait pu utiliser ce que lui avait apprit son maître, mais s'il le faisait, là maintenant, il courrait à sa mort au premier coup qu'on lui donnerait. Il devait garder un peu d'énergie en lui pour bouger, pour esquiver, parer ou encaisser. Si le blond lui fracturait une côte ? Il serrerait les dents, comme il l'avait déjà fait, et se relèverait, prêt à lui décocher non pas un coup de point comme son maître avait l'habitude de le voir faire, mais bien un coup de pieds.
Il était rare que le platine se serve de ses pieds en attaque, mais il le faisait bien et avec tous ses entraînements, ses mains étaient un bien meilleur appui et lui conféraient un bien meilleur élan que ses pieds et jambes.

Ses yeux se portèrent malgré lui vers l'endroit que le regard de son maître désignait. Bao avait été mis hors course, mais ce n'est pas comme s'il ne s'attendait pas à un tel traitement de sa part. Haussant alors machinalement les épaules, et même si sa fatigue se faisait plus intense à chaque inspiration qu'il prenait, son corps ne montrait pas de signe de faiblesse apparente, du moins, pas flagrante. Seules quelques perles de sueur couvraient sa nuque, et les quelques fois où son cœur accélérait, son torse se soulevait davantage.
Ses paroles n'atteignirent pour ainsi dire pas Kira, et à défaut de s'en douter, il ne paru pas surpris. Détendant ses muscles sous les quelques mots qui suivirent et l'attitude qu'adopta son maître, une de ses mains remonta sur son cœur et il l'appuya, comme pour calmer ce muscle de vie.

Laissant son regard quelques secondes sur Bao, son attention fut vite capté par l'attitude du blond. Sur son éternel nuage de sable, regardant presque avec dédain le corps en vie de l'épéiste, Kira laissa comprendre à Amano qu'il était temps de se remettre en route et de terminer cette mission, et le plus vite serait bien sûr le mieux, avant de perdre toute chance de retrouver ce qu'ils cherchaient.

Bien sûr, Amano refusait de se voir étaler par terre si facilement, mais pour le moment, et encore pendant un certain temps, il faudra faire preuve de patience et de persévérance pour un jour dépasser le maître et lui montrer à quel point il peut être fier de lui. Oui, il voulait que Kira puisse être un jour fier de lui, lui confier sans peur sa protection si besoin est ou encore ce qu'il avait de plus cher.
Passant aux côtés de Bao, il attrapa son épée et la planta droite à ses côtés, pour le rendre un peu plus visible, avant d'aller courir aux côtés de son maître et de suivre son ombre, non sans regretter d'être aussi faible.

Sa course n'était pas régulière, et il ressentait vraiment sa fatigue, du au petit échange amical entre l'épéiste et lui, puis le petit échauffement sur les mains et enfin ce petit affrontement. Le peu de son sang qu'il avait perdu n'était pas pour lui redonner du courage, bien au contraire, il se sentait encore plus affaiblit, mais il était hors de question qu'il se laisse distancer par le maître du désert, et surtout, il était hors de question de le supplier à l'aider.
Rivant ses yeux trop pâle sur l'horizon, son souffle saccadé laissait comprendre son état et lorsqu'enfin ils s'arrêtèrent, ses jambes cédèrent malgré lui et il se trouva à genoux dans le sable, la tête relevée vers Kira. Combien de temps avait-il couru à ses côtés ? Quelle distance avaient-ils franchit ?
Relevant une main pour se dégager le visage de ses cheveux, Amano saisit sa gourde et la bu d'une traite avant de soupirer d'aise tout en observant le lieu où ils se trouvaient.
L'oasis avait l'air paisible, loin du petit brouhaha du campement plus loin. Le sourire revint sur le visage du cadet et il se redressa, non sans mal, avant de fouiner dans sa sacoche, d'y trouver juste le petit couteau rouillé. Il lui montra même le contenu de cette dernière, il ne lui restait d'ailleurs plus beaucoup d'armes de jet, puis la rattacha à sa ceinture.

- Je fais le plus vite possible.

Murmura-t-il en s'avançant vers le tout petit village, le sourire aux lèvres. S'approchant tranquillement, la première personne à le voir fut un homme du coin, sans doute un guerrier au vue de sa musculature, ou du moins, il devait faire une activité très physique. Ce dernier leva un sourcil et le laissa s'avancer parmi eux.
Amano fut bien vite l'objet de toutes les attentions, et bien qu'au fond il n'aimait pas trop ça, il s'avança jusqu'au premier petit feu de camp et s'y assit, attendant que l'un d'eux fasse le premier pas.

- Qui es-tu, étranger ?

Un vieil homme couvert d'un long manteau écarlate avec une barbe bien taillé et des yeux perçants fit face à Amano au travers des flammes. Ce dernier inclina lentement son visage par respect, sans bouger de sa position.

- Juste un homme qui doit suivre son destin. Je viens avec l'espoir que vous m'aiderez.
- Aider un étranger à notre groupe ? D'où sors-tu ?

Lentement, Amano baissa son visage puis il se releva, et bien que son chakra était encore bas, il fit lever du sable sur l'une de ses mains tout en prononçant avec fierté :

- Kawaguchi Amano est mon nom. J'aimerais partager votre repas. Je ne suis pas ici pour me battre, si vous refusez, je comprendrais.
- As-tu de quoi payer jeune homme ?

Continua le vieil homme en s'approchant du platine, plongeant ses yeux bleus nuits dans les siens.

- Dans ce cas... que peux-tu faire pour nous en échange ?
- Je ne suis pas là pour exiger quoi que se soit.

Humblement, Amano se plia lentement en avant puis aller pour tourner le dos à cet homme lorsqu'une petite main le saisit par le pantalon et le regarda de ses immenses yeux marrons.

- Dis monsieur, c'est quoi un Kawa...gou...tchi ?

Un rire s'échappa de la gorge du platine qui s'abaissa doucement sous le regard désapprobateur de la foule.

- C'est une grande famille qui a le pouvoir de commander au sable.
- Tu sais faire quoi en sable ? Une fleur ? Tu peux me faire un bel oiseau qui me quittera jamais ?
- Désolé ma grande, ce n'est pas dans mes cordes.
- Alors toi, tu peux faire quoi du sable ?
- Je peux l'utiliser pour me défendre ou défendre ceux qui me sont chers. Pour défendre les valeurs que je souhaite partager, je me bats à ses côtés.
- Tu ne te bats pas avec ?
- Non, il est un précieux allié, mais pas un outil. J'aurais tord de dire qu'il est vivant, mais le sable, comme tout dans la nature, a sa propre volonté, et si tu n'es pas son ami, il ne te fera pas de cadeau.
- Monsieur.... raconte-nous des histoires de ton ami le sable, s'il te plaît...

La petite fille lui fit un immense sourire alors que d'autres enfants s'approchèrent de lui sous le regard calme du vieil homme et tendu des parents.
Amano s'assit près du feu et tous les enfants vinrent devant lui en demi cercle pour l'écouter parler du désert, des tempêtes, de la sensation qu'il lui donnait, de la manière dont il le protégeait ou dont il le mettait en danger. Le cadet des manieurs de sable essaya de faire court, mais les enfants en redemandaient et ce fut au bout d'une heure où chacun d'entre eux s'était endormit l'un après l'autre qu'il fut libéré. Une des femmes lui fournit un plat avec des fruits et un autre plus petit avec de la viande. Il pu aussi récupérer une bouteille de saké en glissant quelques mots délicats à l'oreille d'une des mamans.

C'est donc un peu plus tard qu'il ne l'avait espéré qu'Amano revint les bras chargés de victuailles. Se rapprochant de l'oasis, il aperçu Kira un peu en avant.

- Ca a été long, mais avec ça tu pourras manger ce soir et demain.

Il n'avait pas parlé de lui, on lui avait donner un beau fruit alors qu'il contait ses histoires. S'approchant avec tout ce qu'il avait, prenant garde à ne pas faire tomber la bouteille d'alcool, il ne désirait qu'une chose, s'étendre dans le sable et dormir un peu.

La réaction fut presque normal, si tenté que rabaisser les efforts des uns était normal. C'était au moins ainsi qu'il était, son maître, et malgré lui, il s'autorisa un petit sourire. Il lui aurait bien dit, qu'il n'avait qu'à pas le surveiller constamment s'il avait peur d'être déçu, mais se retint, sans savoir pourquoi. C'était comme s'il n'avait pas plus envie que cela de le contredire, qu'il faut dire être un de ses passe-temps favoris pour connaître les limites de la tolérance de son maître. Comme un enfant qui testerait ses parents, Amano était cependant bien plus sournois sans vraiment s'en rendre compte.
Levant les yeux au ciel, sans chercher à complimenter Kira sur les constructions de sable qu'il avait réalisé en l'attendant, il l'avait néanmoins écouté, du début jusqu'à la fin. Il avait ce côté attentif à toutes les paroles, ou presque, et cet énervante façon de faire comme s'il n'entendait pas parfois.
Faisant un léger signe de main pour montrer qu'il avait bien compris que son aîné était en colère, il s'engouffra dans le dit sarcophage et observa l'intérieur, un peu curieux de voir ce qui lui avait réserver. Enfonçant ses pieds dans le sable, assez profondément pour en sentir la fraîcheur l'élève du chef des Kawaguchi écouta le bruissement du vent contre le sable, écouta les bruits de pas de Kira, son impatience dans son attitude, puis repensa à leur première rencontre, son attitude, sa façon de le faire aller de l'avant. C'était peu commun, mais c'était bien utile. Il était un peu excessif dans ses méthodes, mais il fallait avouer qu'elles portaient souvent très vite leurs fruits.
Amano eu le temps de se remémorer ses entraînements et songea aux poids à ses jambes et poignets. Il avait commencé à s'en accommoder, à ne plus les sentir pour ainsi dire. Il appréciait même la tension qu'ils lui procuraient sur ses muscles à chaque geste.

Il ne dormait pas, non pas qu'il n'en avait pas besoin, mais s'il advenait qu'il penche d'un côté plus que de l'autre, il se ferait de belles entailles, et c'était tout sauf utile. D'un autre côté, s'il ne dormait pas, il risquait de tomber épuiser à un moment où à un autre.
Ce fut la voix de son maître bien aimé qui le tira de ses pensées toutes plus variées les unes que les autres. Filer un homme, dans le désert, sans se faire repérer et le tuer si besoin est. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais il ne fallait pas que le décevoir aussi, lorsqu'il eu l'autorisation de sortir de sa petite prison il déterra ses pieds et regarda vers le Sud. Que pensait trouver ce type là bas ? Il ne le saurait qu'en le suivant jusqu'au bout.
Faisant une petite révérence, Amano n'attendit pas plus pour se mettre en route.
Ses jambes le portèrent rapidement suivant discrètement les traces de son suspect et le rattrapant bien vite. Il fit valoir ses talents de filature de shinobi pour ne pas perdre cet individu et ne pas se faire repérer.

Il le suivit un bon moment et la personne courrait à bon allure jusqu'à se faufiler et disparaître dans le sable. Arquant un sourcil, Amano s'avança prudemment vers le lieu où avait disparu son fuyard. Il ne voyait rien mais sentait comme un courant d'air sous ses pieds.
Le désert est tien.
Tu ES le maître du désert.
Ses yeux se fermèrent en même temps qu'il prenait une profonde inspiration, formant son sable autour de l'une de ses mains et frappant de toutes ses forces. Une plaque céda sous ses pieds et à son tour, il disparu sous le sable.
Un lourd nuage lui brouillait la vue. Mais il se trouvait dans une bien étrange structure. Une bâtisse métallique, entièrement, et plus loin des cris. Serait-il sur la bonne piste ?
Ni une ni deux, il vint se mettre à couvert, mais personne ne semblait avoir entendu ou sentit quoi que se soit. Un dôme, il était sous un dôme et ce qui l'entourait ne présageait rien de bon. Une multitude d'outils de torture, tous plus écœurant les uns que les autres et quelques morceaux... humains.

Manquant un haut-le-cœur, l'élève de Kira s'avança le plus silencieusement possible à l'intérieur de ces murs et trouva un long couloir sombre qui le conduisit devant une porte où une minuscule fenêtre laissait entrevoir ce qu'il se passait à l'intérieur. Son homme, au vue des vêtements qu'il portait, était présent et en face de lui, un individu ensanglanté, attaché par les poignets et les chevilles. Au côté de son fuyard, il y avait plusieurs autres hommes. A ce qu'il comprit de la conversation, leur victime était un Saibogu et ils lui demandaient de lui donner la solution pour déchiffrer les plans. Sans quoi, il subirait le même sort que ses camarades et il en serait de même pour les deux derniers. Agir ou prévenir ? Kira l'avait-il suivit ?
Pesant le pour et le contre, Amano n'avait pas entendu l'ombre derrière lui et l'aiguille dans sa nuque le surpris et l'endormit. Il se réveilla au côté du Saibogu en piteux état, attaché de la même manière. Serrant les dents, il tira sur ses liens mais il lui était impossible de les briser. Les machines, les outils étalés devant ses yeux le firent frémir. Il n'avait pas particulièrement peur de la souffrance, mais voir un autre que lui succomber à trop de douleur sans pouvoir rien faire était l'une de ses plus grande angoisse.

- Qui es-tu ?

Demanda alors une petite voix aigrie.

- Comment nous as-tu trouvé ? Tu es ninja, ton bandeau le cri haut et fort, mais pourquoi te mêles-tu de ce qui ne te regarde pas ?
- Que comptez-vous faire de leur plan, de leur machine ?
- Sombre aveugle, nous l'utiliserons pour déclencher des guerres ! La paix pfff... elle n'apporte aucun profit, que des tensions inutiles !
- Vous n'êtes que des fous !
- Et toi, que crois-tu être ?
- Moi ? Je suis...

Du sable voleta autour de lui, et de nouveau, il tira de toute ses forces, et lentement, les gongs cédaient.

- Un maître du désert !

Les hommes furent surpris, mais ils avaient confiance en leur machine, ils étaient sûr qu'elle ne céderait pas. Et puis, Amano ne savait pas où était enfermé les autres Saibogu, ni où était les plans ! Il n'avait pas intérêt à les tuer.
Avant qu'il ne se détache complètement, une nouvelle piqûre se fit sentir et, tout en serrant les dents, il se mordit la langue et laissa quelques gouttes de sang sur le sol. Cette fois, la dose était assez puissante.

Ils bougèrent, mais seul l'individu qu'avait repérer Kira refit son apparition et retourna dans le camp près de l'oasis comme si de rien était. Amano n'était pas revenu, ils l'avaient bouger avec eux. Des expériences sur un Kawaguchi c'était tout aussi amusant que de torturer les ingénieurs Saibogu.
La machine s'était dirigé vers la frontière. Elle se mouvait discrètement sous le sable, c'était tout ce qu'il savait en faire. Ils ne savaient pas l'utiliser à sa juste valeur, ils ne sauraient pas la reconstruire.

Un bourdonnement sourd dans ses oreilles, comme s'il était devenu incapable de capter le moindre son, les images devant ses yeux dansaient, flous et mystérieuses. L'attente dans le noir, dans l'incertitude fut longue, trop longue, et il ne percevait plus rien, ne voyait plus rien, ne pensait plus rien. Aucun souvenir ne remonta, juste une petite voix, fière et forte, une toute petite voix qui le poussait à lutter.
« Soit digne de ton sang, Kawaguchi Amano ! Tu leur a crié fièrement, lève toi, relève toi, tu n'es pas seul ! Un maître n'oublie jamais son élève, l'inverse est-il vrai ? »
Il aperçu une silhouette qu'il n'avait pourtant pas souvent croiser, c'était lui, depuis peu, c'était lui qu'il voyait le plus dans ses songes, c'était lui qui le tirait vers le haut lorsqu'il baissait les bras, et encore lui qu'il voyait lorsqu'il méditait. Kawaguchi Hideaki, son père, un homme dur mais juste.

Lentement, son esprit revint, les bruits hurlèrent à ses oreilles et il tomba nez-à-nez avec son maître. Un sourire triste traversa son visage, comme s'il s'en voulait réellement d'être tombé dans leur piège et d'avoir été incapable de s'en défaire seul. Il avait luté, autant qu'il avait pu, mais ce sérum était trop puissant et agissait trop vite pour qu'il ai pu réagir suffisamment.
Le sable tailla les liens en même temps que sa peau et son sang coula légèrement le long de ses bras. Il allait pour lui dire quelque chose, mais le geste de l'homme au sol fut rapide, trop rapide, et il eu juste le temps d'écarquiller les yeux, de plonger pour venir retenir le corps de Kira avant qu'il ne s'écroule complètement sur le sol.
Son regard, d'ordinaire bienveillant, d'ordinaire emplie d'assurance se troubla et changea.

L'espèce de scientifique tira la seringue d'où il l'avait planté et la réapprovisionna du puissant somnifère qu'il leur avait injecté. Son sourire moqueur laissait sous entendre qu'il comptait bien réussir une nouvelle fois et capturer ainsi, en plus des Saibogu, deux Kawaguchi.
C'était sans compter sur Amano qui sentait son maître plonger dans un réel sommeil. Que se passerait-il, et Shukaku ? Il aurait le temps de s'inquiéter de ça plus tard, la priorité, mettre hors d'état de nuire cet homme étrange tout en protégeant Kira.

Comment avait-il pu ainsi se laisser avoir, était-ce sa faute ? Avait-il fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? Etait-il trop fatigué ? Pas aussi puissant qu'il l'aurait cru ? Etait-ce la faute de Shukaku ? Etait-ce le rôle qu'il avait maintenant ?
Sa colère ne cessa de monter à mesure qu'il s'inquiétait pour son maître. Et sa colère se refléta dans ses yeux, dans le positionnement de son corps alors qu'il cala son aîné comme il pu contre le mur, assis, puis elle se refléta dans le sable qui vint recouvrir son corps ainsi que ses mains. Il était prêt à tuer, il était prêt à ne plus réfléchir.
L'homme recula vers la porte, commençant à sentir la tension meurtrière dans l'atmosphère. Mais il ne lui en laisserait pas le temps, ho non, il va regretter amèrement.
Il concentra son chakra et arriva en un instant devant l'homme dont il broya les bras par ses deux poings ensablés. La seringue se brisa en mille morceau, étalant son liquide sur le sol qui s'en abreuva. Le regard bleu passé d'Amano en disait long sur ce qu'il comptait faire.
Son corps bougea de nouveau, trop rapide pour le scientifique et ses genoux firent une rotation à 360°. L'homme tomba en avant, mais le genin le rattrapa contre lui. Qu'il souffre, qu'il ai honte, qu'il ai peur, qu'il regrette, qu'il jure !

La torture continua jusqu'à ce que le corps devienne un pantin méconnaissable et complètement désarticulé. Il avait été jusqu'à lui retourner chaque phalange et lui présenter chacun de ses organes. Il l'avait tenu en vie jusqu'à la fin, écoutant son cri jusqu'au moment de lui couper les cordes vocales.

Les mains ensanglantées mais les habits parfaitement propres, il avait prit soin de ne pas se tâcher, il observa le Saibogu. Il était à moitié mort, mais sa respiration signifiait qu'il avait une chance de savoir avant qu'il ne meurt. De savoir où était retenu les autres, de savoir pour les plans, de savoir pour tout.

- Peux-tu parler ?

Demanda l'enfant du sable d'une voix parfaitement calme mais sombre. Il n'eu pour réponse qu'un regard dégoûté.

- Où sont retenu tes compagnons ? On doit les protéger et retrouver ces plans. Il ne faudrait pas que nos ennemis les récupères. Tu comprends ?

Le Saibogu souffla et articula avec beaucoup de peine, qu'ils étaient enfermés quelque part dans le mont Kaze. Il n'en savait pas plus. Il ne savait pas lui dire, pour la machine, ni pour les plans. Peu importait.
Se tournant alors vers son maître, il s'avança vers lui. Etait-il encore conscient ou non ? Il faudra qu'il lui dise ce qu'il avait apprit. Leur dernière chance se trouvait là bas, peut-être les plans de la machine étaient-il avec les captifs.

- Kira-Sensei...

Dans son timbre de voix, la déception était lisible. Son maître s'était fais avoir, et devant ses yeux. Il ne pardonnerait à aucun d'entre eux, jamais.
S'il dormait toujours, il le porterait jusqu'au Mont, sinon il lui raconterait tout dans les moindres détails s'il l'exigeait.

Avance la tête haute.
Il l'avait regardé pendant quelques secondes. Quelque chose n'allait pas et c'était visible. Se doutant qu'il devait se passer quelque chose entre la créature qu'il habitait et lui, il chercha un moyen de le réveiller en douceur, mais la substance qu'avait utiliser le scientifique maintenant en charpie semblait plus puissante que sa volonté à réveiller son maître.
Prenant le temps de libérer le Saibogu, il le laissa faire ce que bon lui semblait, puis vint prendre sur son dos Kira, prenant garde à lui assurer une bonne assise malgré tout. Il le respectait toujours, il était son maître et jusqu'à ce qu'il lui dise le contraire, il le resterait, peu importe les circonstances. Mais ces hommes, cette mission, avaient ébranlé une partie de l'admiration qu'il éprouvait pour lui. C'était comme pour lui rappeler que malgré tous ses mots, Kira n'était rien de plus qu'un homme avec un cœur.
Marche toujours tout droit.
Sortant de cette prison de métal, il sentit la présence du Saibogu à ses côtés qui devait sûrement se dire qu'il serait plus en sécurité avec eux que tout seul dans ce désert. Il le laisserait à la prochaine oasis. Le soleil se levait doucement et le regard impassible du jeune Kawaguchi empêchait celui qu'il avait pour ainsi dire sauver, de parler, ne serait-ce que pour demander si celui qu'il portait sur son dos allait bien.
Amano ne pouvait nier qu'il était inquiet pour lui. Kira lui avait toujours dit qu'il ne dormait jamais, et ce pour une bonne raison.
Ne te retourne pas.
Le soleil était haut dans le ciel lorsqu'un mouvement contre lui lui fit manquer un battement de cœur et lâcher la prise qu'il avait pour tenir contre son dos son maître. Un bruit sourd sur le sable après l'intense bouffée d'air, l'élève se retourna et posa ses yeux sur ce dernier. Un mélange entre le soulagement et le regret se lisait sur son visage alors que, au moment de comprendre que le Saibogu les accompagnait, une lance de sable tout juste formé se ficha dans son corps pour lui ôter toute vie. Il retient son sourire et garde son commentaire pour le moment où il lui demandera de parler. Il savait qu'il lui demanderait. Kira n'aimait pas rester dans l'ignorance, il n'aimait pas ne pas maîtriser les événements autour de lui.
Ses yeux suivirent chacun de ses mouvements, et sous son ordre, il aurait du répondre, hocher la tête et le rassurer, mais il attendit encore, les yeux plantés sur lui. Quelque chose l'avait troublé, et ce quelque chose devait être sacrément puissant pour le mettre dans un tel état.
La réponse à ses inquiétudes se dévoile en même temps qu'il relève son vêtement pour effleurer le sceau sur son abdomen. L'élève l'observe scrupuleusement pour se rappeler de sa forme des moindres détails pour deviner si à l'avenir il serait en danger ou non.
Ne l'abandonne pas.
Amano aurait aimé lui tendre la main, mais il devait lui laisser sa fierté intacte autant qu'il le pouvait pour qu'il puisse se relever quelques soient les circonstances. Puis vint la question qui lui donna le droit de parler. Son esprit hésite et son regard reste fixe sur son maître qui semble l'éviter.

- Merci de t'être inquiété pour moi et d'avoir pris ce risque... et heureux que tu n'ai pas perdu la main.

Commença-t-il d'une voix calme et qui se voulait un brin apaisante. Il n'était pas là pour le rabaisser, ce n'était pas son rôle, au contraire. Un élève sublimait son maître de par ses actions, même si parfois, ils pouvaient commettre l'un et l'autre des erreurs. La fin de ses mots étaient évidemment pour le Saibogu embroché et dévoré par le sable. Reprenant rapidement, il se retourna vers la direction dans laquelle ils allaient.

- Ils sont captifs, quelque part dans le Mont Kaze. Il n'a rien su dire sur les plans ni sur la machine. J'ose espérer qu'on les trouva, morts ou vivants, ces derniers survivants. Nous ne sommes plus si loin.

En effet, ils pouvaient observer la silhouette du mont se dessiner devant eux.
Ne laisse pas le doute s'emparer de lui.

- Kira... Il n'y a aucune raison que j'en parle à qui que se soit, mais sache que le malheureux qui a osé te faire ça l'a plus qu'amèrement regretté. Je suis sûr que même mort, il en ressent encore les souffrances...

Ses yeux laissèrent filer une lueur mauvaise avant qu'il ne reporte son attention sur son maître et que ses traits ne s'adoucissent.

- On ne devrait pas tarder à tomber sur l'une des dernières oasis avant le mont. On pourra y faire une halte. Les Saibogu peuvent bien nous attendre.

Ne le laisse pas seul.
Il lui décocha enfin un sourire comme à ses habitudes. La tension qu'il s'était imposé redescendait enfin et pourtant, aujourd'hui, il avait été plus que marqué, non pas par la faiblesse de Kira à se laisser surprendre, mais par l'attention qu'il lui vouait, puisqu'après tout, s'il s'était retrouvé ainsi, c'était bien par sa faute. S'il ne s'était pas fait prendre, il n'aurait pas subit cet affront. Quoi qu'en dise les autres, Kira était une bonne personne, même si sa façon de le montrer était un peu particulière.

- En fait, ce n'est pas qu'on pourra y faire une halte, c'est qu'on en fera une.

Finit par renchérir Amano avant d'inviter Kira à reprendre la marche. Il ne leur faudrait qu'une toute petite heure pour y accéder.

- Si tu veux des détails sur la manière dont j'ai puni celui qui a osé te toucher... ça me ferait plaisir de te le conter. Et... si tu as besoin de parler... je n'ai beau être que ton élève, si je peux t'être utile d'une manière ou d'une autre...

Sublime le.
Contre toute attente, Amano vint mettre un genou au sol et s'incliner le plus bas possible en face de son maître.

- Rien ne change. Tu es mon maître, celui que je compte dépasser un jour, celui qui fait pâlir l'éclat même du Soleil par sa prestance.

Ce n'était pas un mensonge, c'était juste une manière de redorer un peu son blason ternit par cette drôle d'expérience. Au fond de lui, Amano espérait qu'il puisse être un soutien pour lui dans ces moments délicats, ne serait-ce que pour avoir partagé une partie de sa faiblesse.
Il se releva, le cadet des Kawaguchi, et lui adressa un regard bienveillant et plein de respect.

Pourquoi avait-il cru qu'il apprécierait son élan d'amitié pour lui ? C'est d'un sourire amusé qu'il prit la réflexion de son maître. Il allait déjà mieux s'il pouvait ainsi lui répondre et si sa main pouvait jaillir si vite. La rougeur sur sa joue témoignait du coup reçu sans pourtant qu'il n'ai eu a bouger, le laissant prendre appui en tenant fermement sa position, pour l'aider. Le geste de Kira ne manqua pas de l'inquiéter davantage. S'il serrait ainsi son ventre, il c'était probablement passer quelque chose de pire que ce qu'il s'était imaginé.
Faiblesse.
Jamais il n'aurait pu imaginer le voir ainsi, et, au delà de s'en satisfaire pour le faire tomber comme beaucoup l'aurait fait, il désirait réellement devenir sa béquille quand il en aurait l'utilité. Ses mots d'après lui changèrent un peu son regard et il relata point par point : les cris du condamné, les gestes et le moment où il avait retirer tel ou tel organe sous le regard dégoûté du Saibogu maintenant mort. C'était un conte plat, sans émotion profonde sauf un vœu de ne plus jamais voir personne risquer de mettre à mal son maître.
Machinalement, à la fin de son récit, il passa sa main sur son visage, masquant un sourire satisfait et sadique qui s'envola sitôt sa main arrivée au niveau de son cou.

Continuant leur route et arrivant au lac, l'élève s'arrêta légèrement en retrait de Kira, étira ses bras, resserra ses poids puis l'écouta. Chercher dans les moindres recoins ? Non, ce n'était pas vraiment l'idée, en revanche lorsqu'il mentionna le Temple, Amano inclina son visage. C'était sans doute la meilleure chose à faire pour le moment.
Soutien.
Il se poste à ses côtés sans se faire prier plus, même s'il était tout à fait à même de grimper avec sa seule force, il n'était pas d'humeur contrariante mais sur le qui-vive.
La petite ascension fut rapide grâce au maître du désert et une fois les pieds sur la terre, Amano observa les moines, leurs tenues, leurs gestes, leurs regards. Sous les mots de son aîné, il inclina sa tête alors qu'un des moines s'avançait. Son approche était silencieuse, mais comme il se trouvait pour le moment encore en retrait de Kira, il arriverait près de ce dernier en premier, et la main qu'il allait tendre, avec ce qu'il venait de se passer, fut la goutte d'eau de trop.
Avant que l'un ou l'autre n'ai pu faire quoi se soit, le regard paisible de l'enfant du sable changea. Il attrapa le poignet du pauvre homme d'une main et arriva dans son dos, manquant de lui déboîter l'épaule par la manière dont il lui avait tourné le bras. L'homme d'âge mur laissa un cri plaintif passer ses lèvres ce qui ramena Amano dans le moment présent. Il ne l'aurait pas attaqué, il voulait sans doute juste lui serrer la main.
Tensions.
Lentement, sous le regard méfiant des autres moines, il le relâcha, sans mot dire, et se posta sur le côté. Son regard n'était pas désolé, loin de là, il était encore dur. Quiconque oserait s'approcher de trop près de son aîné courrait des risques.
Courage.

- Nous sommes à la recherche d'un groupe d'individus, le vent vous aurait-il murmuré quelque chose ?

Le moine se massa l'épaule et posa ses yeux marrons sobrement sur le garçon. Lui en voulait-il ? A son attitude, non. Il considérait Amano comme un chien défendant son maître, rien de plus, et c'est en levant l'une de ses mains, vers le sommet d'une des montagnes, qu'il parla.

- Par delà ce pique, le vent nous murmure des cris de terreurs. Votre groupe doit y être tenu prisonnier...

Sans le remercier, le cadet des cousins fit un bref signe de la tête.

- Votre voyage semble avoir été éprouvant. Vous pouvez disposer d'une chambre si vous le souhaitez.

Sa voix, légèrement éraillée par le temps, était douce malgré tout. Il regarda le maître du jeune chien et s'écarta de leur route, les laissant libre d'aller et venir comme bon leur semblait dans ce temple, tant qu'ils ne feraient pas de dégâts.

Amano avança, sans chercher à savoir si Kira le suivrait, s'il avait des questions quant à son geste, son regard ou autre. Il se posa juste un peu plus loin contre un arbre, le regard dans le vide, réfléchissant à un plan, cherchant à savoir les pièges qu'ils rencontreront probablement sur la route, et cherchant à éviter le même genre de scénario.
Un murmure.

Ses lèvres bougèrent mais aucun son n'en sortit. Il prononçait muettement le nom de ses parents pour tenter de calmer ses doutes et sa rencoeur. Ses poings se fermèrent, ses ongles s'enfoncèrent sa peau et ses phalanges devinrent aussi blanche que la neige. Il avait mal, mais ce mal lui permettrait de se calmer pour cette fois.

- Maître...

Un souhait.
Son regard était clos, il aurait pu s'endormir ainsi et tenir debout. Son esprit était fatigué.

Il n'avait pas même entendu la remarque amusée de Kira, pas plus qu'il n'avait entendu ses pas derrière lui, ni même sa voix lui demander ce qui n'allait pas. Il croisa juste son regard en ouvrant ses yeux et la fin de ses mots avec le sourire qui se posta et fit rayonner différemment son visage. Amano avait eu envie de parler, dire quelque chose, mais cette boule dans son cœur refusait de sortir pour le moment. Il avait eu si peur, d'une part, qu'il lui en veuille et refuse de l’entraîner davantage, et d'un autre côté, que Shukaku ai eu raison de lui. Même si au fond, tout au fond, il savait que jamais son maître n'abandonnerait une bataille, même si elle semblait perdu d'avance, il ne pouvait nier sa crainte. C'était son maître bon sang ! Et il ne lui servait à rien d'autre que lui créer des problèmes.
Détournant vivement les yeux de lui, Amano relâcha tout juste la pression de ses mains et son sang s'écoula un peu plus de ses mains. Refusait un repos serait idiot, alors il s'éclipsa pour se laver les mains et passer une bande de tissu sur chacune d'elle, puis vint se caler dans une chambre qu'on lui indiqua, s'appuyant premièrement sur la fenêtre pour observer sans réellement le faire. L'enfant du sable avait encore besoin de se détendre l'esprit, et ce n'était pas dormir qui l'y aiderait.
Pour ne pas inquiéter davantage Kira cependant, il vint s'allonger et se tourner sur le côté, présentant son dos à quiconque pouvait le voir, les yeux grands ouverts sur le mur. Son esprit bouillonnait et il ne parvenait pas à le calmer, même en cherchant à réguler son souffle.
Intérieurement il hurla un appel de désespoir à ses parents et ferma les yeux. Le sommeil le gagna de suite malgré ses tourments.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

Peur, Angoisse, Colère, Déception, Faiblesse...
Ces mots se répercutait en lui comme une sentence lourde, par la voix de son père et de sa mère. Il chercha à hurler et aucun son ne sortit. Il chercha à courir, mais il n'avait pas de jambe. Il chercha à voir, mais un voile épais stagnait devant ses yeux. Il tenta de bouger ses mains, mais elles étaient retenues par des griffes acérées douloureusement plantées dedans.
Ses lèvres bougèrent, il voulait s'en défaire.
Douleur, Torture, Mensonge, Sang, Mort...
Une vague de chaleur entoura son corps et il étouffait, incapable de respirer et de bouger. C'était comme s'enfoncer lentement dans de la lave en fusion et savoir que tout était finit mais que la douleur serait présente même dans la mort.
Tristesse, Ténèbres, Néant...
Piégé dans une mer houleuse et incapable de nager vers la surface, il s'enfonçait lentement et finit par ne plus rien sentir autre que le froid et la solitude.
KAWAGUCHI !
En face de lui se tenait son double parfait dont les yeux noirs le défiait.
KAWAGUCHI !
Amano se redressa et le sable s'anima autour de son corps. Il n'abandonnerait pas ! Jamais !
KAWAGUCHI !
Il vit les lèvres de sa copie bouger, il comprit. C'était son père qui était venu le sortir des limbes de son esprit. Sa main se tendit vers lui et un sourire brisa le noir qui les entourait. A la place, une étendu de sable rouge sang, un soleil étouffant, et la liberté. En même temps que l'ombre, il prononça :
KAWAGUCHI !

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

Son corps n'avait pas bouger d'un millimètre, mais en se réveillant il prit une grande goulée d'air et se redressa sur le lit le yeux figés droit devant lui. Passant sa main sur son visage, pour effacer sa sensation désagréable, il se leva sitôt les premiers mots du maître prononcer sans même lui répondre.
Pour toute réponse Amano haussa les épaules et ajusta ses vêtements puis passa la main dans ses cheveux pour les replacer un peu. Plus le maître parlait, plus l'élève écoutait et buvait ses paroles. Il avait fière allure aujourd'hui. Il marchait comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps. Il était un maître du désert, non pas un esclave du désert. Ce n'était pas le sable qui lui dictait sa parole, mais l'inverse.
Lorsque Kira eu terminé, l'élève se plaça devant lui, stoppant net leur petite marche pour sortir des bâtiments du Temple. Ses yeux se figèrent sur le visage devant lui. Il n'était pas bien loin, il n'avait pas peur de son maître, il le respectait. Il ne craignait pas ses coups ou son courroux, il craignait son abandon.
Arborant un sourire où se mêlait l’excitation et une infime soif de sang, il parla.

- C'est tout vu. On entre en disant « coucou c'est nous » et on fait le ménage. Les seuls à même de nous donner les réponses qu'on cherche sont les Saibogu. Qu'ils soient les captifs ou les tortionnaires. Il suffit de les garder vivant... pas forcément entier. Juste pour qu'ils puissent parler.

Sa posture droite et fière appuyait ses mots. Il ne laisserait plus personne entacher la suprématie de son maître. Personne !

- J'ai juste une requête, j'aimerais y aller à pieds, pour m'échauffer le corps, j'en ai besoin.

Détendant son expression, son sourire retrouva son habituel reflet, serein, doux et rêveur. Il devait évacuer ses envies pour se mettre du plomb dans la tête et être à même de prendre les bonnes initiatives. Il ne le mettrait plus en porte-à-faux.
Sans attendre une quelconque approbation, Amano se mit à courir à toute jambe vers la montagne dont il fallait passer le pic. Il la contournerait, trouverait le chemin le plus court même si pas forcément le plus simple. Il avançait à vive allure, ses muscles étaient en tensions constantes, mais son regard brillait d'une nouvelle façon.
Il avait prit les armes et abandonnait les mots, du moins aujourd'hui, du moins à ses côtés. Sa vitesse l'étonna lui même malgré les poids et la fatigue de la veille. Dire qu'il avait eu une nuit reposant aurait été faux. Mais, il avait eu une nuit qui lui avait permis de se relever.

- Merci... Papa...

Murmura-t-il pour lui même sur son chemin alors qu'il passait le pic de la montagne et découvrait plusieurs grottes, certainement reliées entre elles par diverses tunnels.

Levant les yeux à la recherche de son maître, il écouta un instant et s'aventura dans la première cavité, laissant ses pieds glisser à même la roche et tomber nez-à-nez avec un cadavre en putréfaction. Levant un sourcil, il ne trouva aucun signe d'appartenance à un quelconque clan de Kaze, ni même un signe qui pouvait le ranger chez les shinobis.
Sa main effleura la paroi puis en prenant une grande inspiration, il s'écria aussi fort que possible, laissant sa voix résonner dans la vallée et dans les tunnels et pénétrer dans les grottes.

- Toc Toc Toc... ! Ici l'opération Sauvetage ! Où êtes-vous ?

Son rire suivit sa déclaration et bientôt, la montagne se mis en branle.
Il se tenait prêt. Son armure contre son corps bouillait d'envie de boire du sang. Son sable qui vint rapidement recouvrir ses mains s'impatientait de décrocher une tête de son cou.

- Aller ! Soyez pas timide, je suis tout seul !

Tout seul à faire une entrée bruyante oui, du moins, pour le moment.
Il tapa régulièrement contre la paroi de roche à mesure qu'il avançait dans les dédales pour faire connaître sa position. Quel est la meilleure stratégie ? Laisser l'ennemi s'enquiller à votre poursuite en l'attendant de pieds ferme pour le déstabiliser et profiter de l'effet de surprise.
Le premier qui arriva à sa hauteur n'eut que le temps de voir le sable avant de lâcher un cri qui mourut aussitôt. Son sang avait éclaboussé le visage du jeune Kawaguchi, mais il avançait toujours jusqu'à se retrouver à un grand carrefour qui ressemblait fort à une pièce à vivre, ou plutôt, une pièce de stockage.
Plusieurs cris le firent sourire. Certains voulaient s'échapper, Kira ne laisserait pas une telle hérésie se produire. Peut-être même participait-il la chasse souterraine ?
Un cri, bien plus proche de lui le fit tiquer. Il était au bon endroit et en poussant une espèce de porte, observa aligné à un mur, attaché par des clous un peu partout dans leur corps, des gens de tout âge et toute catégorie. Il reconnu parfois des traces d'opérations.
Les prisonniers étaient tous vivant, mais aucun d'entre eux n'étaient des Saibogu, il en mettrait sa main à couper. En revanche, le bruit métallique dans son dos provenait bien d'une machine de ce clan. D'un coup de pieds il dévia l'attaque qui fini d'achever une victime.
Son maître avait eu raison, ils cherchaient à trouver le meilleur acheteur pour leur machine, que se soit Suna, Konoha, Kiri, Kumo ou encore le Shukai. Alors ces personnes là devaient être des prisonniers d'un peu partout dans le monde. Ou était-ce simplement des sujets d'expérience pour en faire des robots pensant ?
Toujours est-il que plusieurs machines s'approchèrent rapidement d'Amano qui les balaya de sable.

- Montrez-vous ! Lâches !

Hurla-t-il de tout son souffle alors que ses yeux brillaient d'une fureur grandissante.

Il observa une nouvelle machine devant lui, elle touchait presque le plafond de la grotte, en fait, elle le toucherais si elle ne rampait pas. C'était un genre de gros chien métallique dont les yeux sortaient de leurs orbites de par leurs composants.
Serrant les poings, Amano inspira lentement et le sable revint sur ses mains, friand de cette soif de meurtre. Il vint contre le mur, contre les prisonniers entre la vie et la mort, l'un d'eux lui murmura deux mots qui le glacèrent mais ne l'empêchèrent pas de continuer son action. Ses pieds touchèrent le mur et il se propulsa vivement contre la machine qui stoppa nette son attaque en coinçant ses poings dans sa gueule. En cherchant à les enlever, Amano sentit la mâchoire serrait de plus en fort et ses os grincer sous la pression. Réprimant un cri de douleur, il détendit ses poings et les crocs passèrent sa chairs de part en part, laissant son sang couler dans la gueule sans vie de la créature de métal.
Concentrant son chakra dans ses pieds, l'élève de Kira afficha un regard provocateur alors qu'il perçut les mots de son maître qui s'impatientait. La résonance était parfaite dans ces cavités. S'en amusant, il se souleva grâce à la prise de la bête et vint lui asséner deux puissants coups qui lui firent lâcher ses mains en sang.
Serrant ses poings de nouveau, le jeune Kawaguchi inspira longuement avant de sentir du mouvement. Ha, ça y'est, il avait définitivement perdu patience. Le sable, de quoi d'autre pouvait-il s'agir de toute manière ? Regardant son adversaire, Amano chercha une sortie en hauteur, mais rien pour le moment. Il survivrait au sable, ça ne faisait pas le moindre doute, mais dans quel état ? La porte se trouvait derrière la machine. Et ces mots...

Frappant dans ses mains pour se donner du courage, l'élève du maître du désert se rua sur son adversaire et plongea pour glisser contre le sol sous elle. La roche, rugueuse, lui ouvrit la peau à plusieurs endroits et son sang fut une trace facilement repérable.
Se relevant juste derrière le chien mécanique, eu bien du mal à se retourner et permis à Amano de se faufiler dans le labyrinthe souterrain. Il observa, repéra, écouta. Le sable ne tarderait pas, mais il sentait le vent un peu plus loin et s'y aventura. Sortant sa tête à l'air libre, le jeune manieur de sable se retourna et vue le chien mécanique sauter vers lui. Se baissant de justesse, la queue de la bête vint frapper son visage tout de même et le faire vaciller. Se reprenant bien vite, en le voyant dresser sur ses pattes et le dépasser de deux têtes, il s'entoura de sable et forma son bouclier de terre.

- Ca vient !

Hurla-t-il à l'intention de son maître qui devait l'avoir vue sortir et la chose avec lui.
Ce fut une longue série de parades et d'esquives de la part du Kawaguchi avant qu'il ne se trouve suffisamment près pour décocher un uppercut spectaculaire à la bête de métal qui s'effondra en plusieurs pièces sur le sol.
Ses yeux se braquèrent vers la position de son maître qu'il devinait, légèrement surélevé pour avoir une vue d'ensemble. Le sable qui s'agitait lui confirma sa première supposition, jamais son maître ne laisserait des individus lui échapper.
Y avait-il eu d'autre fuyards grâce à l'ensevelissement sous le sable ? Combien d'individus Kira avait-il réussit à attraper avec... ses clones !

Revenant sur ses pas, tout en jetant un bref regard à ses mains ensanglantées, Amano s'approcha du premier prisonnier du sable, puis il se rappela des mots de l'homme qui allait mourir : Saibogu traîtres.
Serrant ses dents, sans vouloir accepter cette hypothèse, il s'assit sur le sol et commença son interrogatoire. A chaque fois que le prisonnier refusait de lui répondre, il lui décocher une droite puissante, sur une jambe, un bras, une main, dans le ventre, le dos, et lorsqu'il en avait assez, il en venait à lui tordre les articulations, doucement, écoutant chaque craquement. Le premier mourut sous la douleur sans lui avoir donné le moindre indice.
Le suivant paru plus docile mais infirma les mots qu'il avait entendu. Il jurait que lui et ses compagnons n'étaient que des victimes, et que leurs plans n'étaient que dans l'intérêt de Suna. Levant un sourcil, Amano jeta un bref regard aux autres et leurs sourires le fit reprendre une torture lente à chaque question où il n'eut encore une fois hélas rien de propre à exploiter. Se lassant de ce jeu, et comprenant qu'aucun d'entre eux ne vendraient la mèche, il leva ses yeux vers Kira et sourit.

- Ecoutez-moi, messieurs dames... je suis assez gentil... de vous laisser vivre et souffrir une fois avant de reposer une question... mon maître est... voyez-vous, beaucoup moins patient et ses tortures sont infiniment plus douloureuses que les miennes. Alors je vous laisse le choix... soit vous coopérez, et à ce moment là, la torture s'arrête, soit vous continuez et je vous laisse entre ses bonnes mains... suis-je clair ?

Les prisonniers se regardèrent et l'un d'eux cria pour attirer l'attention du plus jeune des enfants du désert. Amano s'approcha et s'assit à ses côtés, écoutant ce qu'il avait à dire. Il confirmait tout bonnement ce que le mourant lui avait dit. Ils comptaient vendre leurs plans et la machine au plus offrant.
Soupirant, il se rendit compte qu'il aurait du apporter plus de crédit aux paroles de son maître. L’appât de l'argent l’appât du gain. C'était une chose à laquelle beaucoup d'hommes succombaient. A la fin de la tirade de l'homme, il n'en savait pas plus, sauf qu'ils allaient trahir leur pays, ces scientifiques. La position de la machine et des plans étaient toujours inconnus, mais au moins ils seraient fixés. Ils pouvaient les tuer.

- Sensei... je suis obligé de m'incliner devant ta clairvoyance au sujet des scientifiques Saibogu. Pour le reste... on ne sait toujours pas où...
- Moi je sais !

Cria un homme d'un âge avancé faisant partit des prisonniers encore vivant de Kira.

- Et... nous devons te croire c'est ça ?
- Qu'aurais-je à perdre à vous mentir ?
- Qu'aurais-tu à gagner à nous faire perdre notre temps ?
- Rien, je n'ai jamais suivit l'avis de mes confrères, mais nous avons agit à la majorité, et nous avions besoin d'argent pour pousser plus loin nos recherches, pour créer encore plus, pour faire de Suna la nation par excellence...
- Tais-toi, tu m’exaspère... dis nous où sont les plans plutôt...

Le vieil homme regarda les deux Kawaguchis, maître et élève, puis inspira avant de mentionner une oasis proche de Suna où serait enterré un coffre avec un système de défense que seul un Saibogu pouvait contrer, qui contiendrait les plans de la machine. Il mentionna aussi la position de leur création, elle se trouverait proche de la frontière océanique de Kaze.
Se relevant, leur mission ne serait décidément pas aussi simple qu'il ne l'aurait cru. Il faudrait aller à un point, puis à un autre, trouver l'un et l'autre, empêcher la vente de la machine et détruire les plans coûte que coûte.
Etant sûr que son maître avait tout entendu, et n'avait pas louper une miette du spectacle, l'élève regarda les autres prisonniers. Inutiles. La mort serait leur châtiment, d'une main ou d'une autre.