La fine équipe formée par Kakeshuou reprenait enfin du service après une pause relativement longue. Après le succès de leur première mission, le trio allait devoir à nouveau collaborer et rétablir l’ordre au sein du Shozaichi. A vrai dire, les rangs s’étaient quelque peu agrandis. La team était donc désormais composée de quatre membre. Le vieux Samui toujours en tant que chef de groupe, Asuna et Aokiji, qui avait déjà eu l’occasion de travailler ensemble, et, la grande surprise, ou pas, Yamanaka Len. Ce n’était un secret pour personne, il était le petit chouchou de Kakeshuou et le jeune Samui ne portait pas le garçon dans son cœur. Pourtant, à force de le côtoyer au Shozaichi, il s’était plus ou moins habitué à sa compagnie. Maintenant qu’il était encadré par une certaine autorité, il lui était donc impossible de laisser libre court à son esprit mesquin. Qui sait ? Cette nouvelle formation pourrait peut-être permettre aux deux blonds de créer des liens ?

Mais l’heure n’était pas au social. A vrai dire, un mal terrible s’était abattu sur le Shûkai. Une mystérieuse femme se faisant passer pour un ninja médecin empoisonnerait ses patients, laissant ces derniers agonisant avant de disparaitre. Terrifiant, mais surtout révoltant ! Il fallait à tout prix arrêter ce massacre et mettre cette folle furieuse hors d’état de nuire. Profitant d’un afflux de réfugiés originaires du Pays du Fer dans une grande ville du Pays de la Terre, le quatuor se rendit sur place afin d’enquêter sur le personnel soignant présents.

Dès leur arrivée, Kakeshuou rassembla les trois Genins afin de très vite les mettre en condition. Dès les premiers mots prononcés par le capitaine de l’Oda, Aokiji comprit que ce dernier allait réitérer l’expérience de leur précédente mission. En effet, l’homme donnait carte blanche à ses élèves, les laissant enquêter afin de démasquer l’imposteur. C’est donc sous un ton militaire, et quelque peu vieux jeu, que le quingénaire s’en alla vers l’hôtel de ville, alors qu’il était temps pour le trio de se concerter.

Aokiji et Asuna s’entendait plutôt bien. Ils avaient prouvé par le passé qu’ils étaient capables de travailler en équipe. Cependant, ils allaient devoir compter avec un nouveau membre, Len. Le Samui avait déjà été témoin des talents du jeune garçon, mais ils n’avaient jamais eu l’occasion collaboré ensemble. Le Samui décida donc de prendre les choses en main et enclencher le brainstorming.

« Bon, on va devoir visiter tous les centres hospitaliers du coin. Je pense que pour identifier le criminel nous allons avoir besoin de tes talents de fouineur mental mon petit Len. C’est dans tes cordes ? »

Ils allaient tous les trois devoir se mettre d’accord sur un plan s’il ne voulait pas partir dans tous les sens. Asuna pouvait parfois se montrer très bornée et Len, quant à lui, ben… C’était Len !

Quand Len reçut cette mission, il n'en crut pas ses yeux. Il allait, enfin, pouvoir sortir du village ! Après presque une demi-année derrière et à l'entrée du Shozaichi, le temps de sortir et de revoir le monde extérieur se présentait à lui ! Sans une, ni deux, il enfila sa veste, son insigne de Passeur, et rien d'autre. Pas d'argent ni de matériel Ninja ? À quoi bon en prendre alors qu'il peut se servir directement sans que personne ne remarque ? Et oui, Len n'avait rien perdu de son génie du vol et de l'arnaque.

Se mettant en route, il formait donc une équipe avec Aokiji, et une certaine Asuna. Les cheveux bleus jusqu'à ses sourcils, ressemblant plus à un cosplay mal foutu qu'à un Ninja -si vous voulez l'avis de Len bien sûr-. Sans prévenir, Len avait eu la bonne, ou mauvaise, idée de fouiller dans l'esprit de la nouvelle arrivante. S'il savait tout ce qu'il y avait à savoir sur le vieux Samui et Aokiji, il ne savait rien de cette fille... Enfin, les informations passantes, c'était donc une Ninja aussi douée en cuisine que Len ne l'était pour le vol. C'était tout ce que le Blondinet avait daigné retenir.

Et quand Papy Ôda donna carte blanche aux trois élèves, Len afficha un immense sourire satisfait. Il allait pouvoir faire ce qu'il voulait, quand il voulait, et à sa manière ! De quoi, pour une fois, donner à cette mission un but lucratif certains ! Et loin d'être bête, il savait déjà qu'une ville avec une organisation sanitaire aussi grande devait probablement abriter d'amples bourses bien remplies. À peine, le Samui avait-il dit "rompez" que Len sentait déjà le doux papier des Ryos sous ses doigts.

Mais quand Aokiji imposa son plan d'action, Len afficha une mine désabusée... Il savait que son camarade blondinet était affreusement limité intellectuellement, mais là, lui-même était surpris de voir jusque-là où ça s'étendait. En soit, le Passeur soupira avant d'annoncer...

« Si tu me payes et qu'on a une semaine devant nous sans que notre cible parte, pourquoi pas. »

Et sans plus attendre, il sauta agilement sur Aokiji et lui mit un petit coup dans le crâne.

« Mais ça va pas bien la tête ! Je ne vais pas m'amuser à fouiller tous les esprits de chaque médecin de cette ville ! Y en a des centaines, ça me prendrait trop de temps ! T'es nul donc laisse faire le pro ! »

Car ouais, on pouvait dire que dans le domaine "Manipulation et jeu Psychologique", Len était de loin le plus doué. Bref, sans perdre un instant, il détacha son insigne de passeur, le donnant à Aokiji, avant de... Partir en courant dans la foule ? Oui, oui. Se déplaçant habilement et avec de grande facilité, Len était déjà loin avant que l'on ne comprenne quoi que ce soit. Et soudainement, il ralentit le rythme, prenant un souffle aigu et malade. Il allait faire ce qu'il savait le mieux : manipuler et piéger !

Usant de sa télépathie, il envoya les informations aux deux autres... Qui ne servait strictement à rien.

T : « Elle cherche des malades faibles. Je suis donc une cible de choix, et je vais l'attirer. Puis après, je vous dis où elle est et, comme des grosses brutasses, vous faites le boulot. Vu ? »

C'était un lendemain. Une autre journée qui donnait d'autres pensées à notre protagoniste. Si banal, morose, en fait.. futile oui. Son quotidien l'ennuyait. Elle se levait, allait se préparer, s'occuper de son seul animal de compagnie, déjeuner quelque chose, ouvrir les volets. Il n'y avait rien de nouveau et on avait l'impression d'avoir programmé un robot. Chaque jour elle passait devant sa vitrine, il y avait sa rapière qu'elle avait rangée là, juste ici, ne pouvant plus l'utiliser.

Il y avait aussi son bandeau, celui de Kumo. Douce époque où elle était encore une Kumojin, que Shuji était à ses côtés, que tout allait bien. Elle avait même réussi à se souvenir de son combat dans la guerre de Kiri contre Kumo, qu'elle avait battu son adversaire Kirijin aux côtés d'un Nukenin... Comment s'appelait-il déjà ? Mihawk, oui, cela devait être son prénom. Il manipulait le papier et c'était occupé de l'homme qui jouait avec la glace... Il avait gagné.

Elle levait la main au ciel, le soleil l'éblouissait. Un sentiment la rongeait encore, quelque chose lui manquait. Un vide, une souffrance. Le pire n'était pas que cette souffrance soit présente, mais de ne pas savoir ce qu'elle représentait. Envers qui elle s'adressait et pourquoi. Ses yeux étaient vides de toutes pensées, elle était fatiguée de devoir se battre et de chercher une réponse à sa question. Mais elle n'avait rien d'autres à faire, en même temps. Partir ? Où ? Avec qui ? Non, sa seule maison c'était le Shukaï.

Elle soupirait et continuait de se préparer. En fait, elle avait déjà reçue les informations qu'aujourd'hui elle partait en mission avec son ami et rival Aokiji, son senseï et un illustre inconnu, apparemment membre de son équipe. Enfin bon, elle préparait comme d'habitude les rudiments pour partir en mission. Kit de soin, couverture, feu. Elle avait préparé la veille un bon repas pour l'équipe, au cas où la mission durerait plus de temps que prévu. Puis... elle s'en allait. La Kirigaya fermait les portes de sa maison.

