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 Le temple perdu des Échanges [Big Boss]

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Yorurai Mikami
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Message(#) Sujet: Le temple perdu des Échanges [Big Boss] Le temple perdu des Échanges [Big Boss] EmptySam 9 Juil 2016 - 2:54

« Il n'y a pas de degré d'inclinaison de mon corps,
L'inclinaison de ma tête,
Est une réponse directe à l'inclinaison de mon cœur. »



* Ashuka... Ashuka... Ashuka... *

Assis au bord du précipice, Mikami faisait dos à la brèche en faisant tourner un shurik'n autour de son index tel ces paroles qui tournaient et retournaient dans sa tête. Ashuka. Si la dénomination de temple perdu ne lui évoquait absolument rien, il en était tout autre chose d'Ashuka. Ce nom lui était-il apparu à une occasion, sur laquelle il lui était cependant impossible de remettre la main au milieu de ce fouillis mémoriel. Quittant les lignes composant la réponse du Kamui, son regard se leva vers la gauche, là où la chaîne de montagne s'étendait vers le Nord et pourfendait l'horizon. Intrigué par ces nombreuses suppositions et alléché par la découverte des lieux, le sabreur se rendit dans la caverne appropriée pour récupérer le nécessaire de vivres à un départ anticipé.

Si la plupart avait été consommée sur le trajet, sa soif d'aventure ne fit que s'étendre au fil des kilomètres au point de sembler ne jamais pouvoir être rassasiée. Sentiment paradoxalement contré alors qu'il atteignait son paroxysme quand le Yorurai se retrouva sur les lieux et se rappelait où le terme Ashuka avait été mentionné :


- “ Les civilisations oubliées ” !

Musique

Tel était le nom du livre qui lui avait parlé d'un tel endroit et semé la graine d'une exploration future. Face à lui se dressaient, creusées à même la roche, ruines de rues et escaliers gravissant le flan de la montagne jusqu'à aller se perdre dans le cirque rocheux assis des dizaines et des dizaines de mètres au-dessus de sa tête. L'amnésique s'engageait sur cette route, apercevant au sol et tout autour de lui les restes de constructions séculaires. Des formes géométriques dépassant du sol et s'emboîtant entre elles la plupart du temps, se densifiant au fur et à mesure qu'il prenait de l'altitude. Ayant déjà dépassé sept arches d'ores et déjà effondrées, l'onshi remarquait que des colonnes autrefois porteuses s'élevaient au milieu des bases les plus étendues du peu des bâtiments que ces montagnes avaient conservés, participant ensemble au plus solide des anciennes structures.

Arrivant aux abords du cirque, il nota aussi la présence d'excavations à même les flans extérieurs et qui s'engouffraient profondément dans la roche, à un niveau inférieur au plancher du sensationnel amphithéâtre naturel au sein duquel il pénétrait à présent. Ici se retrouvaient avec omniprésence les enchevêtrement de formes géométriques, s'élevant parfois sur un ou deux étages mais jamais plus haut que ces colonnes centrales qui semblaient les bases de la structure. Parfois, les bâtisses antiques se trouvaient comme mordues sur leur diagonale tandis que leur voisine demeurait droite et fière, laissant le Yorurai perplexe sur les conditions de la disparition du peuple qui avait vécu ici. À en juger par la topographie du lieu, leur cité avait été érigée dans le cratère d'un volcan éteint depuis des millénaires.

Si aujourd'hui elle n'était faite plus que de roche et de sable, autrefois la végétation environnante devait être luxuriante, sans compter sur le fait que le cœur de la ville semblait avoir été construit autour de la canalisation de l'eau, provenant à n'en point douter de la source qui devait se trouver au creux du cratère. Ceci avait été sa conclusion après avoir parcouru ce qu'il restait des rues et chenaux dans tous les sens jusqu'à se retrouver face à la seule bâtisse qui n'avait eu à souffrir des affres du temps. Ses murs n'étaient marqués que des traces de terre qui se retrouvaient sur les autres ruines à moitié debout. Le sabreur put alors noter que cette œuvre avait été entièrement taillée dans une pierre similaire à celle des autres constructions dont demeuraient les dernières traces, trahissant l'utilisation d'un matériau bien plus solide, à ce jour dernier témoin de cette civilisation certainement disparue. Sur son fronton étaient fièrement restées gravées les calligraphies reprenant le terme d'Ashuka.

Mikami pénétra dans le temple, où tout semblait avoir été épargné par ce qui avait eu raison du reste de la cité. En son centre, un gouffre fait de main d'homme se jetant dans une pénombre des plus épaisses. Ce fut en levant les yeux au plafond qu'il découvrit une faille dans le toit, rejoignant un système de rigoles qui s'éparpillait vers l'extérieur. Ainsi il se dit que les jours de gros déluge, ce devait être toute une cascade qui traversait le temple en son cœur pour se jeter dans ce trou où devait autrefois s'écouler une énorme quantité d'eau. Là où son écoulement devait apaiser les esprits et visiteurs de l'époque, le sifflement d'un vent de solitude régnait aujourd'hui en maître et rappelait au jeune shinobi la désertification des lieux.

Il passa ainsi plusieurs heures au sein du temple perdu, à observer les fresques qui le tapissaient. Aucun mot, ni chiffre. Seulement des dessins, des messages à base de symboles de tailles différentes, parfois resserrés plus que de raison - vu l'espacement de libre quelques centimètres plus loin - recouvraient la plupart des murs. Tous issus de dérivés du Yin et du Yang, comme s'il avait servi de base à la réalisation de ces formes maintes fois variées. Mikami les parcourut longuement, son esprit évasif s'attardant sur les détails et se figurant dans les mêmes dix secondes la cité à ses heures les plus prospères. Un terrain de jeu spirituel s'offrait alors à lui, ouvrant les portes de l'infini et de l'impossible à une imagination sans commune mesure, fantasmant sur les bases d'une civilisation qu'il ne connaissait qu'à travers les miettes que sa chute avait abandonnées. De longues minutes de projections, ou seul ce dernier mot ne conservait encore un sens.

Jusqu'à ce que l'air ne refroidisse sensiblement. Si le Yorurai se tenait toujours dos à l'entrée du temple et que ses mains restaient croisées derrière son dos, son esprit venait de redescendre sur terre le temps qu'un frisson ne lui remonte le long de l'échine. Passant de création... à attention. De longues secondes s'écoulèrent avant qu'il n'entende les premiers bruits de pas, puis que la présence du Samui n'entre une bonne fois pour toutes dans le temple. Mikami se trouvait de l'autre côté, continûment tourné vers les fresques...


- Il y a une question qui me trotte dans la tête depuis longtemps et qui s'agite un peu plus à chaque fois que je regarde les glyphes que ce temple abrite même au sein de ces ruines...

Il relevait la tête, allant chercher les dessins les plus en hauteur tandis que sa fine queue de cheval se rapprochait du sol.

- Comment entrevoyez-vous la Fin ? Si personne n'est éternel... qu'est-ce que vous comptez laisser derrière vous ?

Peut-être que Kakeshuou n'était pas homme à penser au jour de sa mort, et chaque matin se donnait un maximum jusqu'à ce qu'un autre soleil ne se lève. Sûrement cette question pouvait lui paraître étrange et décalée, à l'image des interrogations qui avaient amené l'onshi à la lui poser. Mais on ne prenait pas la tête de tant de pays sans avoir l'esquisse d'un objectif dans l'esprit, du moins de Grandes Idées. Le sabreur se décidait à lâcher les fresques du regard pour enfin, le tourner vers l'Empereur.

- Je vous suis reconnaissant d'avoir accordé le temps nécessaire à cette entrevue, ainsi que d'avoir donné suite aussi rapidement à ma demande.

Sur ses mots, un visage empli d'impassibilité exprimant sérieux et respect, Mikami fermait les yeux et inclinait la tête vers l'avant en marquant le mouvement par une certaine lenteur et un léger temps d'arrêt. Les doigts maintenus joints derrière le dos, il la relevait et rouvrait les paupières pour découvrir l'imposante silhouette du Kamui comme sa propre entrée en matière...

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Message(#) Sujet: Re: Le temple perdu des Échanges [Big Boss] Le temple perdu des Échanges [Big Boss] EmptyVen 21 Oct 2016 - 0:43


Il fallait avoir d’excellentes raisons pour inciter ce vieux corps et son bougon de propriétaire à faire un tel trajet dans des espaces aussi reculés. Mikami avait toujours été un combattant exceptionnel, présent sur les champs de bataille, déterminé à en découdre et à servir le Shukaï. Mais quelle version : l’ancienne plus féodale, ou la nouvelle somme tout plus impériale ? Ne fallait-il pas se poser de sérieuses questions dans ce sens pour imposer au Chef de l’unité territoriale la plus imposante au monde un voyage aussi long dans un lieu aussi perdu ? L’Empereur devait-il s’attendre à des secrets – ou à une trahison ?

Était-ce un mauvais jour pour l’Empereur ? Peut-être … . Un mal de tête saisissant s’emparait de lui à chaque pas qui l’éloignait de la Capitale impériale. La crainte d’une nouvelle attaque ? La peur de voir son pouvoir être dérobé de son contrôle ? Ou tout simplement le fait de devoir une nouvelle fois concourir à la demande d’un tiers ? Finalement, de Jônin de l’Alliance à Empereur du Shukaï, il n’y avait rien de plus qu’un pas, et rien de fondamentalement changé depuis lors. Déterminé à se mettre au service de l’ensemble de la communauté, allant jusqu’à éliminer dans le sang ceux qui avaient porté la Croix de la Damnation contre ces idéologies si nobles, le Kamui portait aujourd’hui un poids bien lourd. Un poids qu’il se devrait de porter autour de son cou. Telle une corde menaçant de mener au pied de l’Arbre. Pris par le Hikaïjuu qui ne le lâchait pas un seul instant, plongé dans cette tempête nébuleuse contre laquelle il devait lutter pour garder l’intégrité de son esprit et de son intellect, le Dernier des Kirijins avançait pas à pas vers cette ancienne cité, vestige d’une civilisation détruite par les affres du temps et de l’Humanité.

Les lieux étaient nappés d’une étrange atmosphère. Certes, les destructions orchestrées par le Sablier n’étaient pas étrangères à cette sensation. Mais plus que cela, c’était le sentiment que les environs étaient figés dans le temps. La poussière semblait seule maîtresse, et sa lente chute à chaque pas rappelait qu’elle était la seule à survivre des siècles sans se préoccuper de son état. La mousse et la végétation anarchiste tentaient vainement de rivaliser avant d’être prises par l’hiver et le vent. Rien ne semblait perturber ce décor unique en son genre. Si ce n’est la présence de deux combattants anonymes ; et un froid glacial qui venait geler jusqu’aux nervures de chaque feuille sauvage.

Ayant certainement ressenti la présence de son supérieur, l’Onshi s’était lancé dans une tirade. La Fin ? Quelle Fin ? Etait-ce une menace à peine voilée ? Devait-on s’attendre à des représailles ou à une mauvaise blague finissant dans le sang ? Non, à la façon dont la question était tournée, tout portait à croire que le but recherché par le Yorurai était autre. Si rien n’est éternel, que laisse un homme derrière lui ?
Héritier d’une Race centenaire, combattant sexagénaire ayant livré mille combats pendant que mille autre tombaient à ses côtés, survivant de bien des évènements et des règnes, ayant condamné alors qu’il se condamnait lui-même, Kakeshuou Samui était un des vestiges de cette époque. Une époque qui avait connu bien plus d’affrontements que l’Ere sans Villages n’en avait connu. Et pourtant, il restait l’un de ces artisans, de ces architectes désireux de construire le monde de demain.

