Devais-je m'impliquer davantage ? Voilà la question que je me posais ces derniers temps concernant La. Même si ce n'était pas encore officiel elle était sous ma responsabilité du fait de mon appartenance au clan et mon probable titre de chef Ketsueki prochainement.

J'avais fait des efforts avec elle. Je l'avais aidé et réconforté plus d'une fois tout en me montrant juste et rude pour qu'elle comprenne certaines choses. Yoko avait été engagé dans le but de la recadrer et de lui apporter une présence que je ne pouvais pas lui attribuer du fait de mes fonctions et de mon travail au sein du village...

Pourtant, j'avais eu vent de ces derniers déboire, bien que de façon encore floue, concernant son comportement après qu'elle ait été convoqué dans la tente du Kazekage pour s'expliquer sur sa tentative de désertion nocturne, dont j'étais moi même au courant puisque je l'avais rattrapé dans le désert et dissuadé de le faire...

C'était sur ce point que j'étais moi même convoqué auprès de Kioshi, pour évoquer le cas de ma cadette pas si jeunette que cela malgré les apparences... Peut-être était-ce également pour cela que je ne voulais pas m'impliquer outre mesure dans son éducation : elle avait un âge suffisamment avancé pour savoir comment aborder les choses sans que je ne sois sur son dos et disons le bien franchement, j'avais plus important à faire. Entre mes tâches et mon état de santé, ma personne était prioritaire sur l'éducation d'une fausse gamine attachante mais un rien agaçante.

Je me rendais donc à la tente du Kazekage, les doléances n'étaient pas nombreuses aujourd'hui et je n'eus pas longtemps à attendre avant de me retrouver face à lui après avoir été annoncé par les Jonins gardant la tente.

« Bonjour Kioshi »

Lui adressais-je dans un fin sourire. Je ne pouvais pas m'en empêcher... C'était plus fort que moi. Le simple fait de le voir m'emplissait d'une infinie chaleur et de bonheur. J'attaquais pourtant directement dans le vif du sujet. Il m'avait demandé du temps et je le lui laissais, inutile de revenir là dessus à chaque fois que l'on se voyait...

« Tu voulais me voir au sujet de La ? C'est bien cela ? J'ai cru comprendre qu'elle avait eu quelques... déboires avec toi et Kibo suite à sa tentative de désertion... Tu peux m'expliquer ce qu'elle a fait exactement et ce qui a été décidé pour son cas ? Tu as peut-être également des questions la concernant et sur lesquelles je pourrais te répondre ? »

Il en avait sûrement et à vrai dire moi aussi. Pourtant j'étais assez détachée de la situation. Cela aurait sans doute me toucher davantage mais j'estimais que si sanction elle avait eu, elle les avait sans doute mérité et en cela je n'avais rien à dire.

Je prenais également soin de ne pas faire part des politesses habituelles concernant son état de santé car, non seulement je me trouvais face au Kazekage, même si nous nous moquions tout deux des formalités de ce genre, mais en plus cela se retournerait contre moi puisqu'il répliquerait certainement par un : « et toi ? » auquel je n'avais aucune envie de répondre. La douleur était toujours là bien que je ne le montrais pas mais que mes traits devaient tout de même me trahir quelques peu. J'étais surtout fatiguée, éreintée par la douleur constante mais hormis cela je me sentais plutôt bien : j'avais appris à vivre avec et l'affliction faisait parti de mon quotidien. Si je voulais que Kioshi puisse sourire il fallait que je guérisse et pour cela, plus qu'auprès de n'importe qui, je devais taire ma douleur pour ne pas accroître la sienne.

La avait donc été rétrogradée, ce qui ne me surprenait pas vraiment puisque j'avais ouïe dire qu'elle avait écopé d'un petit séjour à Ergastule. Je me demandais surtout pourquoi ces sanctions même si... la connaissant, je me doutais quelque peu de la raison. Elle avait dû se montrer hautaine et cracher ses quatre vérités au visage du Kazekage, ce qui n'avait évidemment pas plu à ce dernier. Que pouvais-je bien y faire ? La était ainsi...

Malgré la sanction, elle était autorisée à participer à l'examen chuunin en approche, un bien trop grand privilège à mon goût au vue de son probable comportement, d'autant plus que je n'étais pas certaine que l'intéressée ait une quelconque envie de participer : elle n'en avait strictement rien à faire d'être une shinobi. Elle avait bien dû rire en entendant sa rétrogradation qui ne valait en rien une punition pour elle, elle devait s'en moquer éperdument tel que je la connaissais.

Kioshi avait appris, visiblement par un concours de circonstance, qu'elle ne savait ni lire ni écrire, ce qui en soit n'avait rien d'étonnant puisqu'elle n'avait jamais mis les pieds à l'Académie.

« Lunatique ? C'est le mot je pense. Certaine fois elle se montre très attachée à moi avec un besoin d'attention et de considération considérable et à d'autres moments elle se referme sur elle même en piquant des crises sans justification la plupart du temps. Elle est relativement instable mais... Tu sais très bien à quel point ceux de mon clan peuvent l'être. Tout le monde n'accepte pas forcément la discipline. »

Et la soumission... ça aussi tu le sais bien puisque j'ai déjà quelque fois failli aux promesses que je t'avais faite.

« Son analphabétisme n'est pas étonnant étant donné qu'elle n'est jamais allée a l'Académie. Je lui ai proposé plus d'une fois d'y aller, elle n'a jamais voulu, je ne peux décemment pas la forcer. J'ai même engagé une civile au manoir pour passer du temps avec elle et lui apprendre ce genre de rudiment puisque je n'ai aucunement le temps de m'occuper d'elle du fait de mon travail et de mes responsabilités. Je n'en ai d'ailleurs aucune envie. »

Autant être honnête. Je n'avais pas de temps à perdre à lui enseigner quoi que ce soit, mon temps était suffisamment précieux pour ne pas le gaspiller.

« Ce que tu devrais savoir à son sujet... Eh bien je ne sais pas énormément de choses non plus sur son cas : si ce n'est qu'elle n'est pas réellement celle qu'elle nous montre. Ce corps, cette apparence juvénile, je ne sais pas exactement comment cela se fait mais elle n'a pas toujours été ainsi et si on la considère comme ma cadette elle est en fait bien plus âgée que moi. Pas loin d'une centaine d'années peut-être. Elle était à la tête d'une partie des nôtres, elle aime donc le pouvoir et y a été habituée alors j'imagine que l'autorité à respecter n'est pas son fort. »

Comme nous tous, Ketsueki.

« La connaissant, j'imagine que tout filait droit et qu'elle n'hésitait pas à faire sauter des têtes si on lui faisait preuve de désobéissance. »

Elle avait bien plus que sang sur les mains qu'elle n'y paraissait, encore une fois comme la plupart des nôtres.

« Pourtant c'est désormais une jeune fille qui aime la considération et qui en a besoin. Elle a besoin d'être valorisée. Elle se sent prisonnière entre les murs de Suna, elle n'attache pas d'importance à son titre de shinobi, d'où son envie d'évasion. Elle m'a avoué qu'elle restait au village notamment parce que je m'y trouvais et qu'elle tenait à moi. Je sais surtout, en connaissance de cause, que la solitude l'effraie et qu'elle ne peut se résoudre à errer seule sans quoi la folie la gagnerait sans doute. »

Je me rappelais de tous ces instants passés en solitaire dans le manoir sans comprendre le monde qui m'entourait hormis le fait qu'ils étaient tous des moins que rien, des nuisibles dont je n'avais que faire. J'étais, au jour d'aujourd'hui, bien loin de cet état d'esprit mais cela n'empêchait que je l'avais éprouvé et La ne l'avait pas totalement quitté.

« Elle t'a dit que son sang ne pouvait aider personne ? Mmh... En effet, je doute que des personnes malades recevant de son hémoglobine se sentent mieux après coup... Son sang est vicié. Elle semble s'être calmée ces derniers temps à ce sujet mais la drogue fait partie de son lot quotidien. Sa chambre au manoir doit en être emplie. A quoi bon s'en débarrasser ? Le lendemain il y en aurait sans doute tout autant de nouveau. »

Cela ne servait à rien de lui retirer cela.

« Tu peux très bien lui imposer une cure de désintoxication mais à quoi bon ? Elle voit cela comme une alternative pour se sentir mieux j'imagine, si tu le lui retire ce sera sans doute pire. Il faut avant tout régler le cœur du problème afin qu'elle puisse renoncer à ce genre de choses ensuite. »

Le cœur du problème...

« Mais en toute franchise, je doute que nous puissions faire quoi que ce soit qui sera suffisant pour lui convenir. Elle veut sa liberté, retrouver ses origines et tracer un chemin similaire à celui d'autrefois pour le moment. Elle s'est toutefois adoucie, notamment en ma présence car je sais la reprendre tout en prêtant l'oreille sur ses problèmes mais hormis parvenir à l'adoucir plus encore et à la faire s'impliquer pour la vie du village pour qu'elle soit reconnue, ce qui signifie lui accorder ta confiance, je ne vois pas d'autres solutions. »

Je regardais le Yamada dans les yeux. Là était la conclusion : pour qu'elle change il faudrait déjà lui faire confiance. Est-ce que c'était simple ? Non, moi même je ne la lui concédais pas. Nous, Ketsueki, sommes méfiants de nature et peu enclin à faire confiance car nous avons tous des rêves de grandeurs, La ne faisait pas exception à la règle...

Kioshi semblait ahuri par mes paroles : je n'avais jamais dit que tout cela était logique ni même qu'il fallait les mettre en application. On parlait de La et je lui exposais simplement les choses pour que cela se passe bien dans la mesure du possible et qu'elle se montre coopératrice. Mais nous savions tout deux que ce n'était pas ce qu'il allait choisir et il faisait bien : donner raison à La était en soit une très mauvaise idée.

« Je ne te dis pas d'agir de la sorte. Je t'explique simplement le fonctionnement de La et la façon dont elle concédera peut-être à se montrer coopérative. Sans ça tu peux oublier son approbation, elle ne te la donnera pas. »

Il devait désormais suffisamment connaître la demoiselle pour le savoir.

« Tu ne peux pas lui donner ta confiance. Moi même je ne parviens pas à la lui octroyer vraiment : elle est bien trop instable. »

Etait-ce un mal pour autant ? Dans une vie en société oui, pour autant, quelque part, j'étais fière de la forte tête qu'était ma cadette : c'était aussi ce qui nous caractérisait, nous Ketsueki.
J'étais toutefois beaucoup moins satisfaite qu'elle daigne s'en prendre à Kioshi. La ne s'en prenait pas au Kazekage puisqu'elle ne le reconnaissait même pas comme tel, elle s'en prenait au Yamada comme elle s'en prenait à tout le monde auquel elle n'octroyait pas une once de respect. Je devais être parvenue à me faire voir à elle comme au moins une égale pour qu'elle se confie et s'adoucit même parfois en ma présence, c'était cette facette d'elle qui me donnait envie de l'aider tandis que je n'avais aucunement envie de perdre mon temps avec ses humeurs capricieuses.

Selon Kioshi, la sanction ne marchait pas car le châtiment n'était pas le bon. Il proposait de toucher à ce qui importait le plus à ses yeux mais...

« Sa liberté. C'est ce qui est le plus important à ses yeux je pense. Toutefois a quoi bon agir dessus pour faire pression ? Elle se sent déjà prisonnière entre les murs du village et Ergastule n'a rien fait de plus si ce n'est la débecter plus encore de Suna et de son fonctionnement. C'est justement parce qu'elle a l'impression de ne plus pouvoir en jouir qu'elle se comporte ainsi. »

C'était la raison de sa tentative de désertion.

« Quand je suis allée la rattraper dans le désert, elle était claire : elle disait ne plus vouloir vivre dans ce qu'elle qualifie de prison, elle voulait s'en aller pour donner un véritable sens à sa vie. Je lui ai alors rappelé que si pour elle la liberté signifiait être constamment seule et obligée de fuir car traquée par son ancienne patrie et bien qu'elle s'en aille. »

Elle était plus libre en étant enfermée et protégée ici qu'à l'extérieur où elle ne survivrait pas longtemps. Sa grandeur d'antan n'était plus au goût du jour et s'aventurer seule dans le Yuukan était signer son arrêt de mort.
Sa seule motivation pourrait donc être d'accroître suffisamment sa puissance pour être capable d'affronter la vie de nukenin.

« La drogue accentue peut-être son caractère et son comportement mais ce n'est pas elle qui la rend ainsi : elle est comme cela. Je dirais même, pour l'avoir constater, que la drogue la rend plus somnolente qu'autre chose. »

Combien de journées avait-elle passée enfermée dans le manoir, juste à dormir et cogiter sous l'influence de ces substances ?

« Elle ne sort pas beaucoup du manoir. Le monde extérieur à tendance à l'effrayer d'où aussi cette posture acerbe et défensive. Nous avons passé une journée ensemble à flâner dans les ruelles du village et les échoppes : elle était totalement perdue et parfois paniquée. Elle est restée parce que j'étais son repère et son guide dans ce qui était pour elle un vrai défi. Il y a bon nombres d'aspects à traiter pour changer sa vision des choses et adoucir son caractère. »

Et cela demandait du temps or je n'en avais pas. Ma maladie m'épuisait à elle seule, si je devais en plus parfaire l'éducation de La, je ne tarderais sans doute pas à rejoindre la tombe...

« Elle n'acceptera pas de donner de son sang. C'est dégradant pour les Ketsueki. Ne t'attend pas à avoir son approbation. Elle ne le fera pas. »

Cela aussi il devait bien s'en douter non ?

« Je doute que la forcer à le faire soit également une bonne idée. Cela ne la retrancherait que plus dans sa rébellion. La question n'est donc pas que son sang soit vicié ou non à ses dons de sang obligatoire mais réside bien dans le fait qu'elle n'ira pas les faire. »

C'était comme pour l'Académie. Jamais elle n'avait accepté d'y mettre les pieds et de ce que je savais, elle n'avait pas hésité à le dire à Kioshi alors qu'il soit question de son sang son refus était couru d'avance.

« Elle n'a que faire des Sunajins ou même de la plupart des gens, elle ne voudra jamais donner de son précieux élixir Ketsueki à ceux qu'elle juge comme des péons. »

Il était difficile de lui en vouloir : mon sang était rongé par la maladie mais même s'il était sain, je n'en donnerais pas pour autant.

« A moins d'user de la ruse mais elle ne parviendrait pas a comprendre le vrai sens de sa sanction. Je veux dire par là qu'elle m'a déjà donné de son sang une fois lorsque j'allais mal. Elle pourrait bien m'en donner à moi sous couvert de ma maladie, dans le but de me venir en aide mais pour que cela soit effectivement efficace, elle serait obligée de renoncer à la drogue. »

Est-ce qu'elle tenait suffisamment à moi pour faire un tel effort ? Je ne parvenais pas à le savoir ni même à en être certaine...

« Peut-on considérer que, puisqu'elle ne respectera de toute-façon pas cet ordre de don de sang, il est donc à moi d'agir et de vérifier pas le biais que je viens d'expliquer, si elle parvient à se sevrer de toute drogue ou non ? »

C'était là une véritable interrogation pour savoir si je pouvais m'y atteler sur mon temps libre. Entre mon poste de Chef du Kakumeigun et mes interventions au sein de l'hôpital de Suna, je ne pouvais décemment pas m'occuper pleinement du cas La.

« Concernant la place de chef de clan, justement, bientôt je prendrais la relève... »

Mon regard se faisait plus pénétrant et lourd de sous entendus.
Je ne serais aucunement crédible en chef de clan atteinte d'une maladie mortelle mais puisque je comptais régler bientôt le problème, je serais alors légitimement impliquée à tenir ce rôle pour redresser mon clan déchu. Autant dire que garder dans les rangs des Ketsueki n'allait pas être une partie de plaisir ni même simple. Nous ne parlions là pas de Yamada chaleureux mais bel et bien de personnes emplie de méfiance et peu encline à faire confiance tout en étant adepte de la trahison, même des leurs, pour grappiller du pouvoir...

Il y avait une différence entre ne pas avoir envie de réaliser une sanction mais y être forcé tout de même ou de ne pas l'être... Que comptait faire le Yamada ?
Il ne comprenait pas... Je ne jouais pas les protectrices envers La, aucunement !

« Je ne te demande pas ta clémence : peu importe qu'il s'agisse de La ou de quelqu'un d'autre ! Je t'expose simplement les faits en fonction de son caractère tel que je la connais. Si cela avait été moi je ne me serais pas limité à une rétrogradation et un séjour a Ergastule... »

Il disait vouloir être ferme et ne pas comprendre mon « laxisme » apparent, bien qu'il ne s'agissait aucunement de cela mais seulement mon point de vue sur la question en fonction de comment était La, mais lui que comptait-il faire de plus ?

« Tu parles de sanction mais crois-tu que l'autorisé à participer à l'examen chuunin et peut-être la passer de aspirante à chuunin soit une solution ? Tu y attends quoi ? Qu'elle représente Suna ?! »

Je laissais échapper un léger ricanement.

« Elle n'en a que faire. Tu lui offres une chance, elle la bafouera sans doute en en profitant pour humilier davantage le village qu'elle n'affectionne pas et qui l'emprisonne. C'est ainsi que fonctionne La. »

Il semblait persuadé qu'elle en avait quelque chose à faire de son rang de shinobi mais justement non ! Elle s'en moquait éperdument, il s'agissait bien là du dernier de ses soucis.

« Tu ne préférerais pas le savoir... »

Me contentais-je de répondre à son interrogation concernant mon propre agissement à sa place si un genin, ou n'importe qui d'autre d'ailleurs, m'avait craché au visage. Cependant mon expression froide et mon sourire un brin perfide devait le mettre sur la voie de mes intentions si tel avait été le cas alors que j'imaginais la scène et ma sentence...

« Rassure toi, et empresse toi auprès des membres du Kakumeigun si tu veux en avoir la preuve : je n'agis certainement pas en fonction de la personne lorsque je dois appliquer une sanction ! Et crois moi bien lorsque je te dis que La subira des remontrances à la hauteur de ce qu'elle mérite. Comme je te l'ai dit, qu'importe la sanction que tu lui infligeras elle n'en tirera aucune leçon : dans ce cas agissons à notre guise... »

J'avais deux mots à dire à ma cadette.

« Je sais toutefois que tu prônes beaucoup plus le dialogue que les actes, d'où le fait que je t'expose son fonctionnement si tu veux agir dessus. Personnellement je n'ai ni le temps ni la patience de me pencher sur cet aspect et si je t'en dresse un tableau je n'ai en revanche aucune envie de remettre ce puzzle à l'endroit. La est ainsi, elle ne changera pas, c'est tout. »

Qu'importait les sanctions ou les beaux discours. Cela ne voulait toutefois pas dire qu'elle ne devait pas être châtiée pour son comportement sous prétexte que cela ne l’atteindrait pas outre mesure. Toutefois, j'étais certaine de viser mieux que là où Kioshi voudrait le faire : tout simplement parce que si elle n'avait aucune considération pour son Kazekage où même l'être qu'il était, ce n'était pas le cas envers moi. Elle faisait partie de mon clan et en cela je la comprenais sur certains points puisque nous partagions des traits de caractères communs.

« Pour en revenir au sang : probablement. En tout cas elle y concédera davantage par ce procédé que celui de se rendre à l'hôpital pour venir en aide aux malades dont elle ne connaît rien et dont elle n'a que faire. Pour autant rien ne t'oblige a procédé de la sorte, tu peux l'obliger à le faire, la faire traîner chaque mois ou chaque fois que tu décideras jusqu'à l'hôpital pour la forcer à donner de son hémoglobine : cela se fera par la force. »

Jamais elle ne concédera a le faire de son plein gré. S'il voulait qu'elle agisse ainsi elle devrait y être forcée et traînée tout comme il faudrait prendre des mesures pour sa consommation de drogue car ce procédé aurait même tendance à renforcer son addiction pour proposer un sang plus souillé encore.

J'observais le Yamada profondément dans les yeux.

« Je te donne toutes les cartes en main pour mieux la comprendre Kioshi parce que c'est comme cela que tu fonctionnes, tu cherches des justifications avant la punition. Je suis loin de procéder de la même manière : je n'ai pas ta patience ni ta clémence. En bref, peu importe ce que tu choisis pour La sache juste qu'aucune manière : douce comme plus ferme, ne fonctionnera avec elle. Elle est têtue et a près d'un siècle de vie et d'expérience, autant dire qu'une sanction ne la fera pas frémir. Elle possède ses propres convictions que tu ne seras pas en mesure de changer simplement parce qu'elle n'éprouve aucun respect à ton égard ni même aucune considération alors qu'envers moi si. Dis moi simplement quoi faire et je le ferais mais je ne te promets pas de ne pas le faire à ma manière... »

Cela fonctionnerait beaucoup mieux si c'était moi qui appliquait la sanction. Reste à savoir ce qu'il déciderait de mettre en application...

Participer à l'examen ne signifiait pas être promu : fort heureusement. Mais il la laissait tout de même participer à un examen de cette envergure après tout ce qu'elle avait fait... Elle ne méritait pas d'être shinobi, à quoi bon lui en faire affronter alors qu'elle même n'en avait rien à faire ?
La confronté à la difficulté, à plus fort qu'elle, était en soi une bonne idée pour lui faire prendre conscience qu'elle n'était pas toute puissante : que celle qu'elle était aujourd'hui n'avait rien a voir avec celle de jadis même si j'étais persuadée qu'elle en avait déjà fait le constat et que cela l'agaçait d'autant plus. Elle était désormais la La de Suna et elle devait se plier au fonctionnement de cet endroit.

Les propos du Yamada m'étonnaient en même temps que j'en tirais une certaine satisfaction. Avoir carte blanche concernant la sanction de ma cadette... Il était vrai que j'aurais plus d'impact que lui sur La, cela était indéniable. Elle ne voulait pas comprendre ou ne semblait pas pouvoir le faire mais j'allais lui rappeler les fondamentaux de la hiérarchie et de la puissance.

Sa soif de grandeur et de puissance était propre à chacun d'entre nous, membre du clan Ketsueki, je comprenais son désir de liberté et son ascension d'autant plus alors qu'elle y avait déjà goûté par le passé à travers sa souveraineté. Toutefois elle ne devait pas oublier où ses méthodes l'avaient conduites. Voulait-elle réitéré les mêmes erreurs ? C'était là dessus que je devais jouer si je voulais que mon discours garde une certaine empreinte indélébile dans son esprit. Pour autant je n'allais pas faire dans la philosophie, ma patience avait des limites et je savais d'avance qu'elle la mettrait à rude épreuve.

« Tu peux compter sur moi. »

Lui disais-je en étirant un fin sourire.

« Je tâcherais de t'informer rapidement de ce que cela aura apporté. »

Il n'était visiblement plus question de donner de son sang pour l'heure mais nul doute qu'elle y serait sans doute confrontée à un moment ou un autre, cette sanction était sûrement la première étape d'une réadaptation complète et de son maintien dans nos rangs en bonne et due forme.

J'observais le Yamada et sortais un morceau de tissu replié sur lui même et contentant quelque chose pour le déposer sur la table faisant office de bureau au Kazekage. Il s'y trouvait à l'intérieur plusieurs pinces et queues de scorpions grillées qui n'était plus très chaude mais dont le Yamada saurait rehausser la température.

« Tu as encore beaucoup de travail devant toi et pas la possibilité de t'éclipser alors j'ai pensé que ça pourrait te faire plaisir. »

Je lui adressais un sourire sincère et emplit d'affection alors que je venais de lui offrir son met préféré que j'avais moi même préparé en arpentant le désert, non loin du village.

« Bon eh bien je pense que je peux disposer si tu n'as rien d'autres à me dire. »

J'attendais sa réaction, profitant encore quelques instants de sa présence, avant de m'éclipser si tel était ce qu'il souhaitait ,sans insister...