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 Amie?

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Suna
Meïka A. Oniri
Meïka A. Oniri
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Message(#) Sujet: Amie? Amie?  EmptyLun 22 Juin 2015 - 23:02

Je m'étais levée à l'aube pour retrouver Yami à l'hôpital. C'était la première étape de cette journée. J'allais mettre en œuvre la technologie de mon clan pour tenter de trouver une solution à sa maladie. Ce ne serait jamais suffisant pour la guérir, mais j'espérai quérir davantage d'informations pour l'aider à soigner ce mal qui la rongeait depuis de si nombreuses années. La suite s'effectua au Kenkyuujo aux cinquièmes sous-sol dans lequel était mit au point la plupart des nouvelles technologie, dont de nombreuses machines ainsi que de puissants systèmes d'analyses que j'avais reprogrammé pour tenter d'identifier le gène originaire de sa maladie de sang.

Mes connaissances en médecine étaient très limités comparé à d'autres, mais je faisais de mon mieux pour m'y intéresser. Heureusement j'apprenais vite. Même si la pratique me faisait défauts le savoir venait petit à petit. J'avais fais une promesse à Yami. Celle de tout faire pour tenter de la sauver et je comptais m'y tenir. Ainsi mon sommeil manquant à peine rattrapait commençait à reprendre de l'avance. Je n'avais pas dormis de la vieille afin de mieux étudier. Plus que jamais j'étais déterminée. Je m'efforçai de véhiculer une image positive au près de celle qui m'était chère, malheureusement mes yeux cernées parlaient sans doute pour-moi.

Nous terminâmes les analyses en début d'après-midi, il nous faudrait attendre le lendemain pour obtenir des résultats. En attendant je lui proposai de venir passer le restant de la journée chez-moi. Cela faisait déjà quelque temps qu'elle n'y était pas allé et que nous ne nous étions pas ainsi retrouvée. Je ne le montrai pas, mais à en juger par son sourire elle dû réaliser à quel point cela me fit plaisir. Ainsi, main dans la main nous rejoignîmes ma demeure, où plutôt ma futur ancienne demeure. Je n'en avais pas encore parlée à mon amie, mais je prévoyais depuis longtemps de déménager. En effet, il était plus que temps pour moi de prendre des mesures adaptées. J'étais tout de même la conseillère à la défense du village. Qu'auraient pensé les villageois s'il savait que je n'avais pas encore quitté le domaine familial ? Ce n'était pas acceptable, aucunement.

Malgré toutes ces années passées entre ces quatre murs je partais le cœur léger et sans remords. Plusieurs de mes serviteurs me manqueraient, je le savais, certains avaient été comme une famille pour moi. J'aimais à croire qu'avec le temps et mon caractère changeant, ils avaient finit par m'apprécier. En effet, je m'étais appliquée du mieux que possible à rattraper les mauvais traitement que j'avais pus leur administrer par le passé. Il y avait quelques années de cela, je n'aurais jamais cru que l'opinion qu'ils avaient de moi pourrait autant compter à mes yeux.

Lorsque nous entrâmes nous fumes accueillis comme il se devait. Je demandai à ce que l'on nous serve le thé sur la terrasse, dans l'ombre gracile d'un parasol. Une fois sortie du Kenkyuujo j'avais revêtit ma tenue de civil. Et une fois arrivée à la maison, je mettais empressée de retirer mes chaussures rabattant mes genoux contre ma poitrine et posant mes pieds sur sur le rebord de ma chaise. Après cette longue matinée je ne tenais nullement à alimenter ce gouffre d'inquiétude qui me rongeait vis-à-vis d'elle. Je préférai aborder d'autres sujets de conversation plus commun, plus insouciant. Ainsi attendis-je que Yami prenne place pour finalement la mettre dans la confidence.

-Tu sais, je vais prochainement déménager. Cela fait beaucoup trop longtemps que je suis ici. J'ai donc décidé de prendre un appartement en ville ce qui va certainement bouleverser mes habitudes. Je n'aurais plus aucun serviteur !

En y faisant référence l'un d'eux nommés Ozaï venait nous apporter le plateau. Ce même plateau que ma coéquipière et moi avions l'habitude de déguster en nous retrouvant. Du thé vert ainsi que quelques petits biscuits. A seulement quelques mètres de nous le soleil brûlait ardemment et il n'y avait pas mieux à Suna qu'une boisson chaude pour nous désaltérer.

-Ce sera aussi beaucoup plus petit qu'ici. Je ne sais pas trop comment je vais m'habituer. Dans tous les cas n'hésites pas à venir me rendre visite quand tu le souhaites. Ma porte sera toujours ouverte pour toi.

Je lui adressai un sourire timide. Même si mon amour pour elle devait cesser, elle occuperait pour toujours une place privilégiée dans mon cœur.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyMer 24 Juin 2015 - 10:57

Oniri m'avait rejoint très tôt dans la journée pour m'emmener au Kenkyuujo afin de faire divers tests pour trouver une solution quant à ma guérison. Elle s'impliquait énormément, ce qui me touchait, alors même que les cernes striaient son visage. Moi aussi je dormais très peu ces derniers temps : bien trop de questions et de douleurs, mes nuits n'étaient plus que peine et affliction. Toutefois, je ne voulais pas qu'elle le sache ni qui que ce soit d'ailleurs, elle avait déjà tant à faire. Alors, comme si tout allait bien malgré la fatigue marquée sur mes traits, je continuais à sourire.

Il m'était étrange de venir ici pour chercher une solution pour mon cas personnel alors qu'il n'y avait pas si longtemps j'y étais venue en tant que Chef du Kakumeigun pour récupérer des informations sur Saibogu Shun... Que pensaient les Saibogu que j'avais croisé ? Sûrement que j'étais revenue pour l'affaire : ce qui en soit m'arrangeait bien. Je n'avais nullement envie que les shinobis apprennent pour ma maladie alors même que j'étais désormais assignée à un poste important.

Lorsque nous eûmes fini en début d'après midi, devant attendre les résultats des tests le lendemain, Oniri me proposa de passer le restant de la journée chez elle, ce que j'acceptais volontiers tout en lui adressant un franc sourire : je savais que ma présence lui faisait plaisir. Cela faisait quelques temps maintenant que je n'avais pas mis les pieds chez elle mais rien ne semblait avoir changé. Les serviteurs se décarcassaient toujours pour répondre à nos attentes et nous servirent le thé de la manière qu'Oniri m'avait apprise.

La posture de mon amie, ainsi repliée sur sa chaise, me laissait dire que des sujets importants traversaient sa tête et lorsqu'elle me parla de son déménagement je ne fus qu'à moitié surprise, l'autre moitié considérait qu'elle me cachait quelque chose et qu'elle cherchait plutôt à esquiver le sujet : je la connaissais par cœur désormais et cela était encore plus aisé pour quelqu'un comme moi qui n'avait de cesse de décortiquer les codes sociaux et les émotions pour mieux les appréhender et les comprendre.

« J'imagine que cela va te changer oui... J'ai toujours vécue seule pour ma part, tu le sais, mais cela ne fait pas de moi une bonne ménagère : je ne sais pas faire la cuisine. Heureusement qu'Hotep est là désormais... »

Auparavant, c'était la femme de ménage subventionnée par le village qui me concoctait mes repas mais elle était désormais décédée pour des raisons... obscures d'après le rapport du médecin légiste. Bien sûr je ne savais absolument rien de sa disparition soudaine...

Puisque cette vieille peau n'était plus, Ogami était venu à plusieurs reprises pour cuisiner mais désormais Hotep remplissait ce rôle.

« Habiter seule toute ma vie n'a pas fait de moi quelqu'un de plus débrouillarde. »

J'allais sans doute apprendre un jour... J'avais déjà fait quelques efforts, assistée par mon félidé, pour concocter un petit déjeuner à Kioshi il y a de cela maintenant plusieurs mois, et j'avais été plutôt fière du résultats même s'il n'avait pas profiter de ce repas comme il se devait puisque nous... étions occupés à autre chose.

Oniri poursuivait son explication quant à ce fameux petit appartement en plein centre ville tout en m'invitant à venir la voir aussi souvent que je le souhaitais, ce qui me fit étirer un franc sourire chaleureux, les yeux pétillants de gratitude. Je savais ce qu'elle ressentait pour moi et ce que cela devait lui coûter de me proposer cela alors même qu'elle cherchait visiblement à m'oublier ou du moins à passer outre ses sentiments pour continuer d'avancer. Je me sentais impuissante face à la situation... Devais-je en parler ? Cela mettrait les choses au clair mais j'imaginais qu'Oniri n'avait aucune envie de parler de cela alors je me tus... J'étais franche et disais les choses comme elles me venaient mais l'expérience m'avait appris à parler avec tact et de ne pas proférer des paroles qui pourraient blesser ceux auxquels je tenais : je faisais désormais attention.

« Tu voudras un coup de main pour ton déménagement ? Je pourrais t'y aider. »

J'étais malade mais pas impotente.

« Cela me ferait plaisir de pouvoir t'apporter mon aide... »

Je le faisais de bon cœur et c'était pour moi une façon de la remercier pour les efforts qu'elle fournissait pour tenter de me guérir.

En parlant de cela, la chaleur commençait à taper un peu trop fort sous ce parasol, si bien que ma vision se floutait et que je me sentais devenir plus livide qu'à l'accoutumer. Je battais rapidement des cils, espérant la stabiliser mais sans grand succès si bien que je concentrais mon chakra sur ma main pour le manifester sous forme d'une aura verdâtre que j'apposais contre mon cœur. Par cette action je ralentissais mes battements subitement accélérés et rétablissait mon flux sanguin pour restaurer ma pression artérielle qui me faisait défaut : d'où cette sorte de malaise. J'en étais rendue à un point où il me venait difficile de rétablir mon flux sanguin seulement grâce à ma maîtrise : je devais user de mon iroujutsu pour y parvenir convenablement.

Une fois le vertige passé, je retrouvais une attitude normale, adressant un nouveau sourire à Oniri pour ne pas l'inquiéter et me resservait en thé et en biscuits, tout en relançant la conversation :

« Quand comptes-tu déménager ? »

Je marquais une pause avant de reprendre :

« Tu ne crains pas que cette séparation risque d'altérer ou en tout cas laisser en suspend ta relation avec ton père ? »

C'était quelque peu lâche de ma part. Puisque je n'aimais pas être au centre de l'attention, voilà que je déviais sur un sujet qui ne la concernait qu'elle afin de ne pas avoir à entendre de débat sur mon état ou sur ce qu'elle venait de voir.
Toutefois, mon interrogation était sincère. J'avais espéré que depuis les récents événements, ils auraient pu se rapprocher...

« Il paraît que ton père s'est destitué de sa fonction de chef de clan. Tu ne comptes pas reprendre le flambeau ? »

Là encore c'était légitime. Moi même, si je parvenais à guérir, je voudrais instaurer un second souffle de vie à mon clan en reprenant sa tête.
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyJeu 25 Juin 2015 - 17:35

Nos tasses étaient pleines, le thé commençait lentement à refroidir. Les petits biscuits posés sur une assiette du plateau n'attendaient plus que nous. Plus loin le soleil était toujours aussi ardent. Quand Yami me demanda si elle pouvait m'aider à déménager je failli répondre de façon négative. Elle était malade. Son état se dégradait de jour en jour ett je ne tenais pas à ce qu'elle se fatigue inutilement Cependant, la phrase qui suivit suffit à remettre en question mon jugement. Je restai un instant silencieuse et pensive. A dire vrai j'aurais voulu qu'elle soit là avec moi durant ce maigre tournant dans ma vie.

-D'accord, mais dans ce cas tu te ménageras. Et pour te remercier je t'inviterai à passer la soirée chez-moi. Le déménagement à lieu demain. J'ai déjà commencé à rassembler quelques affaires...

Cette simple nouvelle arrivait à me mettre de bonne humeur. Dès lors, j'avais déjà hâte que le temps passe afin que nous passions ces moments ensembles. Je voulais l'oublier en tant qu'amour, mais nullement la renier en tant qu'amie. Parce qu'elle était une part importante de ma vie et m'était indispensable malgré-tout. C'était pour cette raison que je ferais en sorte de la guérir quel en soit les obstacles. Son mal sembla par ailleurs la reprendre par des vertiges. Elle usa de ses facultés médical tandis que je bondissais de ma chaise pour aller au près d'elle, posant une main derrière son dos afin de la soutenir. Lorsque sa crise fut passée, j'attrapais une serviette pour éponger la sueur sur son front.

Elle était encore haletante, et mon cœur bondissait dans ma poitrine sous le joug de l'inquiétude. Cette même crainte qui était lisible sur mon visage couplée à mon regard qui l'interrogeait indirectement sur son état. Je l'adossai lentement contre sa chaise, au petit soins avec elle. Je me doutai qu'elle n'apprécierai pas que je me montre aussi protectrice. Elle avait sa fierté, et j'avais la mienne également. Seulement c'était plus fort que moi. Je ne pouvais pas restée indifférente devant son mal-être. Elle comptait tant pour moi.

Lorsqu'elle sembla retrouver ses esprits, je retournai m'asseoir en fasse d'elle, ne la quittant pas du regard, surveillant le teint livide de sa peau. Elle chercha à changer de sujet, je le vis clairement. J'aurais préférée qu'elle ne me pose pas ce genre de question. Aussitôt mon esprit se referma sur lui-même.

-Quelle relation ? Répliquais-je d'un ton acerbe teinté d'une pointe d'amertume.

Ce n'était pas envers elle, mais plutôt envers la situation. Cela faisait des années que ne nous adressions point la parole, en vivant comme si l'autre n'existait pas. Le temps m'avait permit de m'y habituer. Je ne voyais pas en quoi mon départ aurait changé quelque chose.

-Cela me va ainsi. Je ne vois pas de raison de changer quoique ce soit.

Je parlais sans la regarder dans les yeux, portant mon attention à ma droite sur un point fixe dans le vide.

-Et non je ne pense certainement pas à reprendre la tête de mon clan. J'ai déjà suffisamment à faire avec mon travail au conseil.

Ce ne fut qu'à ce moment que je m’aperçus que je venais de jeter un froid dans la conversation. Yami avait cherché à dériver sur un sujet autre qu'elle et y était magnifiquement parvenu. Et moi comme une idiote j'étais tombée dedans tête la première. Quelque peu remontée, énervée par mon propre comportement, j'essayai de me redonner contenance. Le tout fut exprimé par un long soupir las. Je passai une main dans mes cheveux pour renvoyer quelques mèches rebelles en arrières.

-Excuse-moi. Je me suis emportée... Viens. Nous serons plus à l'aise à l'intérieur...

J'attrapais par le poignet pour la guider avec douceur jusqu'à l'étage. Je poussai la porte de ma chambre pour révéler une pièce plongée dans une désordre total. La petite chambre de princesse était bien loin. Pour seul vestige de cette dernière se trouvait encore mon lit à baldaquin ainsi qu’armoire de maquillage. Le reste avait été transformé en véritable atelier, pour ne pas dire en armurerie selon l'angle sous lequel on la regardait. Un imposant plan de travail se trouvait dans le fond de la pièce accroché sur les murs, divers outils et autres armes en cours de fabrications. Au-dessus se trouvait les gants de combat ayant jadis appartenu à Shinji et que ce dernier m'avait légué. Au sol, les cartons de déménagement s'empilaient par paquets. La moitié de ma garde de robe provenant de ma penderie était prête à faire le trajet. L'autre partie resterait ici. Je n'avais pas besoin d'autant d'affaires. Une fois passé le seuil je me dirigeais directement jusqu'à la fenêtre afin de fermer les volets de sorte à ne laisser qu'un long filet de lumière pénétrer dans la pièce. Il faisait déjà beaucoup plus frais ici.

-Pardonne-moi pour le désordre. Je ne pensais pas avoir autant de choses à emporter avec moi.

J'écartai les bras pour désigner tout le désordre, le cumul de bijoux, de vêtements, de produits de beauté qui se mêlait à l'outillage, l'électronique et la quincaillerie. Ces deux univers cohabiteraient pendant encore longtemps. J'étais en quelque sorte parvenue à trouver un équilibre entre ces deux parts de ma vie, même si désormais j'arrivais à mieux profiter de la simplicité à sa juste valeur. Suite à quoi je me laissai retomber en arrière sur mon matelas au sol, arraché de la structure métallique de mon lit pour l’occasion. Je restais quelque seconde, ainsi pensive à me reposer l'esprit avant de redresser la tête. Yami était encore debout et m'avisait quelque peu perplexe, sans doute parce qu'elle n'était pas habituée à voir un tel désordre ici.

-Veux-tu boire quelques choses de frais ? Je peux aller te chercher cela si tu veux.

Toujours allongée, je tendis mon bras pour aller fouiller dans une pile hasardeuse pour en ressortir mon vieux plateau d'échec que je brandis fièrement à l'encontre de ma belle tout en lui tirant la langue, moqueuse.

-Une partie ?

Tout du moins si elle ne me l'arrachait pas des mains pour me l'écraser sur la tête.
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Suna
Ketsueki Yami
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyLun 29 Juin 2015 - 9:38

Je le vis bien qu'elle voulu m'empêcher de l'aider... Elle accepta toutefois, était-ce dû à mon enthousiasme d'y participer ? Sûrement. Je n'étais pas aussi faible que ce qu'elle avait l'air de croire ou du moins, j'essayais de m'en donner les moyens. J'avais définitivement horreur que l'on puisse voir mes faiblesses. Si cela passait toutefois avec des personnes telles que Oniri, il y avait des gens qui étaient en revanche morts pour moins que ça...

Les affres de la maladie avait tendance à me rendre plus hargneuse et méfiante même si forcément, je parvenais à ne pas l'être en présence de ma meilleure amie. Je me contentais donc de lui adresser un sourire satisfait quant à son acceptation : le fait qu'elle me propose ensuite de passer la soirée chez elle n'en était que plus plaisant. Cela faisait longtemps, trop longtemps, que nous n'avions pas passés de longs instants ensemble et en tout cas, ils n'étaient que bien trop rares. Qui sait ce qu'il adviendrait de moi après le rituel ? Je voulais encore gagner du temps et profiter de tout celui qu'il me restait en tant que l'actuelle Yami.

Lorsque le mal me prit, elle accouru à mes côtés pour me prêter assistance, chose bienveillante et touchante à la fois bien qu'encore une fois j'estimais ne pas avoir besoin d'être protégé mais puisque c'était Oniri qui avait agit ainsi je tâchais de ne pas montrer mon agacement.

Peut-être étais-je alors dur envers elle même pour le lui faire payer quelque part alors même que je changeais clairement de sujet... Après tout pourquoi avais-je évoqué la relation houleuse entre elle et son père ? Je savais très bien que ce sujet de discussion la mettrait mal à l'aise et la replierait sur elle même et le ton de sa voix ne me fit que confirmer mes soupçons. Je m'infligeais une claque mentale : quelle idiote je faisais...

Elle estimait se satisfaire de la situation et ne voyait aucune raison de la modifier hors je savais pertinemment que cela était faux ! Oniri avait beaucoup souffert de l'absence de ses parents, tout comme moi, mais pas pour les mêmes raisons. Si l'être qui s'avérait être finalement ma mère s'amusait à se jouer de moi, son père en revanche l'ignorait complètement. J'étais pourtant certaine qu'il lui témoignait de l'affection : à sa façon. En témoigne sa présence à l'hôpital devant le corps inanimé de sa fille, plongée dans le coma. J'ignorais pourquoi il était si distant et je savais au fond qu'ils avaient sans doute déjà eu cette conversation de sourds. J'étais sans doute la moins bien placée pour évoquer ce sujet épineux mais puisque Oniri se donnait corps et âme pour m'aider à aller mieux alors moi aussi je voulais tenter d'arranger les choses avec son père, même si je me gardais bien de le lui dire puisque j'aurais essuyé un refus net...

Elle ne voulait pas reprendre la tête de son clan non plus, mettant en avant le travail conséquent qu'elle avait déjà en tant que conseillère : je le comprenais parfaitement mais ne trouvais rien à y redire, laissant un silence de mort s'installer dans la conversation avant qu'elle même ne s'en rende compte pour rectifier le tir. Se faisant, elle me guida par le poignet à l'intérieur de sa future ancienne demeure pour me mener à sa chambre. J'étais souvent venue ici par le passé, j'avais même passé plusieurs nuits avec elle ainsi que des moments de tendresses, mais la pièce ne ressemblait plus en rien à mes souvenirs... Tout le côté demoiselle extravagante avait disparu pour laisser place à des armes à foison dans une salle qui ressemblait désormais davantage à un atelier qu'à une chambre...

J'observais la pièce, circonspecte de ce changement majeur. Oniri aussi avait grandement changé depuis notre rencontre... même sa pièce personnelle en témoignait. Accrochés à l'un des murs, je reconnus les gants de Shinji, ce qui me plongeait dans un élan de nostalgie... Je m'en voulais quelque peu des tensions qui s'étaient installées entre nous sans possibilité de revenir en arrière alors que maintenant il n'était plus... Avais-je agis trop expressément ? Peut-être aurais-je dû lui pardonner certaine choses... Pourtant rien de ce qu'il n'avait fait n'était pardonnable...

Je chassais ces idées de mon esprits alors qu'Oniri s'excusait pour le bazar environnant. Beaucoup de paquets jonchaient le sol, prêts à rejoindre leur nouveau domicile, son matelas se trouvait désormais à même le sol. Elle s'y affala tandis que je ne bougeais pas de ma position. La voir là, ainsi étendue me rappelait ce que nous avions pu partagé ensemble sur ce même matelas... Elle m'avait en effet fait découvrir ce qu'était l'amitié mais aussi tellement plus encore...

Je tâchais de ne rien laisser transparaître pour ne pas semer la confusion ou le trouble dans son esprit. Après tout, je connaissais la nature de ses sentiments pour moi, il était inutile de remuer le couteau dans la plaie.

Lorsqu'elle me proposa quelque chose à boire, j'esquissais un nouveau sourire :

« Non merci, je n'ai pas soif. »

C'était faux. J'avais soif... soif de sang. Mon corps en réclamait toujours davantage alors qu'il se meurtrissait sous le joug de mon organisme qui le souillait. Je percevais son agonie à chaque seconde de ma vie mais ne pouvais rien y faire, me contentant de le passer sous silence jusqu'au soir où la délivrance m'imprégnait enfin lorsque je subissais ma transfusion sanguine quotidienne. Mes bras portaient les stigmates des aiguilles piquants ma chair chaque jour, si bien que ma peau diaphane apparaissait bleuté à divers endroits comme celle d'une junkie...

Toutefois je n'y pensais plus, focalisant mon attention sur Oniri qui se moquait ouvertement de moi avec son plateau d'échec. Je m'approchais alors vivement d'elle, attrapant le jeu entre mes mains pour taper le sommet de son crâne avec doucement. Je m'asseyais ensuite sur elle, bloquant ses poignets au dessus de sa tête et l'avisait à quelques centimètres de son visage d'un air taquin :

« Tu sais parfaitement que je ne sais pas jouer aux échecs... »

Peut-être devrions nous faire un jeu pour lequel je sais jouer était la phrase que je m'apprêtais à dire mais que je parvenais à retenir in extremis... Elle aurait en effet pu être interprété dans un sens peu conventionnel et je ne voulais pas semer le trouble dans son esprit. Si bien, qu'après un instant de flottement à nous regarder dans les yeux, je me mis à la chatouiller comme une enfant : après tout, les plaisirs les plus simples étaient les meilleurs...
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyJeu 2 Juil 2015 - 15:03

Elle attrapa l'échiquier pour me le taper gentiment sur la tête. Je fermais instinctivement les yeux sous le choc. Et elle profita de cet instant pour se jeter sur moi. Sans trop comprendre ce qui venait de se passer, je me retrouvais allongée sur le dos, Yami assise a califourchon et courbée tandis qu'elle me maintenait les mains attachée au-dessus de ma tête. Son regard complice, plus que prometteur, s'accompagnèrent de parole tout aussi alambiquée. Alors sans vraiment prendre la peine de réfléchir je ne m'empressai de répliquer.

- Et à quel jeux veux-tu jouer ?

Mes yeux s'attardèrent un instant sur le somptueux spectacle que m’accordait le décolleté plongeant de son bustier. Je dégluti avant de tourner la tête gênée. Non, ce n'était pas bien. Il ne fallait pas. Je devais l'oublier à tout prix. Pourtant je savais que je n'y parviendrais pas à en agissant ainsi. Évidemment je me doutai que la situation l'amusait au moins tout autant qu'elle était frustrante pour moi. J’essayai de faire comme si de rien n'était, mais c'était sans doute un peu tard pour paraître indifférente. Suite à quoi nous nous avisâmes longuement. A nouveau, comme par le passé, je retrouvai ses yeux de rubis qui m'avait tant fait rêver jadis. La rose noir s'épanouissait, nouant ses ronces épineuse autour de mon corps de sorte à me soumettre à la clameur de son joug. C'était comme avant. Elle était là, si proche et moi je n'étais plus rien. Cela m'énervait. Pourquoi faillait-il qu'elle soit si belle ?

Heureusement, elle parvint à briser la tension ambiante par un jeu de chatouille. Je m'esclaffai nerveusement de rire tout en essayant de me débattre pour lui retourner le tout. Ainsi nous nous chamaillâmes telles ces deux gamines que nous étions au fond de nous. Il n'y avait plus de chef du Kakumeigun, plus de Conseillère à la Défense, seulement deux amies des premiers jours étroitement rattachées par ce lien indéfinissable. Nous roulâmes sur le matelas continuant de batailler sans jamais que l'une parvienne à prendre l'ascendant sur l'autre. Des grimaces, des rires, un moment mirifique laissé en suspend durant cet instant de contemplation, lorsque je me retrouvais sur elle maintenant fermement ses poignets de part et d'autres. Elle était là. Elle était à moi... Une seconde de bouleversement suffit pour tout changer. Haletantes, nous n'étions plus des enfants, nous étions redevenues ces femmes qui se dévisageaient mutuellement avec intensité.

La voir ainsi était comme une torture que je m'infligeai à moi-même car je savais que je n'avais pas le droit de céder. Auquel cas tout ce travail fait sur ma personne serait à refaire. Pourtant j'ignorai si je me sentais apte à me soustraire à sa présence. Je me sentais seule et en avait tant besoin. Réprimant ce désir qui parcourait mon cœur, je rassemblai le peu de volonté qui me restait pour m'écarter et ce dans un long soupir. Déçue par mon attitude, autant pour avoir manqué de céder que pour ne pas l'avoir fait, je me laissai retomber sur le dos juste à côté d'elle en tentant de reprendre mon souffle.

- Peut-être devrions-nous nous lever sinon je crains de ne pas trouver le courage de me relever.

Ce n'était pas vraiment un sous-entendu. Tout du moins je le pensais. J'essayai de dédramatiser la situation en l'exprimant par les mots. Même si à dire vrai, je ne savais plus vraiment où donner de la tête.
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyLun 6 Juil 2015 - 14:35

Music ♫:

Lorsque Oniri me demanda a quel jeu je voulais jouer, je savais que nous étions proches du point de non retour... Mon sourire s'étirait face à sa remarque. Toutefois je me demandais dans quel état d'esprit elle se trouvait en cette instant... Sans doute tiraillée entre l'envie et la raison... Ses mots la montraient joueuse mais ses actes l'en dissuadaient, elle tournait même la tête de gêne alors qu'elle s'était mise à lorgner mon bustier.

Son regard pétillait d'une lueur que je ne lui avais pas connu depuis longtemps... C'était une nouvelle fois comme si j'étais le centre de toutes ces attentions : je devais l'avouer, j'aimais être ainsi observée et désirée, cela flattait mon ego mais il s'agissait là d'Oniri... J'estimais lui avoir fait assez de mal comme cela alors abuser de ses sentiments à mon égard n'entrait pas dans mes principes.

C'était pour cela que j'avais rompu ce long silence pesant de réflexion par des éclats de rires dû à des chatouilles, comme des enfants avec tout autant d'insouciance. Bien sûr elle riposta, me faisant a mon tour rire à gorge déployée tandis que nous roulions sur le matelas. Les larmes me montaient aux yeux par l'euphorie du moment : cela faisait du bien parfois d'oublier ses responsabilités et simplement se retrouver nous mêmes, comme nous étions vraiment, loin de tous ces faux semblants et de ses responsabilités harassantes.

Pourtant cette insouciance cessa aussi brusquement que lorsqu'elle était apparue... En effet, nos postures s'étaient inversées, Oniri se tenant assise sur moi tout en bloquant mes mains pour mettre fin à notre jeu. Nos regards s'imprégnaient de celui de l'autre avec intensité, haletantes du fait de notre amusement, la tension s’alourdit de nouveau.

A quoi penses-tu Oniri ? Voilà ce que j'aurais souhaité savoir. Elle semblait mener une bataille sans merci contre elle même. Lorsqu'elle s'écarta , je sus qu'elle avait triomphé de son désir, non pas sans efforts ni sans déception... Son soupir était la preuve qu'elle était frustrée de ne pas vouloir écouter ce que son cœur et son corps lui dictait : je le savais. Je connaissais Oniri depuis un peu plus de trois ans maintenant, je pouvais lire en elle comme dans un livre ouvert. C'était mes efforts pour tenter de décrypter les comportements des autres et des codes sociaux qui m'avaient aussi octroyé cette faculté.

Je tournais la tête dans sa direction alors qu'elle s'allongeait sur le dos à mes côtés. Le sourire aux lèvres, je l'avisais en silence alors qu'elle tâchait de ne pas croiser le mien, sans doute par crainte de voir sa volonté s'ébranler. Cela serait mentir que de dire que l'envie de la voir s'y soustraire ne me plaisait pas... Juste pour jouer avec ses nerfs et sa volonté...Juste pour m'amuser à la voir si torturée... Mais elle était ma meilleure amie et je n'avais pas non plus envie de jouer avec ses sentiments, estimant que la situation devait déjà être suffisamment pesante pour elle... Pourtant, lorsque je comparais ma situation avec Kioshi, quelque peu similaire à ce qu'Oniri éprouvait pour moi, je n'avais de cesse de penser que cela me plairait malgré tout que le Yamada s'amuse de moi de la sorte en testant ma volonté si bancale lorsqu'il s'agissait de lui résister... Il n'éprouvait à l'heure actuelle pas de sentiments pour moi, peut-être n'en éprouverait-il jamais, mais je m'en moquerais du moment qu'il m'offre des moments avec lui même sans lendemain... Une preuve d'affection de sa part, c'était au fond tout ce que j'attendais, sans espérer plus puisque de toute façon je savais que cela n'était pas possible aussi blessant cela puisse être... Peut-être en allait-il de même pour Oniri... Que voulait-elle vraiment ? Résister pour ne plus souffrir de l'amour qu'elle me portait et dont j'avais connaissance ? Ou bien se satisfaire des moments d'affections que je voudrais bien lui donner tout en sachant pertinemment que mes sentiments à son égard n'évoluerons pas ?

Elle nous demandait de nous lever sans quoi elle n'était pas certaine de pouvoir y parvenir ensuite... au vue de la situation j'y voyais un sous entendu peut-être mal placé... Toujours était-il que la détresse pouvait presque s'entendre dans le ton de sa voix... Elle voulait se relever sans quoi elle céderait et ce n'était visiblement pas ce qu'elle voulait... Ou peut-être n'était-ce pas ce qu'elle voulait s'autoriser tout en en ayant fortement envie...

Je l'avisais toujours d'un léger sourire et avec tendresse je cajolais la joue du bout de mes doigts en lui murmurant :

« Je suis là pour toi Oni... »

L'avais-je déjà appeler un jour ouvertement par ce surnom ? J'en doutais. Après tout jouais-je à ce jeu uniquement pour elle ? Moi aussi au fond j'avais besoin d'affection étant délaissée par celui sur lequel mon cœur avait jeté son dévolu... Etait-ce mal ? Sans doute... En avais-je quelque chose à faire ? Pas vraiment.

Elle avait beau vouloir résister son corps et son cœur lui demandait de céder : elle avait besoin et envie de cette affection éphémère. De mon côté, au moins, avec Oniri je me sentais aimée. Ses sentiments à mon égard étaient sincères, et cette affection qu'elle me portait, j'avais également besoin de la constater parce que rien n'était simple en ce moment : pour personne. Devrais-je me laisser tenter alors que je vivais mes derniers instants en tant que la Yami actuelle ? Pourquoi ne le devrais-je pas ? Je n'avais plus vraiment rien à perdre alors que je ne possédais plus rien... Pas même l'essence de ma propre vie entre mes mains. Tout ce qu'il me restait était l'affection de ceux qui m'estimait et celle d'Oniri qui m'aimait...
Alors, tout en continuant de caresser sa joue, je vins approcher mes lèvres des siennes. Une nouvelle fois. Une dernière fois... Peut-être. Peut-être pas...
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyMar 7 Juil 2015 - 9:31

Je me laissai porter par la caresse de sa main sur ma joue. Fermant les yeux, j'exposai ma faiblesse durant cet instant. Suite à quoi mes propres mains se posèrent sur la sienne. Elle disait être là pour-moi. Je ne l'avais que rarement entendu parler ainsi ce qui me touchait d'autant plus. Que pouvais-je faire ? Que pensait-elle en cet instant ? J'avais l'impression de me trouver à nouveau prisonnière de mes sentiments. Et puis, durant cette seconde où le temps s'arrêta, elle s'approcha de moi afin de joindre ses lèvres aux miennes. Je la vis venir. Je ne répondis pas à ce baiser, où plutôt ne cherchais-je pas à m'en dérober. C'était elle qui venait à moi et je ne faisais rien pour l'en empêcher. Je m'imposai alors une barrière mentale qui me rendit plus frigide que jamais au point où j'avais seulement hâte que tout cela se termine pour relâcher la pression.

Ces sentiments contradictoires en moi étaient tout bonnement insupportables. Elle pu sentir ma retenue et lorsqu'elle se retira je me mordis la lèvre inférieure, tentant de réprimer mes désirs. J'avais l'impression de ne me plus me trouver sur terre, de flotter dans un autre pan de la réalité. Je restai bloquée ainsi sans oser la regarder, m'efforçant de me détacher de tout ceci alors qu'une part de moi l'appelait de toutes ses forces. Pourquoi devais-je la résister ? J'avais tant besoin d'elle, d'amour, d'affection et de protection... Peut-être était-ce parce qu'elle ne pourrait jamais me les donner ?

-Yami... écoute...

Je resserrai les poings, tremblotante.

-Je ne peux pas...

Je ne pouvais pas, je ne devais pas, je ne voulais pas. A croire qu'il s'agissait des règles du jeux qui définissaient notre histoire. Nous finissions toujours par nous chercher et nous rejeter mutuellement. Au final il n'y avait jamais rien eu et il n'y aurait sans doute jamais rien. Je ne voulais plus être bercée d'illusion. Je voulais vivre dans la réalité. Et malheureusement cela se ferait sans elle. Parce qu'elle resterait ma meilleur amie sans représenter davantage. C'était douloureux à accepter. Il m'aurait été si facile de céder. Seulement l'après aurait été accompagné de nombreux remords et je n'aurais fais que souffrir davantage en retour.

-Tu l'aimes. C'est à ses côtés que tu devrais être. Pas avec-moi.

Je me relevai, assise sur mes genoux n'osant pas croiser son regard.

-Et je dois me faire à cette idée. Accepter le fait que ne ce sera jamais moi et passer à autre chose sinon je ne pourrais jamais avancer.

Je tentai un sourire timide. C'était si affreux à dire. Pourtant j'avais du mal à croire qu'il m'était possible d'être aussi honnête avec moi-même comme avec Yami. J'attrapais ensuite sa main, pour la guider lentement vers la sortie de la chambre. Nous ne pouvions rester plus longtemps ici. Le climat était devenu insoutenable. De ce fait je la dirigeai dans le salon principal là où se trouvait la grande horloge. Nous nous installâmes confortablement sur les fauteuils et je demandai à ce que l'on nous apporte des boissons fraîches. Je n'avais toujours pas osé la regarder depuis lors.

-Pardonne-moi. Mais je crois que c'est mieux ainsi.

A plusieurs reprises j'avais manqué de laisser les larmes me saisir. L'ouvrage continuait de faire défiler ses pages. Seulement il n'en restait plus beaucoup et comme tout récit l'histoire devait toucher à sa fin.
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyMar 7 Juil 2015 - 10:37

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A quoi est-ce que je m'attendais ? J'étais perdue alors qu'elle ne répondait pas à mon premier pas. C'était ainsi que la réalité s'exposait à moi, douloureuse et implacable. Mes yeux s'écarquillaient devant son manque de réaction qui signalait son refus. Je me sentais rejetée alors que son corps me fuyait et que son cœur m'échappait...

Je me reculais sans un mot, plongée subitement dans le désespoir alors que je réalisais par ses actes manqués et ses mots, qu'elle ne voulait plus de moi... La seule personne qui m'aimait me rejetait, me laissant comme une coquille vide alors que je me sentais glisser peu à peu vers la solitude par laquelle j'étais effrayée.

Des images défilèrent dans ma tête : des fragments de mon enfance. Dans cet orphelinat, seule, sans famille pour me guider, pour m'aimer... Je revoyais la pièce noire où j'avais été quelque fois enfermée plusieurs heures suite à une bêtise. Cette obscurité qui s'épaississait et m'enveloppait, me resserrant dans son étau funeste alors que je me repliais sur moi même, apeurée. Je me rappelais le jour de mon adoption par une femme membre de mon clan, me faisant caresser l'espoir d'un renouveau alors qu'elle n'avait fait que se servir de moi, cette femme, que j'aurais dû appeler : « maman »...
Je me revoyais désormais au manoir avec pour seule présence sa compagnie maudite qui, bien que mon pire cauchemar s'avérait également être mon unique refuge. Je n'étais pas seule mais accompagnée d'un démon... Cela valait toujours mieux que rien...

Toutes ces années de souffrance et de solitude remontaient brusquement jusqu'à moi de part ce rejet d'Oniri... Cette adolescente qui était venue me trouver pour me faire changer et me faire goûter à ce qu'était la vie, les émotions, l'amitié...

Mon regard ne transparaissait plus que le néant dans lequel j'étais plongée une nouvelle fois. J'entendais distinctement ses mots mais je ne demeurais plus vraiment là. Elle disait ne pas pouvoir... En soit, je comprenais la raison de son émoi mais si elle ne m'aimait plus qui m'aimerait ? Qu'est-ce que c'était que la douceur d'un foyer, l'amour de parents, l'affection des autres ?

Je l'aimais. C'était à ses côtés que je devrais être et non aux siens... Voilà ce qu'elle me disait. Kioshi ne m'aimait pas : il m'appréciait tout au plus...

« Qu'importe mes sentiments, ils ne sont pas réciproques... »

Me contentais-je de dire presque dans un murmure alors que mon regard demeurait toujours ailleurs. Tu comprends Oniri ? Je sais ce que tu ressens et je n'arrive pas à faire avec comme tu sembles si bien le faire...

« Ce ne sera jamais toi ? Ce ne sera jamais personne... La solitude... j'y suis condamnée... »

Mes yeux vitreux et sans âme se glissèrent dans les siens alors que je me rendais compte de cette fatalité : j'avais grandi seule, pour survivre de ma maladie je pouvais vivre infiniment mais seule, personne n'était capable de m'aimer ou finissait par m'abandonner, me laissant seule... Est-ce que mon nom me condamnait à une vie d'errance et de solitude alors que je ne demandais qu'à être aimée et reconnue ?

Mon amie se releva et me prit par la main pour me guider tandis que je n'étais plus qu'une poupée de chiffon qui se laissait guider alors que ses pires cauchemars remontaient à la surface... Assise sur les fauteuils du salon, je fixais le sol alors que le seul bruit qui me parvenait était le tic tac de la grande horloge qui me rappelait que le temps défilait dans un écho assourdissant.

Je déglutissais, passant doucement de la peur à la panique. Mon monde... Tout celui que j'avais bâti jusqu'ici s'effritait doucement comme une longue vie qui n'était qu'illusion... Un château de cartes idéal s'effondrant sous le poids des événements. J'avais cru à cette chance me saisissant, à cet amour me baignant mais voilà que désormais je n'avais plus rien, plus personne : une fois de plus...

C'était mieux ainsi qu'elle avait dit... Ma tête se redressait vers elle, comme un pantin désarticulé, le visage ployant sous la torpeur et le désespoir.

« Mieux ainsi ? Pour qui ? Pour toi ? C'est vraiment cela que tu veux ? Pour moi ? »

Je laissais un petit ricanement déraisonné sortir de ma bouche déformée par la crainte et l'angoisse :

« Aha ! Oui... Sans doute... Il n'y a pas meilleure chose que de se sentir rejetée, seule et abandonnée après tout... Ce n'est que le cercle vicieux qui recommence inlassablement... »

Comment avais-je pu être aussi bête pour croire le contraire ?
Une fracture s'était faite dans mon esprit, le brisant en morceaux. Les affres du mal rongeait mes veines, détraquait mon organisme et mon corps, me tuant à petit feu tandis que mon cœur lui saignait...
J'esquissais un léger sourire emprunt de folie en constatant de mon état. Ma vie était sur le déclin et pitoyable...

Mon regard se plantait une nouvelle fois dans le sien :

« Au moins je sais que je ne manquerais à personne... »

C'était là ma compensation. Je pourrais partir le cœur léger comme on le disait ! Toutefois la mort ne faisait pas partie de mes options : j'allais changer mais qu'importait puisque personne ne regretterait l'ancienne Yami. Peu importait donc comment je deviendrais pour l'éternité...

J'étais une nouvelle fois comme absente pourtant ma peine elle, était infinie, des larmes de sang ruisselaient abondamment sur mes joues diaphane. Je tremblais. J'étais rongée par l'anxiété dans ce monde tournoyant autour de moi à une vitesse folle, m’affaiblissant, me faisant perdre pied de la réalité. Mais qu'en avais-je à faire ? Qui s'en souciait ? Plus personne ne m'accordait de crédit : je n'étais plus rien.
Je me retrouvais une fois de plus rongée par les affres de la solitude, comme une symphonie funeste qui se répétait inlassablement et qui régissait chaque instant de ma piètre vie...
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyVen 10 Juil 2015 - 10:36

Je ne me serais jamais attendue à cette réaction pensant qu'elle aurait été heureuse pour moi à l'idée que je puisse être enfin libre. Hors aucun sourire n'apparut sur son visage. Au contraire ses yeux se vidèrent, perdant leur étincelle de vie tandis que sa peau blêmissait plus que de raison. Je me retrouvai saisie par l'incertitude et l’incompréhension. Qu'avais-je fais ? M'avait-elle aimé sans jamais s'en rendre compte ? Le réalisai t-elle seulement à l'instant ? Ou bien était-ce autre chose ? Dans une ironie assez sombre, j'avais quelque part l'impression de me retrouve face à Kioshi. A énoncer des arguments sans fondement ni raison, comme si elle cherchait à rejeter tout ce que nous avions accomplis ensemble durant ces dernières années d'un simple geste de la main.

Le temps défilait et elle était toujours aussi pâle, en proie aux tourments. J'ignorai quoi lui dire face à cette réaction inattendue et l'incompréhension de ses sentiments. Seulement je comprenais qu'elle avait besoin d'être rassurée quant à son entourage. Me levant de mon fauteuil je me penchai sur elle et posais ma main sur la sienne. Elle ne réagit aucunement devant ce geste d'affection. Elle était perdue dans son monde.

-Non, tu ne connaîtras plus jamais la solitude. Parce que nous sommes là, parce que je serais toujours présente pour toi. Tu n'as pas besoin de mon amour, mais de mon amitié. Bien que mes sentiments pour toi sont menés à évoluer, l'affection que je te porte restera inchangée.

Cela me faisait mal de la voir ainsi, mais la situation me dépassait totalement. J'avais l'impression que les rôles s'étaient inversées. Que Yami avait passé toutes ces longues années à m'aimer pour que j'en vienne finalement à la rejeter. Néanmoins je ne pouvais la laisser dans cet état sans quoi je ne pourrais m'empêcher de me sentir coupable.

-Ce sera mieux pour nous deux. J'ai appris avec les années que l'amour véritable ne mérite d'exister que s'il est partagé. Auquel cas il ne fait qu'apporter de la souffrance. Je t'ai aimé durant bien trop longtemps. J'aurais dû me rendre à l'évidence et comprendre que ce ne serait jamais réciproque. Au lieu de cela j'ai bêtement persévéré et cela nous à fait souffrir toutes les deux.

Mon visage s'approchait du sien et je déposai un baiser d'affection qui se voulait maternel, suite à quoi ma main se posai sur sa joue pour la forcer à me regarder.

-Aujourd'hui, il est temps pour nous de franchir une nouvelle étape. Sache cependant que tu es et resteras cette famille que je chéris tant. Je te dois tellement chose et jamais je ne pourrais t'abandonner. Tu peux en être certaine.

Était-cela qui lui faisait tant peur ? La solitude ? Sans doute l'avais-je toujours su, mais je commençais tout juste à le réaliser. Il me fallait donc continuer ainsi, lui prouver qu'elle n'aurait rien à craindre. Cependant il me serait difficile d'agir en sachant qu'elle était rejetée par celui qu'elle aimait.

Celui qu'elle aimait...

Même après cela, cette idée m'était si douloureuse, d'autant plus qu'il était question de Kioshi. Cependant que pouvais-je faire ? J'aurais voulu être cette amie positive, voir hypocrite lui disant qu'elle devait persévérer dans l'application de ses sentiments. Que tôt où tard cela finirait par payer et qu'elle connaîtrait enfin l'amour. Cela je savais d'expérience que ce n'était qu'un tissu de mensonge en plus d'être une insulte à moi-même.

-Je ne pourrais te dire quoi faire au sujet de Kioshi. C'est à toi de prendre ta décision. Seulement je te prie de ne pas faire les mêmes erreurs que moi. Ne continue pas d'aimer aveuglément en dépit de la raison sinon tu n'en ressortiras que plus brisée.

Étais-je mauvaise ? La situation pourrait laissée présumer que oui. Seulement j'étais persuadée de me montrer juste avec elle. N'étant pas faite pour aider les autres, j'essayai de lui donner tous les atouts en main pour lui permettre de reconstruire sa vie. Ce faisant, je l'entourai de mes bras pour la serrer avec conviction contre moi, lui procurant toute la douceur, la chaleur et l'humanité qui m'était due.

-Quoique tu décides sache que tu ne seras jamais seule Yami. Ce temps là est désormais révolu.
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyDim 12 Juil 2015 - 14:39

Music ♫:

Oniri tentait vainement de m'expliquer que malgré ses sentiments en mutations à mon égard, je ne perdrais pas son amitié et que donc je ne serais pas bercée par la solitude puisque j'étais malgré tout entourée. C'était vrai, je le savais mais avoir une personne qui vous porte de l'affection, qui tient a vous et une autre qui vous aimes : cela n'est pas la même chose. Des amis sincères j'en avais désormais et je tenais énormément à eux mais je voyais aussi que je perdais l'amour d'Oniri et je ne pouvais m'empêcher de m'en vouloir vis à vis d'elle et de souffrir de ce changement de statut.

J'étais appréciée mais je demandais à être aimée... Visiblement cela était trop demandé...
Oniri disait que rien ne changerait, que je ne la perdrais pas mais elle ne se rendait pas compte que je perdais tout de même son amour alors non cela ne serait pas pareil et oui j'y perdais quelque chose...

Elle m'expliquait ensuite qu'elle jugeait que cela serait mieux pour nous deux et que l'amour était vouée à être partagé sinon il n'avait pas lieu d'exister... Si seulement c'était aussi simple...

« Tu m'as pourtant aimé plusieurs années. Ce n'est pas si simple que cela... Tu le sais. »

Cela m'énervait d'être prisonnière de mes propres sentiments. Impuissante devant leur déversement et leurs conséquences. Je ne pouvais que subir leur joug sans parvenir à les contrôler ou à les annihiler.

Elle me gratifiait d'attentions qui me touchaient, faisant cesser mes larmes mais ma mine restait inchangée.

« Tu n'as pas persévéré bêtement... J'aimais bien savoir que tu m'aimais. »

Lui avouais-je. C'était là une pensée bien égoïste mais j'étais ainsi faite. Je savais que je ne pourrais pas répondre à ses sentiments et pourtant je me complaisais à savoir qu'elle me voyait ainsi. C'était ma meilleure amie mais j'étais encore bien plus à ses yeux : elle m'aimait et tenait à moi.

Elle me parlait de famille. De tout ce que j'avais fait pour elle... J'y voyais là bien plus de souffrances que de bonheurs. Elle avait tant souffert par ma faute.

« Une famille n'est pas censée faire souffrir les siens non ? »

C'était ma conception de celle-ci en tout cas. Mais que pouvais-je ne savoir ? Ma famille actuelle me faisait pourtant bel et bien souffrir du fait de mon abandon. N'aurions nous pas dû être soudés plutôt que de nous déchirer de la sorte ? Mon père ? Ma mère ? Où étaient-ils lorsque j'avais besoin d'eux ? Alors même que je les pensais morts... Cela aurait soulagé ma conscience finalement car s'imaginer que leur mort était la raison de ma solitude était plus facile à digérer que de se dire qu'ils étaient toujours là mais n'en avait cure de moi.

Oniri évoqua ensuite le sujet Kioshi : sujet épineux s'il en est... Ne pas faire les mêmes erreurs qu'elle. Ne pas l'aimer aveuglément sans espoir en retour pour ne pas en ressortir brisée... Je n'avais pas peur de l'être : je craignais simplement la solitude.

« Pourrais-je être plus brisée qu'en apprenant que tu veux cesser de m'aimer? J'en doute. »

Mes yeux étaient rivés dans les siens.

« Il se remet de la disparition de Zanshi. Il lui faut du temps. Il connaît la nature de mes sentiments et c'est ce qu'il m'a dit : il lui faut du temps et alors peut-être qu'un jour il ressentira la même chose. »

C'était là, la seule chose qui me restait : l'espoir. C'était pitoyable, j'en avais conscience. Mais dans ce monde qui tournait bien trop vite pour moi et qui m'amenuisait chaque jour c'était en ce genre de choses que je voulais croire et me raccrocher.

Comme une supplique, elle me serra dans ses bras en m'assurant que je ne serais plus jamais seule : que ce temps là était révolu mais elle était loin de la réalité... Mes bras l'enlaçaient à son tour, faiblement, avec les forces qui me restaient et qui me quittaient un peu plus chaque jour.

« Peut-être que je le serais de nouveau... Mais alors je n'en aurais pas conscience... »

Les lourds sacrifices dont m'avait parlé mon père, en échange de ma guérison... Cela en faisait partie. Vivre, mais seule pour l'éternité... Y avait-il pire fardeau ? Je frémissais à cette simple idée et à celle de leur faire du mal dans mon nouvel état.

Je soupirais et la remerciais.

« Merci de ta sollicitude Oniri... Je sais que je pourrais toujours compter sur toi... »

J’esquissais un maigre sourire. Oui c'était vrai mais je perdais ton amour... Une part de moi ne se remettrait jamais de cette perte, je le savais. Mais que pouvais-je y faire ? C'était ainsi. Je me devais d'avancer malgré tout... Malgré ce soutien plus fort que nul autre que je venais de voir disparaître.

Tremblotante, j'essuyais mes joues maculés de pourpres d'un revers de manche et observais tout ce fluide écarlate que j'avais épongé.

« Je vais rentrer... Pour me reposer. Nous nous reverrons demain pour ton déménagement »

Je ne tenais presque plus debout. Lui adressant un dernier sourire pour la journée, je commençais à tourner les talons mais, prises de vertiges, je ne pus aller guère loin car bientôt le sol se rapprocha bien vite de moi et je basculais dans le néant...
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyMar 14 Juil 2015 - 0:30




J'ignore ce qui viens de se briser en toi, mais cela ne m'empêche pas d'éprouver des remords. Et tes paroles se révèlent davantage blessantes que réconfortantes. Décidément ma Yami, tu n'es qu'une irrécupérable égoïste. Pourtant je reste là pour toi, car même si ce ne sera plus d'un sentiment d'amour profond je continuerai de t'aimer. Plus que quiconque je connais la noirceur présente dans ton cœur. Je ne fais pas référence à Megami, ni à cette blessure qui à brisé mon devenir, mais à cette chose qui se trouve dans le creux des méandres indicibles de ton être. Petite princesse des ténèbres écoutant cette voix susurrante qui t'appelle à la déraison. J'ai pus témoigner de cette lueur perfide dans ton regard au moment où tu menais au trépas nos ennemies. De cette frénésie carnassière qui gorge t'es veines à la vue du breuvage vermeille. Tu t'es toujours cachée derrière cette chimère qu'est ta mère, sans oser réaliser la vérité. Elle n'est pas le démon qui réside en toi car Yami est toujours là. Et peut-être est-ce d'elle dont j'ai le plus peur au final.

Parce que tu as toujours été seule et rejetée, tu as appris à te complaire dans tes fantasmes ricanants. Je t'ai vu grandir et évoluer. D'enfant capricieuse tu es devenue femme. Tantôt tu te voulais juste et responsable, tantôt tu redevenais abominable. Au fond peut-être est-ce là ta véritable nature, celle consistant à te montrer parfois si immature. C'est pour cette raison que je te t'abandonnerai pas, car ton cœur jamais ne cesse de se vider. Les ténèbres peuvent facilement s'y faufiler s'il n'est pas continuellement rempli d'amour.

Le jour de notre rencontre s'est révélé décisif pour ma destiné. Amenée à devenir le plus grand fardeau de mon existence. Tu étais cette rose noir que je rêvai de cueillir, ignorante qu'une couronne d'épines ornait ta chevelure. Tu étais mon rêve et ma déraison, mon cauchemar et ma passion, la haine issue de l'amour.

Et comme si ton influence néfaste déteint irrémédiablement sur moi j'ai l'impression que mon humanité me quitte de jour en jour. S'agit-il de ce qui nous repousse tout en cherchant sans cesse à nous attirer l'une à l'autre? Sommes-nous des âmes frêles seulement faites de sentiments ? Ou bien ces monstres avides qui se cachent derrière les apparat d'une réalité factice ? Tu dis faire souffrir ce que tu aimes. Moi je les ais tous tué. Il ne me reste plus que toi. Alors seras-tu ma prochaine victime ? Pourtant je ne souhaite que ton bien être. Ces bras de réconforts qui entourent ton corps tremblotant en sont la preuve. Mes lèvres se posent sur ton front tandis que nous pleurons ensemble.

Ô Yami, dis le. Tu pourras toujours compter sur moi. Et pour te le prouver je renforce mon étreinte enfin de nous envelopper dans ce cocon protecteur à l’abri de ces épées de glace qui veulent pourfendre ton cœur. Seulement voilà que tu cherches à me fuir après m'avoir adressé un dernier sourire. Je ne te crois pas un seul instant. Tandis que tu t'éloignes ta démarche oscille. Moi je reste impassible attendant le moment. Le monde chavire autour de toi et tu t'effondres. Le temps s'arrête. Tu es de nouveau dans mes bras et ce avant que le carrelage de marbre froid n'ai à réclamer son du sur ta personne. J'observe ton visage blême avec intensité. Là, alors que ta chevelure d'ébène s'entremêle avec la mienne.

Pleine de compassion je te soulève pour te mener jusqu'à ma chambre et t'allonger délicatement sur ce matelas posé à même le sol. Ma couverture vient t'envelopper avec délicatesse. Ta tête repose désormais sur mes genoux. Je continue d'observer, limpide, veillant sur ce trésor qui m'est le plus précieux au monde. Le temps défile. Comment autant de grains de sables dans le désert. Comme la pluie qui, goutte à goutte, s'échouent dans le ruisseau de nos souvenirs. Et ce fut sous la berceuse de sa mélodie cristalline que je finis par m'endormir d'un songe profond, rêveuse de courir après le lièvre blanc de mon enfance.


Tu étais Ketsueki Yami
Ma malédiction...
A la fois ma meilleur amie
Et la source de ma perdition
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyJeu 16 Juil 2015 - 11:32

Music ♫:

Ces ténèbres perfides qui m'englobaient, resserrant leur étreinte funeste comme autant de cauchemars... Où me trouvais-je ? J'étais déjà venue ici plusieurs fois, notamment à cause de Megami.

Ce monde d'illusion et de dé-réalité me happait, les ombres enserraient mes chevilles pour m'empêcher de sortir de ce gouffre sans fin tandis que je tendais ma main diaphane et tremblotante vers les hauteurs, espérant que quelqu'un la saisisse. Personne ne venait. J'étais seule : une fois de plus. Seule face à ma destinée tracée de mon nom.

Mon cœur tambourinait, mes yeux s'écarquillaient d'horreur alors que je m'enfonçais toujours plus dans ces abysses. La lumière avait déserté cet endroit sinistre, ne laissant place qu'à l'effroi et l'affliction. L'atmosphère était froide et sans vie, son souffle caressait ma peau avec véhémence, m'écorchant dans son soupir.

Mon sang affluait des pores de ma peau. Je ne pouvais plus le contrôler, il s'écoulait simplement, lentement, comme le flux d'un sablier alors que je voyais ma vie défiler. Ce fluide vermeil que j'agitais autrefois avec aisance se retournait contre moi, désireux de se repaître de mon âme pour m'ôter toute forme de vie. Comme un pantin désarticulé, prisonnière des limbes, je ne pouvais que le voir se jouer de moi sans avoir la force de réagir. A bout de souffle, haletante, je sentais mon être se mourir à chaque goutte écarlate qui s'échappait.

Je ne voulais pas. Mais avais-je la force de lutter ? Je tirais sur ce qui m'entravait les membres mais ne parvenait qu'à faire crisser l'acier des chaînes qui me retenait dans ce gouffre, au dessus du néant. Je ne pouvais pas hurler. Ma voix n'avait plus de porté puisque j'étais confinée dans ma solitude sans personne pour me prêter assistance. C'était ainsi et cela le serait pour l'éternité...

Pourtant, sans que je ne comprenne pourquoi, l'espace temps se déforma, me faisant remonter le long du précipice tandis que le métal de mes entraves crissaient sur les parois rocheuses. La gravité semblait inversée. Plus je remontais plus la lumière apparaissait à moi et enfin je pouvais hurler. Crier comme jamais, a plein poumons, une plainte déchirant les ténèbres, exultant ma peur et mon désarroi. Finalement, tout cessa brusquement.

Mes yeux papillonnèrent sur la réalité alors que je me sentais grandement affaiblie, ne sachant guère si ce que je venais de vivre n'était qu'une illusion ou une démonstration de ma vie.
Mon palpitant s'affolaient, mes yeux étaient humides de larmes et mon corps n'était plus qu'un amas recroquevillé et tremblotant. Mes craintes s'apaisèrent toutefois lorsque je vis Oniri, paisiblement endormie alors que ma tête reposait sur ses genoux.

Doucement, je me relevais, haletante, et m'extirpais jusque dans le couloir, chancelante. Je connaissais cette demeure aussi bien que mon manoir pour y avoir vécu plusieurs mois. Mes pas maladroits me menèrent dans le salon, la noirceur du ciel me rappelait cette nuit où ma meilleure amie avait attenté à sa vie.

Comme si les souvenirs demeuraient présents même pour les murs de l'habitacle, je trouvais Méphisto étendu sur le canapé où Oniri gisait à l'époque, inconsciente et mourante.

« Que fais-tu ici ? »

Demandais-je à mon félidé.

« Je suis toujours ici. »

Me répondait-il en conservant son éternel sourire et sa voix rauque.
Il était constamment dans mon ombre, pourtant, je savais qu'il n'était pas là pour moi...

« Tu veilles sur Oniri ? »

« Ou est-ce elle qui a besoin que je veille sur elle... »

Un lien particulier unissait mon kuchiyose et ma meilleure amie depuis qu'il l'avait rendu amnésique de son propre chef, pensant que c'était là ce que je voudrais pour apaiser ses souffrances.

« Tu n'es pas vraiment Méphisto... »

Cela ne pouvait pas être lui...

« Qui suis-je ? Quelle importance. Je suis moi. »

Je m'approchais de mon félidé, m'asseyant a mon tour sur le canapé et caressant le sommet de son crâne décharné sous ses ronronnements persistants.

« Tapie dans l'ombre, la noirceur vous guette. Je veille. »

« La noirceur ? De nos cœurs ? Ou bien les ténèbres qui nous englobent ? »

« Quelle différence ? »

Ce n'était pas une question mais une affirmation. Méphisto avait une manière bien a lui de parler mais je le comprenais depuis le temps.
C'était la noirceur de nos cœurs qui nous conduisaient à nos problèmes, Oniri et moi ou bien était-ce l'inverse … ?

« Continue de la guider. Elle a besoin de toi. »

Disais-je tout en continuant de caresser mon félin.

« Personne n'a besoin de quiconque sans problèmes. »

« Nous avons toujours besoin de quelqu'un, même lorsque tout semble bien aller. »

« La pensée est futile. Elle n'est pas réalité. Tout est réel et rien ne l'est. Cela dépend du chemin que l'on emprunte. Mais un chemin, reste un chemin lorsque l'on ne sait pas où aller... »

Je méditais sur cette réflexion. Qu'importait la voie que je choisirais si je ne savais pas quoi en faire et comment m'en sortir... Lorsque l'on sait ce que l'on veut on sait quel chemin choisir. Je voulais garder Oniri auprès de moi, et tout ceux que j'aimais mais cela signifiait ne pas changer, ne pas guérir et donc mourir pour finalement les perdre malgré tout.

« Parfois ce que l'on choisi n'arrive tout de même pas malgré nos efforts... »

« Le chemin n'était pas le bon. »

Tout cela me paraissait bien abstrait et le sourire carnassier de mon chat ne m'aidait guère à y voir plus clair. Je continuais de le cajoler tout en posant ma tête contre ses côtes saillantes, laissant les ténèbres m'envelopper une nouvelle fois alors que je fermais les yeux.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptySam 18 Juil 2015 - 10:15




Mes prunelles s'ouvrirent lentement. J'étais recroquevillée sur mon matelas. Elle n'était plus là. Encore perdue dans mes songes j'adressai un œil égaré dans les environs. Je me relevai lentement pour prendre la direction du couloir. Mes pieds nus arpentaient avec délicatesse le carrelage froid qui pavait la majeur partie de la demeure. J'ignorai pourquoi, mais au fond de moi je pensai savoir où la trouver. Une sensation de vertige commençait à me saisir à mesure que j'avançai me donnant le sentiment que mon âme se détachait de mon corps pour voler dans la pièce. La noir mélancolie imprégnait de nouveau mon cœur. Je ne pensais plus qu'à la retrouver, comme s'il s'agissait d'un besoin vital. D'imperceptible murmure parvinrent jusqu'à mes oreilles. Je terminai de franchir le couloir pour arriver dans le salon principale là où siégeait la grande horloge condamnée à se perdre dans le cycle sans fin du temps.

Je cru rêver un instant. Yami, était à demi allongée sur un fauteuil, la tête posée sur les genoux de ce qui semblait être une représentation éthérée de moi-même qui veillait sur elle en lui caressant les cheveux. Je clignais des yeux une seconde et constatai qu'elle n'était plus là. Cette étrange sensation de vertige ne me quittait pas. J'avais simplement envie de la rejoindre, d'être avec elle et ce fut ce que je fis. Alors, prenant la place de mon hallucination, je m'installai sur le fauteuil aux côtés de mon amie. Lorsqu'elle rouvrit les yeux elle put de nouveau constater que j'étais là pour elle.

-Bonjour princesse...

Lui dis-je en souriant tandis que ma main se glissait lentement dans sa longue chevelure noir de jais. Nous restâmes, dans cette contemplation laissée en suspend par l'univers et dont la perception de la réalité était mut par les cliquetis répétés des mécanismes de l'horloge. Plus rien ne comptait, plus rien n'existait vraiment. Elle était ma seule source de réconfort, le purgatoire dans lequel je me plongeai sans la moindre hésitation.

-S'il te plaît, reste avec-moi pour la nuit. Nous effectuerons mon déménagement demain.

Le ton de ma voix était calme. Quelque part j'avais hâte de partir. Ces murs autours de nous avaient bien trop de significations à mon goût. Ils étaient en quelques sortes les fondations de mes erreurs, de cet échec qu'avait été mon existence passée. Je devais à présent passer outre, me tourner vers l'avenir et vers ce qui m'était cher. Néanmoins je savais que cela ne serait jamais simple. J'aurais beau pardonner au monde pour tous les tourments qu'il m'avait infligé je gardai intact le souvenirs de la souffrance. Il y avait longtemps de cela, dans une autre vie peut-être, je m'étais promis de ne plus jamais oublier.

Tu t'égares ma chère. Il t'es échoie d'agir en conséquence, hors le chemin que tu empruntes n'est pas le bon. L'oublie et le pardon ne sont pas des solutions. La vérité réside dans l'acceptation. Non pas celle du monde où des autres, mais de soit-même. Sans cela, dans ta détermination sans faille ne transformera irrémédiablement en croisade vengeresse. Aussi sombre que soit le cœur de ton âme sœur le tien n'en paraîtra jamais plus éclatant. Il est plein de ressentiment, d’amertume et plus que jamais il a besoin d'amour. Faible que tu es, tu contente céder à la facilité. Mais soit, à quoi bon ? De toute évidence la mécanique et déjà lancée. L'horloge tourne et nul me peu entraver l'incessante courbe du temps.

Une question se pose malgré tout. Qui de vous deux sera la première à remporter cette course effrénée vers la folie ?
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Amie? Amie?  EmptyDim 19 Juil 2015 - 19:53

Mon sommeil s'était montré bien plus réparateur et sans cauchemar cette fois, alors que ma tête reposait sur Méphisto.
Lorsque je ré-ouvris les yeux, ce n'était plus mon félidé qui se tenait à mes côtés mais Oniri, qui caressait mes cheveux.

Encore embrumée par le soleil, je lui souriais.

« Tu m'as retrouvé... »

Elle me retrouvait toujours.
Dehors, il faisait encore sombre : la nuit n'était pas terminée.

« Méphisto est parti »

Lui demandais-je. Toutefois, je comprenais au vue de sa tête qu'elle ne l'avait pas vu. Il s'était évanoui aussi vite qu'il était apparu. D'ailleurs ce n'était pas vraiment mon Kuchiyose, mais une partie de lui même qui veillait entre ces murs sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi : toutefois, j'en étais convaincue.

Mes yeux rubis plongeaient dans le sien, doré. Je me rappelais du temps où je pouvais pleinement observer son regard sans cette cicatrice et cette œil aveugle... Elle était passée par tellement d'épreuves...
Toujours reposant sur elle, je tendais mes doigts vers son œil mort et le plongeait dans un halo verdâtre chaleureux. Si seulement cela marchait ainsi... Cette lumière était la seule de la pièce, tandis que le cliquetis de l'horloge continuait de faire son office.

Oniri me suppliait de rester avec elle pour la nuit, afin de l'assister pour son déménagement le lendemain : j'acquiesçais.

« Je n'ai envie d'être nulle part ailleurs de toutefois façon... »

Lui murmurais-je en souriant.
Tu voulais abandonner ton amour pour moi mais je ne souhaitais pas renoncer à notre amitié si particulière. J'étais bien, ainsi posée sur toi. Le temps passait, l'horloge nous le rappelait, et peut-être que prochainement nous ne pourrions plus vivre ce genre d'instants de complicité... Il nous fallait nous en délecter...
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