Spoiler:

Le grand jour qui devait donner à Suna un nouvel avenir était enfin arrivé. Devant moi se trouvait un papier, un document sur lequel était inscrit plusieurs noms. Je l'avais annoncé aux Sunajins via une lettre destinée à tous, et ceux que j'avais estimé être capables d'assumer ces nouvelles responsabilités s'étaient aussi proposés. A côté de cette liste se trouvait une enveloppe, c'était elle qui dévoilerait qui seraient les nouveaux représentants de Suna. Je ne savais pas ce qu'elle dissimulait, mais j'étais sûre que la décision du peuple serait la meilleure.

Je dégrafai l'enveloppe kraft devant deux juunin, pour prouver que je ne truquerai pas les résultats et que je ne tenterai rien pour les modifier. J’annonçai le résultat aux deux ninjas qui lurent chacun à leur tour les différents pourcentages. Pour eux tout semblait en ordre, j'allais donc pouvoir en faire part à tout le village, la grande place. Je fis signe aux deux hommes de quitter le bureau, le temps que je me prépare. Je souris, pleinement satisfaite de tout ce que nous avions fait pour le village, et le pays. J'étais maintenant prête à y aller.

Je me levai, me postant devant la fenêtre, et observai dehors. Sur la place, des centaines de personnes attendaient l'issue finale de cette élection; autant de civils que de ninjas, ou presque. Parmi cette foule se trouvaient certainement les futurs conseillers, les futurs Kazkage aussi et le futur même de Suna, en fait. Je tenais les résultats dans la main droite, j'observais un instant, m'apprêtant à faire mon devoir. Finalement, jamais auparavant je n'avais prit de décision plus importante que celle-ci. Je soupirai alors longuement, comme l'on soupire après un long, fastidieux et harassant travail que l'on est heureux d'avoir, malgré tout, accompli.

L'heure était arrivée, c'était le moment.

Libre Sunajins:

Un courrier à l'attention de tous les Sunajins nous était parvenu il y avait de cela quelque temps pour nous annoncer une nouvelle ère sur Suna. Notre Kazekage et ma sensei, avait alors parlé de l’élection de nouveaux conseillers qui travailleraient en grande collaboration avec le Kage pour affirmer ou contester ses décisions et ainsi éviter la folie qu'avait traversé les précédents dirigeants de Suna. En soit cela était une bonne décision que de glisser vers une démocratie puisque ainsi, tout le monde avait son mot à dire : même les civils dont la confiance avait été malheureusement bafouée quelques fois.

Je me demandais toutefois qui allait avoir l'audace d'accepter un poste dont les anciens représentants avaient été éliminés ou en tout cas avaient disparu mystérieusement sans que l'on retrouve leur trace... Si ceux qui avait fomenté ce coup d'état étaient encore parmi nous, rien ne disait qu'ils ne réitéreraient pas l'opération sur les nouveaux élus. La place même de Kazekage était remise en question si les Sunajins jugeaient qu'il fallait mieux promouvoir quelqu'un d'autres...

Le village n'avait donc parlé plus que de ça jusqu'aux fameux votes et désormais à la prochaine annonce qui se ferait depuis la grande place face au Palais du Conseil Souverain. Il y avait énormément de monde sur les lieux : presque tout Suna s'était réuni pour la grande page que l'on tournait dans notre histoire. Il fallait dire que les nouveaux élus seraient le choix des Sunajins et que les noms déposés dans les urnes étaient des voies d'espoirs. Si nous nous jugions selon des critères spécifiques, nul doute que les civils avaient émis leurs souhaits pour des raisons tout à fait différente et vis à vis des actions que chacun des futurs élus avaient accompli en faveur de Suna. Ceux là même qui avaient les épaules pour la gérer et que les Sunajins plaçaient entre leurs mains.
Pour ma part, je n'avais postulé à aucun poste, jugeant que je n'étais pas faite pour ces décisions importantes qui me laisserais derrière un bureau à établir des stratégies à longueur de temps. Je préférais me rendre sur le terrain.

J'apercevais plusieurs têtes familières parmi la masse qui grouillait et me postais un peu en retrait le long d'un mur où était déjà perché Ogami sans m'avoir remarqué. Je souriais à l'encontre de ma Kage et Sensei qui semblait presque stressée mais dont la force d'esprit et de caractère lui permettrait d'accomplir sa tâche avec brio à n'en pas douter. Le silence se fit solennel à sa venue après une acclamation de la foule, tous attendaient les résultats qui changeraient sûrement à jamais la face de Suna.

Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Les anciens conseillers n'étant plus, il fallait les remplacer. De plus le système avait évolué, Habashi Zanshi voulait offrir au village et à ses habitants la meilleure vie possible. Une lettre avait été posté dans chaque boîte à lettre, elle émanait de cette même femme. Cela faisait quelques mois maintenant, elle nous informait que de nouveaux représentants seraient élus pour le bien de Suna. L'histoire nous avait appris que les prédécesseurs avaient peine à supporter le pouvoir, peut-être que cette chose était l'élément déclencheur de toute chose. Quoi qu'il en soit, c'était une précaution pour éviter que les erreurs se répètent. Les fonctions avaient été revu à la hausse, cela ne pouvait que être bon pour nous.

Enfin, je parlais en général. Personnellement je n'étais pas intéressé par la politique, bien sûr j'aspirais à un village fort mais les moyens d'y arriver m'importaient peu. Tous Sunajins pouvaient se présenter, pour ma part je ne le fis pas. Je n'étais pas apte ni même assez reconnu pour cela, en plus de cette raison plutôt correcte, je n'en voulais pas. En me projetant dans le futur, je ne me voyais pas être aux commandes de ce village. Bien sûr, tout pouvait changer, je me voyais davantage comme un homme de terrain se battant pour le bien de sa patrie, ni plus, ni moins.

De la baie vitrée de mon nouvel appartement offert par ma grande sœur, j'avais une vue imprenable sur Suna. Je voyais aussi donc une foule marchant dans les rues, ils se dirigeaient tous au même endroit qu'était le Palais du Kazekage. J'avais encore un peu de temps devant moi, je devais les rejoindre mais mon état ne me le permettait pas. Je m'entraînais encore et encore, non seulement pour récupérer de ma blessure mais aussi pour devenir plus fort. Comme tous ici, je voulais être le meilleur des meilleurs et même si ce n'était qu'utopie, au fond de moi j'y croyais. Pour en revenir à mon état, j'étais en sueur et les vêtements n'étaient pas des plus propres. Une douche s'imposait.

Une vingtaine de minutes plus tard, j'étais sorti de la douche et je m'apprêtais. J'enfilais -comme à mon habitude- un Kimono à fleurs en plaçant Azura à mes côtés. Elle me suivait partout, j'hésitais même à la considérer comme une membre de ma famille. Cependant, je me voyais mal dire à ma grande-sœur de traiter une arme comme un membre de la fratrie.. Une ficelle noire vint tenir mes cheveux. J'étais fin prêt à rejoindre la foule, n'étant pas le plus social, je n'aimais pas non plus être entouré de centaines de personnes. L'idée m'énervait déjà, je n'étais pas mal à l'aise mais rien que d'y penser, j'étais déjà un peu sur les nerfs. Je fermai la baie vitrée derrière moi avant de me positionner accroupi sur les balustres de mon balcon.