Face à l’individu qui lui témoignait son respect, l’Empereur accorda un hochement de tête. Son regard demeurait impassible, extrêmement sévère. Même s’il tentait désespéremment de cacher cette violence qui le torturait intérieurement.

~ Je n’entrevois aucune Fin ! Si ce n’est celle que je dicterais au monde, et que je lèguerais avant mon trépas sur le champ de bataille. Car tant que mon objectif ne sera pas atteint, je repousserais toutes les limites : celles du Divin comme celles du Diable. Et peu importe l’image que je laisserais derrière moi, tant que le résultat demeurera ce que je souhaite … .

Un pas sur le côté. L’homme préférait marcher. Cela lui faisait oublier cette glaciation extrême qui se saisissait de son corps, et prenait lentement contrôle de ses capacités. Il voulait profiter de chaque seconde où son corps n’était autre que son propre corps. Lorsque la Malédiction de la Glace se sera emparée de lui, qui pourra jurer de son authenticité ou non ?

Son regard, après avoir flotté dans les airs et sur les surfaces taillées par d’ancestrales mains expertes, retomba sur son soldat.

~ Et pour l’heure, ce que je compte laisser derrière moi, c’est la Paix pour le plus grand nombre de Nations possibles. Et que nos adversaires soient rassurés que mon ambition se limite à cela pour l’instant … . C’est … pour cela que tu m’as fait venir jusqu’ici ? Mikami ?



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Message(#) Sujet: Re: Le temple perdu des Échanges [Big Boss] Le temple perdu des Échanges [Big Boss] EmptyDim 23 Oct 2016 - 12:47

Il était finalement arrivé. Le chat noir avait réussi à faire sortir le vieux loup de sa tanière, invitant dans le même temps son souffle glacé, blanchissant et cristallisant, rendant miroir aux courbes divines la moindre feuille nichée dans son buisson et pourtant trop proche de sa route. Feuille ainsi prête à se briser au moindre coup de vent. Délicieux spectacle pour tout esprit imaginatif à vrai dire. Remarquable phénomène qui ne demande qu'à être observé, dans les coulisses d'une cité à ébullition dont les couloirs avaient étés méticuleusement enfoui, n'est-ce pas ?

Face au "Monstre", l'amnésique se délectait de cette atmosphère écrasante. Se voir confronter à l’Éternelle, à cette Force de la Nature qui n'oubliera jamais de vous rappeler que vous trouverez toujours plus fort que vous. Qui que vous soyez. Oui, de ceci, il s'en délectait. Misérable supplice que de constater que le regard d'un seul homme, insinue pernicieusement à se recroqueviller, courber l'échine en cherchant un peu de réconfort au creux de son ventre puisque le monde extérieur ne saurait le donner, observant le bout de ses pieds, le sol, et toutes ces petites choses sur lesquelles on peut marcher, que nous pouvons à notre tour écraser.

Oooh misérable supplice...

Et savoureux instant que, face à face, le dévisager ! De l'échange d'un simple regard, en cette année 16 partager l'expérience de, à ce jour, une vingtaine d'année ! Renvoyer du creux des pupilles les affres d'un compte enfin rond, d'un voyage enfin bouclé ! Se maintenir droit, dresser deux épaules creusées dans l’assujettissement, la domination, les astreintes d'un clan des plus férocement foudroyant puis d'une des organisations des plus massives que cette triste terre ait portée. Magnifique émotion que de lever son buste tel un roc qui ne pliera plus jamais, comme si, à cet instant, deux ailes de la plus belle envergure pouvaient se déployer.

Oooh terrible don que la Vie a légué à l'humanité.

Difficile de s'en détacher, après l'avoir embrassé. Cette carapace aux intérieurs cotonneux devenait oppressante, lacérait l'âme. Plus question d'à nouveau s'en emparer... ç'aurait été comme en retourner aux champs de cotons. Pourtant malgré cette flamme se nourrissant de l'air glacial courant le long de son cou, le jeune sabreur demeurait tout aussi impassible que son vis-à-vis, la sévérité en moins, l'esprit tourné vers la poursuite de cette rencontre.

En revanche, les mots de l'autorité divine avaient le don de tantôt lui faire serrer les dents, tantôt titiller les coins de ses joues comme pour tirer une face d'un sourire ; étrange mélange jouant avec ses tripes, les alignant dans un sens pour les retourner entièrement dans la foulée. Oui, derrière le flegme construit depuis sa plus tendre et inexistante enfance, ayant traversé le temps comme la perte de mémoire, Mikami était un être passionné. Et c'était pour cette raison qu'il osait croire, avec la plus forte des convictions, que Kakeshuou, lui aussi, l'était. Mais, l'ayant aujourd'hui sans plus d'entrave en face de lui, ses paroles de glace lui rejetaient comme un miroir les dangers de cette liberté qu'il arborait pourtant si fièrement, de ces frontières tracées par les lames de l'autorité pour enfin, un long souffle nasal passé, faire de lui quelqu'un d'apaisé.

D'un simple premier échange il arrachait au Lion des neiges une leçon que ce dernier ne caresserait peut-être jamais. Il entrevoyait l'humilité, un peu de sagesse, en une vision claire et intemporelle d'Hommes guidant leurs enfants sans la moindre interposition, leur offrant la possibilité d'aller dans n'importe laquelle des directions, faisant de leur territoire spirituel commun le plus complet de ceux que l'histoire n'a jamais osé créer. À travers la colère induite par sa vision, il trouvait la sérénité en cette voie différente qu'il emprunterait pour ceux qu'il devrait former à son tour.

L'empereur se mettait à marcher, l'amnésique aussi, dans la même direction, tournant donc autour de ce gouffre central taillé de main d'Homme. Tous deux en retournaient à ces nombreux symboles. Un nouveau tour d'horizon, pour le jeune vagabond, l'oreille toujours attentive aux mots de celui qui venait d'arriver. Après tant de temps à attendre ici, observer ces glyphes à de nombreuses reprises, il lui semblait pouvoir en déchiffrer quelques uns. Il entendait, de l'autre côté, l'Objectif : la paix pour le plus grand nombre de nations possibles. Et sous ces yeux, contre le mur, les quatre seuls chiffres de la bâtisse intégrés centralement dans l'enchevêtrement d'un certain nombre de glyphe. Une ligne évocatrice d'un temps qui n'a jamais fléchi, de nombreuses batailles, de grandes constructions... beaucoup de pertes, un livre ouvert sur de hautes flammes avec en leur sein et dans l'ordre ces quatre chiffres. 1492, symbole d'une charnière où une civilisation guerrière rencontre une homologue reluisante à bien des points de vue, sûrement bien trop pour elle, décidant ainsi de tout détruire là où elle avait tout à apprendre.


- ... C’est … pour cela que tu m’as fait venir jusqu’ici ? Mikami ?

Le jeune homme ainsi interpellé s'arrêtait de marcher, décollait sa main de la surface qui depuis s'était littéralement glacée pour retourner son visage vers le Samui.

- Entre autres, oui...

Glissant sur les reliefs des glyphes, ses doigts finirent par venir caresser et se reposer sur le manche de son katana. Oooh que le désir était grand de se mesurer à la force de la nature... oui, le Yorurai était perpétuellement à la recherche de plus fort que soit, en accord avec cette règle élémentaire qu'avait dictée la Vie, directrice de la seule ligne de conduite qu'il n'accepterait de suivre. Mais c'était encore trop tôt pour se jeter sur le fauve. Ceci dit, il avait bel et bien été question de croiser le fer dans le courrier qu'il lui avait fait suivre. Donc non, il n'avait pas traversé vals et montagnes pour un simple doute. Son (?) soldat surveillait aussi que les qualités physiques du capo dei capi ne s'émoussent pas avec le temps. Et pour ceux, rien de tel que de commencer par une petite randonnée lui offrant de surcroît l'occasion de découvrir les infimes et infinies beautés cachées que le territoire qu'il gouvernait renfermait. Mais je doute qu'il faille aborder le sujet sous cet angle...

- Ici, nous pouvons confronter nos forces physiques et idéologiques.

Son regard était déterminé, bien que les températures ne mordaient un peu plus sa chaire à chaque seconde qui s'écoulait. Il n'y avait qu'à voir la façon dont sa main gauche s'était resserrée sur son katana. Non, il n'allait pas lui bondir dessus... Plutôt avait-il l'impression de contenir un sabre qui ne demandait qu'à sortir de son fourreau. Raigetsu était sûrement le plus excité des deux Yorurai, Mikami pouvait le sentir. Alors, pour calmer l'esprit de son plus vieil aïeul, il se mit à pianoter sur son manche avant de se remettre à parler.

- Pensez-vous vraiment qu'une paix dictée par votre seule voix traverse durablement le temps et les époques ? Que ferez-vous de ceux qui réfutent votre paix, les jetteriez-vous en dehors du plus grand nombre de nations possibles, pour qu'ils s'y regroupent dans le but de les reprendre ? Ou bien les feriez-vous assassiner, pour que leurs fils reviennent, encore plus nombreux, s'en prendre à leur tour à nos enfants ?

Il avait lâché son katana, et tout autre mouvement inutile au partage de ses pensées pour concentrer son regard dans celui de son vis-à-vis, épurant leur dialogue pour que le Samui n'en saisisse tout le sérieux. Pour chacun d'eux, il y avait un virage potentiel à prendre à la sortie de cette ville dévastée et l'amnésique cherchait, d'un profond coup d'œil, à le lui faire comprendre. Il était prêt à le prendre et attendait de lui qu'il le soit aussi.

- Je vois un monde où les forces ne cessent de se concentrer sans que les esprits ne grandissent ni ne s'apaisent. Pour être sincère avec vous, je m'inquiète à propos de notre devenir. Depuis que nous nous sommes débarrassés des seigneurs féodaux, je vous observe, je vous écoute... mais je vois qu'il reste un seigneur, à présent seul et sans compte à rendre.

Je me suis engagé au Shûkai de mon propre chef, sans que personne n'ait à me vendre l'organisation. Je voyais en ce triumvirat la possibilité de diversifier les pensées, de rapprocher les têtes dirigeantes de leurs shinobis, offrant à ces derniers la possibilité de se projeter à leur place et de réfléchir en tant qu'hommes et femmes responsables. Je vous parle d'une Shozaichi soudée et interconnectée, exemple de force et de sagesse obtenues par les nombreuses leçons que chacun de nous portions dans nos bagages.

Je suis sûr que vous avez énormément à transmettre à chacun de nous... et la place pour en apprendre tout autant. Cependant vous vous êtes placés au sommet de l'organisation et n'y êtes plus redescendu, faisant de vous un vivier de connaissances inaccessibles. Alors que nous aurions pu avoir cet échange au fil des jours et de rencontres aléatoires dans les rues de Shozaichi... Il n'y a qu'à observer les formalités nécessaires pour un peu de votre temps. Je suis sûr que souvent, vous vous dites qu'il vous manquera.

Et pourtant vous persistez à vouloir tous nous porter sur vos épaules. Je ne demande pas ça, nombreux sont ceux chez nous qui sont prêts à risquer leur vie pour une paix globale et assumer l'entière responsabilité de leurs actes, tout comme ils sont tout aussi nombreux, prêts à s'opposer aux écarts de folie de leurs pairs pour ne pas risquer qu'un acte inconsidéré soit commis au nom des populations que nous prétendons protéger. Et il y a tout autant d'esprits, bien qu'encore jeune, d'une grande clairvoyance et d'une grande maturité. Et nous savons tous les deux quel genre de voile s'abat en temps de guerre sur ce genre de lumières. Nous nous devons d'entretenir ces flammes.

Vous êtes Kakeshuou Samui, le titre de Kamui vous est inutile. Pensez-vous vraiment qu'il vous faille inspirer puissance et crainte pour que des shinobi vous suivent ? ... Pensez-vous vraiment que sans tout ceci, vos desseins demeureraient indubitablement inaccessibles ? Je vous demande d'y réfléchir, encore une fois peut-être... Je suis sûr que dans nos rangs, vous comptez aussi beaucoup de shinobis valeureux à bien des points de vue.


Pas un mouvement de plus, pas à un écart de pied, pas un détournement de regard. Les yeux dirigés vers l'homme de l'autre côté du temple, il laissa place au silence, attendant des réponses.
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Samui Kakeshuou
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Message(#) Sujet: Re: Le temple perdu des Échanges [Big Boss] Le temple perdu des Échanges [Big Boss] EmptySam 24 Déc 2016 - 15:29



En révélant d’entrée de jeu ses premières intentions, le Yorurai faisait bien comprendre que cette journée ne serait pas seulement consacrée au débat, mais aussi à une passe d’armes. S’agira-t-il d’un simple entrainement, d’une mise à l’épreuve, ou d’une tentative dissimulée de neutraliser le vieux Samui ? Ils sont tellement nombreux à vouloir éliminer le vieil homme que ce dernier a arrêté de comptabiliser les essais de meurtre à son égard. Cela lui rajoute davantage de prestige que d’opprobe. Car on ne cherche pas à tuer une mouche, ou un animal inoffensif. Le seul gibier digne d’être chassé et abattu est bien celui que l’on craint. Et plus le Kamui sera la cible d’attentats, plus sa notoriété et son image reluiront aux quatre coins du monde !

Ayant été informé des probables intentions de son interlocuteur, le vieux guerrier plaça sa seule main valide sur le pommeau de son arme de façon instinctive. Il fallait être prêt afin de parer à toute éventualité. Son chakra, à ces seuls mots, était déjà en ébullition, comme s’il désirait ce combat ! Mikami Yorurai : l’un des vétérans du Shukaï, parmi les plus longtemps dans ses rangs. L’un de ses personnages les plus énigmatiques également ! Il s’était rendu de nombreuses fois au Pays de la Foudre, sa contrée natale à en croire les dires. Il n’avait pas pris part au coup d’État, mais ne s’était pas rendu déserteur après sa réalisation. Il oeuvrait souvent à parti, disparaissant pendant de nombreux mois pour revenir et agiter les éléments locaux avant de disparaître une nouvelle fois. C’était sans doute l’un des rares Shinobis hauts gradés que Kakeshuou n’avait pas affronté dans ces murs et sur ces terres … .

L’engagement philosophique entra en scène. Ayant cessé de tourner en rond, le Lion des Neiges laissait son épaisse crinière battre au vent pendant que son ouïe se focalisait sur le discours d’en face. Ses intentions dans son objectif de paix ? La méthode qu’il se déciderait à employer ? Le risque de voir ressurugir des adversaires du passé, mettant toujours en péril une paix déjà difficile à mettre en place. Un seul seigneur en haut de la pyramide, d’après l’hôte. Un homme qui s’isolait, ne partageait ni ses savoirs ni ses compétences ; un individu qui s’enfermait dans ce carcan élyséen sans rechercher le contact avec autrui. Un homme imbu de pouvoir, prêt à ne le céder à personne d’autre qu’à lui-même ? Possible, après tout. Même les plus proches de l’Empereur ne se seraient pas attendus à ce que l’Empire connaisse un tel succès. Capable de se refonder du tout au tout, modifiant les traditions et les références, établissant une nouvelle base idéologique et militaire, renforçant les nations-membres de cet Empire gigantesque, et ce avec pour seule contestation l’une ou l’autre petite révolte locale, et les agissements d’un Rébellion qui marquait des points comme on déplace un poin sur un échiquier.

Encourageant l’homme à redescendre du Mont Olympe, Mikami espérait sans doute changer les choses. Remettre en cause ces progrès et cette stabilité ? Sans doute que non, mais retrouver le modèle d’origine qui avait fait toute sa particularité, toute sa valeur au Shukaï d’autrefois. Sorti également des carcans basiques du Monde de l’Ombre, proposant un pouvoir partagé, un équilibre plus serein … . Était-ce vraiment possible ?

~ « Je suis Kakeshuou Samui, le titre de Kamui m’est inutile ». Tu as sans doute raison sur ce point … . Ma longue expérience, ma vie et mes cicatrices font de moi aujourd’hui l’un des Ninjas les plus expérimentés qui ont foulé cette terre. Ce n’est pas de la vantardise, mais un simple constat. En comptant l’actuel Daimyo de Hi, quelques combattants au sein de l’Empire ou encore deux ou trois déserteurs, tu as parfaitement raison sur ce point.

L’homme concédait ce premier point. Pendant très longtemps, près de cinquante ans, il avait été un serviteur. Un exécutant. Sans broncher, ni se plaindre. Il était né Shinobi, et se voyait Shinobi jusqu’à sa mort. Sa survie n’était pas seulement du au talent. La chance était un facteur indéniable dans la longévité d’un guerrier qui s’est retrouvé sur maint champ de bataille. Prétendre être arrivé par son seul mérite ne serait pas de la vantardise, mais de l’inconscience.
Était-ce suffisant pourtant pour concéder aux attentes complètes de l’Onshi de l’Empire ?

~ Mais c’est précisément parce que ce Kakeshuou Samui est devenu Kamui qu’il le restera. Et ce, jusqu’à la mort. Tu as été longtemps bien trop longtemps, Yorurai Mikami … . Trop longtemps pour constater les résultats de l’entreprise dont je suis le principal pilier. L’Empire est une montagne sacrée : elle est parcourue par les cascades magiques de Taki, et par les fleurs folles et sauvages de Kusa. Elle est surveillée et surplombée par les maîtres oiseaux de Tori et recouverte dans ses hauteurs par la neige blanche de Yuki. De ses hauteurs, on peut admirer la splendeur de ses pentes rocheuses de Tsuchi, et la mer lointaine de Mizu. Chacune de ces beautés naturelles est protégée par un seigneur zélé et fidèle, gouvernant seul et sans ordres. Ces seigneurs sont des hommes forts et déterminés, prêts à mourir pour ce désir de paix et d’unité. Mais il est une chose indétrônable au sommet de cette montagne sacrée : il s’agit du dieu qui dort et veille sur ce monde. Et à cette heure, ce dieu, c’est moi !


Une affirmation fière et sans l’ombre d’une hésitation ! On est bien au-delà du culot, de la déclaration mensongère ou de la bêtise ! C’est une provocation à l’échelle du monde que venait de proférer le vieux Samui ! Mais il y avait plus inquiétant. Car sur ces mêmes mots, et dans ces prunelles d’un bleu glacé étincelant, pas un soupçon de doute ou de regret. Une vague uniforme, majestueuse, profonde, prête à tout engloutir. Cet homme ne profère pas ces mots par sentiment de supériorité, ou par ambition. Il y croit dur comme fer. Il se voit le seul à pouvoir apporter cette paix qui a tant de fois menacé le monde. Il sera l’homme sacrificiel, le personnage le plus haï de cette Terre. Il sera pourtant celui qui apportera la paix à l’ensemble du Yuukan, peu importe la façon.

~ Tu aurais tort de croire que je n’ai pas déjà fait preuve d’assez de patience ou de tolérance. J’ai laissé s’écraser ce Shozaichi dirigé par des traîtres et des absents, pendant que des assaillants harcelaient cette construction. J’ai dialogué et voulu apporter la paix par de douces paroles. J’ai combattu auprès d’étrangers pour les aider dans leurs quêtes. J’ai livré bataille contre l’ennemi commun pour montrer l’unité et la facette pacifique que voulait incarner le Shukaï. Mais ca n’a été que pour trouver crainte, opposition, mépris et colère contre nous. Ces hommes qui ont profité de notre aide et de nos forces n’ont pas hésité à se retourner contre nous pour leurs propres intérêts. A commencer par les anciens Seigneurs Féodaux qui ne voyaient les Ninjas et le peuple que comme de la viande qu’on fait rôtir pour laisser un meilleur goût dans l’assiette.


La réponse est déjà plus que claire. Il n’y aura aucun retour en arrière. Restaurer le Triumvirat ? Pour se retrouver plongé dans ce pouvoir immobilisé, paralysé par l’incompétence et les mauvaises intentions de ses particuliers ? Prendre le risque de détruire tout ce qui a été bâti, pour tout voir s’effondrer entre des mains étrangères ? C’était hors de question.

~ Tu as tort également de croire que je reste dans ma tour d’ivoire. Du haut de cette Tour, je donne des cours aux plus jeunes recrues. Je favorise les projets de nos combattants et serviteurs les plus zélés et les plus investis. J’encourage la recherche et l’étude du monde, ainsi que sa modernisation. Je crée des alliances avec ceux croyant en ce rêve de paix, et capables de s’y tenir. Je me rends au contact du peuple pour trouver des solutions et lui apporter la sécurité. Mais l’âme de guerrier que nos adversaires ont tenus à maintenir éveillé est maintenant bien réveillé. Aujourd’hui, le Shukaï s’oriente vers la guerre contre tous ces ennemis qui pensent nous vaincre avec facilité. Et si je dois passer pa la force pour imposer cette Paix, et la maintenir par la terreur et la dissuasion forcée,

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Yorurai Mikami
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Message(#) Sujet: Re: Le temple perdu des Échanges [Big Boss] Le temple perdu des Échanges [Big Boss] EmptyLun 23 Jan 2017 - 13:11

- Ce dieu, c’est moi !

Dieu... ? Kami ? À la fois sommet et pilier... Était-ce ceci que d'être un dieu ? Une colonne pure surmontée d'une tête bienveillante. Une telle possibilité, comme à portée de main ; ce car imaginable, donc réalisable. Un grand rêve sommeillant sûrement dans toutes les populations... gouvernées. Par qui ou quoi que ce soit. Mais était-ce réellement possible de concevoir une telle organisation, stable, équilibrée, sans l'attachement ferme des innombrables individus qui constituent tout le reste de l'architecture pyramidale à son artère principale ? Comment justifier l'aliénation nécessaire, l'emprise indispensable à exercer sur chaque individu, la violence du poids du trône sur ceux qu'elle asservie en de belles promesses. En de doux comptes, de magnifiques visions, de grands rêves. Illusoire. Mikami avait constaté à suffisamment de reprises combien cette violence allait de paire avec cette structure pour que ce grand rêve ne devienne un rêve brisé comme un cœur qui a abandonné l'idée de se reconstruire. Cruellement, aux commencements, leurs rêves ne devaient pas être bien différents. Pourtant le sabreur rejetait entièrement les idéaux du Kamui. Il n'y voyait qu'un profond fourvoiement ou qu'un désir extrême de domination. Et aujourd'hui il devait trancher cette question.

- Tu aurais tort de croire que je n’ai pas déjà fait preuve d’assez de patience ou de tolérance. J’ai laissé s’écraser ce Shozaichi dirigé par des traîtres et des absents, pendant que des assaillants harcelaient cette construction. J’ai dialogué et voulu apporter la paix par de douces paroles. J’ai combattu auprès d’étrangers pour les aider dans leurs quêtes. J’ai livré bataille contre l’ennemi commun pour montrer l’unité et la facette pacifique que voulait incarner le Shukaï. Mais ca n’a été que pour trouver crainte, opposition, mépris et colère contre nous. Ces hommes qui ont profité de notre aide et de nos forces n’ont pas hésité à se retourner contre nous pour leurs propres intérêts. A commencer par les anciens Seigneurs Féodaux qui ne voyaient les Ninjas et le peuple que comme de la viande qu’on fait rôtir pour laisser un meilleur goût dans l’assiette.

Un profond fourvoiement. Une réponse d'autant plus cruelle que le grand rêve du Samui avait sans doute lui aussi été brisé par le passé. L'empereur était le reflet d'un échec. L'échec de convictions sûrement emplies de sagesse, leur érosion jusqu'à une totale dissipation. Les générations séparaient les batailles des deux shinobis ici présents, et l'amnésique se répétait qu'il n'avait été ouvrier de la première, n'avait combattu aux côtés de son vis-à-vis, juste en face de lui. Une façon de tenir à l'écart cette démence qui le tentait à chacun de ses songes, quand frustration et indignation devenaient assez présentes pour se mêler et former cette rage dévorante, diffusant un désir de destruction dont la simple idée inspirait l'exaltation. L'espace d'un instant, le jeune félin eut le sentiment de comprendre le vieux lion. Cependant, de longs jours sans soleil passés confronté à la perte de la mémoire et en proie à l'autodestruction, il s'était fait promesse de ne jamais perdre la raison. Mais désormais au plus proche de la gueule du loup...

- Tu as tort également de croire que je reste dans ma tour d’ivoire. Du haut de cette Tour, je donne des cours aux plus jeunes recrues. Je favorise les projets de nos combattants et serviteurs les plus zélés et les plus investis. J’encourage la recherche et l’étude du monde, ainsi que sa modernisation. Je crée des alliances avec ceux croyant en ce rêve de paix, et capables de s’y tenir. Je me rends au contact du peuple pour trouver des solutions et lui apporter la sécurité. Mais l’âme de guerrier que nos adversaires ont tenus à maintenir éveillé est maintenant bien réveillé. Aujourd’hui, le Shukaï s’oriente vers la guerre contre tous ces ennemis qui pensent nous vaincre avec facilité. Et si je dois passer pa la force pour imposer cette Paix, et la maintenir par la terreur et la dissuasion forcée, alors je deviendrais le protecteur le plus tyrannique de cette terre ! Et toi, qu'y feras-tu, Mikami !!!

Ce dernier put paraître tétanisé. Peut-être le fut-il un temps, tandis que le silence revenait sous la propagation cinglante des mots de Kakeshuou aux fins fonds des ruines d'Ashuka. Quelques fois ils s'étaient retrouvés face à face, et il y avait eu ces démonstrations d'aura. Mais ce fut à ce jour que le Yorurai put véritablement percevoir la toute puissance spirituelle de l'ancien capitaine de l'Ôdâ. En démontant simplement ses précédents dires sans le moindre exemple et dévoilant l'ampleur de sa propre rage tout en finissant par le mettre au défi, celui-ci venait d'exprimer la force de sa détermination, de l'improbable fléchissement de sa voie, de l'immense vigueur de son autorité... ce par la puissance des mots et de la volonté. Kakeshuou Samui tel qu'on le racontait au-delà des frontières et tel qu'on le craignait partout dans le monde venait à l'instant de se montrer. Il le rabaissait au rang d'obstacle, potentiellement des plus infimes.

Oooh misérable supplice et terrible don que la Vie a légués à l'humanité.

Un puissant frisson parcourut l'échine de Mikami alors que l'écho se propageait ; et bien sûr, il n'était pas du au froid. Confronté au Démon, il lui semblait avoir rapetissé... comme dans tous ces flash où il se voyait confronté à la terreur que lui inspirait son sensei. Le Yorurai n'avait pas plus bougé. Les bras le long du corps il était demeuré droit, néanmoins comme s'il avait été paralysé. Mais après de courtes secondes immobile... sa langue se déliait comme s'il n'avait renoncé à maintenir sa position.


- Je ferai mon humble part des choses, pour faire en sorte que le monde se porte mieux.

Une tâche immense aux innombrables sacrifices, dans son esprit. Mais ses mots avaient été choisis sciemment pour contraster avec le discours de son homologue shinobi.

- Je réfute votre vision, et me permets de vous annoncer tel un médium qu'il n'y aura jamais de beau royaume au bout de votre route, que les fleurs fanées, les arbres morts, et les corps de vos hommes comme de vos frères ennemis s'y multiplieront.

Aussi, souvenez-vous... qu'à moins qu'ils n'en contrôlent les moindres aspects, les dieux n'interviennent jamais dans la vie des Hommes.


L'amnésique se dressait ainsi face au septuagénaire. Trop longtemps à l'écart des luttes données perdues d'avance, il avait oublié combien il était exaltant de tenir tête à ceux qui pouvaient l'écraser d'un unique mouvement. Envahi par ce sentiment, il perdait toute notion de retenue et le terme de limites devenait étranger. Une barrière s'était effondrée quand l'homme à l'intérieur de l'empereur s'était dévoilé à lui, et il était en train de renverser toutes celles qui n'avaient chuté jusqu'ici à grands coups de pied.

- Vous pouvez y voir un acte de rébellion, je vous offre ma nature sans le moindre apparat.

Sa main gauche retournait saisir fermement le manche du katana à en faire crisser le fer, une part de la lame découverte par son entrain.

- Même si j'aimerais le voir disparaître, je ne souhaite pas détruire l'empire. Il fait désormais partie intégrante de l'histoire du shûkai et du monde et son devenir peut tous nous surprendre. Et puis... n'est-ce pas se prétendre dieu que de combattre le diable ?

Son esprit paraissait s'être éclairci, son regard s'étant stabilisé malgré son exposition à celui du Kamui et sa température corporelle redescendait calmement. Pourtant, il continuait sur cette voie.

- J'ose encore espérer pouvoir apporter du mien sans marcher sur mes semblables. Mais pour vous dire la vérité... je n'arrive toujours pas à me décider. Que dois-je suivre entre... la sagesse qui me maintient en équilibre et cette telle rage qui bouillonne... Je sais que j'ai à manier l'une et l'autre pour tendre à la complétude... mais tant d'événements me font douter de la réelle existence de la première en ce monde tout en nourrissant inlassablement la seconde.

Alors que son emprise sur son sabre s'était atténuée, sa main se crispa à nouveau perceptiblement autour du manche.

- Est-ce que je me trompe si je pense qu'atteindre mes plus lointaines limites physiques et mentales me permettra d'évoluer ? Permettez-moi de le vérifier, ainsi que de constater l'étendue actuelle de votre puissance.

Certainement était-il inconscient de la réaction qu'allait avoir celui qui se voulait dieu. Mais cette fois il en était fini de faire tomber les barrières. Mikami avait dégainé Raigetsu et s'était mis en garde, sabre tenu des deux mains bien devant lui, une pointe relevée projetée vers le visage du Samui. Peut-être que ses capacités sensorielles lui permettaient de sentir l'âme résidant dans cette lame, l'esprit d'un Yorurai qui n'avait cessé de se tenir entre son porteur et ses adversaires. Si la confrontation idéologique n'était pas terminée, l'onshi avait jugé le moment opportun pour lancer la confrontation physique. Les yeux plongés dans ceux de son adversaire, ses oreilles étaient pendues à chacun de ses mouvements. Pourtant impatient de combattre l'un des animaux les plus féroces de cette terre, tenir son katana ainsi le forçait à retrouver clairvoyance dans l'affrontement. Sa lucidité, d'ailleurs, ainsi que son sérieux, purent se ressentir dans les quelques mots qui suivirent.

- Montrez-moi ce qu'il reste de la grande époque de la brume sanglante.

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Message(#) Sujet: Re: Le temple perdu des Échanges [Big Boss] Le temple perdu des Échanges [Big Boss] EmptyMar 21 Fév 2017 - 11:55




Tu étais indécis ? Mais cela ne concernait en rien l’Empereur, qui devait faire face aux états d’âme de Mikami. La seule vérité, c’était que le redoutable soldat de l’ancienne Kiri avait eu son effet. Face à sa déclaration de guerre universelle, gravée dans une Foi innébranlable, son interlocuteur n’avait rien trouveé à redire. Il hésitait de son côté ? L’avenir du Shukaï se ferait par les mains de ceux prêts à tout donner, peu importe les circonstances. Les autres n’auraient qu’à s’écraser et à suivre la tête de meute. Car la vie n’était rien d’autre qu’un long combat, où ceux qui l’emportaient étaient ceux prêts à sacrifier ce qu’ils avaient pour quelque chose de plus grand.

Mikami avait besoin de voir pour croire ? Et ce serait par le combat ? Kakeshuou Samui n’était point baby-sitter ! Mais s’il s’agissait de graver ses convictions par les armes, le vieux combattant pouvait s’en charger sans remord et sans retenue ! Son interlocuteur maintenant adversaire avait déjà sorti son arme, et la pointait ostensiblement vers le Maître du Shukaï. Acte de trahison ou volonté d’être mis à l’épreuve ? L’homme resta silencieux face à la demande déraisonnable de l’épéiste. Pour finalement n’accorder que sa courte approbation.

~ S’il te faut être convaincu par les armes, j’espère seulement que tu seras en mesure de me répondre que tu es prêt à me suivre en Enfer, Mikami … .

Ses mots prononcés, une légère brume se créait sur le champ de bataille. Enveloppant les pieds des deux combattants, elle remontait progressivement pour ne rien laisser transparaître à travers cette épaisse purée de pois. Dans les ombres, sur une tonalité sombre, un homme rappelait sa présence.

~ … Mais je te conseille d’être prudent. Je n’aime pas combattre par ennui.



Il était maintenant impossible de localiser son adversaire. Et dans cette pénombre grise, quelques légers flocons commençaient à tomber sur le champ de bataille. Le Kamui faisait-il appel aux éléments ? Quoi qu’il en soit, il en faudrait certainement plus pour mettre le Yorurai mal à l’aise et incertain de ses capacités. Ne vous inquiétez pas ! le combattant habile sait mettre en place les pièces à leur bonne disposition pour frapper un grand coup. Un affrontement est comme une partie d’échecs ; mettez votre adversaire dans une position intenable, et il se rendra. Faites un mauvais mouvement, et c’est tout votre scénario qui pourrait s’effondrer. Le tout est de prendre en compte les variables, et de tout entreprendre pour que la situation reste sous contrôle.

Surgissant de la buée lourde, une ombre se jetait sur Mikami. Présentant une arme blanche, simple kunaï, le personnage se jetait en avant, prêt à frapper sans crier gare. La frappe resterait classique, mais il fallait bien une entrée en matière.

~ La victoire sourit à ceux qui prennent l’avantage … !

Mikami Yorurai pourrait-il résister à l’expérience d’un ancien Tueur de la Brume Sanglante ?


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