Un voyage en montgolfière. Certes. D’accord. Takeshi n’était pas spécialement à l’aise sur ces machins-là, mais il ferait une exception pour la personne juste en face de lui. Après tout, elle était une des membres de son équipe, et il serait plutôt bien avenu de sa part de se comporter de manière optimale avec elle, d’autant plus qu’elle lui confiait d’ores et déjà le fait qu’elle n’aimait pas vraiment se retrouver ainsi, à parler devant des gens. Timidité ? Retard mental, disait-elle. Il trouvait ça un peu étrange : à ses yeux, elle lui paraissait tout-à-fait normal, alors le fait qu’elle se qualifie ainsi troublait quelque peu le jeune docteur de l’équipe. Pour lui, ce genre de paroles paraissait être quelque chose de cruel, et il ne comprenait pas pourquoi elle disait cela. Il verrait bien en allant, de toute manière. Deux jours de vol ? Parfait. Pour lui, c’était une durée honorable. Vraiment pratique, cette technologie Saibogu. Quand il y réfléchissait, c’est vrai que sans eux, Suna ne ferait vraiment pas le poids. A bord du dirigeable, il regarda les autres personnes. Kibô, évidemment, et l’étrangère qui parlait depuis peu. Un peu l’hôtesse de l’air : en même temps, c’était son dirigeable. Elle dégageait quelque chose d’un peu étrange au premier abord : c’était peut-être sa façon de parler un peu mécanique, ou, alors, le fait qu’elle se soit elle-même désignée comme étant ‘retardée’ qui avait troublé Takeshi ? C’était sûrement cela. Kibô, lui, était comme à son habitude. Regardant le vague, le loin, sans but précis. Un peu ce que Takeshi faisait toujours, en fait. Ils partageaient ce trait de caractère : rêveur…

« Deux jours ? Ni trop long, ni trop court. On aura au moins le temps de faire connaissance, alors ! Moi, je m’appelle Yamamoto Takeshi, et je suis un de tes compagnons, désormais. Je suis d’affinité Suiton, je peux me battre à l’épée même si je reste un Eiseinin malgré tout. J’espère qu’on s’entendra bien. Même s’il n’y a pas de raison pour que l’inverse se produise. » dit-il, toujours avec son grand sourire, qu’il était improbable qu’il perde.

Il réagit au terme « appareil de soutiens ». Il haussa un sourcil. Il savait que les Saibogu étaient des génies et des prodiges en terme de technologies et d’invention, mais, maintenant qu’il y pensait, il n’avait jamais vraiment vu ce genre de choses auparavant, et c’était bien la première fois qu’il côtoyait un Saibogu. Bon, ici, une Saibogu. Plus il réfléchissait, et plus il trouvait ça étrange, d’ailleurs. A l’académie, il n’avait jamais croisé un seul Saibogu, et cette dénommée Suzuka semblait être la seule qu’il avait jamais vu. D’ailleurs, celle-ci l’intriguait : son caractère, certes, un peu timide, réservée, alors qu’elle dégageait quelque chose de tout-à-fait charmant – mais un peu étrange au même moment, certes, mais elle n’avait simplement pas l’habitude de parler avec les autres, visiblement, aussi, Takeshi ne lui en tiendrait pas rigueur ; plutôt, il allait l’aider à quitter ce voile et ce masque – mais aussi parce qu’elle connaissait visiblement très bien Kibô. Ils avaient un surnom « privilégié », ou quelque chose comme ça. Nope, Takeshi n’était pas jaloux. Mais il se demandait ce qu’elle avait vécu. Peut-être un enfance difficile, et Kibô était un de ses seuls proches ? Peut-être, probable, comme d’habitude, rien n’était sûr.

« Un appareil de soutiens ? Comment ça marche ? Je peux le voir ? Tu l’as crée toi-même ? Quand ? Comment ? Il fonctionne comment ? Que permet-il ? »

Il semblait presque… intéressé ? Enfin, plutôt excité. C’était le mot qui convenait. Il ouvrait grand les yeux et la bouche, comme un enfant qui voyait quelque chose pour la première fois. Les premières neiges, le premier orage. Comme un gamin qui découvrait quelque chose d’incroyable. A ses yeux, c’était vraiment quelque chose d’incroyable, en fait. Il ne comprenait pas comment ces choses pouvaient fonctionner, et comment une personne pouvait avoir eu l’idée de cette invention de génie. Lui, à chaque fois qu’il voyait ce genre de choses, il ne pouvait s’empêcher d’être jaloux. Il voulait tellement voir comment cela se passait dans le cerveau des autres… Comment avaient-ils été capable de créer ‘ça’ ? De l’écrire ? De jouer ce morceau de musique ? Ils paraissaient tellement meilleurs que lui, et c’était ça, principalement, qui le gênait un peu. Il l’écouta parler un peu. Raiton, soutien elle aussi. Pas étonnant : les Saibogu n’avaient pas la réputation de première ligne. Et, là, une demande étrange. Enfin, en réalité, ce n’était pas si étrange que ça, ça paraissait même quelque chose d’essentielle, pour commencer à établir une relation entre les membres de l’équipe.

« Oui, bien sûr, tutoiement obligatoire ! »

Grand sourire. Toujours le même sourire. Les dents blanches qui apparaissaient, un sourire à demi-teinte, les yeux pas complètement ouverts, qui ne fixait pas la personne à qui il parlait. Il la regardait, mais il semblait porter son attention ailleurs. Son sourire qui n’en n’était pas tout-à-fait un. Un peu énigmatique, un peu mélancolique. Quelque chose d’étrange qui se dégageait de lui, encore plus que Suzuka. Il baissa le regard et clos les yeux, tout en regardant les autres personnes présentes, qui n’avaient pas encore décoché un mot. Un homme, plus grand que lui, apparemment, cheveux verts. Il inspirait l’héroïsme et la bonté au simple regard. Un bagarreur, par contre, visiblement. Il dégageait ça, et c’était plutôt amusant. L’autre ? Un brun ténébreux… Froid, mystique, énigmatique.

« Et vous deux ? Vous êtes ? » d'un ton enjoué, coloré, typique de Takeshi, va-t-on dire.

Un début de voyage pour le moins… original. Hors du commun même. Alors que le commun des mortels arpentait le monde sur la terre ferme, notre équipe s’apprêtait à embarquer à bord d’un dirigeable en direction de Tsuchi no Kuni, et plus précisément en direction de la capitale du Shûkai. Un examen de sélection des Chûnins allait avoir lieu sous peu là-bas, et Kibō souhaitait que les jeunes ninjas y assistent. Voilà qui représentait une excellente opportunité de découvrir comment se déroulaient les examens… et surtout voir quel était le niveau requis pour y participer !
Seishirō était curieux… impatient même, impatient d’atteindre la capitale et voir à quoi ressemblait ce grand événement.

Les coudes posées sur le rebord de la nacelle, notre ninja balayait le désert du regard et admirait avec ébahissement l’immensité des dunes du Pays du Vent. Tiré de ses pensées par la voix de son supérieure, il se retourna et écouta attentivement. Le voyage devrait durer deux jours… si tout se passait bien.
Après avoir rapidement expliqué la traversée, Kibō se tourna vers la personne en charge du dirigeable et poursuivit la discussion avec lui. La Saibogu rassura son interlocuteur, lui certifiant qu’il y avait assez de carburant pour tenir six jours… voilà une première bonne nouvelle : imaginez la tête des passagers si, par manque de combustible, le dirigeable venait à entreprendre une violente plongée. Et, pendant que tous les regards convergeaient en direction de la mécanicienne, celle-ci courba légèrement l’échine et se présenta. Elle s’appelait Suzuka Saibogu. Dans son discours, un élément attira l’attention de notre héros : un retard mental qui lui faisait ressentir différemment les émotions… voilà qui était plutôt étrange.
Sur ces mots, elle se dirigea vers son sac, entreposé dans un fond de la nacelle, et présenta aux différents passagers des boîtes. Des vivres pour le voyage, de l’eau… la kunoichi de Suna avait tout prévu ! Après tout, ce dirigeable appartenait à son clan et, par conséquent, elle avait jugé agréable pour l’expédition de préparer de quoi survivre. Finalement, ce dirigeable ressemblait à un petit appartement en plein air.
Elle poursuivit sa présentation en déclinant ses compétences : utilisatrice du Raiton et capable de maîtriser une technologie inconnue pour les personnes extérieures au clan.

Aucune réponse de la part des autres protagonistes… la jeune ninja resta quelques secondes silencieuse, stressée sans aucun doute par le manque de réaction de ses interlocuteurs. Seishirō esquissa un sourire : cette Suzuka lui semblait amicale. Peut-être viendrait-il lui tenir compagnie pendant le voyage.

Ce fut par la suite au tour d’un autre passager de prendre la parole. Takeshi Yamamoto, un épéiste de Suna qui maniait le Suiton. Cette révélation stupéfia notre héros : ainsi il existait, au sein du pays le plus aride et désertique du monde shinobi, des héros capables d’utiliser l’eau. Intriguant.
Mais le plus intriguant dans tout ça fut un mot : Eiseinin. De quoi s’agissait-il ? Seishirō se frotta les cheveux et nota dans un coin de son esprit de lui poser la question…

A cet instant, la Saibogu récupéra des espèces de boîtes noires qu’elle présenta dans bras, avant de les désigner : des communicateurs. Takeshi, excité comme une puce, se jeta sur elle et l’asséna d’une multitude de questions. Il voulait tout savoir sur ces étranges appareils.

Notre ninja restait silencieux et observait la scène… Conscient qu’il devait à son tour se présenter, il ne décrocha pas un seul mot et préféra attendre le meilleur moment.
C’est d’ailleurs, quelques instants plus tard, que l’épéiste se tourna vers les deux « muets » et leur adressa la parole, les incitant à se présenter.

Seishirō lança un regard aux autres personnes présentes dans la nacelle, qui l’observaient sans mot dire, puis se détacha du rebord du dirigeable avant de prendre la parole :

« Et bien… je m’appelle Seishirō et je fais partie du clan Kawaguchi. Je… hm… mentalement il se remémora la façon dont s’étaient présentés Suzuka et Takeshi puis adopta le même schéma de discours. Je suis en mesure d’utiliser le Fûton et, comme les membres de ma famille, j’utilise le sable, pour l’attaque ou la défense. Pour répondre à Suzuka, je suis d’accord pour le tutoiement, je pense aussi que c’est mieux ainsi, cela évitera un côté trop solennel dans l’équipe. Sinon que dire de plus… Il marqua une courte pause, le temps pour lui de réfléchir, avant de conclure C’est tout ce que je peux dire pour l’instant. »

Inconsciemment notre Sunajin croisa les bras. Le fait de s’être présenté lui avait demandé un effort de participation considérable si bien qu’il se retrancha immédiatement derrière son rempart. Un sourire se dessina sur ses lèvres, souhaitant néanmoins montrer sa sympathie et son extraversion.
Il avait parlé… place aux suivants à présent.

Le jeune et petit oiseau se mit à sourire en voyant Suzuka reprendre son ‘’grand-frère’’, c’était comique. La voir, elle, qui visiblement, depuis le début, faisait des efforts pour parler de façon normale, prendre une intonation et élever un peu le ton de sa voix était hilarant ; il ne se moquait pas d’elle, non, du tout, il était plutôt fier : certes, il ne la connaissait pas, mais il comprenait à quel point cela devait être difficile pour elle, aussi, il était heureux pour la demoiselle que l’on pouvait parfois qualifier d’étrange, ou d’à part, c’est vrai, mais qui, au contact de Kibô, semblait véritablement humaine et bien vivante. Il expliqua son explication sur le lien qui l’unissait à son Sensei, et il avait eu raison de penser, dès le début, qu’elle était liée à l’homme aux cheveux blancs. En soi, cela ne le dérangeait pas, ça l’intriguait, plutôt : qu’était-il vraiment, son Sensei ? Un homme de grande qualité, visiblement, mais il lui semblait, à Takeshi, que celui-ci était lié au monde entier. Cette pensée lui arracha un sourire : non, non, c’était stupide, hé.

Ce fut au tour du garçon aux cheveux verts de se présenter. Son apparence de bagarreur contrastait un peu avec sa présentation, un peu hésitante, Takeshi sentait qu’il cherchait ses mots, ce qui était normal, en soi, il les rencontrait tous – hormis Kibô, évidemment – pour la première fois déjà et il devait être difficile de s’exprimer dans ces situations-là : Takeshi connaissait, après tout, lui aussi avait parfois du mal à s’exprimer devant des inconnus ; sauf si ceux-ci lui exprimait quelque chose de bienveillant et bienfaisant, exactement comme le dénommé Seishirö ou Suzuka, ou encore Kibô, bien sûr. Il tiqua au nom de « Kawaguchi ». Il en connaissait une, il se souvint de la péripétie, dans la grotte, il y a quelques mois déjà : heureusement qu’elle avait été là, la demoiselle du Sable, pour le sauver ; à croire que Takeshi était toujours sauvé par les demoiselles : la prochaine fois, ce sera donc Suzuka qui le sauverait !

« Kawaguchi ? Du même clan que Tsukiko, alors ? Tu la connais ? Elle m’a déjà sauvé la vie une fois, haha… » dit-il, sans se douter, et ne sachant évidemment pas la réputation de sa douce demoiselle aux cheveux rosés…

« Enchanté, en tout cas ! »

Il vit Kibô téléporter l’autre, puis, finalement, revenir. Hé. C’était pas du jeu ! Il aurait aisément pu les amener là-bas, en fait ! Quoique, cela aurait été certainement mal vu du Shûkai. Et puis, ils n’auraient pas eu l’occasion de discuter, ce qui aurait été dommage. Il regarda à nouveau la dénommée Suzuka, à qui il avait posé quelques questions. ‘’Quelques’’ était un euphémisme assez mignon, certes, puisque, très clairement, il l’avait harcelé : mais, au moins, il était sûr de bien la connaître, et de savoir ce dont elle était capable pour les soutenir et les aider. Elle lui présenta le parachute, lui expliquant comment il avait été crée. Il regarda Suzuka et lui dit :

« Ah, c’est ton œuvre aussi, alors ? Dans ce cas, je me sens vraiment plus en sécurité. ♥ »

Il lui fit un sourire et regarda le reste qu’elle avait à lui présenter. Une petite boite enchantée, créant des petits arcs électriques en contact avec du chakra, et une autre permettant de faire des choses incroyables avec le son et les ondes. Il fit un « waaaaah » d’étonnement mais aussi d’admiration. Un double wah, en fait : elle lui avait expliqué et il avait compris, ce qui était déjà quelque chose d’incroyable, mais en plus, cela lui paraissait plutôt incroyable et utile.

« Oui, oui, c’est clair, j’ai tout compris ! Merci pour l’explication ! »

Son sourire et son regard la suivirent à nouveau, la regardant, alors qu’elle écrivait quelque chose sur du papier, pour enfin lui tendre. Ah, une décharge. C’était très administratif, tout ça, non ? Il sourit, tout en signant le papier. Il vit enfin la petite clause, parlant de la nudité. Ugh, rougeur sur les joues du jeune oisillon en devenir. Il la regarda, et, tout en lui faisant un clin d’œil et en lui tendant la main :

« Je pense qu’une poignée de main veut dire plus de choses qu’une feuille, une écriture ou une signature : le contact entre êtres humains, pour leur permettre de se comprendre mutuellement, est une des seules choses qui soient vraiment efficaces. »

Oui, un contact, leur poignée de main permettrait de signer bien plus que cette feuille – que Takeshi avait tout de même signée, tout de même, pour ne pas trop bousculer Suzuka : il ferait en sorte d’agir à sa manière à elle avant de l’exercer à la sienne, afin de ne pas trop la choquer tout en lui permettant de devenir plus humaine et plus elle-même, plus celle qu’elle souhaitait devenir. Elle rajouta quelque chose, concernant les futurs bons moments, et le fait qu’ils allaient tous la rendre la plus humaine. Il sourit.

« Tu es déjà bien humaine, Suzuka-chan ! Oh, mais, mais, qu’est-ce-que c’est que ça… ? » dit-il, tout en se rapprochant du Jinkoueisei de Suzuka, un engin volant qui lui permettait de transmettre des messages ou d’observer.

« Wah, tu devrais venir regarder, Sei-kun, ça a l’air génial ! »

Il s’était permis de raccourcir un peu son prénom : les diminutifs, ça faisait plus convivial, nope ?

Après s’être présenté, le dénommé Takeshi prit la parole. Visiblement, le nom des Kawaguchi ne lui était pas inconnu, si bien qu’il questionna brièvement notre protagoniste sur une certaine Tsukiko. Elle était une cousine assez proche de lui, et malgré les avertissements de son père qui lui conseillaient de ne pas s’approcher d’elle ils avaient noué une solide relation. Cela faisait d’ailleurs un petit bout de temps qu’ils ne s’étaient pas vus… une fois ce voyage terminé, Seishirō remédierait à ce problème.

Alors que tous ceux qui s’étaient déjà manifestés attendaient que le dernier passager prenne la parole, ce dernier semblait bien pâle… un vrai cachet d’aspirine pour être précis. Et, tandis qu’il tenait d’une main la rambarde du dirigeable et de l’autre son ventre, Seishirō se demandait à quel moment il se pencherait en avant pour rendre son petit-déjeuner… mais mieux valait ne pas y penser, au risque de vomir à son tour.
Kibō, voyant que son état empirait progressivement, préféra lui poser directement la question. Apparemment, ce voyage l’incommodait fortement, si bien que le Juunin aux cheveux blancs plaça un sceau sur le sol de la cabine, posa sa main sur l’épaule du malade et, en une fraction de seconde, les deux individus disparurent, sous les regards ébahis des autres ninjas. Le jeune Sunajin lâcha un soupir : voilà qui était dommage, lui qui était enthousiaste à l’idée de rencontrer de nouvelles têtes… enfin, ce sera pour une prochaine fois !

Pendant que Seishirō observait silencieusement Takeshi et Suzuka, ces derniers examinaient les gadgets de la membre du clan Saibogu. Après s’être remémoré le fait que Takeshi était un ninja médecin, elle lui tendit un papier que son interlocuteur signa sans hésiter. Mais notre ninja, voyant que cette note ne lui était pas destinée, resta à l’écart et n’y porta aucune attention. Et, une fois la signature de Takeshi en sa possession, elle se tourna vers ses coéquipiers et s’exprima une nouvelle fois. Ses mots, empreints de sincérité et de sympathie, provoquèrent chez notre jeune héros un sourire. Eh bien, cette équipe s’annonçait très intéressante ! L’atmosphère qui semblait régner entre chacun d’eux était des plus agréables !
Puis retour aux objets et engins du clan Saibogu. Takeshi se montrait comme passionné, comme un jeune enfant qui serait entré dans un magasin de jouets et qui, subjugués par ceux-ci, aurait décidé de naviguer entre tous les rayons. C’est alors que l’Eiseinin, à la vue d’un étrange appareil, interpella le Kawaguchi par un diminutif de son prénom. Sei’… oui, après tout, c’était comme ça que certaines de ses connaissances l’appelaient. Bref, sans poser de question il s’avança et observa.

Cet appareil, qui du point de vue d’un homme extérieur à l’univers de Naruto, était en réalité un satellite qui permettait d’observer depuis les airs une zone et de transférer des messages. Pratique mais qui restait néanmoins fragile.

Soudain, Kibō apparut à nouveau à bord du dirigeable. A cet instant précis, les regards de Suzuka, Takeshi et de notre héros convergèrent dans sa direction. L’homme aux cheveux blancs les rejoignit rapidement et clarifia quelques points, répondant par ailleurs à l’une des questions que s’était posé Seishirō : qu’est-ce qu’un Eiseinin. Puis il présenta ses compétences et caractéristiques. Voilà bien un ninja de niveau supérieur : trois affinités, l’utilisation de sceaux et de notes, combat au corps à corps, emploi de techniques Ninjutsu, Onkyôton… quel curriculum vitae ! Enfin, notre genin se sentit tout de suite entre de bonnes mains… pas de quoi s’inquiéter !

Le Sunajin s’approcha de la rambarde, posa ses coudes contre le bois et se pencha vers le sol. L’air pur filait entre ses cheveux et caressait son visage. Il inspira une grande bouffée d’oxygène avant de la relâcher : quel plaisir que de se purifier les poumons.
Cela faisait à présent quelques heures que le petit groupe avait entamé son voyage jusqu’au Pays de la Terre. Deux jours… voilà qui risquait d’être long à force… et à cette altitude, aucun bandit ne viendrait les atteindre et briser la monotonie de cette croisière aérienne.
Quelqu’un avait-il un jeu de cartes ?

Soudain, une question lui traversa l’esprit. Tranquillement, il tourna la tête en direction de son supérieur et ouvrit la bouche :

« Kibō-sens… euh… je peux vous… te poser une question ? Il attendit que ce dernier lui réponde avant de poursuivre. Je croyais que les relations entre Suna et l’Alliance des Pays Neutres étaient plutôt tendues… ne risquons-nous pas un accueil plutôt mouvementé lorsque nous serons en vue de la capitale ?