Au point de rendez-vous, elle eut assez de temps de voir toute son équipe. Pour la première fois, elle n'eut aucune réaction et ne dit aucun mots. Pas un seul bonjour, pas un seul regard à ses partenaires. Ses yeux étaient vides, et si tristes. Elle était là, encore dans une banalité mortuaire pour se battre, défendre sa vie et des principes d'une stupidité hors-norme. Déjà qu'on lui avait fait la morale car elle n'avait pas voulu tuer quelqu'un la dernière fois, aujourd'hui elle repartait avec ces mêmes personnes.

Elle soupirait et écoutait juste l'ordre de mission auquel elle avait déjà pensé et prit ses propres décisions. Et puis son partenaire de mission prenait déjà les devants, donnant un plan qui allait prendre énormément de temps. Le nouveau de l'équipe lui ne se gênait pas à la ramener pour dire au Samui que son idée était stupide. Asuna levait les yeux au ciel, l'air désintéressée. « Qu'est-ce que je fais ici, encore ? » elle aurait pu s'envoler, partir loin de tous ces problèmes si peu originaux. Enfin, le petit partit dans son coin pour communiquer par la pensée à l'équipe son plan.

Le regard d'Asuna changeait alors d'un tout autre. Être manipulée, encore une fois ? Suivre les ordres ? Quelle douce blague. Elle lui répondait alors, par la pensée, vu que c'était un Yamanaka.

« Ferme-la. »

Elle coupait ainsi tout lien avec lui et vu qu'il était loin, elle s'adressait uniquement à Aokiji.

« Écoute-moi bien. Voilà ce que je vais faire, que ça soit pour respecter l'ordre d'équipe ou non, je n'en ai strictement rien à fiche. Je ne suis pas les ordres d'une personne que je connais pas. »

Elle marquait une petite pause.

« Je vais allez moi-même dans tous les hôpitaux en me multipliant et fouiller les banques de données et les registres, que ça vous plaise, ou non. »

L'air décidée, elle se retournait une dernière fois vers le chef, Kakeshuou.

« Que ça soit votre chouchou, ou je ne sais quoi, cela m'importe peu, vraiment. »

Elle s'attirait les foudres, mais qu'est-ce qu'elle s'en fichait, en fait.

Aokiji avait apparemment surestimé les capacités du petit Yamanaka. A force d’exploiter les talents du garçon, on avait tendance à oublier qu’il était encore très jeune. C’était donc compréhensible que ses pouvoirs soient encore plutôt limités. Et il n’hésita pas à le faire comprendre au Samui. Il lui sauta littéralement dans les bras, avant de lui assigner un coup de crâne gentillet. Puis il se mit à courir dans la foule, et dans la confusion générale, proposa son plan, qui consistait en fait à attirer l’imposteur en se faisant passer pour un malade faible et vulnérable. C’était la première fois que le Samui devait travailler avec le blondinet et il s’attendait déjà au pire. Le garçon semblait têtu et impulsif et il sera surement difficile de contenir cette fougue d’ado pré-pubère.

En parlant de comportement puéril, c’était au tour d’Asuna d’en mettre une nouvelle couche. La jeune femme décida elle aussi d’en faire qu’à sa tête et avait bien l’intention d’agir seule. Elle comptait, à l’aide de ses clones, passer au peigne fin chaque centre hospitalier afin de fouiller les banques de données et les registres. Aokiji ne comprenait pas vraiment en quoi cela pourrait leur servir, étant donné qu’ils ignoraient l’identité de la femme qu’ils recherchaient. De plus, cette dernière ne devait surement pas être née de la dernière pluie. Si elle avait pu échapper aux autorités jusqu’à maintenant, c’est qu’elle devait être passée maitre en changement d’identité. Sur le coup, le comportement de sa coéquipière agaça fortement le Samui. Il pensait qu’elle avait évolué depuis leur dernière mission, mais il semblait s’être trompé.

« Asuna, il y a une psychopathe meurtrière qui rode dans les parages. On n’a pas le temps pour tes caprices. Ca nous avancera à quoi de fouiller les registres des hôpitaux ? Nous ne savons même pas à qui nous avons à faire. De plus, vu le nombre de centres de soins qu’il y a ici, cela reviendrait à chercher une aiguille dans une meule de foin. Je te l’accorde, Len peut se montrer parfois très gamin, mais son idée n’était pas bête du tout, au contraire. »

Le Samui lui tourna alors le dos et se dirigea vers le Yamanaka. Il s’arrêta néanmoins un instant afin de rajouter quelque chose.

« Personne ne reçoit d’ordres de personne ici. Nous sommes une équipe. J’espère que tu prendras la bonne décision. »

Aokiji rejoint alors Len, qui n’alla pas si loin que ça en fin de compte.

« J’espère que tu ne pensais pas agir seul. Mine de rien, c’est assez risqué ce que tu comptes faire, surtout pour un bonhomme en sucre comme toi. »

Il le taquinait mais ce n’était pas totalement faux. Len avait très peu d’aptitudes au combat. Ne savant pas de quoi cette mystérieuse femme était capable, il fallait mieux rester prudent. Aokiji jeta un coup d’œil rapide derrière lui afin de voir si Asuna les avait suivis. Elle n’était toujours pas là, mais le jeune homme voulait tout de même garder espoir.

Les deux blonds arrivèrent alors à l’hôpital principal du village. Le Samui prit alors le garçon dans ses bras et se précipita à l’intérieur du bâtiment.

« VITE !! AIDEZ-MOI !! Mon frère est très mal en point ! Cela fait des jours qu’il n’a rien avalé. Il est très faible. S’il vous plait aidez-le ! »

Aokiji était étonnement à l’aise dans ce genre d’exercice. Ce don pour la tromperie s’était surement développé au contact du Yamanaka, maitre en la matière. D’ailleurs, il allait pouvoir démontrer l’étendue de ses talents, car un médecin s’approchait d’eux afin d’examiner le jeune garçon.

Cette fille avait quoi comme problème ? C'était une attitude incompréhensible. Elle serait prête à perdre un temps fou, et mettre en péril une mission d'une équipe complète seulement pour son plaisir personnel ? Cela n'avait aucun sens. Vraiment. Le jeune blondinet aurait certainement pu voir son humeur mélancolique aussi ennuyeuse qu'à l'opposer de l'attitude de Len. Car oui, si on pouvait dire, c'est que ce dernier avait généralement un petit sourire coquin sur le visage, et n'arrêtait pas de faire des bêtises ! Bref, on était bien loin de cette humeur massacrante et plombante que dégageait la petite cuisinière.

Sans perdre plus de temps, Aokiji rejoint Len. Étrangement, ce dernier était plutôt heureux de voir que son grand-frère de fortune l'avait rejoint pour accomplir, ensemble, cette mission. En fait, il était même très heureux, car malheureusement pour lui –et surtout pour les autres-, le Passeur ne supportait pas la solitude. Et pourtant, il avait été seul pendant une bonne partie de sa vie, mais ceci avait changé le jour où Samui Kakeshuou avait eu vent de son arnaque et avait décidé de lui faire une proposition alléchante. Oui, décidément, Len ne regrettait pas d'avoir choisis la voie du Ninja, mais seulement pour les intérêts que cela apportait, ne vous y trompaient pas.

Sans plus attendre, Aokiji fit une petite taquinerie à Len avant de se mettre en position. Soulevant le blondinet, il se mit à courir devant l'Hôpital comme quoi son frère était très mal en point. En fait, c'était plutôt marrant –et très astucieux-, car même au Shozaïchi, on pensait qu'ils étaient frère. Il fallait dire que les deux étaient blonds, et leurs attitudes respectives (surtout l'attitude de Len en fait) faisaient penser cela. Et les talents de comédien d'Aokiji étaient très cohérents. Tout comme ceux du petit chat dans ses bras qui respiraient d'un souffle aigu, en toussant fortement. Si les membres de l'équipe eux-mêmes ne savaient pas qu'ils jouaient la comédie, ils auraient pu y croire.

Hors, la situation était délicate. Car ici, il ne fallait pas bluffer la jeune et gentille mère avec ses trois enfants en faisant semblant d'être mal en point, non, ça, c'était un exercice bien trop facile. Ici, il fallait berner des médecins aguerris, avec des bases scientifiques solides, et leurs mains ayant déjà soigné un nombre important de patient. En soit, c'était mission impossible pour quelqu'un de lambda. Hors, Len était loin d'être lambda.

Car dès qu'un médecin s'approcha d'eux, Len focalisa son pouvoir avant de se concentrer sur une maladie grave, facilement reproductible. La première chose qu'il chercha fut une maladie cardiaque, ayant un nombre élevé de cas mortels. Et son choix se porta sur un souffle au cœur, de type génétique, stade trois, couplés à une péricardite aiguë. Tandis qu'Aokiji le déposa sur un brancard, et que le médecin lui posait des questions sur les antécédents du « Malade », Len établit un lien télépathique avec Aokiji afin de lui donner des informations basiques, tout en distrayant la chose en faisant un petit coup de Kawai, puissance 100. Prenant un air faible, il produisit d'une voix fragile...

« Onee-chan... J'ai mal... Je veux pas mourir... »
T : « Souffle au cœur dès la naissance, ça devrait le faire. »


Sans écouter la suite de la conversation, le Passeur n'oublia pas sa mission. Plongeant la médecin dans un Genjutsu et manipulant sa mémoire afin de lui donner l'impression qu'il avait réellement cette maladie, il commença ses recherches en passant de mémoire en mémoire, cherchant la miss en question. Hors, quand la médecin décida de l'internet dans la nuit car ils ne pouvaient plus faire grand-chose à ce stade et qu'elle repartis vers un autre patient, Len chuchota à Aokiji.

« Je n'ai encore trouvé personne... Vu que je vais être interné, on peut, peut-être la piégée ! Si tu fais circuler l'info que ton frère très malade va passer une nuit dans cet hôpital, elle viendra peut-être jusqu'à moi, qui sait ? »


Un plan dangereusement efficace.

HOPEFUL

Elle s'avançait déjà dans les couloirs de l'hôpital qu'elle avait choisis au hasard. Heureusement pour elle, elle avait très vite trouvée les vestiaires du personnel dans lequel elle avait pu « emprunter secrètement » -pour ne pas dire voler...- une tenue d'infirmière. L'infiltration avait toujours été le domaine pré-dominant d'Asuna mais surtout la comédie. Petite nouvelle très perdue, elle était déjà l'accueil de l'hôpital. Celui-ci était sur-bombé mais heureusement cela allait très bien avec la situation d'Asuna en mode infirmière.

« Excusez-moi, je suis une nouvelle qui vient aider, pouvez-vous me dire où je dois me diriger ? »

Un talent d'actrice inégalable. En même temps, tout le monde avait de la peine pour une fille si gentille et qui paraissait si innocente et qui ne voulait juste qu'aider ses sœurs et frères de métier. Heureusement d'ailleurs qu'elle ne faisait que de « paraître » car Asuna innocente, c'était quelqu'un qu'on ne connaissait pas. Oui, certes, la dernière fois elle n'avait pas voulu tuer cet homme, ce bandit et si aujourd'hui elle en avait le choix, de nouveau, elle n'hésiterait. Avait-elle prit du sang froid ? Ou avait-elle juste réaliser que si elle avait été à la place de l'homme, il n'aurait pas hésité à la tuer, lui.

« Oui bien sûr. Toutes les personnes volontaires et / ou nouvelles sont dirigées dans l'hôpital B pour les aides de maladies mentales, cardiaque et les amputation. C'est juste sur votre droite en sortant de l'établissement. »

Elle reprenait un peu la parole pour demander des informations plutôt importantes.

« Les volontaires et nouveaux ne peuvent pas allez ailleurs ? »

L'hôtesse d'accueil lui répondait en souriant, avec une gentillesse hors-norme.

« Malheureusement non, il faut être un médecin diplômé pour pouvoir pratiquer les autres aides dont nous avons besoin, désolée. Nous ne laissons passer que ceux que nous connaissons pour être sûr à 100% de la sécurité et de la santé de nos patients les plus graves. »

L'Éclair remerciait infiniment l'infirmière qui avait prit de son temps pour répondre à ses questions. Ainsi, toujours dans sa petite tenue d'infirmière elle se dirigeait d'abord vers ses coéquipiers qui étaient partis dans un sens totalement inverse là où pouvait se trouver la criminelle qu'ils recherchaient. Une fois arrivée vers les deux compères, elle prit le bras de Len pour fait semblant de l'aider à se lever pour le mettre dans un fauteuil roulant. Elle faisait tout pour faire comme-ci ils ne se connaissaient pas et qu'elle n'était qu'une infirmière qui venait les aider.

Elle les dirigea alors avec elle vers la sortie de l'hôpital où ils étaient pour se diriger dans un autre. Une fois dehors et assez éloignée de la populasse, la Kirigaya expliqua la situation actuelle.

« J'ai demandé des renseignements en tant que volontaire et on m'a informé que les nouveau médecins ou les volontaires devaient obligatoirement allez dans l'hôpital d'à côté car les cas étaient moins graves là-bas. Aussi, ils ne laisseraient pas passer les têtes qu'ils ne connaissent pas, même si la personne est sois-disant de renommée. Donc notre cible doit sûrement se trouver là-bas. Len, si on te demande qui t'a emmené ici dit que cette une infirmière quelconque qui t'a emmené ici. Aokiji reste bien avec lui, je m'occupe des formalités pour demander qu'une médecin agrée uniquement vienne s'occuper de toi. »

En demandant une médecin diplômée, ils tomberaient forcément au bout d'un moment sur la personne dite. Le mieux serait peut-être que chaque personne passant sois analyser par le Yamanaka pendant qu'Asuna fouinerait les dossiers à la recherche des papiers d'entrées et sorties. Elle laissa donc Aokiji et Len dans une chambre à eux seul et se dirigeait vers les bureaux d'accueil où elle annonça que dans dans la chambre dite, un petit garçon ne souhaiterait voir qu'une femme en guise de médecin car il aurait des hommes. La Kirigaya justifia le fait qu'elle ne pouvait l'aider car elle n'était qu'une simple volontaire et ne connaissait pas les remèdes les plus habiles pour soigner une maladie aussi grave.

Elle précisait aussi qu'il fallait une personne très compétente.

Les suspicions du médecin qui approcha les deux blonds étaient justifiées. Après tout, le mal imaginaire dont Len souffrait ne présentait aucun symptôme apparent. Il fallait donc approfondir l’auscultation afin de mettre un nom sur la maladie du pauvre petit garçon. Et en bon médecin, c’est ce que l’homme leur recommanda. Le Yamanaka fut donc installé dans une chambre dans l’optique de passer des examens un peu plus tard dans la soirée. Le duo allait devoir donc patienter plusieurs heures, mais c’était assez compréhensible vu la situation dans lequel se trouvait cette ville. Ce n’était pas plus mal en fin de compte. Cela leur offrait une bonne marge pour pouvoir enquêter sur place. Len était une cible de choix pour la mystérieuse meurtrière.

Une fois dans la chambre, Aokiji créa un clone afin de veiller sur son coéquipier. Il n’allait pas rester là à attendre après tout. Vu qu’il se trouvait sur place, autant fouiner le plus possible. La copie du Samui se positionna sur l’arbre devant la fenêtre de la chambre. En étant seul, du moins en apparence, Len devenait encore plus attractif pour la criminelle. Le vrai Aokiji quant à lui se mit à déambuler dans les couloirs à la recherche d’un quelconque indice, un signe qui pourrait le relier à ce faux médecin.

Sa petite balade le conduit à la salle commune des médecins. Même si la grande majorité était au charbon, quelques-uns semblait profiter de quelques instants pour faire une pause. Malheureusement il ne semblait il y avoir que deux hommes. La suspecte n’était donc pas là, mais cela ne lui coutait rien de fouiner un peu. Prenant l’apparence du docteur les ayant accueillis tout à l’heure, Aokiji fit son entrée dans la pièce, en tentant tant bien que mal d’être le plus naturel possible. A peine avait-il fait un pas dans la pièce qu’un des hommes l’interpella.


« Eh ben alors ? T’en as mis du temps ? Ta pause c’était il y a une bonne dizaine de minutes ! »
« Ah... Euh… Ouais… C’est vrai, mais c’est la panique dehors ! »
« Ahah tu m’étonnes ! Viens t’asseoir avec nous. On a encore quelques minutes devant nous. »
« O-oui oui, j’arrive. »


Aokiji se trouvait dans une situation plutôt embarrassante, il lui fallait donc la tourner à son avantage. Il s’assit à la table de ces confrères du jour et tenta de récolter quelques informations.


« Et au fait, il y a du nouveau sur les victimes d’empoisonnement de ces derniers jours ? »
« Tu veux encore parler de ça ? »
« Euh oui ! Ça m’intrigue ! »
« Ben la rumeur selon laquelle le ou la coupable serait dans cet hôpital court toujours. Ca me fout la chair de poule cette histoire. »
« Ici ? Dans cet hôpital ? »
« Ben oui souviens-toi de cette vielle femme retrouvée morte l’autre jour. Elle était déjà très malade, mais sa mort était prématurée et plutôt suspecte. C’est louche cette histoire. Ça me fout la chair de poule. »
« Ouais… Flippant ! Et… »
« Hé mais vous avez vu l’heure. On ferait mieux d’y retourner ! »
« Ah merde ouais. »
« Allez-y je vous rejoins les gars. »


Le Samui attendit que les deux hommes quittèrent la pièce, puis se mit à fouiller un peu partout. Au fond de la pièce se trouvait une armoire où l’on pouvait trouver les dossiers du personnel soignant. Il isola tout d’abord les profils féminins, puis ceux les plus récents. Dans ses recherches, une personne attira son attention. Glissant le dossier sous sa blouse de docteur, Aokiji quitta la pièce et prit la direction de la chambre de Len. Ce dernier était seul, mais comme convenu un peu plus tôt, il devait prévenir le jeune homme dès qu’il apercevait quelque chose de louche.

Finalement, Len fut transporté dans un autre hôpital : le B. Jouant avec perfection et naturel, son rôle de malade imaginaire, il finit par être seul dans la chambre, les médecins examinant ses résultats, et ses coéquipiers interrogeant tout le monde dans l'Hôpital afin de trouver cette fameuse femme...

Au fond, Len s'interrogeait sur la situation. Pourquoi quelqu'un, de surcroît une femme ayant des connaissances en médecine, s'amusait-elle a tuer des malades innocents ? Il réfléchissait. Et il ne comprenait pas. Il avait beau avoir étudié tout le dossier et les liens entre les malades, il ne trouvait aucune cause à effet. C'était aussi pour ça qu'il avait était envoyé avec l'équipe Hetei sur place...

Une femme, un jeune médecin aux cheveux parfaitement rangé, une petite paire de lunette sur la tête et avec d'énormes atouts féminins entra dans la pièce. Len s'apprêtait à fouiller dans son esprit, mais... Il en était incapable. Il était beaucoup trop déconcentré, et rougissant pour le faire. Il se sentait étrange, et totalement désorienté. En bref, dans un état trop gêné par l'énorme poitrine de son médecin en charge pour faire quoi que ce soit.

« Encore debout à cette heure tardive ? Tenez, j'ai justement ce qu'il vous faut... »
« Ou...oui... »

La voix de la doctorante lui fit encore plus d'effet. Son visage tourna au rouge pivoine, et son esprit était tellement occupé à ne pas se concentrer sur cette succube, qu'il en perdit totalement le fil de la mission. Revenant vers lui, elle lui tendit un verre d'eau avec trois gélule.

« Prenez-ça, vous vous sentirez mieux... »
« Ou...Oui... »

Obligé d'obéir. Le blondinet n'avait plus aucun contrôle de lui, et semblait totalement sous le contrôle de cette magnifique créature du diable. Avalant les gélules, il retendit ensuite le verre, vide, à son médecin.

« Mer...Merci... »
« De rien, Monsieur le Passeur. »

Son subconscient le rappela à l'ordre. Réalisant les évènements, Len réorganisa son chakra. Du genjutsu ?! Pas la peine d'attendre plus de quelques secondes pour le confirmer, car le petit chat était bien trop jeune pour penser des choses aussi perverses. Il fallait avouer que cela lui trottait parfois dans l'esprit, mais jamais d'une manière aussi obsessionnelle ! Reprenant son contrôle, il bondit de son lit, avant d'attraper un de ses surins personnels, avant de scruter dans l'esprit de son adversaire.

Hors, à peine avait-il mit un pied sur le sol qu'il se sentit perdre connaissance... Titubant, il essaya tant bien que mal de concentrer son chakra afin d'appeler à l'aide... Mais en avait-il la force ? La femme devant lui souriait... Son obstacle principal venait de tomber. Rassemblant ses dernières forces, Len envoya un puissant choc télépathique aux trois autres Shinobi présent : Aokiji, Asuna... Et bien entendu, à son maître : Samui Kakeshuou.

Dans cet effort désespéré, son corps paralysé et son esprit neutralisé, il espérait que le message soit tout de même passé...

Explication :

Cette mission au final lui plaisait pas si mal. Après tout elle se retrouvait parmi des centaines d'infirmière, elle-même dans une tenue d'infirmière. Elle trouvait ça plutôt drôle, elle qui adorait se déguiser quand elle était petite, mais si elle se retrouvait toujours seul. C'est aussi pour ça qu'Asuna peut-être aimait avoir pleins d'armures chez elle. Une carapace contre le mal et la réalité, quelque chose de réel qui coupait tout lien avec les choses qui pouvaient rendre mal la Kirigaya.

Mais le plus drôle restait juste là, à ce même moment où elle était dans la salle commune des infirmiers et médecins. L'Éclair se retrouvait complètement mélanger parmi tant d'autre mais surtout elle n'avait absolument aucun moyen de fouiller les dossiers.. Une voix se fit entendre à l'entrée de la salle en stipulant qu'il fallait que tout le monde vienne car des urgences étaient demandées. Par réflexe Asuna se cachait sous une table qui avait elle-même une nappe. Elle pensait ainsi se retrouver seule dans la salle pour fouiller si tout le monde était ailleurs.

Néanmoins elle observait bien la salle et des bruits de pas se firent entendre. Au fur et à mesure que cela se rapprochait d'Asuna, elle comprit très vite de qui cela pouvait s'agir et donc sortit de sa cachette en lui attrapant le bras.

« Non mais qu'est-ce que tu fais là, c'est mon boulot de fouiller ! »

Elle s'adressait bien sûr à Aokiji. Bon au moins, ils étaient d'eux et sûrement que le travail allait être plus fructueux. Ils cherchèrent un bon moment et Aokiji trouva se dont le groupe avait besoin. Ils marchèrent donc en direction de la chambre de Len comme une infirmière et un médecin tout à fait normaux. La Kirigaya continuait cependant à observer les alentours en scrutant chaque détail si elle apercevait par exemple des talons, une femme, ou des éléments qui s'apparentaient à une personne féminine.

Cependant quelque chose interpellait Asuna. Si c'était une ennemie puissante, elle aurait réfléchie bien comme il faut avant d'agir et donc de laisser une trace de son dossier où ça pourrait être elle ne serait pas un peu trop simple ? Si c'était quelqu'un de vraiment expérimenté elle aurait juste voler son dossier que nous nous venions de le faire. Alors bon, qui pouvait être la femme sur ce dossier dont Aokiji se méfiait ? Car l'Éclair était bien persuadée que ce n'était pas la bonne personne que l'équipe Heitei cherchait.

La réflexion d'Asuna fut couper par un puissant coup sonore dans sa tête, un puissant message psychique. Il n'y avait aucun doute, cela venait du petit bonhomme de l'équipe. Immédiatement elle se retournait vers son coéquipier Aokiji avec une tête furieuse.

« Tu l'as laissé seul, sans défense ?! Mais t'es inconscient ! »

Asuna clapa une seule fois dans ses mains pour changer instantanément de tenues et revenir à son armure blanche et à sa cape rouge. Elle courrait alors dans les couloirs et ouvrait la porte de la chambre de Len avec violence, personne.

« Il faut le retrouver, c'est la femme qui a dû le prendre avec elle ! »

Asuna se concentrait juste assez pour parler à Kakeshuou par esprit, car il restait encore cette connexion.

« Senseï on a besoin de vos talents de sensorialités pour retrouver Len, s'il vous plaît ! »

Une Asuna très inquiète pour le futur de l'enfant.

Aokiji se précipita vers la chambre suite à l’appel de détresse télépathique de Len. Il fut très vite rejoint par Asuna et tous deux firent leur arrivée dans la pièce, vide. Ils étaient arrivés trop tard, le Yamanaka venait de se faire enlever. Durant sa course, le Samui avait pu sentir son clone de glace se dissiper, ce qu’il voulait dire que l’agresseur du petit blondinet s’en était également pris à lui. Par chance, de là où il se trouvait, il put plus ou moins apercevoir la criminelle, donc en disparant, toutes ces informations furent transmises au vrai Aokiji. C’était déjà des données non négligeables.

Alors que le Samui essayait tant bien que mal de poser son esprit afin de réfléchir à une marche à suivre pour la suite des évènements, sa réflexion fut perturbée par les cris d’hystérie d’Asuna. En gros, elle reprochait au jeune homme d’avoir laissé leur coéquipier seul. Il trouva la réflexion de la jeune femme très déplacée et pour quelque peu hypocrite, surtout si on prenait en considération sa réaction en début de mission.

« Non mais je rêve ! Si tu n’étais pas partie toute seule de ton côté, on ne se serait pas retrouvé en sous-effectif et je n’aurais pas été obligé de laisser Len avec un clone alors que j’enquêtais sur cette femme ! »

Le Samui n’avait pas l’habitude de s’emporter autant, mais sa coéquipière commençait sérieusement à lui taper sur le système. Il fallait ajouter à toute cette frustration, le fait que la vie du passeur était désormais en danger. Il tenta néanmoins de se ressaisir, car cela ne servait à rien de s’énerver.

« Bon calmons-nous. Avant de disparaitre, mon clone a pu apercevoir la personne qui était avec Len dans la chambre. Il s’agissait d’une femme blonde, lunettes rouges et une forte poitrine. »

Aokiji sortit ensuite le dossier qu’il avait trouvé dans la salle de repos un peu plus tôt. Il s’agissait d’une femme médecin, récemment admise dans cette hôpital et à laquelle on comptait pas mal d’erreur médicale plutôt suspecte. Mais cette personne ne coïncidait pas au physique de la jeune femme perçu par le clone. Peut-être que le jeune homme s’était tout simplement trompé, ou le faux médecin était doué en changement d’apparence comme il l’avait suspecté en début de mission. Dans tous les cas, il était revenu à la case départ.

L’air sérieux et concentré, le Samui faisait les cent pas dans la pièce. Soudain, leur Senseï fit irruption dans la pièce. Aokiji fut assez surpris de constater que le vieil homme ne leur cria pas dessus. Il semblait assez embêter, voir même inquiet. C’était surement la première fois que le Genin voyait son ainé aussi soucieux. Cela ne dura pas très longtemps car il mit très vite la pression sur ses deux élèves afin de retrouver leur coéquipier et ce avant qu’il ne soit trop tard...

Aokiji et Asuna se mirent alors à fouiller la pièce de fond en comble, à la recherche du moindre indice. Cheveux, odeur, cette maudite femme devait bien avoir laissé une trace derrière elle. Alors que sa partenaire fouillant encore la chambre, le jeune Samui décida chercher dans les couloirs quelque chose qui pourrait les relier à la criminelle. Il s’agissait d’une véritable course contre la montre, et après plusieurs minutes, il n’avait toujours rien. Soudain, son attention se porta de manière tout à fait anodine sur le plafond du couloir, à l’emplacement juste en face de l’entrée de la chambre pour être plus précis. Une étrange marque était plus ou moins visible. A l’aide de son chakra, Aokiji sauta donc au plafond et analysa cette marque de plus près. Il s’agissait de trace de pas. Avant d’entrer dans la pièce, la femme s’était surement postée au plafond afin de ne pas attirer l’attention. Mais au de-là de la simple marque laissée, une odeur particulière se dégageait de celle-ci. Une odeur… de poisson ? Le Samui s’empressa donc de faire part de sa découverte à Asuna.

Perdre connaissance.

Len n’avait pas vraiment eu de chance sur ce coup là. A vrai dire, il avait été méfiant avec tout ceux qui s’étaient approchés de lui, hormis son équipe… Quoi que. En catimini, il faisait toujours une petite vérification pour être sûr que ce soit bien eux. Mais cette femme l’avait prévu, et avant même qu’il puisse focaliser sa concentration, elle avait réussi à le plonger dans un genjutsu et à le déstabiliser, preuve de son rang bien supérieur au petit chat.

Gémissant, le blondinet se réveilla dans un râle de douleur fatiguée. La drogue qu’on lui avait administrée était puissante, mais de courte durée… Un avantage ou un inconvénient ? Seul l’avenir allait nous le dire. Ouvrant petit à petit les yeux, Len se réveilla dans une sorte de Hangar sous-terrain. Un Bunker ? Reprenant ses esprits, il entendit des bruits de pas arrivant vers sa direction. Observant rapidement les alentours, l’hypothèse se confirma quand il vit que la seule source de lumière naturelle dans la pièce était le clair de lune, passant par une petite et discrète lucarne.

Puis, sa charmante ravisseur arriva dans la pièce, avec un ton agréable et une attitude tout à fait polie, lui posa quelques questions. Combien et qui. Deux questions qui permettraient à la jeune femme de savoir qui sont ses détracteurs et surtout, comment les esquiver le plus facilement et rapidement possible. Len l’observait… Son souffle s’accéléra. Il avait peur, c’était certain. Car jamais il n’avait vécu pareil traumatisme… Même lors de sa vie de voleur.

S’approchant de lui, Len se débattit comme il put. Gémissant de peur, et tremblotant de terreur, il tira avec violence sur ses chaînes. Efforts inutiles...Elle lui souleva son T-shirt, avant de placer un objet froid sur son torse. Il se figea, paralysé par la peur… Elle lui dit de tousser, il obéit sans poser de question…

Pendant l’exercice, Len réfléchissait avec une intensité sans égale. Le stress, la peur, l’urgence, et bien d’autres facteurs augmentaient drastiquement sa capacité d’analyse. Comment s’en sortir ? Il trouva une solution. Mais celle-ci résidait dans l’intelligence de ses coéquipiers. Oui, à l’intérieur de la poche droite d’Aokiji se trouvait… L’insigne du Passeur du Shozaichi, imprégnée de l’odeur de Len. Et quand bien même il devinait que cette femme avait pris des précautions pour son odeur, ainsi que la sienne, elle n’avait pas connaissance de l’insigne… Un simple chien pisteur, ou tout autre ninja sensoriel les mèneraient jusqu’ici !

C’était donc une question de temps… Et il fallait en gagner, du temps. S’arrêtant de tousser, Len observait la femme. Elle l’avait immobilisé, oui, mais elle n’avait pas paralysé son esprit. C’était là son erreur… Dès qu’il en aurait l’occasion, Len manipulerai son esprit afin de changer sa perception du temps, afin de la rendre plus lente… Et d’en gagner.

Il suffit d’un regard pour que ce Genjutsu discret face son effet. Et sans qu’elle ne s’en rende compte, la confiance de Len remonta d’un cran. Mais il jouait encore à la perfection son rôle de petit homme en détresse… Sans répondre, il lui dit d’un air faible et empli de peur...

« Qu’allez… Qu’allez vous faire de moi…? Pitié... »

Une larme coula sur sa joue...

La situation devenait alors plutôt gênante pour le petit groupe vu que le jeune enfant avait été kidnappé. Au final c'était la faute de tout le monde car ils avaient bien surestimé leur adversaire. Ils ne pouvaient pas piéger aussi simplement une femme qui leur était en tout point supérieur. Après tout si c'était une criminelle en série, ce n'était pas pour rien. Mais bon, l'Éclair ne pouvait déjà se l'admettre à elle-même, trop de fierté ou sûrement trop occupée à trouver une solution pour retrouver le garçon.

Aokiji d'ailleurs fit remarquer que c'était tout aussi la faute à Asuna, ce sur quoi elle l'ignora totalement pour se concentrer sur une solution. Après tout si ils étaient déjà en sous-nombre, pourquoi encore plus se diviser et de ce fait laisser Len seul ? Il n'y avait pas de réponses comme à la recherche d'Asuna. La seule chose qu'il restait alors à faire était de fouiner encore une fois de plus. Les recherches du côté d'Asuna n'étaient pas très concluantes. Enfin si, elle ramassa au centre de la pièce une feuille verte-blanche-bleue qui tapait dans l’œil d'Asuna directement.

Elle l'a prit dans sa main avec un gant des plus simple car celle-ci était extrêmement dangereuse. Asuna entendit ensuite l'appel de son coéquipier qui lui demandait de venir et donc de sortir de la pièce pour se diriger vers le couloir où elle retrouvait Aokiji perché sur le plafond tel une chauve-souris. Il lui montra sa découverte d'une trace de pas dans laquelle une odeur des plus désagréable pouvait ressortir. Bien sûr, Asuna savait exactement de quoi il s'agissait vu qu'auparavant elle ne faisait que de travailler avec ça.

Elle prit un scalpel qui se trouvait sur un brancard juste à côté avec des tubes à essais et des supports pour porter le matériel. Elle demandait alors à Aokiji qui était au plafond de lui prélever un échantillon, ce qu'il fit très bien. Elle avait donc des morceaux de terre avec une odeur de poisson dans un tube à essai et de l'autre le morceau de feuille qu'elle avait trouvé dans un autre tube à essai. Elle versait alors un peu d'eau dans celui avec les morceaux de terre puis le secoua pour en faire un mélange homogène. Elle écrasa la feuille en bouilli dans un autre tube puis versa aussi de l'eau et le secoua tout aussi.

Le même mélange se retrouvait avec la même odeur.

« On utilise ça souvent en horticulture, c'est une plante à la base médicinale très puissante qui sert à calmer les douleurs les plus fortes. Doser à tord elle se transforme en un très puissant tranquillisant et donc forcément, elle endort et paralyse la personne qui, sois l’inhale, sois se la fait injecter dans le sang directement. Ce genre de plantes est sous haute surveillance et surtout très dure à être procurée. Tu comprendras donc très facilement que tous les échanges, import ou export, sont tous enregistrés sur des carnets avec des adresses et des noms. »

Elle pointait du doigt le secrétariat où elle se dépêchait de fouiller dans l'étagère des registres. Le dossier « sédatif » comprenait la plante nommée « Passiflora » d'une espèce qui comportait pas moins de 500 autre types de Passiflore. Le registre était très bien entretenue et tous les médecins qui avaient prit de cette plante était notés, sauf la dernière ligne et donc le dernier échange qui était totalement barré et rayé. Elle appelait Aokiji pour lui montrer ça. La femme qu'ils recherchaient avait dû barré pour ne pas laisser de trace.

Néanmoins, l'adresse où se trouvait le hangar qui contenait les plantes dans des cartons était indiqué, et elle devait sûrement se trouvait là-bas car elle ne devait pas avoir 300 lieux où se cacher.

Elle montrait la direction à suivre à Aokiji, plein nord de la ville, un peu éloigné du centre.

Vite.

Grâce aux connaissances d’Asuna en plantes médicinales, le fine équipe parvint à identifier la nature des traces laissées par leur cible et, suite à un travail de réflexion, identifièrent le repère supposé de la criminelle. Face à l’urgence de la situation, leur Sensei s’en était mêlé, et grâce à ses talents sensoriels, parvint à localiser plus ou moins précisément la Med-Nin et donc par extension, le petit Len. Ils se trouvaient dans un entrepôt situé au nord de la ville, et ayant tout fait pour bloquer les techniques de sensorialité, la femme avait bêtement attiré l’attention de Kakeshuou et venait donc de dévoiler sa position. Posté à l’entrée de la cachette du la meurtrière, il était donc temps pour le trio de passer à l’action. La priorité : délivrer le Yamanaka. Puis, dans un second, neutraliser la criminelle.

Donnant le signal, le vieux Samui ouvrit brusquement la porte du repère, comme pour lancer le début des hostilités. A l’intérieur, Len, saucissonné comme du bétail en partance pour l’abattoir, avait été déposé sur une table et, juste en face de lui, une femme à l’apparence sombre, les cheveux courts, rouges, arborant un masque de démon sur le coin de sa tête.

« Désolé docteur, on aurait peut-être dû prendre rendez-vous ! »

Aokiji s’empressa donc d’effectuer une série de signe afin de créer un clone de glace. Il devait éloigner l’ennemi de son pauvre coéquipier. Le clone balança alors une salve de shuriken vers l’adversaire, qui les bloqua sans difficulté grâce à ses aiguilles. Entretemps, le véritable Aokiji avait déjà préparé une autre technique. Il cracha un liquide extrêmement froid qui se déversa et gela le sol sur plusieurs mètres devant lui jusqu’à l’endroit où se trouvait le Yamanaka. Ne voulant pas se retrouver au sol suite à un vilain dérapage, le Med-Nin fit un bond en arrière vers le fond de la salle. Au même moment, le clone, usant de la surface gelé afin d’accentuer sa vitesse, bondit tel un missile vers l’adversaire.

Le jeune Samui quant à lui usa du même stratagème afin d’atteindre rapidement son partenaire ligoté. S’armant d’un kunai, il sectionna les liens qui entravait Len.

« C’est la dernière que je te laisse seul en mission, toi… »

Ne voulant visiblement pas se laisser capturer, la criminelle envoya la copie de glace une salve de senbons, transperçant la gorge du clone qui explosa en un épais souffle glacial. Il leur fallait donc profiter de ce brouillard opaque blanc qui voilait le temps d’un instant la vision l’ennemi.

« Asuna ! Dégomme-la ! »

En effet, la jeune femme était spécialiste des tirs de précision longue distance. Un vrai sniper quoi. Entre temps, Aokiji avait libérer le blondinet, qui, au vue de la mine qu’il faisait, semblait avoir passé un assez mauvais moment auprès de cette psychopathe.

Ils courraient à une vitesse ahurissante. Le petit groupe du Shukaï était si pressé qu'ils déboulaient dans les rues et sur les tois comme de vrais ninjas. Certaines personnes les prenaient un peu pour des fous à courir comme si ils avaient le diable aux trousses mais rien du tout ; la vie de leur partenaire était en jeu. Asuna avait eut un réflexe très étrange avant de partir de l'hôpital : elle avait prit avec elle l'échantillon de feuille dissoute avec elle dans un petit flacon.

Ils arrivèrent très vite devant l'entrepôt où Papi s'empressa d'ouvrir les portes pour rejoindre ce qui devait être une salle bien plus cachée. La Kirigaya n'avait pu cependant s'empêcher, en même temps de courir dans l'entrepôt, d'admirer tous les cartons de plante rares. Il n'y en avait pas tant que ça, quoi, une centaine. Mais tout cela devait facilement valoir des millions et des millions d'or. D'ailleurs elle n'avait pu s'empêcher de se faire cette remarque « et si je revenais à mes origines et redevenait une petite fille passionnée par l'horticulture ? »

Non bien sûr que non, elle n'était plus cette petite genin de Kumo qui jouait avec ses tresses, avec son responsable légal. Elle avait prit une maturité grandissante de jour en jour. Elle devenait en fait la femme qu'elle avait toujours rêvé voulu être : celle qui inspire le respect rien qu'au premier regard. Celle qui ne porte pas le nom d'Asuna mais celui de « l'Éclair », que ses ennemis, que tout le monde la nomme ainsi. Oui, c'était de l'égocentrisme pur mais elle en avait tant besoin pour se rassurer et continuer son petit bout de chemin.

Enfin bref, ils arrivaient dans la pièce où Len était retenu. D'ailleurs toutes les personnes présentent dans la salle eurent le privilège d'avoir une sorte de jeu de mots absolument nul mais tellement nul qu'une goutte de sueur tombait sur le front d'Asuna. Non mais, vraiment. Il avait le don de gâchait le sérieux d'une situation juste pour faire l'intéressant. Grand Dieu que cela pouvait exaspérer Asuna de voir faire son coéquipier ce genre de... de.... blagues ?

Mais bon, la situation ne se présentait sûrement pas à plaisanterie et les jutsus qu'Aokiji enchaînait fit rappeler à l'ordre l'Éclair qui se devait de revenir au combat. Un claquement de doigt et une arbalète était dans les mains de la Kirigaya. Elle fit un autre signe pour se dédoubler, un simple clone a qui elle confiait une fiole, la fameuse qu'elle avait gardé avec elle. Le jeune Samui enchaînait alors les Jutsus de glace pour finir par repousser la femme au fond de la pièce dans un coin. Une situation rêvée pour Asuna. Elle entendit le signale de tir d'Aokiji.

Une flèche de métal entourée elle-même de foudre se créa dans l'arbalète et une fois que la femme fut dans le viseur d'Asuna qui était allongée sur le sol pour tirer, elle appuya sur la détente. La flèche parcourut la pièce à une vitesse folle. La femme eut le temps d'esquiver la flèche et se la prit à la place dans la jambe droite. Cette jambe fut immédiatement paralysée grâce au chakra Raïton de la flèche.

La fausse médecin s'écrasait alors au sol mais pouvant encore bouger. D'ailleurs elle put lancer un scalpel qui rasa la joue gauche d'Asuna à tel point qu'elle se mit elle-même à saigner.

Heureusement pour le groupe, le clone d'Asuna arrivait alors par la brume d'Aokiji dans le dos de la criminelle. Elle ouvrit la fiole si rapidement et profitait que la femme soit à terre pour la lui mettre dans sa bouche afin qu'elle avale le contenu de celle-ci et donc de la fleur médicinale.

Le clone disparut et la fiole était vide.

Doucement, la femme s'approcha avant de plonger son aiguille, déplaçant une veine du petit blondinet, et augmentant ainsi, faiblement, mais c'est déjà ça, son endurance, et faisant baisser de manière flagrante le risque de malade cardio-vasculaire. Si ce n'est plus... En tous les cas, la malformation apparemment de naissance était totalement résorbée...

Continuant son jeu d'acteur, la femme leva d'un ton. Elle devenait vraiment menaçante... Et c'est là que Len se demanda si Aokiji avait pensé à l'insigne du Passeur qu'il possédait... Plus le temps passait, et moins il y avait de chance de voir le petit chat revenir vivant de cette mission... Hors, par chance pour le blondinet, Aokiji et Asuna sortirent de nulle part avant de mener l'assaut !

Un clone de glace apparaissant, Len en profita pour renforcer la connexion télépathique avec ces deux amis. Et oui, un Yamanaka était plein de ressource, et permettre une coordination parfaite avec les membres de l'équipe était aussi un talent du petit chat. Ce fut Aokiji qui libéra Len de ses entraves, en lui disant une petite phrase qui rassurait le blondinet. Il ne le laisserait plus seul, et il avait intérêt ! Bref...

Se concentrant sur son adversaire, la première chose que Len fit c'est de se connecter à son esprit afin de prévoir tous ses mouvements. La tactique était la suivante : savoir et reconnaître pour transmettre l'information à ses alliées et les faires agir en conséquence. Et ceux, en temps records. Il n'en avait pas vraiment conscience, mais leurs réflexes et autres actions étaient tout affinés grâce aux informations qu'envoyait le Yamanaka. Car même si Len était jeune, il avait une capacité d'analyse, de tri et de sélection de l'information largement plus rapide que la moyenne...

Néanmoins, ce n'était pas le cas du clone qui explosa, laissant un brouillard de glace. La pensée étant plus rapide que la parole, Asuna eut l'intuition forcée d'agir à ce moment précis. C'était aussi le but de la connexion télépathique : d'agir plus vite et avec une coordination hors-norme. Asuna tira avec son arbalète, mais le femme eu quand même le temps d'esquiver partiellement le projectile, et de riposter ! Le Blondinet analysa les actions d'Asuna et se calqua sur son assaut.

Malheureusement pour elle, Len était en état de prévenir Asuna afin de limiter la casse. Toujours placé dans le subconscient, et grâce aux réflexes de sa coéquipière, cette dernière esquiva de justesse le scalpel... Suivant la stratégie de la guerrière, Len composa les mundra du clan Yamanaka. En un instant, il fit imploser la mémoire de son adversaire, qui perdit conscience de ce qu'il souhaitait faire... Bien que ce Jutsu fût plus connu sous le nom de la "Grande perturbation" du Clan Yamanaka, Len n'en avait pas conscience. En tous les cas, il ne durait qu'une dizaine de secondes... Mais c'était largement suffisant pour permettre à Asuna de faire boire la fiole paralysante à notre cher médecin tueur à gages...

Néanmoins, il ne fallait pas sous-estimer cette medic-nin. Sans perdre un instant, Len se focalisa sur elle... Les deux s'immobilisèrent, incapable de bouger... La femme semblait mimer les mouvements de Len, qui lui, affichait un large sourire mesquin.

« Oh... Et bien, nous sommes 4. »

Car il sentait l'aura imposante de Papy Ôda, leur Sensei, approchant à pas vif...

Len écoutait les instructions de son Sensei. En tournant la tête, la femme tournait la tête aussi. C'était une liaison de corps à corps... Une liaison relativement dangereuse, car Len ressentait toutes les blessures et les sensations de cette femme. L'inverse n'était pas forcément vrai... C'était le contre-coup du pouvoir des Yamanaka : celui de voir les blessures du corps lié se répercuter sur son corps.

Mais il s'en fichait actuellement. Cette femme allait être ligotée, et dès que cela serait fait, il rompra la liaison, se mettant hors de danger. Mimant les gestes et se calant sur les actions de ses coéquipiers ligotant la femme, le petit chat pouvait sentir sur ses poignets et sur son corps la corde qui emprisonnait, lentement, mais sûrement, la femme. Aokiji et Asuna ne lésinaient pas sur la force des liens, car le blondinet pouvoir voir lui-même ses poignets rougir de façon rapide et assez spectaculaire. Et dès qu'ils avaient fini, il relâcha directement le lien, se frottant sa peau rougissante, comme pour apaiser cette légère douleur désagréable.

Et là ? C'était à lui de jouer. Sans perdre un instant, il s'avança vers la femme... Il n'aimait pas son regard. Même si elle tuait des innocents, elle avait réussi à le soigner d'un mal invisible, à première vue... Il ne savait pas pourquoi elle faisait ça, et il avait envie de le découvrir... Tout ce qu'il fallait faire, c'était de se plonger dans son esprit et de récupérer les informations en questions...

S'avançant vers elle, il posa son pouce gauche sur son menton, lui levant délicatement la tête, avant de poser son pouce gauche au centre de son front. Juste après quoi, son chakra déferla dans l'esprit de la Dame, et ce fut comme si les deux perdirent l'étincelle de vie dans leurs yeux respectifs. Ils étaient comme plongés dans une transe étrange, imperturbable et impénétrable... Len récoltait toutes les informations qu'il souhaitait sur cette femme...

Mais se contacte mystique ne dura qu'une petite demi-minute. Si on faisait attention, on pouvait voir que la vitesse de lecture de Len avait déjà bien augmenté. Sans perdre un instant, il expliqua la situation à son équipe.

« Neyma Lin. C'est une Ninja médecin errante, sans aucun maître, ni employeur, ni Ninja officiel. Elle ne s'occupe pas des cas curables, seulement ceux désespérés, et... »

Il déglutit. La mort était encore quelque chose frappante dans l'esprit du Passeur.

« Elle abrège leurs souffrances. À l'heure d'aujourd'hui, ses victimes était tous des civils avec des cas désespérés. »

Il regarda son Maître. Il n'avait pas employé le terme "tuer", mais "abréger"... Peut-être qu'il essayait, inconsciemment, de lui sauver la mise pour ne pas avoir à voir un autre mort ?

« On peut peut-être la comprendre un peu ? Elle pense sincèrement faire ça pour le bien de ces personnes... Un petit séjour en centre de rééducation d'éthique de médecin et deux trois semaines en prison suffiront... Non...? »

On pouvait voir que le petit chat n'avait aucune envie de voir quelqu'un mourir ou emprisonner aujourd'hui. Il le savait, il arrivait à percevoir le point de vu de la médic-nin. Après tout, à sa connaissance, elle tuait, mais seulement les désespérés.

Pathétique. La femme se retrouvait au sol et saucissonnée comme elle devait de l'être. Le combat s'était plutôt bien passé et même que Len et Asuna avait travailler en équipe qu'elle avait bien remarqué qu'il avait agit sur elle pour qu'elle ne puisse plus trop bouger au moment des tirs de l'Éclair. De ce fait ils avaient tous ensemble réussi à neutraliser l'ennemi même si leur Senseï avait bien réussi à les aider. Elle se retrouvait de ce fait prise par l'équipe et ne pouvait pas vraiment s'en sortir. Malheureusement pour Asuna le poison qu'elle avait essayé de lui faire avaler n'eut aucun effet concluant.

En même temps, la Kirigaya s'y attendait énormément. Après tout c'était une médecin criminelle et elle se devait bien d'avoir des antidotes contre ses propres « soins ». Du coup, le poison ou du moins la plante n'eut aucun effet car elle s'en était déjà protégé. Elle avait peut-être même tester les effets sur elle-même auparavant pour savoir qu'elle dose utiliser à chaque fois, ce qui ne serait d'ailleurs pas du tout étonnant.

Mais l'heure était venue au jugement de cette personne et Kakeshuou fut très clair sur le fait que nous devions donner nos avis distincts sur son cas. Len commença par donner son point de vue mais aussi à dire qui était cette personne. Apparente une médecin errante sans réel but qui soi-disant « abrégeait » les souffrances des personnes. Asuna fut si révoltée qu'elle prit la parole bien avant Aokiji pour exposer son point de vue.

« C'est une blague ? »

Elle s'avançait près de la jeune femme pour exposer son point de vue qui était totalement justifié.

« La comprendre ? Elle n'a aucune licence pour exercer ce métier dans ses lieux et on devrait la comprendre ? La comprendre de quoi d'ailleurs ? Dis-moi de quel droit et de quel pouvoir une personne comme elle peut avoir pour juger de qui doit mourir et de qui doit vivre ? »

Elle prit une inspiration. Elle était en colère.

« Eh quand bien même elle s'occuperait des cas les plus graves, en étais-tu un ? Les médecins n'ont même pas réussi à juger ce que tu avais qu'elle t'avait déjà kidnappé pour essayer de te tuer. Est-ce que les personnes tuées avaient demandé à ce qu'on les aide à partir ? Non. Ils voulaient peut-être profiter du temps qu'ils leur restaient pour le passer avec les gens qu'ils aimaient, quand bien même s'ils souffraient. Le mieux dans tout cela ? Son mode opératoire, empoisonner quelqu'un c'est abréger ses souffrances peut-être ? Ou en rajouter une couche sur tous les problèmes que cette personne possède déjà ? »

Elle écoutait la peine que Len voulait lui donner et se mit à rire doucement.

« Pour moi, c'est la peine capitale ou la prison à vie. Si on devait laisser ce genre de cas partir libre après quelques stupides stages de sensibilisations qui n'auraient aucun effet sur elle, l'Alliance courrait à sa perte, vraiment. »

Elle se retournait calmement lançant un dernier regard noir à Len et à toute son équipe.

« Si on l'avait laissé te tuer, aurais-tu été heureux d'avoir été tué par quelqu'un que tu ne connais pas ? Aurais-tu été heureux de ne pas avoir pu dire un dernier adieu aux gens que tu aimais ? Aurais-tu été heureux d'avoir été jugé par quelqu'un qui n'en avait pas le droit ? Réfléchis-y bien, réfléchis-y. »

Elle était sur les nerfs, elle voulait voir cette femme au fond du trou, car elle ne méritait que ça.

La criminelle avait été maitrisée grâce au travail d’équipe de la Team Heitei. Même si leurs débuts ne s’annonçaient pas sous les meilleurs auspices, le trio parvint sans toutes attentes à mettre les querelles de côté afin de mener à bien cette mission. La psychopathe était ligotée sur le sol, prête à être interrogée. Enfin, « interrogée » n’était peut-être le mot juste car en fait, elle n’aurait en fin de compte pas la possibilité de s’exprimer. Par simple manipulation mentale, le jeune Yamanaka parvint à sonder la mémoire de la captive et ainsi en apprendre plus sur cette dernière.

Elle répondait au nom de Neyma Lin, et serait en bref, une Ninja médecin clandestine. Ce nom n’évoquait strictement rien à Aokiji, mais ce n’était pas bien important. En revanche, ce qui l’était davantage était la sentence à appliquer dans une telle situation. La mort, la prison, la grâce… Kakeshuou laissa le choix à ses trois élèves. Maintenant qu’ils avaient tous les éléments en main, il leur fallait chacun exposer tour à tour la condamnation adéquate dans le cas présent.

Len fut le premier à se prononcer. Selon lui, cette Lin ne mériterait qu’un petit séjour en centre de rééducation d'éthique de médecin, ajouté à deux à trois semaines de prison. La naïveté du Yamanaka aurait surement été perçue comme touchante ou mignonne dans un autre cadre. Mais c’était loin d’être le cas ici. Il fallait que le blondinet arrête de réfléchir comme un gamin de 8 ans. Il était un adolescent, un jeune homme, suffisamment grand aujourd’hui pour affronter la réalité de la vie, surtout dans le monde dans lequel il vivait. Même si le jeune Samui s’était pris d’affection pour le blondinet dernièrement, il trouvait cependant la remarque de celui-ci totalement déplacée et irrespectueuse vis-à-vis des victimes et de leur famille.

Alors qu’Aokiji s’apprêtait à réagir, il fut coupé dans son élan par Asuna qui repassa pour la énième fois en mode hystérique. Pouvait-elle garder son calme ne serait-ce qu’une seule fois ? Etait-elle obligée de s’égosiller pour défendre son point de vue ? Tant de questions qui resteront surement sans réponses. Néanmoins, même s’il ne cautionnait pas l’approche pour le moins agressive de sa partenaire, le Samui était en réalité du même avis qu’elle. Vu la gravité des actes commis par cette criminelle, la clémence était hors de question. Pour le coup, le jeune homme était extrêmement étonné de la réaction d’Asuna. Elle qui avait littéralement pété un câble lorsque le vieux Samui lui ordonna d’achever leur ennemi durant leur mission précédente. Elle semblait être aujourd’hui belle et bien décidée à voir cette femme perdre la vie.

Une fois Asuna terminée, tous les regards se tournèrent alors sur Aokiji. Il était le seul à ne pas avoir exposé son point de vue sur la question. Lançant un regard vers la criminelle, puis son SenseÏ, il se tourna enfin vers ses deux co-équipiers.

« Je suis d’accord avec toi Asuna. Cette femme a ôté intentionnellement la vie à de nombreuses personnes, dont une bonne partie était sous la responsabilité du Shûkai. Selon moi, son châtiment devrait être en accord avec les torts qu’elle a causé. »

Aokiji se retourna alors une nouvelle fois vers la captive.

« Elle mérite la mort, ne serait-ce que par respect pour les familles des victimes. Un être aussi perfide et machiavélique ne mérite pas de vivre parmi nous. Et puis Len, je te l’ai déjà dit, la cruauté de ce monde n’a aucune limite, c’est pourquoi il faut se montrer impitoyable. »

L’influence du vieux Samui se faisait de plus en plus sentir sur Aokiji. Mais était-ce réellement une bonne chose ? Enfin bref. Le jeune homme n’en avait pas encore fini. Il avait un dernier point qu’il voulait aborder. Il sortit un kunaï et s’avança lentement vers Asuna. Il se plaça en face d’elle et lui tendit l’arme.

« Nous nous retrouvons pratiquement dans la même situation qu’il y a quelques mois. Mais aujourd’hui serais-tu réellement capable de rendre justice ? »

Aokiji était bien entendu conscient qu’un Genin n’était pas habilité à prendre une telle décision. Il voulait tout simplement mettre la jeune femme sous pression afin de voir sa réaction.