« Toshiro Ogami, veuillez vous présenter à l'accueil dans les plus brefs délais. »
Les plus brefs délais disait-il, c'était bien la première fois qu'on me disait ça à travers la porte de ma chambre. Je répondis d'un simple oui avant de me lever de mon lit en m'étirant. J'habitais toujours au quartier général des Midorhato. Ma place au sein de l'organisation m'avait permis d'acquérir une petite chambre et et un environnement confortable. Je ne pouvais pas m'en plaindre, cependant je ne disais pas non à l'obtention d'un manoir comme celui de ma grande sœur. De temps en temps sur mon lit, je l'imaginais seule dans ce si grand bâtiment. Je n'étais pas serein à l'idée, mais il y avait des fois où je ne pouvais me déplacer étant de garde ou même de mission. Enfin, à l'annonce du messager inconnu je me préparai . Je n'étais pas devin donc je ne pouvais imaginer ce qu'on allait me demander, mais étant prévoyant je mis mon survêtement noir avec une foulard blanc autour du cou. Il était temps, je n'avais que trop tardé selon moi. Je mis autour de ma ceinture mon équipement avant de me diriger en toute hâte au lieu du rendez-vous.
A cet instant, je vis alors une petite assemblée de Shinobi. Certains étaient de la garde, je le savais car je m'étais déjà confronté à eux dans le passé. Non, je ne les avais affronté mais disons qu'ils m'avaient interrogé et d'une façon que je n'avais pas apprécié. On se trouvait donc à l'accueil de l'établissement Midorhato transformé pour l'occasion en salle de réunion. Un tableau au milieu, un homme se tenait devant, le supérieur sans doute. Un grand homme, très musclé, laissant apparaître ses bras comme trophées il dévisageait chaque personne à ses côtés. Je me rangeais alors à côté d'un Shinobi lambda, en ligne. Un intendant de mon maître vint doucement m'expliquer la situation, en chuchotant à mon oreille.
Je compris alors la raison de ma venue, il y avait besoin de renfort pour ratisser tout un secteur. Ce n'était pas pour retrouver un simple voleur, cette fois-ci ça semblait légèrement plus tordu. Il y avait eu des signalements, des descriptions peu détaillées pour tous en virent à la conclusion qu'une personne s'amusait à terroriser les habitants. Et même le terme amusé n'était peut-être pas le meilleur pour qualifier la situation, on ne connaissait rien des motivations de notre cible. Tout ce qu'on savait, c'était que l'objectif aimait disposer du sang de nos villageois et ceci était inacceptable. Le dirigeant de la patrouille confirmait les dires en expliquant à nouveau la piteuse mission. Je devais donc faire équipe avec des gardes, c'était déjà bien trop pour moi. Une femme se mit devant l'assemblée pour ensuite composer quelques mudras. Puis un voix retentit dans ma tête, elle avait établi une communication télépathique entre nous tous. C'était simplement parfait, j'appréciais cette première initiative.
« L'objectif est simple mesdames, messieurs, il vous faut trouver cette chose avant même qu'on reçoit une nouvelle plainte. L'individu frappe dans une zone bien précise et on ne sait pas si le hasard y est pour quelque chose. Des équipes de trois et au travail ! »
Des équipes, j'allais être gêné par deux personnes, infamie. Un homme et un femme se mirent à mes côtés, l'homme je le connaissais et la femme était celle de la télépathie. Cet homme m'avait interrogé il y a peu à cause d'une bagarre, il m'avait d'ailleurs bien embêté à ce propos. Je m'en souvenais autant qu'il s'en souvenait. Je ne connaissais pas leurs niveaux et ils n'avaient pas l'air de connaître le mien. Je les fixais d'un visage froid avec de me retourner en direction de la sortie. On prit alors la route en « équipe ». Il n'était pas difficile d’attraper quelqu'un dans la nuit, moins qu'on pouvait le penser. Les lumières de Suna m'étaient bien plus utiles que mes coéquipiers. On marchait alors doucement dans les rues, à chaque intersections ou ruelles suspectes on essayait de trouver notre cible.
Nous n'avions qu'un faible signalement et tout était à mon goût très lent, on avait une grande zone à ratisser certes mais je n'appréciais guère de perdre mon temps. Je me mis alors dans une ruelle à l’abri des regards pour effectuer quelques mudras. Deux ombres sortirent de celle-ci avant que je ne sorte moi même en direction de mes partenaires interrogatifs. Soudainement, à travers la télépathie une patrouille nous informait qu'ils avaient trouvé un citoyen effrayé dans une ruelle. Il se trouvait dans un pâte de maison adjacent au notre. Il disait avoir vu un vampire, on avait donc vraiment à s'occuper d'un psychopathe. Le reste des unités donnèrent leurs positions pour faire comme une battue, nous allions l'enfermer dans nos rangs pour ensuite mieux l’attraper. Pendant ce temps mes deux élèves interrogeaient les passants tandis que je ne faisais que observer. Alors je vis au loin, une femme ou même peut-être un homme, non très grand. Ce que j'avais repéré était le sang coulant de sa bouche et sur ses vêtements. J'avais donc à une dizaine de mètres, la cible qui me regardait de ses yeux avides de sang. Un vampire ? Un démon ? Il fallait protéger les citoyens, on ne pouvait laisser quelqu'un comme ça dans la nature.
« Cible probable repérée, à une dizaine de mètres de la patrouille K, direction nord.»
Sur ces mots, je dégainais mon Katana sans garde avant de me diriger vers celle-ci. Si son intention était de fuir j'étais dans la possibilité de la paralyser. J'accourais le plus rapidement possible pour ne lui laisser aucune chance de s'échapper. De toute façon, malheureusement pour lui ou elle, il était impossible de trouver une issue à cela. Tout était cerné, il ne lui restait que comme option de m'affronter pour sauver sa vie. Tout à coup sautèrent deux hommes des toits, ces deux hommes n'étaient autre que mes clones que j'avais précédemment fait. Je leur avais ordonné de bloquer la route, tous deux armés d'une épée élémentaire Shôton, pointées sur notre cible. Je pris le temps de souffler quelques secondes avant de reprendre.
« Tu es cernée, ça ne sert plus de fuir ni même de tenter une nouvelle attaque. Décline ton identité, laisse toi faire et tout ira bien. »
La foule commençait à entourer la personne qui semblait à première vue être une femme, les unités, les patrouilles et même les villageois curieux. J'avais en effet vu du sang mais rien n'était confirmé que ça soit elle le vampire, il fallait d'abord rassembler les preuves et utiliser les témoins. Même si sa position concordé avec celle de notre dernière victime, je ne pouvais me permettre de laisser le monde entier l'accuser sans preuves. Les villageois criaient,l'insultaient, le mot démon me revenait encore et encore. Je repensais alors à la mission avec ma grande sœur, où les moines avaient utilisé le même terme pour la qualifier. Ce n'était pas de bons souvenirs, la tension commençait à monter.
« Si tu ne veux pas avoir de problèmes, si tu es innocente, laisse nous t'emmener au poste, nous allons vérifier tout cela. »
Mes deux clones prirent celle-ci par les bras, j'attendais une réaction positive de sa part. J'utilisais la méthode douce que je n'appréciais pas forcement, si elle voulait la méthode forte ça serait non pas avec plaisir, mais plus simple.
La soif était horrible, insupportable et particulièrement douloureuse. Un gout amère dans la bouche alors qu'elle crachait en direction du caniveau à ses pieds, elle émergeait d'une autre transe. Elle sortait d'une nouvelle crise en suant à grosse goutes tandis que son regard de rubis se posait sur le bras derrière les poubelles en face d'elle. Et elle se pencha pour vomir, pour vomir ce que son intestin refusait encore d'ingurgiter, du sang, du sang à flots tandis qu'elle se maudissait en frappant des poings à mesure qu'elle se vidait.
Elle refoula une nouvelle envie de vomir rouge tandis qu'en se relevant elle saisissait le cadavre par le manche de sa veste, il était vide. Son teint blanc et cadavérique indiquait en adéquation avec les traces de morsures son triste destin. Des flash vinrent alors brouiller de nouveau son esprit, et les souvenirs de la veille finirent par la submerger tandis qu'elle se dirigeait vers la sortie de la ruelle en titubant. Un putain de bordel que cette dernière journée, ses crocs étaient encore sortis visiblement pour confirmer le fait qu'elle n'était même plus apte à se retenir. Mais était-ce sa faute si elle avait si soif? La faim n'était rien en comparaison de sa déshydratation du liquide écarlate, elle empoigna une bache d'étable pour se recouvrir et s'engouffrer dans la ville.
L'odeur du sang séché lui collait à la peau comme la nicotine à un fumeur confirmé, elle empestait l'odeur de la rue sale et de la mort. Elle était aussi fatiguée et lasse de chercher chaque fois une victime pour que son estomac rejette l'abondance de nutriment qu'elle se démenait à trouver. Sa main trouva dans la poche de sa culasse un shuriken tandis qu'elle l'enroulait de son sang pour le projeter sur sa prochaine victime. En plein jour, plus rien ne l'effrayait, un suicide aussi rapide que violent tandis que ses crocs luisant à la lumière du jour effrayant les passants.
On cria, un putain de paysan cria lorsqu'il remarqua la tenue et le sang sur les habits de la Ketsueki. Elle eut comme réaction un rictus mauvais alors qu'elle jetait sa toge de fortune laissant son corps effrayé de nouveau les plus téméraires. Et la connerie humaine prit brusquement le dessus, ce garçon apparut. Le même type que le borgne, le même genre de merdeux qui l'avait poussé à fuir. Et désormais le voilà qui pavanait en plein jour avec ses clones pour l'arrêter? Elle n'avait pas écouté ses paroles, sa simple présence avait réveillé la conscience et l'instinct de préservation de l'adolescente qui laissa apparaitre sur son visage le masque de la haine tandis que lorsque les clones tentaient de l'appréhender elle laissait son pouvoir surgir. Elle mordit le premier à la jugulaire et encaissa une taillade sur son bras du second tandis qu'elle faisait sortir du sol un bloc imposant de roche.
Elle ne disait rien, elle n'avait rien à dire mais tout à perdre. Qu'importe c'était sa vie avant celle des autres, avant celle de ce foutu bled et surtout elle voulait crever l'imbécile qui sabre au clair s'approchait d'elle. Elle posa genoux à terre respirant fortement et soufflant entre une respiration coupée par des relents de sang plus très frais. Elle se força à adopter une stature martial tandis que le rythme de ses pas et l'apparition de roche sous ses pieds indiquait une posture de combat.
Elle vaincrait ce minable et se délecterait de son sang.
La défaite n'était pas envisageable.
Toshiro Ogami
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J'avais en face de moi une personne, une jeune femme que j'avais eu le malheur de rencontrer un peu plus tôt. Il m'avait fallu un peu de temps pour la reconnaître parfaitement dans cette pénombre, je l'avais rencontré à l'hôpital. D'ailleurs elle avait cassé une vitre pour s'enfuir et avant ça avait fait toute une scène. Je n'étais pas content de ces événements, elle avait agressé le personnel et vandaliser l'établissement. Il y avait donc plusieurs charges à son encontre, je me devais de l'arrêter coûte que coûte. Cependant, il fallait que je me retienne et que je ne laisse pas mes émotions me diriger. Si ça venait à se faire, je pense que mon Katana aurait vite fait de lui découper un membre ou deux. C'était surtout du fait qu'elle m'avait dérangé alors que j'étais au plus bas en attendant des nouvelles de Yami. J'observais sa posture, elle s'apprêtait à me combattre. Je dégainais alors Azura pour la pointer en sa direction, l'air très sérieux. Je n'étais pas prêt à laisser une personne dangereuse dans son genre dans les rues de notre si beau village.
« Nous allons juste t'interroger, tu n'as pas à avoir peur de nous. Seulement, tu n'as pas l'air de vouloir coopérer n'est-ce pas? »
J'entendais des voix dans ma tête, non je n'étais pas fou. C'était bel et bien mes équipiers qui discutaient à travers notre moyen télépathique. J'avais des experts en Taijutsu dans mon équipe si je comprenais bien les mots de la garde du village. Ils disaient vouloir intervenir rapidement et avec précision. A vrai dire je n'avais pas mon mot à dire. Je ne venais que en renfort, il y avait des personnes bien plus compétentes même si ça me faisait mal de l'avouer. Les équipes commençaient à venir peu à peu, entourant alors la cible. Je n'étais pas seul face à elle, j'aurais préféré mais je devais faire avec. Plusieurs personnes joignaient leurs mains, ils étaient prêt à réaliser des mudras.
Il fallait qu'elle coopère, j’espérais vraiment ne pas avoir à la réprimander trop violemment. Ce n'était pas mon genre de découper une adolescente tout comme moi. J'entendais comme des instructions, je devais rester face à elle pour qu'elle continue à me regarder. Alors les deux experts au corps à corps virent chacun d'un côté pour essayer de la maîtriser.
Cette fois-ci elle ne pouvait espérer les empêcher de s'occuper d'elle, ce n'était pas des vulgaires clones disparaissant au moindre impact. J'examinais la scène avec attention, il y avait plusieurs raisons à que je le fasse. Premièrement je voulais seulement que justice soit rendue, on avait eu vent des abus de la garde du village. Il était facile de donner des coups à une personne, une gamine, sans défense, même trop facile. D'ailleurs, ils ne se génèrent pas pour le faire et à plusieurs reprises. Je commençais à bouillonner en voyant cela, je me devais d'intervenir. Un peu de terre était en suspension, apparemment la Ketsueki maîtrisait le Dôton. C'était une aubaine pour moi.
Je plantais Azura sur le sol, cette fois-ci elle n'allait pas me servir. Mon sens de la justice avait malheureusement pris le dessus contrairement à ce que j'aurais pensé. Je joignais mes mains quand un membre de mon équipe m'arrêta. Sa main était posée sur mon bras, je me demandais ce qu'il cherchait à faire.
« Je ne vais pas découper la main de cette jeune femme, par contre la tienne il est fort possible. »
Je ne disais pas cela gratuitement, j'avais déjà eu des problèmes avec cet homme dans le passé. Il m'avait trop questionné sur une affaire dont je n'étais pas coupable. Le courant n'était simplement pas passé, mon visage froid et mon expression vide n'avait sûrement pas aidé. Cette fois-ci je lui lançais un regard démoniaque de façon à lui faire un petit peu peur. Il ôta la main de mon bras en me disant qu'il fallait que je respecte le plan exprimé par télépathie. Je soupirais en le repoussant du coude.
« Ne me gène plus. »
Ils se débattaient encore avec la jeune Ketsueki, il était temps que j'intervienne à ma façon. J’exécutai alors quelques mudras pour ensuite mettre ma main droite en avant, en direction de la buveuse de sang. Sur ces signes, une attaque Raïton, un simple trait lumineux émana de la paume de ma main pour détruire la roche avoisinant et pour me permettre d'utiliser une nouvelle fois la technique mais cette fois-ci sur cette femme.
Je visais alors cette fois-ci le corps de la jeune femme pour pouvoir l'engourdir voir même l'étourdir. Si elle venait à faire une malaise suite au choc électrique, on pourrait peut-être avancer dans l'affaire. On était fin prêt à l'emmener en interrogatoire pour lui poser quelques questions.
Ou alors elle allait simplement se faire latter la gueule par ce gamin pas plus grand qu'elle dont les manières et le groupe autour de lui allait suffire à mettre derrière les barreaux la jeune adolescente sauvage. Elle mordit son pouce laissant le sang tomber au sol avant d'en faire un jet simple expulsant rapidement ceux qui voulaient lui poser des entraves. Elle avait perdue, elle était déjà condamnée mais au moins elle suivrait l'équipe d'une manière docile et sans grands coups. Sa dignité et son égo lui interdisaient la soumission. Son corps entier était plus apte à répondre à l'agression qu'à la diplomatie mais à quoi bon. Ce garçon faisait son travail et elle devait le suivre, accepter les règles du village, chose jamais aisée pour une ancienne suzeraine. Mais sa puissance d'antan n'était plus, ne restait qu'une coquille faible et frêle incapable de montrer aux autres ce qu'elle réservait. Plus tard elle progresserait pour l'instant elle devait rentrer dans les rangs. Un bref sourire sur ses lèvres alors qu'elle dévoilait sa dentition à la population. Et qu l'attaque de l'autre fut bloqué par un pan de terre sortant du sol. Elle allait raser ce marché à ce rythme, ridicule elle ne se reconnaissait plus, même lors de ses massacres elle épargnait les meurtres futiles, les excès lui était réservé dans son palais. Elle avait été fragile avant son évolution, et à cette époque sombre elle faisait plus dans la protection rapide que dans la destruction. Elle était lasse de fuir et de combattre pour un résultat déjà décidé d'avance.
-Je dépose les armes monsieur l'agent.
Un ton froid mais néanmoins courtois, elle laissait les autres l'emmener tandis que les souvenirs de ses victimes remontaient aux échos de son esprit. Une vampire certes mais Suna avait moins de vermines depuis son réveil, Suna souffrait moins. Elle était la sangsue dont avait besoin ce malade imaginaire pour bien vivre, elle était le monstre désigné par le peuple tandis que celui ci ignorait ses véritables problèmes. Elle adorait finalement cette sorte d'adulation terrifiante que les villageois lui vouaient. Ils détestaient cette créature autant que les personnes mortes de ses actes, des pervers, des pédophiles et des parias. Elle avait tué une demi douzaine de ces gens et à chaque fois le sang apre et ragoutant de ces cas sociaux pourrissaient ses propres réserves. Elle n'avait été habituée qu'à du sang frais, de vierge ou d'innocent et d'entamer le modèle de super héros à la batman n'était franchement pas dans ses cordes. Alors forcément maintenant que les forces de l'ordre après quelques éclaboussures venaient la menotter l'adolescente n'allait pas dire non. Elle était prête à tout affronter, car elle était une Ketsueki, car Suna n'était rien sinon qu'un limier pour elle. Car la force se plierait à ses fonctions, car au fond plus vite cette affaire serait terminée plus vite elle pourrait passer à autre chose. Elle passa sa langue sur ses lèvres tandis que ses cheveux couvraient sa partie du visage balafrée, elle baissa la tête devant celui qui avait tenté la diplomatie comme pour accepter finalement sa défaite.
La suite c'était lui qui la déciderait.
La vampire ne parle pas, elle mords à la jugulaire.
Toshiro Ogami
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Le sang prouvait ce que j'avais avancé, j'avais bien affaire à une Ketsueki en puissance. J'avais appris beaucoup sur ce clan par l'intermédiaire de Yami, j'étais plutôt bien informé et je connaissais aussi l'avis de la population vis à vis de ce nom de famille. Le manoir était des plus magnifiques, cela montrait tout de même une certaine aisance que je n'avais jamais eu. Ma famille avait des moyens mais ce n'était rien comparé à ce si grand bâtiment. Enfin, la jeune fille semblait vouloir déposer les armes et j'en étais plutôt content. Je ne voulais pas plus me battre et puis de toute façon sa défaite était inévitable, face à autant d'hommes. Je ne voulais m'amuser plus longtemps à jouer au jeux du chasseur après tout, cela n'avait que trop duré. Le dirigeant de cette « expédition » s'avança alors vers la damoiselle en la regardant de haut en bas. Il ordonna à ses coéquipiers de lui passer des menottes anti-chakra. Chose faite, il ne manquait plus qu'à l'amener au poste de garde le plus proche afin de mener un petit interrogatoire.
Comme un convoi nous traversions un boulevard avec des hommes à chaque côté, notre but était d'amener à bon port le colis. La foule se formait, des personnes glissaient leurs têtes en dehors de leurs petite fenêtres. Ils observaient tous la Ketsueki et j'en connaissais la raison.
Les démons, les créatures, les traîtres, on leur offrait une panoplie de surnoms. Ils voyaient d'un mauvais œil les Ketsueki dans ce village. Lors de ma mission avec Yami j'avais vu comment des religieux percevaient la damoiselle, j'étais si dégoûté que j'eus besoin d'intervenir pour exprimer mon point de vu. Je crois être un homme de valeurs alors quand je vois un moine n'en ayant aucune, cela me fait sortir de mes gonds.
« Démon !! Sale démon ! »
On entendait cela à droite et à gauche, temps en temps certains parlaient de la brûler et j'en passe. Je n'étais pas choqué de la scène j'avais déjà vécu ça mais je serrais les poings face à ces remarques. Mon pas était lent et je marchais en ligne droite, je fermais alors quelques secondes les yeux. Je savais très bien au fond de moi que si c'était Yami à la place j'aurais sûrement fait un massacre. Les sentiments nous rendent faible, je ne faisais que le remarquer de jour en jour.
Nous arrivions alors devant le poste et le dirigeant de l'opération semblait vouloir me donner congé. Je m'abaissais légèrement avec respect pour refuser sa demande.
« Puis-je être à vos côtés durant l'interrogatoire ? »
L'homme réfléchit un petit peu avant de me donner son accord. J'avais largement contribué à l'arrestation de cette gamine alors il me paraissait normal de pouvoir l'interroger moi aussi ou du moins juste écouter. De plus connaissant l'aversion pour son clan, je préférais tout de même être là en cas de soutient. Je n'avais que faire de la hiérarchie et des gardes du village, certains n'étaient que des bons à rien. Je ne serai point gêné par le fait d'intervenir dans un établissement comme celui-ci, les gardes poussèrent la Ketsueki pour finalement la déposer sur une chaise dans une salle de quatre mètres sur quatre. Quatre chaises et une table, voilà ce qu'il y avait dans celle-ci. Une vitre faisait office de miroir de notre côté tandis que de l'autre, ils pouvaient tout suivre.
Ils l'attachèrent cette fois-ci à la chaise avant de sortir de la pièce. Je m'asseyais alors face à elle en même temps que le dirigeant de cette garde. Il tapota sur la table avec ses doigts en la regardant, quelques minutes passèrent. Il réfléchissait ou voulait-il simplement la mettre sous pression, je ne comprenais pas sa façon de faire.
De sa voix roque, il débuta.
« Alors petite,nom prénom, date de naissance, donne moi ça rapidement. » Dit-il en sortant un petit carnet.
« Ensuite tu vas me dire qu'est-ce que tu faisais dans les rues de notre village et pourquoi tu t'amusais à faire peur à nos citoyens. »
Elle avait commis un délit, je connaissais les peines encourues mais je pense qu'elle elle ne savait rien, elle semblait sortir d'un autre âge. Toute personne normale aurait connaissance de ces lois mais celle-ci n'avait pas daigné les respecter.
« Raconte moi tout en détail ou tu vas finir enfermée. »
La ne parlait généralement pas autant, elle se contentait de s’exécuter, d'accomplir ses actes et dans un silence glauque de passer à la suite. Et aujourd'hui même enfermée, même en face à face avec les autorités du village elle ne craquait pas. Une enfant physiquement certes mais mentalement dans les pires situations elle savait tenir, la pression ne lui ferait rien pas plus que les menaces inutiles de l'homme. Elle était une Ketsueki à première vue et son maniement du sang effrayait les morceaux de viandes futurs qui sentaient déjà la promesse d'une purge aussi rapide que sanglante. La n'avait pas besoin de réelle raison pour sortir et s'amuser, La faisait ce qu'elle voulait. Comme une enfant capricieuse, et si aujourd'hui elle se sentait l'âme de la grande faucheuse alors elle se mettait dans ce déguisement avec autant de réalisme que possible. Les questions de l'autre et la présence de l'adolescent visiblement pas peu fière d'avoir arrêté la cible faisait sourire la jeune criminelle. En prison? C'est triste, elle s'amuserait alors avec les prisonniers.
-J'étais née que ta mère était même pas encore conçue.
Elle crache par terre non sans observer l'effet de sa remarque sur son interlocuteur. Le pire c'est qu'elle ne mentait pas, la franchise ne payerait pas ici mais au fond était-ce important? Elle avait soif, elle étanchait ses pulsions voilà tout de surcroit quand les victimes de sa chasse étaient des voyous, pédophiles et autres marginaux elle ne voyait pas le problème. Non vraiment les officiers en charge de cette affaire lui cherchaient des poux pour rien, embêtant, fâcheux contre temps mais elle sortirait un beau jour non? Elle l'espérait, du reste elle pouvait peut être répondre à l'autre question du boss des minables toujours avec une pointe d'humour macabre dans ses paroles, toujours avec insolence et pourtant en ne disant que la vérité. Seraient-ils seulement intelligents pour comprendre et nuancé les différentes traces et mélange de tons dans l'intonation de la voix de l'enfant. Elle se jouait d'eux et elle savait pertinemment qu'ils risquaient de passer aux menaces physiques, frapper une enfant? En était elle seulement une? Réponse dans sa propre interrogation.
-Je nettoies votre satané village des marginaux, disons que j'officie comme la justice de l'ombre. Cherchez donc les preuves et ma parole ne sera plus remise en cause. De plus c'est votre faute si les habitants ont eu peur de ma personne, vous m'avez traqué comme une vermine, comme une chienne croyez vous que j'allais me laisser attraper sans rien faire? Honnêtement!
La colère et la haine déformait ses dernières paroles. Elle devait rester calme par tous les moyens, en était elle seulement capable? Pour le moment l'endroit ou elle était attachée la retenait d'exploser mais plus pour très longtemps.
Toshiro Ogami
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La Ketsueki ne semblait pas prête à répondre aux questions de l'agent assis à mes côtés. Il n'était pas d'ailleurs non plus heureux de la première réponse de celle-ci. Parlant ainsi de son physique, elle éveilla sa colère. Il tapa sur la table violemment en écoutant la suite. Elle continua alors à le provoquer en parlant de sa naissance et en crachant au sol. Cette petite était irrattrapable, j'avais peine à imaginer une suite angélique au vu de la situation. L'inspecteur était tout rouge, il se cramponnait à sa chaise, il se retenait lui-même. Peut-être que ma présence jouait sur son attitude, cependant je n'intervins pas, j'attendais la fin de l'interrogatoire avant de parler au dirigeant. La buveuse de sang disait nous débarrasser des marginaux. Si on pouvait penser à une bonne action de sa part, ce n'était actuellement pas son travail et ses méthodes n'étaient peut-être pas si plaisantes.
L'homme céda finalement à sa colère en se levant brusquement. Il éjecta en passant la chaise contre le mur avant de prendre la porte -qu'il claqua évidemment-. Je me trouvais seul face à la personne que j'avais arrêté, je m'étais aussi assuré qu'on ne lui fasse aucun mal. Une bonne intention de ma part? Non, je remplissais juste la mission à laquelle on m'avait assignée. Je remplissais donc mon devoir de Shinobi. Le silence régnait, du moins je n'avais pas envie de lui parler, je ne faisais que rester pour l'observer en l'absence de l'interrogateur.
En parlant de celui-ci, il revient avec un grand sourire sur son visage. Il était passé du jour à la nuit et j'avais peine à comprendre son état d'esprit. Il se mit face à moi en me tapotant l'épaule comme si on était des amis d'enfance, j'observais sa main avec mépris. Réagissant à mes yeux, il l'enleva avant de s'exclamer qu'il avait trouvé une solution pour la Ketsueki. Grossièrement, l'interrogatoire pour lui allait mener à rien donc l'identification se ferait un peu plus tard. Son plan était de l'amener dans un foyer sécurisé pour les jeunes à problèmes, selon lui elle serait dans son élément. Je me grattais la tête en réfléchissant à cela, au final je n'avais pas mon mot à dire mais je me doutais déjà de la réaction de notre interlocutrice. Avant que ça ne dégénère, je proposais à l'agent de sortir pour discuter. Devant la porte, je lui exposai une autre idée bien plus intéressante si j'ose dire.
« Je ne pense pas que cela sera utile à cette fille, un foyer en principe n'est pas une bonne chose, sécurisé ou pas-.. Elle est du clan Ketsueki, je connais un membre avec une certaine réputation dans celui-ci. Vos services n'ont pas été très aimables avec elle non plus, elle a commis des fautes bien plus répréhensibles elle aussi, je vous l'accorde ; Mais cela me semble être une bonne fin à cette histoire vous ne trouvez pas?»
Je croisais les bras pour prendre un air bien plus sérieux.
« Puis que vont penser les villageois s'ils apprennent que les gardes eux-mêmes arrêtent des justiciers et non les criminels, les voyous? Vous avez le choix dorénavant. »
Je peinais à me reconnaître, j'étais à la limite du chantage pour une personne dont je ne connaissais rien. Je faisais ça simplement pour le clan Ketsueki qui avait déjà bien trop subi à mon goût. Plus important encore, ma grande sœur en faisait partie, c'était ma plus grande motivation à aider une de ses semblables. Yami avait tant fait pour moi qu'une simple action comme ça ne pouvait rien comparer à son aide mais je le faisais tout de même. L'inspecteur mit quelques minutes à se décider, des minutes assez longues à vrai dire. Finalement il accepta en rechignant, il m'imposa seulement une escorte jusqu'au domicile de ma grande sœur. Je me portais en quelque sorte garant de cette damoiselle et je devais m'assurer qu'elle ne recommence plus à agir de la sorte.
Les gardes entrèrent pour sortir notre prisonnière de la salle d'interrogatoire pour la faire sortir dehors. Nous devions suivre la route du manoir Ketsueki, un manoir si effrayant pour certaines personnes, moi au contraire je le trouvais attrayant.
Je me rapprochais alors aux côtés de la buveuse de sang petit à petit pour lui toucher quelques mots avant notre arrivée.
« Le capitaine a autorisé qu'on te ramène au manoir, en échange il ne faudra plus que ça se reproduise et que tu respectes nos règles. Pour ton identité, il va falloir la régulariser aussi je suppose. Yami va sûrement t'aiguiller, du moins je l'espère. Si jamais tu récidives, je ne pourrais rien pour toi. Est-ce compris? »
Nous arrivions finalement au manoir, les gardes enlevèrent avec précaution les menottes avant de retourner à leurs obligations. Quant à moi, j'observais quelques instants le bâtiment avant de tourner ma tête vers la Ketsueki.
« Tu peux y aller maintenant, passe le bonjour à Yami de la part de Toshiro Ogami. »
Mon travail était presque fini, je veillais à ce qu'elle rentre dans le manoir avant de tourner les talons.