De saut en saut, je m'approchais de la destination. Les rues étaient bien trop bondées à mon goût et je n'étais pas le seul à avoir pensé à cette solution; à mes côtés je voyais quelques Shinobis s'amusent à bondir d'une toiture à une autre. Cinq minutes me suffirent pour arriver à destination, je voyais devant moi une foule si abondante. Le bruit accompagnait cette masse humaine, je fis alors un petit soupir.

Finalement, je descendais de mon piédestal pour m'assoir sur un petit mur en retrait. La foule s'agitait, je posai alors mon regard sur la personne tant attendue. La Kazekage Habashi Zanshi était face à nous et allait donner les noms des personnes élues. Je n'eus pas le temps de m'apercevoir qu'une personne était maintenant à mes côtés. C'était Yami, ma grande-sœur. Son regard à elle était planté sur la dirigeante du village.

« Tiens donc, voici la grande-sœur. »

Dis-je en souriant, je mimais ensuite mon interlocutrice en déposant à nouveau mes yeux sur la Kazekage.

Aujourd'hui était un grand jour. Un grand jour que les gens disaient. Notre Kage actuelle allait annoncer la nomination de trois nouveaux conseillers parmi les ninjas d'élite de Suna. Quand je dis d'élite c'est que jamais un genin ne pourrait accéder à un tel poste. Dans sa lettre, que j'avais lu plusieurs fois, Habashi Zanshi, annonçait vouloir un fonctionnement plus démocratique pour le village et être prête à renoncer à son poste de Kazekage si on le lui demandait. Pour ma part, elle ou un autre c'était la même chose. Le Kazekage était sans aucun doute la personne avec le poste le plus pourri de toute une vie. Prendre les décisions qui amenaient les autres à la mort, leur donner des missions qui tendaient parfois au suicide. Le point culminant de la hiérarchie de Suna n'était pas une chose que je portais dans mon coeur. Quand un certain Aare dirigeait ce village, ma mère avait été la victime d'une mission à sens unique. Je n'en connaissais pas le moins du monde la nature pour le moment, mais je comptais le découvrir un jour. Et je ne respectais pas les Kazekage pour cette raison.

J'étais donc très peu enthousiaste à l'idée de ramener ma poire à ce genre de rassemblement où l'on applaudissait le Kazekage. Rien que l'imaginer me déprimait. Je chassai cette pensée de ma tête, me disant que j'allai déjà devoir le supporter en vrai. Pour l'occasion c'est mon père qui m'invita à aller y assister. Il savait pourtant ce que j'en pensais. Et de mon côté j'étais au courant de ce qu'il ressentait vraiment lui aussi envers ceux qui avaient pris la décision d'envoyer sa bien aimée à la mort. Il me fit une accolade paternelle quand je vins le retrouver à la sortie de notre quartier à tentes. Il arborait sa tenue de Jônin du sable comme d'habitude. Et comme moi il portait son bandeau attaché sur le haut de son bras gauche. C'était de famille, nous n'aimions pas être dérangés au niveau du front. La marque de bronzage faisait tâche ensuite. C'était une des raisons.

Nous nous dirigions donc vers la place où le rendez-vous de la Godaime Kazekage avec la population de Suna avait lieu. Sautant de toits en toits comme plusieurs autres shinobis embêtés par les rues embouchées et noires de monde. Quand j'arrivais là-bas je remarquais rapidement un dénommé Ogami que j'avais croisé au Midorhato et mon Sensei. Ils étaient tout les deux assis sur un muret, à des endroits différents. Flemmards. Un instant plus tard, nous quittions notre toit avec mon père pour nous installer à un endroit au fond à droite où la foule était moins nombreuse. Là, un "aaaah" général s'éleva de la foule auquel je ne participai pas. J'étais plutôt blasé de voir ça. Et je me disais que qui que soit le prochain Kazekage s'il devait y en avoir un ça ne changerait pas. Je croisai donc les bras avec ma mine agacée en attendant que la godaime ne daigne prendre la parole.

Aussitôt quittait-elle Suna qu’elle avait à revenir. Entre Yami qui avait exigé à ce qu’elle revienne pour un autre « check up » - pour déterminer si « l’arrêt maladie », ou les vacances, était à prolonger ou non –, Kioshi qui prévenait des nouvelles élections et le Heaven Night qui ne cessait d’exiger une ou deux visites pour s’assurer du bon fonctionnement, les raisons étaient donc multiples pour revenir aussi souvent que possibles.

Ainsi, après une « courte » absence de quelques semaines, elle était à nouveau à Suna même. Allait-elle mieux ? Elle était déjà bien moins pâle mais la nervosité et cette petite anxiété constante étaient encore un tantinet palpables. N’ayant plus l’habitude des grandes foules ou encore ayant toujours l’habitude d’être relégué un peu en arrière-plan – comme pour surveiller les arrières de nos Civils sans cesse malmenés – Tsukiko ne se mêlait guère à tout cela, restant un tantinet à l’écart, dans un lieu où la Kazekage n’était que peu visible mais d’où nous pouvions toujours entendre la voix.

Et elle attendait.

Il faut dire que la curiosité la gagnait au fil des secondes. Elle avait postulé à ce fameux poste de Conseiller pour le développement économique, militaire et technologique de Suna – incluant d’avoir à travailler de près ou de loin avec les projets innovants ou à chercher des alliances constantes – mais elle avait peu d’espoir d’être élue. N’était-elle pas la bâtarde de son clan ? L’étrangère de Suna ? Par contre, elle espérait tout de même que le futur Conseiller à ce poste puisse l’accepter au sein de l’équipe à sa charge. Enfin, si « il » ou « elle » acceptait que la blonde voyage pas mal ces temps-ci, plus ou moins avec un ou plusieurs buts précis.

« La Kazekage risque de perdre beaucoup de pouvoirs ... » conclut-elle, ne pouvant s’empêcher de penser aux précédents conseillers et à la situation après leur « mort », ou « disparition » - les corps étaient toujours introuvables après tout. « Ce qui … enlève le peu de soupçons » se dit-elle, repensant rapidement à l’enquête inachevée sur l’attentat à l’encontre des précédents conseillers.

Tout tournait autour de Zanshi mais était-ce en tant que victime ou comme un auteur ou membre d’une plus grande organisation ? M’enfin, voilà des questions qui n’avaient pas lieu. Personne ne chercherait à acquérir des pleins pouvoirs pour les rendre tout aussi, à moins d’un an.

« Enquête irrésolue, il semblerait ». Constat triste mais véridique. Sans parler que les principaux participants n’étaient guère à Suna même. Akuzu Shinji mort, Saibogu Rantan abonné aux absents – sûrement à bidouiller des choses dans son labo en bon Saibogu – et Yamada Kioshi … très occupé par les affaires immédiates, présentes, urgentes.

Et elle attendait.

« Aussitôt après, régler les affaires du Heaven Night, voir si papa de retour de son pèlerinage dans le désert … Et repartir pour terminer les affaires en cours ».

Un plan simple et parfait. Aucun imprévu n’était pris en compte, ou même imaginé.

Musique ♫:

L'aube resplendit sur Kaze no Kuni. Un nouveau jour survient et moi je n'ai pas fermé l’œil. Tout est finalement en place. Nous sommes au jour J et l'instant fatidique approche. Pour ce fameux moment je me suis longuement préparée tant physiquement que psychologiquement. C'est un grand jour pour Suna car sous peu va naître un nouvel enfant que nous appelons la démocratie. Je sais ce que contient la liste de nom bien avant tous. D'une certaine façon je trouve cette ironie troublante, mais aussi particulièrement sordide. Mais je n'y prête que brièvement attention. Le temps des petites filles va être révolu. Je dois une fois de plus sortir de ce rêve pour affronter le monde.

J'enfile mon masque blanc, celui de l'unité et rabats le capuchon de ma cape sur ma tête tandis que j'arpente discrètement le long couloir de ce bâtiment vide. Officiellement, je suis partie en mission dans un pays voisin. Nul ne sait que je me trouve encore à Kaze en dehors d'une poignée d'individus. Après être montée au quatrième étage, j'ouvre la porte d'un appartement vide pour directement me diriger dans la salle principal. Dans cette dernière se trouve une arme. Cela m'a prit plusieurs semaines pour la fabriquer. Pourtant, elle ne servira qu'une seule et unique fois. Le sniper est calé sur ses trépieds juste en face d'une fenêtre close. J'ouvre la fenêtre puis me met en position. J'effectue les derniers calibrages, resserrant la lunette de zone, plaçant le chargeur contenant une seule balle avant de l'armer dans le magasin et retire finalement la sécurité. Je relève un instant ma manche, avisant l'heure qui défile sur mon écran digital.

« 8H52 :
Le virus Cohorte vient d'être lâché dans le central informatique d'Ergastule.

8h55 :
Les caméras sont désactivées.

8H57 :
La cellule de Saibogu Shun, le traître de Rei s'ouvre. Ce dernier profite alors de la confusion pour s'enfuir.

9H00 :
Saibogu Shun emprunte un chemin prédéterminé à l'avance. Il se dirige droit vers l'immeuble dans lequel se cache Oniri »

Je m'empare de mon sniper. La seule arme que je sois encore en mesure de parfaitement maîtriser avec mon œil aveugle.

« 9H02 :
Habashi Zanshi fait son discours devant la foule depuis le balcon. Saibogu Shun se rapproche de l'objectif. »

Mes doigts se crispent. La nervosité me gagne. J’essaie de faire taire mes émotions. Seul la mission compte, rien d'autre.

« 9h03 :
L'écran digital émet un faible bipement sonore. Je suis dans la zone de brouillard. Je me trouves à un point crucial, hors de porté des quatre ninjas senseurs qui quadrillent en permanence la zone. »

Je dispose de trente-cinq seconde. Je n'ai pas le droit à l'erreur... Par précaution, j'active mon système de camouflage devenant indétectable aussi bien visuellement que par le chakra. Suite à quoi je me tiens en joue, avisant ma cible qui apparait distinctement dans le viseur. La garde dans le village est renforcée, mais le monde est encore loin de réaliser qu'un Saibogu puisse être en mesure d'assassiner une personne à plus de trois cents mètres de distances.

« 9H04 :
L'heure est venue. J'expire longuement pour stabiliser ma visée. J'appuie sur la gâchette. La balle part dans un coup de tonnerre, déformant l'air sur son passage. Elle traverse Habashi Zanshi en pleine poitrine. »

J'active le sceau présent sur l'arme ce qui à pour effet de la faire voler en éclat. Gardant mon dispositif de camouflage actif je me précipite vers la sortie avant d'aller jusque dans le sous-sol dans lequel se trouve une trappe cachée menant au tunnel souterrain de Suna. Le système de surveillance est désactivé ici également. Les trente secondes sont écoulées, mais je ne peux plus être détecté à cette profondeur.

« 9H07 :
Une colonne de sable jaillit dans le ciel non loin de la bâtisse en surface. Kawaguchi Kajiro a emprisonné Saibogu Shun dans son sarcophage de sable. Sitôt, il compresse ce dernier afin d'écraser le traître qui sent chacun de ses os réduits en morceaux.

9H09 :
Les troupes d'interventions arrivent sur les lieux. Kajiro prétend avoir intercepté le traître après l'avoir vu se servir d'un sniper depuis le bâtiment juste en face.

9H10 :
je m’enfuie au loin en reprenant le tunnel en sens inverse.

9H16 :
Le temps des petites filles est révolu. Habashi Zanshi meurt suite à sa blessure au thorax. Ma mission est accomplie.

9h17 :
L'aube continue de s'étendre sur le désert. Le vent souffle. Suna va pouvoir entrer dans une nouvelle ère. »  

La fenêtre ouverte, l’air doux du village soufflait légèrement dans le bureau, caressant mon visage serein. Je tenais la feuille des résultats m’apprêtant à annoncer cette nouvelle qu’une grande partie des Sunajin attendait. Je scrutai un court instant la foule fébrile et observai l’horizon. Sur mon visage un sourire réjouit s’tait dessiné. Je savais ce qui allait se produire. Je m’y étais préparée. Dans un mouvement ample, je levai la main, commençant la lecture du document. A peine quelques mots de mon discours prononcés qu’une vive douleur me déchirait la peau, les chairs et les muscles. Un goût métallique emplissait ma bouche. J’agrippai le montant de la porte vitrée et m’effondrait en arrière, lourdement. Par le passé mon corps et mon esprit avaient subit un nombre impressionnant de blessures. Mais d’entre toute, celle-ci était la plus abominable, et la plus mortelle. Le tir avait été précis. Le tireur avait respecté le plan. Une blessure irréversible, mortelle mais pas sur le coup. J’avais eu raison de lui faire confiance finalement. Je savais Suna entre de bonnes mains maintenant… Enfin.

Un des sceaux tracés sur mon abdomen s’agita. Une forme que je ne reconnus pas tant ma vision déclinait s’était dressée au-dessus de moi, et disparue aussitôt.
Puis des paroles retentirent dans mon crâne.

*Tu as osé ?! *

Je n’y fis pas attention, il n’existerait plus d’ici peu.
Il s’excita pendant une demie minute, vociférant, et finalement sa voix se fit lointaine, sans importance. Sa réaction, ses mots, prouvaient que j’avais le bon choix.

La seconde suivante j’entendis la porte s’ouvrir brusquement, j’étais presque sûre qu’ils avaient abimés le mur en entrant… C’était étrange de penser à ça, à cet instant. Les voix des deux jônins montant la garde dans le couloir s’élevèrent, affolées. Je sentais dans mon dos le sang chaud se répandre sur le sol, comme la vie me quittant lentement mais sûrement. Peu à peu je ne sentais plus la douleur qui laissait place au rejeu de ma vie. Jamais je n’avais été aussi proche de la mort, je comprenais maintenant ce-dont parlaient les hommes ou femmes ayant échappé de justesse à leur sort funeste. Voir sa vie défiler sous ses yeux. Mon souffle se faisait de plus en plus irrégulier. Mes poumons devaient être noyés de sang et mon cœur ne devait déjà plus être alimenté. Un froid semblable à celui de Yuki no Kuni avait gagné mes membres, mon visage. Cela me rappelait cette journée où j’avais rencontré celui s’avérait être un futur Mizukage, Yôru. Cette époque bénite où je n’avais aucunes barrières, aucunes limites, aucuns comptes à rendre… Et aucuns problèmes.

Je toussotai, crachai du sang alors qu’un eisei nin avait posé ses mains sur ma poitrine, tentant de me soigner, de me maintenir en vie. La main imprégnée de sang, je levai la feuille, la liste ; et la perdis. Je n’avais plus même la force de soulever un papier. Mon bras retomba plus vite alors que le médecin m’ordonnait de ne pas bouger. Sa voix trahissait ma fin, ce n’était pas une surprise. Etrangement je pus voir leurs visages se crisper. Le médique semblait faire de son mieux, donner tout ce qu’il avait, il ne manquerait plus qu’il parvienne à me sauver… il versa des larmes qui se mêlèrent au sang et la sueur. Pourquoi pleurait-il ? M’avaient ils appréciés ? Peut-être, peut-être n’inspirais-je finalement pas que la peur et la méfiance. Je lui souriais, et dans un murmure le remerciais, lui et les autres. Mes lèvres tremblèrent et la douleur revint, uniquement ciblée sur mon thorax perforé. Je m’éteignais lentement, trop lentement finalement. Suffisamment pour que je pense à cette chose précise. Et si rien n’avait fonctionné, si je m’étais trompée, comme Akuraï ? J’allais simplement disparaître. Ce fut certainement, alors, la première fois de ma vie que j’éprouvais une véritable peur.

Je ne savais pas combien de temps j’allais rester allongée dans mon sang, combien de temps j’allais encore souffrir ; je voulais que cela s’arrête.

Les résultats allaient tomber. La foule était dense : tout Suna était réuni pour l'occasion. Tout le monde trépignait d'impatience. Mes yeux, comme tout ceux des autres, étaient tournés vers celle qui avait parfait mon enseignement et qui était avant tout la Kazekage. Le silence était de rigueur : nous attendions sa prise de parole.

Elle commençait dès lors à s'exprimer : ce qui nous tenait en haleine avant l'imminente élections des conseillers. Toutefois, les noms n'eurent pas le temps d'être évoqués. Une détonation dans le très lointain et à peine perceptible résonna un instant avant que Zanshi ne s'écroule en arrière. Bon nombre de personnes ne comprendraient sans doute pas la gravité de la situation puisque le projectile avait fusé si vite qu'il n'avait pas été visible à l'oeil nu, nous empêchant par la même occasion d'identifier sa trajectoire.

Je n'avais pas la moindre idée d'où se trouvait Kioshi duquel j'aurais dû sûrement attendre les ordres. Je m'adressais à Ogami à mes côtés pour lui demander de protéger les civils et les mettre à l'abri tandis, que, en ma qualité de médecin, je me précipitais instinctivement vers le Palais du Conseil Souverain pour tenter de soigner l'Ecarlate. Les jônins s'agitaient, la garde paniquait tandis que les directives tombaient. Certains restaient auprès de Zanshi, d'autres évacuaient les civils en lieu sûr quand les autres tentaient de quadriller la zone pour trouver le coupable à l'origine de ce méfait. Lorsque je vis Zanshi ainsi allongée sur le sol, perdant du sang en quantité tandis que la vie la quittait peu à peu, je sentis mon teint devenir bien plus blême que ce qu'il était déjà naturellement. Je déglutissais, avisant le trou dans son thorax qui avait sans nul doute été causé par un armement de type Saibogu.

Je trempais ma paume dans le fluide vermeil qui recouvrait le sol sous elle et le goutait pour tenter d'agir sur son sang et faire poursuivre sa circulation sanguine normalement tout en évitant l'hémorragie mais cela ne suffisait pas ! D'autres médecins apposaient leurs paumes sur son corps, l'entourant d'un halo chaleureux qui ne parvenait pas à sauver sa vie malgré tout nos efforts. Nos chakra s'amenuisait tout comme sa vie. Certains pleuraient silencieusement, d'autres paniquaient toujours plus alors qu'elle nous avisait d'un sourire tout en nous remerciant dans un murmure à peine audible. Mes yeux s'écarquillaient sur cette scène improbable tandis que nous n'abandonnions pas.

Les souvenirs des moments passés avec elle me revinrent en mémoire à toute vitesse. Je me rappelais de sa convocation pour m'intégrer dans la team Bushidan avec Oniri et Shinji parce qu'elle nous considérait comme des électrons libres. Je me souvenais des missions que nous avions effectué et des difficultés que nous avions traversé. Tous les entraînements qu'elle nous avait prodigué pour parfaire notre entraînement jusqu'au dernier que nous avions fait sans Shinji, en combat singulier contre elle pour qu'elle puisse évaluer l'étendue de nos progrès... Bons nombres de personnes n'étaient jamais parvenu à lui faire confiance du fait de son passé mais bons nombres croyaient aussi en elle et en sa capacité à diriger Suna. Elle avait le sens des convictions et se montrait juste tout en se montrant attentive aux recommandations ou aux projets des Sunajins.

Pendant que je ressassais tout cela, j'usais de mon chakra pour anesthésier sa douleur puisque si elle devait partir, elle avait le droit de ne pas souffrir...
Le temps semblait suspendu. Des cris de terreurs se faisaient entendre à l'extérieur... Plus aucun mouvement de la part de notre Ecarlate malgré nos efforts... Mes doigts se portèrent à son cou en cherchant un signe invisible. Je secouais la tête de gauche à droite à l'encontre de mes camarades. Nous pouvions cesser de nous démener : la vie avait quitté notre Godaime...

Musique:

La foule était agitée, Habashi Zanshi se trouvait devant nous et s'apprêtait à débuter son discours tant attendu. Elle lâcha quelques mots avant de s'arrêter brusquement. Même à cette distance, je pouvais voir émaner un filet de sang de la dirigeante de village avant qu'elle ne s'écroule. La femme aux cheveux écarlate venait d'être attaquée devant des centaines de personnes.

Le temps était figé, quelques cris commencèrent à se faire entendre. Il y avait autant des personnes immobiles, ébahi devant cet affreux spectacle et autant de personne affolées tentant de déplacer la foule à la seule force de leurs bras. Mon rôle n'était pas de me diriger à l'endroit où on avait entendu la détonation, je ne pouvais pas le faire. Il y avait des consignes, des consignes qui furent rappelées par ma grande-sœur. Elle me demanda de faire mon travail et donc de mener les habitants à l'abri.

Certains avaient déjà pris la fuite, ils empruntaient des ruelles sans ne vraiment savoir finalement où se situait le danger. Des Shinobis, Chuunins et même Jonins sautèrent sur les toits environnant pour déceler ne serait que l'ombre d'un ennemi. Les tours de garde avaient elles aussi été averti très rapidement par télépathie, le village, en une seule minute était en ébullition. L'ordre que m'avait donné ma grande-sœur fût transmis à mes semblables, je me plaçai alors devant des centaines de personnes devant une grande allée en bloquant avec mes bras grands ouverts. Je criais à ceux venant en ma direction d'emprunter une ruelle opposée de la position où on avait entendu la détonation.

Le danger était bien présent. Notre village n'était pas à même de garantir ces derniers temps une sérénité. La mort des conseillers avaient déjà jeté un froid sur notre village, l'attaque de l'homme masqué n'avait fait qu'empirer cette triste situation. Voici maintenant qu'une personne avait la prétention de tuer la Kazekage au sein de notre propre village.

Je faisais office de panneau de signalisation avec d'autres Shinobis de Suna. On avait beau les bloquer, c'était limite à se demander s'ils avaient confiance en nous. De quelques signes, j'érigeais un mur de Shôton bleu derrière moi pour obstruire un des nombreux accès. Pour ne pas affoler, je gravais une flèche en cette création indiquant la route appropriée. Nous étions débarrassés d'une voie et finalement nous pouvions vaquer à nous occuper des autres.

Cinq minutes passèrent, sûrement les plus longues pour les personnes présentes, pour ma part je n'étais pas paniqué. Une seule et même personne avait été touché, rien n'assurait ma sécurité mais j'y croyais fermement. Aucune détonation n'avait suivi, au final il n'y avait qu'une cible. Cette cible qui se trouvait être un pilier de ce village, un pilier si solide que je ne voyais pas mourir pour si peu. Du moins j'y croyais.

Une personne de l'organisation Midorhato, se trouvant être un Chunin donna des directives à mes partenaires et moi pour la suite. On devait fermer la marche pour mener à bons bords les villageois, la route allait être sécurisée avec des dispositifs bien établis. Les toits étaient jonchés de Shinobi, les personnes dotées de capacités sensorielles étaient fortement quémandées, ils cherchaient par tous les moyens de trouver une personne dans les environs ou même de déceler un quelconque danger pour les villageois qu'on tentait d'évacuer.

Habashi Zanshi, la Godaime Kazekage, celle qu’on surnommait « l’Ecarlate » venait de mourir suite à un simple et unique coup de tonnerre. Le monde pouvait s’animait, s’indignait, hurlait que Tsukiko n’entendait et ne voyait rien. Etait-ce dû aux trois attentats successifs réussis ou à une longue existence passée dans les conflits où plus d’un ami avait été tué suite à quelques changements d’alliance qu’elle avait développé ce soudain … calme. Oui, contrairement à une grande majorité, la demoiselle restait impassible, observant les environs, chaque acteur présent ou absent.
 
Les absents étaient évidemment compliqués à deviner au sein d’une foule d’une centaine de personnes. Mais ce n’était guère un problème. Ils seront être retrouvés rapidement, un jour ou l’autre.
 
Elle vit du coin de l’œil Ketsueki Yami et Yamada Kioshi accourir auprès de Zanshi morte – la Kawaguchi était un brin trop habituée aux attentats réussis pour espérer une Kazekage survivante -, une multitude de Genins ou Chunins évacuant la place ainsi qu’une autre équipe de haute volée quadrillée la zone.
 
« Et laissez-moi deviner. L’individu a fui, ou est mort, ou est inconnu. Il n’est pas attrapé pour un interrogatoire en bonne et due forme ». Ce fut le cas, évidemment. Kawaguchi Kajiro prétendit – elle n’était guère loin de lui – que le traître avait été appréhendé et arrêté. Elle ne fit aucun commentaire, préférant se diriger auprès de son maître qui devait être, sûrement et certainement, dans un profond choc. Elle eut bien raison car, lorsqu’elle mit un pied à ses côtés – en ayant expliquée au préalable qu’elle était son élève -, elle eut droit à une scène peu surprenante.
 
Kioshi tentant de faire vivre – ou revivre – sa défunte amante, ne cessant de monter la température de la pièce dans l’unique et vain espoir de réchauffer ce corps refroidi, vide de toute vie. Ne désirant guère l’interrompre dans ce deuil, attendant seulement le moment critique où cette chaleur occasionnera des dégâts et blessés, elle regarda autour d’elle. Les différents bâtiments en face de ce balcon, le bâtiment où le supposé traître était … Et une lettre qui commençait petit à petit à se consumer.
 
Profitant de l’inattention des acteurs de cette pièce, elle le prit, l’ouvrit rapidement et le lut. Aussitôt lu, aussitôt elle le jeta en direction de Kioshi pour brûler ce bout blanc. Les noms des trois conseillers avaient été marqués dessus …
 
- Mais à quoi bon, cela n’a guère plus de sens sans celle qui l’a initié, se murmura-t-elle à elle seule uniquement.
 
Son nom était marqué dessus … Mais elle s’en fichait royalement. Elle aurait voulu être cette Conseillère aux côtés d’une femme aussi forte, aussi imposante et aussi remarquable que Zanshi et non aux côtés du prochain Kazekage qui n’avait pas vu, suivi et assisté à tous ces efforts et projets. Soudainement, le poste comme els tâches en perdaient la saveur.
 
- Toutes mes condoléances, fit-elle à l’intention de Ketsueki Yami et de Yamada Kioshi, deux êtres très proches de cette femme. Amenez un Yamada et ensuite … procédons à l’enterrement, ordonna-t-elle à l’un des Jonins à ses côtés.
 
Une enquête ? C’était fortement inutile. L’enquête au sujet du dernier attentat n’avait rien donné suite à une organisation – ou un complot – toujours présent (elle n’oubliait toujours pas son indice volé suite à une maudite illusion d’un parfait inconnu) et Kyoshi Rei avait pénétré Suna malgré toutes les procédures en place.
 
La mort de Zanshi n’était qu’une autre mort calculée par un groupuscule aux intentions mal honnêtes et inconnues, au sein de Suna. La véritable question n’était pas « qui » mais la suivante : à quel point cette gangrène avait-elle gagné ce village-ci qu’elle avait promis de protégé, qui avait été une seconde chance d’un lieu sécurisé et paisible ?
 
« Il faut partir. Prendre du recul. Devenir forte. Surprendre » conclut-elle. Ce n’était pas à Suna où un traître se cachait à tous les niveaux qu’il était pertinent de progresser. Mais à l’extérieur … Finalement, et aussi amer soit la constatation, Kibo avait eu fort raison de chercher un maître à « l’étranger ».
 
« Je promets de retrouver ces coupables, maître Kioshi ».
« Yami, prends soin de Kioshi. J’ai du travail ».
 
Deux messages télépathiques envoyés un à un aux différents intéressés.
 
Et elle s’éloigna, laissant aux Shinobis de ce village le soin de gérer la colère ou l’incertitude des Civils ou encore le choc de cette nouvelle pour plusieurs autres. Elle rentra chez elle, rédigea plusieurs lettres qu’elle envoya respectivement aux différentes personnes, fit son sac de voyage et se dirigea tout droit vers les quartiers Kawaguchi pour emprunter le tunnel secret même érigé sous les fondations des manieurs de sable.
 
Cependant, elle ne prit pas le chemin traditionnel. Elle s’enfonça que davantage pour aboutir à l’un des embranchements des Ruines Kawaguchi. De là, elle put librement circuler. Avait-elle peur de se perdre ? Non. Elle savait exactement comment gérer ces dédales piégeuses.

Etait-elle fière de cette "fuite" ? Absolument pas. C'était la mort dans l'âme, le coeur lourd qu'elle s'éloignait. Plus elle marchait, et plus elle eut du mal à contenir ses larmes de rage. Finalement, elle s'arrêta et hurla de tout son soul dans les couloirs déserts et sombres des Ruines. Colère d'avoir à assister à nouveau un monde s'écrouler, Colère d'être impuissance encore, Colère de sentir le danger partout, Colère d'avoir à abandonner ainsi Kioshi ... Mais cela était nécessaire. C'était cette nécessité même qui l'obligeait à avancer. Elle serait plus utile en étant plus forte qu'en se collant à un homme qui sera inconsolable et pour qui chaque parole et chaque geste pourrait sonner comme une illusion ou une insulte. Non, elle ne ferait que du mal à lui ou à elle en restant ... elle n'était pas faite pour ça. Mais pour avancer. Ou commettre des erreurs.

Qu'importe.
Son instinct la guidait. Ce même instinct qui l'avait tenu en vie jusqu'à aujourd'hui.

Spoiler:

Je ne comprenais plus ce qu'il se passait. Blasé, j'avais écouté les quelques paroles de notre Kazekage avec laquelle mon cousin avait eu une histoire et l'instant d'après, le temps d'un éclair, quelque chose l'avait frappé. Quelque chose qui causa un lourd silence, un choc et une incompréhension totale parmi la populace réunie ici. Pourquoi un tel acte ?

En quelques secondes à peine, les forces shinobis s'agitèrent et certains, plus concernés que d'autres de par leur grade, montèrent rejoindre notre Kage écroulée. Des médecins notamment. Un Yamada, Kioshi aussi. Je n'aimais pas les Kage mais cela ne voulait pas dire que je ne réagissais pas à la mort d'une personne qui comptait pour un membre de ma famille proche. J'étais dégoûté d'un acte aussi lâche et sale. Assassiner en public sans se montrer. Assurément la personne qui l'avait fait avait des capacités à longue distance. Les gens s'afféraient, courraient et criaient au drame autour de moi. Mais le temps me paraissait encore en pause tandis que je procédais à une rapide déduction logique quant à la nature du coupable. Il ou elle était soit un Saïbogu, car les membres de ce clan spécialisés pouvaient couvrir et agir sur de longues distances et avec précision. Soit quelqu'un d'inconnu au bataillon ayant une capacité à longue portée lui aussi. Personnellement, et par avis personnel je penchais pour la première option. Habashi Zanshi prônait un avenir démocratique faisant primer la liberté. Tandis que pour moi les Saïbogu et leurs technologies représentaient tout le contraire : surveillance, localisation, écoutes... Tels étaient certains de leurs dispositifs auxquels je n'adhérais pas le moins du monde.
Mon père et moi échangèrent un regard et il m'annonça :

" Un Saïbogu a fait ça, j'y mettrai ma main geler ! "

J'acquiesçai l'air sérieux. Il utilisait toujours cette expression, que seul un Yamada pouvait comprendre.

" On est d'accord alors. "


On décidait de se mettre sur un point en hauteur et fîmes quelques sauts pour nous placer sur le toit d'une bâtisse avoisinant la place. C'est à cet instant que mon père tiqua sur quelque chose. Quelque part plus loin il se passait quelque chose, il se concentra alors pour en être sûr puisqu'il était un ninja sensoriel de rang jônin.

" Quelqu'un est mort par là-bas aussi je le sens, suis moi Tetsui ! "

Je m'exécutai et le suivai en sautant de toits en toits. En route je me disais que les choses étaient mal fichues. Car je me retrouvais à suivre une piste pour retrouver l'assassin alors que je détestais les Kazekage. Quand nous arrivions à l'endroit en question on vit les restes d'une technique d'exécution kawaguchi ainsi qu'un représentant du clan à côté. C'était Kawaguchi Kajiro. Nous le saluions moi et mon père, les deux se connaissaient d'ailleurs puisque Kajiro l'appela Arashi sans que mon père eut à se présenter. Il nous informa qu'il avait intercepté le traître après l'avoir vu se servir d'un sniper sur un bâtiment juste en face. Il montra d'un signe de tête. La victime était à côté de lui, par terre.

" Tu es sûr Kajiro ? Tout ça me paraît louche. La rapidité à laquelle tout s'est passé me laisse à croire que quelqu'un avait tout prémédité. Saïbogu Shun le coupable ? Il était normalement à l'ergastule, tout ça est suspect... "

Je me permettais une remarque :

" Si c'est orchestré alors nous ne sommes nous aussi que des pions. Et celui qui a fait ça fuit en ce moment même. "

" Kajiro, reprit mon père, nous sommes les seuls sur les lieux alors que le village est sans dessus dessous et tout le monde occupé à rassurer la population et la sécuriser. Si le traître est dans le coin, nous en sommes les plus proches. Qu'en dis tu ? Nous sommes assez de trois et des renforts arriveront sans doute plus tard. "


Nous attentions sa réponse, et le temps pressait. L'heure était grave. Moi je ne remerciai aucunement les forces de la nature et mon père de m'avoir mis dans cette situation.

PNJ:

La mission était accomplie avec succès. Habashi Zanshi venait de mourir, tout du moins pour le moment. Kajiro, lui, avait accomplit son rôle en tuant Saibogu Shun qui, officiellement, serait le tireur de cet assassina. Les mains dans les poches, le Kawaguchi, observait avec une indifférence total les restants compressés du traître dans le sable. Il ne lui restait plus qu'à attendre l'arrivé des renforts. Deux hommes furent les premiers à apparaître. Il les reconnu immédiatement. Yamada Arashi ainsi que son fils Tetsui.

-Tu arrives trop tard Arashi, je suis parvenu à l'intercepter avant. J'ai eu le temps de voir ce qui se passait. Il a tiré depuis cette fenêtre puis à tenté de s'enfuir.

Du bout du doigt il indiqua l'endroit exact où Oniri avait fait feu avec son arme.

-Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? Quelle est la situation dans le village ?

Comme à l'accoutumé son visage demeurait totalement impassible, le ton de sa voix était grave et sérieux. Le Kawaguchi était vu dans le village comme un vétéran respecté qui collaborait étroitement avec la Kazekage. Cela n'était un secret pour personne. Il attendit qu'on lui réponde puis fronça légèrement les sourcils, mimant une légère expression de surprise. Ses bras retombèrent le long de son corps.

-Allons voir à l'intérieur.

Accompagné de son ancien équipier et de son fils, il entra dans l'immeuble abandonné en faisant exploser la porte à l'aide de sa maîtrise du sable. D'un pas décidé il monta directement à l'étage. Une fois dans l'appartement, tous purent voir les débris d'une arme jonchant sur le sol.

-Une arme Saibogu...

Jusque là tous ce passait comme prévu. Oniri avait correctement fait son travail, mais celui de Kajiro ne faisait que commencer.

♫:

Quelques secondes plus tôt j'étais assise sur l'épaule de Chappie, les jambes battant dans le vide comme celles d'une petite fille. Je me sentais bien, j'avais l'impression que Suna venait de faire un pas de géant vers l'avenir et j'étais fière d'assister à cet instant historique. Je me souviens encore de l'excitation que je ressentais en écoutant parler la Kage et du seul soucis que j'avais alors: ne pas gêner la vue des personnes derrière moi, Chappie étant plutôt imposant. J'étais heureuse quelques secondes plus tôt. Et maintenant...

La foule s'agite autours de moi, prise de panique. J'ai soudainement l'impression d'être assise sur un esquif en plein milieu d'un océan humain qui se déchaîne. Je suis encore crispée à cause de la détonation qui a précédé la mort de la Kage. La cruauté humaine s'est exprimée une nouvelle fois et emporte avec elle la dirigeante du village. Une larme coule sur mes joues. Je ne la connaissais pas mais ça ne m'empêche pas de souffrir de sa perte. Chaque vie est précieuse...

- "Pourquoi est-ce que les gens font ça?"
- "Je s'appelle Chappie..."

C'est peut-être mon imagination mais je sens comme de la tristesse dans le ton de sa voix artificielle. Non, c'est impossible! C'est un robot, il n'a pas de conscience! Je reste plantée là encore de longues secondes alors que mes collègues shinobis s'activent. Je ne sais pas vraiment comment réagir en fait! Alors je fais ce que je sais faire de mieux: j'analyse! J'essaie de calculer la trajectoire probable de la balle et la position du tireur. Je sais déjà que c'est une arme Saibogu qui a fait ça! J'espère simplement que ce n'est pas l'un des nôtres! Que je ne côtoie pas un meurtrier sans le savoir au sein de mon propre clan.

J'entends d'ailleurs un père parler à son fils à mes côtés et jurer que tout ceci est l’œuvre d'un Saibogu. Je détourne le regard lorsque ce dernier approuve. Ça me fait mal de voir la méfiance prendre déjà le pas sur l'espoir qui dominait l'assemblée quelques instants plus tôt. La mort de la Kage est regrettable en soi mais également lourde de conséquences: Suna se développait sous son ère. Qu'en sera-t-il sous celle de son successeur? Est-ce qu'il décidera de suivre l’œuvre de Zanshi ou sera-t-il un dirigeant belliqueux de plus? Ce n'est pas seulement une personne qui vient de mourir, c'est aussi une vision de l'avenir...

Ma manche recueille mes larmes lorsque je la passe sur mon visage de rouquine. J'en ai marre de toutes ces conneries, de toute cette violence! De ces perpétuels retours en arrière! Mais je suis obligée de participer à tout ceci! On ne peut pas rester sur le bord de la route et regarder le monde se déchirer! Spectatrice, actrice et prisonnière d'une existence trop souvent confrontée à la violence, je n'ai qu'une seule envie à cet instant: retrouver la tranquillité de mon atelier! Je ne veux pas me mêler de la vengeance qui va suivre cet acte odieux. Le sang appelle le sang, c'est bien connu.

- "On rentre!"

Qu'ils restent dans leur délire...

Kioshi était penché au dessus de Zanshi comme l'homme perdu et éprouvé qu'il était. Il ne parvenait pas à réaliser la vérité : Zanshi nous avait quitté... Il cherchait désespérément à la voir ré-ouvrir les yeux, bouger d'un mouvement même imperceptible qui le rassurerait et comme tout cela ne venait pas et ne viendrait plus, il usait de son pouvoir de clan pour la réchauffer, elle qui devenait si froide...

Je tournais la tête un instant devant ce triste spectacle, jugeant que Kioshi méritait d'avoir un dernier moment avec elle. J'avais attrapé la feuille sanguinolente qui traînait non loin de moi pour lire le verdict que nous avions tous attendu qu'elle divulgue. J'avais connaissance des noms et je me questionnais lourdement lorsque Tsukiko nous rejoignait et faisait de même avant de brûler la missive. Voulait-elle faire taire le vote de la population qui avait fait perdre la vie de notre Kazekage ? Pourquoi venait-elle de brûler ceux qui avait été désigné pour diriger l'avenir de Suna alors même que notre Kage venait de tomber et que nous avions besoin plus que jamais de nous montrer unis et de faire redresser rapidement le village en élisant de nouveaux dirigeants sans qui, notre village serait perdu, en proie aux doutes, à la douleur voir à la méprise...

Peut-être était-ce son nom qui y figurait qui la faisait se comporter ainsi. Peut-être... Ne souhaitait-elle pas accéder à ce titre de conseillère pour lequel elle s'était présentée ? Je ne comprenais plus et je ne cherchais pas non plus à le faire. Ses mots résonnaient dans le vide alors que le temps semblait suspendu. Je déglutissais et reprenais mes esprits : ce n'était pas le moment de flancher où de m'apitoyer sur la situation : Kioshi avait besoin d'aide.

J'observais dès lors les membres du Kakumeigun présents sur les lieux ainsi que les Jonins. D'un signe de tête, j'ordonnais aux premiers d'agir : ils devaient immobilisés leur chef et lui saper son chakra pour ne pas risquer d'être carbonisés tandis que les Jonins s'emparaient du corps inerte de Zanshi pour l'isoler le temps d'organiser ses funérailles. Les cris de Kioshi étaient tonitruant alors qu'ils menaçaient ses hommes et qu'il s'agitait comme une anguille pour aller la retrouver. Je n'aimais pas assister à cela et je n'aimais pas la faire évacuer de cette façon mais nous n'avions pas eu le choix où elle aurait fini brûlée entièrement de son fait tandis qu'il s'en serait voulu pour cela après coup. Il devait me détester d'avoir fait en sorte que les choses se passent ainsi mais il ne m'en avait pas laisser le choix... J'étais son intendante et lui n'était clairement pas en état pour énoncer des propos cohérents : nous devions mettre son corps à l'abri le temps que l'enquête soit ouverte et que l'assassin soit retrouvé.

Je m'approchais de Kioshi qui se débattait toujours et le regardais dans les yeux, la mine peinée et compatissante à son égard. Je posais une main sur son épaule sans rien dire : il devait comprendre qu'il n'y avait malheureusement plus d'espoir... C'était fini. Il ne pouvait pas se persuader du contraire sans quoi il commettrait sans doute des choses inconsidérées pour tenter de la retrouver. Je ne pouvais rien lui dire car rien n'y ferait. Un « calme toi » serait ridicule au vu de la situation mais je saurais être là pour lui comme il avait su l'être pour moi dans les moments noirs de mon existence. Je porterais son fardeau sur mes épaules et je le délesterais de certaines tâches au Kakumeigun pour qu'il puisse se remettre de cette tragédie. Je travaillerais plus longtemps et plus ardemment pour le laisser souffler tandis que nous devrions déjà penser à l'avenir de Suna. Le village ne pouvait malheureusement pas rester figé dans le présent. Si nous voulions nous relever c'était dès maintenant qu'il fallait penser à instaurer la démocratie que Zanshi avait tant souhaité...

Yamada Arashi PNJ utilisé:

Soit ce Kawaguchi était con, le plus grand des idiots, soit il ne voulait pas entendre. Il avait un air sûr de lui, impassible, et pour lui l'homme qui avait tué Zanshi était mort, là, juste à ses pieds. Je n'aimais pas les types comme ça trop sûr d'eux et qui n'exprimaient pas leurs sentiments. Ils me donnaient l'impression qu'ils étaient sur une montagne à vous regarder de haut.
Moi je le voyais pour la première fois mais ce n'était pas le cas de mon père. Faire équipe avec un gars comme ça, pauvre papa, ça me rappelait doucement ma mission avec ce Chikamatsu Akage. En nous montrant du doigt l'endroit d'où l'arme avait été utilisée, ce Kajiro demanda à mon père la situation au village. Ce à quoi mon père répondit calmement.

" Kazekage-sama est déjà morte. Je ne sentais plus la source de chaleur de son corps en venant jusqu'ici. Les autres shinobis en poste font tout pour calmer et évacuer la foule. Nous n'avons pas pu avoir le nom des conseillers avec cet incident. "

D'abord impassible au visage, la nouvelle avait semblé atteindre le vétéran. Il devait être de la même génération que mon père, à quelques années près. Mon père sentait quelque chose de bizarre dans tout cela. Je le connaissais mieux que ce type et je le sentais sans qu'il ne trahisse un signe. Je ressentais aussi la même chose, quelque chose allait de travers. Pourquoi le tireur, Saibogu Shun, aurait quitté son perchoir pour venir se faire tuer ? Mon visage affichait un air blasé, mon camouflage favori. Kajiro nous proposa d'aller voir à l'intérieur. Moi et mon père répondirent d'un hochement de tête.
Maîtrisant le sable, le Kawaguchi l'utilisa pour défoncer la porte. Ce détail important venait s'ajouter à la bizarrerie de la mort du présumé traître. Si affrontement il y avait eu, pourquoi la porte était-elle fermée ? Le Saibogu s'était-il jeté dans la gueule du loup en sautant ? En plus, Saibogu Shun était censé être emprisonné, alors cela voudrait dire qu'il aurait pu s'enfuir et perpétrer cet attenta dans la foulée, alors que cela demandait de la préparation. Plusieurs éléments venaient s'ajouter dans ma tête. Je suivais le Kawaguchi et mon père jusqu'à l'étage. Le premier était bien pressé, ne prenant même pas le temps d'observer le bâtiment pour y trouver de quelconques indices. Nous vîmes les débris de l'arme Saibogu par terre, elle avait volé en miettes. Je ne pus m'empêcher de réagir quand Kajiro annonçait que c'était une arme Saibogu.

" On s'en doutait si c'est l'autre dehors qui a fait ça... "
" Garde cette remarque pour toi. " fit mon père en souriant.

Plus pour cacher le fait que je paraissais peu réceptif à la version du vétéran.
Arashi se penchait sur les débris de l'arme et semblait user de ses capacités sensorielles de Yamada.

" L'arme n'a été utilisée qu'une fois, mais d'après les résidus de chaleur il semblerait que c'était il y a environ dix minutes. "

Mon père regardait Kajiro dans les yeux.

" Si tu avais été là dix minutes plus tôt, alors on aurait pas eu d'incident mon cher. (il marque une pause) Tetsui va fouiller le bâtiment avec moi. Tu peux rester ou nettoyer ton carnage dehors, mais quelque chose de cette ampleur ne doit pas être bâclé. "

Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Nous prenions note des réponses et réactions du vétéran. Puis je retournai sur mes pas pour trouver quelque chose. Au bout de quelques minutes, je tombais sur une porte que j'ouvrais et qui menait vers un sous sol appartenant au bâtiment. L'instant d'après mon père apparut derrière moi. C'était une pièce intéressante à fouiller, nous le savions tous les deux.

-Avec des « Si » nous pourrions refaire le monde, mais nous ne sommes pas là pour cela Arashi. Notre Kazekage vient d'être assassiné, ce n'est guère le moment de chercher à rejeter la faute sur les autres. Nous nous devons de resté solidaire.

Cet attentat avait été perpétré de façon méthodique et dans un but très précis. Kajiro ne tenait pas à laisser la discorde et le doute se disséminer parmi les rang de shinobi de Suna. Ainsi il resta indifférent devant le curieux comportement de son ancien coéquipier ainsi que de celui de son fils.

-Cette histoire est étrange. Comment Shun est-il parvenu à s'évader d'Ergastule et à se fournir une arme ?

La question était rhétorique, il n'attendait aucune réponse précise de la part de ses interlocuteurs. Il cherchait simplement à semer la confusion dans leur esprit en concentrant leur attention sur le Saibogu traître. Ce dernier était jadis parvenu à se jouer de la vigilance de la garde en se faisant passer pour mort puis à contourner les systèmes de sécurités d'Ergastule afin d'aller libérer Kyoshi Rei, enfermé au deuxième sous-sol.

Bien que complètement fou cette homme avait le mérite d'être doué et intelligent. En plus de cela il possédait un mobile parfait pour s'en prendre à la Kazekage. Saibogu Oniri n'avait pas fait les choses au hasard en choisissant cet homme comme bouc émissaire, il étaitparfait.

Après quoi ils découvrirent une trappe menant à un souterrain qui passait directement sous le village. Les trois Sunajin s'échangèrent un regard entendu.

-Quelqu'un doit rester pour expliquer ce qui s'est passé aux gardes. Prenez de l'avance en l'explorant, puis vous irez effectuer vos rapports au Kakumeigun.

Le Kawaguchi savait faire preuve de professionnalisme en toutes circonstances.

Les deux Yamada partirent explorer le tunnel et découvrirent que ce dernier passait directement sous Ergastule. De son côté Kajiro accueillait les renforts. Il expliqua la situation et le corps de Shun (ou plutôt ce qu'il en restait) fut évacué. Durant la journée qui suivit le vétéran fut interrogé par le Kakumeigun sous la vigilance de plusieurs ninja senseur qui serviraient de détecteur de mensonge. Une fois sa version des faits données, tous furent unanime. Il disait la vérité...

Résumé: