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La chaleur n’était pas encore étouffante mais on se sentait bien mieux à l’ombre en cette belle journée d’été. Le soleil était au rendez-vous au Pays du Feu et seuls les plus hauts sommets de la région étaient un peu gênés par la présence d’une légère surface nuageuse. L’endroit était calme et paisible, le passage des Hommes était rare ici et la nature s’épanouissait d’elle-même. Le chant agréable des oiseaux durait toute la journée.
Ce fut donc dans ce bel environnement que se fit voir une fumée blanchâtre. Elle se dégageait du pied des montagnes, sur le flanc sud, exactement là où la rivière Anshin prenait naissance pour aller se perdre un millier de kilomètres plus loin dans le lac Tatsu. Si on se rapprochait du lieu d’origine de cette étrange émanation, on pouvait aisément se rendre compte que la douce musique des oiseaux avait été remplacé par des coups puissants, répétitifs et… métalliques. C’était comme si l’on frappait régulièrement deux plaques de fer l’une contre l’autre avec quelques pauses de temps à autre, souvent suivi d’un frétillement… Un frétillement familier qui rappelait sans aucun doute le bruit d’un objet chaud rencontrant brutalement le froid. En s’approchant un peu plus, on pouvait effectivement voir un individu en train de plonger un objet dans l’eau fraîchement tombée d’une immense cascade. Son torse nu laissait apparaître quelques cicatrices légères et anciennes. Sa musculature impressionnante œuvrait avec justesse le métal qui s’échappait littéralement de ses mains. Il sortit alors de l’eau une sorte d’arme. Cela ressemblait à un kunaï mais à une échelle supérieure. Affiné sur des zones distinctes et presque calligraphié à même le métal au niveau du manche, l’objet était de toute évidence un véritable petit bijou pour les amateurs. Il ne semblait pas encore fini cependant. L’homme qui le tenait se retourna et on découvrit alors un beau visage, presque paisible. Ses sourcils, aussi blancs que ses cheveux en bataille, étaient un peu froncés. Il semblait véritablement concentrer dans ce qu’il entreprenait. Ses yeux gris se baladèrent alors sur son travail avant de se perdre un peu plus loin au niveau de la rivière. En réalité, il regardait une autre personne. Il s’agissait d’une magnifique jeune femme brune, elle portait un cache-œil du côté droit et ce fut tout ce que l’on pouvait voir au niveau vestimentaire. Cette dernière était en train de nager tranquillement. Le clapotement de l’eau à chacun de ses gestes avait quelque chose relaxant, à moins qu’il ne s’agissait tout simplement de l’effet produit par la cascade proche. Elle surprit le regard de l’homme aux cheveux clairs et agita brusquement sa main de gauche à droite.

Femme : « Hey ! Alors, bientôt fini ? »
Homme aux cheveux blancs, réprimant un sourire : « Tu le sauras Shizuna-san, promis ! »

Une petite moue se fit apercevoir sur le doux visage de la brune alors que celui qui semblait être un forgeron s’engouffra dans une cavité non loin de là. A côté de l’espace qui faisait office d’entrée, on pouvait distinguer trois manteaux noirs identiques dans leur coupe, comme s’il s’agissait d’une sorte d’uniforme, accrochés aux branches d’un arbre radieux.
La zone semblait avoir été aménagée assez discrètement. N’importe qui aurait pu simplement passer dans cet endroit pour se reposer à l’ombre des quelques arbres disposés çà et là ou encore profiter de la magnifique cascade de la quelle naissait la rivière. Et pourtant, en étant plus observateur, on pouvait découvrir de petites ouvertures rectangulaires creusées dans la roche. De celles-ci s’échappaient des vapeurs à peine visible. Nul doute que la température à l’intérieur de ces cavités devait être assez importantes. Les minutes passèrent… La jeune femme continuait à s’amuser dans l’eau et bientôt, une troisième personne fit son apparition. Il marchait lentement sur l’eau alors qu’un masque cachait son visage. Il semblait être un homme malgré ses longs cheveux noirs attaché via un tissu rougeâtre à la manière d’un samouraï, et descendant tout de même jusqu’au bas de son dos. Son kimono noir aux contours rouge lui allait à merveille et jurait parfaitement avec les quatre katanas dignement retenus par sa ceinture traditionnelle. Lorsqu’elle le vit, la dénommée Shizuna lui lança un sourire… Celui-ci disparut quelques secondes plus tard, le masque du nouveau venu n’étant pas très engageant pour parler. Ce fut d’ailleurs lui qui démarra la conversation.

Homme au masque : « On se prélasse pendant que les autres travaillent, hein ? »
Shizuna : « Si marcher plus lentement qu’une tortue est un travail pour toi, je plains ton compte en banque… »
Homme au masque : « … je ferais comme-ci tu n’avais pas parlé. Mais en parlant de travail, as-tu fait le tien ? »
Shizuna, légèrement irritée : « Faudrait savoir… Mais oui, tout le secteur est sous contrôle et… »

Juste après la divulgation de cette information, même dite avec un ton moqueur, le masqué poursuivit son chemin vers la grotte du forgeron, ignorant les quelques insultes que lui proférait la jeune femme pour avoir cessé de l’écouter aussi brusquement. L’homme aux cheveux blancs et au teint basané sortit à sa rencontre. Ils semblaient se connaître apparemment.

Homme aux cheveux blancs : « Quelque chose te gêne Keitaro-san ? »
Keitaro : « J’ai cru apercevoir un chakra en revenant de ma ronde mais il s’est évaporé… »
Homme aux cheveux blancs : « Tu ne lui fais toujours pas confiance ? J’ai vu la qualité de ses sceaux, elle nous préviendra en cas d’intrusion… »

Un soupir s’échappa du masque suivi d’un hochement de tête en signe de dépit. L’individu mystérieux s’adossa alors à l’arbre duquel pendait les trois manteaux. Visiblement, le groupe était récent. Du moins, l’entrée de Shizuna dans celui-ci semblait datée de quelques semaines seulement. La brune était apparemment douée de sa capacité à manipuler les sceaux avec une dextérité certaine et semblait en avoir apposé suffisamment autour d’eux pour prévenir toute approche, humaine ou animale…
Soudain, le visage du forgeron se braqua vers la direction d’où venait Keitaro. Ce dernier, intrigué par l’attitude de son partenaire se redressa.

Homme aux cheveux blancs : « J’ai senti aussi… C’est… impossible. »

Mais qu’était-ce ? L’homme semblait mal à l’aise avec ce qu’il venait de percevoir. Il tendit la main vers Keitaro qui ne prit pas plus d’une seconde pour lui donner l’un des manteaux suspendus. Le forgeron l’enfila et mit également la capuche qui y était liée. Et puis il attendit, comme s’il voulait être sûr de ce qu’il venait de sentir.

La tristesse, la rancœur, tous ses sentiments qui se mêlent et se mélangent dans les larmes qui coulent le long de mon visage. Depuis combien de temps déjà ai-je quitté le pays du vent pour entreprendre ce long voyage vers Konoha ? Cela doit bien faire plus de trois semaines. C'est étrange de savoir que je prends presque mon temps pour rejoindre le pays du feu alors que d'habitude, je suis plutôt du genre pressé et que j'aurais avalé les kilomètres sans manger, n'y même dormir.

Non, là, je profite simplement du voyage pour éponger ma peine, pensé à mes erreurs passées, ouvrir mon cœur et mon âme à de nouveaux horizons.

Perchées sur le dos de ma jument dont la robe noire se fond parfaitement dans le paysage sombre de la forêt. Cette dernière marche d'un pas tranquille le long d'un chemin montagneux alors que je la chevauche en amazone. J'essaye de ne pas parcourir plus de dix kilomètres pas jours, comme si je voulais la ménager… Où peut être est-ce moi que je tente de ménager ? Oui, c'est sans doute ça.

Ma main repose doucement sur les rênes de l'harnachement de ma monture et à mon doigt, j'observe encore ce qui était la marque de mon alliance. J'ai tellement de souffrance qui se dégage de cette simple marque que j'ai longuement pensée à l'idée de me l'amputer pour ne plus avoir à la regarder. Une idée que j'ai vite mise de côté bien entendu, ce doigt m'était nécessaire pour soigner les gens, donc me retrouver sans n'était pas envisageable.
Un soupir s'échappe d'entre mes lèvres et j'efface une larme sauvage d'un revers de la main avant de concentrer mon regard sur le paysage alentour. Les forêts dont les conifères s'étendent à perte de vue répandant dans l'atmosphère une odeur agréable de pin frais, une odeur de montagne. Les forêts dont les conifères s'étendent à perte de vue répandant dans l'atmosphère une odeur agréable de pain frais, une odeur de montagne.


J'entends au loin le bruit de l'eau, comme le fracassement caractéristique que produit une cascade qui se brise contre des rochers. Je ne dois pas être loin de la rivière que j'ai aperçue ce matin lorsque j'ai consulté ma carte. C'est peut-être une bonne idée d'emprunter le lit du fleuve. Cela me permettra de profiter de la fraîcheur que dégagera l'eau en même temps que cela baignera les membres fatigués par le voyage de ma jument. Qu'elle mauvaise idée, j'ai eut de revêtir une tenue de convenance en prévision de mon arrivée à Konoha. La robe est lourde est chaude et la cape de cette dernière, délicatement posée sur ma chevelure me donne plus chaud encore. Je caresse doucement l'encolure de ma monture avant de tirer doucement sur la rêne droite pour faire emprunter une nouvelle direction à l'animal :


"Par ici ma jolie !"


Il me faut encore une vingtaine de minutes avant de parvenir à ce qui me semble être le court d'eau que j'ai entendu quelques instants auparavant. Je pousse un peu l'animal et finalement, elle s'engouffre avec un long râle de complaisance dans le liquide frais et je sens immédiatement les effluves de fraîcheur remonter jusqu'à mon visage avant de moi aussi relâcher un soupir de complaisance. Je me sens immédiatement mieux et je dégage mes cheveux de la capuche de ma cape de voyage avant de passer une main délicate dans cette dernière.
Le lit de la rivière est un endroit agréable et Panach n'a pas trop de difficulté à marcher dedans, se laissant porter simplement par le courant et marchant sur le sable qui baigne le centre du cours d'eau.

Je commence alors à tresser mes cheveux, sans vraiment porter d'autre attention à ce qui m'entoure. Je ne me sens pas particulièrement en danger ici, alors je laisse mes sens se reposer et mon esprit vagabonder ailleurs. Ce petit fleuve rejoint directement la capitale du pays du feu, nous ne pouvons donc pas nous tromper de direction. Je soupire et je profite encore un peu de ma tranquillité.

Le voyage se poursuit et les minutes s'écoulent paisiblement. Je continue à me laisser bercer par le mouvement en vague du pas jusqu'à ce que finalement, un évènement inattendu attire mon attention. Un écureuil fuit, les oiseaux s'envolent et je sens comme une odeur forte de bois. Cette odeur me rappelle fortement celle que je connais si bien et qui émane normalement d'une forge comme celle de mon père. Mon regard se fait curieux et interrogatif sur la provenance d'une telle odeur. Je ne comprends pas vraiment ce qu'une forge ferait au cœur de la montagne. Mes mains se crispent alors légèrement sur mes rênes, mais je reste normale de visage, je suis juste… C'est peut-être une bonne idée d'emprunter le lit du fleuve.

La cascade continuait à chuter avec force… Pourtant l’endroit semblait comme soudainement suspendu dans le temps, comme si plus rien ne pouvait se passait. L’homme aux cheveux blancs ne bougeait plus et restait debout sous son long manteau noir et défigurant le vide d’un air presque dément. Keitaro lui aussi était sur le qui-vive, par expérience, il savait que lorsque le chef autoproclamé de leur petite bande avait un comportait comme celui-ci, cela n’augurait généralement rien de bon. Ce fut l’insouciance de la belle Shizuna, toujours en train de nager dans la rivière, qui ramena les deux hommes à la réalité. Ses mouvements bousculaient le courant tranquille de Anshin…

Homme aux cheveux blancs, se retournant vers la forge dissimulée : « Non… Evidemment que c’est impossible. »

Keitaro se détendit à son tour lorsqu’il comprit qu’il ne s’agissait finalement que d’une fausse alerte. Le forgeron s’était de nouveau arrêté pour regarder une nouvelle fois la baigneuse. La jaugeait-il ? Nul ne pouvait le savoir, du moins pas dessous cette sombre tenue. Peut-être se demandait-il lui aussi si les capacités de la jeune femme n’étaient pas surestimées.
Ce fut alors que Shizuna se figea dans l’eau, arrêtant brutalement ses gesticulations s’arrêtèrent et son seul œil visible sembla s’ancrer au loin sur le cours d’eau. Quelque chose l’avait perturbé. Les garçons n’avaient rien remarqué quant à son changement d’attitude… Elle laissa quelques secondes s’échapper, comme si elle voulait être sûre de quelque chose avant de prendre la parole d’un ton très calme, tranchant radicalement avec l’air joyeux qu’elle avait emprunté tout au long de cette belle journée d’été.

Shizuna : « Intrusion à douze heures ! »
Homme aux cheveux blancs, à Keitaro : « SABRES ! »
Keitaro, prenant ses armes : « Je sais ! »

L’action fut terriblement rapide… L’homme masqué s’était vivement saisi de ses quatre katanas pour les lancer précisément et avec force sur le flanc de la petite falaise de laquelle s’écoulait la belle cascade. En train de courir après son étrange ordre, le forgeron sous sa capuche bondit sur la première lame enfoncée et l’utilisa en guise d’appui pour atteindre l’arme suivante. Il fit ainsi quatre sauts d’une grande minutie pour atteindre le haut de la cascade. Cette agitation soudaine fit s’envoler quelques volatiles et causa un frisson dans les buissons alentours.
Quelle ne fut pas surprise lorsque l’homme encapuchonné vit, dans le lit de la rivière, une femme tranquillement assise sur son cheval, les deux jambes du même côté. Il était encore dans les airs lorsqu’il glissa ses mains dans les poches intérieures de son vêtement. Huit shurikens à six pointes se firent alors voir entre les doigts de chacune de ses mains. Il les lança à toute allure et sans ménagement vers les nouveaux-venus, peut-être plus par réflexe que par nécessité… Quelque chose lui disait que cette belle personne n’était en rien une simple civile même si, après plus d’une seconde d’observation, il constata sa tenue peu approprié pour les arts ninjas. Mais il était trop tard désormais… Les projectiles fusaient déjà bien vite. La cohésion du groupe était impressionnante : une simple indication leur avait permis d’élaborer un plan à suivre à une vitesse peu commune. Les trois personnes semblaient réellement bien travaillées en équipe.
En contrebas, la rivière était vide, comme si jamais personne ne s’y était aventuré pour une petite baignade et un deuxième manteau avait disparu de l’arbre sur lequel se tenait les trois tenue similaires quelques minutes auparavant... Keitaro lui, se dépêchait de rejoindre le premier homme en empruntant le même chemin improvisé que ce dernier tout en prenant soin de reprendre chacune de ses armes à son passage.

L'apparition avait été rapide et impromptue. Je restais de marbre durant quelques millièmes de secondes avant que mon visage se fende sous la surprise, alors que mes pupilles suivaient les mouvements rapides du shinobi.
Mon corps et vraisemblablement mes mains réagirent presque à l'instinct en voyant l'homme rapprocher ses dextres de son torse pour en sortir, sans nul doute, une arme. Laissant déferler mon pouvoir à travers mes doigts, la glace s'empara soudainement de la rivière en même temps que fuser vers nous les étoiles métalliques. Le mur de glace se dressa juste à temps pour que la volée de shuriken se plante dans ce dernier alors que je restais dans une position, comme figée, à présent vraiment surprise par ce qui venait de se passer. Panach se met à caracoler dans l'eau, manquant de peu de me désarçonner alors que je me retiens par sa crinière tout en observant, toujours, le mur de glace qui vient de nous sauver d'une salve meurtrière.

L'animal recule, toujours pris de panique et j'ai beau essayer de l'apaiser d'une main salvatrice sur l'encolure, je sens bien que la partie n'est pas gagnée d'avance. A défaut, je préfère encore sauter dans l'eau glacée, trempant au passage le bas de ma robe et mes fines ballerines, tout en tentant de la retenir ma monture comme je le pouvais.


"Là ! Là ! Calme-toi Panach ! Du calme !"


J'avais vraiment une attitude étrange pour une shinobi. Je préférais m'occuper de ma monture, plutôt que des ennemis qui me faisaient face. Étais-je à ce point devenue arrogante qu'en agissant de la sorte je montrais à quel point je me raillais de mes ennemies, ou bien avais-je juste hâte de retourner dans les méandres de la mort ?
Toujours étant que pour le moment, je me souciais plus du fait que mon animal retrouve ses esprits, ce qui me prit au bas mot deux bonnes minutes avant de me tourner vers mon mur de glace, qui commençait lui, peu à peu à se disloquer, de là, je cherchais mon agresseur du regard, comme pour lui demander des explications, alors qu'avec toute cette aventure, j'avais doucement regagné la rive de la rivière.


"Qui va là ?"

Un sourire… Ce fut ce que l’on aurait pu voir sur le visage du forgeron s’il n’avait pas revêtu son manteau qui rendait impossible la vision de la moindre expression provenant de son faciès. Après un saut périlleux arrière, l’homme retomba sur la rivière, juste à l’endroit où des litres d’eau se précipitaient en une magnifique cascade quelques mètres plus bas. Il semblait observer toute la beauté de la glace en train de fondre rapidement dans l’eau sous cette chaleur d’été.
En réalité, il se pensait hors de danger après avoir rapidement observé la kunoichi visiblement plus préoccupée par son animal que par toute autre chose… Son apparente expérience du terrain l’incitait tout de même à rester prudent, il n’avait pas misé totalement contre le fait que la charmante personne soit au fait des arts ninjas mais il s’avouait volontiers surpris de rencontrer une héritière du clan Samui, célèbre pour sa maîtrise de la glace dans toute sa splendeur, auparavant majeur dans feu le village caché de la Brume. Vu comme de grands shinobi presque quinze ans plus tôt, en croiser en ces temps troublé pouvait relever du miracle…

Keitaro, de nulle part : « Ninpô, Kirigakure no jutsu ! »

La voix de l’homme au masque était survenue soudainement juste après que la nouvelle venue fit entendre le doux son de sa voix par le biais d’une question simple. Un épais brouillard suivi presque immédiatement l’incantation. Plus personne dans la zone ne pouvait distinguer quoique ce soit à moins d’un mètre de distance. De plus haut dans le ciel, ce brusque changement d’atmosphère aurait pu paraître bien étrange compte tenu de l’ensoleillement prononcé du jour.
L’homme aux cheveux blancs avait décidé de ne pas bouger malgré la forte probabilité intégrant le fait qu’il était parfaitement entraîné à cette stratégie de combat de groupe. Le procédé avait dû être longuement travaillé d’ailleurs, pour assurer une telle justesse à la fois dans le timing et dans les gestes. Un silence s’installa où seul le son de la cascade se faisait entendre ainsi que celui de la glace tombant peu à peu dans l’eau en se fragilisant. L’air semblait se fendre dans un environnement proche… Il y avait du mouvement autour du dernier emplacement connu de l’étrangère. Le forgeron encapuchonné, lui, comptait surtout sur le cheval pour lui indiquer la position de sa propriétaire. Ce qu’il avait pu voir lui donnait l’impression que la jeune femme qui lui faisait sûrement toujours face n’en voulait pas à sa vie ni à celle des membres de son petit groupe. Malgré toute cette mise en scène plutôt intimidante, il prit la parole, prenant le risque de dévoiler sa position bien que celle-ci soit inchangée.

Homme aux cheveux blancs : « Une Samui au Pays du Feu… Vraiment ? Que faîtes-vous donc si loin de vos contrées ? Serait-ce là une éclaireuse ? »

En disant ces quelques mots, l’attaquant en dévoilait un peu plus sur ses connaissances. Il semblait connaître ce clan de ninja apparemment ainsi que leur appartenance à la nouvelle entité ninja. On avait senti une curiosité sincère de ces interrogations, comme s’il s’agissait d’un stratège, d’un joueur d’échec intéressé par une stratégie guerrière invraisemblable… Un passif jusqu’alors très peu dévoilé par le forgeron qui opérait tout en mystère depuis un certain temps déjà. Il avait fait fi de la question précédemment posée par la maîtresse des glaces... Il voulait des informations en premier lieu. Au bout de presque trois années de recherches, il approchait peut-être de ses objectifs.
Quoiqu’il en fut, l’homme fut bientôt rejoint, malgré le brouillard par une silhouette ressemblant étrangement à la sienne. C’était Shizuna sous son propre manteau ressemblant comme deux gouttes d’eau à celui porté par l’homme mystérieux. Elle se glissa jusqu’à l’oreille du jeune homme et sembla chuchoter. Un son à peine audible se dégageait de leur position.

Celle qui avait fait de l’information son métier était-elle en train de faire son travail ?

Le calme plat, puis finalement, le brouillard qui se lève et nous enveloppe tous dans son dense nuage. Ma vue est obstruée désormais et je me rapproche un peu plus de ma monture comme si je cherchais encore à la calmer. Ses sabots glissent sur les pierres de la rivière et cette position n'est pas des plus confortable pour elle. Produisant une cacophonie reconnaissable d'entre tous. Je laisse le temps passer, puis finalement, nous atteignons la terre ferme et la jument s'ébroue violemment avant de retrouver son calme. Il est temps pour moi de reprendre ma vigilance et pour commencer, de faire face à celui qui me parle. Sa voix s'élève par-delà le brouillard et je compose une série de mudras pour finalement, balayer la brume qui s'est formé d'un léger vent qui la pousse plus loin dans la forêt.
Me re voilà une nouvelle fois face à l'inconnu, ou plutôt face à un trio d'inconnus, car les trois personnes qui se tiennent désormais devant moi portent toutes trois une longues capes qui masquent leur visage et donc, leur identité. Je reste de marbre, une nouvelle fois, mais je suis curieuse dans le fond. Que font des shinobis dans les montagnes de Hi no Kuni. Se cachent-ils ?

La question que l'homme m'a posée résonne encore dans ma tête et mon regard se fait plus perçant que jamais, sans pour autant afficher de l'animosité à leur encontre. Il m'a posé une question, mais je ne me sens pas prête à lui répondre pour le moment, non, je suis bien plus intriguée par la technique qu'ils ont lancée :


"Le Kirigakure est une technique issue de mon ancienne nation… Seul des shinobis du pays de l'eau la connaissent !"


Mes yeux se posent sur l'homme au centre, celui dont j'ai pu apercevoir les cheveux cendrés. Cet homme, dont j'ignore l'identité et sans nul doute celui qui a pris la parole, mais pas celui qui lancés la technique. Je le dévisage longuement, le déshabillant presque du regard, avant de finalement accéder à sa requête.


"Je ne suis pas une éclaireuse, mais une émissaire diplomatique du Shukaî en route pour Konoha afin d'y rencontre l'Hokage ! Et vous ? Qui êtes-vous ? Pourquoi vous cachez vous dans la forêt ?"


Je regarde l'environnement autour de moi. Une cascade, une forêt, une rivière et les restes d'une légère fumée provenant d'un feu de bois qui reste encore bel et bien présent dans l'air.