Une mission plus qu'étrange, mais offrant une occasion en or. C'était un des Silencieux du Shôraizen en position à Ame No Kuni qui avait fait parvenir l'information. En plus de rapporter une coquette somme à l'organisation, cette dernière était qualifiée de "Primordiale" par de nombreux dignitaires d'Ame no Kuni, tous étant relativement influant. En soit, une mission excellente afin de nous implanter au sein même du territoire de la pluie.

Mais les risques encourus étaient d'autant plus grands. Une rencontre avec l'Ombre du village du Sable alors que cette dernière avait "chaleureusement" refusé notre invitation ? C'était un moyen détourné de la rencontrer, sous une assurance diplomatique du pays de la pluie, mais est-ce que cela suffirait à la Kazekage pour ne pas tenter l'impossible ? C'était chose étrange. Mais je ne pouvais pas laisser cette mission à une autre personne que moi. Mais y aller seul ? Non. Quelqu'un devait m'accompagner, et je savais qui serait cette personne.

Matawa, mon élève, et mon Inu. Celui qui ne pouvait me trahir, ni me laisser tomber. Un Ninja utilisé pour un clan, puis laissé tombé comme un traitre. Un Ninja que j'avais recueilli, entraîné, rendu fort. Ce même genre de Ninja suffisamment puissant pour me suivre dans les missions les plus délicates. Il était temps de voir si c'était réellement le cas.

Assis, dans mon bureau, tout en haut du palais du Shôraizen, j'avais fait venir Matawa. Il toqua, puis entra dans la pièce... Je lui faisais signe de s'asseoir.

« Matawa. J'espère que tu es prêt comme je te l'avais demandé, car j'ai ici une mission, probablement la plus importante que je ne t'ai jamais confiée. Une mission suffisamment importante pour me faire déplacer en personne en plein territoire hostile. »

Je prenais une pause, avant de continuer.

« Les Hauts-dignitaires d'Ame offrent une coquette somme à celui qui donnera cette liste à Habashi Zanshi, Godaime Kazekage. Elle contient une liste de Serviteur, ennemi du monde Shinobi. Mais plus que cette liste et l'argent qui va avec, c'est aussi un moyen de faire entendre notre voix à l'Ombre du Sable, avant qu'elle ne s'engage dans une guerre qui la mènera à sa perte. Toi et moi, nous irons à Suna. Et toi et moi, nous rencontrerons la Kazekage. C'est ton rôle d'Inu de me suivre jusqu'aux frontières de l'impossible. Je compte sur toi pour prendre l'attitude qu'il faut pour cette mission. Ici, ce n'est pas l'art au combat qui nous offrira la victoire, mais la diplomatie. »

Je récupérais mon sac de voyage, avant de partir en direction de Suna...

** Quelques jours plus tard, non loin des Portes du Village Caché du Vent**

Nous arrivions enfin à destination. Aux portes du village du Sable. Je regardais Matawa d'un air compris. Il ne fallait pas faire de grabuge, nous n'étions pas chez nous ici, ni les bienvenus. Sans perdre plus de temps, j'arrivais devant le Ninja responsable des portes.

« Mon nom est Sabakyô Seitô. Je souhaite voir Habashi Zanshi. »
« Et pour quelle raison ? »

Mon regard se déplaça sur Matawa, faisant signe de ne rien dire, puis il se replaça sur le Ninja du sable. Se faisant intense, froid et dur.

« Prévenez Habashi Zanshi que Sabakyô Seitô l'attend aux portes de son Village. C'est tout. »

Il suffisait maintenant d'attendre...

Peut de temps après son retour au bercail, Seitô l’avait convoqué dans ses quartiers personnels et pour éviter de tourner autour du pot, cette déclaration qu’était la sienne était exactement se qu’il avait souhaité entendre afin de se remettre en piste, ça lui prouvait que son maitre n’avait pas perdu confiance en lui et plus encore, qu’il le choisissait lui et non cette saleté de femme aux yeux de verre. Il se promit de ne pas faire de scène, mais juste à s’imaginer sur son départ alors qu’elle restait en retrait c’était une victoire en soi.

- Tu me connais, en mon poste d’Inu je saurai t’apporter l’appui dont tu as besoin. J’ai personnellement très hâte de voir de mes yeux l'Ombre du Sable, on dit d’elle qu’elle est très… Spécial et puis je n’ai qu’Onpu comme comparatif et lui ne m’a jamais vraiment impressionné alors un shinobi de cette classe à part, cela risque d’être intéressant.

Heureux et confiant face à la situation, il accepta sans toute fois démontrer la joie immense qu’il ressentait afin de garder un peu de professionnalisme, il prit les documents d’informations reliés à l’affaire et s’isola jusqu’au départ afin d’étudier la question, il devait préparer son équipement, mais aussi étudier la géographie de l’endroit qui lui était à se moment complètement inconnu, car une rencontre comme celle si pouvait se dérouler de bien des façons, mais lui se contenterait des deux plus simple. L’affrontement ou la diplomatie… Deux solutions intrigantes, un combat contre cette femme de haut rang serait certainement intéressant... Mais comme l’avait dit l’homme au masque, la deuxième option serait plus profitable.

** Quelques jours plus tard, non loin des Portes du village caché du vent **

Fin prête pour la rencontre, le Hyô s’attendait au pire en compagnie de son maitre, mais il se contenait pour envoyer des invocations ou même des clones en repérage. Se savoir, en territoire ennemi c’était une tout autre chose, mais la confiance était une marque de paix qu’il devait s’offrir pour partir du bon pied. Il attendait donc sur ses gardes en compagnie du Sabakyô. Curieux, il regardait les grandes portes et tout le sable en se rappelant de vieux souvenirs. Il était déjà venu dans ce pays, mais n’était jamais entré dans ce village.

« Prévenez Habashi Zanshi que Sabakyô Seitô l'attend aux portes de son Village. C'est tout. »

- Pour tout te dire, je crois qu’il connaît ton nom et essaie de gagner du temps, mais bon, elle devrait arriver sous peu, prions pour qu’elle n’arrive pas avec une armée.

Dit-il en riant. Puis, le garde enclencha le mécanisme, les portes allaient s’ouvrir sous peu. Elle était donc ponctuelle, curieux, il jeta un petit coup d’œil par dessus l’épaule de son maitre afin de la voir, elle l’intriguait.

J'aurais pu dire : une journée assez paisible à Suna, comme toutes les autres, ou presque, précédent ce jour. J'avais déjà abattu une bonne partie de mon travail quotidien et ce assez rapidement. Ce plan que nous commencions à mettre en place en collaboration avec le Daimyo motivait chacun de mes coups de plume sur les divers papiers, je voulais accorder plus de temps à cette affaire qu'aux autres. Le projet de développement était pour moi la bulle d'oxygène qui m'avait toujours manqué dans cet océan déchaîné qu'était notre monde. Une bouffée d'air, exactement ça. Quelque chose permettant de mettre d'autres histoires sur le bas côté, telle que celle des Furyou. Même si leur menace était réelle, je devais bien admettre que voir leur "nom" mentionné sur la moitié des rapports commençait à m'exaspérer plus qu'autre chose. Tout ne devait pas tourner qu'autour de leurs menaces, de leurs allégations. Ils étaient certes dangereux, effrayants pour certains, mais pas invincibles.

Ce jour-ci, j'avais fait venir Shinji dans mon bureau, de notre équipe il ne restait plus que lui au village, les autres étant partis pour diverses missions. J'avais dans l'idée de lui faire rédiger une partie des courriers qui devaient être envoyés le lendemain à la capitale. Des compte rendus et autres récapitulatifs sur l'avancée des travaux. Malheureusement, je n'eus pas le temps de lui faire écrire le moindre mot que nous fûmes interrompus par un garde du rempart. Son irruption dans le bureau et son air grave me laissait deviner que quelque chose se tramait aux alentours du village, suffisamment proche pour que je sois avertie par ce Sunajin précisément. Sans que j'ai à lui demander de parler, il m'expliqua que deux individus étaient devant la voie illusionnée. L'un d'entre eux se nommait Sabakyo Seitô. Je soupirai l'espace d'un instant. Plusieurs options s'offraient à moi, les ignorer, les rencontrer, ou les éliminer.

En effet, ils étaient devant la toute puissance d'un village, il aurait été simple de les enterrer dans le désert, de les faire disparaître. C'était sans doute ce qu'aurait fait Akurai, mais j'étais encore loin d'être comme lui. Puis, cet homme n'était pas un déserteur de Suna mais de Konoha; et pour le moment le Hokage ne m'avait fait parvenir aucune sollicitation quant à sa capture, ou sa suppression. Etant plus prompte à la diplomatie et à la parole que bon nombre de ninjas, je préférais, malgré la faible estime que je lui portais; le rencontrer. Juste pour voir à quoi il pouvait bien ressembler. Mais quoi qu'il en soit, ma position n'avait pas changé depuis la réponse à sa lettre. Je n'avais que faire de ses demandes, ou plutôt exigence. Pour Suna et le pays du vent, il ne représentait qu'un misérable grain de sable pouvant être balayé par la première bourrasque venue du Sud.

Je fis signe à Shinji de me suivre. Nous quittâmes le palais pour nous rendre à la voie. Sur le chemin le garde posa une question.

"Qui sont ils ?"

Une question qui résumait bien les choses, en effet. Par chez nous, son nom n'avait qu'un faible impact. Il n'était certainement connu que de quelques Sunajin ayant eux mêmes appris la chose d'un autre intermédiaire puisque je n'avais pas rendu sa lettre publique. La rétention d'informations restaient la clé du pouvoir, mais encore fallait il détenir les bonnes infos. C'était ainsi que je limitais l'impact de ce genre de personne, ou d'événement; sur l'ensemble du village, et peut-être même du pays. Enfin, la question demeurait toujours, et je n'allais pas me dérober. J'apportai alors une réponse claire et précise, sans jouer avec les mots. Je présentai les choses telles qu'elles étaient : sans grande valeur.

"Le Sabakyo est un déserteur de Konoha, son suivant l'est probablement aussi. Ce sont des membres d'une organisation criminelle, et je me doute que ce déserteur en est le chef. Ils veulent éliminer les Furyou, qui ne le veut pas..." Rigolais en demie teinte en repensant succinctement au Raiu.
"Peut-être devriez vous, Kazekage-sama, écouter ce qu'ils ont à dire à ce moment..."
"Ils diront les mêmes choses que ce que j'ai pu lire récemment. Mais quoi qu'il arrive, le nom de notre village ne sera jamais rattaché à celui d'une bande de criminel, même pour l'intérêt général ou la survie de notre monde."

Achevais-je sur un ton appelant au silence. Nous traversâmes alors la voie illusionnée, et peu de temps avant de reparaître à l'autre extrémité j'adressai quelques mots à mon élève. Lui aussi devait se poser pléthore de questions quant à cette nouvelle. Je n'hésiterai pas à lui répondre avec toute la franchise dont j'étais capable et dont je faisais toujours, plus ou moins, preuve. De chaque des remparts étaient présents des ninjas, surveillant, guettant les auto-invités.

"Shinji, quoi qu'ils disent ou fassent; ne portes pas le premier coup sans que je te le dise. Que ce soit le genre de personnes à rechercher le conflit ne m'étonnerait pas. En revanche, n'hésite pas à leur exprimer ton point de vue, si l'occasion se présente."

Quelques pas de plus à l'ombre des épaisses murailles et nous sortîmes du long tunnel, sous le soleil. Se tenaient effectivement là, face à Suna; les deux personnes que l'on m'avait annoncées. A distance raisonnable, je stoppai le pas. Un rapide coup d'œil au ciel, par habitude plus qu'autre chose, et j'accordai finalement toute mon attention aux deux parias de Hi. Vu comme ça, ils n'étaient guère impressionnants; mais on m'avait appris à ne pas prêter plus d'importance que cela aux apparences. Des armoires à glace pouvaient être des agneaux, et des être chétifs de vraies machines à tuer... Enfin... Tout comme moi.

"Sabakyo Seitô... Je crains fort que votre voyage jusqu'ici se solde par le même résultat que la lettre que vous m'avait faite parvenir. Enfin, maintenant que vous êtes là... Vous allez pouvoir présenter votre vision des choses telle que vous en avez fait part dans votre courrier..."

Je m'attendais en effet au même genre de discours que ce que j'avais pu lire. Collaboration internationale, sanction en cas de refus etc. Tant de points qui me firent largement sourire, et presque rire lors de ma lecture. Peut-être pourrais-je lui offrir, au passage, quelques conseils en terme de diplomatie...

Ça y est, j'étais puni. Je ne savais pas vraiment pourquoi - ou plutôt pour quelle connerie en particulier - mais ça semblait évident: ma senseï souhaitait que je l'aide à rédiger des lettres et autres rapports pour la capitale. Enfin, aider... J'étais pratiquement certain que j'allais me taper tout le boulot et que la Kazekage allait apposer son sceau ou sa signature sur le bas des documents. J'avais évidemment tenté d'échapper à ce travail ingrat mais bon, on ne dit pas non à Zanshi. En tout cas je n'avais pas vraiment envie de tester sa patience...

Et puis bon j'étais un des rares shinobis à être resté au village, allez savoir pourquoi. Quelque chose me disait que c'était parce qu'on me voyait comme un mauvais ambassadeur de Suna. On préférait me garder dans l'enceinte du village que de m'envoyer parcourir le monde et rencontrer d'autres ninjas. Là, par contre, je ne m'en plaignais pas. Principalement parce que je n'avais aucune envie de voyager pour découvrir d'autres... heu... cultures! Je les emmerdais, moi, les autres cultures! J'étais donc résigné à me taper de la paperasse aussi longtemps que l'Ombre le jugerait nécessaire et j'avais un peu l'impression d'être un animal pris en cage. Ce qui devait expliquer mon air particulièrement maussade...

Aussi lorsque un garde débarqua dans le bureau pour avertir ma senseï de l'arrivée de deux voyageurs et que cette dernière décida de se porter à leur rencontre, j'eus vraiment de la peine à retenir un cri de joie. Sauvé! Pour le moment en tout cas! Je ne savais pas qui était ce Sabakyô mais je lui devais une fière chandelle! Et avec un peu de chance il occuperait suffisamment la Kazekage pour que je sois congédié pour la journée. Finalement les choses s'amélioraient! La chance avait-elle enfin tourné à mon avantage? Il était temps!

En chemin vers les remparts, le garde questionna Zanshi sur l'identité de ces deux nouveaux venus et je me rendis compte assez rapidement qu'ils n'étaient guère plus que de vulgaires déserteurs. Je n'étais pas l'exemple du parfait shinobi, loin de là. Mais j'avais prêté serment à un village et la valeur de ma parole étant l'une des rares choses dont j'étais fier, je comptais bien m'y tenir. Que dire de deux étrangers qui avaient préféré trahir Konoha? Ils pouvaient désapprouver la politique de leur Kage mais ce n'était pas une raison.

*Ces types n'ont aucun honneur! Pourquoi est-ce qu'elle leur accorde une entrevue?* songeai-je en tournant le regard vers ma senseï. *Ils ne méritent même pas qu'on leur porte la moindre attention...*

Ouais, mon avis était assez tranché! Mais d'un autre côté ces deux visiteurs étaient des traîtres à leur nation et devaient en assumer les conséquences. Pourquoi accorder de la valeur à leur parole ou de l'intérêt à leur visite? M'enfin je n'étais pas le Kage et mon avis importait peu. Mais Zanshi devait avoir compris quel genre de questions je me posais puisqu'elle m'indiqua que je ne devais pas porter le premier coup. Ha? Merde... Par contre je pouvais faire partager mon point de vue si je l'estimais nécessaire! Cool!

- "Je ne vais pas me gêner Kazekage-sama!" approuvai-je avec un sourire carnassier sur les lèvres. "Pour ça vous pouvez comptez sur moi!"

Nous parvînmes finalement au bout de la voie illusionnée pour nous retrouver face à ces deux parias. Je fis glisser mon regard sur eux en sentant une pointe de déception m'envahir. C'était ça, les deux criminels? Sérieux? L'un portait un masque à gaz et semblait avoir la vingtaine tandis que l'autre était blond, avec les yeux dorés. Il portait une espèce de fiole à sa ceinture. Quoi qu'il en soit ils n'étaient guère intimidants, j'étais déçu. Konoha n'avait pas du perdre grand chose avec leur départ. Peut-être même qu'ils avaient rendu service à leur village...

*Tu parles de criminels...* soupirai-je.

Je laissai donc ma senseï s'exprimer tout en adressant un signe de la main à l'un des shinobis que je connaissais sur les remparts. J'espérais que la rencontre n'allait pas être trop écourtée sans quoi j'allais devoir retourner à la rédaction de rapports...

Matawa avait eu une réaction adaptée à la situation. Qu'il me connaisse ? Peu probable. Je n'avais encore rien fait à l'encontre de Suna, ou pour Suna. En vérité, j'étais en parfaite neutralité vers ce village qui semblait être replié dans le désert. Enfin, cela avant que l'Ombre du Vent ne m'envoie une lettre.

« Ne crois pas, Matawa. Dans le désert, ce village est particulièrement isolé. Ce qui implique les informations extérieures doivent êtres, elle aussi, parfaitement contrôlés. Cette imperméabilité à la fuite d'information ou à l'arrivé de nouvelles informations dangereuses est une force. Car il est plus facile de manipuler des ignorants, tu ne crois pas ? »

J'avais eu connaissance de la volonté pacifique de Suna. Le fait qu'elle ne me rappelle qu'elle pensait que je n'avais pas la force nécessaire de me dresser devant un village Shinobi me faisait doucement sourire. En effet, c'était le cas, mais j'avais désormais de quoi imposer une confusion générale sur la position bancale de la Godaime Kazekage. Car au fond, cette lettre originale signée de sa main, que je confinais secrètement dans mon bureau, disait clairement qu'elle ne réagirait pas à la méthode diplomatique s'il n'y avait pas de menace militaire derrière. En plus des informations obtenues par Kôhei lors de son séjour à Kaze me confirmais qu'il y avait un voile opaque entre l'extérieur et Suna. Peut-être était-il temps de le briser ?

Les portes s'ouvraient enfin, dévoilant la Kazekage et un Ninja lambda firent leur apparition. Lambda ? Pour le moment, il n'avait aucune importance. Enfin, cela pouvait peut-être changer... Est-ce que j'étais impressionné de voir une Ombre ? C'était simplement des Shinobi à la tête d'autre Shinobi, en soit, rien de réellement impressionnant. En tous les cas, pour moi...

« Habashi Zanshi, ne vous inquiètez pas. Je n'ai pas fait tout ce chemin pour vous tenir le même discours que dans ma lettre, bien que la vôtre m'a relativement surpris. D'ailleurs, je ne viens pas ici pour parler du problème Furyou, ou en fait, pas totalement. »

Mon ton était neutre, froid, mais pas hostile. Cette voix robotique sortant de mon masque ne laissait transparaître aucune émotion.

« Votre lettre fut d'une réaction étrange. En vérité, cela me surprend que quelqu'un proclamant la paix ne veuille pas prendre au sérieux autrui s'il ne dispose pas d'une force militaire suffisante. Surtout que cette information, sortie d'un chapeau de magicien, peut-être erroné. Qui sait si je ne dispose pas déjà d'une force de frappe capable d'écraser un village ? »

Mon regard se tourna vers le Ninja qui l'accompagnait.

« Après tout, la circulation d'information ne doit pas être évidente si l'on se trouve au fin fond d'un désert... Ou alors particulièrement ciblée... »

Qu'est-ce que cela laissait sous-entendre ? Et bien que toutes les informations circulant dans et à l'extérieur de Suna était méticuleusement contrôlée. D'après les rapports du Shôraizen, les Ninjas ici était particulièrement plus conditionnée qu'ailleurs. Habashi Zanshi était une diplomate... Ce qui voulait dire, une fine manipulatrice. Mon regard se fixa de nouveau sur la Kazekage.

« Mais ce qui me surprend le plus, c'est que vous n'ayez jamais remis en question les dires de l'Hokage ou des autres Ombres. Vous ne vous vous êtes jamais dit que tout cela n'était qu'un simple complot pour que jamais la vérité n'éclate ? Que le criminel ne se trouvait pas autre part ? »

Je ne mentais pas. Tout ceci était la vérité, et la stricte vérité.

« Alors Kazekage, acceptez-vous d'entendre la vérité des soubassements de ce monde, ou vous contenterez-vous des mensonges que l'on vous sert, comme Suna la toujours fait ? »

Une simple référence au Yondaime Kazekage, et à toutes les trahisons que les Dirigeants de Suna ont faits.

Les paroles des uns et des autres, les murmures raisonnant dans le long et sombre corridor, n'annonçait rien de tout à fait positif. Les mots du Sabakyo qu'ils fussent écrits ou oraux résonnaient à mes oreilles de la même façon si désagréable. Comment, autant l'un que l'autre; pouvaient ils faire preuve d'une telle condescendance que ce soit par leurs bouches, leurs regards ou leurs postures ? Alors qu'ils se trouvaient dans l'un des endroits leur étant le plus hostile du monde proche, devant une personne qui pourrait les enterrer sans avoir à se mettre en péril, alors qu'au moins un bataillon de vaillants Sunajin se trouvaient derrière les immenses murailles qui les dominaient ? Une approche bien étrange, enfin, tout autant que la lettre. Je comprenais pourquoi, au final, ça n'avait pas pu coller entre lui et On'.

Je ne pouvais juger la nature de ses propos comme lui jugeait notre village : par de simples rumeurs, on dit ou apparences. En revanche, j'aurais pu tout à fait les critiquer, le remettre à sa place ou simplement lui faire comprendre sa position vis à vis de notre village, et du reste du monde. Mais, je n'en ferai rien. Où était l'intérêt ? Peut être le jugeais je à mon tour trop vite, mais cet ex Konohajin me semblait être de ceux possédant une science et une connaissance du tout absolu. Il était donc impossible de débattre avec cette catégorie d'individu, ils avaient raison même face à la preuve du contraire. Si cette rencontre impromptue n'avait rien pour me plaire, en revanche, ce fut le comportement de mon élève qui me rassurait. Pour le moment il ne cédait pas, et ne m'interrompait pas. Un bon point. Mais bientôt viendrait pour lui le temps de s'exprimer, d'exposer son point de vue; en tant que Sunajin "manipulé, floué, trompé" etc.

"Hahaha... Si la diplomatie n'est pas votre fort, par contre, votre humour n'est pas en reste. Pensez vous vraiment que j'ai attendu après vous, un criminel se prétendant fédérateur des villages, pour apprendre les "soubassements" de notre monde ? Je n'ai pas pour habitude de menacer mes interlocuteurs, mais vous, qui vous dit que je n'ai pas contacté chacune des nations en ce qui vous concerne, êtes vous sûrs que nous ne nous sommes pas, à cet instant, en train de préparer une ère nouvelle, sans criminel dans votre genre ? Bien sûr, bien sûr... Vous savez que ce n'est pas le cas." Souriais-je.

Finalement, je n'allais pas me priver de lui parler, et de lui dire jusqu'au fin fond de ma pensée. J'avais eu devant moi, par le passé, une multitude d'hypocrites, de menteurs, d'intrigants et autres mécréants. L'ancienne Zanshi, que peu de personne avait finalement connue, aurait peut être dit Amen; mais celle que j'étais aujourd'hui, entourée de tout ses secrets, n'était plus si avenante. Elle montrait sa sympathie à ses proches mais paraissait pour beaucoup antipathique, mais était ce vraiment important ? Pouvait on vraiment se montrer sympathique lorsqu'on occupait cette place ? Peut-être pouvait on montrer une forme de fermeté dans sa gentillesse, mais le fait était que j'en avais marre de jouer le rôle de la compréhensive, attentionnée.

Enfin, qu'importe. Ce Sabakyô en aurait certainement énervé plus d'un, je ne devais donc pas être l'exception, je ne devais pas être la seule blasée du lot "Monde Shinobi". Je repris donc.

"Comme je le sous-entendais dans ma réponse, vous ne disposez pas de la crédibilité suffisante pour imposer quoi que ce soit, je veux dire, vous ne vous fiez qu'à ce que vous savez, soit pas grand chose; et vous vous contentez de le compléter avec des hypothèse, soit du vide. Toujours sur votre lettre et votre utilité cette fois; Suna partage ses informations avec les autres grandes puissances, dont vous ne faites absolument pas partie, Suna a éliminé l'un de ces Furyou, Suna a analysé leur sang, Suna est sur cette étrange île. Alors, que croyez vous ? Du haut de votre ignorance. Que vous allez faire plier un village par la menace ? Lorsque vous aurez revu les règles de la diplomatie, peut-être que nous serons aptes à vous écouter, mais aujourd'hui... Vous êtes, à l'image des diverses organisations dont j'ai eu vent, une vaste et pitoyable blague."

Un simple soupir et je repris, je n'en avais pas fini, loin de là.

"Maintenant, vous pourrez colporter votre venin par de là le monde et dire que le pays du vent et Suna sont arriérés, vivent en autarcie, manipule les autres etcetera , mais sachez que mon nom est certainement davantage connu que le vôtre, et que ce même monde prêtera davantage sa confiance à Habashi Zanshi qu'à un déserteur de Konoha... Mais, allez y, je suis déjà curieuse d'entendre les échos de vos veines paroles me revenir."

Je fis un signe aux ninjas sur les remparts, un signe leur transmettant l'ordre de les battre au moindre signe de tentative d'agression. Chacun se mit en mouvement, prêt à s'éxécuter. Ils avaient tous entendus les paroles bancales du ninja au masque. Je n'avais pas besoin de leur mentir pour qu'ils comprennent le fond véritable de ses machinations...

"Je vais tout de même vous apprendre quelque chose; Suna est pacifique, voire amie avec ses homologues des autres grandes nations ainsi que le Shukai. Mais la politique de nôtre village en ce qui concerne les déserteurs est diamétralement opposée. C'est parce que vous ne sembliez pas le savoir que je vais faire preuve de clémence avec vous deux, et vous laisser partir, et rejoindre votre pays."

Je me tus en baissant la main, quiconque voulait parler, le pouvait maintenant. Mais j'espérais tout de même avoir été assez clair, je ne voulais pas entendre la suite de son discours. Comme je l'avais dit, qu'il revienne voir Suna lorsqu'il aurait apprit à s'exprimer d'une façon différente. J'avais à cet instant seulement eu l'impression de voir l'un des aspirants à l'académie de Suna venir dénoncer l'un de ses camarades, ou venir réclamer quelque chose; sans y mettre la moindre forme.

J'étais déçue, pourtant, ça avait plutôt bien commencé... Bref.

Spoiler:

Je m'ennuyais... Et je le montrai assez rapidement en sortant mon tabac pour me rouler une cigarette puis la visser au coin de mes lèvres. Après l'avoir allumé d'un mouvement nonchalant je m'adossai contre les remparts, relevant la jambe sous moi comme pour parfaire mon équilibre. Je n'avais rien contre les discussions mais celle-ci me dépassait de beaucoup. Non qu'elle soit trop compliquée, ce n'était pas ça. Mais je ne connaissais rien de ce Seitô hormis le fait qu'il était un traître à son village. Quant à l'autre blond qui avait l'air plus bête que méchant, il ne méritait même pas que je m'y attarde. Un caniche, un suiveur, un parasyte.. Peu importe au fond! Je n'avais déjà pas beaucoup d'estime pour le déserteur au masque à gaz qui se présentait devant le village. Alors pour celui qui se contentait de le suivre...

*Mieux vaut se taire et passer pour un con que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute sur le sujet!*

Je comptais bien appliquer cette phrase... Je laissai donc les grandes personnes discuter entre elles en me contentant de prêter l'oreille à ce qu'elles disaient. Sans connaître plus que ça ce Seitô, il me semblait drôlement sûr de lui et exposaient les choses comme s'il s'agissait de vérités fondamentales. À l'entendre on pouvait presque se demander comment Suna avait réussi à survivre sans lui et ses précieux conseils. Comme si le village avait attendu sa naissance pour ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure... Je restai néanmoins silencieux et continuai à tirer des bouffées régulières sur ma clope comme le spectateur que je me devais d'être pour le moment.

Néanmoins le déserteur me gratifia d'un regard et m'adressa une remarque en rapport avec la difficulté qu'avaient les informations à se propager dans un endroit aussi reculé ou, à défaut, sur leur pertinence. Non mais ho! Il nous prenait pour des arriérés ou quoi? À voir son teint pâle il n'était pas du coin et ne devait pas connaître grand chose au pays qu'il foulait de ses sales petits pieds. C'était donc assez amusant de le voir avancer des hypothèses sur la manière dont les choses se passaient ici. Il était venu pour nous insulter ou est-ce qu'il avait quelque chose d'intéressant et constructif à avancer? J'étais le premier à brasser de l'air quand je parlais mais je ne me présentais pas comme le sauveur du monde, moi...

Zanshi exprima ma pensée avec tact et diplomatie et un mince sourire en coin éclaira mon visage alors qu'elle leur exposait la politique du village vis-à-vis des déserteurs. Non, ils n'étaient pas les bienvenus ici! Non, leurs avis et leurs propos n'avaient pas la moindre valeur puisqu'ils avaient reniés le serment d'honneur qui les liait à Konoha! Pourquoi accorder un quelconque crédit à ce qu'ils disaient?

- "Si c'est pas assez clair, ça ça veut dire que vous devez dégager!" ajoutai-je en haussant les épaules.

J'avais pas vraiment envie qu'ils partent, pourtant. Ils étaient plutôt amusants dans leur genre et puis surtout ils m'évitaient de pénibles rédactions pour le compte de ma senseï. Ils m'offraient des vacances en quelque sorte. Et peut-être même un beau spectacle si jamais la Kazekage décidait de leur enfoncer la tête dans le cul. Je tapotai avec détachement le bout de ma clope pour en détacher la cendre avant de la glisser à nouveau entre mes lèvres. Est-ce qu'ils étaient aussi bêtes qu'ils en avaient l'air? On allait pas tarder à le savoir...

J'écoutais les dires de la Kazekage... Ou plutôt, j'essuyais les dires de cette dernière. Moi qui pensais qu'elle serait assez intelligente pour entendre ce que j'avais à dire, je comprenais rapidement qu'elle ne valait rien de plus que les autres Ombres. En vérité, elle ne valait... Strictement rien.

J'avais en face de moi, l'exemple typique de l’imbécillité et de la paralysie psychique. Ne pas entendre plus loin que les mots qui nous parviennent à l'oreille, ne pas voir plus loin que ce qu'il y a en face de notre nez. Elle avait un manque crucial de clairvoyance nécessaire à guider autrui. Moi qui espérais avoir tort, qui pensais que, dans cet endroit reculé, les Ombres étaient encore comme jadis... C'était faux. Il n'y avait plus rien de cela... Le dernier était le Hokage 4ème du Nom, et cette flamme de volonté c'était éteinte avec lui...

Je regardais ensuite le petit Ninja faire un commentaire plus qu'inutile. À l'image de l'arrogance de son Maître. Est-ce que cela me faisait quelque chose ? Non. En vérité, je restais de marbre face à cela, et j'espérais que Matawa en face autant.

« Très bien, Habashi Zanshi. Vous avez fait votre choix, tout comme j'ai fait le mien. Si faire votre petite starlette sur la scène internationale est votre souhait, suivez donc le beau scripte que l'on vous écrit. »

Je regardais ensuite le petit ninja insolent.

« Comme un enfant, tu agis. Dans les jupons de sa mère, tu revendiques, à l'extérieur, tu abdiques. C'est simplement... Ennuyeux... et surtout pathétique. »

Je me retournais, en direction de l'extérieur. Je n'avais pas plus de temps à perdre ici... Alors que je marchais vers l'extérieur, je disais simplement.

« Je n'avais aucune raison de vous mentir, Habashi Zanshi. J'avais même une raison de vous aider, mais je dirai que vous avez gracieusement refusé de nous recevoir convenablement, et je toucherai quand même mon dû. En plus de ne pas avoir accès à des connaissances –quand bien même le peu de crédit que vous leurs donnez-, vous nous rendez service tout de même service. Merci beaucoup. »

Puis je m'arrêtais, regardant une dernière fois les portes de Suna, et la Kazekage...

« Vous savez... La foudre peut bien s'abattre sur son ennemi, le vent peut bien souffler et la tempête du désert tenté de l'engloutir. Tout ceci sera en vain... Le feu renaît toujours de ses cendres. »

Mon regard se fit plus intense, plus brûlant...

« Et n'oubliez pas, le feu, ça se propage. Ici, là-bas, partout. Personne n'échappe au pouvoir du feu. Et un jour, sa domination sera totale, car une marque au fer rouge ne s'efface jamais. Et c'est ce savoir, qui vous fait défaut... »

Je reprenais ensuite ma marche, restant sur mes gardes. Avec les villages, on ne sait jamais à quoi s'attendre lorsqu'on leur tourne le dos.

« Bonne journée... »

Spoiler:

Il était arrivé de l’extérieur, et donc dans le dos des deux Nukenins. Ce n’était nullement prévu, même si un plan diabolique pour prendre ces « invités » en sandwich aurait été d’une classe héroïque. Mais non, Ketsueki Yaherô rentrait tout simplement d’une mission d’échange d’information sensible avec les autres nations, qui concernait sans nulle surprise les Furyous.

Sabakyô Seitô était un shinobi connu du monde shinobis désormais. L’ancien Intendant de Konoha avait même ramené un de ses hommes de main apparemment. Le manipulateur sanguin n’avait pas pu tout écouter, mais une grande partie de la conversation qui s’était tenue aux portes du village ne lui avait pas échappée. Sous sa capuche tâchée d’un sang sec, il esquissa un sourire.

J’ai connu un homme qui parlait comme toi, comme un philosophe. A vrai dire, c’est le prédécesseur de la femme à qui tu t’adresses, et c’est aussi lui qui a rallié mon clan à ce village. Il n’avait pas besoin de parler pourtant, car il avait tout : un village, un clan à sa botte – le mien – et toute la fortune et la réputation du monde. Mais aujourd’hui, il a disparu et est plus devenue une risée qu'une légende.

D’un coup, la tête du Ketsueki le plus réputé du village tomba sur le côté, ses yeux d’un rouge vif plantèrent en direction de celui à qui il s’adressait.

L’éloquence, c’est bien. Mais même pour les plus grands ça sert à rien, ça ne te protège pas. Le sang-froid, c’est bien mieux et je suis sûr que t’en as à revendre ! Mais si tu continues ton petit jeu…

Son sourire se fit encore plus intense. Les dents de Yaherô se dévoilèrent au grand jour.

… que ton sang soit plutôt chaud ou froid ça ne changera rien pour moi.

Spoiler:

J'écoutai impassiblement le discours du déserteur, sans sourciller. Je me demandais s'il faisait exprès de me provoquer en usant d'insultes, ou si c'était chez lui un trait naturel. Je n'aurais su dire en cet instant. Mais quelle que fut sa stratégie, elle ne pouvait m'atteindre. Cet homme ne me connaissait pas, ou alors très mal, peut être pensait il que j'allais l'attaquer, ou quelque chose dans ce goût, mais non, ce n'était pas moi ni ma façon de faire. Toute chose avait sa place sur la frise du temps, et sa mort n'était encore inscrite, fort heureusement pour lui. Même si Akuraï semblait se déchaîner et vouloir l'enterrer dans le désert pour les mots qu'il avait prononcé, je n'en fis rien, me contentant de croiser les bras.

Ses derniers mots semblaient poindre à l'horizon de sa visite. Ma seule réponse fut un sourire. J'avais toujours estimé que la provocation, le manque de respect et la menace étaient les armes des faibles, de ceux qui ne peuvent proposer autre chose, alors cet homme... J'allais reprendre le cours normal de ma journée, et donner quelques cours d'écritures à Shinji lorsqu'un nouvel intervenant fit apparition dans l'ondulation du désert. Je le reconnu au premier coup d'œil, sa démarche non chalande, sa gestuelle, ses mots... Yaherô, le plus puissant et plus flippant des Ketsueki, et c'était peu dire; puisque tout les Ketsueki étaient assez... Flippants. Même mon élève, Yami, parvenait à me donner quelques sueurs froides. Pas vraiment de la peur, mais plutôt un malaise... Rien que d'y penser..

"Brrrr... Ah. Yaherô! M'exclamais-je. Laissez-le partir, sa mort ne servirait à rien pour l'instant.."

Le Ketsueki s'écarta alors. Aussi puissant pouvait il être, il demeurait un Sunajin aux ordres d'un Kazekage qui s'avérait être : moi. J'attendis que les deux Nuekenin criminels s'éloignent et que le leader des manipulateur sanguin approche. Même si je n'avais pas obtenu les informations de l'ex Konohajin, des informations que auraient pu être intéressantes, je ne me faisais guère de soucis. Des infos sur les serviteurs, d'autres sur les Furyous probablement... Et ? Je savais déjà ce qui se trouvait dans mon village, alors, que pensait il que j'aurais fait de ce genre de délation ? Oué... Il ne me connaissait vraiment pas. J'aurais pu lui apprendre qui j'étais, ce qu'était un village, ce qu'étaient des Sunajin et des Shinobi en général, mais je ne voulais simplement pas m'entretenir avec un Nukenin pensant voler au dessus de la masse.

Lorsque le Ketsueki fut face à moi et Shinji, je pris la parole.

"Cet homme était là pour nous livrer des informations, nous apprendre des choses sur ce monde... les personnes imbues d'elles mêmes, je hais ça. Peut-être aurais-je du l'écouter me direz vous. Mais... Ces informations, nous les obtiendrons d'une autre façon. D'autres accepteront plus facilement sa condition, et son comportement. Bien, comment s'est passée cette mission, Yaherô ?"

Spoiler:

Comme bien souvent lorsque les gens perdent le contrôle de la situation ou la maîtrise de la conversation, le débat est vite remplacé par des insultes. Ce Seitô avait beau se poser en donneur de leçons, il n'en échappait pas moins à ce principe. Mieux encore, il semblait le sublimer. Bon d'accord je n'attendais pas grand chose de la part d'un déserteur mais là il se surpassait. Il me faisait penser à un enfant de cours d'école et précisément à ceux qui vous insulte en s'assurant de rester à bonne distance pour éviter le retour de bâton. Il avait assurément la langue bien pendue mais pas grand chose dans le pantalon. Après avoir rompu le semblant de débat qu'il menait avec la Kazekage il disparaissait la queue entre les jambes.

Je tournai un regard amusé vers Zanshi alors qu'il la qualifiait de starlette souhaitant se faire un nom sur la scène internationale. Je ne savais pas vraiment quelles relations nous avions avec l'étranger et à vrai dire je m'en foutais royalement. Peut-être que c'était de la jalousie au fond. Après la Kazekage vint mon tour. J'écoutai le déserteur me traiter de gamin qui semblait se cacher dans les jupes de sa mère mais qui ferait nettement moins le fier loin de sa protection. Ouais, parfaitement! Vu que j'avais la chance d'être aux côtés d'une des shinobis les plus puissantes de monde pourquoi me priverais-je de ce privilège? La blondinette à ses côtés faisait de même, non?

Par contre ce fut plus la forme que le fond qui m'amusa. Ce dernier semblait former ses phrases comme s'il était sur les planches d'un théâtre et face à un public acquis à sa cause. Comment que ça s'appelait déjà ce truc? Ha oui, de la poésie. Le plus ironique au final c'est qu'il n'y avait même pas besoin d'ouvrir la bouche pour le rabrouer car il se ridiculisait très bien tout seul. Mais peut-être qu'il n'essayait pas de faire de l'esprit au fond et que c'était sa manière de s'adresser à des shinobis qu'il jugeait comme inférieurs. D'ailleurs ce devait certainement être le cas...

- "Pourquoi comme ça il parle?" demandai-je à ma senseï. "Bizarre quand même c'est ..."

Je terminai ma clope et lâchai un dernier nuage de fumée en direction du ciel tout en me préparant mentalement à retourner à la rédaction des rapports. Et dire que j'avais espéré un instant qu'il se passerait quelque chose susceptible d'égayer un peu ma journée. Finalement on avait fait la trajet jusqu'au mur pour rien mais fallait voir le bon côté des choses, on prenait l'air. Je ne prêtai pas attention aux dernières paroles du visiteurs puisque j'avais une tâche à nettoyer sur mon insigne. Il y a des priorités dans la vie, pas vrai? Je saisi toutefois certains mots sans vraiment chercher à les écouter. Il était question de feu, de foudre ou encore de vent et de tempête. Peut-être qu'il nous faisait le bulletin météo ou quelque chose dans le genre...

- "C'est quand même un chouette petit couple pas vrai? J'aime bien la blonde, elle est rigolote! Et puis quelle classe dans l'exécution de sa courbette! C'est d'une virilité absolue!"

Je réfrénai avec peine un bâillement et redoutait déjà la suite de ma journée quand un nouvel-arrivant me redonna un peu d'espoir. Le genre de type dont on parle dans les histoires sensées faire peur aux enfants et les forcer à se tenir sage. Genre reste sage ou le Kestueki va venir te chercher! D'ailleurs ça fonctionnait aussi sur moi parce que ce type me donnait la chair de poule. Les rares fois où je l'avais vu au détour d'une ruelle dans le village je m'étais fait un devoir de changer de trajectoire pour éviter de croiser son regard. Là du coup j'avais très envie d'aller écrire des rapports tout d'un coup. Voir même nettoyer les latrines tant que je sortais de son champ de vision et, surtout, qu'il quittait le mien...

Mais non, fallait que la Kazekage lui adresse la parole au lieu de le laisser s'occuper des deux gusses. Elle était gentille quand même, la Kazekage. Puisqu'il était là elle aurait pu en profiter pour dégommer les deux zigotos mais elle demanda au Ketsueki de les laisser passer. Dommage mais bon elle devait avoir ses raisons. Et je n'avais guère envie de les discuter en présence d'un type pareil. J'allais faire mon bon petit Shinji et pour cause: j'étais en présence des deux personnes qui me donnaient le plus de sueurs froides. La Kage et ce chef de clan!

*J'aurais mieux fait de rester au lit ce matin, moi!* songeai-je en me roulant une nouvelle cigarette.

Tout d'un coup un doute m'envahit: et si Yami avait parlé de moi à ce Yaherô? Et s'il décidait de me vider de mon sang et faire une guirlande avec mes tripes parce qu'il n'appréciait pas que je tourne autours d'elle? Wouuuuh putain, j'allais crever! Quoique non... Il y avait Zanshi quand même et elle ne laisserait pas un élève se faire massacrer sous ses yeux quand même, non? Si? Nooooooooon... Rhaaa merde, j'en avais aucune idée!

- "Fais comme si tu ne le voyais pas! Pense à un truc heureux! Non, pas Yami à poil! Un truc plus soft!*

Finalement j'optai pour une représentation mentale d'une bière bien fraîche tandis que je m'imaginais posé tranquillement au bord d'une oasis, doigts de pieds en éventails. Le tout en gardant mon regard obstinément fixé sur l'horizon pour ne pas avoir à le poser sur le nouvel-arrivant...

Mon départ fut stoppé par l'apparition de cet être, aussi repoussant qu'étrange. Enfin, pour le commun des Shinobi de ce monde. Bien qu'il soit un Ninja que l'on pouvait qualifier d'effrayant, je n'en avais cure. Son regard rouge de sang me fixait, mais je ne bougeais pas. Un regard de tueur ? Ça ? Avec quelqu'un d'autre, cela marcherait, mais pas avec moi. J'avais plus de sang sur les mains qu'il ne pourrait un jour en voir.

Il connaissait un Homme comme moi ? Un philosophe ? Je laissais échapper un simple soupir. Devais-je rire à cette blague de mauvais goût ? Moi ? Me prétendre philosophe ? Je ne pense pas. Me prétendre diplomate ? Non plus. Avoir un village et un clan à ma botte ? Je n'avais pas cette prétention. Bien que je sois leader du Shôraizen, la liberté était un de nos principes. Et jamais je ne l'enfreindrai... Mon regard se posa sur l'homme, simplement et purement.

« Je ne suis ni philosophe, et n'ai aucun clan à ma botte. Je n'ai cure de ma réputation, de la diplomatie ou de tous vos petits joujoux laborieux et inutiles. Vous êtes ce que vous êtes, je suis ce que je suis. Je n'incarne qu'une simple fracture qui possède bel et bien une origine, mais vous n'êtes pas assez malin pour la comprendre. Mais ça, ce n'est pas mon problème... »

Qu'allait faire Habashi Zanshi ? Sauver les apparences en me laissant partir, lui donnant un semblant d'honneur ? M'arrêter au risque de dévoiler ce qu'il y a derrière ce somptueux masque de mensonge ? C'était ça, que j'attendais. La première ou la seconde solution ? Tenir cette image factice, ou accomplir son destin de Shinobi au prix d'une réputation entachée ? Alors ?

Sans surprise, ce fut la première solution. Je reprenais mon chemin, me dirigeant au sein même du désert. Qu'elle solution j'aurais prise ? La seconde. Mon image ? Je ne répondrai que part une seule chose : la Fin justifie les Moyens. Mon honneur n'est que dans le résultat, dans rien d'autre...

« Comme je l'ai dit précédemment... Bonne journée. »

Et alors que nous nous éloignons de façons pacifiques, les besoins de manger de mon élève se fit sentir. Manger une spécialité locale ? Avions-nous réellement le temps ? Et est-ce qu'il y aurait un restaurant dans ce désert ? Je ne pense pas. Nous avions tout juste assez de vivre pour le voyage retour.

« Je doute que nous trouvions quoi que ce soit à manger dans ce désert, si on exclut les Oasis, bien sûr... »

Puis je regardais la route en face de nous. J'avais simplement envie de rentrer afin de me reposer un peu...

« Nous nous arrêterons à Kawa no Kuni, il y aura plus de choix que dans un simple désert. »

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