La nuit était froide. Pourtant ils étaient à Kaze no Kuni. Enfin, à la frontière seulement. Dans une région encore boisée. Mais ses quelques nuits dans le désert passées ne lui avaient tout de même jamais paru bien chaudes. Cela faisait quatre jours que Tsukiko devait avoir reçu sa missive. Pas de réponse de sa part, mais elle n’en attendait pas. L’Aburame avait convenu d’un rendez-vous, invitant son homologue à la rencontrer en cachette, seule. Ne restait plus qu’à découvrir si Tsukiko avait rempli sa part du contrat.

Adossée à l’un des poteaux de la Porte de la Nuit alors que minuit n’allait pas tarder, elle fit sortir d’avantage d’insectes dans le sous-bois afin d’augmenter la surveillance voire de l’étendre un peu plus loin. Elle avait hésité à sortir une cigarette mais craignait d’être trop facilement repérée à distance à cause de la fumée. Pure paranoïa, mais elle savait son pays plus que surveillé et redoutait un système similaire à Kaze. Elle n’aurait pas été surprise d’apprendre que les Kawaguchi pouvaient déterminer si quelqu’un marchait sur le sable du désert. Depuis l’attaque d’Ichibi, ils avaient probablement resserré leur mainmise sur l’étendue sableuse … Réflexion qui la mena à la question fatidique … où était passé le Tanuki démoniaque contre lequel même Natsuki n’avait pas fait le poids une seule seconde ?

Observant le ciel, elle maudit un instant la clarté de la nuit, se sachant plus à l’abri dans la pénombre où elle pouvait commander à ses insectes et en finir avec toute menace sans que ses adversaires ne détectent quoique ce soit. Mais bon … Les ombres lui procureraient le même couvert. Elle n’aimait juste pas être aussi exposée. Se craquant tous les doigts de la main gauche en commençant par l’auriculaire, ses sens se mirent soudainement en alerte alors qu’une ombre venait de passer sur son visage. Scrutant le ciel, elle fut néanmoins rassurée par le fait qu’il ne s’agissait que d’un oiseau passé devant l’astre. D’ailleurs, Mizuki était-elle capable de contrôler ses marionnettes si loin ? Et était-elle restreinte par certains types d’animaux ? Qu’en était-il des Gekei sous leur forme animale ?

Non pas qu’elle craignait son élève, mais bon suspecter sa présence à chaque fois qu’elle voyait une bestiole ou que son coursier personnel se transformait devenait pénible. La nouvelle Hokage lui avait d’ailleurs assigné le dit coursier en chef de sa sécurité comme si elle était devenue soudainement impotente. Gâcher une branche de l’ANBU pour sa pauvre personne. Qu’ils aillent plutôt éliminer tour à tour tous les ennemis du village au plus vite. Par réflexe alors qu’elle attendait, elle chercha dans sa poche briquet et cigarettes, s’apercevant avec déception qu’elle n’avait aucun effet personnel. Pffff, scandale.

Prenant son mal en patience, elle continua d’attendre, si Tsukiko lui avait posé un lapin, elle sen mordrait vite les doigts... Laissant s’échapper quelques insectes des cavités creusées à l’intérieur du bas de ses poignets, elle leur demanda de localiser Tsukiko ou du moins sa distance relative. Ces insectes avaient déjà goûté au chakra de la jeune fille ou du moins avaient grandi avec dans leur vivarium. Ils étaient d’ailleurs la raison pour laquelle elle avait voyagé si lentement pour arriver ici, espérant ne pas être la deuxième sur place au vu de la volonté d’entente qu’elle avait toujours attribué à la jeune femme… Mais non.

Spoiler:

Beaucoup d’entre vous pouvait considérer à juste titre que l’entreprise dans laquelle la blondinette se jetait était folie. Et vous avez sûrement raison. Cependant, quelle autre option avait-elle ? Continuer à rester sous la coupe de sa propre force militaire qui se perdait dans un désir impétueux d’indépendance ou chercher un moyen d’obtenir de nouvelles forces pour, enfin, « imposer » sa « vision » ? Ou tout simplement en finir avec tout cela ? Tout était à prendre, tant qu’elle ne restait dans cette détestable situation davantage.

Il fallait admettre que le message de l’Aburame l’avait surpris grandement. Tout d’abord, la Kawaguchi conclut qu’il était un brin trop aisé de communiquer entre la Capitale et un pays étranger sans remarquer quoi que ce soit : c’était la porte ouverte à l’espionnage. Ensuite, elle fut plutôt étonnée par le contenu. Il aurait donc fallu une année – plus ou moins - pour la quadragénaire pour comprendre qu’elle n’a pas été la seule piégée lors de leur rencontre à but diplomatique. Ou alors c’était de mielleux propos pour attirer la Daimyo dans un piège.

« Ma tête ne vaut guère grand-chose, de toute façon » se disait-elle, persuadée que Kibo la préférerait « presque » morte que vivante à l’heure qu’il est. Il ne l’exprimera jamais à haute voix, et peut-être n’y pensait-il pas de lui-même, mais inconsciemment – et suite aux récents événements et tensions entre les protagonistes – l’idée a du germer quelque part, et il devait y penser inconsciemment. Une paranoïa trop poussée me diriez-vous mais, ces temps-ci, ce sentiment était plus que justifié : son puissant conseiller qui mourrait « accidentellement », Ki no Kuni conquis par la force avec l’aide de l’Empire – sans demander l’accord quelconque de la blonde qui avait insisté sur un aspect « diplomatique » uniquement.

Elle prépara ses affaires, fit quelques lettres supplémentaires. Tout d’abord, elle envoya la liste des différents « contacts » ou façon de contacter quelques groupuscules qui avaient des informations intéressantes – ou comment récupérer l’information – à son commerçant favori. Puis, elle écrivit une autre lettre où elle pardonnait toutes les fautes « criminelles » d’une certaine personne, surnommée habituellement « B-Man » et qui se cachait derrière un masque. En théorie, elle avait fait l’important vis-à-vis de ses « associés », en remplissant sa part – au cas où il lui arriverait quelque chose. Pour finir elle se contenta d’écrire une autre lettre à Kibo pour indiquer le dernier emplacement connu de Kioshi – une affaire qui trainait un peu trop au goût de la Daimyo, encore.

« On peut prétendre changer autant que l’on désire, mais nous restons toujours le même. Tu as été un tendre, tu le resteras. Tu as toujours admiré et suivi, jamais été un leader si ce n’est en montrant un brin de jalousie et de force » pensa-t-elle à l’égard du coéquipier. Il serait hypocrite de dire qu’elle n’avait pas eu un peu d’espoir : elle avait vraiment cru à un changement mais Kibo restera Kibo, qu’il devienne Kazekage ou Matsuno Yamuro. Et Tsukiko restera Tsukiko, indépendante, et trop fière. Des traits admirables pour certains mais des traits suicidaires pour une Daimyo ou un Shinobi : cela poussait souvent la personne à faire les choses « seule », sans soutien. Et cette façon de faire était dangereuse.

Elle appela le Chambellan et lui donna ses ordres « prétend que je suis très indisposée pour les semaines à venir. Tu prendras en main les décisions de l’Etat, je te fais confiance. Quant au clan, laisses les Kawaguchi choisir. Au moins, grâce à cela, je saurais qui risque de me faire de l’ombre un jour ». Le vieil homme tenta désespérément d’arrêter la blondinette mais rien à faire : elle devait partir, pour quelques jours – ou semaines -, pour une destination qu’elle était la seule à connaître. Quitter la Capitale n’a pas été complexe – ce qui laissait bien perplexe la blonde, à nouveau – et elle s’avança dans le désert assez vite. Elle aurait pu prendre le train, fameux machine de fer, mais elle ne pouvait pas. Et elle ne voulait pas. Voilà bien un petit bout de temps qu’elle n’avait pas pu profiter totalement, et librement, du désert.

Très vite, elle arriva au point de rendez-vous et d’assez loin, la demoiselle pouvait entendre le vrombissement inattendu et étranger d’un insecte non loin. Celle qui fut Hokage – mais qui est Daimyo maintenant – était donc déjà présente.

- Bienvenue sur mes terres Aburame Miko, excusez donc mon retard inapproprié pour l'hôte, dit-elle d’un ton assez « formel ». Comment vous portez-vous depuis notre dernière rencontre ? demanda-t-elle poliment.

L’année a été rude et son visage le montrait. Elle avait vingt-quatre ou vingt-cinq ans mais on aurait pu lui donner cinq ans de plus tant son front ne se déridait pas à cause des nombreux soucis qui l’assaillaient, ou encore les cernes qui la marquaient que toujours plus – preuve que ses nuits étaient affreusement courte -. Quant au corps, elle n’avait pas abandonné les exercices mais ce n’était plus la même intensité que lorsqu’elle était Shinobi à « plein temps », et déjà elle brillait plus pour une certaine silhouette frêle qu’une silhouette musclée. Elle avait changé, tant moralement que physiquement, mais le fonds restait le même : à l’écoute, toujours à l’affut d’une opportunité … Mais les desseins, voilà une chose qu’on ne pouvait pas deviner en scrutant uniquement ses grands yeux bleus.

- J’étais mitigée sur ma décision de venir, ou pas, à vrai dire. Qu’est-ce qui me prouvait votre sincérité, par exemple, que cela n’est pas un piège sordide pour me prendre en otage comme un certain Yamada ? D’ailleurs notre otage se porte-t-il bien ?

Otage dont … elle s’en fichait. Suna n’avait eu que ce qu’il méritait à son sens. Les choses auraient pu se passer d’une bien meilleure façon, pour tout le monde, mais non, il a fallu jouer aux grands durs. Qu’ils continuent : ça sera sans elle. Elle ne se contentera que d’une chose : protéger son pré-carré. Elle n’ira pas à des combats épiques au nom de Suna, et se cantonnera à une position de défense autant qu’elle le pouvait …

- Et surtout, pourquoi cette prise de « conscience » soudaine « maintenant » ? Vous êtes une femme intelligente et non une stupide femme de cœur. Ce n’était nullement une insulte, mais un fait. Et je vous respecte pour tout ce que vous avez fait. Ainsi donc, en respectables femmes, disons-nous les choses sans détour, voulez-vous ? Pourquoi cion en "huit-clos" ?

Elle était sincère et respectueuse. Aucun mensonge ne pouvait être détecté, mais aucune naïveté ou émotion admirative n’étaient là également. Le respect, voilà ce qui régissait – ou régira selon les espérances de Tsukiko – cette « rencontre ».

Spoiler:

Tsukiko était en chemin et à mesure qu’elle s’avançait, tout portait à croire qu’elle était seule. Souriant légèrement en sentant que la jeune Daimyo avait ses propres astuces pour tenter de savoir si elle avait elle aussi respecté sa part du marché, l’Aburame regarda la myriade d’étoiles qui scintillaient dans la nuit. Si pures, si lointaines … Bien loin de la réalité cruelle qui régnait ici-bas. La blonde lui fit finalement face. Elle était venue à ce sommet secret, comme l’ancienne Hokage s’y était attendue.

Tsukiko, heureuse de vous revoir également. Eh bien … je suis en vie et je fais avec, je vois qu’il en est de même pour vous.

Se retenant de se craquer l’auriculaire de la main droite cette fois, l’Aburame resta où elle était, les deux kunoichis se regardant de loin. Chacune se méfiait de l’autre, et au moins l’une d’entre elle avait ses raisons.

J'apprécie que vous ayez pu venir, mais je ne vous cache que je me doutais que vous ne refuseriez pas une occasion d’améliorer la situation de votre pays. Vous avez su démontrer au cours de nos rencontres que même quand vous n’en aviez pas l’autorité, vous placiez l’intérêt de votre pays au-dessus de tout le reste.

Elle était venue oui. Comme elle avait pu s’y attendre. Naïve ? Pas vraiment. Plus maintenant. Idéaliste ? Non plus. La Kawaguchi s’était certainement déplacé en ayant décidé de lui faire confiance, comme se sentant, au moins rien qu’un peu, concernée par l’attentat raté.

Vous m’avez demandé d’être sans détour. Aussi serai-je directe. Je vous ai faite venir ici non pas pour parler de la paix que nous pourrions bâtir ensemble … Mais de celle que je pourrais obtenir à votre insu. Vous n’êtes plus la gamine perdue ,naïve et manipulable que j’avais contaminé par précaution à notre première rencontre. Vous êtes devenue une femme forte et intelligente également : ce n’est pas votre crédulité qui vous a faite venir ici, mais le respect que vous aviez pour moi, la sincérité et la dévotion pour créer un monde meilleur que vous auriez voulu retrouver. Mais je ne suis rien de tout cela. Je suis une kunoichi avant tout et je continuerai d’œuvrer en priorité pour mes citoyens dussé-je raser Suna. Je n’ai aucune prétention vis-à-vis de votre pays, mais afin de parvenir à mes fins le plus rapidement possible j’aurai besoin de votre entière coopération : vos informations, vos contacts, éventuellement votre simple présence même si je doute du poids que vous pourriez représenter dans d’éventuelles négociations avec le Kazekage.

Craquement, envie de fumée refreinée.

Je sais le trouble que représente à vos yeux le village de Suna, mais je comprends votre hésitation : ce sont vos citoyens, vouloir éviter la mort de certains d’entre eux est tout naturel. Malheureusement il n’est pas toujours possible d’éviter les conflits, et dans ce cas, nous avons dépassé le stade de rechercher de simples solutions diplomatiques. Votre Kazekage ne vous obéit plus et dirige son village vers une autonomie qui engendrerait les mêmes conséquences pour vous que la création de l’Empire pour les Daimyôs de l’Alliance. Aussi, je ne resterai pas les bras croisés à attendre qu’un malheur s’abatte sur les miens : nous irons chercher Suna selon nos propres termes… Et la tête de votre Nanadaime. Contrairement à vous je n’aurai pas d’hésitation … et n’en aurai jamais.

Des regrets ? Elle aurait aimé dire qu’elle en avait, mais son expérience à Yu no Kuni l’avait endurci encore plus qu’avant. Nul sourire malgré le ton doucereux de ses paroles courtoises. L’Aburame affichait un visage de marbre, pleinement consciente qu’elle jouait à un jeu dangereux duquel la relation entre les deux Daimyôs en ressortirait brisée … Si la Kawaguchi survivait.

Sûrement doutez-vous qu’il est possible de se prévenir de la violence par la violence et pensez que mon ingérence dans vos affaires me pousserait à placer Kaze et donc vous sous ma tutelle. Mais ce n’est pas le cas, et même si vous ne me croyez pas, tout cela n’a que peu d’importance.

Laissant une trentaine de frelons sortir de son corps, elle les laissa tournoyer autour d’elle.

Car vous serez emmenée à Konoha, où votre "aide" sera requise pour identifier les points faibles de votre village ninja et trouver comment faire sortir Yamuro de sa tanière. Je vous en prie Tsukiko, ne rendez pas la tâche plus difficile qu’elle ne l’est déjà et coopérez avec moi. Acceptez de vous laisser piquer, vous ne sentirez pas grand chose. J’aimerais éviter que nous en venions aux mains … Car contrairement à vous, je ne suis pas venue seule.

Le troisième invité atterrit dans une bourrasque de vent de l’autre côté de la jeune femme qui se retrouvait ainsi coincée entre ses deux adversaires. Il suffisait d’une approbation de la part de la blonde pour que les insectes aillent injecter en elle leur poison et lui éviter tout combat inutile et perdu d’avance. Ferait-elle le bon choix ?

Spoiler:

Je m’étais préparé à tout pour cette prochaine mission. J’avais reçu une missive urgente qui m’avait convoqué au Palais et, une fois sur place, je reçu la mission d’accompagner et de veiller sur la Daimyô, notre destination étant la Porte de la nuit. Je fus aussi briefer sur la raison du « rendez-vous » et mon implication dans le plan. Comme de fait, cette assignation me convenait puisqu’elle était en plein dans mes cordes. J’étais donc retourné en vitesse chez moi puis, agrippant mon équipement çà et là dans l’appartement avant de décoller en vitesse par la trappe du toit. Je ne m’arrêtai même pas au rempart puis filai à toute vitesse vers l’Ouest. J’avais adopté ma forme d’aigle, pour plus de subtilité, et j’utilisais ma vision d’aigle pour retrouver l’Aburame.

Le ciel était on ne pouvait plus claire, chaque petite étoile étant perceptible sur le fond noir de la nuit. Du haut des airs, le vent était particulièrement fort et froid. Sous ma forme d’aigle, toutefois, je ne ressentais pas le froid comme sous ma forme humaine. Je volais à quelques kilomètres du sol, toujours à la recherche de Miko-sama, lorsque je la trouvai enfin sur le territoire de Kawa no Kuni. Ne la quittant pratiquement pas des yeux, je la suivi de haut pendant le restant du voyage. Je me demandai si elle m’avait repéré, question qu’elle sache que je suis avec elle. Puis nous arrivâmes enfin à la Porte de la nuit, un immense torii rouge abîmé par le vent et le sable. L’Aburame s’arrêta donc puis s’adossa sur l’une des colonnes. Je restais dans les alentours, mais ne pouvant pas rester sur place, je décrivis de grands arcs de cercle autour du point de rendez-vous.

Après plusieurs minutes d’attente, une silhouette apparut enfin au loin. Je posai aussitôt les yeux dessus puis pu effectivement reconnaître la Daimyô de Kaze no Kuni. Elle arriva à Miko-sama quelques minutes plus tard, l’ayant elle-même déjà repéré. Maintenant l’une en face de l’autre, je descendis graduellement tout en continuant mes ronds autours du point de rendez-vous. Elle salua son homologue Hijin, prenant des nouvelles d’elle probablement plus par politesse que par réelle soucis, puis entra dans le vif du sujet. L’Aburame se lança alors dans un monologue sur la situation de leurs deux pays et la façon qu’elle avait pour résoudre leurs différents. J’écoutais attentivement les paroles de la Daimyô, attendant le moment pour intervenir. Je repris finalement ma forme humaine puis volai sur place quelques instants avant de finalement entendre la Daimyô lancé la phrase signale : « Je ne suis pas venue seule ». Je piquai alors vers le sol à toute vitesse, accompagnant ma descente d’une vrille qui ressemblait en tout point à la technique Inuzuka puisque c’était celle-là même que j’avais appris de Takeo. Puis, au dernier instant, j’arrêtai de tourner pour plutôt faire un demi-salto avant et atterrir avec fracas dans le sol avec mes pieds en serres d’oiseau. Les bras croisés sur mon torse, on voyait très bien mes gantelets électriques, diffusant des petits arcs d’électricités violacées.

- S’il vous plait, ne nous contraignez pas à utiliser la force.

Elle ignorait probablement qui j’étais, alors mes paroles avait peut-être que peu d’importance, mais au moins mes intentions étaient claires : elle repartait avec nous. La question était comment elle le ferait. J’avais décroisé mes bras pour les laisser pendre de chaque côtés, les bars légèrement fléchis pour réagir à toute réaction de la Kawaguchi.

Hrp:

Plus la Daimyo d’Hi parlait, et plus Tsukiko se rendait compte qu’il y avait des « problèmes ». Commençons par Aburame Miko elle-même : la blonde l’avait suffisamment côtoyé pour vous dire qu’elle commençait sincèrement à en connaître la signature chakratique. Et aujourd’hui, elle était « floue ». La puissance était là, mais le corps semblait « inconsistant ». Ce n’est qu’au bout de cinq minutes qu’elle comprit la supercherie : un clone élaboré et complexe. La Diablesse l’avait piégé, de la pire manière qui soit aux yeux de la demoiselle. Malheureusement, le piège ne s’était pas limité à une pâle copie de la Reine Cafard : non loin, l’aigle qui virevoltait dans le ciel se transforma sans tarder en un humain. C’était donc un Gekei, ces fameux hommes ayant des capacités « animales ». Ironie du sort, c’était ce même homme qu’elle avait invité jadis lors de son couronnement en tant que chef de clan, quelques semaines avant l’examen chunin.

- La guerre, je ne l'apprécie que pour une chose : elle ne ressort que ce qui est vrai en une personne

Elle fit aussitôt un signe intimant le silence au Gekei, jetant juste un regard bref mais autoritaire, indiquant clairement qu’il était plus une gêne anodin –comme une vulgaire mouche – dans cette rencontre prévue initialement pour deux « véritables » personnes, et non pour une « vraie », une « clone » et un « larbin ».

- Donc si je comprends bien, je dois à nouveau me laisser parasiter ou « piquer » par une bestiole étrange, pour que ce séduisant jeune homme que j’ai invité dans mon propre domaine pour une fête m’emporte dans ses bras sous le clair de lune, pour ensuite me réveiller je-ne-sais-où afin que je collabore pour détruire Suna en vous donnant des informations, et des contacts ? Evidemment, après cela, je pourrais partir, « libérée et délivrée » ?

Elle se tut, évaluant un tantinet la réaction de la fausse Miko et de son larbin. Croyaient-ils sérieusement qu’elle allait accepter ce genre de conditions que l’on pouvait nommer vulgairement « foireuses » ? D’une, elle ne faisait plus confiance aux insectes de l’Aburame. De deux, la destination inconnue ne l’arrangeait pas du tout. De trois, elle n’avait aucune garantie de sortir de ce futur enfer de l’interrogatoire vivante. Si vraiment, elle ne pouvait pas faire autrement, elle aurait à collaborer mais comment revenir alors au Pays sans être couverte de honte ?

- Effectivement, Suna devient bien trop indépendante mais il serait stupide de ma part de raser ma force militaire, et me soumettre à une autre force aussi aveuglément. Vous dites que la tutelle ne vous intéresse pas. Et bien, si ce n’est pas vous, le Shukai aura de l’intérêt. Si ce n’est pas eux, c’est Kumo. Et J’aurais besoin d’une force militaire, et je me retrouverai à quémander pour une tutelle. Pathétique.

Elle préférerait clairement mourir que d’avoir à se mettre à genoux devant une quelconque force. Elle avait déjà ployé bien trop souvent ce genou et s’était soumise à bien trop de stupides ordres ou missions. Pour la première, elle était « libre » de réaliser ce qu’elle « désirait », et il était hors de question d’agir stupidement et naïvement. Ce que Miko proposait était tout simplement le suicide du Pays dans sa globalité.

A terme, elle soupira et haussa ses épaules.

- Libéréeee, délivréee … je ne mentirai plus jamais … Libérée, délivrée … c’est décidé, je m’en vais … Vous connaissez cette petite chanson ? Je ne sais jamais qui me l’a appris, à vrai dire, et quand, mais ça traduit plutôt bien la situation je suppose. La situation est la suivante, chers traîtres : le vol de ce soir est annulé en raison d’une météo capricieuse inattendue.

Elle fit aussitôt quelques signes, plus précisément deux techniques particulières. La première déclencha une pluie importante sur la zone alentours, mouillant chaque parcelle à découvert et même les différents protagonistes s’ils ne se couvraient guère davantage. Quant au second signe, il ne déclenchait qu’un piège : cette rafraîchissante pluie devenait de l’acide temporairement, le temps de faire quelques dégâts aux ennemis - mais nullement à elle, maîtrisant avec subtilité son énergie. Ce liquide trouait sans aucune pitié chaque surface rencontrée, qu’elle soit de roc, de métal, ou de chair. Les Konohajins pouvaient se sentir honorer sur un point : c'était la première fois qu'elle usait aussi ouvertement de son "second don". Elle pourrait même dire qu'ils étaient tout bonnement les premiers vrais spectateurs, et qui sait, victimes.

Spoiler:

Senwashi avait atterri avec force, écartant sable et insectes grâce au souffle provoqué par ses ailes. Soit, entrée théâtrale. Elle en avait pour son argent et tant mieux. Cela lui permettrait de continuer à développer cette aura de dangerosité calme et imposante qu’elle avait déjà commencé à instaurer dès son Kagenat. On l’avait souvent mise sur un piédestal, les plus sceptiques pensant quand même qu’on surestimait ses capacités martiales vu qu’elle ne combattait que rarement. Des combats dignes d’intérêt, elle n’en avait mené que quelques-uns au fil des années, son expérience lui ayant appris à être radicale et à ne pas faire durer un combat, chose qu’elle avait enseignée à ses élèves. Toutefois, cette fois-ci et quand bien même elle n’était qu’un clone, l’Aburame comptait prendre du plaisir à affronter la Kawaguchi.

Rebelle et réfractaire. Voilà ce que son adversaire était. L’ancienne Hokage aurait toutefois tellement voulu que la Kawaguchi se plie, lassée par les conflits et les tensions au sein de son pays. Mais visiblement trop idéaliste, elle avait décidé de se battre jusqu’au bout alors qu’elle s’apercevait qu’elle avait été trahie. Pourtant les probabilités ne jouaient pas en sa faveur et ce même si elle avait identifié le fait que l’Aburame n’était pas l’originale… Elle lui rappelait en un sens Mizuki, les deux gamines avaient tant muries. Elles étaient toutes deux des femmes fortes et de caractère. Mais elles avaient encore des choses à apprendre. Réprimant un sourire intérieur à cette comparaison entre la rousse et la blonde, elle n’en perdait pas pour autant le fil de la situation et la mission qu’elle s’était fixée : ramener la Kawaguchi à Konoha.

Ainsi donc voilà votre réponse Tsukiko, je suis navrée que les choses se passent ainsi. J’aurai pourtant essayée … avec le temps, vous apprendrez à être moins impulsive… Si vous survivez jusque-là.

Rappelant la différence d’âge et d’expérience entre les deux combattantes de manière plus que sous-entendue, Miko avait hésité à passer au tutoiement en guise de provocation avant de se refreiner. Aux aguets, elle leva la main à l’attention de Senwashi afin de lui donner comme consigne de ne pas bouger. Le ciel se couvrit, signe pour Miko qu’il était temps d’agir, tout cela ne laissant rien présager de bon. Libérant un immense nuage noirâtre de son corps tant la densité des insectes était importante, elle les contraignit à orbiter tous autour de la Kawaguchi à distance respectueuse à folle allure.

Le dôme créé comme à l’époque de son combat contre Envizib, la pluie se mit à tomber en trombe, le tourbillon d’insectes les protégeant. Elle voulait tirer avantage de l’eau qui commençait à tomber, mais dans quel but ? La réponse fut quasi instantanée quand quelques trous apparurent dus à la diminution du nombre d’insectes qui mourraient en masse. Renforçant leur carapace afin de rendre sa protection plus efficace, elle se laissa recouvrir elle aussi d’une fine pellicule d’insectes, parée à toute éventualité.

Cette force militaire vous l’aurez toujours. Je ne parle pas d’une boucherie, juste d’arrêter les belligérants. Approuvez-vous vraiment cette déclaration de guerre ? Cette tentative d’assassinat jusque-là impayée ? Cette prise du pouvoir de Ki no Kuni ?! Qu’a à vous apporter un Empire en guerre contre Kumo qui assassine ses Daimyôs récalcitrants et ne cache pas son désir d’extension ?! Ils se débarrasseront de vous tout simplement, et le Shukaï aura alors la main mise sur votre pays, plaçant à sa tête ce cher Kazekage pour lequel vous vous battez !

Plus virulente, elle fit éclater le bas de son dôme pour permettre à la lumière de rentrer, gardant tout de même la partie supérieure qui continuait à les abriter grâce aux insectes qui tournoyaient. Au tour de Senwashi.

Spoiler:

Évidemment, cela aurait été beaucoup trop optimiste de croire qu’elle nous aurait tout bonnement suivi. Il avait toutefois été nécessaire d’au moins essayer, parce que nous avions un minimum de respect. Ce n’était pas envers la Kawaguchi que nous en avions, mais au Kazekage et son village caché. C’était lui qui avait attenté à la vie de Miko-sama et qui avait par le fait même déclaré la guerre au Pays du Feu. La Daimyô du Vent me fit un petit signe de la main pour me faire taire, sans même prendre la peine de me regarder, ce qui me fit serrer les poings. Je conservai mon silence habituel, qu’elle me l’ait demandé ou non. Je n’étais pas ici pour discuter. Ce fut d’ailleurs ce qu’elle fit, elle qui se lança dans un long monologue en débutant par résumer le plan de l'Aburame avec autant de sarcasme qu’elle le pouvait. Avec simplement cela, j’avais déjà un indice que la situation allait dégénérer. Je n’écoutai alors qu’à moitié ce qu’elle disait, le discours ne m’étant de toute façon pas adressé, et guettai le moment où la Daimyo allait passer à l’action. Je l’entendis chanter, ne baissant pas ma garde pour autant, puis elle déclara finalement que le vol de ce soir serait annulé pour cause de météo, me faisant arquer un sourcil. Elle se lança alors dans une complexe série de mudras et je pris aussi mes distances avec un battement d’ailes, paré à me défendre. Je n’aurais toutefois jamais pus me défendre contre cela.

Elle commença d’abord par faire pleuvoir sur la Porte de la nuit. L’Aburame n’attendit pas plus longtemps avant d’intervenir, laissant échapper un flot d’insectes qui vint nous couvrir tous les trois sous un dôme d’une assez bonne taille. Assez pour me laisser manœuvrer dans les airs. Quelques éclaircis apparurent alors à travers la défense de Miko-sama, qui remédia aussitôt à la situation. Je réalisais la puissance de l’Aburame pour la première fois de mes propres yeux et c’était impressionnant. Nous nous retrouvèrent donc rapidement submergés dans l’ombre à nouveau. Elle répondit alors à la Kawaguchi en précisant les points qui avait été mal compris. Elle lui rappela les faux pas de son Kazekage et exposa les défauts de ses potentiels plans d’actions. Un anneau d’insectes disparut finalement laissant la lumière entré dans le dôme. J’avais attendu mon tour de frappé, contractant chacun de mes muscles pour pouvoir charger à toute vitesse une fois le moment venu. L’apparition de la lumière m’avais tout l’air d’être le signal pour moi de passer à l’action. J’e n’avais pas le choix si nous voulions la ramener à Konoha.

Battant alors de mes ailes, je fonçai à toute vitesse sur la blonde. Une fois sur elle, je la plaquai lourdement au sol pour ensuite m’installer en cavalier sur elle. Je lui ruai les côtes, le torse et la tête d’une vingtaine de coup de poings, équipés de mes gantelets électriques. Mais je n’avais pas fini, non. Chargeant aussitôt lesdits gantelets de chakra, je fis pleuvoir une deuxième séries de coups de poings à une si grande vitesse qu’on aurait cru me voir porté qu’un seul coup de poing. N’attendant pas la réplique de la Daimyô, je me repliai dans les airs, atteignant le sommet du dôme, puis lui envoyai l’une de mes plus puissantes techniques. Suite à mes mudras, j’envoyai les mains vers l’avant pour faire apparaître une trentaine de croissant de lune, d’un vert clair et tranchant comme des rasoirs, tout autour de la Kawaguchi et qui la tranchèrent de toute part. Gardant toujours mes distances, je restai tout de même alerte pour la contre-attaque qui était sur le point d’arriver.

Spoiler:

Nul cri, nulle agonie et nulle plainte d’horreurs ne venait interrompre à coup de trompes et de tambours le clapotis impatient et déterminés de sa pluie. Un frisson la parcourut : son glas avait sonné. Si aucun de ses assaillants n’étaient blessés, alors s’en était fini d’elle. Elle le comprit assez vite et commença déjà à construire un cocon protecteur autour d’elle – une action bien tardive, se disait-elle maintenant qu’elle voyait à quel point la fausse Miko était à l’abri, l’expérience, me direz-vous -. Malheureusement, le jeune Gekei ne tarda pas à charger. Si sa mince barrière l’avait protégé de ses premiers poings ravageurs et électriques, elle n’échappa nullement à d’autres poings, toujours aussi impitoyables. Un spectateur lambda dira « elle n’a reçu qu’un seul et unique coup ». Cependant, un Shinobi aguerri – comme le corps de la Daimyo même à cette heure-ci – témoignera du contraire. Ses lèvres boursouflées et éclatées hésitaient entre le mauve et le rouge sang, un de ses yeux se montraient plus globuleux alors que l’autre était enfoncé au plus profond, et une bonne partie de son visage se mêlait à la boue – vaguement délavée par la fausse pluie, révélant une formation de la mâchoire étrange prouvant qu’elle s’était sûrement brisée à quelques endroits. Ne parlons pas du corps, qui déjà se recouvrait de multiples ecchymoses tant les coups avaient plus avec force. Elle se disait « c’est fini ». Mais, « heureusement » pour elle, l’être ailé s’écarta pour pouvoir sûrement l’attaquer de hauteur. C’était sa chance. Sa seule et unique chance. Instinctivement, ne se basant que sur son ouïe et son odorat – sa vue était totalement hors service pour ce combat-ci -, elle fit un signe aussi vite qu’elle put et déjà deux bras de sable l’entourèrent. Allaient-ils la protéger ? Nullement. Cette technique sert initialement à projeter une cible d’un point A vers un point B ou servir de support à d’autre technique, tout aussi meurtrière. Aujourd’hui, et dans l’immédiat, c’était sa seule et unique chance. Les dits bras la jetèrent vulgairement, mais avec force, vers les tréfonds de la forêt – mais pas suffisamment loin, la pluie était toujours dans les environs –. Elle glissa longuement, et avait fini sa course, écrasée brutalement contre un arbre. Comment décrire son « sentiment » ? Le souffle coupé, un ou deux côtes brisées dont déjà les pointes effilées des os tranchaient la chair de l’intérieur … L’adrénaline du combat aidant, elle profita de ses dernières forces pour un dernier acte : deux signes, deux puissances qui se révélèrent. Tout d’abord, c’était une vague de sable gargantuesque, engloutissant tout sur son passage pour l’embrasser et l’enfoncer en son sein. De « souvenir », elle s’était orientée et « jetée » de telle sorte que Miko-clone et Senwashi soient situés sur une même direction et non plus l’un derrière, et l’autre devant. Une fois pris dans cette vague, s’élevant des plus hauts – donc difficile pour un oiseau d’en fuir, elle osait espérer – elle, déposa une main sur le rebord de la mare de sable formée, et aussitôt cette dernière s’anima en de douces vaguelettes émettant un son lugubre. Des arbres captifs se brisèrent en mille morceaux, les pauvres animaux épris « explosèrent » répandant tripe et sang dans ce minerai doré … mais qu’en est-il des Konohajins.

La pluie acide avait été déversée en première car Miko et Senwashi se trouvaient de part et autre, divisant ainsi habilement l’attention et le champ d’action de la blonde. Cependant, en se poussant vers un point, elle avait plus d’aisance à avoir les deux silhouettes en « face » et dès lors, le sable était une valeur plus sûre que l’acide. C’était, après tout, ce qu’elle maîtrisait depuis sa naissance. Et soudainement, ses jambes flagellèrent et elle retomba à même le sol. On pourrait imaginer que comme quelques grands Shinobi blonds, elle allait se relever héroïquement et dire quelques belles paroles, mais nullement. Elle n’était qu’une humaine et foutue de surcroît, au sens littéral et figuré. Aucune fierté ne l’emplissait, si ce n’est un profond dégoût : la belle forêt qui entourait les abords de la porte de la nuit n’était plus que des bouts de bois éclatés ou rongés par l’acidité, quelques macchabés démembrés ou en bouillis et des résidus d’amas de sable ici et là. Elle préférait ne pas se regarder, non plus. Son poumon qui avait déjà été malmené une fois était à nouveau sous une sérieuse menace d’être perforée par son propre cote brisé.

Où étaient-ils déjà ? Kawa no Kuni. Où trouver la ville la plus proche ? La clinique, la fameuse clinique d’une certaine ancienne Shinobi était une solution, peut-être. Plus important, comment y aller ? ET surtout, sera-t-il possible d’y aller ? Elle n’avait même pas la force de savoir si le Konohajin avait survécu ou pas, tant la lassitude l’avait gagné et que son corps n’était plus qu’un amas endolori sous la douleur.

Spoiler:

Senwashi avait chargé immédiatement après que la lumière soit revenue, fonçant sur Tsukiko avant de la marteler de coups au visage mais également sur tout le corps. Ne détournant pas les yeux alors qu’elle se rendait compte de la violence du taijutsu du Gekei aux bruits que provoquaient ses poings lorsqu’ils rencontraient la chair et les os de son homologue de Kaze, elle resta froide, distante. Elle aurait tant voulu que tout cela se passe différemment, peu adepte d’une telle violence à l’encontre de quelqu’un qu’elle avait su apprécier.

Le Gekei recula, visiblement à deux doigts d’en finir. C’est cet instant que saisit Tsukiko pour se relever et s’échapper in extremis grâce à son Sunaton. Approuvant de la tête face à la combattivité de la jeune femme qui s’acharnait alors que tout son corps et son visage portaient les marques d’une douleur non négligeable, elle ne bougea pas d’un pouce... Jusqu’à ce qu’elle comprenne ce que la Kawaguchi comptait faire. La technique était visiblement plus que chakravore tant la puissance et l’énormité de la vague qui s’abattait sur eux étaient colossales. Pas de taijutsu, de vol ou autre … N’être qu’un clone la frustrait énormément finalement. Elle aurait dû venir en personne.

Senwashi ? Impossible à protéger, trop loin. Dépensant elle aussi une masse énorme de chakra, elle accéléra la croissance de ses insectes qui émanaient à une vitesse hallucinante d’elle, une masse noire immense l’entourant, alimentée d’autant plus par celle du bouclier à présent arrêté avant de s’opposer au sable qui s’abattait sur eux. Elle n’avait pas besoin de s’échapper de là, juste d’atteindre sa cible. La tornade dont elle était l’origine fonçait à travers le sable vers la jeune femme, dévorant tout sur son passage, les grains de sable tout comme le chakra qui les manipulait. Et au centre de la tornade : son cadeau qu’elle voulait tant offrir à la Kawaguchi depuis le début des hostilités : ses frelons empoisonnés.

La tornade ayant permis de traverser le sable, les frelons libérèrent leur toxine paralysante. Ne restait plus qu’à livrer le paquet à Hi no Kuni. Emportée par la vague malgré tout, l’Aburame confiante en son armure savait la partie terminée…

* * * * *

Renversant son eau chaude sur la table basse de sa terrasse, l’Aburame agenouillée à même le sol reposa le pot en porcelaine. Elle avait veillé tard et seule à contempler les nombreuses étoiles qui illuminaient le ciel et son jardin, attendant le résultat de l’entrevue à laquelle elle avait promis d’assister en personne dans sa lettre. Mais celle-ci avait été principalement été écrite pour que ce soit la véritable Tsukiko qui se déplace. Elle ? Elle avait triché en envoyant un double, confiante que cela suffirait en plus de son homme de main et que tout se passerait bien. Elle s’était bien trompée. La puissance de la Kawaguchi s’était révélée terrifiante.

Laissant apparaître un petit sourire, elle envoya ses insectes ordonner qu’une équipe prenne immédiatement la direction de la Porte de la Nuit de Kaze no Kuni, en espérant que Senwashi s’en soit échappé au contraire de son clone visiblement trop imprudent. Épongeant l’eau versée, elle reprit la théière entre ses mains et acheva le thé qu’elle avait pris grand soin de préparer. La nuit promettait d’être longue et elle n’avait que peu sommeil. Ces derniers temps s’étaient révélés bien trop calmes et ressourçant à son goût. Ne restait plus qu’à savoir si son quotidien continuerait ainsi ou si sa tentative avait été couronnée de succès et que la première étape de son plan pour mettre fin à la guerre avait été franchie. Quel suspense insoutenable.

Spoiler:

Martelant la Daimyô de mes poings, je ne m’arrêtai qu’un fois le combo terminer. J’avais toutefois fais l’erreur de m’éloigner d’elle pour porter mon coup de grâce. Je m’étais replié dans les airs, où j’étais plus à l’aise que sur le sable qui était son domaine. J’avais donc fait mes mudras pour faire mes lames de vents, mais La Kawaguchi était elle aussi passé à l’action, me devançant dans mes mudras. Elle s’extirpa de justesse de mon jutsu, s’éloignant de plusieurs mètres grâce à une immense paire de bras qui la projeta au loin. Ne comptant pas la laisser filer ainsi, je me mis aussitôt à sa poursuite. Une gigantesque ombre vint soudainement me bloquer. Me demandant ce qui pouvait bien me faire de l’ombre en cette nuit dégagé, je me retournai pour apercevoir avec frayeur l’immense vague de sable qui me surplombait et qui déferlait vers moi. N’ayant que peu de temps avant l’impact, je devais essayer de sortir de là. Contractant tous les muscles de mon dos, je battis fortement des ailes puis je pris ma forma d’aigle aussitôt, profitant au maximum de mon boost de vitesse. La vague gagnait toutefois beaucoup trop de terrain et ne tardera pas à me tomber dessus. Dans un ultime effort d’échapper à l’inévitable, je repris ma forme humaine puis envoyai une bourrasque de vent. Il y eu une déformation dans la vague, mais celle-ci ne s’arrêta pas pour autant.

Il n’y avait que très peu de chance que j’échappe à cette vague, mais apparemment les étoiles étaient alignées pour moi cette nuit. La vague était littéralement juste au-dessus de moi lorsqu’elle sembla soudainement perdre un peu de vigueur. Le sable m’engloutit complètement pendant quelques secondes mais je réussi à m’extirper la moitié supérieur du corps, battant toujours de me sortir de ce sable qui me retenait aussi bien que du béton. La pression sur mes jambes augmenta beaucoup trop rapidement et je me trouvai a crié à pleins poumons tellement la douleur était intense. Je sentis mes premiers os se fracturer et me tira un second cris plus puissant que le premier. Après cela, ce fut le vide total.

***

Lorsque je repris finalement conscience, la douleur ne c’était pas estompé. Toujours à moitié enseveli dans le sable, j’hésitai à me sortir de là ou y rester encore quelques minutes. Je chassai finalement le sable de mes ailes, qui n’étaient pas trop mal en point, puis je battis des ailes à quelques reprises avant de finalement me sortir de là. Je portai alors un coup d’œil aux alentours, prendre le topo de la situation. La porte de la nuit n’était plus, l’immense torii de bois étant couvert par le sable. La forêt qu’arborait la frontière de Kawa était elle aussi couverte par le sable. La daimyô de Kaze était vraiment une puissante shinobi, au même titre que notre propre Daimyô. C’est d’ailleurs grâce à elle si je suis encore en vie en ce moment, et elle n’avait envoyé qu’un clone. Les choses auraient sûrement été autre chose avec la vraie sur place.

Malgré la douleur qui devenait de plus en plus insoutenable, je ne pouvais pas partir d’ici les mains vides. Je m’étais déplacé pour une raison, une mission, et j’allais l’accomplir pour m’être rendu aussi loin. N’étant malheureusement pas adepte de la sensorialité, je dû la chercher à l’œil. Je la trouvai quelques minutes plus tard près de ce qui restait des arbres. Je me dépêchai vers elle puis je constatai une fois à ses côtés qu’elle avait perdu connaissance, probablement par épuisement de chakra puisque mes blessures n’étaient pas suffisante pour l’y amener. Voyant-là ma chance, je pris la Kawaguchi sur mon épaule puis je me dirigeai tranquillement vers l’Est. Après ce qui devait être les heures de vol les plus pénibles de ma vie, j’atteignis enfin les frontières de Hi no Kuni. À bout de forces, je perdis rapidement de l’altitude tout comme je perdais connaissance. Je réussi tout juste à nous poser sans nous écraser, tombant à nouveau dans l’inconscient.

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