J'entamais un énième jour au sein de Suna, au palais du conseil. Aujourd'hui était un jour un peu spécial. Je n'avais pas prévu grand chose de particulier si ce n'était une entrevue avec un membre de l'unité. En attendant que le shinobi que j'avais convoqué n'arrive, je feuilletais les quelques rapports qu'on m'avait transmis sur l'évolution du plan de développement. Kioshi menait le chantier du tunnel avec un grand sérieux, comme je m'y attendais. Les diverses missions visant à la récupérant de certains matériaux, brutes ou transformés, avaient toutes rencontrées quelques soucis, mais qui furent tous maîtrisés sans avoir à déplorer de pertes importantes.

Cependant, l'histoire du Kenkyuujo ne fut pas la même. Si Oniri et Takeo avaient su tirer leur épingle du jeu, les deux autres Saibogu, eux, avaient réussi à endommager une partie des locaux. Enfin, ce n'étais pas de leur faute, qui aurait pu prévoir que des pro-anti-Shinobi auraient pu s'insinuer parmi les scientifiques ? Il y eut donc sur ce point quelques problèmes de sécurité. Mais dans l'ensemble c'était plus une réussite. Une autre preuve que je pouvais placer ma confiance dans les capacités des Sunajins.

Un instant plus tard, on frappa à ma porte et entra. Devant se tenait une jeune femme un peu moins âgée que Tsukiko, bien que cette dernière était encore au début de sa carrière, jeune avec une multitudes de possibilités à portée de ses mains. C'était sans doute la seule du groupe que j'avait battit qui n'était pas connue des autres. Une chuunin aux capacités assez médiocres mais disposant en contrepartie d'une intelligence hors paire. En fait, dès que les attentats de Suna eurent lieux, ceux que j'avais organisés; elle comprit ce qui s'était passé sans avoir à chercher pendant de longs mois après les réponses.

Son esprit de déduction m'avait surprise. Elle aurait pu dévoiler toute l'affaire, mais n'en fit rien, non. Elle, ce qu'elle voulait, c'était rejoindre l'unité, enfin; me rejoindre à vrai dire. C'était pareil. Elle avait fait ce que tous les autres n'avaient pas fait, s'adresser aux légistes, faire appel à des Ketsueki pour analyser les ruines, afin de tenter de retrouver la moindre trace de sang... D'ailleurs, grâce à ceux-ci elle parvint même à déterminer l'identité d'un de mes hommes, celui tombé durant l'infiltration visant à piéger les bâtiments pour créer une diversion...

Elle avait tout découvert et m'avait directement fait part de son hypothèse. Une enquêtrice de choix, intelligente qui avait rapidement comprit les raisons de mes agissements. C'était donc elle que j'avais choisie pour accomplir cette mission. La jeune femme attendit que je lui adresse la parole, son regard était fuyant, elle était timide ou effrayée.. Je ne sus dire. Je soupçonnais qu'elle avait compris autre chose, j'en doutais mais...

"Bonjour Umi Ji. Merci d'être venue."

Elle redressa la tête et posa ses grands yeux sur moi, elle était surprise que je m'adresse à elle de la sorte; là encore je ne pus dire pourquoi. Je lui fis signe de s'asseoir et lui tendis un dossier. Un secret rouge était tamponné sur la couverture cartonnée. Mais avant qu'elle ne l'ouvre, je repris.

"Tu es sans doute la Kunoichi la plus discrète de ce village. Et tu es loin d'être la plus douée pour les arts Shinobi, mais... Tu es intelligente, Ji... Il s'agit d'une mission hors de Kaze. Une mission d'importance. Tu es une fine observatrice et..."
"Kazekage-sama. Ce fuinjutsu que vous nous avez apposé. J'ai pu remarquer que vous ne l'aviez pas apposé à Saibogu Oniri. Pourtant elle fait bien partie de l'unité... Je me demandais pourquoi.."
"Pourquoi... Je ne doute pas de votre fidélité, mais Oniri présente moins de risques que vous."
"Je ne présente aucun risque particulier, vous l'avez vous même souligné.."

Rigola-t-elle nerveusement en replaçant une mèche de cheveux qui ne voulait pas s'aligner sur les autres. Puis elle se calma rapidement, reprenant son sérieux.

"Excusez-moi... Puis-je parler franchement ?"
"Haha... Vous en ai je déjà empêché, toi et les autres ?"
"Non... non. Donc... Ce sceau, je sais qu'il n'est pas ce que vous prétendez qu'il est."
"Le sceau. Alors, qu'est il ?"
"Je ne sais pas, mais pas destiné à nous empêcher de parler."
"Tu as parlé ?"
"Non, enfin si. A mon chat. Et je ne suis pas morte."
"Quand je dis que tu es intelligente... C'est un euphémisme. Mais comme je te l'ai dit, je ne vous ai jamais, véritablement, empêché de parler." Souris-je.
"Merci Zanshi-sama. Alors, à quoi sert il ? je l'ai observé, il semble simple aux premier abords... Trop simple même. Et.. très singulier."
"Très singulier ?"
"Bah.. Les répertoriés ont tous un point commun : leur forme. Ils sont circulaires et..."
"Tous les sceaux ne sont pas "circulaires", Ji..."
"Hum... Si vous le dites.."
"Je le dis." soupirais-je.
"Alors... Vous ne me le direz pas ?"
"Ce n'est peut être qu'un gribouillage pour faire peur aux personnes moins malines que toi, va savoir."

Elle allait encore parler, mais je lui fis un signe militaire voulant dire stop. Elle comprit aussitôt. Ainsi, l'heure qui suivit nous parlâmes de tout autre chose loin de tout ceci, de l'unité, du sceau et le reste. Nous discutâmes de la mission qu'elle allait devoir accomplir, dans le détail. Une mission de recueil d'informations dans le monde entier. Elle devrait rapporter tout ce qu'elle pouvait voir, de la présence de bandits aux simples voyageurs. Ji ne devait pas se faire avoir, ainsi je lui demandai de me remettre son bandeau frontal, enfin, qui tenait dans une pochette transparente à la surface de sa veste. La lettre d'autorisation en main, elle pouvait partir... Mais avant, elle me demanda.

"Je suis sûre que c'est un vrai sceau, Zanshi-san."
"Sûrement, Ji, sûrement."

Puis de la main je lui faisais signe de s'en aller.. Cette petite était vraiment trop intelligente...