Je ma la coulais douce aujourd'hui! J'avais pas envie de faire grand chose à par reluquer les demoiselles ou savourer un bon petit jus de fruit bien glacé. L'hiver n'existait pas vraiment dans le désert et la chaleur était toujours aussi infernale si bien que ma motivation était descendue en flèche dès le réveil. Il y avait simplement des jours comme ça où on avait envie de rien faire, de se laisser aller et de regarder le plafond comme si on y trouvait un vague intérêt. Et là j'étais clairement dans l'une de ces journées aussi improductives qu'inutiles. Pourtant ce n'était pas faute de chercher quelque chose à faire mais tout me semblait insipide. Alors j'avais simplement décidé de glander et d'attendre le rapport de mes petits espions dans la demeure que j'étais en train d’acquérir pour eux. Et tout compte fait ce n'était pas une mauvaise idée...

- "Shiiiiiiiiiiiiiinjiiiiiiiiiiiiiiii?" fit une voix aussi stridente que fluette, le son s'amplifiant au fur et à mesure qu'un des gamins courrait vers moi.

Je renversai la moitié de ma boisson sur moi et relevai mes lunettes de soleil pour contempler le gosse qui s'approchait, reconnaissant rapidement Akahiko. J'attendis qu'il se porte à ma hauteur et le gratifiai d'un regard sceptique:

- "Tu sais ce qui est le propre des espions toi n'est-ce pas?"
- "Heu... la discrétion?"
- "Voila, dans le mille! Et qu'est-ce qu'il y a de discret à gueuler mon prénom comme ça dans la rue?"
- "Ben... rien?"
- "Tout juste! Donc?"
- "Heu... je le referai plus?"
- "Super! Alors qu'est-ce qu'il y a? Des nouvelles du proprio du Heaven's Night?"
- "Bah non!"
- "Ha! Et donc, pourquoi tu viens ici si tu n'as rien à me dire à ce sujet?"
- "Ben j'ai vu le vieux barbu qui se baladait devant tout à l'heure et j'ai pensé que ça t'intéressait! Et puis Fumiharu est resté sur place pour surveiller le bar alors je m'suis dit que ça te dérangerait pas!"

Il me fallut plusieurs secondes pour comprendre que le vieux en question devait être le Nidaime. Et puis aucun autre schnock ne valait un tel intérêt alors ça ne pouvait être que lui.

- "T'as bien fait oui! Tiens, prends une boisson fraîche et retourne vers ton camarade!" fis-je avant de le regarder s'éloigner. "Et n'oublie pas hein?"
- "Oui! Discrétion, je sais je sais!"
- "Brave petit!"

Des fois je me demandais sérieusement si engager une bande de gamins pour surveiller les personnes et choses qui m'intéressaient n'était pas une grave erreur même si je connaissais déjà la réponse. Mais je les aimais bien ces gamins au fond et puis ils ne me revenaient pas cher si je gardais à l'esprit les avantages qu'ils me donnaient par rapport aux inconvénients. Et puis grâce à eux je pourrais aller enfin m'excuser auprès du vieux barbu pour mon comportement lorsque nous l'avions accueilli aux portes avec Tsuki. Non que je regrette mes actes... C'était plutôt qu'un personnage aussi puissant et important que ça, il valait mieux être en bon termes avec. Ne serait-ce que pour éviter de futures mauvaises surprises...

Je terminai donc en vitesse mon jus de fruit glacé et me levai pour rejoindre la rue devant le Heaven's Night. Je n'en étais pas très loin donc j'aurais sûrement la chance de trouver le Nidaime dans les parages lorsque j'arriverais sur place. Allongeant mes jambes pour me déplacer plus rapidement, je pris donc la direction de l'endroit indiqué. Je grimpai rapidement sur une maison qui dominait les autres et mis ma main en visière comme pour mieux me protéger de l'éclat du soleil même si c'était inutile puisque j'avais toujours mes lunettes de soleil pour protéger mon oeil valide. Je ne tardai donc pas à trouver Papy Suna avec sa chevelure argentée et me laissai tomber devant lui avec moins de souplesse que je l'aurais désiré. Après m'être rattrapé pour éviter de tomber sur mon saint postérieur, je lui adressai un léger signe de tête:

- "Salutations Nidaime! Je peux vous appeler ainsi en fait? Parce que je ne sais pas trop comment m'adresser à vous vu que vous n'êtes plus vraiment le Kazekage et pas non plus un shinobi ordinaire, vous voyez?"

