Son cerveau avait eu le temps de cogiter, comme dirait Daini. Mais voilà, Howaito avait bel et bien compris ce qui clochait depuis plusieurs années. Venger son frère ne serait finalement qu’une chose parmi tant d’autres une fois qu’il aurait mis sur pieds ce qu’il avait prévu. Et ça n’allait pas être quelque-chose d’aussi complexe et long que ce qu’il avait du affronter à Suna. Non, le surnombre et le son seraient la clé.

Il avait demandé à Daini de faire le nécessaire, puisqu’il avait lui-même à attendre quelqu’un d’autre. Il s’agissait bien entendu de Kawaguchi Tsukiko, qui avait demandé entre une et deux semaines pour se préparer. Comment s’y était-elle prise ? C’était pour lui inutile de le savoir, ça ne regardait qu’elle. L’important était qu’elle allait l’accompagner.

Après quelques dizaines de pas sur la Voie Illusionnée, le moine fit volte-face et regarda le village pour qui il s’était battu, ce même village qui lui avait pris son frère. Il se demanda si ce dernier, où qu’il soit allé, serait fier de lui. Probablement, pensa-t-il. Mais ce n’était pas terminé. Loin de là.

« Nous allons à Kawa no Kuni, c’est là-bas que nous retrouverons Daini. »

Ces paroles furent sans doute les plus importantes à retenir pour la jeune Sunajin, fraîchement partie de son village. L’inconnu lui faisait-il peur ? Elle en savait suffisamment pour que ça ne soit pas le cas. Et Howaito était là pour la rassurer.

Une fois à Kawa no Kuni, Daini attendait près d’une taverne. Point de repère convenu à l’avance. La kunoïchi transportait toujours son imposante épée, et dévisagea la jeune blonde du regard.

« Alors tu t’es décidée ?
─ On dirait bien. Alors, est-ce que les trois lettres ont été envoyées ? »
─ Oui, celle de Kumo devrait être arrivée depuis quelques heures, au moins. Quant à Aburame Miko et Naninomai, ils devraient nous attendre à la frontière de Ta no Kuni. »

Howaito claqua deux fois des mains, et se tourna successivement vers ses deux accompagnatrices.

« Eh bien mettons-nous en route ! »

Comme prévu, Aburame Miko attendait à Ta no Kuni. La revoir fut quelque-peu étrange pour le moine, surtout au vu de ce qu’elle avait fait au Shôraizen, mais le moine était tout de même content de la revoir. Et il savait briser la glace.

« Je suis content de vous revoir ! Comment allez-vous ? Je vous remercie de vous être déplacée, et vous présente Kawaguchi Tsukiko. Il se retourna forcément vers l’intéressée. Et je te présente Aburame Miko. Bien, avant que je vous explique un peu la raison de notre présence ici, allons chercher quelque-chose. »

Moins d’un kilomètre plus tard, à l’arrière d’une petite bâtisse abandonnée, Naninomai attendait. Howaito serra la main de l’homme derrière qui il ne restait « rien » et lui prit un parchemin qu’il regarda attentivement avant d’enrouler, puis prit une sorte de sceau qu’il rangea à l’intérieur de son habit de moine, avec le rouleau.

« Ca marchera ?
─ Si vous arrivez à le poser au bon moment, oui monsieur.
─ Mais quand arrêtera-t-il donc de me vouvoyer ! Merci, en tout cas. Prends-soin de Daini, hein ? »

Il fit la bise à la concernée, et salua les deux membres de la Ruche, avant de s’enfoncer dans le cœur du pays avec l’Aburame et la Kawaguchi. Une fois bien à l’écart, il décida de leur accorder de légitimes explications.

« Bien, je vous dois naturellement des explications. Je soupçonne quelque-chose de grave au sein des moines, que j’ai fréquentés pendant plus de dix ans. Pour en avoir le cœur net, il faut se rendre à l’intérieur du temple principal. Jusque-là rien de difficile mais… »

Il sortit le parchemin qu’il déroula devant les deux femmes. C’était un contrat commandité par les maîtres Kiezan, une sorte de recrutement pour protéger le temple de futurs « envahisseurs ».

« Vous ne trouvez pas ça étrange qu’un lieu de culte pourtant ouvert à un public certes restreint soit tout d’un coup surveillé de très près ? Dans les heures et jours à venir, nombreux seront les shinobis qui tenteront soit de le protéger soit d’y pénétrer. Et pour rétablir la vérité, nous devons y arriver les premiers. »

L’ami moine d’Aburame Miko ne se doutait sûrement pas de ce qui pouvait se cacher dans son ordre. Rien de plus normal, car pour Howaito, si cela était avéré, ce « quelque-chose » pourrait être l’un des plus gros secrets de l’histoire du Yuukan.

Connaissant presque le pays comme sa poche, le Gekei fit passer son trio par des chemins plus longs qu’un aller direct, mais qui leur donnèrent le luxe de ne pas avoir à rencontrer d’autres personnes. L’agitation commençait à naître à mesure que les heures passaient. Mais fort heureusement, ils arrivèrent sans encombre jusqu’au temple principal.

Les deux shinobis qui y attendaient échangèrent des regards sur le trio. L’un d’eux n’était autre que Saibogu Oniri, que le moine avait déjà rencontré. Il savait donc que si elle avait eu pour mission de bloquer l’accès du temple, elle ne se laisserait pas faire. Quant aux yeux de l’autre énergumène, ils allaient droit en direction de ceux d’Aburame Miko. Après de vifs aller retours entre les deux shinobis, Howaito ne put s’empêcher de soupirer.

« Ne me dites pas que vous vous connaissez aussi, tous les deux ? »

Un Konohajin ? Ou un membre du Shôraizen ? Dans tous les cas, ces deux shinobis avaient des liens avec les deux alliés du Gekei. Ce dernier fit un pas en avant, tout en se retournant vers Kawaguchi Tsukiko.

« Bon comme convenu si tu veux rester en retrait, tu peux… Saibogu Oniri, monsieur, nous voulons juste pass… »

Sa prise de parole s’arrêta en même temps que son regard sur la personne qui arrivait dans le dos des deux ninjas.

« Mais dites-moi que je rêve ! De toutes les personnes qu’ils auraient pu envoyer, il a fallu que ça tombe sur toi ? »

Contente de vous revoir également. Quelque peu fatiguée ces derniers temps mais rien qui sort de l’ordinaire. Tsukikoo.

Saluant la jeune femme avec un signe de la tête et un petit sourire en prononçant son nom, l’Aburame se posait des questions sur la relation qu’Howaito entretenait avec la Sunajin. Elle l’avait senti se rapprocher petit à petit grâce à l’insecte qu’elle lui avait implanté il y avait maintenant plusieurs semaines de cela. Et savoir qu’elle se dirigeait vers elle avait de plus en plus aiguisé sa curiosité jusqu’au moment de la voir débarquer avec ses deux autres compagnons de voyage. Se rappelait-elle d’elle d’ailleurs ? Elle avait après tout fini quelque peu … amochée … à la fin de leur rencontre. Enfin non. Éméchée était le mot qu’elle cherchait.

Si j’avais su, on aurait pu attendre ensemble, ça aurait aidé à passer le temps. Et donc … Suna … ?

Attendant avec Tsukiko que l’ami des moines règle ses affaires avec l’inconnu qui avait attendu si près d’elle sans qu’elle le sache, elle haussa un sourcil en direction de la jeune fille. Elle avait un peu changé depuis la dernière fois. Elle ressemblait un peu moins à un chien battu. Mais bon, normal, elle n’allait pas perdre quelqu’un tous les jours non plus. Tout cela était bien bizarre. Laissant à Tsukiko le temps de lui répondre, elle s’enfonça à sa suite dans le sous-bois. La demande d’aide était pour le moins floue. Beaucoup de mystères et pas assez d’explications. Elle n’aimait pas ça. Surtout quand un autre détenait de nombreuses cartes entre ses mains et qu’il refusait de partager ses connaissances.

