J'avais pu lire les noms des futurs conseillers sur la feuille. Zanshi était morte. Kioshi était hors service. Suna au plus mal... Il nous fallait rebondir et vite pour ne pas laisser la panique grimper plus qu'elle ne l'était déjà. Il fallait dire qu'entre l'attentat sur les conseillers, la venue de Rei et les pertes que nous en avions subi et désormais l'assassinat de notre Kage... Il y avait de quoi être démoralisé... Une enquête allait bien sûr être ouverte pour connaître l'origine de cet assassinat ainsi que les motivations l'ayant poussé... Etait-ce véritablement Saibogu Shun qui était à l'origine de ce méfait où n'était-il qu'un suspect idéal placé sur la trajectoire puis tué sans réellement savoir ce qu'il s'était passé comme j'avais tendance à le croire ? Si tel était le cas cela voulait sûrement dire qu'un groupe sévissait dans l'ombre de Suna pour destituer les dirigeants...

Toutefois, malheureusement, chaque chose était était en son temps et même si je pouvais organiser un rassemblement sur la place publique pour annoncer les résultats et commencer à mobiliser les troupes du Kakumeigun pour l'enquête du fait de mon titre d'intendante du Chef du Kakumeigun, c'était véritablement à ce dernier qu'il incombait les véritables démarches hors ce dernier n'était pas en état d'organiser quoi que ce soit...

La place était nettement moins remplie que la veille et c'était compréhensible : bon nombres de civils ne se sentaient plus en sécurité et craignaient qu'un événement similaire survienne. Kioshi avait accepté que je fasse cette annonce mais à condition que je sois bien entourée et que tout le périmètre soit sécurisé avec plus de forces encore. Des shinobis traînaient sur tous les toits, les senseurs étaient à l'affût, tandis que je disposais de ma garde rapprochée qui parvenait à m'agacer même si je comprenais les besoins d'un tel déploiement. Il fallait assurer aux sunajins que nous apprenions de nos erreurs et que nous savions rebondir malgré les faits tragiques dont nous devions nous relever.

« Nous sommes réunis aujourd'hui pour divulguer les résultats du vote pour lequel nous avons tous donné notre contribution. En la mémoire de Zanshi, nous nous devons d'instaurer cette démocratie qu'elle souhaitait tant pour ne pas bafouer ces derniers souhaits. »

J'observais l'assemblée composée également des futurs conseillers dont j'allais annoncer les noms à l'exception de l'un d'entre eux qui semblait avoir disparu du village depuis l'attentat de la veille...

« En tant que conseiller tactique est nommé... Wada Eichi. »

Les applaudissements retentirent tandis que j'adressais un sourire à l'intéressé.

« Le conseiller à la défense sera … Saibogu Oniri. »

Nouveau retentissement.

« Quant au conseiller au développement économique et aux relations diplomatiques : Kawaguchi Tsukiko. »

Cette dernière était celle qui manquait à l'appel. Je ne savais pas où elle était ni même si elle assurerait le poste pour lequel les Sunajins l'avait élu mais nous verrions cela en temps et en heure.

« Félicitations à vous trois. Eichi, Oniri, venez avec moi. »

Ma garde rapprochée enveloppa les deux nouveaux conseillers sous leur protection tandis que nous progressions vers le Palais du Conseil Souverain où ils prenaient d'ores et déjà place dans la salle de réunion qui leur était réservée.
A l'abri des regards des Sunajins, il était maintenant temps de prendre des décisions.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser Suna ainsi paralysé plus longtemps. Il nous faut élire un nouveau Kazekage. Je m'adresse donc à vous, nouveaux conseillers, pour connaître la façon dont vous aimeriez procéder. Souhaitez-vous vous même le désigner ? Procéderons nous à un nouveau vote ? »

J'attendais leurs réponses dans des circonstances que j'aurais voulu plus gaies et enjouées et où j'aurais préféré ne pas avoir de rôle puisque cela aurait signifié que Kioshi aurait été en mesure de le faire à ma place ou que Zanshi n'aurait pas succombé...

HRP:

Cette fois-ci j'étais parmi la foule, mais pas en tant que simple spectatrice comme tous les autres. A cet instant, je venais de devenir une actrice majeur de l'évolution qui allait bientôt bouleverser notre village. J'avais écouté l'énonciation mon nom sans grande surprise. Quelque part je trouvais cela étrange que Yami soit autant surveillée et encadrée. Au milieu de toute la population craintive, de ces gardes sur le qui vive, je demeurais probablement la seule à savoir qu'ils n'avaient plus rien à craindre. D'une démarche affirmée je me glissai parmi les méandres de la foule pour rejoindre le palais du conseil souverain.

Les applaudissements s'élevaient en notre honneur, mais je n'avais nullement le cœur à cela. Le conseiller tactique était un certain Wada Eichi. Je ne le connaissais que de nom. Ce dernier avait accompli de nombreuses choses pour le village. Il était le premier élève de Zanshi. Yami m'avait déjà parlé de lui à plusieurs reprises. Un homme bien ayant à cœur de protéger sa nation et son village, ce qui le qualifiait parfaitement pour ce poste. Tsuki, elle, ne serait pas là pour nous soutenir. Quelque part cela ne m'étonnait guère. Néanmoins, nous ne pouvions nous permettre de nous lamenter sur notre sort.
Parvenu dans la grande salle du conseil nous nous installâmes devant une table circulaire tandis que Yami, semblait en quelque sorte présider cette première réunion. Et ainsi elle réclamait notre avis sur la situation. Les premiers changement allaient pouvoir s'opérer. Tout ce passait exactement comme Zanshi l'avait prévu. L'éclat de sa volonté brillait plus que jamais sur Kaze.

-Notre objectif est de rassurer la population. Il nous faut retrouver sa confiance.

Elle serait la base de toute chose. Ceux que nous cherchions si ardemment à protéger. La raison d'être de notre système.

-La première étape consistera, en effet, à élire un nouveau dirigeant qui sera une icône pour nous tous. Et qui de mieux pour remplir se rôle qu'une personne elle-même élue par le peuple ? Notre Godaime a donné sa vie en voulant installer la démocratie à Suna. En agissant dans son sens nous seront en mesure de transmettre un message fort.

Jusqu'à présent, je m'étais adressée aux individus ici présent dans la salle, à savoir Yami et à l'ex bras-droit de Zanshi. C'était si étrange. J'avais l'impression que le monde qui m'entourait n'était plus le même. S'agissait-il de cela, ce que l'on appelait le changement ? Mon unique œil valide se posa sur le nouveau conseiller. Il connaissait désormais mon avis. A présent il lui incombait à son tour de prendre une décision. Son choix dépendrait de l'avenir de Kaze.

-Conseiller Wada Eichi. Avez-vous quelque chose à nous dire ? Je me tournais ensuite vers mon amie. Ketsueki Yami j'en appelle également à votre jugement. Votre supérieur étant en arrêt, vous représentez actuellement le Kakumeigun au sein de ce conseil.

Je n'avais jamais vraiment eut l'occasion de m'en rendre compte, mais, à l'image de mon père, j'étais faites pour diriger et prendre des décisions importantes. Il m'était impossible de ne pas en retirer une certaine satisfaction, seulement j'aurais souhaité que cela se passe en d'autres circonstances. Pour moi le temps des lamentations était depuis longtemps révolu pour laisser place aux actes.

Le conseil avait pris place et le débat était ouvert. Il fallait en effet à tout prix rassurer la population et nul doute que notre sécurité allait devoir se renforcer : entre l'attentat des conseillers, l'attaque de Rei et maintenant cet assassinat, il était légitime que nos civils ne croient plus en nos capacités pour assurer leur protection. Il était donc évident de laisser les Sunajins décider de leur nouveau dirigeant.

En revanche, la proposition d'Eichi trouvait aussi tout son sens : plutôt que de laisser les votes se diriger vers tous pourquoi ne pas cibler vers les personnes que nous jugerons le plus apte à tenir ce poste ?! C'est ainsi que Kibo et Kioshi furent proposés. Mon avis était partagé. Ils étaient indéniablement tous les deux taillés pour le rôle mais le premier était souvent absent : preuve en était qu'il n'était pas présent au moment des trois événements qui avaient marqué Suna ces derniers temps et il semblait entretenir des relations au Shukai dont je n'avais aucune confiance. Quant au deuxième, vu son état actuel suite à la mort de sa promise, je me demandais bien comment il allait remonter la pente... J'étais déjà aller lui rendre visite la veille pour tenter de le calmer mais vu la situation il était évident que c'était plus facile à dire qu'à faire : il lui faudrait du temps mais j'étais sûre, au fond de moi, qu'il parviendrait à relever la tête pour perpétrer l'honneur de Zanshi.