Entrée en matière plutôt étrange, je le reconnais. D'un autre côté ce type me mettait un peu mal à l'aise maintenant que je savais qu'il s'agissait bien de l'ancien dirigeant et non pas un imposteur quelconque. Je me passai une main à l'arrière du crâne en lui décochant un sourire un brin gêné avant de reprendre:

- "Puis-je vous offrir un verre pour... disons... m'excuser de l'accueil fort peu poli que je vous ai réservé l'autre jour? Je n'aimerais pas que nos relations en souffrent. Si on peut considérer que nous sommes en relation par ailleurs... Ou alors un jus de fruit ou un simple verre d'eau, je ne sais pas trop ce que vous buvez à votre â... Ce que vous buvez!"

Chassez le naturel et le voila qui revient au galop...

Ainsi donc je pouvais l'appeler Nidaime... Ce qui m'arrangeait en soit puisque je n'étais pas doué pour retenir les prénoms. Tout comme j'étais satisfait qu'il se souvienne du mien et de mon clan alors qu'il ne m'avait vu qu'une seule fois. Il était peut-être vieux mais loin d'être sénile. Et puis chacune de ses paroles transpirait la sagesse et un vécu que beaucoup de monde pouvait envier, moi compris. Mais plus encore que tout le reste, ce fut le fait qu'il ne semblait pas me tenir rigueur de mon écart de conduite aux portes qui me fit le plus plaisir. À moins qu'il ne joue volontairement la carte de l'apaisement ou de la retenue, il semblait comprendre ce qui m'avait poussé à agir ainsi et c'était pour le mieux. La confrontation avec ce vénérable bonhomme ne m'aurait menée nulle part sinon au cimetière. Je n'étais pas de ceux qui croyaient que le fait d'être l'élève de la Kazekage m'offrait l'immunité, bien au contraire. J'avais plutôt l'impression que ça faisait de moi une cible de choix pour quiconque souhaiterait l'atteindre...

- "Et je suis content que vous sachiez choisir vos adversaire..." répondis-je après qu'il m'ait réprimandé gentiment sur mon écart involontaire de langage. "Je crois sincèrement que votre présence à Suna en ces temps troublés ne peut que nous renforcer! Vous tombez même plutôt bien si l'on considère la menace des Furyous..."

Je ne mentais pas bien que j'embellissais un peu mes phrases, je le reconnais. Mais si la Kazekage l'avait autorisé à rester au village c'est qu'elle devait croire en ses explications quant à son retour ou sa simple présence en ces lieux. Et je n'avais ni l'expérience ni la jugeote nécessaire pour y opposer mes réserves à ce sujet. Je faisais parti de ceux qui se fiaient au jugement de notre dirigeante, même lorsqu'il me semblait erroné. Bref...

- "À la bonne heure!" m'exclamai-je lorsqu'il accepta ma proposition. "Quant à vos questions, si je peux y répondre soyez assuré que je le ferai de bonne grâce! C'est la moindre des choses après tout..."

Je n'avais guère l'habitude d'utiliser un langage châtié comme celui que j'employais actuellement. J'avais l'impression de me la jouer Oniri... D'un autre côté lorsque je laissais libre cours à mes mots j'avais tendance à me montrer incisif ou trop désinvolte et ce n'était pas le but recherché ici n'est-ce pas? Nous nous dirigeâmes donc vers une terrasse adjacente à notre position et passâmes commande lorsque la serveuse vint à notre table. Je réprimai avec peine une grimace lorsque le vieux opta pour du lait de chèvre qui n'était clairement pas une boisson donnée. Les mains dans les poches pour vérifier que j'avais assez de ryos sur moi, je fis de mon moins pour ne rien laisser paraître de mon malaise. Je ne roulais clairement pas sur l'or même si ma situation s'était améliorée ces derniers temps. Est-ce que le Nidaime le savait? Certainement, oui! Mais c'était de bonne guerre après tout et puis je l'avais invité. À moi d'en subir les conséquences...

Je commandai à mon tour du jus de cactus et le laissai prendre la parole pour mener la conversation là où il l'entendait. Son esprit de déduction s'imposa une nouvelle fois lorsqu'il comprit que mon interruption lors de sa promenade - ou que que ce soit qu'il faisait alors - ne devait rien au hasard. Je baissai légèrement la tête alors qu'un sourire naissait au coin de mes lèvres. Je tirai ensuite mon nécessaire à fumer et me roulai rapidement une cigarette avant de l'allumer puis cracher la fumée vers le ciel tandis que la serveuse revenait avec nos commandes. Puis j'observai un instant le Nidaime comme si je cherchais à percer ses pensées. Sans succès, évidemment...

- "Un peu des deux à vrai dire..." fis-je avant de prendre une gorgée de mon verre. "Disons que j'ai eu vent de votre présence dans cette rue par des moyens détournés et que si m'excuser était effectivement l'un de me buts, c'était surtout un moyen de vous taper la causette. Quant à mes questions... Et bien disons que j'en ai une bonne centaine qui me trottent dans la tête et la plupart sont sans intérêt. Aussi allons à l'essentiel..."

Je marquai une courte pause pour reprendre une nouvelle bouffée que j'accompagnai d'une seconde gorgée de jus de cactus. Puis je rapprochai ma chaise de la table et me penchai plus avant vers le vieillard.

- "Si vous êtes encore dans l'enceinte du village c'est que la Kazekage vous y a autorisé, soit! Mais pourquoi? Je veux dire... Vous présence est clairement une menace pour son poste ne serait-ce que parce que vous l'avez occupé par le passé et que les gens n'oublient pas ce genre de choses. Alors quels arguments avez-vous utilisés pour garantir votre place en ces murs? Je serais curieux de les entendre même si je me doute que certaines choses doivent rester secrètes..."

Je tournai le regard rapidement autours de nous comme pour mieux m'assurer que personne ne prêtait l'oreille à notre discussion. Ce n'était sûrement pas le genre de questions qui se posaient en temps normal dans des lieux publics et les oreilles indiscrètes ne manquaient pas. Principalement car la curiosité faisait partie de la nature humaine.

- "Mais plus encore, j'aimerais que vous me disiez vraiment pourquoi vous n'êtes pas revenu plus tôt. J'ai entendu ce que vous avez dit à la voie illusionnée concernant votre désir de revenir à votre meilleure niveau et tout ça. Néanmoins Suna aurait sûrement été un meilleur endroit pour votre convalescence que n'importe quel autre endroit n'est-ce pas? Dès lors si vous avez préféré vous isoler j'en déduis que vous pensiez que vous ne seriez pas en sécurité ici et que vous auriez peut-être à combattre à votre retour! Pourquoi? Qu'est-ce que vous avez fait qui puisse justifier une telle prudence?"

Je repris à boire pour humecter mon gosier que la cigarette avait tendance à assécher. Puis j'écrasai cette dernière dans le cendrier entre nous avant de m'adosser plus confortablement contre le dossier de ma chaise.

- "Enfin j'aimerais également éclaircir un point pour qu'il n'y ait pas de malentendus entre nous. Vous êtes puissant Nidaime et votre âge ni change rien. Si certains voient en vous un vieillard sur le déclin alors je pense qu'ils sont tout simplement fous. Ce qui a motivé ma venue à votre rencontre n'est pas la curiosité ou même le désir de m'excuser. C'était surtout le désir de m'assurer que vous ne me teniez pas rigueur pour mon écart de conduite. Aussi de toutes les questions que je pourrais vous poser voici celle qui me semble la plus judicieuse en cet instant: dois-je craindre quelque chose de vous? Et plus généralement, est-ce que Suna doit vous craindre?"

Je n'avais pas pour habitude de tourner autours du pot et les faux semblants me pesaient. Je préférais de loin les discussions franches et productives aux non-dits. J'espérais simplement qu'il en était de même pour mon interlocuteur...

J'écoutais avec attention le Nidaime répondre à mes questions sans toutefois parvenir à déceler la moindre trace de duplicité dans ses propos. J'avais presque espéré que ce soit le cas à vrai dire tant je n'arrivais pas à me départir de l'idée que son retour cachait quelque chose de bien plus sombre que le simple désir de revenir parmi les siens. Et puis j'avais l'étrange impression qu'il jouait la carte de la vieillesse lorsque ça l'arrangeait. L'âge ne faisait pas tout, loin de là. Car s'il portait de rudes coups à la vigueur, il offrait en retour la sagesse - du moins en temps normal - et la connaissance. Des armes bien plus affutées que celles à disposition de la jeunesse. Mais je ne pouvais guère le contrer sur ses propos et la seule option qu'il me restait était celle de l'approbation. De toute façon que pouvais-je faire d'autre sinon abonder dans son sens alors que je n'avais pas la moindre preuve pour soutenir la méfiance que j'avais à son égard?

Ainsi donc ses explications quant au choix de ma Senseï étaient tout à fait sensées et étayées. Et puis j'en avais moi-même convenu, sa présence était un plus pour le village si tant est qu'il n'avait pas une idée ou deux derrière la tête. Je me contentai donc d'approuver d'un signe de la tête tout en reprenant une énième bouffée de tabac tandis qu'il enchaînait sur les raisons de son retour tardif. La logique qu'il employait pour me répondre me poussait évidement à croire à nouveau ses dires même si j'avais de la peine à imaginer qu'une simple traversée du désert pouvait lui poser problème. Même dans un sale état... D'un autre côté je ne l'avais pas vu après son combat contre Kenji et je ne pouvais qu'imaginer sa situation d'alors. Il me manquait trop d'informations pour arriver à une conclusion et encore une fois j'étais forcé de m'en remettre à sa parole. Est-ce que je le croyais pour autant? Moi-même je n'en savais rien, partagé entre le doute et le désir de croire qu'il me disait la plus stricte vérité...

Néanmoins s'il avait attendu d'être en forme pour revenir et qu'il s'attendait à voir son ancien adversaire sur le trône, c'est qu'il s'était préparé à combattre. Et s'il avait vaincu son successeur, quelque chose me disait qu'il n'aurait pas tardé à réclamer sa place une fois le combat terminé. Zanshi étant devenue Kazekage entretemps il n'avait plus de raisons de l'affronter elle puisqu'il ne pouvait pas justifier pareil agissement. Dès lors s'il s'était présenté à la voie illusionnée c'était bien avec l'idée d'affronter Kenji. Ou, du moins, en n'ayant pas exclu cette possibilité. C'était plutôt intéressant mais ça restait compréhensible. Si on m'avait mené aux portes de la mort j'aurais sans doute nourri le désir de me venger de celui qui en était responsable...

- "Je vois..." fis-je donc simplement en reprenant une gorgée de jus de fruit.

Il enchaîna ensuite sur la question qui me préoccupait le plus, à savoir celle sur le danger qu'il pouvait représenter pour moi ou Suna. J'aurais sûrement dû être rassuré par ses propos mais je n'oubliais pas un détail qui me semblait important. Détail que je me fis un devoir de partager avec lui puisqu'il semblait également vouloir jouer la carte de l'honnêteté:

- "Vous auriez effectivement pu me tuer, j'en conviens aisément! Seul un fou oserait prétendre que j'aurais eu une chance contre vous en combat singulier. Sauf que si vous l'aviez fait vous n'auriez certainement pas pu rentrer dans Suna! Votre identité n'était alors pas confirmée et vous en prendre à un Genin aurait sérieusement compromis vos chance de vous faire accepter dans le village n'est-ce pas?" fis-je sur un ton entendu. "Vous auriez pu me donner une correction, évidemment. Et je l'aurais méritée! Mais comment auriez-vous justifier le fait de tuer un jeune freluquet dont le seul tort aurait été de ne pas avoir fait preuve d'entendement? Donc soit vous avez effectivement aucune rancune envers moi ou alors vous avez jugé que vous en prendre à moi pouvait compromettre un objectif plus ambitieux et, surtout, plus avantageux pour vous... Mais j'ai envie de croire à la première option et c'est d'ailleurs ce que je vais faire."

Je jetai mon deuxième mégot de cigarette dans le cendrier avant d'entreprendre presque immédiatement d'en rouler une troisième. C'était maintenant au tour de mon interlocuteur de me poser ses questions et je dois dire que j'appréciais cette discussion qui se révélait certainement aussi instructive pour lui que pour moi. Néanmoins je ne savais toujours pas si je pouvais lui faire confiance et je n'avais pas envie de trop dévoiler mes ressources même si elles restaient plutôt dérisoires en comparaison de celles qu'il pouvait avoir.

Je marquai un instant de silence avant de lui répondre, cherchant dans son regard le moindre signe qui aurait pu m'aider à prendre une décision en connaissance de cause. Mais... rien! Il restait toujours aussi impénétrable et je me devais de me fier uniquement à mon instinct pour choisir que faire. Instinct qui par ailleurs n'était pas infaillible. Mon ressenti par rapport à lui était quelque peu faussé par le fait que la Kazekage actuelle était ma maîtresse et que je me rangeais naturellement dans son camp. Si le fait de vulgariser les choses en "camps" était d'actualité toutefois.

- "Quelqu'un est venu m'avertir de votre présence en effet..." avouai-je finalement, ma décision prise. "Mais je précise toutefois que cette personne ne vous observait pas vous précisément. Elle a simplement eu la jugeote de venir me faire part de votre passage dans cette rue en espérant que ça m'intéresserait. Et le fait que je sois devant vous suffit à prouver que c'était effectivement le cas! Aussi comprenez bien que je ne vous ai pas mis sous surveillance directement même si avec le recul ça n'aurait pas été une mauvaise chose je suppose. D'un autre côté je ne pense pas trop m'avancer si je disais que la Kazekage ou le chef du Kakumeigun a déjà pris ce genre de précautions à votre égard, non? Cela relève de la plus élémentaire logique..."

Puis vint le moment d'aborder le sujet des Furyous. Là je pris moins de temps avant de lui répondre car je ne savais rien de vraiment utile à leur sujet. Rien en tout cas qu'il ne connaisse certainement pas déjà.

- "Pour les Furyou, je n'ai rien à vous dire à leur sujet! Je ne sais que ce qui est de notoriété publique pour un Shinobi, à savoir que ce Monwa nous a laissé à tous le choix de rejoindre les rangs de ses serviteurs ou celui d'en subir les conséquences. Mais le sujet m'importe peu à vrai dire même si je ne suis pas assez stupide pour faire abstraction de cette menace qui plane sur nous. Disons que je me fie à la Kazekage pour régler ce problème ou, tout du moins, nous en protéger. De mon coté j'ai assez de soucis personnels en ce moment pour enquêter à ce sujet. Je vous dirai néanmoins que je ne me suis pas fait graver un F sur le corps et que ce n'est nullement dans mes intentions! Je vous demanderais bien si vous n'avez pas non plus cédé en vous tatouant cette lettre mais je suppose que vous avez été ausculté par les senseurs du village et que vous n'auriez certainement pas pu y entrer si ça avait été le cas. Par contre si vous avez des informations utiles à leur sujet je serais curieux de les entendre en retour..."

Restait le sujet des conseiller assassinés. Là encore je n'avais guère d'informations à partager avec mon interlocuteur même si le sujet avait évidemment éveillé mon intérêt. Peut-être que le fait d'aborder ce sujet délicat pouvait m'aider à progresser dans ma propre petite enquête...

- "Je m'intéresse à l'assassinat des conseillers et j'ai envoyé quelques espions nouvellement acquis à ma cause pour récolter des informations au sujet de ce désagréable incident. Je ne vais toutefois pas vous mentir: je n'ai rien appris de probant à ce propos! Mais puisque vous souhaitez venger leur mort alors voici ce que je vous propose: je mettrai à disposition mes maigres ressources pour vous appuyer dans votre propre enquête. En échange j'aimerais que vous partagiez avec moi vos trouvailles! Vos capacités sont bien supérieures aux mienne et vous aurez certainement plus de succès dans vos recherches que j'en ai eu jusqu'à présent. Mais je souhaite également venger leur mort car elle peut être annonciatrice de bien pire encore. La Kazekage est peut-être la prochaine sur la liste si nous ne trouvons pas qui est à l'origine de tout ceci. Il est raisonnable de penser qu'ils ne se limiteront pas à la mort de quelques conseillers puisque ça n'affecte pas outre mesure le village à mon sens..."

Je repris une bouffée sur ma cigarette avant de recommander un jus de fruit et proposer au vieillard de reprendre un verre s'il le désirait. La discussion devenait si passionnante et instructive que j'avais rapidement mis de côté l'aspect financier de la chose. Je pourrais toujours faire la plonge plus tard ou demander qu'on ajoute la note sur mon ardoise. Lorsque la serveuse fut repartie je reportai mon attention sur mon vis-à-vis.

- "Donc avez-vous des informations sur les Furyou ou sur les conseillers? J'imagine que vous avez déjà commencé à chercher des réponses de votre côté n'est-ce pas? À défaut, accepteriez-vous d'unir vos efforts aux miens pour progresser dans cette enquête? Je suis conscient de ne pas offrir grand chose mais... c'est toujours mieux que rien n'est-ce pas?"

Je fis de mon mieux pour garder l'expression nonchalante et détendue qui me caractérisait même si je brûlais d'impatience de connaître ses réponses. Une fois que ce fut fait je jetai un coup d'oeil à l'horloge à l'intérieur du bar et constatai que plus de temps s'était écoulé que ce que j'avais pensé. J'avais encore pas mal de choses à faire aujourd'hui et je devais prendre congé à regret de ce vénérable vieillard. Sur ce je déposai pratiquement toutes les pièces que j'avais en poche sur la table pour payer nos deux consommations, comme convenu:

- "Je vais devoir vous laisser Nidaime, je ne suis pas à la retraite malheureusement. Bonne journée et merci pour cette charmante discussion! Heureux d'avoir pu mettre les choses à plat! Au plaisir, donc..." fis-je en le gratifiant d'un signe de la main avant de m'en aller.

Citation :

Merci pour le RP