À vrai dire je trouve ça tout aussi étrange que les soupçons que vous ne partagez pas avec nous … Du moins avec moi.

Peut-être que Tsukiko savait … Après tout, elle et Howaito étaient arrivés ensemble.

Mais tout ça est intriguant je l’admets… Allons mettre notre grain de sel dans les affaires des moines.

Soupirant, elle continua son chemin, fermant la marche de leur trio, quelques-uns de ses insectes arpentant les sous-bois tout autour pour prévenir du danger ou éviter les rencontres importunes. Howaito avait beau connaître la région, croiser quelqu’un par hasard ne risquait pas d’être si rare que ça si l’appel des moines avait en effet attiré les foules. Aang savait-il ce qu’il se passait dans son propre temple ? Il n’avait certes aucune forme d’autorité là-bas face à ses ainés et elle avouait avoir du mal à le voir comploter. Mais au final … Que savait-elle vraiment de lui ? Débouchant devant la bâtisse, à la suite d’Howaito et de Tsukiko elle garda sa mine sérieuse face aux trois individus en face d’elle. Une Saibogu, une connaissance d’Howaito et … Natsuki. Chacun d’eux était servi visiblement en retrouvaille.

Ce n’est pas ton genre de faire le chien de garde comme ça Natsuki que t’arrive-t-il ? Laisse-nous passer, disons que ce sera un acte de bonne foi de la part de Konoha pour les récents cadeaux que je lui ai apporté.

Freya, Seitô. Deux cadeaux de choix tout de même, surtout pour le Nara qui sans l’interdiction d’On’ se serait acharné sur le Shoraizen de lui-même. Elle ne connaissait pas énormément le bonhomme. Quelqu’un d’intelligent, à qui elle avait appris quelques tours de passe-passe quand il était encore Chunin et sous la tutelle de l’autre alcoolique. Assez effacé mais toutefois expéditif comme elle avait pu le voir à sa dernière réunion Racine. Est-ce qu’il serait assez sot pour vouloir la faire rentrer dans le rang de force voire la faire taire ? Onpu avait dû lui faire part de sa décision. Howaito avait l’air déstabilisé par sa rencontre ; elle s’interrogeait également mais … et Tsukiko ? C’était le moment de savoir où elle en était dans ses relations avec son village sans tricherie quelconque.

Le dossier militaire de Tsukiko était impeccable – aucune trahison au profit de Konoha malgré ses origines étrangères, missions réussies avec brio, maîtrise plus ou moins parfaite de son art, élève du chef du Kakumeigun ou encore une position montante au sein de la hiérarchie - et ses raisons pour quitter Suna temporairement totalement valable – visite de la tombe de sa famille maternelle, traité de l’alliance Konoha-Suna à faire signer mais également recherche de nouveaux accords commerciaux au sein des Pays Neutres –. Ajoutons à cela que la petite blonde avait réussi à obtenir une sorte « d’arrêt maladie », lui permettant – provisoirement – de ne pas recevoir de Missions. Hormis les plus urgentes et les plus cruciales, on ne risquait guère de l’appeler à Suna de sitôt, pas avant qu’elle n’ait fini son travail du moins.

Le plus ardu avait été de convaincre un départ en « solitaire ». A terme, elle dû dire qu’Howaito, un moine qui avait été d’une très grande aide pour Suna – personne ne l’ignorait – l’accompagnait pour la première partie de son trajet et que le reste, elle était en « sécurité ». En effet, pourquoi un Konohajin attaquerait-il celle qui serait « l’ambassadrice » de Suna pour cette alliance entre les deux nations ? Seul un fou. Et elle saura se défendre. Du moins, elle l’espérait. La paperasse réglée, les « adieux » faits à ses proches comme au clan, elle put quitter plus ou moins sereinement ce village qu’elle côtoyait presque sept ans maintenant.

Kawa no Kuni fut la première destination … Une destination qui ne l’a perturbé guère. Elle ne comptait plus le nombre de missions au sein de ce pays Neutre, commençant à se demander sincèrement s’il ne faisait pas partie du Pays du Vent. Par contre, et sans le cacher, c’est par la suite que les décors des Pays plus au nord commençaient à la mettre mal à l’aise ou encore à l’éblouir. L’automne approchait, les feuilles viraient entre le merveilleux rouge bordeaux au jaune mort. Elle pouvait vouloir rester professionnelle quoi qu’il arrive mais c’était tout bonnement impossible. Telle une enfant, elle s’émerveillait devant la beauté même de la nature, un spectacle si changeant de l’immobilité du désert du Pays du Vent.

Et ils arrivèrent, finalement, à Ta no Kuni où Tsukiko eut la surprise de rencontrer Miko, la demoiselle qui l’avait aidé à découvrir la scène macabre de la mort de Shinji mais également à l’accompagner une première partie de la soirée dans ce deuil. Le souvenir de cette « période » assombrit considérablement son visage. Elle perdit définitivement tout sourire lorsque la dame fit référence à Suna.

- Trop chaud, se contenta-t-elle de répondre. Et c’est Tsukiko … Il y a un « o » de trop.

Elle s’était braquée naturellement et se rendit compte de l’attitude désagréable. Inspirant longuement, elle finit par lancer un regard un tantinet désolé à l’égard de Miko. Elle profita de l’éloignement d’Howaito pour parler et s’expliquer à l’Aburame. D’ailleurs, la demoiselle se demandait ce qu’une « Aburame » faisait ici. Etait-elle ici au nom de Konoha ou était-elle ce qu’on appelait un déserteur ? Plus que jamais, elle était curieuse sur les plans et projets du moine, et la raison de ces différents « recrutements ».

- Je m’excuse … J’ai encore du mal avec sa … mort. Et, Suna n’a pas été reposant. Beaucoup de choses à faire, finit-elle par dire. Merci, pour l'autre fois.

Howaito put revenir, et expliqua … pas mal de choses. Pour le coup, elle se contentait juste d’acquiescer, préférant voir la suite des événements. Des événements qui ne lui plurent que moyenne, lorsqu’elle vit Saibogu Oniri aux abords du temple.

« Kumo, Shukai ou encore Konoha … voilà des Villages auxquels je m’attendrai mais Suna, surprise. Qu’est-ce qu’un de nos Shinobis fait si loin de son pays ? » se demanda-t-elle en lançant un regard interrogateur à l’encontre de la Saibogu.

- Bonjour, Oniri. Cela fait bien longtemps, comment vas-tu ? s’enquit-elle sincèrement, d’une douce voix. Je suis étonnée de te voir ici … Je te présente Howaito.

Pas besoin de détailler. Les sunajins savaient qu’un moine avait aidé à sauver les civils encore vivants.

- Que fais-tu si loin de Suna ?, s’enquit-elle avec sincérité.

Elle soupira intérieusement lorsqu’Howaito dit à haute voix qu’elle pouvait ou non rester en retrait. Voilà des paroles mystérieuses qu’il aurait pu éviter devant la Saibogu. Tsukiko n’avait rien à cacher mais elle aurait voulu éviter un ou deux détails, histoire de faciliter la tâche.

Ses raisons avaient été justifiées et validées amplement. Elle avait dit qu’elle se rendrait à Konoha mais également dans d’autres pays. Quant à ses compagnons de route, elle n’avait pas donné de compte. Elle pouvait se lier et se délier à son gré de chacun.

- Cette soudaine sécurité me rend vraiment curieuse sur ces moines si ... modestes et qui n'ont que leurs prières et foi n'est-ce pas ? Peux-tu me laisser passer, chère collègue ? Elle se tut à l'approche d'un nouvel arrivant, l'épiant avec suspicion, lançant tantôt des regards interrogateurs à Oniri, tantôt à Howaito.

Oh qu’est-ce que tu es mignon quand tu es surpris !

