Aucune trace… J’avais tout perdu pour cette traque et je retournais au point de départ. Je manquais cruellement d’information, et d’informateur. Durant ce long voyage, j’avais perdu mon bras droit. Ce bras droit de chair et de sang remplacé par un bras bionique de métal, articulé par un mécanisme qu’un Saibogu avait bien voulu me confectionner. J’avais perdu beaucoup de force, et pour récupérer celle-ci, je devais m’y habituer. Cela était plus facile à dire qu’à faire. Il y avait un certain temps de latence entre le moment où je veux bouger mon bras, et celui où il bouge réellement. Ce n’était que quelques millisecondes, néanmoins c’était un temps crucial lors d’un combat…

Kyoshi Rei… Je te retrouverais, et malgré ce handicap, je t’égorgerais. J’arracherais ta trachée, et te la ferais avaler de force. Mais avant ça, je te découperais les jambes, les bras… Je te mutilerais le corps. Je t’arracherais les côtes une à une… Tu souffriras autant que j’ai souffert psychologiquement lors de notre combat. Je n’ai pas réussi à te trouver durant ce voyage, mais je ne compte pas pour autant abandonner tous ces efforts… Pour se faire, je n’avais nul autre choix que de retourner sur tes terres. Retourner à Suna et tenter de tirer les vers du nez au premier Sunajin que j’apercevais. Je ne devais pas me montrer au grand public… J’étais persuadé de me faire suivre, ou au moins de me faire rechercher… Konoha, que j’avais déserté dans le but de poursuivre ma quête et progresser… Mais aussi et surtout, le Shûkai que j’avais abandonné laissant la place à mon ami, Gilger Nnoitra. Qu’était-il devenu ? Je n’en savais absolument rien. Nous avions gardé contact pendant très longtemps, mais lorsqu’il m’avait remplacé à ce poste, j’avais perdu tout contact… Un coup du Shûkai ?

Quoi qu’il en soit, tandis que je pensais à tout cela, j’arrivais à la frontière du pays du vent. Je m’enfonçais dans un désert brûlant que je connaissais bien. Un désert que j’avais maintes fois fréquenté. Un désert aride, dont la chaleur m’était toujours aussi insupportable. Mais c’était nécessaire pour trouver des réponses à mes questions… Qu’était devenu Kyoshi Rei ? Où était-il passé ? Etait-il encore en vie ? Je l’espérais ! Si quelqu’un lui avait ôté la vie à ma place… Je serais contraint d’ôter la vie à ce meurtrier. Je ne laisserais personne tuer Rei… Il était ma cible… La mienne et à a personne d’autre !

Je continuai de m’enfoncer dans ce sable brûlant, le soleil tapait sur mon bras bionique réfléchissant ses rayons tel un SOS. Je n’arrivais pas à m’habituer, mais le Saibogu m’avait informé… Ce serait long et fastidieux. Le médecin m’avait lui aussi mis en garde… Un rejet était aussi à prendre en considération. Si mon corps rejetait cette réparation, il tomberait, et la blessure s’infecterait… Et ce n’est pas mon bras que je perdrais… Mais la vie ! Je ne pouvais me laisser mourir sans avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir pour détruire toute vie concernant Kyoshi Rei !

Je serrais les dents, j’étais très en colère, et très énervé… Il fallait que je trouve un Sunajin, sans me diriger vers le village… Je restais assez loin, et suffisamment près pour pouvoir observer une quelconque activité. De loin, je pouvais apercevoir de la fumée grimper au ciel… Un combat eut lieu ici. Quand ? Je ne savais pas… Si je croisais un Shinobi de Suna, je pourrais enfin avoir des réponses à mes questions. J’espérais qu’il allait se montrer coopératif, sinon je serais dans l’obligation de me montrer plus… persuasif !

Je m’enfonçais un peu plus profondément dans le désert jusqu’à sentir deux projectiles me frôler tandis qu’un se planta à mes pieds. Je n’eus aucun geste de méfiance, de recul ou de surprise. Mes yeux se posaient délicatement sur l’individu auteur de ces jets. Une jeune femme dont le regard était remplit de haine. Je connaissais très bien ce regard. Je l’arborais aussi fut un temps. Notamment lors de ma capture par Kyoshi. Lors de ma libération et de ma désertion, je m’étais promis de faire de cette haine, une force. Malheureusement, la vie joue des tours et j’avais perdu un bras. Heureusement qu’il fut remplacé par un membre métallique, je n’aurais pu accepter de vivre avec un seul bras…

Pendant que je pensais à tout cela, cette jeune femme murmura quelques paroles… Enfin… Dans la réalité, elle hurlait… Mais lorsqu’on se met à ma place, plonger dans un univers parallèle, je n’entendais que des murmures…

« … Tu mourras… » Voilà la seule phrase que j’avais pu entendre distinctement, et c’est d’ailleurs la seule qui fit en sorte de me faire revenir à la vie réelle… J’haussais un sourcil, voyant cette frêle jeune dame menacer un individu dont elle ignore tout… Je soupirais de voir tant d’inexpérience… Comment pouvait-on brandir un kunai tout en menaçant une personne ? Le devoir d’un Shinobi ? Humpf ! C’est de la connerie tout ça. De toute évidence… Elle venait de Suna… Comme Kyoshi… Du coup, elle pourrait me renseigner, m’informer… Et si je la capturais ? Ce serait un coup de poker… J’avais déjà le Shûkai sur le dos… Si en plus de ça je venais à avoir Suna en plus… L’avantage étant que… Vu ce que le village venait de subir, elle pourrait faire partie des dommages collatéraux… Je devais simplement mettre en œuvre ce que j’avais appris durant ces dernières années… Aussi, je gardais ce calme olympien tout en arborant ce visage froid qui me correspondait.

« Tu as la tête de la fille qui pourra me renseigner… » Dis-je tout en fixant ces pupilles. « Alors tu vas me dire ce que je veux… Si tu ne veux pas, Suna risque de rajouter ton nom à la liste des macchabés… »

Je fléchis légèrement tout en saisissant le projectile à terre grâce à mon bras métallique. Puis je l’observais avec attention tout en gardant un œil sur la fillette. Mon attitude semblait hostile… Pourtant, jusqu’à sa réponse, je comptais rester pacifique car ma cible, ce n’était pas elle… Pas encore du moins… Mon bras vint se positionner le long de mon corps tandis que je repris la parole.

« J’ai une affaire à régler avec Kyoshi Rei… » Lui fis-je tout en lançant mon menton en avant. « Et j’aimerais savoir où il se trouve pour en finir. »

Je lançais le kunai que j’avais en main devant elle, comme pour lui rendre ce qui lui appartenait. Après tout, je n’avais pas besoin d’un projectile de ce genre. Alors pourquoi le garder ? J’étais encore suffisamment réactif pour éviter une autre de ses attaques bidon. Le regard las, tellement j’étais énervé de courir après une ombre, j’espérais réellement qu’elle m’informe… Elle avait intérêt de m’informer…

« Si tu coopères, et que tu me dis ce que je veux savoir, aucun mal ne sera fait. Ni à toi, ni au village… » Précisai-je tout en soupirant de lassitude. « Néanmoins, si tu préfères te débiner… » Mon bras métallique désigna la fillette de son index. « Je t’étriperais, et je ferais des guirlandes avec tes tripes… »

La couleur était annoncée… Fera-t-elle le choix de la sécurité en livrant ses précieuses informations, ou prendra-t-elle le risque de se faire éventrer ?

« Je pense que tu n’as pas compris ma démarche, femme. » Dis-je tout en regardant son corps frêle de haut en bas, dévisageant telle une moins que rien ce bout de chair. Il fallait que je lui explique un peu mieux. Peut-être avais-je été imprécis. Je soupirai de lassitude par tant d’ignorance de sa part. « Je ne suis pas là pour négocier. Je suis là pour obtenir des informations. Tu n’as pas de choix… Tu réponds, ou tu meurs… »

J’étais du genre à penser que cela pourrait être plus clair pour elle. Ou peut-être aurait-elle besoin d’une démonstration ? Ô non je ne comptais pas la tuer, s’il fallait lui prouver ce dont j’étais capable… En revanche, je lui arracherais un œil… Puis une ou plusieurs dents… Je commençais à rire tout en frappant légèrement ma cuisse de la paume de ma main.

« C’est quand même infernale ça ! » Rigolai-je tout en commençant à avoir une montée d’adrénaline. « Après tout, tu ne me connais pas, je comprends. Mais ne m’oblige pas à te montrer ce que je serais capable de te faire si tu ne coopères pas ! »

Beaucoup avait douté de mes capacités à faire mal… Et beaucoup l’ont amèrement regretté. Notamment celui à qui j’avais arraché les ongles un par un… Avant de lui couper un par un les doigts… Ses hurlements avaient réveillés toute la cité dans laquelle il résidait… Après tout, il était l’un de ceux qui pouvait me mener à Rei… Et comme cette femme, il n’avait pas voulu coopérer… Je me demandais désormais si je devais lui raconter l’une de ces histoires sanglantes auxquelles je suis le personnage principal, et auteur de ces actes tous aussi sordide les unes que les autres…

« Je vais donc te reposer la question… Où puis-je trouver Kyoshi Rei, l’un des anciens Kazekage de ce village de merde ?! »

Mes mains commencèrent à trembler légèrement, et mes pupilles se dilatèrent. Je m’impatientai, et je ne serais plus responsable de ce qui pourrait se passer par la suite… Il fallait qu’elle me réponde… Sans quoi d’ici quelques minutes, je pourrais me retrouver avec sa gorge dans ma main, transportant son corps inerte… Tant l’énervement était présent, ma tête commençait elle aussi à subir quelques légers spasmes… Je faisais tout pour me contrôler… Des frissons se dessinèrent sur mon épiderme, le blanc de mes yeux se teintèrent lentement de rouge… Ce n’était plus les minutes qui étaient comptés, mais les secondes désormais, et il me fallait une réponse très très vite !

« Tu ferais mieux de parler, pour ton bien, et celui des tiens ! »

Il était mort… Je ne pouvais l’accepter… Je ne saurais le tolérer… Il devait mourir de mes propres mains… Non par celui d’un tiers… Je fronçais les sourcils observant la fillette que je rêvais d’égorger et de mettre à l’air libre toutes ses tripes qui pourriront au soleil tant la nouvelle fut brutale ! Je serais mon poing… Je me laissai tomber au sol frappant le sol de toutes mes forces soulevant le sable jusqu’au-dessus de moi. Je me relevai laissant quelques grains ruisselant le long de mes habits avant de fixer d’un regard noir la kunoichi, la sueur longeant mes joues avant de gouter à terre. Mon corps était comme paralysé par l’émotion. J’avais perdu mon objectif des yeux. Comment était-il mort ? Par qui ? Pourquoi ? De nombreuses questions se retrouvèrent sans réponse… Je pouvais encore questionner la peureuse devant moi… Mais malgré mon fanatisme et mon côté obscur, je n’avais qu’une parole. J’étais venu pour avoir une information, elle m’a été divulgué, je n’avais donc plus rien à faire ici.

« Je ne sais pas qui fut l’auteur de ce meurtre, fillette… » Mes muscles des bras se contractèrent tous provoquant un léger craquement osseux. « Mais saches une chose… Cet assassin est désormais ma cible. »

Tel un programme informatique, tout ce cryptage fut chamboulé. Kyoshi Rei mort, je ne pouvais me résoudre à tout abandonner. Mais celui l’ayant tué devient désormais l’homme à abattre. Il reprend à son insu le fardeau qu’avait le défunt Homme Masqué. Celui qui a su m’emmener dans mes derniers retranchements. Le seul ayant pu m’endommager comme il l’avait fait… Ce sceau qu’il m’avait apposé avant d’activer celui-ci m’enfermant dans une grosse capsule de métal… Je m’en souvenais comme si c’était hier… Ma technique kâton dans le but de rendre celui-ci plus malléable pour pouvoir m’en sortir… Cette main désormais métallique fut gravement brûler lorsqu’elle n’était encore que de chair et de sang…

« Même si l’envie de te charcuter est bel et bien présente, fillette… Je vais tenir ma promesse. »

D’un geste vif, je lui tournai le dos. Malgré tout, je gardais une certaine méfiance. Elle pouvait m’attaquer à tout moment. Je n’étais pas sûr qu’elle le fasse, mais j’hésitais et cela suffisait à me méfier. Je fis quelques pas dans le sens contraire par rapport à elle, et ruminais… Comment se faisait-il qu’il était mort… Pourquoi ? Par qui ? C’était sûr et certains… Je comptais déjà torturer Rei si j’arrivais à le capturer… Mais son assassin subira dix fois pire qu’une torture… Je le rabaisserais plus bas que terre… Je ferais des lambeaux de sa chair… Ses os seront retirés un par un… Ses membres seront tous arrachés, du simple doigt, jusqu’au membre entier… Je ferais un collier avec ses dents fraîchement arrachés… Et je le laisserais ainsi, au soleil… Pourrir et grignoter par les charognards qui passeront par là… Se vider de son sang, tranquillement… Ô non… Moi je resterais à regarder sa peau se nécroser… Son regard – ou du moins, le seul œil qu’il lui restera – me fixera tandis qu’il me suppliera de l’achever… Et à cela, il n’aura qu’une réponse, un rire glacial qui bercera ses tympans tandis qu’il sombrera dans l’au-delà !

Je m’arrêtai tout de même un instant. Puis je me retournai vers la fillette. Une longue distance nous séparait. Néanmoins, je brandis mon bras tout en levant l’index. J’avais oublié un point très important. Un point qui serait possible… Quelque chose que je n’accepterais pas. Et il fallait qu’elle soit au courant…

« Au passage, gamine… Si tu m’as menti… Je reviendrais te chercher… »

Laissant le suspense et son imagination faire le reste, je me retournai vers une destination encore aléatoire… Mais j’espérais que ce final saura lui faire comprendre que si elle avait menti, ses jours étaient désormais en danger…

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