Revenir vite... Le Kaguya et la fille ne devait pas avoir la même notion du temps pour tout dire et en toute franchise, rester là, plantée en retrait était vraiment une bonne idée ? D'ailleurs, pourquoi était-elle ici la brune hein... ?

-Foutu sac à puces de Shio !

Grognait-elle finalement en croisant les bras tandis qu'un vent d'agitation au loin taquinait ses sens. Parce que ça justement. Ce mouvement de chaos, cette annonce de ce qu'elle appelait jeu et que d'autres appelaient plaie, quelque chose qu'il était malsain d'apprécier il parait, m'enfin, si le goret était effectivement dans le coin comme lui avait promis son homologue Kaguya, elle n'était de loin, pas la plus atteinte ici par l'étrange. Son sourire en coin et sa pensée réconfortante se troublait ceci dit face à une arrivée inopportune, vu le projectile atypique et l'essence qui en émanait, la réaction de la fille aurait pu laisser perplexe plus d'un. Ses yeux se plissaient en le voyant finir sa trajectoire et pas instant elle ne bougeait un doigt en le contemplant embrasser le sol en quelque sorte. Un de ses sourcils au final se levait pour s'associer à sa petite moue. Voilà qui n'avait rien d'une retraite ordinaire, l'homme, enfin, c'était ce qu'il semblait être, semblé être plus expédié de son terrain qu'autre chose.

La brune agitait une main pour balayer l'air devant elle en espérant faire fuir la poussière qui s'était levée alors, tranquillement mais sûrement, ses pas la conduisaient à son niveau, là où, elle se décidait à s' accroupir pour observer de plus près. Un bout de doigt pour le remuer, c'était vivant pour sûr. Enfin quelque chose d'intéressant par ici. Devait-on l'aider à se remettre sur ses pieds pour quelques explications ou l'achever ? Dur dilemme. Ceci dit, la brune l'assistait pour qu'il se redresse.

-Je suis découverte, zut alors ! Tu aurais pu choisir un autre coin.

Genre celui où elle n'aurait pas eu à faire ça par acquis de conscience, ce qu'on ne sait pas ne pas nous faire de mal... bref. Ça relevait de la chance, il n'avait aucun mérite, elle non plus en fait. Elle aurait voulu une pointe d'humour, mais la curiosité était plus forte que son sarcasme.

-Quel est donc tout ce vacarme, le sais-tu ?

Comment il allait ? Son genre de se préoccuper de ça ? Certainement pas, il respirait après tout non, elle n'était pas médecin, en définitive, pas si altruiste qu'on lui prêtait tant. Le gars avait l'air solide de toute. Et comme il ne fallait jamais perdre son nord...

-Un sac à os dans les parages ou un gros Goret à la tignasse blanche, ça te parle ?

Qui sait !

Une habileté et une force à toute épreuve : une phrase rapidement prononcée dans l’esprit du moine, qui sut à l’instant où il vit le mouvement de son adversaire féminine qu’il allait en voir de toutes les couleurs. Kiezan Naela n’avait pas chômé depuis leur dernière rencontre. Le coup, en effet, le projeta dans les bois. Il n’eut même pas le temps de voir une dernière fois Aburame Miko ou Kawaguchi Tsukiko. Mais fort heureusement, il leur avait déjà fait comprendre qu’il y avait quelque-chose qui n’allait pas. Quant à l’assurance d’avoir communiqué les détails à quelqu’un, voilà longtemps qu’elle était là.

Le coup ne lui fit aucun mal, car sa prière lui avait permis de lui épargner toutes les blessures et les hématomes liés à un tel choc. Mais la projection lui avait fait percuter nombre d’obstacles : arbres, rochers. Dans tous les sens, Howaito avait passé un très mauvais moment, jusqu’à s’écraser quelque-part, sûrement à un petit kilomètre du temple. Il ne put s’empêcher de modeler de l’ironie, les lèvres à même le sol.

« Qui osera dire que les moines de Maskine ont un Taïjutsu axé sur la défense… »

Revenir rapidement au temple ? Oui, car à peine avait-il tenté de se relever qu’une explosion avait retenti dans cette direction. Le Bakushô ? Peut-être. Mais il n’était pas seul. Une brune était là. Il était venu ici avec deux femmes, s’était fait projeté par une autre pour finalement retomber sur une énième… Les femmes venaient à lui, littéralement. Et c’était rarement bon signe.

Mais cette brune semblait avoir un certain sens de l’humour, ou du moins de la dérision. Elle n’hésita pas trop avant de l’aider à se remettre sur pieds. Une fois debout, le Gekei se secoua ses larges vêtements et jeta un coup d’œil à celle qui lui était venu en aide. Rien ne lui revenait, et c’était tant mieux. Une rencontre avec un ou une inconnue était bienvenue.

« Honnêtement, j’aurais moi aussi préféré tomber ailleurs… J’ai du écrasé une dizaine d’arbres sur ma route. Bref, vous êtes là pour le temple, c’est ça ? »

Il n’avait ni l’énergie ni l’envie de faire des phrases aussi pointues qu’à l’accoutumée, surtout que son interlocutrice avait l’air d’être simple comme tout.

« Un goret et un sac d’os ? Je suis ravi de voir les surnoms que vous donnez à vos compagnons… Mais non, ça ne me dit rien, mais je peux vous aider à les chercher. Le vacarme du temple, ça ne m’intéresse pas trop pour le moment. »

Sur quoi ils marchèrent, jusqu’à tomber sur trois autres shinobis. Et parmi eux, une seule tête était familière. Encore une femme. Myouga Nozomi.

Le coup venait de percuter l'ennemi en plein, avec une telle violence qu'il était impossible pour ce dernier de se relever. De toute façon la cible était la tête, il y avait peu d'hommes capable de se relever sans tête. Enfin bref, tout ça pour dire que rien ne se passa comme prévu. Comment n'avait-il pas remarqué ce léger détails ? Un clone ?! Sérieux quoi. Celui-ci disparut alors une fois le coup donné, laissant Shio dans un état de colère, il n'avait pas eut son affrontement. Il se retourna alors vers ses anciens compagnons, son visage était fermé, ses collègues eux aussi étaient stupéfaits. L'enchaînement avait été parfait ! Une envie de découper cette forêt prit alors à notre protagoniste, mais il se ravisa. Il fallait vraiment qu'il retrouve cet enfoiré. D'ailleurs ce fût les premières paroles qu'il prononça en s'enfonçant dans l'obscurité de cette foret !

- Je vais me le faire, je vous jure que je vais me le faire ! "

Bon ! On pouvait dire qu'il était énervé, mais ce n'était que le début, tandis qu'il marchait il tomba sur un regroupement d'individus dès plus particuliers. Comme d'habitude on retrouvait Aoji' plantée là alors qu'elle ne devait pas y être. Bon lui il se comprenait c'était le principal. Car oui, elle devait être cachée et pas à cet endroit. D'autant plus que le Kaguya l'avait prévenu de son retour. Il avait certes mis un peu de temps, quelques minutes de plus quoi... Mais ce n'était pas le plus important, il y avait un autre homme. Plutôt étrange, blanc comme neige il paraissait froid aux premiers abords, il ressemblait presque à un moine, en fait sa tête lui disait même quelque chose. Il y avait le fameux Goren aussi, Nozomi celle qui avait soigné Shio quelques mois plutôt. En bref, il y avait du beau monde si bien que notre homme ne savait même plus où se mettre. Il était là, l'épaule à moitié déchirée par son précédent affrontement. Sa prise de parole se fit remarquer comme d'habitude :

- Et bah voilà ! Je te dis d'attendre deux minutes et je te retrouve avec des visages familiers ! T'es un aimant en fait ?! Bah quoi regarde tu les attires tous !

Il eut alors un léger sourire, néanmoins il ne comprenait pas vraiment tout ce qu'il se passait. Après tout il était seulement là pour défendre le temple et voilà qu'ils se retrouvent face à une ribambelle d'individus, plutôt mystérieux tout ça. Il réfléchit quelques secondes, range son sabre encore salit de son combat, se débarbouille en tapotant ses vêtements et puis reprend son entrée :

- En tout cas j'étais en train de me battre avec un de ces phénomènes. Je vais le découper en milles morceaux si je mets la main dessus. Bakushô Yôh qui disait s'appeler, le genre à ressembler à un balais à chiottes avec sa coupe de cheveux.

Il porta son regard alors sur son acolyte de toujours en espérant que celle-ci n'ai pas trop fais de bêtises. Surtout qu'il ne savait même pas ce qu'il se passait ici, il aurait très bien pu tomber dans un guet-apens. Ne sait-on jamais, les hommes sont fous de temps à autre. Shio fit alors comme les autres et se mit à attendre. Cependant, il ne tenait pas vraiment en place, il ne désirait qu'une seul et unique chose : son combat. Après tout on lui avait retiré sans gêne, alors qu'il tenait la bête entre ses doigts. Le Kaguya prit alors la parole, il était vrai qu'il était impatient ...

- Bon, par contre moi j'ai un combat à terminer ! Donc on va faire vite hein. Vous êtes réunis ici pourquoi ?

Soupirant il attendu la suite des évènements, il avait déjà assez d'emmerdes comme ça et cette réunion improvisée ne laissait présager rien de bon.

Son sourcil s'élevait plus haut encore en l'écoutant parler. Etrange créature, une imprudente une évidence en la titillant sur ses manies. Surnom hein ? Son regard perçant se figeait dans celui de son interlocuteur. Ça ne présager rien de bon.

-Des dizaines arbres ? Toi je sais déjà comment je vais t'appeler pour le coup.

Mais la conversation ne se pimentait que là, pas d'infos, l'homme perdrait en intérêt si la brune n'était pas convaincue qu'il en disait moins qu'il n'en savait. Des pas à l'unisson dans un calme religieux, une rareté pour la fille, si si, à se demander ce qu'elle cherchait dans le décor ou alors ce qui la titillait encore cette fois. La réponse venait bien vite.

Un visage familier ? Il paraît.... Mais c'était davantage la tignasse blanche de cette femme qui la captivait. Son esprit semblait se déconnectait un instant aspiré par les vagues des mèches prises dans le vent, une de ses mains tiraient sur sa propre chevelure corbeau et un long soupire en guise de premier bonjour. Miaë hein. Un vieux nom erroné, comme l'identité qui semblait s'afficher pour elle, pourtant, la femme en face d'elle ne se trompait pas vraiment en pensant la connaître, la différence, Lilith avait été la seule des deux à l’apercevoir vraiment en réalité. Seul le leader de leur ancien groupe avait approché la vérité, il l'avait même cautionnée. Avait-il disparu avec leur petit secret ?

-Ravie de te revoir, je suppose. Tu es seule ici ?

Elle le saurait bien assez tôt, mais pour l'heure pas question de se laisser tourmenter par cela, la déduction vu les protagonistes présents lui permettait de mettre un nom sur son ninja volant, celui qu'elle avait affectueusement surnommé, toujours ça de pris et à aucun moment, elle commentait celui qu'on lui avait collé. Combien même elle le détestait... La réalité la rappelait avec la voix de son petit chiot, un qui grognait en plein tort, bah voyons.


-Parler d'un balai à Shiotte en portant le nom de l'engin … T'as peur de rien. Tout un style à chier. Arrête d'aboyer petit chiot, tu vas nous mettre dans l’embarras !

A nouveau le sourcil qui se relevait et c'était bien la seule chose qui s'agitait chez elle en voyant le Kaguya limace, décidément trop lent pour tout.

-Incapable.

Sussurait-elle enfin à son intention... Il ne fallait pas changer les bonnes vieilles habitudes, mais c'était bien la peine de l'avoir fait attendre tient, pour ce résultat là en tout cas. Des présentations à faire ? Ou ce n'était pas nécessaire ? Du moins, elle justifiait son accompagnateur.

-Boulet lui au moins a été capable de rapidement me menait au Goret, pas comme certain qui vous font prendre racine en chemin !

Un signe de main pour désigner le moine dans ce sobriquet de « Boulet », de canon ? Les deux séparés pouvait l'avantager ou non, elle avait une préférence pour le premier faut croire et le sourire carnassier de la femme s'exposait dans sa vieille habitude.

-Senseï, pourquoi il faut toujours que tu te mets dans des guêpiers pas possible, t'es irrécupérable franchement, explique au moins. Où est la gamine d'ailleurs ?

Son regard balayait la zone, c'était quoi le nom de cette peste déjà ?

Rien qu’en les regardant, Howaito avait compris. Les yeux et leurs rives, le frottement des paupières, les gestes inhabituels : ils se connaissaient plus ou moins et ils ne semblaient en tout cas pas le cacher. Forcément, la situation avait viré du tout au tout. Projeté par une ex en furie, le moine s’était retrouvé parmi quatre shinobis aux caractéristiques différentes mais où chacun en connaissant au moins un autre. Pour le Gekei, c’était Myouga Nozomi ainsi que « Shio », un nom qu’il avait parfois entendu ici à Ta no Kuni. Un moine, également ? Peut-être. Mais qu’importe, il semblait hors de question de se battre et si la femme qui lui était venue en aide avait fait des remarques assez étranges, le quintet semblait plus curieux de lui-même et de ce qu’il pouvait se passer là-bas, près du temple.

« Allez-y si vous voulez, moi je sais ce qu’il s’y passe. »

Sur quoi il croisa les bras et prit place sur un rocher des plus plats. Ses jambes se croisèrent et sa posture de prière fut enfin établie. Mais la curiosité devait probablement piquer ses compagnons de bonne fortune. Il prit donc les devants et se décida à leur expliquer.

« Les grandes maîtres de Maskine ont toujours traités ceux qui assuraient avoir vu leur dieu comme des… aliénés. Et ils les ont envoyé aux villages shinobis durant ces dernières années. Les shinobis en retiraient un bénéfice car ils pouvaient envoyer ces « fous » faire des missions périlleuses voire suicidaires et en échange les moines protégeaient Ta no Kuni de toute violation en plus d’avoir un soutien économique. Un shinobi est actuellement en train de révéler ça devant tout le monde et c’est pourquoi il y a toute cette agitation. »

Il soupira. Bakushô Yoh lui avait transmis ses doutes. A vrai dire, il les avait transmis plutôt à certaines personnes et cela avait fini par arriver aux oreilles du moine tigre. Ce dernier s’était simplement contenté de lier ces informations avec celles qu’il avait pu recueillir durant les dix années passées auprès des moines et moniales du Pays des Rizières.

Comment cela allait maintenant évoluer ? Qu’importe. Le temple était loin, et les hostilités avaient déjà commencé. De plus, tant que le scandale éclatait, la « mission » était accomplie et le système shinobi en ressortirait légèrement affaibli. Après, la puissance de cette affaire ne dépendait plus de lui. Après tout, en l’état actuel des choses, il ne serait qu’un homme de plus à se battre là-bas. Et il semblait déjà y avoir beaucoup de monde.

« Personnellement, vu que j’ai déjà mon avis sur la question, je ne vais pas y aller maintenant. Ils sont déjà assez nombreux à se battre et à discuter, à mon avis. »

Il eut un déclic, leva la main droite et esquissa un sourire.

« Je ne me suis pas présenté au fait, Howaito, enchanté ! »

Son regard frôla celui de Nozomi avant de se reporter vers le ciel. Malgré l’agitation ambiante, le temps était agréable.

Discrètement il s'approcha de la jeune femme, vous savez celle qui ne cessait de le rabaisser et qui une fois de plus l'insultait d'incapable. De l'amour vache dans le fond, eux deux le savaient. Donc, une fois près de cette dernière il glissa quelques mots, un doux chuchotement :

- Toi jt'emmerde.

Bah ouais ! Elle croyait quoi ? Déjà il avait été poli il ne s'était pas esclaffé devant tout le monde, ce qui aurait pu engendrer une guerre entre lui et sa semblable. Surtout que leur tempérament de Kaguya n'était plus à prouver, tout le monde sait comment une discussion entre ses deux la finie. Enfin bref, il écouta alors chacun blablater, ce n'était pas vraiment son truc les débats. Shio était plutôt homme d'actions plus que de réfléchir posément à des solutions. D'autant plus qu'il n'oubliait pas qu'il allait devoir découper cette enfoiré de chef Bakushô. Du coup il était un peu perdu et pas vraiment à sa place, mais pour le moment il faisait tout de même preuve de respect en laissant la parole à chacun, il attendait une ouverture pour parler. Pour le coup ils étaient pas mal bavards et chacun semblait en accord sur plusieurs points.

- De toute façon ils sont tous pourris ! J'en ai marre, leur unique but ? Le pouvoir ! J'suis du même avis que le gros là, faut tous s'allier pour leur renvoyer l'appareil. Œil pour œil, dent pour dent. C'est ça la castagne !

Il venait de réagir sur ce qu'il venait d'entendre, notamment les manigances des moines avec le monde shinobi, ce qu'il n'aurait jamais pensé. Mais pour le coup, il avait tout de même envie d'étriper son adversaire de tout à l'heure. Observant alors celui qui s'appelait Howaito, un nom qui lui était familier dans le domaine des moines, il marqua une pause sur son faciès. Il semblait calme, mystérieux, un petit truc qui fait qu'on a pas totalement confiance, cependant cela pourrait s'avérer totalement faux. Quand à Nozomi, tant mieux si cette dernière était de la partie, elle pourrait soigner les blessés. Ce qui faisait sourire Shio, c'était le fruit du hasard. Comme quoi Maskine n'était peut-être pas à prendre à la légère, il y avait bien quelqu'un pour avoir placer tout ces individus sur la même route. Enfin bref, il prit la parole en direction de son confrère moine :

- Tu sembles bien informé, moi je te propose un petit plan. On va tous là bas, on fait qu'une bouchée de tout ce petit peuple et on leur montre ce qu'une bande de déserteurs est capable. De toute façon vous êtes tous d'accord pour dire que les villages nous détestent, nous on les déteste n'est-ce pas ? Bah voilà, on va pas régler des problèmes avec des mots, y a qu'en frappant que ça rentre ! En tout cas j'suis chaud !

Il marqua alors une pause, son regard se porta alors à Aoji'. En fait il sentait le sien, celui qui signifie "Continues à te ridiculiser petit chiot je vais te bouffer", le Kaguya se contenta de sourire bêtement. Puis, il prit soin de s'assoir sur un tronc d'arbre qui passait par là, sortant l'une de ses lames il commença à la nettoyer avec un chiffon qu'il sortit de sa poche. Shio cherchait le moyen de s'occuper, secrètement il faisait passer un test à ses nouveaux compagnons. Ceux qui voudront aller se battre seraient de vrais guerriers, voyons si l'un d'entre eux partage les mêmes goûts pour l'affrontement que notre homme. Ce serait l'occasion de se faire un petit camarade pour des entraînement corsés.

- Nozomi tu peux soigner mon épaule s'il te plaît ? Je serai pas contre un coup de main là.

Eet oui son épaule était toujours légèrement brûlé à cause de ce maudit souffle d'explosion, ce n'était pas vraiment grave. Néanmoins, c'était une gêne qui ralentissait notre homme dans ses gestes. Ce qui n'était pas bon à l'aube d'un autre affrontement.

Le murmure du Kaguya ne la perturbait pas plus que la scène étrange qu'offrait Boulet, il fallait dire que la Poupée laiteuse, alias Nozomi se révélait pour l'heure, pour elle en tout cas, la plus inintéressante du lot. Les Kages agissaient différemment avec leurs shinobis ? La brune appelait ça des pions ces créatures là personnellement. Jouet, pour être plus exact la plupart du temps... Le mot lui avait glissé des lèvres instantanément, impossible de cacher cette amertume là qui était sienne, encore aurait-il par ailleurs fallu qu'elle ait envie ceci dit. Malheureusement, le Goret enchainait trop vite et la première réaction de la brune fut de plaquer sa main sur son visage à l'écoute du flot de parole, tenant plus du flop qu'exposait Goren en détaillant les protagonistes de l'histoire.

Elle grognait un peu, agacée, ça va de soi. Même si la plupart la connaissaient, tous ne savaient pas tout et l'origine de la poupée dont elle usait, n'était pas quelque à offrir de façon aussi légère, imaginez qu'elle ait affaire à un kumojins... Elle serait bien embêtée... Miaë passait à Lilith, à aucun moment elle justifierait ça. Ceci dit elle devait lui reconnaître qu'il n'avait pas faux sur certains points, mais en quoi ça la concernait elle ?

Nozomi l'avait bien souligné. En rien.

-Le pouvoir hein...

Ses bras se croisaient à nouveau et son agacement était croissant.

-On reconnaît bien là quelqu'un qui ne l'a jamais vraiment approcher du bout des doigts. Ne confonds pas l'illusion de puissance qu'on donne à un chien de garde d'une nation et celui qui impacte sur l'histoire. Qui dirigera comment tu veux qu'elle soit écrite. Je t'accorde ceci dit qu'on ne l'obtient que rarement sans castagne comme tu dis, mais ce n'est pas la question aujourd'hui.

Un haussement d'épaules et quelques pas. Un jeu qui n'était pas le sien qui se tramait là, un poids définitivement pas fait pour être supporté par son dos, et le leur alors ? A plusieurs pilliers de tout temps on s'est imaginé plus solide. Pourtant, fendez la terre au sol et la fondation s'écroule. L'arrogance de la femme s'achevait dès lors quand tournée tout comme son regard dans un horizon fumée, elle s'était perdue dans ses pensées. Entendre n'était pas vraiment écouter au final, son regard glissait finalement sur son chiot mal dressé et dans l'échange le rappel à cette foutue réalité et le verdict, sonnant comme un bilan. Elle n'était plus ce qu'elle était.

-Sans moi. Ce ne sont pas mes affaires, j'ai rien à y gagner, qu'ils s'entretuent ou se fassent la bise s'ils veulent, je m'en contrefou.

Fut une époque où la simple évocation d'une castagne l'aurait vu se mettre en route sans plus de détail. Disons, qu'aujourd'hui ses arguments étaient différents, d'autant que...

-Et j'ai comme l'impression qu'il vous dit de ne pas y aller non plus. Sérieusement, défier les grandes nations, s'afficher au monde. Wouah. Et après, cinq idiots avec une cible aux fesses qui crient violez moi. Voilà à quoi ton plan me fait penser. Pas tellement mon genre.

Un lancé sans grande envergure de la première chose qui lui était passé entre les doigts à l'intention du Kaguya qui réclamait des soins en plus. De pire en pire.

-Mais... Pourquoi êtes-vous là à la base je veux dire, si je peux me permettre ?

Ça la chifonnait à l'écoute de leurs discours... Et elle ? Son regard se portait sur Goren. Elle était là pour celui là, il avait une dette à payer....

Il les écoutait, les yeux rivés vers le ciel. Quelques fois, l’envie lui prenait de ne plus rien faire, de vivre une vie comme les autres. Mais il ne pouvait pas. Car il avait conscience de certaines choses, comme de la place qu’il occupait ici, en ce monde. Ni lui ni personne d’autre n’était mauvais ou bon : chacun était un pantin articulé dans un monde où la chair, imagée ici par le bois, était le seul point commun qu’ils avaient. L’espèce humaine n’avait que cette chair, cet ADN pour les rapprocher. Tout le reste n’était que différence et défiance.

Durant sa vie, Howaito en avait tué des gens. Et forcément, lorsque l’idée de se jeter dans la bataille, son expérience n’allait pas lui poser problème. Mais c’était toute autre chose. Cette conscience, qui le différenciait de tous ceux qui iraient se jeter dans la gueule du loup, qui étaient aveuglés par l’envie de devenir une personne, d’avoir le pouvoir, de croire qu’ils étaient le centre du monde. Non. Le moine était de ceux qui savaient qu’il ne valait qu’une vie. Globalement, il était équivalent à n’importe quel autre être humain.

Son regard se reporta sur celui de son entourage. Il porta attention à Nozomi qui lui avait posé une question afin de connaître son avis, puis sur les deux hommes. Il les dévisagea littéralement, se levant même pour mieux les inspecter. Soupirant à la fin, il avait vérifié ce qui l’intéressait.

« C’est bien ce que je pensais… Vous deux, messieurs, vous semblez plus forts que moi. Donc s’il vous plaît, ne piquez pas une colère à ce que je vais vous dire. »

Il sembla chercher ses mots pendant quelques instants, mais cela faisait longtemps qu’il les avait trouvés, en réalité.

« Votre idée, selon laquelle faudrait y aller et tout le reste… C’est aussi ridicule que de croire qu’à moi seul j’arriverais à vous maîtriser, si vous voyez où je veux en venir ? »

Sans relâcher son attention ou son regard, il marcha à reculons. Une fois assis à nouveau sur son rocher, il reprit. Le pouce de sa main droite se releva.

« Premièrement, là-bas il y a deux camps qui vont s’affronter : ceux qui veulent protéger cette vérité et les autres. Et c’est pas simplement une question de shinobis ou de moines, de gentils ou de méchants : certains croiront ce scandale, d’autres non, certains se battront par loyauté d’autre pour la vérité. Mais qu’importe leurs différences, s’ils voient un quintet débarquer, ces différences deviendront des liens et on se fera… Son regard se porta sur celle qui l’avait secouru. … Enfin ils pourraient nous violer comme l’a suggéré notre poète. »

L’index se suréleva à son tour.

« Deuxièmement, saurions-nous à qui nous attaquer ? Je vous rappelle que la personne qui a révélé le scandale, par exemple, est un shinobi qui est dégoûté des manigances de certains de ses compères. »

Le majeur imita ses voisins.

« Troisièmement, la violence à elle seule ne résout rien. Des fois elle est perçue comme la meilleure des solutions, des fois non. Il faut toujours envisager le plus d'hypothèses et de schémas possibles. »

Howaito aurait secrètement voulu rajouter quelque-chose sur des organisations barbares qu’il connaissait comme le Kuraï Hikari ou le Shôraizen, mais vu que ces déserteurs se connaissaient… Comment exclure l’hypothèse qu’ils n’en avaient ou faisaient pas partie ? L’annulaire se leva.

« Quatrièmement, et ce même si vous avez tous l’air aimables et que le désir de démolition et de meurtres de certains est vraiment touchant… Je ne vous fais pas confiance, et j’espère qu’il en va de même pour vous. »

Il s’étira, avant de sortir son auriculaire. C’était le dernier point. Il se leva et esquissa un sourire à ses interlocuteurs.

« Et enfin, si jamais on arrivait à leur faire mordre la poussière à tous… comment le scandale serait-il dévoilé et arriverait-il jusqu’aux villages shinobis ? »

Sourire au coin de la bouche, il ne disait plus un mot le chiot, comme "ils" disaient, semblait calmé. Étrange, oui ça l'était, néanmoins il avait ses raisons et prendre la parole n'aurait servi à rien. Aoji' eut un discours totalement différent du passé, laissant entrevoir un certain message. Ce n'était plus la même femme et le Kaguya se devait de se le rentrer dans le crâne. Mais, elle qui se croyait maline, avait-elle comprit que son chiot devenait un loup. Enfin bref, ce n'était qu'une querelle une fois de plus et celui qui l'emporterait serait le plus méchant et tranchant. L'ancien général eut pourtant envie de lui en mettre plein la tête, mais le discours de l'autre moine l'intéressait beaucoup plus. En effet, Howaito possédait une certaine logique, il n'était pas pet-sec comme on pourrait le penser, il réfléchissait comme ça. Réaliste ! Voilà un mot qui lui correspondait bien.

- Bon ce sera pas pour aujourd'hui alors.

Il rangea ainsi son sabre dans son fourreau, une déception flagrante se percevait sur son visage. Ils avaient enlever l'os au vieux toutou, pas de combat aujourd'hui, encore privé de dessert comme on dit. Quelques minutes plus tard Nozomi s'approcha pour guérir l'épaule de notre homme, très vite il sentit les plaies se refermer, ce qui lui fit un bien fou. Des balafres de plus à ajouter sur la liste. La vie ne lui faisait pas de cadeau si ce n'est les cicatrices qu'il traînait tel un enfant. Le Kaguya pensa alors au mot que prononçait le fameux Goren, lui aussi semblait titiller Aoji', d'autant plus drôle qu'il était son senseï. Un grand plaisir pour notre protagoniste qui adorait la voir se faire embêter, car pour le coup ce n'était pas à lui de le faire. Il se contenta alors d'un sourire une fois de plus, chacun avait trouvé des excuses pour fuir l'affrontement, hormis le goret. Lui ça devait être un vrai guerrier au moins. Passant à autre chose, le général prit la parole une fois de plus, un peu plus réfléchi cette fois :

- Il est logique qu'on ne se fasse pas confiance, pour ça au moins nous sommes d'accord. Certains furent mes ennemis par le passé, Goren par exemple. MAIS ! Je vois surtout un groupe d'individus avec une forte envie de mettre des bâtons dans les roues aux villages shinobis. Je pense qu'un on devrait faire un bout de chemin ensemble, histoire de voir non ?

Assis lui aussi sur son rocher, il attendait alors la réaction de chacun en espérant n'avoir froisser personne. Observant le ciel il espérait un jour pouvoir rejoindre les vieux confrères qu'il avait perdu. Son regard changea d'un seul coup de direction, pour se poser sur chacun des hommes et femmes ici présent. Il la voyait. La façon qu'ils avaient de le regarder, il ne le prenait pas au sérieux, pensant à un stupide chien qui ne faisait que se battre. C'était surtout l'image qu'il reflétait, ou qu'il aimait montrer. Ce qui était drôle ? Personne ne se rendrait compte du mal être de ce Kaguya, il s'appliquait bien trop à ne rien laisser paraître. Si les clowns servent à faire rire les nantis, qui s'occupent de faire rire les clowns ?

La rencontre de cette groupe d'individus n'était pas le fruit du hasard pour notre homme qui restait persuadé d'une présence divine. Peu importe s'il s'agissait de Maskine ou non, en tout cas ce n'était pas le hasard. Ou dans ce cas, il faisait bien les choses. Une pointe de nostalgie en scrutant les faciès de chacun, de l'espoir, des rêves de conquêtes, des secrets de polichinelles. Des mots à peine prononcer qui font battre le cœur de ces soldats ...

Coincée sous des aisselles puantes, la brune s'agitait en vain, un biceps étouffait sa voix et même son ouïe était mise à rude épreuve. En toute franchise, elle n'avait presque pas tout suivi de la suite de la conversation, mais les grandes lignes lui suffisaient amplement. Son mentor avait triché et avec la même méthode dépourvu d'originalité elle aurait pu se rabaisser à l'electrocuter à son tour... ? Non...

-Ma faute à moi si tu es un sensei incompétent ! Avec qui tu veux que je m'entraine au Tai sans le casser en deux après l'apprentissage de tes méthodes !

Forfait ? Peut-être. En tout cas, la fille ne daignait pas tout de suite se dégageait de l'étreinte, c'était avec un sourire qui lui était tout à fait propre, qu'elle en rajoutait...

-Tu vires affectueux toi, ma foi, mais prend un bain avant !

Un coup de pied savamment attribué et la voilà libre pour reprendre son air -frais?-, impossible de ne pas se « renifler », une infection. La suite pour elle était toute trouvée et sans demander son reste ou prévenir l’assistance ici présente, ses pas avaient déjà commencés à l'entrainer vers le Kaguya où sa gourde tentait en vain une opération de sauvetage. Enfin, non pas, sans l'assistance du Kaguya chargé de verser l'eau dans ses mains jointes, quoi il avait bien une main de libre non ? On se débarbouillait comme on pouvait ma foi.

-Parce que tu crois que je fais confiance à ses gus, d'autant plus maintenant que je les connais ?

Finissait-elle par informer le moine, qui ceci dit était de loin celui avec le meilleur choix ici, allez là bas ne l'a tenté définitivement pas, car ce n'était pas le moment d'être ralentie ou de tenter le diable, si elle cherchait le Goret pour le hâter dans son entrainement, c'était bel et bien parce qu'elle avait du pain sur planche avec Van. Même si en toute franchise, elle se demandait si l'idée était bien meilleure. Qu'importe, ou trop tard plutôt, elle y avait déjà pris goût et un détail la chiffoner...

-Qui recrute pour qui ici ? La plupart font partis d'un groupe.

Ou comme elle, plusieurs en fait... Son regard se glissait dans celui de la médecin de ce qui était le Shoraizan autrefois, ce groupe avait-il disparu avec son leader finalement.

-Qui est réellement devenu un électron libre ?

La phrase s'adressait cette fois au Kaguya et sans faire cas des autres présents pour ne pas changer, la fille appuyer même sa pensée.

-Après tout, tu as été assez stupide pour faire parti du Shukai de ton propre grès sans trop d'embuches, qu'est ce qui dit que ta désertion n'est pas un coup monté comme on en a connu.

Un jeu de faux semblant vieux comme le monde, les shinobis étaient fait depuis toujours pour porter différentes casquettes et les changer selon ce qu'il y avait à gagner, puisqu'on parlait de ça d'ailleurs...

-En ce qui me concerne, j'ai surtout faim. Puisque l'on semble au moins d'accord pour ne pas s'en mêler, que proposez vous de mieux pour que notre temps ensemble reste viable... ?

Non pas que le discussion l'ennuyait, non, non, juste qu'en arriver là était assez déroutant, même pour quelqu'un d'aussi loufoque qu'elle.

-Tes poings ne suffiront pas petit chiot face aux grands villages, il faut une tête mieux construite que les n^tres pour jouer leur jeu de fourbes. Un insecte se fait vite écraser, essaie de ne rien faire de stupide. Ceci dit, tu peux toujours arriver après la guerre pour voler l'emplacement de l'étendoir du drapeau si tu t'imagines qu'avoir le Shukai aux fesses pour désertion ne te suffit pas. Pour ma part, les miennes sont trop volumineuses comme le souligne Goren et surtout trop ciblée. Je n'ai pas envie de me faire remarquer avant un bout de temps, les chevaliers servants ne suffisent pas toujours malheureusement !

On avait jamais trop d'alliés, à son plus grand dépit, la brune le réalisait plus en plus.

-Pour ma part, j'ai fini ce que j'étais venue faire ici.

A comprendre l'heure du départ sûrement, pourtant la curiosité l'avait gardé là à moins que cela soit autre chose.