La voix était féminine, mais spectaculairement pleine d’autorité. Une exclamation qui accompagna son entrée en scène, entre le Konohajin et la Sunajin. Kiezan Naela s’arrêta à hauteur de ses « comparses » et se mit à croiser les bras. Son regard ne fit que frôler les deux demoiselles qui accompagnaient l’ancien moine, avant de dévisager ce dernier. Des souvenirs ressurgirent naturellement. Les poings de la moniale se fermèrent d’avantage, froissant le tissu de ses manches.

Naela avait été recueillie par les moines de Ta no Kuni très tôt dans son enfance. Elle n’avait jamais su depuis quand elle avait été orpheline, mais elle avait trouvé chez les maîtres une vie pas simple, mais paisible. Aussi loin qu’elle s’en rappelait, elle n’avait d’ailleurs jamais vu tant d’agitation chez les siens, et se demandait bien ce qui pouvait être la cause de tout ceci. Mais lorsqu’elle voyait le genre de salauds qui pouvaient venir au temple, elle comprenait les mesures qui avaient été prises.

Mais qu’est-ce que t’es con d’avoir crû que venir ici par des détours te simplifierait les choses : j’ai moi-même demandé à garder l’entrée.

Howaito, ancien moine pour qui elle avait craqué. Non rectification, ils l’avaient fait craquer, lui et son ego surdimensionné. Son arrogance n’avait rien à envier à sa beauté et lorsqu’il était parti du jour au lendemain, elle avait eu du mal à s’en remettre. Après tout, il était à la fois son seul amour et son unique péché : car toute relation sexuelle avait bien entendu été proscrite de tout temps chez les moines.

Ah elle avait eu le temps de l’aimer, de l’haïr, de le pourrir. Mais aujourd’hui, elle n’était plus la même qu’avant. Aujourd’hui elle avait eu un coup d’avance et prévu que son ego lui dicterait de venir ici. Une erreur grossière, car s’il avait fait comme les autres, il aurait du affronter quelqu’un d’autre.

Elle n’était pas la plus forte au sein des maîtres Kiezan, mais elle possédait un avantage exclusif sur les autres. Elle connaissait Howaito comme personne. Et c’était peu dire.

Cher Nara, chère Saibogu, si vous voulez que l’on défende le temple ensemble, je ne m’y opposerai pas. Mais si vous préférez que l’on se sépare…

Ses bras se décroisèrent, tandis qu’une lumière divine entourait ses poings. Son regard perçait l’ancien maître qu’elle avait en face de lui.

… laissez-le moi.

Quand suite à sa convocation au Palais du Hokage, il avait apprit que sa mission émanait des moines Kiezan, Natsuki n'y avait pas cru. Ce '' clan '', faute d'un meilleur terme, a toujours été doué pour se faire oublier du monde grâce à une philosophie et une politique fantastique nommées : '' je ne tonds que ma pelouse. '' Aucune volonté belliqueuse ou d'extension, simplement un désir de s'occuper d'eux-même, et uniquement d'eux-même. Totalement neutre dans tous les conflits de leurs voisins, c'est en toute discrétion qu'ils ont vécu jusqu'à maintenant. Mais comme l'on dit dans les hôpitaux, '' ce n'est pas celui qui fait le moins de bruit qui se tient le plus tranquille. '' Alors pour que les moines se décident à faire appel aux shinobis, c'est qu'il se préparait quelque chose de gros.

Natsuki avait eu le temps de réfléchir à la question durant le trajet pour rejoindre Ta no Kuni. D'un côté, il pouvait comprendre le besoin des moines de demander de l'aide à un voisin s'ils se sentaient menacés par une force qui les dépassent. Mais de l'autre, quelles raisons avaient-ils de se croire en danger ? Eux qui avaient toujours tout fait pour ne pas attirer l'attention sur eux ? La réponse tenait peut-être sur ce point, justement. Quelqu'un se méfiait de l'eau qui dormait, et avait décidé de prendre les devants. Une tactique à la pertinence relative... Pourtant, cette perspective lui semblait incohérente sur plusieurs points. A commencer par le fait qu'en cette époque, il y avait mieux à faire de son argent et de sa force militaire. Mais si les moines prenaient si à cœur leurs défenses pour de simples rumeurs, c'est bien qu'ils devaient avoir quelques chose à cacher.

N'importe comment, cela ne le regardait pas au final, sur le plan professionnel. Les conflits opposaient toujours deux parties persuadées d'être dans le juste, aussi faute d'avoir une raison de penser qu'il était dans le mauvais camp, il s'en tiendrait à son contrat. C'était une parole contre une autre après tout, même si celle qui le payait n'avait pas forcément le plus de poids. Natsuki avait beau être un soldat, il n'en restait pas moins un humain – une idée à laquelle il se raccrochait désespérément pour ne pas sombrer - , avec de fortes notions de bien et de mal. Des notions qui le faisaient tristement rire, tant elles étaient tronquées, subjectives, et tellement relatives dans ce monde où le blanc et le noir n'existaient pas. Seulement du gris, en trop de nuances pour être délimité précisément.

Toutes ces considérations éthiques et morales mises à part, les moines étaient plutôt sympathiques et accueillants. Comme Natsuki avait mit le turbo pour rejoindre le monastère vu l'urgence de la missive, il avait passé plusieurs jours à vivre parmi ses employeurs dans leurs bâtiments, bien qu'il ne mangeait et dormait pas avec eux. Le reste de son temps était occupé par le travail qui justifiait sa présence ici, à savoir monter la garde devant les portes du grand temple. Une bâtisse à l'architecture formidable, mais qu'il voyait surtout de dos. Les jours se suivaient et se ressemblaient,. Il ne s'y passait pas grand chose, sa rencontre avec une Saibogu mise à part. Elle aussi était là pour les mêmes raisons que lui – pour les mêmes raisons que toute la garnison de shinobis de tous les horizons présente dans le monastère à dire vrai. Comme ils étaient souvent de faction ensemble, il avait essayé de s'intéresser un peu à elle, et surtout à la technologie dont était capable son clan. Histoire de se faire une mise en bouche de ce que le projet de Satoshi leur réservait, principalement. Les jours où il s'en était sentit le cœur tout du moins, c'est à dire pas très souvent.

Toujours est-il que les moines avaient prévu du lourd pour leurs défenses, ce qui ne faisait qu'éveiller davantage les appréhensions du Nara tatoué. Si tous les Villages étaient trempées dans l'affaire, qui était '' l'ennemi '' cette fois ? Il fallait plus qu'un groupuscule de nukenin ou d'opposants pour effrayer les moines. Une autre force armée alors, comme les samurai ou les soldats du Daymio ? Il n'y croyait pas trop non plus. Il voyait mal une raison pour soulever tous les sabreurs du Bushido contre les Kiezan, et encore moins les Daymio se prendre de bec avec eux : ils avaient déjà assez de problèmes comme cela avec les shinobis en ce moment pour vouloir s'en ajouter d'autres.

La réponse vint finalement d'elle-même, un jour de garde pour le Nara tatoué et sa partenaire de mission la Saibogu devant les habituelles portes du temple que personne ne devait violer, qui que ce soit. Une réponse qui portait le nom de trois individus. Toute cette force mobilisée pour trois tête ? Cela dit, depuis les furyou, la preuve était apportée que ce n'était pas le nombre qui faisait les ravages... Surtout quand l'une de ces trois personnalités était Miko Aburame. Les bras croisés sur la poitrine, le poids portée sur sa jambe droite légèrement fléchit pour une réaction éclair, et le visage figé dans une expression neutre, il resta impassible devant celle qu'il reconnu finalement. Enfin, dire qu'ils se connaissaient était un bien grand mot : ils n'avaient jamais partagé qu'une leçon, un secret, et des champignons hallucinogènes ensemble. La vie de shinobis était ainsi faite, c'était le travail plus que les mœurs qui déterminait qui était l'ennemi. Les amis d'un jours se changeaient en adversaires le temps d'un conflit d'intérêt, puis les raisons de se battre passaient en même temps que la mission. Miko avait gagné sa retraite aux yeux de Konoha, et la suppression de la prime sur sa tête suite à sa désertion pour le Shoraïzen, aussi c'était sans sentiment que Natsuki était prêt à se mesurer à elle si nécessaire. Juste pour le travail. S'ils vivent encore demain, rien ne les empêchera de trinquer autour de tout cela. S'ils vivent encore...

La provocation discrète de son ancienne ( vieille ) sœur d'arme lui passa très au-dessus de la tête. Il n'a jamais été du genre à parler quand ce n'était pas nécessaire en mission, encore moins à répondre aux appâts gratuits. Régler cela à la façon des moines, pacifiquement, étant encore envisageable dans le choix des options, mais il n'y croyait pas trop. La violence avait prouvé par le passé qu'elle savait bien mieux et beaucoup plus vite résoudre les impasses à court terme. Et c'était visiblement ce dans quoi ils étaient. D'un côté, un groupe était venu pour entrer, et ne partirait vraisemblablement pas si on le lui demandait avec les formes. De l'autre, une équipe gardait un temple, et ne se pousserait pas pour laisser passer les visiteurs impromptus, dussent-il se présenter avec leur passe VIP noué autour du cou avec un cordon rouge. Naela acheva d'ailleurs d'assurer cette conviction en se joignant aux festivités. Elle empestait tellement les pulsions meurtrières qu'il y avait de quoi faire pâlir Natsuki au sommet de ses épisodes de frénésies. Pas étonnant qu'elle avait choisit de garder ce temple si elle savait qui allait venir. Sympathique, le partage d'informations sur l'ennemi tout ça...

« Comme si vous nous laissiez vraiment le choix. » répondit-il d'un voix neutre.

Même si c'était son désir, et que la moine avait un compte à régler avec Howaito, il doutait que ce dernier soit du même avis. C'était la différence entre ceux qui avaient un but, et ceux qui avaient une vengeance à accomplir. Ils avaient une étape commune, mais pas la même finalité, ni les mêmes moyens pour y parvenir.

Natsuki porta son regard sur les deux adversaires potentiels restant, Naela ayant déjà fait son choix de sa cible. Il décroisa simplement les bras, qui pendirent le long de son corps.

« Je ne compte pas partir, et vous non plus j'imagine. Ce serait faire preuve d'un optimisme proche de la sottise que de croire que nous en resterons à cela, je me trompe ? »

A l'ombre du temple principale, la cours où ils se tenaient était assez grande pour permettre à chacun de s'amuser de tout son saoul, et même de participer à la petite sauterie de son voisin si l'envie lui en disait. Était-ce pour autant qu'il avait envie de s'y adonner ? La malédiction de son sang ne tardera pas à lui dire que oui.

C'était pour le travail, après tout...

La traversée d'une bonne partie du continent avait été assez longue et fastidieuse. Malgré moi je n'avais pus m'empêcher d'éprouver une certaine appréhension inhérente à mon précédent voyage. J'y avais perdu de nombreuses choses mais acquis d'autres également. Désormais, Suna m'incombait de me rendre au pays des rizières afin d'assurer la sécurité des moines de Maskine qui cherchait à prévenir d'éventuels débordements. D'une certaine façon, cela se présentait comme étant de bonne augure pour-moi car il me permettrait de m'affranchir des frontières des différentes nations en toute légalité afin de mieux poursuivre mon travail de cartographie.

Je ne connaissais qu'assez peu les préceptes et principes des moines. Pour ainsi dire, la méditation ne s'accordait pas vraiment avec le mot Saibogu. La moindre notion de spiritualité nous était totalement abstraite. Nos cerveaux cartésiens ne fonctionnaient qu'avec du concret, des mathématiques. Tout devait pouvoir être démonté, avoir une origine, une articulation ainsi qu'une fin. Il n'y avait aucune place pour les mystères et autres bizarreries philosophiques. Depuis peu, je m'efforçai tout de même d'évoluer, d'être moins fermée vis-à-vis de tout ce qui ne pouvait pas forcément être calculé ou prouvé scientifiquement. Néanmoins, force étant de constater, qu'il m'était difficile de renier mon éducation d'un simple effort de volonté. En chassant le naturel, ce dernier revenait au galop. Aussi me retrouvais-je dans ce temple sans vraiment être en mesure de comprendre la raison de son existence. Il m'était difficile de concevoir que des hommes et des femmes puisses s'enfermer à l'intérieur de ces murs pour... ne strictement rien y faire du restant de leur vie

Pourtant je ne pus cacher mon étonnement en avisant de toute la garnison de shinobi qui avait été recruté afin de protéger les moines. Eux qui se prétendait si pacifiste, si sage semblaient avoir des choses importantes à cacher, quitte à faire appel à des Shinobis, qui étaient censés être les opposés de leur soi-disant idéologie de paix. Cela qui ne faisait que les décrédibiliser davantage à mon égard.

Durant les jours qui suivirent ma garde je fis la connaissance de mon coéquipier. Un Konohajin, plutôt mignon. Ce dernier semblait parfois s'intéresser à mon équipement ainsi qu'à ma moto, mais en dehors de cela, nous n'eûmes pas vraiment le temps de converser. Puis vint cette journée où trois individus arrivèrent à l'entrée du temple. Je reconnu immédiatement deux d'entre eux. Cela ne m'étonna guère d’apercevoir Howaito. En réalité, je mettais même attendue à le voir à mon arrivée, qui semblait toujours présent lorsque les choses s'envenimaient. Notre rencontre avait été pour le moins tendue. J'avais failli lui ouvrir le crâne avec mon fusil à pompe. En dehors de cela il devait plutôt bien m'apprécier et cela était réciproque. Il ne le saurait jamais, mais j'aurais toujours une dette envers cet homme qui, à lui seul, était parvenu à sauver mon village et à préserver les miens.

-Aurais-je raison de vous laisser passer une deuxième fois ? Ou allons devoir passer le restant de la journée à nous aviser du regard ?

Lançais-je dans un haussement de sourcil avant de dégainer de mon dos ce fameux fusil qu'il commençait à si bien connaître. En réalité je ne tenais pas vraiment à tenter quoique ce soit envers lui, mais cette fois-ci, il n'aurait d'autre choix que de nous donner des explications. Quant-à la jeune femme qui l'accompagnait. J'adressai à cette dernière un regard empli d'interrogations. Elle par contre, je ne me serais jamais attendue à la voir en ces lieux.

-C'est plutôt moi qui devrait te poser la question ma chérie. Je doute que Howaito t'ait recruté pour une mission. Le ton de ma voix était plus sévère, mais mon visage se radouci soudainement tandis que je laissai échapper ces paroles. Mais, moi cela me fait plaisir de te revoir Tsu.

Alors à cet instant, une femme à l'air effarouché débarqua. Elle semblait appartenir au temple et avait visiblement de nombreuses choses à reprocher à notre Howaito. Elle parlait avec autant de subtilité qu'une bombe à fragmentation. Le peu d'honneur que je pouvais encore porter aux Maskine venait de s'éteindre à cet instant. Plus que ma mission, je comptais très clairement découvrir ce qui se tramait entre ces murs. Mais avant cela, je me penchai légèrement en direction de la nouvelle arrivante, qui déjà, illuminait ses poings prêtes à se lancer a corps perdu dans un véritable massacre. Cachant légèrement ma bouche de ma main pour éviter de propager le son de ma voix je lui murmurai ces quelques mots.

-Hum, vous savez... Vous ne devriez pas vous énerver comme cela à l'égard de Howaito, surtout en présence de sa petite amie. Celle juste à droite. Comprenez que depuis qu'elle porte son enfant, elle est assez fragile et sensible.

Je désignai imperceptiblement Tsukiko du regard. Le plus somptueux dans cette histoire étant que j'étais parvenue à conserver mon sérieux tout au long de mon discours sans éclater de rire. J'accordai un instant mon attention au dénommé Natsuki qui avait été le seul à tout entendre de mon discours. Aussi posais-je mon index sur mes lèvres afin de lui intimer le silence. A présent j'étais curieuse de voir comment mes « amis » allaient se sortir de ce problème là. Il s'agissait en quelque sorte de ma vengeance personnel envers le moine pour avoir eut le dernier mots lors de notre petite confrontation dans le désert.

-Bon nous allons vous laissez entre vous Howaito-kun. Si cela peut vous aider, sachez que la règle n'a toujours pas changée. Vous pourrez passer, enfin peut-être, si vous commencez par nous dire ce qui se passe vraiment ici.

Je levai la main, agitant les doigts dans sa direction tout en arborant un grand sourire qui en disait long.

Des retrouvailles multiples, ce qui ne pouvait pas avoir été prévu par Howaito. Naela avait-elle vraiment choisi de rester ici ? Peut-être mais c’était au final sans importance. Sa rage n’avait pas diminué depuis le temps et il était clair que si le faux moine avait su qu’en couchant avec elle aurait eu de telles réactions suite à son départ… Mais c’était ainsi et si le Gekei avait toujours eu une idée sur l’amour et les relations sexuelles que la plupart des gens, il se devait de l’intégrer dans ses calculs et au final aurait du prévoir qu’en partant sans rien dire du temple principal il y a longtemps maintenant, son ancienne « collègue » l’aurait mal pris.

Mais hormis cette petite erreur passée, le moine s’en était allé faire ce qu’il faisait de mieux : observer et réfléchir. Et une chose semblait sûre : la moniale semblait décidée à se « venger ». Mais venger de quoi se demanda l’intéressé, qui n’avait presque pas fait attention à la Sunajin.

Néanmoins, il fut obligé de lui porter attention au vu de ce qu’elle raconta aux oreilles de la kunoïchi religieuse : elle parlait de Tsukiko comme de la mère de leur futur enfant ? Les yeux du moine s’écarquillèrent.

« Non Naela, c’est un mensonge. Tu as devant toi mes coéquipières, rien de plus ! Son regard déstabilisé se porta sur Saibogu Oniri. C’est votre façon de vous venger suite à notre première rencontre ? Bravo, c’était mesquin. »

Etait-ce judicieux de tenter l’approche diplomatique ? Le « Nara » semblait apte à la discussion et fidèle aux traits de caractère de son clan et Howaito avait l’avantage de connaître la Sunajin… Mais Naela posait problème. Non seulement elle était folle de rage et désireuse de se battre contre son ancien amant, mais elle avait pu continuer d’être endoctrinée par les autres maîtres et surtout par le patriarche.

La situation était pressante et importante. Les options n’étaient pas si nombreuses que ça et il n’y en avait pas à première vue qui pouvaient exclure un affrontement direct avec la Kiezan. Dans ce cas…

« Mesdames, il semble que pour ma part, le combat soit inévitable. Essayez de faire comprendre à vos connaissances que nous ne voulons qu’entrer dans le temple et y discuter avec le patriarche. Pendant ce temps… »

L’instant d’après, le moine s’était projeté au niveau de la moniale et lui donna un coup de pied que cette dernière esquiva d’un bond sur le côté. La manœuvre avait été faite pour l’attirer sur le côté de la cour et permettre au quatuor encore « pacifique » de pouvoir parlementer tranquillement.

Un bond identique amena Howaito sur le côté de la place. Ses yeux fixaient bien entendu son ancienne amante, avec qui il avait passé de bons moments… Mais maintenant ils allaient probablement en passer un mauvais.

« Crois-moi Naela, tu n’as pas idée de ce qui se trame chez les grands maîtres. Je dois changer ça, tu comprends ? »

Mais vu le regard de son interlocutrice, c’était tout l’inverse…

Faire comprendre à leurs connaissances qu’elles devaient les laisser passer ? Natsuki semblait peu enclin à l’écouter. Aucune reconnaissance ce garçon décidément. Mais bon, il correspondait à l’image du shinobi borné et inflexible qu’elle avait de lui. La Sunajin en revanche semblait avoir une personnalité toute autre. S’étant retenue de sourire en entendant le murmure qu’elle avait adressée à la Kiezan visiblement peu contente, l’Aburame remercia ces années passées aux côtés du Luthier. Son ouïe n’en était ressortie que meilleure. Se tournant vers la Kawaguchi elle la regarda d’un air quelque peu déçu et hautain.

Tout s’explique maintenant ... Je ne veux pas te juger mais …

En fait si même si c’était en effet une blague et que la Kawaguchi ne comprendrait pas.

Vadrouiller avec lui dans ta condition ? Tu devrais avoir honte.

Et on en rajoute.

Est-ce que c’est vraiment le genre d’homme que tu veux avoir pour être le père de ton enfant ? … Visiblement il a enchainé bien des conquêtes … Aller jusqu’à se faire une moine...

Ses insectes descendirent le long du bras qui se terminait par un moignon dans la manche ample de son manteau, prolongeant ce dernier d’une main toute neuve. Un petit dérivé de sa technique de clonage afin de servir de substitut dans ses tâches de tous les jours.

Natsuki … Oniri –c’est ça ?-, je vous propose de ne pas intervenir dans leur combat du moins pour le moment. Laissons ces trois-là régler leurs querelles d’amoureux. J’avoue également avoir toujours admiré voir les arts de Maskine à l’oeuvre

Howaito devait sûrement bel et bien mériter quelques coups, pour énerver autant une partisane de Maskine …

En attendant … Intéressés par une petite partie de cartes ?

À force de fréquenter les endroits douteux elle avait fini par être plutôt douée dans tout ce qui était jeux de cartes et jeux d’argent. Sortant un paquet de sa poche, elle suréleva un endroit un peu à l’écart du combat à l’aide de son Doton, invitant les autres à s’asseoir, tout en laissant l’un de ses insectes la piquer à l’intérieur au cas où ils seraient endoctrinés au point de ne pas vouloir profiter du spectacle que les deux moines et Tsukiko leur offrait.

Spoiler:

Tsukiko ne put s’empêcher d’arquer les sourcils devant la familiarité et l’agressivité de la nouvelle arrivante. « Mignon » ou « con » ou encore les points illuminés n’étaient point l’accueil qu’elle s’était imaginée. Les religions n’enseignaient-elles pas l’amour, la parole et la paix, prohibant majoritairement l’usage de la violence si ce n’est se défendre contre des barbares ? Normalement… Mais il semblerait que les moines Kiezan appliquent une tout autre philosophie. Entre l’un qui, en guide de salut, annonce une catastrophe à Suna et l’autre qui préfère se montrer violente … L’image qu’elle avait de ces moines était définitivement et officiellement ternie. Si elle recherchait la paix, un jour, ce n’était clairement pas ici.

« Un Nara … Parfait … » se disait-elle ironiquement, connaissant les capacités intellectuelles de ce clan. Durant cette guerre des clans, les alliés se réjouissaient d’avoir de fin stratège à leur côté et les ennemis craignaient grandement ces derniers … Aujourd’hui, c’était un tantinet à Tsukiko de craindre.

- Nous ne sommes pas là pour chercher conflits et … , elle se tut en voyant Oniri souffler quelque chose à l’oreille de la Kiezan suivi aussitôt par Howaito ou encore Miko.

La demoiselle observait avec interrogation les différents acteurs, cherchant vainement une réponse. En effet si Howaito bénéficiait de son ouïe fine dû à sa condition de Gekei, Miko de sa sensorialité accrue et de Natsuki de la proximité, elle n’avait strictement rien de tout cela. C’est donc en lançant un regard toujours interrogateur qu’elle fixait Howaito qui prétendait qu’elle n’était qu’une coéquipière. Aussitôt après, ce même migra vers Miko qui l’accusait d’office de traîner dans « cette condition ».

Et Tsukiko comprit !

- Comment le sais-tu ? finit-elle par dire. Ok … J’ai dû gérer ça six mois mais ça va depuis deux ou trois mois. Un peu d’entrai…

Et elle se tut littéralement en entendant successivement des mots-clés bannis du vocabulaire et dictionnaire de la blonde, soit « père » et « enfant ». Ils parlaient tous d’une condition totalement impossible et non des entraves chakra qu’elle avait eu à porter plus de six mois ? Elle se sentait … stupide. Elle cligna des paupières à plusieurs reprises, faisant le vide et le tri dans son petit esprit qui ne comprenait rien à rien … et pu faire enfin la liaison. Cependant, le temps d’expliquer ce malentendu, il était fortement trop tard. Les deux Kiezan avaient engagé le combat et les trois autres patientaient dans leur coin.

« Tu vas me le payer » fit-elle à Oniri avec un regard flamboyant de rage.

Saibogu, des êtres extrêmement indépendants et curieux. Ajoutons à cela le paramètre « Amie », il ne sera guère compliqué de convaincre Oniri. Ne l’était-elle pas déjà un tantinet ?

Nara, voilà un clan qui remontait à très loin dans ses souvenirs. Hormis une grande intelligence et une maîtrise des ombres, elle ne se rappelait plus du tout de l’organisation ou de la mentalité de ces membres. Etaient-ils des êtres logiques et censés ? Ou alors têtus et persuadés de leur intelligence supérieure ? Ajoutons à cela qu’une alliance Suna et Konoha était en cours et qu’il serait stupide de la détruire en engageant un combat pour une histoire de passage …

« Celui-ci, tout ce que je peux voir, est qu’il semble tenir à la mission ».

Un regard sur le combat, un regard sur le trio, elle tentait de savoir quoi faire exactement.

- Nara Natsuki, il faut que vous nous laissiez passer. Mieux, il faut que vous nous accompagnait.

Elle priait sincèrement ne pas commettre une erreur en demandant à cet homme de les suivre.

- Howaito est un moine qui s’est rendu il y a peu à Suna pour prévenir d’une attaque terroriste. Nous avons pu … éviter de très, très lourds dégâts mais nous avons tout de même essuyé un certain nombre de dégâts. S’il a des doutes sur ce lieu, elles sont justifiées et davantage car lui-même y a vécu plusieurs années.

Il était temps de venir au point central.

- Est-il un homme de confiance ou un dangereux criminel, nous ne le saurons exactement qu’en découvrant ce que ce temple semble vouloir cacher. Pendant que nous discutons ici, d’autres vont tenter de pénétrer ce lieu … et je ne sais pas si cela va être en l’avantage de nos populations, villages ou nous-même. Nous avons essuyé de longues années la terreur des Furyous .. aujourd’hui, peut-être y a-t-il un danger similaire et peut-être pourrons-nous l’arrêter.

Elle espérait de tout cœur que cet homme comprendra où elle en voulait en venir. Elle n’était ici ni en alliée, ni en ennemie mais davantage en observatrice.

- Je ne veux pas combattre un Konohajin pour la simple et unique raison que c’est inutile et totalement stupide. Un accord va relier nos nations très prochainement, et je ne souhaite pas le mettre en danger pour une mission de garde. Réfléchissez-y : Pensez-vous que nos Kage opteront pour l’optique de protéger une porte qui sera surement violée par ailleurs et par d’autres personnes, ou chercheront ils à maîtriser un potentiel danger ou à protéger un grand joyaux de ce temple ? Indirectement, Suna doit la vie à beaucoup de ces membres grâce à Howaito … ayant reçu une éducation ici. Notre objectif n’est pas l’injustice ou quoi que ce soit.

Et elle en venait à sa toute dernière phrase.

- Le rôle d’un Shinobi ne doit pas se limiter à obéir à une simple mission, mais à protéger ceux qu’il a promis de protéger.

Elle laissa un court instant cet homme et finit par faire demande.

- Aidez-moi à maîtriser – et non battre ou que sais-je – cette moine, et entrons ensemble pour protéger ce qui doit vraiment être protégé et gardé.

Protéger un trésor de temple ou protéger la vie de milliers de civils ou protéger quelque chose de tout aussi mystérieux aux conséquences hasardeuses ? C’était leur choix, la sienne était faîte.

- Oniri, aides moi … demanda-t-elle plus ou moins calmement en se tournant vers la Saibogu. IL faut la maîtriser et non l’assommer ou la blesser.

Une telle action était clairement de la portée d’un Nara mais était-il volontaire ? Pire, risquait-il de chercher à immobiliser une des Sunajins ou l’Aburame ? C’est dans cette incertitude qu’elle préférait attendre, et s’assurer de ne pas tourner le dos vers le vrai danger.

- Il faut diriger une immobilisation sur tous les côtés, et charger une personne de l’endormir ou l’engourdir sans douleur … Bref, l’immobiliser. C’est tout.

Spoiler:

L’ex Kiezan et l’ex tout court n’avait pas faibli, surtout au niveau de la vitesse et la jeune femme le remarqua rapidement. Elle évita de peu le coup par un saut sur le côté, qui se termina par un crissement du dessous de ses chaussures sur le sol de la cour. Courbée, la main presque par terre, elle se releva sans difficulté. Et elle affichait un rictus dangereux pour quiconque la connaissait. Ca allait barder.

Bien entendu, Howaito usa de sa ruse accoutumée. Disait-il la vérité ? Naela semblait ne pas s’en préoccuper, à l’instar de ses pupilles qui ne lâchaient plus celle de son homologue. Qu’est-ce que les autres maîtres Kiezan pouvaient faire en ce moment ? Et surtout, qu’est-ce que des religieux comme eux pouvaient cacher ? Absolument rien, normalement. Mais dans ce cas, pourquoi serait-il venu ?

Elle fonça à vive allure et n’hésita pas à accumuler de l’énergie divine tout autour de sa main droite. Le coup de paume percuta les bras croisés d’Howaito, qui tenta vainement de tenir bon, et fut projeté de façon spectaculaire dans les bois. La puissance, la violence et la rapidité du choc avaient été telles qu’il semblait impossible de déterminer à combien de dizaines ou centaines voire milliers de mètres le chef de la Ruche avait été repoussé.

La Kiezan s’arrêta pendant deux secondes, se redressa, puis se tapota les mains. Elle se retourna vers les quatre shinobis et marcha en leur direction.

Bon, vous venez ?

Et elle continua sa marche vers l’entrée du temple. Mais au moment d’arriver au seuil des grandes portes, elle se retourna.

Bah quoi ? C’est pas parce que je viens de lui en coller une bonne que je le crois pas. Et puis si vous voulez vraiment une entrevue à l’intérieur, je vois pas finalement pas pourquoi on vous l’interdirait. Que ceux qui m’aiment me suivent !

Sur quoi elle posa ses deux mains sur les portes qui s’illuminèrent à certains endroit, puis les enfonça, pénétrant ainsi dans le Temple de Maskine.

Spoiler:

Les politesses de rigueurs furent échangées entre les plus intimes des protagonistes, et le ton donné. Sympathie relative pour les uns, mesquineries gratuites pour les autres. Une couleur annoncée qui fit perdre de l'éclat au charisme qu'était censé avoir le grand méchant, instigateur du problème actuel. Howaïto sauta à pieds joints dans la provocation ouverte, et s'en défendit avec la conviction du coupable pour apaiser la situation avec la moine. Pourquoi se donner la peine de répondre à ces gamineries plutôt que de les ignorer ? Cela se voyait que Naela était dévorée par l'envie de lui enfoncer son nez derrière les cervicales. Il avait tout à gagner à la garder en proie à la colère, porteur de force mais perturbateur de jugement. Espérait-il la résonner et la convaincre de la justesse de son projet ? Cela semblait mal partie pour lui dans ce cas. Il décida de l'amener loin des autres pour son affrontement inévitable, comme par peur que son refus de coopérer soit contagieux. Chacun son vilain donc.

Un œil du Nara glissa vers Oniri, laquelle envisageait de laisser passer les autres s'ils daignaient leur expliquer quoi que ce soit – ce que les moines n'avaient pas jugé utile de faire. Le problème était de savoir ce qu'ils devaient croire ou non. Rien n'empêchait l'ennemi de mentir après tout. Fallait-il tout prendre pour argent comptant ? Les Furyou avaient bien demandé que les Hommes leur remettent le sceau de l'un des leurs sans dire pourquoi il y a un an, ce qui avait été refusé. En quoi la situation était-elle aujourd'hui différente ?

Une question à laquelle tentait de répondre la Sunajin d'en face à l'aide d'un argumentaire construit mais davantage élaboré sur la persuasion que la conviction. Il ne fallait par contre par compter sur Miko pour aider sa collègue : la vieille Dame aux Insectes s'intéressait davantage à une partie de belote et à la querelle des anciens amants qu'à son objectif. Un flegme potentiellement feint, Natsuki ne l'écartait pas. Pour avoir déjà combattu aux côtés de Miko par le passé – un combat qu'il n'oubliera pas car il avait perdu cet event par le ghostage de ses deux équipiers, se retrouvant seul contre deux -, il savait un peu de quoi elle était capable avec ses insectes. Un point qui méritait son attention toute particulière, car la moindre mouche volant près de lui serait considérée comme une agression ouverte de la part de l'Aburame.

Mais au début, il n'y en eu aucune. Rien d'autre que des échos de coups échangés, et des mots faisant appel à la raison des défenseurs du temple resté en faction. Natsuki n'en répondit pas. Il n'avait pas pour habitude de parler inutilement en mission, même quand il y avait à dire. Que répliquer de toute façon, quand l'on vous dit que cette porte à garder sera de toute façon profaner ? Si ce n'est pas par eux, les gentils, ce sera pas quelqu'un d'autre, qui le seront moins. Pourquoi vivre alors, si c'est pour mourir à la fin de toute façon ? Que répondre à celle qui vous demande de vous rappeler ce qu'est réellement un shinobi ? Mais quelle différence entre un homme et un soldat alors, si ce n'est son Village ? Croire en ses convictions, ou sa mission ? Ses idées, ou sa loyauté ? Ses sentiments, ou son commandant ?

Les arguments qu'ils se voyaient opposé étaient bancales. Les alliances shinobis n'avaient rien à voir dans cette histoire, ce n'était qu'une question de travail ici. Et à quand bien même le contraire, il était bien marron lui. Soit il enterrait la Sunajin en face, et Suna ne serait pas content, soit il trahissait celle à côté de lui – confortant la tentation de cette dernière de faire pareil – et Suna ne sera pas content non plus. Mais quitte à choisir, il croyait difficilement que Tsukiko était en mission de la part du Village du Vent, puisque c'était le cas pour celle à sa droite.

Peu importe comment étaient présentées les idées, elles ne menaient que vers une seule conclusion pour le Nara tatoué, qu'importe combien de temps il passait à méditer dessus.

« Miko sera la seule qui entrera avec moi dans ce temple. » déclara-t-il finalement. « Puisque vous accompagnez Howaïto, vous savez ce que vous cherchez. Chaque camp prend un risque, l'affaire reste équitable. Néanmoins... » précisa-t-il en tournant son regard vers la plus âgée. « ...vous ne mettrez pas les pieds dedans tant que je vous aurai pas apposé un sceau inhibiteur. »

Si elle n'avait rien à se reprocher, elle n'avait rien à craindre non plus, théoriquement, si ce n'était l'esprit froid et calculateur que pouvait être Natsuki, qui ne lésinait habituellement jamais sur les moyens pour le succès de sa mission.

Ses yeux passèrent ensuite vers Tsukiko, qu'il ne regarda pas avec moins de sympathie – difficile de faire moins que pas du tout, en même temps.

« S'il vous amuse, je vous laisse gérer entre Sunajin le différend qui oppose Naela à votre ami. Mais si Howaïto ou vous entrez dans ce temple, l'accord ne tiendra plus. »

Il ne demanda pas si ces deux conditions leurs convenaient, car le ton qu'il avait employé était déjà suffisamment explicite : il ne souffrirait pas qu'elles soient négociées.

Restait à savoir ce qu'en pensait sa partenaire, qu'il n'avait pas consulté avant de faire son offre. A quoi bon de toute façon, elle avait déjà posé sa condition un peu plus tôt : elle envisageait de les laisser passer s'ils leurs donnaient un os à ronger pour satisfaire sa curiosité. Un trait typique des Saibogu. Mais s'il n'était question de cela, ce ne devrait pas être un problème qu'elle ne vienne pas avec : elle pourra toujours entendre l'histoire de la bouche du Nara tatoué plus tard.

Ce fut à cet instant là qu'Howaïto décida qu'il était temps de mettre les voiles, convaincu par un argument poignant qui fut la conclusion d'un débat musclé. Quelques secondes plus tard, et Naela proposa à Natsuki de se mettre son accord derrière l'oreille, à défaut d'un autre endroit qui lui était infiniment plus intime.

« Va te faire #@~$. » songea-t-il en lui emboîtant le pas.

Si c'est le patron qui décide...

Avec la dénommée Miko, je m'étais lancée dans une farouche partie de belote. J'avais beau connaître énormément de choses, les règles de ce jeux me faisaient cependant défauts. Assisse en tailleur juste en face d'elle, j'essayai de me retourner le cerveau pour tenter de comprendre un tant soit peu ce que je devais faire. Malheureusement je ne pouvais pas m'empêcher de poser le regard sur cette fausse main composées d'insectes compressés. J'en tirai de ce spectacle une fabuleuse grimace de dégoût. Si un clan devait me répugner davantage que les Mamoru, c'était certainement celui des Aburame. J'avais un singulier problème avec ce genre de petites bêtes. Dans le désert, il n'y avait pratiquement pas d'insecte, seulement quelque scorpion de temps à autres et des nuisibles rampants assez gros pour ne pas être prit au dépourvu.

-Je veux bien concéder à vous fabriquer une prothèse si vous retirez ces saletés de mon champ de vision.

La proposition était plutôt généreusement, d'autant plus que je ne savais absolument pas fabriquer ce genre de choses, mais cela, elle l'ignorait. La partie avançait et je faisais grossièrement n'importe quoi. Cela ne m'empêcha tout de même pas d'écouter le discours idyllique de ma consœurs de Kaze. A l'attendre ainsi déblatérer, je fus prise d'un doute, me demandant s'il n'y avait pas réellement quelque chose entre elle et le moine. Mon unique œil valide se posa alors un bref instant sur son ventre. Mes sourcils se froncèrent puis je me sentis un peu sotte d'avoir de telles idées. Lorsqu'elle me supplia d'intervenir je ne bronchai pas, continuant d'abattre mes cartes.

-Tu ne devrais pas être Kunoichi ma chère Tsu, mais diplomates. Tu as le sens des mots, mais pas de la raison conflictuel. Essai d'aviser la situation avec davantage de recul. Nous ne savons pas pourquoi nous devons vous barrer la route. Et je suis persuadée que vous ne savez pas non plus pourquoi vous souhaitez entrer.

Répondis-je en toute franchise. Il s'agissait de ma vision des choses. Jusqu'à présent, il n'était que question de non sens et d'énigmes. Hors, je n'appréciais nullement être menée à bateau pas plus que de foncer tête baissée vers l'inconnu.

-Attendons d'entendre ce qu'ils ont à nous dire avant de tenter quoique ce soit.

L'Aburame me fit alors remarquer que je venais de perdre la partie et en soulignant que je faisais n'importe depuis le départ. Je me grattait la tête agacée par cet état de fait. A côté de moi mon beau coéquipier Nara semblait prendre les choses aussi sérieusement que Tsukiko, pis encore il se permit même de prendre des décisions sans quémander mon avis. Néanmoins sa proposition, tout comme ma précédente remarque furent littéralement balayées d'un coup poing à la façon Maskine. Nous pûmes alors tous voir un Howaito traverser le décor à une vitesse fulgurante pour ensuite disparaître vers l'horizon lointaine.

-Je ne sais pas pour vous, mais je crois que l'aime bien cette fille.

Son ex copine revint alors vers nous pour nous proposer d'entrée à l'intérieur du temple. Je poussai un soupir là avant de me redresser, époussetant au passage les pans de ma tenue. Alors que tous semblaient décidés à la suivre, je laissai le groupe prendre un peu d'avance. Entre temps j'avais fixé mon Scouter Sayen à mon œil droit et décroché une sphère métallique attachée à ma ceinture pour l'envoyer directement dans le ciel. Le module se déploya dans les airs, lança un scan qui décortiqua soigneusement les environs.

Sur l'écran apparût l'habituel « Données. Enregistrées. » avant de me présenter une cartographie complète en trois dimensions de l'ensemble du temple. Je ne savais pas dans quoi j'allais m'engouffrer, je n'aimais pas cela et c'était pour cette raison que je préférai me montrer prévoyante. Alors j'accrochai également une mini-caméra de la taille d'un bouton de manchette à l'une des colonnes qui soutenait le temple de sorte à toujours pouvoir garder un œil sur l'entrée. Suite à quoi je rattrapais le groupe de sorte à me placer entre l'Aburame et le Nara.

-Restez prudents. Le danger ne vient nullement de Howaito où des quelques moines qui gardent le temple. Ces lieux ne semblent pas être ce qu'ils prétendent vraiment, mais au contraire une grossière mascarade.

Mon regard se fit plus sérieux, plus froid. Et je calai mon fusil à une main sur mon épaule tandis que nous continuions d'avancer. Il ne fallait pas être devin pour comprendre cela. Pour oser se clamer comme des êtres sages en dehors des conflits, ces moines faisaient preuves d'une hostilité plutôt déroutantes, autant en envoyant cette brute monter la garde qu'en requérant l'aide des villages caché. Car, quand il se prétendait être les apôtres de la paix, nous les shinobis étions ceux de la guerre. Et cela était sans compter sur l'arrivée de Howaito. Nous ne nous étions vu que peu de fois, mais je commençai à le connaître et sa venu ici ne présageai rien de bon.

Résumé:

Soit, les Shinobis étaient des êtres préférant régler le problème lorsque celui-ci faisait son apparition. Que ce soit le Nara ou la Saibogu, tous deux ne semblaient guère convaincus, semblant attendre une intervention divine. Cette dernière ne tarda guère, se manifestant sous la forme d’un coup de tonnerre ahurissant. Lorsqu’elle jetait un regard vers les deux moines, elle ne vit qu’une chose : la moine Kiezan qui éjecta avec une force monstrueuse son « ami ». Les yeux de la Blonde s’ouvrirent en grand, ne s’étant pas attendu à une telle puissance de frappe de la part d’une femme. La demoiselle impressionnante en question revint vers le groupe, annonçant que ceux qui l’aiment la suivent.

« Sérieusement, existe-t-il un moine normal et sage et patient dans tout ça ? » se demanda-t-elle.

Elle fit un premier pas, un autre pas … et s’arrêta soudainement. Elle souffla longuement, en lançant un regard presque désolé à Oniri. Elle ne voulait pas rentrer dans ce temple sans la raison qui l’y avait amené. Enfin, et plus important, trois ninjas compétents et une folle furieuse étaient sur cette « affaire » mystérieuse. Un bras de plus ou un de moins, quelle différence, n’est-ce pas ? Aussitôt pensée, aussitôt fait : elle invoqua deux clones de sable.

- Mes clones vous suivront. Je vous rejoindrai assez vite, dit-elle à l’intention de la Saibogu, collègue de travail. Je suppose.

Certes, suite à l’attaque de Suna, Tsukiko avait pu voir qu’un moine Kiezan guérissait bien plus vite que le commun des mortels mais toujours est-il qu’elle était un tantinet inquiète. La frappe avait éjecté le brun sur plusieurs mètres, tout de même. C’était aussi mortel qu’un coup de lame de l’épaule jusqu’au cœur presque, n’est-ce pas ?

Ainsi, pendant que le groupe suivait son commanditaire, Tsukiko farfouillait dans les environs à la recherche d’un éventuel blessé. Peut-être était-il debout et en forme, et rigolera-t-il – ou s’énervera-t-il- mais qu’importe. Elle était là pour le surveiller, et savoir quoi penser de lui. Et, de plus, c’était lui qui détenait réellement toutes les informations de ce mystère. Sur ce point, le Nara n’avait pas tort du tout.

Spoiler:

Elle n’avait pas réellement prévu de jouer à la belote tout le long du combat mais Natsuki semblait particulièrement méfiant. Ils perdaient du temps, elle en était consciente. Devait-elle mettre à exécution son semblant de plan ? Celui qu’elle avait élaboré à la volée pour se rapprocher des deux ninjas gardant le temple en plus de l’ex d’Howaito ? Si ses frelons sortaient d’un coup ils parviendraient à immobiliser la Saibogu avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir avec un petit coup de pouce. Mais Natsuki ? Décidemment combattre un ancien collègue n’était pas ce qu’elle préférait. Il devait se souvenir de ses combines, le prendre par surprise risquait d’être plus compliqué.

La partie s’éternisait, ou du moins la joueuse en face prenait le temps de la réflexion pour en fin de compte faire des choix ridicules. Si elle ne connaissait pas les règles elle n’avait qu’à le dire. Mais d’ici à ce que la fierté de la fillette lui dise d’enfin demander à changer de jeu, l’Aburame prenait un plaisir à se rapprocher machinalement de la victoire.

J’avoue préférer l’engin derrière vous. Une bécane c’est ça ?

Désignant la moto de la tête, Miko en avait vu au cours de ses plus récents voyages. Mais bon avec une seule main l’engin devait être assez difficile à conduire proprement.

Même si je ne cracherais pas sur une prothèse…

Se concentrant sans en avoir l’air elle parvint à camoufler l’allure désastreuse de sa main recomposée, afin de donner au regroupement d’insectes une texture de peau. La technique n’était pas encore totalement au point malheureusement. Eh chaque chose en son temps, elle venait tout juste d’être manchote. Soupirant en entendant Tsukiko partir dans de grands débats, elle mit fin au semblant de partie à laquelle elle jouait avant de ramasser les cartes, se lever et faire disparaître sa main factice et chakraphage.

Allons bon, un plan qui me va parfaitement…

Et pour cause, elle était l’élue qui pourrait rentrer selon Natsuki. Le bruit d’un choc monstrueux retentissant, elle se tourna vers les deux combattants pour voir Howaito s’envoler vers d’autres cieux. Haussant un sourcil car ne l’ayant pas pensé si faible, elle se prépara à une charge de la tigresse, mais quand celle-ci balaya l’argumentaire du Nara, l’ancienne Jonin retrouva immédiatement le sourire.

J’avoue bien l’aimer aussi … Natsuki tu ne veux pas rester là histoire de garder la porte finalement ?

Souriant à son encontre car il venait de se faire envoyer bouler presque aussi violemment qu’Howaito, Miko pensait néanmoins qu’un accès gardé restait la meilleure décision. Mais bon, elle aussi avait fini par être curieuse et n’allait pas se sacrifier pour les autres. Surtout que de leur groupe, seule elle était amenée à rentrer au final. Howaito avait disparu dans la nature et Tsukiko l’abandonnait pour aller vérifier que son chéri allait bien.

Les amourettes franchement …

Fit-elle à l'adresse des clones en sable de la Sunajin. Laissant filer quelques insectes de sous sa cape, elle en laissa à l’entrée qu’ils venaient de dépasser afin d’être avertie en cas d’arrivée d’autres personnes et laissa les autres vagabonder à la recherche d’une quelconque anomalie. S’il y avait bel et bien quelque chose, ses insectes le lui indiqueraient. Le leur indiqueraient plutôt, puisqu’elle n’était pas toute seule à rentrer.

Spoiler: