Len fut convoqué afin de recevoir les résultats de l'examen Chûnin. Une cérémonie, tout ce qu'il y avait de plus formelle afin de faire de lui, potentiellement, un membre d'une des trois Sections de l'Alliance : le Jôho. Len avait réussi l'examen d'une manière relativement drôle : en prenant l'apparence du propre bras-droit de la section. Le Henge était réellement une technique redoutable...

Arrivant devant les responsables de la Cérémonie, il récupéra les résultats et fit un sourire. Désormais, il était Passeur, mais aussi Chûnin de la Section Information et Espionnage. Un poste lui garantissant discrétion, protection, et coup bas en toute impunité. Et devinez quoi ? Il adorait ça ! Retournant chez lui, il avait aussi eut la convocation par son Maître, à 16h30 précise ! Cette fois, il ne serait pas en retard... Vu la rouste qu'il c'était prise la dernière fois !

Souriant, il ne pouvait s'empêcher de rire. Cette réussite, c'était aussi signe de briller devant les yeux de celui qui l'avait recueilli. Une sorte de deuxième famille, mais beaucoup plus puissante, influente et prestigieuse. Trois choses que Len admirait et adorait avoir en sa possession. Oui, trois choses qui feraient de lui le Roi du Monde. Mais s'il était Roi du Monde, alors Kakeshuou serait quoi ? "Empereur de l'Univers", se disait-il...

Sans perdre de temps, Len s'habilla avec sa nouvelle cape. Noire, ayant le symbole du Shukai gravé en blanc dans le dos, et l'insigne de passeur sur le devant. Voilà qui faisait de lui un Chûnin bien frais ! Continuant son chemin, il partit en direction du terrain d'entraînement, rejoignant le Samui. Son Maître... Et en lui, il commençait à germer une admiration à son égard... Oui, une admiration si forte qu'elle pouvait limite être semblable à une quasi-vénération.

Pourquoi ? Son Maître était un dirigeant du Shukai, ayant acquis une puissance déraisonnée ! Et malgré son entraînement extrêmement difficile, Len avait le sentiment que son Maître avait un amour véritable pour lui. Un amour de précepteur, qu'il n'avait jamais eu auparavant... Arrivant sur le terrain, il l'aperçut, avant d'arriver vers lui, et de lui faire un signe respectueux de la tête. Il se souvenait de la main froide du Samui sur sa tête lors de son entraînement personnel... Peut-être était-ce signe qu'il voulait encore cette douce et froide récompense ?

« Len, Chûnin du Jôho et Passeur du Shukaï, à votre service Sensei ! »

Il disait ça avec un grand sourire, comme s'il plaisantait... Mais était-ce réellement une plaisanterie ? Qui sait. Personne ne pouvait vraiment savoir ce que le petit blondinet ressentait pour Kakeshuou. Même pas lui.

Les résultats de l’Examen Chûnin étaient enfin tombés. Et en ce qui concernait Aokiji, ce résultat était positif ! Et oui, le jeune Samui était parvenu à mettre ses atouts et compétences en avant et ainsi convaincre ses examinateurs. Lorsqu’il reçut le courrier lui annonçant sa promotion, il ne put s’empêcher de laisser sa joie prendre le dessus. Il était plutôt réservé de nature, mais étant donné qu’il était seul dans son appartement, il pouvait complètement se lâcher. Au de-là de cela, il était très fier que ses paires reconnaissent enfin sa valeur. Après tout, c’était l’une des principales raisons pour lesquelles il avait pris la décision de quitter l’enfer blanc du Pays de la Neige afin de partir à l’aventure sur les terres de l’Alliance des Pays Neutres.

Aokiji fut donc convié à la cérémonie visant à promouvoir officiellement les nouveaux Chûnins. De nombreux visages très familiers y étaient présents. Setsuna, Len, Arekushi et bien d’autres. Le Samui était ravi de voir que ses amis étaient eux aussi venu à bout de cet examen. Sur le moment, il ne s’en rendait pas vraiment compte, mais lui et ses camarades représentaient l’avenir du Shûkai. Un avenir qu’ils devraient construire et défendre au péril de leur vie. Dans la continuité de son travail depuis son arrivé au Shozaichi, ses examinateurs l’avait jugé apte à poursuivre ses activités à l’Oda, à la plus grande joie d’Aokiji. Il se sentait bien dans cette section. Il avait vraiment l’impression d’aider les autres, aider une population, la protéger, etc. De plus, même s’il ne voulait pas se l’avouer, il s’était assez attaché à Kakeshuou, malgré le caractère très dur de ce dernier. Même si l’heure était aux congratulations, quelque chose gênait le jeune homme.  Une personne bien particulière ne semblait pas présente. Qu’avait-il bien pu se passer ? Avait-elle… ? Enfin bref.

En rentrant chez lui cette nuit-là, il tomba sur une enveloppe qu’on avait visiblement glissée sous porte. A la vue du sceau apposé sur le courrier, il n’y avait aucun doute, il avait été envoyé par son Senseï. Mais que pouvait-il bien vouloir au jeune Samui ? Une nouvelle mission ? Ou peut-être voulait-il tout simplement féliciter Aokiji pour sa promotion ? Non… C’était tout bonnement impossible ça. Il préfèrerait surement se râper la langue plutôt que de dire quelque chose de gentil à son élève. Ne souhaitant pas laisser durer le suspense davantage, le Chûnin prit connaissance du contenu de cette enveloppe. Une convocation ? A 4h30 ?! Il était sérieux le vieux ?! Il sortait tout juste de la cérémonie des Chûnins ! Le jeune Samui aurait surement dû rentrer chez lui tout de suite, au lieu de passer la soirée avec Setsuna. Il avait à peine le temps de faire un somme et se préparer.

Il avait reçu un tout nouvel uniforme. Plus moderne, mas aussi bien plus classe. Il n’oublia pas son équipement. Kunai, shuriken et son nouveau katana tout neuf. Une fois prêt, il se hâta au terrain d’entrainement où il devait rejoindre sa team. Mine de rien, il aimait passer du temps avec eux. Ils étaient devenu comme une petite famille, avec ses avantages mais également ses inconvénients. Aokiji était un peu à la bourre, ce qui était très inhabituel pour lui. Faut dire aussi que le vieux Samui les avait prévenus la veille pour le lendemain. Le jeune homme se doutait bien qu’il s’agissait là d’un acte complétement intentionnel, mais bon.

« Mes salutations Kakeshuou-sama. Bonjour à toi également Len. »

4h29. Aokiji était arrivé de justesse. Il dissimula au mieux sa fatigue et sa hâte et resta le plus naturel et décontracté possible. Il ne manquait plus qu’Asuna. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien foutre celle la encore ?

Il n'avait pas eu sa récompense. Reprenant une position détendue, Len regarda Aokji arriver, et pile à l'heure. De peu, il aurait eu une correction de la part du Samui. D'un côté, la chose avait quelque chose de comique, mais d'un autre, Len commençait réellement à considérer l'autre blond comme son grand-frère. Pour dire, avec la ressemblance physique, couplée au fait qu'ils étaient souvent ensemble portait à confusion.

Non, ils n'avaient aucun lien de sang, et pas du tout les mêmes capacités. Len était un Yamanaka, bien qu'il n'aimait pas user de ce nom. Non, il préférait qu'ont l'appelle Len, tout simplement. Peut-être aurait-il aimé porter le nom de "Samui" ? Qui sait. Mais ne contrôlant pas la glace et ignorant tout de ce clan, il aurait était facilement vu en tant que bâtard. Mieux fallait-il donc ne pas avoir de nom de famille après tout. Ou alors Hetei ? C'était pas mal.

Se retournant, il fit un grand sourire à Aokiji, suivis d'un petit :

« Coucou, Aokiji Nee-san ! »

Littéralement, Aokiji "Grand-frère". Il se le permettait. Après tout, rien n'empêchait la chose... Venait donc le discours du Samui. Et non, Len n'oublierait jamais son Maître, la seule personne qui a daigné croire en ses capacités. Celui qui fit de lui le Passeur du Shukaï; et ça, il ne l'oublierait pas. Et puis, il était heureux d'être sous les ordres directs de l'Homme le plus influant du Shukaï... Et effectivement, la Team, ou plutôt Aokiji & Kakeshuou, était très important pour le petit chaton. Non pas qu'il n'aimait pas Asuna, mais elle lui criait tout le temps dessus ! Mais vu qu'elle n'était plus dans l'équipe, ce n'était plus un problème.

La suite était simple : il fallait dire les objectifs personnels de chacun. Et c'était à Len de commencer !

« Avec la mission du médecin, j'ai commencé à m'entraîner au Ninjutsu ! Non pas que mes capacités mentales sont chiantes hein ? Mais c'est juste pour savoir un peu plus me défendre... Je suis encore trop jeune pour mourir ! Et puis, je ne pourrai pas toujours compter sur un sauvetage in extremis d'Aokiji Nee-San et de Sensei. »

Voilà pour les objectifs à court terme : devenir un Maître dans l'art du Ninjutsu. Puis, il continua...

« Je ne compte pas prendre une équipe. Peut-être plus tard, mais pas maintenant. Et pour l'avenir... Je compte devenir un Ninja influant, puissant, respecté et noble ! Comme vous, Kakeshuou-sama ! »

En soit, son ombre éternelle. C'était le début d'une quasi-vénération divine, et de son Ombre Omnisciente... Et soudainement, il ajouta...

« Je dois aussi me venger de quelqu'un. »

D'un ton beaucoup plus froid, peu habituel pour le blondinet. Oui, cette personne qu'il haïssait tant...

« Aokiji nee-san » ? Le Samui fut assez surpris par cette appellation. Il est vrai qu’implicitement, une certaine relation fraternelle s’était installée entre les deux blondinets. Aokiji était le cadet de sa fratrie, ça lui faisait donc un peu bizarre d’être considéré comme le grand frère pour une fois. Les siens ne cessaient de le couver, veiller sur lui et le protéger. Il leur était reconnaissant et personne ne pouvaient imaginer à quel point leur relation lui manquait. Malheureusement, ils n’étaient plus là. Et aujourd’hui sa seule famille était composée des personnes ici présentes. Le jeune homme renvoya donc au Yamanka son sourire en lui tapotant affectueusement la tête. Et oui, maintenant c’était à lui de jouer le grand frère.

Sans toutes attentes, Kakeshuou félicita les deux blonds nouvellement Chûnins pour leur promotion. Même si cela pouvait passer comme une marque d’affection, le vieux Samui tourna ses propos de manière à ce que les véritables intentions de ces derniers soient subtilement comprises par ses deux élèves. En gros, leur Sensei ne voulait pas qu’ils prennent la grosse tête et souhaitait donc leur rappeler que malgré leur montée en grade, ils lui restaient toujours inférieurs. Aokiji ne fut qu’à moitié étonné, mais il était tout de même content que son capitaine le félicite, même si cela était à sa manière. Il est vrai que le ton était plutôt militaire, mais le jeune Samui était tout de même touché par les paroles de son ainé. La notion de famille, de réputation ou encore d’éducation, le Chûnin le ressentait lui aussi. Et il se doutait que c’était également le cas pour le petit Len.

Puis vint une annonce qui plomba un peu l’ambiance. Kakeshuou annonça au binôme qu’Asuna, leur coéquipière, avait fait le choix de se retirer de la team pour des raisons pratiques. Aokiji ne fut qu’à moitié surpris. La jeune femme était une solitaire. Même si elle avait fait beaucoup d’effort pour s’accommoder de la compagnie de ses partenaires, le jeune Samui pouvait voir qu’elle n’était pas totalement épanouie. Puisse cette nouvelle vie au Buki lui permettre de devenir la redoutable konoichi qu’elle aspirait à être. Et puis, ce n’est pas comme si ils n’allaient plus se revoir. Ils habitaient tous dans la même ville après tout.

Après divers encouragements, le Capitaine de l’Oda s’intéressa maintenant aux ambitions de ses élèves. Ces paroles rappelèrent à Aokiji sa première rencontre avec le quinquagénaire. Il lui avait posé une question similaire, or aujourd’hui le jeune homme n’était plus dans la même position qu’il y a un an. Même si certains de ses projets n’avaient pas changé, d’autres idées avaient évolué voir émergé au fil des expériences qu’il avait pu vivre en tant qu’officier du Shûkai.

Le Yamanaka fut le premier à prendre la parole. Le jeune Samui était très curieux quant aux ambitions de son coéquipier. Ils n’en avaient jamais réellement parlé. Il était maintenant temps de lever le voile. Le garçon qui semblait avoir adopté une attitude pour le moins désinvolte à ses débuts, mais avait ensuite pu prouver à Aokiji son implication à diverses reprises. Cela se confirma alors que Len affirma s’être entrainé au Ninjutsu. Il ne souhaitait donc plus se cacher derrière ses illusions, et il avait tout à fait raison. Comme il lui avait dit à l’hôpital, cela ne servait à rien de vivre dans la peur. Le Yamanka poursuivit et dit ne pas vouloir avoir une équipe à sa charge pour le moment. C’était tout à fait compréhensible vu son jeune âge. Apparemment lui aussi semblait admirer Kakeshuou, de quoi flatter une nouvelle fois l’égo de ce dernier. Il le confessa avec une telle aisance. Aokiji avait eu tant de mal lui à le lui avouer quand il lui demanda de devenir son Maître. Ah l’insouciance de la jeunesse…

Enfin bref, c’était maintenant au tour du jeune Samui de prendre la parole.

« Depuis mon arrivée au Shûkai, j’ai pu, notamment grâce à vous, me rendre compte de mes capacités mais également de mes faiblesses. C’est pour cela que j’ai décidé de m’entrainer au Taijutsu, plus précisément au Kenjutsu. Cela ne fait que quelques mois et je n’ai pas l’ambition de devenir le plus grand épéiste du monde shinobi. Je suis tout à fait conscient que le Ninjutsu reste mon domaine de prédilection mais je souhaite devenir un ninja efficace et polyvalent. »

Il marqua un temps d’arrêt et poursuivit sur ses projets sur le long terme.

« J’aimerais avoir des élèves. Devenir un mentor et partager mon expérience, aussi courte soit-elle. J’ai eu la chance d’avoir été bien pris en main à mes débuts au Shukai et j’aimerais offrir cela aux nouvelles recrues. Bien entendu, je souhaite toujours gagné en puissance et en influence pour, pourquoi pas un jour, prendre votre place Kakeshuou-sama. Au sein de l’Oda, maintenant que je suis Chûnin, j’aimerais élargir mon champ d’action, effectuer des missions diplomatiques hors de l’Alliance, découvrir le monde et élargir l’influence de notre institution. »

Aokiji fit un signe de la tête afin de marquer la fin de sa réponse. Les deux blondinets étaient maintenant pendus aux lèvres du vieux Samui. L'avaient-ils convaincu ?

Hein ? Mais il n'avait rien entendu ? Il était devenu sénile ou quoi ? C'était les nombreuses questions qui fusaient dans la tête de Len. Car le Samui avait juste exactement repris les termes du blondinet... Comment dire. C'était assez étrange, et frustrant pour ce dernier. Son sourire se transforma en moue, tandis qu'il réfléchissait aux dires de son frère...

Il allait prendre une équipe. La peur envahissait le petit Passeur... Allait-il le remplacer ? Allait-il l'oublier ? Ils allaient passer moins de temps ensemble, mais il ne voulait pas ça lui ! Raison de plus pour le mettre dans une colère noire. Aokiji n'avait pas intérêt à l'abandonner, sinon il ne lui pardonnerait pas ! Oh non, il se vengerait même en allant voir Setsuna et en lui dévoilant tout ce qu'il sait sur son "Grand-frère". Du genre, qu'il n'a jamais couché avec personne. Et ça, mes amis, c'est une information plus qu'embarassante !

Hors... La bouille boudeuse de Len se transforma vite en bouille toute rouge de honte. Les Hormones commençant à travailler de façon assez intense, il se posait beaucoup de questions sur ce sujets... Après tout, c'était une chose naturelle. Mais il n'y avait jamais réellement pensé... Sauf depuis quelque temps. Peut-être qu'il devait lui aussi, chercher l'amour ? Après tout, le Bras droit du Jôho avait un fiancé !

Bref, ce n'était pas le sujet. Le Passeur refocalisa sa concentration sur les dires de son Sensei... Une pointe de jalousie apparut quand ce dernier dit expressément qu'il avait besoin d'Aokiji et... Non de Len. Cette pointe lui fit plus mal que n'importe quoi... C'était une sensation horrible, mêlant un sentiment d'abandon et d'oubli de la part de sa propre équipe. Naturellement, il baissa la tête... Allait-il une nouvelle fois être abandonné ? Il l'ignorait. Mais rien que cette idée lui glaçait le sang. Plus que la vision de voir son Maître en colère.

Mais la suite était encore plus difficile que ne l'aurait imaginé le petit blondinet. À la différence d'Aokiji, lui supprimer son répertoire Yamanaka amputait largement ses défenses, et son potentiel offensif. Aïe... Pourquoi cette maudite limite ? Il réfléchissait... Oui, les techniques Yamanaka étaient interdites, mais seulement celle "visible", non ? Il garda son calme, avant d'analyser la situation. Il pouvait user des techniques Yamanaka tant que celle-ci n'était pas directement visible, et le clone n'était, logiquement, qu'en possibilité d'user des techniques de type Glace.

La situation était délicate... Cela amputait de nombreuses possibilités pour les deux élèves. Avant que l'exercice de ne commence, il établissait un lien télépathique avec Aokiji.

T : « En théorie, je n'ai pas le droit, mais bref, vu la situation, une coordination ne sera pas de refus. Je vais coordonner nos mouvements, et je te laisse le premier assaut. J'ai besoin d'analyser ton style de combat afin de nous monter une stratégie... Je vais lire dans le jeu de Sensei pendant que tu l'attaqueras, cela te permettra d'anticiper ses mouvements ! »

Fixant son vieux Maître, il se mit à s'infiltrer dans son esprit de façon tellement minime qu'il était quasiment impossible de savoir qu'il était présent. Toujours manipulant l'information à la perception, Len était une des rares personnes au monde capable de calculer et d'analyser jusqu'à 15 coups à l'avance. Avec le temps, cela augmenterait probablement, mais pour son jeune âge, cela faisait de lui un des meilleurs stratèges du Shukai. Il ne lui manquait plus que l'expérience...

Restant en retrait, il envoyait toutes les informations à propos des coups du Lion des Glaces à son Grand-Frère, et lui facilitait la tâche en synchronisant les actions. Une préparation avant l'assaut...

Etat:

Cet entretien venait de prendre une toute autre tournure dont le vieux Samui en avait le secret. Aokiji y était désormais habitué. Il ne comptait plus les fois où son Senseï l’avait convoqué pour « discuter », pour se retrouver environ une heure plus tard au sol couvert de sang. Mais que voulez-vous ? Comme disait le dicton, qui aime bien, châtie bien, non ? Du moins c’est ce que le blond voulait croire. Pour en revenir à l’entrainement, ce dernier proposa un exercice à ses deux élèves. Faisant apparaitre un clone de glace, il donna pour consigne aux deux Chûnins d’affronter cette copie en usant uniquement de leurs compétences récemment acquises. Intéressant comme exercice. Aokiji allait enfin pouvoir montrer le fruit de ces entrainements.

A peine l’exercice avait-il commencé que Len avait déjà enfreint les règles. Alors qu’il n’était censé user uniquement de ces techniques de Ninjutsu, il avait tout de même fait appel à ses talents de Yamanaka pour établir un contact télépathique avec le jeune Samui. Il comptait analyser les mouvements du clone afin de pouvoir prédire ces derniers. Ainsi, ils auraient un certain avantage. Aokiji hocha discrètement la tête pour montrer à son compagnon qu’il adhérait à ce plan. Ce n’était pas jolie jolie sur le plan éthique, mais ils devaient mettre toutes les chances de leur côté s’il voulait parvenir à bout du clone.

Le jeune Samui apposa donc la main sur le fourreau de Ryûketsu Sunô, le katana qu’il s’était procuré. Dégainant ce dernier, il était temps de passer à l’action.

« C’est partie ! Je compte sur toi Len. »

Concentrant son chakra Raiton dans la plante de ses pieds, Aokiji bondit alors à toute vitesse sur la copie de glace. Dans un premier temps, il débuta avec des enchainements au sabre assez simples, afin que le Yamanaka puisse récolter le maximum d’informations. Même si les mouvements du blond avaient gagné en vivacité, sans grande surprise, le clone esquivait sans aucune difficulté. Mais ils n’étaient pas venus pour jouer. Il fallait maintenant passer au niveau supérieur.

Se rapprochant au maximum du clone, Aokiji concentra à nouveau son chakra Raiton, mais dans la lame de son katana cette fois. Puis, en plantant celui-ci dans le sol, il libéra une onde de choc électrique. La foudre lacérant le sol fonçait dangereusement vers son adversaire. Ils allaient bien voir comment ce dernier allait se défendre.

Vous parliez de blague et d'ironie. On pouvait observer déjà dés le matin Frost volant au dessus des maisons, passant dans les rues de la capitale totalement vide avec vitesse. Il prenait plaisir à s'entraîner avec cela : quelque chose comme un combat aérien sûrement. Mais en fait, il s'ennuyait mortellement. Personne n'était réveillé à ces heures-là ou alors c'était des sortes de travailleur qui passaient assez vite dans les ruelles, si vite que Frost n'avait même pas le temps de les voir. Et du coup, le Samui restait planté à tourner en rond, ne savant pas trop quoi faire.

Du coup, il cherchait à se détendre vue l'heure à laquelle il s'était levé. Le porteur de neige n'allait pas s'amuser à se rendormir sur un toit choisit au hasard. Oui, il n'avait pas de foyer fixe et n'en avait d'ailleurs pas tout court. Il construisait et modelait des sortes de cabanes de glace en haut des toits pour s'abriter. C'était triste, malheureux et même dégradant, mais qu'est-ce qu'il s'en fichait en fait. Cette situation, c'était la même qu'il y a une semaine, qu'il y a deux ans voir même depuis ses 9 ans. Depuis qu'on l'a abandonné à son propre sort.

Mais finalement, c'était drôle de voir un garçon aussi libre que l'air et qui se faisait d'ailleurs porter par les brises. Il n'avait aucune appartenance car personne ne lui accordait l'importance qu'il devait et croyait mériter. Finalement c'était juste des papiers administratifs mais il appartenait bien à l'alliance. Cependant, jamais, au grand jamais, cela ne lui empêcherait d'aller se balader deçà delà. On le répétait mais ; en volant, il franchissait toutes les frontières. Et puis, le Samui était bien le premier à penser que les règles étaient fondées pour être transgressées. Sinon, où serait le petit piquant de la vie ?

Frost se dirigeait alors vers les terrains d'entraînements, c'était le seul endroit qu'il n'avait pas encore vue pour savoir s'il y avait du monde à emmerder. Ouais, il cherchait bien les problèmes ce sale gosse mais finalement ça l'amusait lui, bon pas les autres c'est sûr, mais au moins lui quoi. En arrivant sur les terrains il observait trois personnes réunies. Frost était un peu au-dessus d'eux car naturellement et à son habitude, il flottait dans les airs : raison de practicité. D'ailleurs il suffit d'un seul coup d'oeil de la part de notre Samui pour reconnaître son cousin boucle d'or et l'autre personne : Samui Kakeshuou.

Lui, c'était le vieux de la famille. Au moins aussi chiant que Boucler d'or il demandait toujours trop aux autres. Genre comme si la vie c'était un Kok-lanta permanent. Si, si, vous savez de quoi nous parlons, c'est le genre de vieux qui vous casse le moral en vous rappelait que y'a des morts dans le monde, que la vie elle est pas toute belle et pas toute gentille. Bien sûr Frost en avait que entendu parlé comme une sorte de second chef. Puis c'était le chef de l'Oda donc fallait forcément le respecté sinon tu finissais direct dans les geôles. En bref : il était pas drôle lui.

Et pourtant quelque chose attirait bien l'oeil du Porteur de neige qui s'ennuyait depuis au moins une heure. Le vieux créait une copie de lui-même, une sorte d'imitation parfaite de lui en glace en énonçant des règles : survivre face à ce clone sans utiliser les capacités Samui. Alors Frost observait quelques minutes le combat qui s'engageait. Même le Samui qui n'était pas du tout expérimenté au combat observait des erreurs : si le but était de combattre en équipe, pourquoi s'éloignaient-ils sans cesse ? D'ailleurs cela fut la dernière remarque de Kakeshuou avant que Frost ne se pose au sol arrivant derrière Aoki et l'autre garçon blond et donc, face à Papy qui était plus ou moins loin.

« Ça a l'air amusant votre jeu. J'peux v'nir ? »

Il faisait son sourire habituel, celui de gros gamin disant que peu importe leurs réponses : il allait le faire. Du coup, avec son bâton de bois tel le Jack Frost des légendes, il était prêt à combattre, juste histoire d'enlever l'ennuie qui l'entraînait de jour en jour. Le clone du vieux lançait alors sur le cousin de Frost des sortes de pic de glaces, ou des aiguilles plutôt. Forcément, Frost, il avait envie de montrer de quoi il était capable alors d'un simple de bâton, un courant d'air ultra violant se créait devant Aokiji et au moment où les aiguilles de glaces arrivaient face à Aokiji, celles-ci furent emportées par la courant ascendant. Finalement les aiguilles de glace retombèrent une à une sur le terrain de façon inoffensive.

Bon par contre, Frost n'était pas en mesure de contrer l'attaque lancer sur le gamin blond et sûrement que le résultat allait être amusant à voir.

Le Samui mettait alors son bâton sur ses deux épaules, comme s'il portait des sceaux revenant d'un puits à eau.

« De rien, ça me fait entièrement plaisir. »

En souriant à Aokiji.

Finalement, l'insomnie, c'était plutôt cool.

Spoiler:

Le petit stratagème d’Aokiji semblait avoir plutôt bien fonctionné. L’onde de choc avait atteint sa cible, déstabilisant ainsi le clone. Malheureusement, il en fallait plus à ce dernier pour en venir à bout. Malgré la décharge, la copie du vieux Samui était parvenue à résister et frapper le Chûnin. Celui-ci perdit donc sa posture alors que le clone avait repris l’usage total de son corps. Il balança alors une série de stalactites de glace en direction du jeune homme. Des projectiles certes basiques, mais à cette distance aurait-il vraiment le temps de les esquiver ? Qui ne tente rien n’a rien. Alors qu’il s’apprêtait à bondir, une bourrasque de vent, sortie littéralement de nulle part, jaillit entre lui et les pics, le protégeant ainsi de ces derniers. Aokiji se retourna donc et vit son cousin Frost posté juste derrière Len. Que foutait-il là ? En plus il se vantait d’avoir sauvé le Chûnin alors que celui-ci aurait pu tout à faire s’en sortir seul !

« Frost ? Mais que… »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que le clone de Kakeshuou fonça tel une flèche avec le Yamanaka pour cible ! Ces pics n’étaient en fait qu’une vulgaire diversion. Et avec l’intervention de Frost, Aokiji avait relâché sa concentration. Len se trouvait donc en mauvaise posté à cause de lui. Mais il restait un espoir malgré tout, même si l’idée de lui demander de l’aide l’énervait au plus haut point.

« La ferme Frost ! Envole-toi avec Len ! »

Il ne pouvait rien lui refuser. C’est à ça que servait la famille après tout non ? Il devait s’entraider. Mais ils avaient tout de même une tâche à accomplir : faire tomber ce satané clone. Le jeune Samui plaça alors le manche de son katana entre ses dents puis apposa ses deux mains au sol. Il venait de prendre une posture féline, les yeux rivés sur sa cible. Du chakra Raiton jaillit alors autour de lui, le recouvrant totalement d’un manteau de foudre. Cette technique lui donnait l’apparence d’un tigre mais surtout une vitesse non négligeable.

Il bondit donc dans les airs avec une rapidité impressionnante et arriva juste au-dessus du clone. Il tomba ensuite sur lui tel une bête sauvage sur sa proie. Aokiji n’aimait pas qu’on se foute de lui. Il était donc prêt à déchiqueter ce clone et Kakeshuou après ? Pourquoi pas…

Résumé:

Le plan de Len fonctionnait à merveille. En vérité, il se contentait d'observer le combat afin de coordonner les mouvements d'Aokiji face à Samui Kakeshuou. C'est probablement grâce à cela que l'élève pouvait suivre les mouvements du Maître... Mais le combat était rapide. Tellement rapide que le petit chat devait focaliser toute sa concentration sur la coordination. Sauf que...

Un imprévu. Une bourrasque de vent arrivant de nulle part, brisant la concentration des deux protégés du Capitaine de l'Ôda. Tous deux ne s'attendaient pas à voir débarqué une sorte de... De... De paysan pied nu avec un putain de bâton en bois ! Frost, c'est ça ? Mais bordel, qu'est-ce que tu fous ici ? Et surtout, pourquoi tu interviens dans un entraînement avec le Maître ? Espère de sale...

La concentration de Len se reconcentra sur... Sur son Maître qui lui fonçait dessus. Il esquiva in extremis le coup du Samui, et ce, grâce à sa lecture d'esprit. Le lien synchrone entre Aokiji et le Passeur se trouva endommagé, mais pas perdu ! Il restait encore un espoir... Enfin, avant que le deuxième coup rapide du Sensei de frappe de plein fouet le visage du blondinet. Cette force, digne d'un héros de l'Olympe, fit voler le petit blond quelques mètre plus loin.

Au sol, Len se frotta la mâchoire. Décidément, le combat n'était pas son fort. Oh non, pas du tout même. Mais il aurait pu facilement esquiver ce coup si... Si ce maudit Paysan n'était pas intervenu !

« Mais t'es qui toi ? En tout cas, n'intervient pas, sale pauvre ! »

Ça, c'est dit. Et tandis que le Maître s'approchait vers lui pour lui foutre une raclée, Len ressentit la mémoire d'Aokiji. La Synchronisation lui fit composer une courte série de mundra, tandis qu'il sentait un petit amas de chakra se concentrer dans son ventre. Du raiton Aokiji ? Il allait donc servir du Suiton à son petit Sensei. L'effet de ton engourdissement sera donc décuplé !

Et sans perdre de temps, de la bouche du petit Chat sortie un puissant jet Suiton, fonçant directement sur Papy Ôda... Il fallait simplement que ce trouble-fête –pauvre de surcroît- n'intervienne une nouvelle fois. Car le flux d'informations circulant dans le cerveau de Len ne montrait qu'une seule chose : la victoire !

Etat: