Jour de marché

Calme ... Comme l'eau,
Douce ... Comme le vent,
Muette ... Comme la terre,
Douloureux ... Comme le feu,

Mes cicatrices me brulaient douloureusement le dos alors que je sortais en tenue d'Eve de mon lit. J'avais gardé encore cette vieille habitude à cause de mon mari, pour lui permettre d'assouvir son plaisir quand bon lui semblait...
Seulement, je ne dormais que seule désormais, dans notre vaste lit.
Sans un regard pour la couche dont je venais de m'extraire, je me dirigeais lentement vers le vaste miroir à pied de la chambre à coucher.

Vous savez, un de ses vieux miroirs qui permet de voir votre corps en entier.
Je m'avançais vers ce dernier pour y observer mon corps flétrit donc la maigreur n'avait d'égal que la laideur des marques qui en recouvraient d'innombrables parties ... Preuves vivantes de la violence de mon époux dans ses moments de colères, lorsque je n'arrivais pas à le satisfaire.
J'avais toujours encaissé ses coups sans laisser transparaître la moindre émotion malgré la douleur bien présente qui me vrillait à chaque fois les neurones.
Juste une question d'habitude. Déjà petite on m'avait appris à rester silencieuse face à la douleur. Pour cela, on m'avait brisé une à une les phalanges en me demandant de rester silencieuse ... Un long et pénible apprentissage qui avait fini par porter ses preuves en fin de compte.
Sans tenir plus longtemps devant le miroir, je me dirigeais d'instinct vers la douche pour y enlever les impuretés de la nuit ... La transpiration comme l'appellent les gens normaux ... Mais pour moi ce n'est qu'impuretés ! Je me lace, me frottant durement avec le gant de crin jusqu'à faire saigner certaines de mes cicatrices ... Qu'importe ... Je les désinfecterais.

Pourtant, je prête une attention toute particulière à ma longue chevelure ... Je la brosse, je l'enduis de baume démêlant et de diverses lotions de soins avant de la rincer avec attention. Puis je sors de l'âtre, m'enroulant dans une épaisse serviette de coton, je me sèche avec attention avant de tresser mes précieux et d'orner ses derniers d'une lourde épingle d'or et d'argent représentant des Salamandres d'émeraudes courant sur de larges feuilles.
Puis je prête une nouvelle attention singulièreà mon visage. La seule partie de mon corps intacte, non marqué par les cicatrices, les bleues. Je l'enduis d'huile, puis à l'aide d'un pinceau, j'appose une délicate crème d'un rouge profond sur mes lèvres rendant ses dernières pulpeuses ... Désirables ... La seule frivolité que je me permets avec mon maquillage.
Une femme qui prend soin d'elle et une belle femme par définition. Pas besoin de beaucoup de maquillage pour l'embellir encore plus. Ma mère m'a dotée de deux pupilles s'apparentant facilement aux yeux d'une biche et dont les cils charbonneux ne font qu'accentuer la profondeur.

Mais qu'elle heure est-il déjà ? Sept heures et demi ... Je suis en retard ...

Sortant de la salle de bains, je retourne dans la chambre ou je me vêtis d'une de mes somptueuses robes d'apparat. Les multitudes de jupons ne me font plus peur à présent et j'enfile les couches sans même m'en apercevoir avant de refermer sur ma poitrine le fin corset qui maintient l'ensemble de mon jupon en place et de me draper d'un dernier élément, une sorte de robe kimono qui vint parfaire ma tenue.

Finalement, je sors ...

Aujourd'hui c'est jour de marché et je conserve les habitudes drastiques que j'avais encore lorsque je ne vivais pas seule ... Nous sommes Mercredi ... Et ce soir, je mangerais du cœur de bœuf comme d'habitude. Non pas que j'aime ça ... Je mange parce que je n'ai pas le choix ... Mais c'est une fâcheuse habitude d'avoir toujours le même menu. Et Mercredi c'est le jour du Cœur de Bœuf. On ne saurait dérogeais à une règle aussi puissamment ancrer dans mon esprit.
Sans plus attendre, je prends mon panier et sors dans la petite ruelle ou se trouve ma maison. Je remonte lentement les rues menant au centre du village ou se trouve les nombreux étals du marché ... La je cherche le boucher ... Mais soudain ...

Dernière édition par Okita Soah le Dim 1 Sep 2013 - 23:40, édité 1 fois

(#) Sujet: Re: Jour de marché Dim 1 Sep 2013 - 0:37

Il était deux fois, un jeune garçon se prénommant Hasaki. Jeune homme de vingt printemps, dans la fleur de l’âge, était en ce moment-même en train de dormir. Son histoire n’est pas commune ou habituelle. Que dis-je, qu’est-ce donc quelque chose de commun ? Dans le principe que chaque être vivant est différent, chacun a une histoire différente, aussi unique et particulière les unes que les autres. Donc comme on le disait, ce cher Hasaki, possède une histoire aussi particulière et unique que n’importe qui. Seulement, la sienne concerne un clan dénommé Seki, vivant sur les terres de Kaminari no Kuni.

Vivant maintenant depuis plusieurs mois au sein du village de Kumogakure no Sato, il est devenu un habitué de l’endroit, bien sur, vu que c’est un village qui devient plus grand chaque mois, il ne connait pas tout les recoins, ni tout les bons endroits où manger et faire la sieste quand le temps le veut bien. Il est devenu Genin très peut de temps après son arrivée, s’étant inscrit dès son entrée dans le village à l’examen. S’entrainant déjà depuis tout jeune et déterminé comme il l’était, le passage Genin ne fut qu’une affaire de paperasse pour lui.

Le bandeau du village de Kumo obtenu, il le portait à son bras gauche comme brassard et le gardé sur lui en guise de motivation et pour lui rappeler pourquoi il vit chaque jour. Pour faire notamment changer le regard des gens sur le clan Seki et ses capacités jusqu’alors considéré comme passive et complètement sous-estimé en tant que potentiel lors des combats qui ont fait rage sur ce monde depuis des années déjà. Ces guerres étaient destinés à augmenter, que ce soit pour le pouvoir, conquérir des terres ou encore pour une soi-disant paix obtenu par la force. Hasaki ne voulait pas de ça et c’est pour cette seconde raison qu’il c’était promit, qu’il avait promit à sa famille qu’il deviendrait un pilier qui tiendrait face à l’ouragan de la guerre.

C’est sur ces belles paroles que notre amis Hasaki sortit du pays de Morphée pour revenir au monde réel et à la réalité. C’était l’heure de se lever, comme chaque matin. Il s’habilla sans prendre son temps, prit son petit déjeuner, quelque chose à grignoter pour le midi et partit en direction de la sortie de son appartement pour le atteindre le monde extérieur. Qu’allait-il donc faire ? C’est surement ce que vous vous dites, et ben, il partait en direction des terrains d’entrainement pour parfaire ses techniques et s’améliorer encore et toujours. Pas vraiment excitante me diriez-vous, mais lui, cela lui convient parfaitement, du moins, pour le moment.

Une fois sortit, il marcha en direction des terrains. Pour y aller, il devait passer par certaines rues, d’ailleurs aujourd’hui, c’était le jour du marché, nous étions mercredi pour être précis. Il allait donc pouvoir flâner un peut avant d’arriver et regarder les stands, discuter avec les commerçants, saluer ceux qui croisent sa route, prendre du bon temps en fait. Sa promenade se passa dans le calme, jusqu’à ce qu’il arrive vers le centre du village, là où se situaient diverses étales de marché. Scrutant la foule et les nombreux produits proposés, il souriait, car le plaisir de voir autant de vie, autant de chaleur, des gens oubliant l’espace d’un instant les péripéties du monde pour être ensemble. Il était comme à son habitude habillé des mêmes habits et portant le même katana à gauche de sa ceinture.

Au loin, son regard fut comme prit dans un puissant Genjutsu. Une jeune femme, marchait habillé de divers vêtements et notamment d’un magnifique kimono marchait nonchalamment dans les ruelles en direction elle aussi du marché. Telle une poupée, une beauté comme il n’en existe que dans les comtes de fée, elle marchait tranquillement, le visage impassible de ce qui se passait autour d’elle. Sans s’en rendre compte, sans se maîtriser, les pas de l’homme l’emmenèrent dans la direction de la jeune femme. A peine quelques secondes plus tard, il était proche d’elle, à peine à quelques mètres derrière elle lorsque soudain, surgit de nulle part, un homme carré, un sac à la main appartenant à l’origine surement à une femme, bouscula brusquement la jeune femme qui la possédait dès lors. Chutant en arrière, Hasaki se précipita en avant pour la rattraper le plus confortablement possible. Quasiment au même instant, la main droite de l’homme bougea très rapidement et une forme bleu transparente apparut au loin en face du visage du fugitif et l’assomma violemment avant qu’il ne tombe lourdement inconscient au sol. Son attention se porta alors sur la personne maintenant dans ses bras qu’il aida à se remettre debout, tout en ayant remarqué que malgré l’épaisseur de ses vêtements, lorsqu’elle tomba dans ses bras, il remarqua la réelle corpulence de son corps qui était en fait très léger. Comme plongé dans son regard, possédait par un pouvoir surnaturel, il articula enfin quelques mots.

- Mademoiselle, allez-vous bien ? Avez-vous mal quelque part ?

(#) Sujet: Re: Jour de marché Dim 1 Sep 2013 - 2:44

Une inattention, une demi-seconde d'inattention et mon corps se précipitaient à présent vers le sol. Pourtant, mon visage resta marqué par l'impassibilité. Je me contentais juste de fermer les yeux, car j'étais malgré tout issue d'une puissante famille de samouraïs et j'avais des réflexes prévenants et surtout naturels.

Mon genou s'avança machinalement vers le sol pour stopper net ma chute, cependant, ce fut autre chose qui intervint plus rapidement encore.
Une main... Un bras ... Un jeune homme ...

Sa main glissa au niveau de ma taille pour me retenir doucement tandis que d'un réflexe, je voyais le voyou m'ayant bousculer s'enfuir.
Le jeune homme me releva doucement tandis que mon mystérieux assaillant se faisait assommer.
Qu'elle chance pour lui d'ailleurs car, mes tonfas étaient solidement accroché autour de mes cuisses, dissimulés par mes nombreux jupons. Il m'aurait suffi d'une seconde pour égorger se malotrus, mais quelqu'un s'était chargé de le neutraliser pour moi.

Le visage de marbre, je regardais mon curieux sauveur dans les yeux, le dévisageant longuement sans prononcer la moindre parole, n'y marquer la moindre stupeur avant de baisser le regard.
Posant ma main sur son bras, je me dégageais habillement de son étreinte et je fis quelques pas en arrière pour m'éloigner de lui et toujours sans lever les yeux, j'inclinais doucement la tête pour le saluer, je prononçais alors un tout petit :

"Merci !"

Puis je redressais la tête, mon regard ébène croisant le sien alors que ma bouche et mes lèvres pulpeuses se refermaient doucement sur la dernière syllabe de mon mot. Me demandant par la suite si j'allais bien, pour toute réponse, je me contentais de me baisser doucement et d'arranger la multitude de jupons qui formait mon kimono pour leur redonner une forme normale.

Je vérifiais ensuite l'état de ma coiffure, passant doucement mes longues et fines mains avec délicatesses dans ma toison brune, vérifiant qu'aucune mèche rebelle ne s'était formé durant ma chute. Puis lorsque j'étais entièrement sûre que tout allait bien, je me contentais d'approuver d'un simple hochement de tête à la demande de mon sauveur.

J'avais tout dis, inutile de rester plus longtemps ici. Je devais aller chez le boucher. Me retournant doucement dans un soulèvement de tissus après voir incliné une nouvelle fois la tête en direction de cet homme, je m'éloignais donc de cet homme sans lui accorder plus d'importance. Il n'était qu'un inconnu après tout.

Dernière édition par Okita Soah le Lun 9 Sep 2013 - 3:18, édité 1 fois

(#) Sujet: Re: Jour de marché Dim 8 Sep 2013 - 22:31

Cette légèreté qu’avait ressenti le jeune Hasaki malgré la multitude épaisseur de vêtements de la jeune femme lorsqu’il la rattrapa disparut rapidement lorsqu’elle se dégagea de son étreinte. Elle remit alors délicatement ses vêtements en place, sa coiffure et le salua à plusieurs reprises, d’une part pour le remercier et par la suite pour le saluer avant de prendre congé. Quand au malfrat, il venait d’être récupéré par quelques Ninjas et conduit immédiatement vers un lieu qu’on penserait être la prison du village.

Des battements de cœur, le temps qui semble se ralentir, le monde autour du jeune garçon qui devient silencieux, les pas de la jeune femme qui commencent tout juste à s’éloigner. Cette femme dont il ne connait même pas le nom. Cette femme qui lui procurait alors un sentiment complètement fantaisiste dans l’état actuel des choses. Un incroyable sentiment d’attirance envahissait alors cet homme aux cheveux bleus, un sentiment des plus extravagants, des plus improbables, une sensation qui lui procurait un désir presque incontrôlable de devoir stopper cette femme qui s’en allait doucement vers ses occupations. C’est sans le remarquer que son pied droit fit un grand pas en avant, son bras droit avançant en même temps dans le but d’attraper délicatement le doux poignet de la jeune femme. Surprit de son propre geste, Hasaki s’empressa de lâcher son poignet et de lui présenter ses excuses et la raison de cette altercation.

- Excusez-moi pour cette approche, mais pourrais-je vous accompagner dans votre marche ? Je sais que cela vous semble surement inopportun de ma part alors qu’on ne se connait pas, mais laissez-moi avoir la chance de faire connaissance.

Une fois ces paroles dites, le jeune garçon était maintenant confronté à un autre dilemme, celui de son esprit et de sa raison. Cet homme qui était pour ainsi dire et habituellement quelqu’un de réfléchit, d’ordonné, qui savait se contrôler et qui n’agissait surtout pas sur un coup de tête, sauf à de rares occasions venait de se contredire entièrement. C’est surprenant pour cet énergumène que d’agir ainsi, mais d’un autre côté, il est du genre extraverti, légèrement naïf et joyeux. C’est d’ailleurs ce qui lui procure une certaine vision sur le présent et non sur le passé. Sauf qu’ayant un objectif, un but à atteindre, il regarde beaucoup le futur également même si ce dernier est très vague, car possible de changer à chaque instant.

C’est donc dans l’idée que son corps a agit sans qu’il s’en rende compte, qu’il ai parlé sans même réfléchir au préalable à ses mots qu’il venait de demander d’accompagner cette jolie jeune femme, dans sa marche. Comme dit plus tôt, dans le cas présent, le futur actuel est inenvisageable, ses actions, sa réflexion, ce qu’elle dira ou fera est totalement impensable à imaginer, car une dizaine de possibilités sont probables. C’est sans attendre plus longtemps, c'est-à-dire exactement, quelques secondes après sa première phrase qu’il remarqué qu’il était d’une indélicatesse absolu ne s’étant même pas présenté.

- Je vous prie d’excuser mon impolitesse, j’en oublie les manières. Je me présente, Hasaki, 20 ans, célibataire… Ces derniers détails vous sont surement inutiles. Puis-je au moins savoir le nom de la personne qui a croisé mon chemin ? dit-il d’un ton calme, pausé et remplit d’assurance.

(#) Sujet: Re: Jour de marché Lun 9 Sep 2013 - 3:15

Je n'avais fait que quelques pas, même pas un mètre pour être honnête, que mon assaillant revint déjà à la charge. Je regardais droit devant moi, ayant déjà oublié les évènements qui s'étaient déroulés quelques secondes avant. J'étais prête à reprendre le cours de ma journée, mais pourtant quelqu'un d'autre semblait en avoir décidé autrement. Quelques choses de chaud et de puissant m'entravèrent soudainement le poignet, me forçant à l'occasion à stopper net mon avancée entre les étals du marché. À ma droite, comme à ma gauche, je sentis les regards des passants se poser sur moi alors que le membre qui semblait m'avoir retenue, me libérait délicatement de son éteinte. Je mis quelques secondes à réagir, quelques interminables secondes avant de me retourner une nouvelle fois vers le jeune shinobi. Mes lourds jupons suivirent doucement mon mouvement et mon regard ne marquait toujours aucune émotion, je restais plate, vide, les lèvres tendues dans une expression ressemblant plus à de l'ennui ou de la lassitude. Mon expression normale en somme. Mes miroirs de l'âme se portèrent alors une nouvelle fois vers le jeune homme et je le dévisageais longuement, sentant son gêne, sa curiosité me vriller au travers de ses mirettes portaient sur ma délicate silhouette. Je restais pour ma part complètement immobile devant lui, attendant le sujet de sa requête jusqu'à ce que finalement, il ouvre la bouche pour me soumettre cette dernière.

Voilà une bien curieuse demande de la part d'un illustre inconnu. Je n'étais pas habitée à ce que l'on prête autant d'attention et je dois avouer que je ne savais pas qu'elle était la réaction à avoir pour ne pas paraître impolie ou présomptueuse envers ce mâle. Ne souhaitant pas lui faire déshonneur en refusant sa requête et ne sachant pas non plus donc le comportement à adopter, je me contentais dons d'un petit signe de la main pour l'inviter à me suivre dans l'allée.

Je marchais dans à ses côtés doucement, sans lui prêter la moindre attention, me contentant de filer droit vers ma destination. Pourtant, les regards des passants m'intriguaient. Ma condition de jeune veuve pouvait-elle poser problème au fait que j'autorise ce jeune shinobi à m'accompagner comme il le désirait? Je ne pensais pas commettre un impair envers mon père, mon mari, ou encore mon clan en faisant cela. Du moins, je ne l'espérais pas.

Aucun mot ne fut prononcé pour ma part alors que nous avancions toujours au même rythme, pourtant à un moment donné, le jeune homme m'adressa la parole.

Une phrase simple, mais qui me laissa légèrement pensive quant à la réponse que j'allais lui apporté. Si réponse, il devait y avoir entendons-nous bien. Pourtant je lui devais le respect et l'obéissance aussi, bien que je préférais rester simple dans ma réponse, je finis par dire :

"Soah ... Okita Soah !"

Sans rien d'autre, sans fioriture, dans phrases expansives ou en disant trop sur ma personne. Une réponse simple comme la personne que j'étais.

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