Finalement, mon avis était le même que celui d'Eichi mais puisque nous avions réduit le choix à deux candidats, il incombait désormais aux Sunajins de décider de l'avenir du village. Le Daimio allait être prévenu sous peu de la situation et nul doute qu'il viendrait sans doute apporter son soutien et son vote.

« Bien. Nous sommes donc d'accord pour respecter la volonté de notre Godaime et laisser libre choix aux Sunajins pour l'élection de leurs dirigeants. Kibo et Kioshi seront les candidats. La situation va sûrement retarder la mise en place de ces élections jusqu'à l'annonce des résultats c'est pourquoi il ne faut pas traîné si nous souhaitons relever le village au plus vite. Je m'occuperais des préparatifs pour l'élection avec votre aval si cela vous convient. »

Il me fallait également retrouver la trace de notre dernière conseillère qui s'était volatilisée depuis la veille et qui, par cet acte, se plaçait bien malgré elle parmi les potentiels suspects de l'enquête ouverte sur l'assassinat de Zanshi. Bien sûr, je n'étais pas sans savoir que je lui avais signé un arrêt maladie mais lui faire prendre effet à cet instant restait, à mon humble avis, une décision inappropriée.

« Kawaguchi Tsukiko a eu connaissance de son élection en tant que conseillère du développement économique. Pourtant, cela ne l'a pas empêché de, semble-t-il, quitter Suna après avoir assistée à la mort de Zanshi : préférant prendre la fuite que d'apporter son soutien aux civils ou aux autres shinobis qui œuvraient pour maintenir le calme. Avez vous des informations supplémentaires quant à sa soudaine disparition ? »

J'avais vu la Kawaguchi nous rejoindre, moi et Kioshi auprès de l'Ecarlate, elle avait brûlé le papier qui annonçait les nouveaux conseillers dont elle faisait partie et nous avaient adressé des paroles bien étrange qui semblaient presque comme un long au revoir. Si tel était le cas, il nous faudrait décider par la suite de l'élection d'un nouveau conseiller à son poste vacant.

Chacun émettait ses propres suggestions, mais toutes allaient dans le même sens que le mien. A savoir que nous choisirions celle de la démocratie. Le peuple élirait son propre dirigeant, témoignant ainsi de notre volonté à vouloir changer Suna. Ainsi les noms de deux candidats semblèrent être retenu. Yamada Kioshi et Kibô. Deux Shinobi haut gradé, n'ayant plus rien à prouver au village. Chacun possédait d'excellent dossier ainsi que de nombreux états de fait témoignant de leur services pour la nation. En somme, ils étaient les plus aptes à prendre la succession de Zanshi, tout du moins en apparence, car j'avais appris à connaître chacun d'eux et savais pertinemment que ce n'était nullement le cas. Aucun deux n'avaient réellement le sens des réalités.

Kioshi se laissait trop facilement aveugler par ses émotions et influencer par ses convictions personnelles. Il n'était pas assez objectif pour être parfaitement apte à diriger. Nul doute que s'il était élu, il ne tarderait pas à prendre certaines mauvaises décisions. Quant-à Kibô, il n'était plus que l'ombre de lui-même depuis la mort de sa Shukaijin. Son absence lors des trois grands attentats sur le village ainsi que son départ depuis plusieurs mois, le rendait plus suspect qu'autre choses face à certain événements. Il aurait du mal à gagner la confiance du peuple. Qui plus cela étant, il était d'un naturel trop émotif.

En somme, personne à Suna n'était réellement en mesure de prendre la relève, mais nous n'aurions pas d'autres choix. Dans mon sens, la différence entre ces deux candidats étant que le premier cité serait certainement plus facilement manipulable, car il serait plus aisé d'anticiper ses réactions. Si je voulais garder un œil sur Kaze et veiller comme il se doit à sa protection, il me faudrait donc passer par Kioshi.

De son côté Yami expliqua ses intentions de mettre en place les élections. Je la trouvai également changée. Je me demandai ce qu'il adviendrait d'elle si le Yamada venait à être élu Kazekage. Dans tous les cas cela m'arrangeait. Avec l'état d'alerte général, j'allais avoir énormément de travail afin de remettre tout en ordre.

-Vous pourrez vous y appliquer dès que possible. De mon côté je me chargerai d'assurer la sécurité. A ce propos, je requière votre approbation afin de pouvoir réorganiser la répartition de la garde dans le village. En ces temps troubles nous ne pouvons nous permettre d'essuyer un nouvel attentat.

Mon regard balaya la salle, mais également le siège vide juste en face de moi, là où aurait du se trouver Tsukiko. Elle n'était plus là, mais il nous faudrait faire avec car, nous n'avions guère de temps et d'énergie à perdre à la chercher. Par ailleurs, la connaissant, elle serait certainement très difficile à retrouver.

-D'après ce que je sais, Kawaguchi Tsukiko est partie accomplir plusieurs missions que lui avait confié la Godaime. De ce que j'ai pus comprendre, elle cherche à vouloir aider le village à sa façon. Dans l'immédiat, nous ne pouvons la considérer comme faisant encore partie du conseil.

Je me sentis navrée pour elle. Ces mots étaient toute la plaidoirie que j'avais à offrir en sa faveur sans prendre le risque de m’impliquer moi-même. Je me redressai dans mon fauteuil, prenant un air plus solennel, mais aussi plus sévère. En adoptant la position de conseillère à la Défense, il m'incombait de paraître plus forte et implacable que jamais.

-La surveillance se doit être renforcé jusqu'à nouvel ordre. Il nous incombe de nous assurez que la peuple comme ses dirigeants soient protégés durant la restructuration hiérarchique du village.

Vint ensuite un autre sujet qu'il nous fallait aborder. Celui-ci beaucoup plus fâcheux, mais qui nécessitait de passer parmi nos priorités.

-Quant-à ce qui a put se passer. Ce tireur Saibogu. Nous devons en apprendre davantage. Je propose de mettre les effectifs du Kakumeigun sur cette affaire. Un tel crime ne peut aucunement resté impunie. Le fragile équilibre du village en dépend.

Mon attention se portait une nouvelle fois vers Yami qui, actuellement, en était la légitime représentante. Mes plans continuaient de prendre forme. En effet, elle n'était pas choisi au hasard, car, ma Ketsueki était celle que je serais la plus à même de surveiller, et sans doute la dernière du village à pouvoir me soupçonner. Pour elle se n'était nullement un secret, elle savait à quel point j’idolâtrai Zanshi.

Spoiler:

Le conseil suivait son cours : les avis opérant parfois de concerts tandis que certains points demeuraient controversés. La démocratie était également là pour ça : débattre et émettre le point différent de chacun afin d'en prendre bonne note.

Par exemple, je retenais d'Oniri que Tsukiko était partie accomplir plusieurs missions que lui avait confié Zanshi. C'était en effet une bonne initiative mais était-ce réellement le bon moment pour s'y atteler alors même que le village était en effervescence, avait besoin de main d’œuvre, et pleurait sa Kazekage ? Oniri choisissait de l'écarter du conseil pour le moment alors qu'Eichi jugeait que ses raisons étaient sans doute louable et qu'elle devait maintenir le titre pour lequel elle avait été élu pour Suna.

« Eichi, je suis d'accord avec toi sur certains points en revanche j’appuie Oniri à ce sujet. Lorsque la Godaime à été touchée, je me suis portée à son secours avec Kioshi étant shinobi médecin et j'ai eu le temps de voir vos noms inscrit sur la feuille qu'elle tenait en main. Tsukiko est apparue, paniquée par la situation et s'est empressée de lire la note officielle avant de la brûler sous mes yeux. Elle a failli détruire les noms et donc la décision des sunajins à travers leur vote alors que son propre nom s'y trouvait. Si cela n'est pas une preuve de son refus au poste malgré tout, et au vue des événements, je ne vois pas de quoi il s'agit... »

Si je n'avais pas lu le papier avant qu'elle ne le brûle, les votes auraient été caduc et les élections pour instaurer la démocratie auraient été à refaire...
Je ne cautionnais pas le comportement de la Kawaguchi. Elle était en arrêt maladie et voulait voyager et se porter loin de Suna quelques temps pour effectuer ce qu'elle jugeait bon pour elle et le village et cela était tout à son honneur mais ce n'était certainement pas le moment ni l'attitude à adopter en pareilles circonstances.

Ils semblaient en revanche d'accord pour que je m'occupe de la mise en place des élections pour notre nouveau Kage. J'allais également positionner le Kakumeigun sur l'affaire de l'attentat auquel Eichi voulait prendre part malgré que cela dépassait ses fonctions et je n'y voyais rien à redire.

« Nous aurons besoin d'effectifs complémentaire au Kakumeigun pour faire avancer l'enquête. En l'absence de Kioshi je dois me charger des tâches qu'il m’incombe et je ne pourrais pas forcément superviser comme il se doit l'enquête. Une autre personne chargée des prises de décisions ne sera pas de trop. En revanche, j'exigerais des rapports détaillés de tout ce que vous pourriez trouver sur cette affaire, cela va de soit. »

Il était aussi question de mettre en place des actions dans le cadre de leur fonction :

« Oniri, je comptes sur toi pour renforcer la garde ainsi que la surveillance du village qui a besoin d'être rassuré. Eichi, il est légitime que tu renforces les patrouilles et l'effectif de nos gardes frontières. »

J'étais de leur avis sur ces points. Nous venions d'essuyer deux attentats de façon rapprochée : cela ne pouvait plus durer. En cette période de crise, les protocoles de sécurité pour les entrants du village notamment, allait être grandement renforcée et quiconque quittait Suna hors cadre de missions se verraient mené en interrogatoire dirigé par le Kakumeigun pour évaluer la sincérité, la loyauté et la véracité des faits exposés.

Puis, soudainement, la conversation se corsait alors qu'Eichi exprimait clairement sont désaccord sur la prise de position d'Oniri alors qu'elle était Saibogu. Il demandait un entretien seul à seul avec moi mais la façon d'en parler laissait supposer que cela n'était pas en lien avec le conseil mais plutôt à un autre soucis : peut-être voulait-il me parler de Koken Hasu, de nouveau dans les geôles de Suna.

Le Wada exprimait une volonté de faire confiance à notre Saibogu désormais conseillère à la Défense mais ne promettait rien. J'avais connaissance de son aversion pour ce clan qu'il trouvait trop en autarcie, jugeant que des choses devaient ou pouvaient nous être dissimulées. A vrai dire, je rejoignais son opinion du fait des derniers événements mais je savais aussi que, si je ne parvenais pas a faire confiance en Satoshi, le père d'Oniri, qui pour le coup, faisait partie intégrante de ma propre liste de suspect, alors qu'il ne semblait pas vraiment porter notre Godaime dans son cœur, je connaissais en revanche Oniri. Zanshi était notre sensei et ma meilleure amie avait un lien assez particulier et plutôt fort avec l'ombre du vent, la considérant presque comme sa mère et lui vouant un respect en même temps d'être un exemple pour elle : j'avais donc du mal à croire qu'elle puisse appuyer sur la gâchette à son encontre...

« Personnellement, j'ai pu obtenir tous les renseignements qu'il me fallait pour mettre en place l'élection du Kazekage et j'approuve vos décisions respectives et vous en ai faire part lorsque cela n'était pas le cas. Je propose donc de lever la séance pour aujourd'hui si vous n'avez rien à ajouter ? »

Je marquais une pause avant d'observer le Wada :

« Eichi, je suis à ton écoute si jamais tu veux discuter. »

Avaient-ils encore des choses à ajouter ?

Ainsi le Conseiller Tactique serait l'un des premiers détracteurs des Saibogu. Je ne tenais nullement à ce que les miens paies pour mes actes. En agissant ainsi je m'étais attendue à jeter un voile de haine à notre encontre. Malheureusement je n'avais guère eu le choix. Seul un Sniper aurait put atteindre Zanshi de façon aussi radical. Elle me l'avait elle-même demandée, attendant cela de moi. Un tire, une balle, qui changerait à jamais le destin de notre nation, mais je ne voulais pas qu'il en soit de même pour les Saibogu. Sous le poids de ces remarques je me laissai légèrement retomber dans mon siège, poussant un long soupir.

-Un clan ? Là est bien le problème. Beaucoup sont ceux qui continuent de considérer les Saibogu comme tel. Hors nous ne sommes nullement un clan, mais une communauté. Nous ne sommes point lié par le sang, mais par un savoir. Ce même savoir qui peut-être accessible par tous. Autrement dit, ce n'est nullement parce qu'une personne ne porte pas officiellement ce nom dans les registres du village qu'il n'est pas en mesure de fabriquer ou d'utiliser une arme.

Là était toute la subtilité de cette affaire qui tournerait les événements à mon avantage. Contrairement aux Kekkei Genkei classique qui déterminaient les identités des anciens clan de Kaze, le pouvoir des Saibogu était par nature beaucoup trop versatile pour qu'on puisse clairement le déterminer.

-Ainsi, n'importe qui pourrait être présumé coupable car potentiel Saibogu. Cela peut très bien être vous, moi, ou encore Ketsueki Yami ici présente. Se cantonner à un simple nom pour désigner un coupable ne nous mènera nul part.

J'espèrai aussi éloigner les soupçons afin que mes semblables ne soient pas accusés a tort et ce principalement vis-à-vis de mon père. Il serait sans doute le premier suspecté dans cet affaire, car étant le plus à même dans le village d'avoir les moyens nécessaires pour accomplir un tel assassina. Néanmoins je savais qu'il saurait s'en sortir sans difficulté. Lui qui était toujours si secret n'avait jamais réussi à éveiller les soupçons d'autruis. Ce n'était certainement pas les accusations d'un crime qu'il n'avait pas commit qui réussirai à l'atteindre.

-Dans l'avenir je vous prierai de faire preuve de davantage d'objectivité Wada Eichi. Vous faites désormais partie du conseil qui régira l'avenir de Suna. Vous ne pouvez vous permettre de parler et d'agir selon vos opinions personnels. Le village ne s'est pas encore remit de cette crise que vous commencez déjà à vouloir attiser la méfiance et la haine. Notre but n'est pas de créer des dissensions, mais bel et bien une union solide. Tâchez de garder cela à l'esprit.

Ma voix était toujours aussi autoritaire, toujours aussi froide. Je parlais d'impartialité, mais je ne pouvais nier que les paroles de mon homologue étaient parvenue à m'agacer. Il agissait à l'encontre des enseignements que m'avait prodigué Zanshi. Ensemble nous étions plus fort, tandis que la segmentation ne ferait que nous mener au chaos. Pourtant, comme il semblait vouloir faire des efforts de son côté, je voulais bien concéder à en faire au moins autant.

-Néanmoins je ne vois aucun inconvénient à ce que vous participiez à l’enquête. Comprenez cependant que cette affaire et de l'ordre du Kakumeigun et de la Défense. Le premier sera votre supérieur tandis que le second gardera un œil avisé sur l'avancement dans sa globalité.

Ici même, nous étions tous les anciens élèves de la Kazekage. Quelque part je me disais que tout ceci n'était pas anodin. Zanshi aurait-elle anticipé jusque là ? Je n'en aurai été guère surprise.

Jusqu'à présent je m'étais adressée uniquement au conseiller Tactique, passablement refroidi par son attitude que je jugeai indigne de son rang. Je parlais, mais je devais prendre soin ne pas tomber dans les même travers que lui.

-En ce qui concerne Kawaguchi Tsukiko. Nous n'avons qu'à lui accorder encore un peu de temps jusqu'à la nomination du prochain Kazekage. Sans nouvelle ou explication pertinente de sa part, nous n'aurons d'autre choix que de la démettre de ses fonctions pour laisser le peuple élire un nouveau conseiller. Officiellement nous ne pourrons annoncer qu'elle s'est « enfuit » sous peine de mettre à mal notre crédibilité.

Après cela je n'avais plus rien a ajouter. Plus que tout, le fait qu'il cherche à s'entretenir en privé avec Yami, c'était cela qui me dérangeait le plus, bien que je sus pas pourquoi. J'adressai un regard vers ma... vers la Ketsueki qui, cette fois-ci, était beaucoup moins autoritaire. Je la questionnai simplement à ma façon.

Les hostilités étaient lancées entre mes amis. Je ne savais pas bien comment réagir face à cela. Un conseil se devait d'être soudé et à peine était-il mis en place que des tensions se faisaient déjà ressentir. Toutefois, je les laissais s'exprimer, pensant que chacun avait besoin de vider son sac et que la mort de Zanshi la veille avait échaudé les esprits : tout le monde était sur les nerfs.

Il fut débattu le statut des Saibogu a savoir qu'ils n'étaient pas un clan et que, comme le soulignait Oniri, n'importe quel féru de technologie aurait pu se prétendre Saibogu ou bien saurait manier des armes à feu avec dextérité sans pour autant en faire partie. Peut-être que le coupable n'était même pas un Saibogu, mais simplement l'un d'entre nous qui dissimulait sa maîtrise de la gâchette.

Finalement, Eichi rejoindrait l'escouade menant l'enquête sur les attentats, en collaboration avec moi même et mes hommes du Kakumeigun ainsi que Oniri et ses patrouilles de la Défense. Il nous fallait trouver le coupable qui se jouait de nous en interne. J'ignorais si cela avait un rapport mais on pouvait tout de même admettre que les faits concernant les précédents conseillers et la mort de Zanshi semblait liés d'une façon ou d'une autre.

Eichi me demanda finalement de prendre congé : la première réunion du conseil était terminé. J'adressais un regard à Oniri qui se voulait interrogateur alors qu'elle semblait m'observer elle aussi. Cette mise à l'écart ne devait pas lui plaire.

Je suivis le Wada jusqu'à l'extérieur, nous baladant le long des chemins qui bordait le Palais des Conseils Souverain tandis qu'il prenait la parole. Sa requête était telle que je l'imaginais : il n'avait pas confiance en Oniri et souhaitait garder un œil sur elle ainsi que sur les Saibogu en général. Il semblait convaincu que le tireur d'élite était l'un des leurs. J'acquiesçais.

« Je déploierais des hommes pour la surveiller continuellement ainsi que son clan. Toutefois, garde bien à l'esprit ce qu'elle t'a dit. Même des personnes n'appartenant pas à leur groupe au sein du village pourraient savoir manier une arme : il ne faut donc écarter aucune piste. Je suis d'accord avec toi pour dire que le tireur en était sûrement un mais il n'a pas pu agir seul. Nous sommes sûrement face à un groupuscule caché qui œuvre dans l'ombre... Cette affaire semble aussi louche que celle en interne que nous avons essuyé auparavant sur la disparition des conseillers... »

Je voulais bien mettre des hommes pour la surveillance d'Oniri et de son clan si cela pouvait rassurer le Wada. Pour ma part, j'estimais qu'elle n'aurait rien à se reprocher et que cette surveillance le prouverait à Eichi.

« Saibogu Shun a été libéré d'Ergastule quelques minutes avant la mort de Zanshi à cause d'un dysfonctionnement dans notre système technologique de verrouillage des cellules. Il a été saboté. Quand à Kawaguchi Kaijiro qui prétend avoir surpris Shun pour mieux le traquer et l'abattre... Nous manquons d'éléments mais tout me semble louche. Saibogu Shun faisait le chaperon idéal pour cet attentat vu son alliance avec Kyoshi Rei et pourtant il a été réduit au silence sans pouvoir nous fournir sa version des faits... Tout cela pour te dire que il ne nous faut pas trouver qui a tirer sur notre Godaime mais plutôt qui sont ceux qui l'ont orchestré. »

Le tireur n'était pas seul : cela était impossible et j'en étais convaincue.

« Mais nous reparlerons de tout cela plus en détail lorsque tu rejoindras l'enquête et que je te communiquerais les différents résumé des rapports qui m'ont été fournis par les membres du Kakumeigun ainsi que des Sunajins présents sur les lieux au moment fatidique, dont Yamada Tetsui qui est, me semble-t-il, l'un de tes élèves. »

Je n'avais pour l'heure, plus rien à ajouter.

En effet, Tetsui est mon élève, un très bon élève si tu veux mon avis. Bref revenons à notre sujet, tout d'abord merci de bien vouloir établir cette surveillance, je sais que c'est onéreux en moyens humains. Cependant...

Je pense ne m'être jamais trompé sur ces personnages. Saibogu Shun, je l'avais interrogé avant tout le monde, je me doutais de quelque chose mais vous l'avez laissé partir faire ses sombres desseins. Oniri et toi avait été dans la même équipe je me trompe ? Sous la direction de la Godaime si je ne m'abuse... Assez proches pour ne pas être suspectées si il y avait un problème... Je t'apprécie énormément Yami, et cette fois-ci je te le demande : fais moi totalement confiance. Il y a quelque chose de très étrange autour de ce clan, je ne les sens pas impliqué du tout comme il faut dans le village...

J'irais voir le plus vite possible Tetsui et son père, je veux savoir ce qu'ils savent, ce qu'ils ont découvert. Et autre chose : Oniri, selon les rapports, est une experte en tir longue distance avec des armes à feu ? Étrange coïncidence.

Je suis sunajin corps et âme, j'œuvre pour mon village et ce depuis toujours. Crois-tu que tous ceux étant haut-gradés ou haut-placés dans le village le sont également ? Il n'y a pas un village qui le sache aussi bien que Suna le sait...

Eichi me remerciait pour mon acceptation à l'aider concernant la surveillance à placer sur les Saibogu. S'il avait des doutes, ce que je pouvais concevoir au vue des derniers événements, il était normal qu'il veuille qu'ils soient surveiller de près. Toutefois, je savais aussi que tout le monde serait surveillé...

Il s'arrêta brusquement, observant les gardes et patrouilles aux alentours avant de reprendre sa marche et de me tendre son bras que je prenais pour marcher à ses côtés tout en poursuivant notre discussion. Il évoquait Shun, les Bushidan, il me demandait ma confiance et il m'expliquait n'avoir aucune foi pour les inventeurs de Suna.

« Malheureusement pour Saibogu Shun, nous n'avons pas pu intervenir car, bien qu'il faisait parti des suspects, nous ne possédions aucune preuve, c'est toujours ce qu'il nous manque : des preuves. Nous ne pouvions pas nous baser avec pour seul critère : c'est un Saibogu, nous devons l'enfermer ou être plus vigilant qu'avec les autres. Oui Oniri et moi faisions partie de la team Bushidan sous le commandement de notre Godaime. »

Je marquais une pause avant de reprendre :

« Puisque l'on parle de théorie peu objective, laisse moi te dire une chose. Oniri était beaucoup plus proche de Zanshi que je ne pouvais l'être. Elles avaient un lien particulier. Je pense pouvoir affirmer qu'Oniri voyait en elle la mère qu'elle n'avait jamais eu. C'est pourquoi, je doute, en mon âme et conscience, qu'elle est pu lui faire du mal. Sincèrement. »

Je l'observais dans les yeux comme pour appuyer mes propos.

« En revanche, je ne fais pas confiance à son père. J'ai vécu quelques temps chez eux et je voyais Satoshi tous les jours. Bien qu'il m'appréciait il demeure un homme froid et calculateur. Je sais qu'il a eu plusieurs entrevues avec Zanshi pour éclaircir des points obscures sur certaines de ces soit disant manigances. Je n'en sais pas plus mais une note très brève a ce sujet nous était parvenue au Kakumeigun. Satoshi est un homme de pouvoir et de puissance qui aime a tout contrôler. Cela ne m'étonnerait pas que leur laboratoire soit truffé d'inventions dont nous n'avons même pas connaissance en plus d'y avoir enfermer le Furyou. Mais soit sans crainte bientôt j'organiserais une fouille complète et minutieuse des lieux pour voir si nous ne pouvons pas en apprendre davantage. »

Nous continuâmes notre marche tandis que je poursuivais mes explications :

« Satoshi, qui était jusqu'à il y a peu le chef des Saibogu et qui s'en est retiré pour des raisons inconnues il y a peu, demeure mon principal suspect. Toutefois, même si une surveillance sera assignée aux inventeurs, tu ne dois pas perdre de vue que nous sommes tous suspects tant que le contraire n'est pas prouvé. Nous ne pouvons passé à côté d'aucune piste et je pense qu'un interrogatoire de masse sera bientôt effectué pour que chacun de nous puisse se disculpabiliser. Il ne s'agit pas là d'une personne isolée mais sans doute de tout un groupe œuvrant dans l'ombre et à voir la façon louche dont à aborder la situation Kawaguchi Kaijiro, je doute que les Saibogu soient les seuls impliqués. C'est de tout le monde dont nous devons malheureusement nous méfier. »

C'était triste mais vrai. Tout le monde était suspect tant qu'il n'avait pas prouvé le contraire. Moi y compris.
Eichi évoquait Tetsui et son père qu'il irait trouvé prochainement pour obtenir de vive voix leur rapport concernant l'enquête. Il arguait aussi qu'Oniri était une spécialiste en tir de longue portée mais cela ne constituait pas vraiment une preuve puisque la plupart des Saibogu savaient tirer sur des distances aussi grande et même de personnes non Saibogu maîtrisant un tant soit peu les armes a feu était en mesure de le faire. De plus, Oniri était en mission au moment où l'attentat avait eu lieu et cela depuis plusieurs jours déjà : une mission lui avait été assigné et elle était inscrite sur le registre de sortie, elle m'avait parlé de cette tâche.

« Tu as raison. Beaucoup de hauts gradés œuvrent pour le village mais davantage encore œuvrent pour eux mêmes... »

J'avais moi même fait des choix difficiles en désaccord avec ma nation ou mon village pour garantir ma survie. Personne n'était vraiment lavés de tout soupçons.