« C'est un cauchemar... »

Un véritable désastre. Rien n'aurait pu prévoir une telle chose, tout était arrivé si vite, sans possibilité de pouvoir changer le cours des événements. Le village caché du Sable était détruit, c'était un constat extrêmement difficile à supporter pour toute personne issue de cet endroit. Honnêtement, Shōta se sentait encore chanceux suite à cette attaque, vu que la vie de ses parents n'étaient plus en danger à l'heure actuelle et qu'il avait été blessé que très légèrement à plusieurs endroits. Parcourant alors les rues dévastées de son village natal, le jeune shinobi se sentait perdu, comme détruit au plus profond de son être.

Lui qui avait toujours souhaité devenir quelqu'un de puissant pour devenir le bouclier de Suna, se rendait compte qu'il n'était rien. Un simple genin avec des rêves pleins la tête et qui n'est pas encore assez fort pour éviter que de telles choses puissent se produire. Un enfant qui pensait que le danger était loin et que Suna, cet lieu de vie qu'il aimait tant resterait en sécurité pour longtemps. Pour le jeune utilisateur du Taïjutsu, c'était trop et il ne savait plus quoi faire, comment réagir face à cette situation critique que connaissait à présent le village. Perdu dans ses pensées et anéanti mentalement, il gardait cependant en tête qu'il appartenait à ce lieu, à cette nation et qu'il allait tout faire pour que Suna renaisse de ses cendres et puisse prospérer à nouveau. Cela allait prendre énormément de temps et allait certainement demander beaucoup d'énergie, mais cela n'effrayait guère le genin.

Tout le monde faisait des efforts et cela motivait davantage le jeune homme à faire de même et à reconstruire le village auquel il tient tant et qui est dans son cœur depuis toujours. Oui, le sunajin était troublé par tout ce qui arrivait et à certains moments il avait cette envie de tout abandonner, de craquer, mais il n'en avait pas le droit. Ce dernier avait la chance d'avoir encore sa famille, ce qui n'était pas le cas de tout le monde et pourtant ces personnes se battaient et faisaient en sorte d'apporter leur aide pour que cet endroit ne soit plus une ruine. Rien que pour cette raison, Shōta n'avait pas le droit de tout lâcher et de laisser tomber, après tout il voulait devenir le bouclier du village caché du Sable et cela pouvait encore être possible, qui sait.

Fermant les yeux un instant, il décida alors de se rendre sur la voie illusionnée, un endroit qui n'avait pas résisté aux assauts d'Ichibi, le démon à queue. Sa mission était de déblayer au maximum le terrain en trois jours. Une tâche colossale et qui allait demander beaucoup de sang-froid et de détermination. Le jeune Akinori était prêt à aider son village, sa terre natale et oubliait peu à peu ses doutes, son envie de baisser les bras, pour se concentrer sur sa quête principale. Tout était question d'endurance dans ce genre de travail et il fallait s'économiser au maximum, tout en étant productif et motivé. Cela ne servait à rien d'utiliser directement toute sa panoplie de technique ninja, cela allait juste le fatiguer pour peu de choses. Le genin était conscient qu'il allait être présent sur ce site pendant plusieurs jours et qu'il ne pouvait se permettre de tout donner durant les dix premières minutes, il allait devoir être constant et ne pas abuser de sa maîtrise en tant qu'utilisateur du Taïjutsu, l'art de se battre au corps-à-corps.

Soupirant une nouvelle fois, il observait l'ampleur des dégâts et la tâche qui allait l'attendre.

« Peut importe le temps et l’énergie qu'il faudra que je déploie, mais j'aiderais mon village à se relever, j'en fais la promesse. »

Suite à cette phrase qui avait été prononcée dans un murmure, il décida de débuter sans plus attendre sa mission.

« Par les entrailles de Gaïa, qu'est-c'qu'il s'est passé ?? »

A l'extérieur de l'arène, tout n'était que désolation, comme si une bombe venait d'exploser.
Instinctivement, Ether courut vers les ruines les plus proches d'une maison, prête à libérer d'éventuels survivants. Au départ, elle utilisait ses mains pour déblayer le tas, appelant « Hé, y'a quelqu'un » à chaque planche enlevée. Puis finalement, elle vérifia précautionneusement que personne ne se trouvait aux alentours et se dématérialisa instantanément pour se faufiler entre les décombres. La blonde en ressortit secouée. Des corps. Sans vie. Une famille entière, avec un garçon de son âge. L'élémentaire remercia le ciel qu'aucun membre de sa tribu ne se soit retrouvé prit dans ce massacre, mais se réprimanda bien vite pour avoir eu de telles pensées. Une fois revenue à l'état physique, elle ferma les yeux, plaqua son poing droit contre son épaule gauche et inclina légèrement la tête. Après quelques secondes passées ainsi, Ether s'accroupit pour récupérer une poignée de sable, puis l'éparpilla sur les ruines et quitta les lieux.

La Gogyou vagabondait depuis qu’elle s’était sorti du bâtiment.
Sans prêter attention au temps qui défilait, elle arpentait ce qu’il restait de rue, aidant quiconque avait besoin d’un coup de main, puis se rendit là où elle avait laissé sa créature bipède moche, Klütz. Bien sûr, il ne restait plus rien des écuries, et en cherchant entre les débris, la blonde ne trouva pas le corps si particulier de sa monture. Avait-elle été soufflée par l’attaque ou avait-elle pris peur et fuit le village ? Aucune idée. Ether espérait sincèrement que la bête ait réussi à fuir et à survivre dans le désert, même si elle n’en avait aucune certitude. Lorsque le soleil se mit à décliner, la nomade remarqua un attroupement et finit par s’y joindre. C’est ainsi qu’elle assista au discours plein de justesse du Kazekage, et remarqua qu’il était bien différent de la future ombre de Mizu no kuni. Peut-être que les hommes de pouvoir n’étaient pas tous les mêmes après tout. Suite aux paroles du Yamada, l’élémentaire s’en alla vadrouiller à nouveau entre les poutres et autres morceaux de vie.

Où aller, que faire ?
Pour une énième fois dans sa vie, Ether était perdue.
Combien de temps avait-elle été coincée au sein de cette arène avec Kirito et Kibô ? Trop longtemps sûrement. A en voir les ruines à travers lesquelles elle marchait, une véritable guerre venait de se produire. Comment savoir, après tout, les murs du bâtiment avaient coupé le trio du reste du village pendant une durée inconnue... Suna n'était plus qu'une épave, un tas de débris. Etait-ce ça la sécurité que pouvait procurer une cité ? Qu'avait bien pu commettre ses habitants pour mériter un tel sort ? Même le pire des actes ne pouvait justifier une telle chose. Personne ne mérite la mort, pas même les criminels eux-mêmes. Ce genre de pensées pouvait paraître naïf aux yeux du monde, mais la jeune femme s'obstinait à vouloir voir du bon en chaque être vivant, qu'il soit humain ou non. La nomade marchait silencieusement, déambulant entre les corps et autres décombres, appelant parfois. A mesure qu'elle s'avançait, la vie se faisait plus présente. Malgré le fait que chacun mettait la main à la patte, tous possédaient ce regard perdu et désespéré. Leur village avait été détruit et leur détresse était immense. Ether devait partir rejoindre son clan le plus rapidement possible, qui sait les nouvelles qu'ils avaient reçues via les moines de la montagne, mais la jeune fille ne pouvait pas se résoudre à abandonner ces gens qui, malgré leurs regards méprisants du début, l'avaient tout de même accueillie entre leurs murs. A chaque pas fait, des gémissements déchiraient son cœur. La Gogyou comprenait leur douleur, celle de perdre quelqu'un, voire plusieurs, de perdre tout ce que l’on a de plus cher, de perdre ce que l’on considérait comme sa maison, son chez-soi. Elle les comprenait un peu trop justement. Aujourd’hui, si elle découvrait que le temple du vent et ses montagnes avaient été rasées, sa peine serait infinie, car telle était sa maison aujourd’hui. Le désert était chez-elle, c’était une évidence. Les nomades qu’ils étaient n’avaient jamais vécu autant en paix qu’au sein de Kaze. Pour autant, ils continuaient néanmoins à se déplacer, pour ne pas oublier la sensation d’être sur les routes, mais revenaient toujours aux montagnes.

La Gogyou errait sans réel but.
Ses pieds la menèrent finalement dans un quartier qu’elle ne se souvint pas avoir visité, ou alors elle ne le reconnaissait pas dans l’état où il était. Un groupe entier de personnes étaient occupés à repousser les gravats. Naturellement, la jeune fille se dirigea vers eux. Contrairement à d’habitude, Ether fit de son mieux pour que son sourire ne soit pas joyeux mais plutôt aimable et conciliant. Même si la situation était préoccupante – et le mot était faible – cela ne signifiait pas qu’il fallait se laisser abattre, au contraire ! Il fallait se relever et faire un pied de nez à ces actes odieux ! OUAIS, la vie continue ! Revigorée, la demoiselle accosta le premier humain qu’elle trouva.

« J’voudrais aider ! »

L’homme la regarda de ses yeux cernés et fatigués, et eut un profond soupir.
Il pointa au loin, vers l’entrée du village, avant de sourire faiblement.

« ça ira par ici, merci. La Voie Illusionnée en revanche… Si vous voulez vraiment vous rendre utile, je sais qu’ils ont grandement besoin de main d’œuvre par là-bas. »

Ether s’inclina pour le remercier, lui souriant avec la plus grande compassion dont elle put faire preuve, et se rendit donc pour la Voie illusionnée. Lorsqu’elle y arriva, l’élémentaire fut surprise de voir l’intensité des dégâts, comme si une explosion s’était uniquement concentré là et seulement là. Sérieusement, était-ce le Kaish.. . Kaillo-chat - ou peut-être ka-chacha – qui avait fait ça ? Pourquoi ? La Gogyou n’était pas au courant pour Ichibi et encore moins pour tout ce qui s’était produit au sein du village étant donné qu’elle avait été aux prises avec les parents de Kibô depuis tout ce temps. D’ailleurs, cette lumière et ce trou de mémoire était vraiment bizarre, c’était louche. Faudrait en parler avec l’Ancien en rentrant… Comment elle allait se faire électrocuter quand son père la reverrait, rien que d’y penser, elle appréhendait ! Bref.
Effectivement, il y avait du boulot. Ether se planta devant un immense tas de débris et posa ses mains sur les hanches. BON ! Bah c’est pas comme ça que Suna va se reconstruire hein, faut bosser maintenant ! A ses côtés se trouvait un jeune humain – il avait de la suie dans les yeux ou bien ? – qui s’appliquait avec acharnement à sa tâche, donc déblayer l’entrée. Eh bien, elle va l’aider alors ! La jeune femme se serait bien faufilée à travers les gravats pour vérifier s’il y avait des survivants, mais les Normaux ici présents avaient déjà dû vérifier, et ce n’était pas à elle de leur dire quoi faire. De plus, se dématérialiser en public alors que les nerfs des gens étaient à vifs semblait être une très mauvaise idée. Alors il fallait aider en toute subtilité. Tout d’abord, elle salua son camarade d’un amical : « Bonjour ! », le tout avec un sourire qu’elle voulut chaleureux mais pas trop - ce fut d'ailleurs un échec - puis attrapa une poutre. A l’aide de son vent, elle s’aida en toute discrétion pour soulager le poids et la déplaça plus loin. La soirée allait être longue, mais si pour les aider à se relever il fallait y passer des mois, alors elle resterait autant que nécessaire.

Tout le monde se donnait du mal pour balayer les gravats et faire en sorte que l'on puisse reconstruire tout cela un jour. Le village était une chose précieuse pour eux, ce qui était également le cas pour Shōta qui se fichait royalement d'être épuisé à la tâche et qui voulait juste apporter son aide. Peut importe ce qui pouvait se passer, Suna comptait plus que tout à ses yeux, lui qui voulait devenir le bouclier de ce lieu, afin de pouvoir protéger les habitants et les autres défenseurs du village. Malheureusement, il n'était pas encore assez fort et il regrettait réellement de n'avoir rien pu faire contre cette menace qui avait détruit une grande partie de sa terre natale.

Soupirant légèrement, le jeune élément du village caché du Sable faisait en sorte de se concentrer sur sa tâche et de déblayer le terrain pour une éventuelle reconstruction de la zone dévastée. Cela risquait d'être long et fastidieux, mais cela ne semblait entacher en rien la détermination du shinobi, qui effectuait cette mission avec son cœur et ses tripes. Tout en essayant de déplacer tout ce qui pouvait encombrer le site, il ne tarda pas à voir une jeune femme s'approcher. Un groupe était déjà formé, mais il manquait clairement de monde pour que tout puisse aller plus vite. Si cette dernière était présente pour les aider, cela ne pouvait être que bénéfique.

Concentré sur sa tâche et un peu dans sa bulle, il entendit tout de même une voix féminine qui semblait s'adresser à lui. Sans pour autant s'arrêter de travailler, le jeune sunajin posa alors son regard sur cette inconnue.

« Bonjour à vous. »

Aucun sourire ne se dessinait sur le visage du jeune Akinori qui se remit très rapidement au travail. Cette personne allait surement aider, mais au vu de la situation, c'était impossible pour le genin d'exprimer autre chose que de la tristesse et de l'incompréhension. Au plus profond de son âme, il était perdu, voir complètement anéanti par les récents événements, par la destruction de son village. Malgré cela, il remarqua très rapidement que l'inconnue était bien là pour aider et cela lui faisait tout de même plaisir, même s'il n'arrivait pas à le montrer ne serait-ce qu'un minimum.

Tout semblait se passer normalement et l'intégralité des individus qui se trouvaient sur les ruines, se donnaient au maximum, même si c'était difficile ou même extrêmement douloureux pour certains. Rien ne semblait pouvoir les détacher de leur activité principale, lorsqu'un cri se fit entendre ou plus exactement un avertissement. Le vent soufflait en continue et cela poussait le mur restant à s'effriter et donna lieu à un véritable éboulement. Proche de la scène, il décida non pas de prendre ses jambes à son cou, mais instinctivement de protéger les civils. Les cris de cet homme continuaient de plus belle, tandis que Shōta faisait au maximum pour éloigner les personnes qui risquaient de périr.

Un homme plutôt jeune ne prenait visiblement pas compte du danger et tandis que les gens évacuaient cette petite zone, cet habitant restait comme figé, peut-être par peur. Sans réellement réfléchir, il poussa la personne sur le côté, hors du danger. Essayant de reprendre son souffle, il regardait tout autour de lui et se mit à crier afin que tout le monde puisse entendre.

« Tout le monde va bien ?! »

Tout en soupirant, le shinobi remarqua très vite qu'il était couvert de suie et de sable, mais au moins il avait sauvé la vie d'une personne. Ce dernier n'avait pas fait une telle chose pour qu'on le remarque, mais bien de manière instinctive et parce qu'il voulait devenir le bouclier de Suna, rien de plus. La vie des autres comptaient bien plus que sa propre vie et il venait certainement de le prouver en sauvant cet homme qui avait surement dû avoir la peur de sa vie. En tout cas, cet éboulement avait provoqué une panique générale et il fallait maintenant rassurer les gens au maximum et surtout leur redonner espoir à nouveau.

Ether déblayait en chantonnant doucement.
Si l’humeur n’était pas à la joie, la jeune femme ne pouvait s’empêcher d’essayer de véhiculer un peu d’optimisme. Elle était naturellement guillerette et souriante, « faire la gueule » était limite une expression inconnue pour la nomade. Pourtant, l’atmosphère restait pesante. Pas un seul sourire – hormis le sien – sur les visages autour d’elle. Mh, peut-être qu’il faudrait qu’elle baisse la luminosité du sien ? Oui mais Kreth lui avait demandé de ne jamais cesser de sourire alors… Mais si elle écoutait sa mère, il y avait des moments où sa joie de vivre n’était pas adaptée, et c’était un de ces moments. Zut. La blonde se contenta finalement de garder une expression faciale joyeusement neutre. Elle se comprenait, ne cherchez pas à savoir. Le boulot à fournir était immense ; balayer les débris, soulever des pans de murs, porter des pierres ou encore tenir une poutre pour récupérer ce qui pouvait encore servir. Ether découvrit ensuite la joie de la brouette. Si d’abord elle observa l’objet avec curiosité, posant un pied dedans pour éventuellement s’y asseoir, l’élémentaire en devint totalement gaga lorsqu’elle vit passer un grand homme carré, la sienne complètement pleine. Oh, c’est comme ça que ça marche ! … Mais c’est trop bien !
La demoiselle attrapa sa brouette, courut jusqu’aux décombres, remplit son objet puis se rendit là où le monsieur jetait le contenu. Ouaiiiis, c’était amusant ! Oh zut, encore des gros cailloux. Bon, ça, elle devait le faire avec ses deux mains. S’aidant à nouveau de l’air, elle réduisit le poids de sa pierre et l’emmena plus loin. Elle fit plusieurs allers-retours de la sorte avant de finalement récupérer sa brouette. Mais alors qu’elle remplissait son nouveau jouet, une pierre tomba à ses pieds. Oh bah cool, elle lui facilitait la tâche cette petite ! La jeune fille se baissa donc pour la ramasser, puis une chute s’ensuivit. Ether s’apprêtait à esquiver en toute tranquillité, mais fut poussée sur le côté par le monsieur qui lui avait fait – inconsciemment – découvrir la brouette. Héééé ! L’instant suivant, son emplacement était recouvert de cailloux et autres débris. Lorsque la nomade put s’extirper des mains du sunajin, elle lui tapota sur le torse en guise de remerciement suivi d’un grand sourire amical.

« Mârci grand costaud ! », même si elle aurait très bien pu se débrouiller seule.

Ether remarqua ensuite que sa malheureuse brouette s’était fait ensevelir par l’éboulement. Oh bah non… La blonde était déçue et regardait tristement le tas de pierres. Mais sa déprime fut de courte durée. A la question du garçon aux yeux de suie, la Gogyou répondit d’une voix chantante :

« C’nickel ! Par contre…», elle s’approcha de lui et l’épousseta légèrement de la main, « … Toi, t’es sale. »

Puis elle lui sourit joyeusement avant de finalement reprendre le travail.
Mais la perte de sa brouette l’ennuyait énormément. C’était qu’elle s’y était attachée à cette brave bête ! C’est ainsi qu’elle contourna les décombres pour se placer de sorte à ce que ces derniers la cache, puis se mit en position. En tant que Gogyou de vent, déblayer pouvait être fait bien plus rapidement. Mais n’étant pas franchement à sa place, la blonde préférait rester discrète. De derrière son tas, elle se mit en position et commença à déplacer des morceaux de débris grâce au vent, puis soufflait dessus pour les repousser un peu plus loin tranquillou. Lorsqu’un villageois se pointait, elle cessait direct son petit manège et faisait genre qu’elle portait une pierre, avant de recommencer de plus belle une fois le dos tourné. Meh, pourquoi se cachait-elle d’ailleurs ? Réflexe de survie ou pressentiment ? De toute façon, les humains sont imprévisibles. On ne sait jamais s’ils vont être cools ou de véritables klootzakken. Mais la jeune femme était prudente. De toute façon, même si quelqu’un la voyait, il n’aurait rien à lui reprocher, non ? Ether aidait de manière purement altruiste. Puis, ce n’était que du fûton. Pleins d’Autres (ninjas) l’utilisaient aussi hein ! Tant qu’elle ne se dématérialisait pas, tout irait pour le mieux. Bah ouais, même si le repas chez Kibô et Ema lui avait montré que pas tous les Normaux pensaient que les Gogyou étaient des monstres, il restait toujours la fameuse minorité ou majorité, qui les haïssaient du plus profond de leur être. De plus, l’élémentaire se trouvait à Suna, le village lui-même attaqué par une Gogyou, Makka. Alors bon, autant ne pas crier sur tous les toits ce qu’elle était hein…

« … Trouve-moi un responsable pour chacun de ces groupes dans ce cas, sinon la subdivision n’apporte que plus de chaos. Mais il y a un autre problème avant ça… »

Il suffisait de suivre le regard du chef pour comprendre. L’éboulement n’avait peut-être pas trop causé de dégâts d’un point de vue humain, mais pour le moral c’était une toute autre histoire. Tout ce qu’ils avaient fait jusqu’à présent était à refaire. Peut-être même plus encore ?

Les hommes et femmes présentes travaillaient avec moins d’énergie qu’avant. Cela se traduisait par un ralentissement pour certains, mais par une pause pour d’autres. Une pause plus ou moins longue suivant le degré de réflexion ou de dépression de la personne suite aux derniers événements. C’était pour éviter qu’ils ne réfléchissent trop que le chef avait ordonné la reprise rapide du travail, mais ça ne semblait pas avoir très bien fonctionné.

Un village en ruine, en proie au désespoir, et voilà qu’ils constatent tous les uns après les autres que tous leurs efforts n’avaient servi à rien : retour à la case départ. Etait-ce un signe du destin ? Dieu leur disait-il que ça ne servirait à rien, que Suna est condamné ?

L'effondrement qui venait de se produire rajouta davantage de travail, mais le plus important c'était qu'aucune victime n'était à déplorer. Observant tout ce qui se passait autour de lui, le jeune Akinori voyait très bien dans les yeux de certaines personnes qu'ils avaient peur. Un sentiment tout à fait compréhensible, car ils craignaient très certainement un nouvel éboulement. Le moral baissait et cela se ressentait, l'atmosphère semblait plus froide et personne ne se semblait vouloir se remettre au travail. Un constat amer pour l'élément du village caché du Sable qui malgré ce qui venait de se passer, était toujours autant déterminé à réussir cette tâche et donc à déblayer cette zone.

Passant une main dans ses cheveux, il se mit à soupirer doucement. Soudain, il remarqua que la jeune femme qu'il avait salué s'adressait à lui et n"hésita pas une seconde à secouer toute la poussière qu'il avait sur ses vêtements. Un comportement anodin, mais qui surprenait vraiment le jeune shinobi, qui ne savait pas vraiment comment réagir sur le coup, un peu gêné. Une fois que l'inconnue prit un peu de recul, Shōta se gratta la tête un court instant, avant de poser les yeux sur cette demoiselle qu'il n'avait jamais vue auparavant.

« Oh oui... je suis un peu sale, c'est dû à toute cette poussière. »

Marquant une courte pause, il en profita pour reprendre un peu ses esprits, avant de reprendre la parole.

« En tout cas, c'est gentil de ta part, pour... enfin merci. »

Cela se remarquait très aisément qu'il était hésitant sur ce qu'il venait de dire et un peu mal à l'aise, n'ayant pas l'habitude de ce genre de situation. Un peu timide ? Peut-être, mais importe ce n'était pas le sujet et la chose la plus importante dans toute cette histoire. Après ce qui venait de se passer, il fallait reprendre à zéro et redoubler d'efforts pour qu'un jour la voie illusionnée puisse être de nouveau sur pied. Un travail gigantesque et qui allait demander beaucoup de temps et d'énergie, mais cela n'effrayait guère le genin.

Malheureusement, il entendit rapidement une conversation qui confirma en quelque sorte ce qu'il ressentait depuis l'incident qui avait eu lieu quelques minutes auparavant. La détermination des personnes présentes chutait en flèche et ils restaient dans leur coin, comme figer par la peur. Peut-être qu'ils craignaient pour leur vie ou alors qu'ils s'en rendaient réellement compte de la charge du travail, personne ne pouvait réellement le savoir, mais il fallait agir et vite. L'homme qui discutait avec ce qui semblait être le chef du groupe était shinobi, cela pouvait se deviner très facilement grâce au bandeau qu'il portait. Malgré cela, le jeune utilisateur du Taïjutsu ne l'avait jamais vu avant ce fameux jour, bien que cela n'importait peu au final.

Soupirant encore une fois et cette fois plus intensément, il décida alors de se mettre en hauteur, prêt à tout pour redonner du courage à toutes ses personnes. Son grade ne comptait plus pour lui et ne signifiait plus rien, c'était un natif de ce village et il n'allait pas baisser les bras, même s'il devait travailler seul.

« Excusez-moi, j'aimerais votre attention, s'il vous plaît. Je suis conscient que ce qui vient de se passer nous rajoute un poids supplémentaire, une charge de travail en plus. Je peux comprendre que vous soyez au plus bas et que votre détermination diminue, malgré ça je vous interdis de baisser les bras. Oui, Suna est au plus bas et nous avons perdus des êtres chers, mais vous pensez réellement que ses personnes apprécieraient que nous abandonnions ? Ce village c'est toute ma vie et je le porte au plus profond de mon coeur, alors vous me direz que c'est dur et je vous répondrais que je suis d'accord avec vous. Seulement, nous n'avons pas le droit de laisser notre terre, notre lieu de vie rester ainsi, il faut que nous arrivions à dépasser cette souffrance, cette douleur et que nous la transformions en courage et en détermination pour faire renaître Suna de ses cendres. »

Reprenant quelque peu son souffle, il se mit à observer chaque personne.

« Ne pas avoir pu défendre ma terre natale a été une souffrance affreuse pour moi et oui j'aurais certainement des moments de doutes, des périodes difficiles comme vous. Seulement, je ne laisserais jamais tomber cet endroit et je ferais en sorte qu'on puisse reconstruire ce qui a été détruit, mais j'ai besoin de votre aide, Suna a besoin de vous. Nous devons nous entraider pour être plus forts et combattre ensemble. Personne ne sait ce que nous réserve le destin, mais aujourd'hui je suis là pour qu'un jour ce cauchemar que nous vivons ne soit plus qu'un lointain souvenir dans le futur. Si je dois m'épuiser à la tâche et déblayer cet endroit seul je le ferais. Je préfère mourir que de laisser Suna se consumer et disparaître petit à petit. »

Des mots durs, mais ce n'était que la réalité des choses. Descendant alors du mur qui lui ne s'était pas effrité, il laissa des larmes couler sur sa joue. Non, il n'avait pas honte de pleurer, il avait mal au plus profond de son être et surtout, le shinobi avait besoin que tout le monde ici présent puisse travailler ensemble pour rebâtir ce qui avait été anéanti. Tout en passant devant quelques personnes, le jeune Akinori ne voulait pas les regarder et décida de se mettre au travail. Seul pour l'instant, il dégageait les gravats et se donnait au maximum, histoire de lui prouver que ce n'était pas des paroles en l'air et qu'il comptait prouver que ce qu'il disait venait du cœur.

« … Toi qui te dis étrangère, tu sembles pourtant mieux représenter Suna que certains ici… »

Devant eux, les personnes se mirent peu à peu à reprendre le travail, puisant de l’énergie dans le discours du jeune homme. Après tout, il était prêt à accomplir cette tâche tout seul s’il le fallait. Des mots qui ne pouvaient laisser les autres de marbre. Comment pourraient-ils se regarder dans la glace s’ils laissaient un jeune garçon soutenir Suna seul, alors qu’ils étaient sur le point d’abandonner ?

Un autre prit la parole, pour un nouveau discours. Mais ce dernier, en plus de vouloir motiver les troupes, tenta également de mieux organiser les travaux de déblayage. Y avait-il donc encore de l’espoir ? En tout cas, les gens se mirent à former les groupes demandés et à parler de nouveau ensemble. Ils avaient retrouvé un semblant de motivation.

Seulement, le vent se leva une nouvelle fois, alors que le groupe de Kentaro n’avait pas fini son ouvrage. Discours ou pas, un autre éboulement finirait par balayer totalement toute volonté de continuer.

« Je n'abandonnerais pas. »

Craquer littéralement ne lui ressemblait pas, mais voir son village dans un tel état le révoltait et le faisait souffrir au plus haut point. Sans l'aide de tous, Suna ne pouvait pas être reconstruite et malgré ce qui venait de se passer, il fallait s'accrocher et s'entraider pour réussir. Ce n'était pas une tâche aisée, le jeune élément du sable le savait pertinemment, il devait donc donner du cœur à l'ouvrage, montrer sa détermination. Après son discours, il s'apprêtait à faire tout ce qu'il avait énoncé au groupe et reprenait alors le travail comme si de rien n'était. Bien qu'il était encore seul, cela lui était égal et il ne se concentrait à présent plus que sur sa mission en tant que shinobi, mais également habitant du village caché du Sable.

Alors qu'il faisait en sorte de déblayer une certaine partie de la zone, il se remémorait le geste de la jeune femme qui lui avait essuyé ses larmes d'un revers de la main. Un comportement plutôt étrange, mais qui le rassurait réellement, cela prouvait qu'elle le comprenait et peut-être même qu'elle était en accord avec ce qu'il venait de prononcer. Un réconfort bienvenue au vu de cette désastreuse situation qui éreintait mentalement le jeune homme. Sans vraiment le vouloir, un très léger sourire apparu alors sur son visage, sans pouvoir contrôler cette réaction. Peut-être qu'au final, tout n'était pas perdu et que tout allait s'arranger au fur et à mesure du temps.

Très rapidement, Shōta décida de s'arrêter en entendant la douce voix de l'inconnue qui elle aussi avait envie de parler à la foule de gens et de les motiver, à sa façon bien évidemment. Vint ensuite le tour d'un homme plus âgé que lui et qui avait l'air d'être un homme très mature et sûr de lui, ce qui était plutôt une bonne chose. C'était le même individu qui avait parlé précédemment au chef du "chantier" et qui lui proposait des choses très intéressantes. Les discours ne tardèrent pas à faire leurs effets, lorsque les habitants décidèrent à nouveau de reprendre les pioches et les brouettes et de se remettre au travail. Certains épaulaient alors le jeune Genin tandis que d'autres suivaient la jeune femme dont l'identité restait encore inconnue. Cela importait peu l'utilisateur du Taïjutsu de connaître l'identité des personnes, tout le monde était présent pour le village et c'est tout ce qui comptait pour lui.

Tout semblait redevenir comme avant, lorsque le vent décida une nouvelle fois de faire des siennes et de fragiliser à nouveau, certaines parties de la voie illusionnée. Il fallait agir au plus vite, car un nouveau éboulement pouvait cette fois-ci tout gâcher et peut-être même faire des victimes.

« Le vent se lève à nouveau et il va se faire de plus en plus violent. Je propose qu'un groupe se forme pour essayer par tous les moyens possibles de solidifier les endroits à risques. Nous ne pouvons plus nous permettre de subir un autre éboulement, le temps presse. »

Sans rien ajouter, le jeune Akinori ne tarda pas à voir des volontaires se diriger vers les lieux qu'il avait indiqués afin de remédier au problème, ce qui le rassurait quelque peu. Avec un tel climat, il fallait rester prudent et empêcher à tout prix les accidents. Oui, il fallait reconstruire le village, mais la prudence était plus important que tout et peu importe si cela prenait plus de temps que prévu, il fallait être sûr que tout se passe bien et que plus aucun éboulement ne se produise.

« … Toi qui te dis étrangère, tu sembles pourtant mieux représenter Suna que certains ici… »

Les mots de ce villageois résonnaient encore dans la tête de la nomade.
Le pensait-il vraiment ? Leur ressemblait-elle un tant soit peu pour qu’il ait dit ça ?
Peut-être qu’ils n’étaient si différents à vrai dire. Oui mais… Dirait-il la même chose d’elle s’il apprenait ce qu’elle était réellement ? Une Gogyou, une « créature » détestée pour ce simple statut. La jeune femme en doutait. Si quelques-uns avaient acceptés sa nature, il n’était pas certain que le reste de la populace en fasse de même. Les insultes et la haine qu’elle avait ressentie au centre de l’arène restaient encore gravées dans son esprit. Oui, ils ne pensaient pas tous de la même façon, mais il y en avait, Yell elle-même l’avait dit. L’acceptation de sa personne ainsi que de Strike avait été dure, et n’était pas tout à fait acquise, ce qui faisait que peu de gens étaient au courant au final. Et si Suna l’accueillait pour de bon, comment cela se passerait-il ? Non, l’idée était saugrenue, on n’arrivait pas comme ça avec un grand sourire et POUF, les portes s’ouvraient ! Et puis, elle n’irait nulle part sans sa tribu, sa famille. De plus, qu’est-ce qui l’assurait que le dirigeant du village du sable n’avait pas les mêmes ambitions que celui de la brume, hein ? Ce dernier aurait voulu se servir d’eux comme des armes, son clan aurait été en danger et ils auraient probablement été contraints d’agir contre leur volonté. Hors de question de tuer ou de blesser quiconque au nom du pouvoir et de l'expansion ninja, non. Ils étaient pacifiques, aucun d’entre eux n’étaient des combattants. Ils savaient se défendre certes, mais personne ne savait réellement se battre au même niveau qu’un soldat. Cela les dégoûtait. Seul les élémentaires étaient au fait des rudiments du combat, leurs capacités leur permettant d’être largement plus efficaces pour protéger le reste de la tribu, mais ça ne voulait pas dire qu’ils étaient des guerriers pour autant. Sa tribu était plus proche des marchands itinérants qu’autre chose, de très bons tisserands en passant.
L’Ancien était leur encyclopédie, leur guide, Hélios le père d’Ether était l’exemple d’un père dévoué et surprotecteur, alors que sa fille était l’incarnation de la joie ainsi que leur éventuel futur. Est-ce que Suna était prête à accepter toute une tribu de civils, sans ne leur demander aucune contribution autre que leur aide ? Ether en revanche, était prête à aider davantage. Grâce à son élément, elle était discrète et quasi invisible, éclaireur elle pouvait l’être sans problème.

Non, elle délirait.
Personne ne voudrait d’eux s’ils savaient qu’ils portaient en eux la possibilité de créer de nouveaux Gogyous, des « monstres ». Et puis, est-ce que son clan était prêt à s’arrêter de marcher ? La jeune femme se souvint des mots d’Hisoka, un sunajin qu’elle avait brièvement rencontré lors de ses premiers jours ici. Il fallait que certains s’arrêtent de marcher pour faire partager leur savoir et manière de vivre aux sédentaires civilisés, pour qu’ils s’en inspirent. Oui mais beaucoup l’avaient déjà fait, et rien n’avait changé pour autant. Sacrifier leur liberté pour des gens empêtrés dans leurs principes humains égoïstes valait-il vraiment la peine ? Sauf qu’en y réfléchissant bien, ça faisait un moment qu’ils s’étaient installés dans les montagnes, près des moines. Elle y était bien. Déménager dans un village, entre quatre murs, le vivraient-ils sans s’en plaindre ? Être membre d’un village signifiait-il que les sorties étaient contrôlées et régulées ? Tant de questions pour aucune réponse. Et puis, comment rejoignait-on un village ? Est-ce que l’on vous propose et inversement. C’était compliqué ! Oh et puis zut, il fallait qu’elle rentre voir les siens d’abord ! Eux au moins, ils étaient en sécurité au sommet de la montagne, c’était le principal. Ça aurait pu être eux sous ces décombres…
L’homme à la brouette s’exprima également et donna des directives, avant de finalement lui dire qu’elle avait des ordres. « Kunoichi », elle ? Ah non, non, elle n’était pas… Bon, ok, pour l’instant d’accord. Pour répondre à sa question :

« M’appelle Ether, m’sieur ! »

Pas de nom de famille, même pas celui d’emprunt.
Ce n’était pas réellement important. De toute façon, ça ne rappellerait rien à personne le nom d’« Hashimoto », et celui de « Gogyou », son clan ne l’utilisaient pas en public donc c’était réglé. Son groupe et elle se mirent donc au travail. Ether fut parmi ceux qui extrairaient et rempliraient les chariots, car si un éboulement se produisait, elle serait en mesure de le contenir ou de l’envoyer ailleurs, contrairement à ces gens qui, aux dernières nouvelles, ne démontraient aucune capacité ninja ou autre. Elle remplissait donc avec d’autres sunajins, et un autre groupe déplaçaient les brouettes chargées à l’extérieur. Le vent se levait, plus puissant encore qu’auparavant. La jeune femme profitait de cet air qui lui rappelait la maison, mais restait prudente. Si elle, était hors de danger de base, ce n’était pas le cas de ses camarades. Le travail avançait plutôt correctement, le moral étant revenu, mais c’était sans compter sans une violente bourrasque qui fit trembler un tas de décombres. L’éboulement n’était pas loin ! D’autant plus aux aguets, Ether fit signe à un collègue de prendre sa place pour qu’elle puisse jeter un œil. Doucement, l’élémentaire sauta sur un élément en hauteur, réduisant son poids au maximum et examina le sommet. Mh, y’a des vibrations dans l’air, ça va tomber… C’est le moment que choisit le vent pour justement créer un glissement de débris. Zut ! Pas d’inquiétude, elle gère ! Ses joues se gonflèrent – faut bien viser pour pas faire de réaction en chaîne - et d’un cri d’air, elle repoussa les gravats qui tombèrent plus loin, avant de s’écraser piteusement sur le sol. Quelques tremblements parcoururent le tas, mais seuls quelques irréductibles morceaux de détritus tombèrent et elle les détruisit avec des balles fûton. Finalement, Ether avait bien fait de suivre le court enseignement de la Saibogu. Sans rien dire, la nomade redescendit et reprit son travail. On n’allait pas s’étancher sur le sujet hein.

« Continuez comme ça, c'est très bien. »

Le moral au sein du groupe remontait petit à petit, bien qu'il restait tout de même fragile et qu'un autre éboulement pouvait cette fois-ci, ruiner tout espoir. Rien que de penser à une telle chose, cela attristait le jeune élément du village caché du Sable, qui malgré tout ça se donnait énormément de mal pour déblayer la zone. Accompagné de plusieurs habitants, son rôle était important et il n'avait pas le droit de les décevoir.

Travailler dans un tel climat n'était pas simple, bien au contraire, mais il n'avait pas le choix. Se plaindre ne lui ressemblait pas et il continuait donc à mettre tout son cœur et son énergie dans cette quête. Un moyen pour lui de se sentir utile et de reconstruire une petite partie de Suna, son village natal, l'endroit qu'il affectionnait par-dessus tout. Le jeune Akinori restait donc confiant, bien que le vent pouvait une nouvelle fois se montrer et faire des siennes. D'ailleurs, il avait décidé de demander des renforts pour consolider les murs fragiles et empêcher un autre éboulement.

Malgré son intervention, il n'y avait qu'une personne pour effectuer cette tâche et cela ne suffisait tout simplement pas.

« Ne vous arrêtez surtout pas, je vais aller aider cet autre shinobi pour maintenir ses blocs et empêcher une autre catastrophe. »

Laissant alors ses compères continuer le déblayage, il se dépêcha pour venir en aide à l'homme en question. Rapidement, il remarqua qu'il avait assemblé les grands blocs de pierre, ce qui était très astucieux. Cela pouvait lui permettre de tout tenir en même temps et ne pas être débordé à plusieurs endroits, mais le sunajin ignorait comment il avait pu réaliser une telle chose. Ce n'était de toute manière qu'un détail sans importance au vu de la situation et il fallait le soutenir au plus vite, pour ne pas qu'il relâche tout.

« Je suis là pour vous aider, que puis-je faire ? »

En attendant une quelconque réponse, le genin décida de poser ses mains sur l'immense bloc et de l'empêcher de tomber, espérant avoir de nouvelles directives de la part de son compère. Observant tout autour de lui, il remarquait que tout le monde se donnait de la peine, malgré la fatigue qui se faisait très certainement de plus en plus présente.

Jamais la jeune femme n’avait autant travaillé de sa vie et elle en avait monté des campements hein ! Du haut de ses dix-huit ans, Ether ne se laissait pas démonter par l’ampleur des travaux. Les efforts à fournir étaient gargantuesques, mais cela ne l'empêchait pas de donner le meilleur d'elle-même. Si pour aider ces gens il faudrait y passer des semaines, alors soit, elle resterait. Tant que la blonde ne serait pas assurée que son aide n'était plus nécessaire, elle ne quitterait pas les lieux. Même si dans un sens, l'élémentaire n'était pas réellement indispensable. Ses retrouvailles familiales allaient néanmoins devoir attendre... Pour autant, dès qu'elle aurait un moment, la nomade écrirait une lettre à l'égard des moines du temple qui se chargeraient ensuite de faire passer le message. Bah ouais, la Gogyou n'avait pas d'adresse à proprement dit vu qu'ils s'étaient établis en pleine montagne ! C'est pas comme si les boîtes postales couraient les rochers hein. Le maître de la brouette (oui, c'est comme ça que tu t'appellera pour Ether, Kentaro ) s'avérait être un très bon chef de chantier. Hormis son âge, il lui faisait vaguement penser à l'Ancien, mais très vaguement alors !
La demoiselle se prit à rêvasser. Même les tapettes derrière la tête du vieillard lui manquait, c'était dire à quel point il devenait presque urgent que la petite retrouve les siens. Le pire, c'est qu'Ether savait ce qui l'attendait à son retour ; une tapette sur le crâne par le vieux, suivi d'un tout petit sermon parce qu'elle était sa préférée (hé bah ouaiiiis, pistonnée mon gars), un doux câlin de sa maman, elle parlait peu mais ça au moins, elle le faisait bien ! Ainsi que les enfants qui sautillent autour d'elle, la pâtée qu'ils allaient finalement prendre aux cartes aussi (vous avez rien appris durant mon absence ? Boulets va !). Puis le plus attendu, et le plus craint surtout, son père. Ah ça, même si la nomade l'adorait, il lui balançait de ces tôlées parfois ! Pour sûr que la jeune fille se souvenait de ses bêtises, hein. Ce qui ne l'empêchait pas de recommencer en fait. Ouais, en toute connaissance de cause, maso j'vous dis ! Mais en tout cas, pas pressée de se faire foudroyer, nan, nan ! A force, Ether avait pris l'habitude et supportait plus ou moins l'électricité qui traversait son corps à chaque engueulade ou avertissement. A présent, elle prenait cela davantage pour un entraînement que pour une punition. Peut-être que c'était le but ? Si oui, son papa avait réussi son coup !

A force de penser à son clan, il lui manquait d'autant plus.
Pour oublier sa soudaine tristesse, elle mit davantage d'ardeur dans son travail. Tellement, qu'elle n'entendit pas Monsieur Brouette demander de l'aide. Ce n’est que lorsqu’elle croisa son regard que la blonde comprit qu’il s’adressait à elle. Zut, oui, oui, quoi ? L’aider ? Ah euh oui ! La Gogyou céda sa place à un camarade, prit bien soin de vérifier qu’aucun rocher ne risquait de débouler, puis finit par rejoindre le sunajin carré en même temps que le garçon aux yeux de suie. Voyant que ce dernier repoussait le rocher, la nomade l’imita. Mais Ether voyait bien que cela ne servirait à rien sur le long terme. Que pourraient-ils bien faire pour être certain que cela ne bouge plus ?

« Hé, faudrait p’têtre l’détruire ou au moins l’déplacer, v’z’allez vous fatiguer pour rien. Sinon, c’qu’on peut faire, c’est l’laisser tomber en ralentissant sa chute, l’accompagner quoi et l’réceptionner doucement. Et hop ! … Non ? »

La prudence était de mise et la jeune fille se tenait prête à détruire les blocs.

Ancrer et fixer ? Oui, ça pouvait le faire !
Toutes les choses dont parlait l'homme à la brouette, la jeune femme savait pertinemment ce que c'était, bien que sa tribu ne se servait pas de ces objets jugés trop encombrants pour le voyage, hormis les filets. Après quelques secondes de réflexion, Ether approuva le plan énoncé.

« Hay hay, c'est vot' village, vos murs. J'suis sûre qu'vous savez c'que vous faites ! »

La nomade partit en vitesse vers les ruines des habitations, et avec l'aide de villageois, ramena les chaînes, pitons et tout ce qu'avait demandé le sunajin aux pieds de celui-ci. La demoiselle attrapa certains de ses objets entre ses mains, prête à grimper pour solidifier le tout.

« J'suis prête !
'Suis légère, j'pourrais grimper sans trop d'problèm' ! J'vais tenter un truc, vous m'direz si ça vous va ! »

Equipée, l'élémentaire pris appui sur le sol et se jeta avec agilité dans les airs.
Avec prudence et dextérité, Ether plaça des pitons à des endroits stratégiques. Une fois ce travail-là terminé, elle demanda de l'aide pour installer deux des coins d'un filet à la base puis se chargea de remonter pour accrocher les bouts restants. Ce filet permettrait de prévenir les chutes de rochers et protéger ainsi les habitants. Ensuite, il fallut utiliser des chaînes pour stabiliser le gros caillou que continuait de soutenir les deux hommes. Une fois le maître de la brouette libéré de son fardeau, il put les aider à avancer dans leur ouvrage. La nomade laissa les sunajins planter des pitons à la base, mais dès qu'il s'agissait de monter, la blonde s'en chargeait. Son poids peu élevé, voire nul par moment, était un net avantage et il fallait le mettre à contribution pour la reconstruction du village.

« Avec c'filet, les cailloux seraient ralentis en cas d'chute. On va en mettre d'autres histoire d'êt' sûr. Une bonne partie du tas est stabilisé, mais faudrait r'faire la même chose sur les aut' en attendant vot' génie. J'espère qu'ses pouvoirs sont grands ! »

Oui, elle n'avait pas compris le même sens du mot « Génie », mais était-ce réellement important ? Les sunajins présents, comprenant ce que le grand homme carré avait comme idée et légèrement galvanisés par l'exemple montré, se mirent en tête de préparer les emplacements pour planter de nouveaux pitons, et d'autres partirent chercher davantage de filets, de chaînes et de cordes. Certains ramenèrent des cailloux pour combler les trous de la plupart des murs. Comme ça, le terrain était bien préparé, plus qu'à continuer ainsi avec force et courage ! Leur détermination à voir leur cité reconstruite ne pouvait que grandir ! En travaillant main dans la main, tout pouvait être possible. Il n'y a d'impossible que le mot. En attendant, Ether attendait, un filet à la main, l'avis du monsieur-armoire-à-glace.

« On continue comme ça ou z'avez d'nouvelles idées ? »

Toujours avec ce sourire niais et pourtant sérieux.

Ether travaillait d’arrache-pied, mais cela en valait la peine.
La jeune femme ne cherchait pas à se faire bien voir par les villageois de Suna, mais pouvoir travailler côte à côte avec des Normaux sans craindre que l’un d’eux vous poignarde dans le dos était très vivifiant. Ce sentiment d’entraide était très agréable, et pouvoir le partager autrement qu’avec les siens le rendait d’autant plus appréciable. Après avoir sécurisé la zone, permettant ainsi aux villageois de circuler sans angoisser à l’idée de se prendre un rocher sur le crâne, ils continuèrent à déblayer les environs. Le travail continua jusqu’à ce que le soleil décline dans le ciel. Petit à petit, tout le monde commençait à rentrer chez soi, et c’est là qu’Ether réalisa quelque chose ; elle n’avait pas de tente ici. Bien sûr, la jeune fille pourrait retourner dans les montagnes vers le temple et revoir enfin les siens, mais il lui serait impossible de revenir terminer ce qu’elle avait commencé. Est-ce que l’auberge dans laquelle elle avait passé ces dernières semaines était encore sur pied ? Peut-être qu’une chambre était encore dispo !
Alors que la demoiselle réfléchissait quoi faire, un inconnu fit son apparition et interpella le groupe composé de la nomade, du garçon aux yeux de suie et le maître de la brouette. Ether se retourna pour observer la personne en question et découvrit un jeune homme souriant, aux cheveux aussi blanc que la neige. Voyant enfin un visage joyeux, la Gogyou ne se retint pas de lui rendre un sourire encore plus gai que le sien. Les enfants ? C’est bizarre, il ne semblait pas si vieux pourtant ! Il félicita le trio pour l’idée des filets puis se présenta. De ses grands yeux bleus, la blonde accueillit son prénom avec joie mais ne put lui répondre, ce dernier disparaissant déjà dans l’obscurité. Nikki, sympa comme prénom !

Rapidement, l’élémentaire se retrouva seule.
Bon baaah… Auberge ? Alors qu’Ether se dirigeait vers l’emplacement où se situait la bicoque, elle fit soudainement demi-tour. Oui, elle avait changé d’avis. Elle dormirait à la belle étoile ! La demoiselle se rendit donc à nouveau à la Voie Illusionnée et se coucha à même le sable, face au ciel. N’éprouvant pas réellement le besoin de dormir, elle passa le plus clair de la nuit à observer les étoiles, persuadée que ses parents faisaient la même chose. C’était une façon de communiquer. L’aube pointait enfin le bout de son nez, mais pas un bruit, pas un chat dans les allées, sauf Ether qui balayait déjà la rue. Aux premières lueurs du jour, la Gogyou avait commencé à reprendre le travail. Non pas qu’elle s’ennuyait, mais parce qu’elle mettait beaucoup de cœur à l’ouvrage. Le village avait besoin d’aide, alors il n’y avait pas de raison pour qu’elle ne prête pas main forte ! La blonde était une citoyenne de Kaze après tout, n’en déplaise à certains. Durant de longues heures, la nomade goûta au calme de la solitude. Elle s’octroya même un instant de pause pour exercer quelques pas de danse, impatiente à l’idée de la fête que sa tribu mettrait sans aucun doute en place à son retour.

Puis quelques Normaux firent leur arrivée.
Les débuts furent difficiles mais peu grommelèrent.
En revanche, aucune trace de du maître de la brouette et du garçon aux yeux de suie. Bah, ils avaient été affectés ailleurs ? Après tout, eux étaient des sunajins, peut-être qu’ils avaient eus des ordres directs. Mh, dommage, ils auraient pu devenir copains… Tant pis ! Pendant qu’Ether continuait sa tâche en chantonnant, une voix l’interpella. Ah, elle avait déjà entendu ce timbre ! C’était le jeune homme aux cheveux couleur neige. Chouette, il avait l’air sympa ! Ce dernier s’enquit de l’absence de ses anciens compagnons. Pour lui… Tout seul ? Que voulait-il dire par là ? Oh, c’était une blague ! AHAHAH… Mais quel était le sujet ? L’élémentaire n’avait pas compris la boutade, mais sourit néanmoins joyeusement. Apparemment ce garçon avait de l’humour, peut-être qu’ils pourraient jouer ensemble plus tard ! Ouaiiiis, un Uno ! Lorsqu’il lui demanda son prénom, la demoiselle lui attrapa les mains pour les secouer vigoureusement en guise de présentation. Un immense sourire sur les lèvres, elle finit par enfin prendre la parole.

« Salut Nikki ! Ether !, fit-elle en plaquant une main contre sa poitrine, puis elle l’observa de plus près en faisant fi de la distance de sécurité,« T’es marrant. J’aime bien tes ch’veux ! T’as un visage qui sourit, c’bien ! », dit-elle en riant.

Le garçon fit remarquer que la majeure partie du travail avait été accompli, que les hommes là-bas cimentaient le tout. Le seul boulot qu’il restait à faire était de déblayer. Oh ça !

« J’l’ai fait un peu c’matin avant qu’vous veniez tous. Comme ça, moins d’travail ! », elle sourit joyeusement, « C’vrai, faut virer tout c’foutoir du ch’min. Rendons Suna à ses villageois ! Allez, au travail ! », dit-elle les poings levés, bourrée d’optimisme .

Et c’est ainsi qu’elle continua à soulever des cailloux comme si c’était de la pierre ponce. C’était bien les gens motivés ! Mais franchement, c’était vraiment dommage que les deux autres ne soient pas revenus.

Il était marrant ce garçon à devenir tout rouge !
Faut dire que le soleil tapait fort aujourd’hui, mais il devrait être habitué pourtant s’il était originaire de Suna. Etrange. M’enfin ! Ravi d’avoir une nouvelle personne à ses côtés pour remplacer les deux autres, Ether mit d’autant plus de cœur à l’ouvrage. De plus, le jeune homme était plein de bonne volonté ! Il ne lambinait pas une seule seconde. Les heures passèrent et la Voie s’éclaircissait à vue d’œil. A cette vitesse effectivement, ils finiraient avant la nuit. Génial ! Raison de plus pour continuer ! La demoiselle ne prêtait aucune attention au temps qui s’écoulait, le but n’étant pas de compter ses heures mais d’achever le travail qu’ils avaient entrepris. Chaque tâche accomplie lui rappelait son clan, renforçant sa détermination à les rejoindre au plus vite. Les nouvelles quant à l’attaque avaient dû leur parvenir et toute la tribu devait se ronger les sangs à son sujet, sans oublier les moines. Pas de doute qu’à son retour elle prendrait un sacré savon, avant de finalement raconter son histoire pour que chacun comprenne ce qu’elle avait vécu durant son absence. Le plus important étant surtout de découvrir ce qu’elle avait appris, en quoi elle était sortie grandie de cette aventure. Forte de cette résolution, la nomade accéléra la cadence. Après tout, elle était habituée à ce genre de boulot !
Mais alors qu’elle travaillait, tous les Normaux s’arrêtèrent pour prendre une pause. Une pause, pour quoi faire ? La blonde remarqua qu’ils buvaient et se nourrissaient. Oh. Oui, sauf que ce n’était pas une nécessité pour elle, pas besoin de gâcher de la nourriture alors que quelqu’un d’autre pourrait en profiter. La Gogyou continua donc sur sa lancée. Comme ça à leur retour, ils auraient moins de choses à faire ! Pourtant, Nikki ne semblait pas de cet avis. Ce dernier l’appela et vint vers elle. Ether se retourna en souriant d’un air interrogateur. Oui ? Manger des sandwichs ? Est-ce que c’était avec du pain ? D’un air légèrement hébétée, elle pencha la tête sur le côté tout en continuant de sourire. La demoiselle ne fit aucunement attention au court silence qui s’empara du garçon, au contraire. A la fin de sa demande, la Gogyou répondit affirmativement en secouant bravement la tête. Bon, ce n’était pas en continuant dans son coin qu’elle allait se faire des amis ! Et s’il fallait manger pour cela, alors qu’il en soit ainsi !

« Ok, j’te suis ! C’gentil d’m’inviter ! », sourit-elle joyeusement.

Elle suivit le sunajin en trottinant, répondant à son sourire niais par le même sourire niais. Entre niais naturels, on se comprend wesh ! Ils s’assirent légèrement en périphérie des autres et cassèrent la croûte ensemble. Observant avec curiosité le « sandouichhh » que Nikki lui tendait, Ether le retourna pour l’analyser sous toutes ses coutures. Le fait que le garçon parle la bouche pleine la surprit sur le coup, puis la ravit. Génial, elle pourrait faire pareil ! Bah oui, la plupart des Normaux lui jetait un sale œil lorsqu’elle faisait ça. Puis ses parents lui avaient inculqué que ça ne se faisait pas. Oui mais s’il faut attendre d’avoir fini de mâcher et d’avaler pour parler, jamais on ne parle ! Cependant, la demoiselle fit de son mieux pour ne pas montrer le fond de sa gorge. Ensuite, le sunajin assura que sans sa présence, ils auraient pris trois jours de plus. Dans un sens, cette remarque lui fit plaisir. Dès l’instant où un Normaux ou un Autre la remerciait, qu’importe la raison, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de ressentir une immense joie. Ça lui donnait l’impression de faire un pas en avant dans l’acceptation totale de sa nature par les gens, même quand ils l’ignoraient. C’était peut-être idiot mais psychologiquement parlant, c’était très utile.

« C’normal d’vous aider. Qui n’le f’rait pas ? », dit-elle naturellement.

Puis pour répondre à sa question si elle aimait ses sandouichhh, la Gogyou croqua dedans et ouvrit grand les yeux.

« Hééééé, mais c’est bon ! Y’a quoi d’dans ?! J’aime bien ! Oh attends… », elle sortit de son écharpe de hanches un sachet de toile dans lequel restait ses derniers fruits séchés recouverts d’une poudre blanche d’insectes écrasés et de plantes, et lui mit entre les mains, « Tiens, cadeau ! Pour t’remercier d’ton sandouichhh ! C’est d’chez moi, j’espère qu’t’aimeras ! »

C’était agréable de se faire un ami !
Ils papotèrent de manière très simple avant de finalement se remettre au travail. Les trois quarts du travail ayant été faits, il ne restait plus grand à se mettre dans les bras. Le mur qui avait été intégralement détruit venait de renaître de ses cendres. Si dans un sens c’était beau à voir, ce mur signifiait aussi que les barrières entre Suna et l’extérieur avaient été reconstruites. Tout était propre, manquait plus qu’à rajouter les portes, ces mêmes portes qu’elle traverserait probablement pour la dernière fois sans se retourner. Ether était fière de l’immensité du travail accompli grâce aux efforts conjoints de tous ces Normaux, mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une légère pointe de nostalgie. Malgré les derniers évènements survenus ces derniers temps, la nomade avait passé de bons moments dans ce village. Cet examen lui avait appris beaucoup de choses et elle avait rencontré des gens formidables qui l’avaient acceptée telle qu’elle était. Les reverrait-elle un jour ? Oui, elle en était certaine. Quand ? La jeune fille n’en avait pas la moindre idée, mais elle espérait que ce soit le plus tôt possible. Le travail était donc terminé et ce fut le temps des adieux. Nikki lui tendit la main et elle la serra à pleine poigne, un immense sourire sur les lèvres également. A peine sa phrase terminée, le garçon recula et parti d’un pas rapide, ne laissant ainsi pas l’élémentaire lui répondre en face. Ce qui n’empêcha celle-ci de crier pour qu’il l’entende en secouant les bras pour dire au revoir. Héééééé, mais moi aussi j’ai le droit de dire au revoir oh !

« Merci pour les sandouich, j’espère pouvoir en r’manger un jour ! », elle baissa les bras et regarda le sunajin partir, « … Et qu’il n’faudra pas attendre une nouvelle catastrophe pour ça. », rajouta-t-elle pour elle-même.

Et elle tourna les talons en direction de la porte.
Tous ces gens avec qui elle avait travaillé l’oublieraient probablement, mais pas elle. Ether n’oubliait jamais personne, et encore moins ceux qui s’en vont. Ce village avait été le théâtre de pas mal de rencontres et elle n’en oublierait aucune. D’ailleurs, il faudrait qu’elle envoie une lettre au petit Mizu ! Vu que la délégation de Kumo était partie depuis bien longtemps, la blonde n’avait pas eu le temps de lui dire au revoir. De retour au campement, la nomade aurait beaucoup de choses à raconter aux siens. Un dernier regard autour d’elle et Ether reprit sa marche. Elle était partie depuis bien trop longtemps, il était temps de rentrer. A bientôt Suna, hein ?

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