Et c'est alors que je me réveille, seule au milieu du désert ? Non, je suis seulement sous une tente, une prisonnière qui s'éveille doucement au monde et qui totalement saucissonner et menottée ne sais pas trop ce qui arrive. De la corde, des entraves en métaux et des sceaux en primes... Ils ne veulent pas rajouter des chiens de garde, des tourelles et des pièges tant qui y sont ? Mais cette prudence exagérée me rassure, cela veut dire qu'ils sont encore dans les environs de Kaze no Kuni j'imagine, enfin le fais que le sol soit en sable sans odeur iodée suggère cela en tout cas. Enfin, je ne me fais pas trop d'idées, même si j'arrivais à m'enfuir, perdu dans l'immensité du désert, dans le meilleur des cas je mourrais vite tuer par la faune et la flore, ou alors je rencontrerai des brigands et j'aurais une vie longue, servile et régulièrement à quatre pattes ou sur le dos les cuisses écartées ce qui ne m'enchante guère. Puisque mes hôtes m'ont installée, autant profiter de leurs hospitalités. D'ailleurs, ils ne m'ont pas laissé mon épaisse tenue de travail bien sûr, cela aurait était trop de risque que je cache des choses et des outils, je suis donc dans mon plus simple appareil avec simplement par-dessus une robe blanche s'arrêtant aux genoux, légère, translucides pour que je ne puisse rien cacher et encore moins mon corps tant qu'à faire et fluide.

"Toujours pas réveillée ? Tant mieux, elle ne nous causera pas de problèmes ainsi, qu'elle dort notre jeune pseudo-princesse."

Je suis passée du statut de kunoichi à celui de petite fille qui se fait enlever, ce n'est pas très bon pour mon curriculum vitae, j'imagine. Il fait tellement chaud, si seulement il pouvait y avoir quelques nuages, bons je n'y crois pas beaucoup, mais on ne sait jamais. Je suis trop habituée à l'ombre des bâtiments. Ici, il doit s'agir d'un agglomérat de tentes diverses, d'ailleurs aux bruits je pense que mes trois ravisseurs, les trois anciens ninjas seniors du clan on du s'adjoindre quelques mercenaires pour faire semblant de voyager en groupe, peut-être même des pillards après tout la chair a canon est renouvelable dans le désert.

"Le temps se couvre, on dirait, on voit bien qu'on est dans le nord du pays tout de même"
"Parfait, d'ici deux à sept lunes, nous pourrons essayer de passer discrètement la frontière alors."

Bon, au moins je suis où je suis, vers le nord et je vais même avoir le droit à une accalmie de cette chaleur. Je finirai presque par croire qu'une entité supérieure a répondu à mes besoins si ce n'était pas parfaitement ridicule et que la science ne repoussait pas la foi aussi simplement que le vent pousse des grains de sable. Essayons une nouvelle fois, tiens, j'ai un peu mal au ventre, je ne serais pas contre un peu de... Quelqu'un entre dans la tente et remarque tout de suite mon état. Bon bien sûr, il me nourrit il ne faudrait pas endommager l’emballage cadeau de nœuds et de sceaux, mais au moins je pourrai apprécier la situation de manière plus lucide. Je me doute bien que ce ne sont que des coïncidences, ce n'est pas comme si en espérant très fort à ce qu'un ou une héroïne... Oui je crois en la parité, donc, qu'une personne forte, respectable et intelligente allait pointer le bout de son nez simplement parce que je vais l'espérer non ? Ce n'est pas comme si un ninja ou une shinobi allez passer comme de par hasard.

"Chef, on a un problème"
"Plaît-il ?"
"Nos éclaireurs ont vu une femme qui se dirige par ici."
"Soyons courtois, offrons-lui l'hospitalité dans notre camp et elle repartira, il n'y a rien à craindre."

Chère Entité supérieure, je n'ai pas toujours était très sage et mon manque de sentiments a fait de la peine à mes parents, mais ils souffriront d'avantage si je disparais non ? Je dois vraiment avoir subie avoir une insolation pour espérer aussi fort que cette chose existe et m'envoie des secours...

"Bienvenue voyageur, tu prendras bien un rafraîchissement, il est si chaud ce désert. Tu te diriges vers Mamushi non ?"

Des bruits de pas différents il me semble, une voix que je n'ai pas entendue jusqu'à présent, féminine et légèrement douce malgré les affres du désert. La chaleur étouffante a ramené une personne perdue alors que je suis toujours bloquée. Même si je venais à m'enfuir, pour aller où , je n'ai pas le moindre instrument pour m'orienter et je serais seule, contrainte et dans une robe baffant violemment le principe même de décence au milieu de l'immensité du sable. Tout ce que je peux faire, c'est attendre, espérer que l'on s'approchera d'une ville ou que quelqu'un a déjà remarqué ma disparition. Peut-être que je n'ai qu'à attendre et... Non, je vais devoir me débrouiller seule, au pire je réussirai bien dans un lieu civiliser à vivre de mon savoir le temps de pouvoir retrouver mon chemin. Pour le moment, les brigands ou mercenaires sous le couvert de voyageur accueillent celle qui vient d'arriver. Bien que je ne puisse pas intervenir, je les entends.

"Nous n'avons rien n'a vendre, nous quittons le pays tout simplement."
"Tu devrais faire attention, le désert est sauvage et pullule de malandrins, voyager seule est dangereux."

Des loups à visage d'agneau hein ? Évidemment, tant que personne ne me voit, ils ne sont que de simple nomade quittant un lieu dangereux et espérant trouver la paix ailleurs, j'imagine. Mes trois principaux ravisseurs ne semblent même pas se cacher, ils ne sont pas difficiles à voir : trois personnes en tenue de ninja-médecin, d'un certain âge avancé et ayant de vieux réflexes de ninjas difficiles à camoufler. En réalités ils ne s'en cachent même pas, en même temps pourquoi le faire puisqu'ils n'ont rien à se reprocher ? D'ailleurs en parlant d'eux, la femme avec un demi-sourire d'amabilité s'approche de la demoiselle.

"Mademoiselle, avez-vous besoin de soins médicaux ?"

Bien qu'elle soit une traîtresse, qu'elle ait enlevé une demoiselle et a dissimulé sur elle un F gravé dans la chaire, elle n'en reste pas moins une femme qui a fait vœu de soigner les autres et qui se souvient toujours de celui-ci. Baume, cataplasme, médicament, elle lui donne tout ce don elle a besoin et l'enjoint même à appliquer une crème solaire puissante de sa composition, à soigner ses lèvres blessées par ce soleil incisif. Maintenant que j'y pense, c'est pour cela que j'ai la peau aussi grasse j'imagine, mais surtout, c'est vrai que je n'ai pas réellement à me plaindre, ils pensent un minimum à mon confort, ils me nourrissent et je n'ai pas de blessures visibles... J'ai beau être ici contre ma volonté je ne peux pas leur retirer le fait qu'ils me traitent bien. Ce ne sont pas des monstres, je suis sûre au fond de moi qu'ils ne sont que trois ninjas vieillissants et effrayés par les Furyou et je ne peux pas leur en vouloir.

"Nous allons faire halte à Mamushi, vous voulez voyager avec nous ? Cela serait plus prudent."

Je ne comprends pas ce qu'il compte faire, j'imagine qu'ils ont besoin de provision et puis qui suspecterais quelques simples nomades qui accompagnent trois des membres de la famille Saibogu simplement parce qu’ils quittent le pays, ils pourraient avoir des centaines de raisons de le faire. Mamushi, il faudra que je m'enfuis une fois sur place, non-juste avant, sur place je serais certainement étroitement surveillée si je ne le suis pas déjà assez avec toutes ces protections. Si ces trois vieilles personnes effrayées par les derniers événements ne sont pas une menace pour elle et encore moins pour moi puisqu'ils me veulent vivante et en bonne santé, est-ce que c'est aussi le cas de ceux qu'ils ont engagés pour servir de couverture ? Je me demande s'ils ne vont pas attendre un moment de faiblesse pour essayer d'avoir : Le beurre, l'argent du beurre, le cul de la crémière, le sourire du crémier et les clefs de la crèmerie... Moi en tout cas, je suis toujours bloquée par mes cordes, sceaux, bâillon et autres qui me frottent la peau. Mon poignet droit me gratte, tiens d'ailleurs pourquoi j'ai un bandage ?

J'aurais pu m'attendre à beaucoup de choses, mais au moment où ils parlaient de plier bagage pour faire route vers la prochaine destination, le hasard a fait qu'elle vient directement à ma tente. Avec leurs réflexes qui ont pris de l'âge, ils n'ont pas eu le temps de la stopper avant que nous soyons presque en vue à vu. Enfin presque, je suis au sol, piéger dans ma cage de cordage scellé par fuinjutsu et elle est debout en face de moi. Un instant, ils avaient eu un instant et pourtant l'un d'eux avait déjà une idée si bien qu'il tentât un odieux bluff en espérant ne pas à devoir en venir aux mains.

"Je vais écarter tout de suite le malentendu qui doit poindre dans votre esprit, cela est pour son bien."

Mon esprit tout comme mon corps est engourdi par ce temps ligoté. Je réagis à peine en la voyant alors que le l'ancien me remet sur les coussins qui me servent de banquette et une fois réinstaller il se tourne vers la demoiselle avec un faux air désolé.

"Elle est atteinte de l'une des plus terribles maladies, la peur s'est insinuée en elle quand cette soi-disant majesté a fait son discours."

Alors qu'il finit sa phrase, il retire le bandage recouvrant ma main droite découvrant une lettre, un magnifique ouvrage de calligraphie à même la chair. Il soupire et d'une voix faussement lasse et triste, mais tout de même bien imité.

"Dans la folie d'un instant, elle s'est infligé cela avant d'essayer de retourner une lame sous sa gorge. C'est pour son bien que nous essayions de fuir, nous allons partir loin de ce monde fou et instable."

Sans s'en rendre compte, il y avait quelques failles dans son excuse élaborée sur le tas, mais la plus évidente d'autant plus si la dame est elle-même médecin, est qu'il est impossible d'atteindre la précision chirurgicale qui transgresse dans cet ornement dans un moment de délire, évitent très soigneusement veine, nerf et d'endommager le muscle tout en laissant une lettre à la fois nette, profonde, et qui à abîmer le moins possible la peau. Cette même peau trop parfaitement tranchée pour qu'une adolescente paniquée puisse en être à l'origine, mais cela ne pourrait pas être la première pensée d'un médecin aussi professionnel que lui, pour qui de telles précautions sont plus que naturelles avec le temps et l'expérience. D'ailleurs, leurs mercenaires doivent avoir le même genre de doute quant à sa capacité à calmer la demoiselle, puisqu'ils sortent déjà les armes prêtes à fondre sur leurs proies, ils pourraient vendre les deux demoiselles au marché à esclave le plus proche et laisser les vieux à la nature sauvage, c'est même un plan qui semble les faire saliver d'avance alors qu'ils s'apprêtent à leur sauter dessus l'arme au clair. Même s'ils sont d'ancien ninja, le trio n'a pas plus l'age de vaincre autant d'ennemie à la fois, surtout qu'ils sont plus des érudits que des combattants.

"Celui qui capture la fille aura le droit de goûter en premier à la marchandise, allez les gars !"

Si je n'étais pas ninja, je penserais que cette situation est bizarre, je vais me contenter de penser qu'elle est fâcheuse dans le cas présent. C'est alors que la demoiselle prouve sans l'ombre d'un doute qu'elle soit une shinobi et d'un niveau que je ne pourrai pas atteindre avant des années d'entrainement au bas mot. Alors qu'elle me libère et que je me rends compte de l'élan de faiblesse qui parcoure mes muscles endoloris alors qu'elle me tient, elle a la peau claire aussi et pourtant elle ne semble pas froide, enfin je ne parle pas de la température du corps bien sûr. Donc la situation se poursuit, il me semble que le moment est tout indiqué pour réagir, mais je ne souhaite pas la gêner surtout qu'elle semble vouloir me sauver.

"Merci."

Simple, concis et qui n'entamera pas sa concentration qui à son niveau doit être bien au-dessus de la moyenne de toute manière. Je ressens un petit picotement, une petite sensation désagréable alors que malgré la défense des ursidés deux hommes m'observent comme une proie que je suis certainement. Non, en réalité cela ne me fait rien, cela vient d'ailleurs, le fait de laisser à une autre le bon soin de me protéger ? Non, c'est le fardeau des puissants de secourir les faibles et en temps que Saibogu et surtout de genin je suis parfaitement consciente de mon infériorité physique par rapport au monde ninja. Je pense que cela vient de ma proximité avec elle, mise à part mes parents, personne ne m'a jamais tenue ainsi. Oui c'est cela, j'ai cette sensation un peu étrange depuis que je suis collée contre elle, non plus particulièrement au moment où je me suis rappelée que je suis totalement nue et avec un vêtement aussi léger qu'un voile et avec certainement la même consistance, pour la transparence s'est avéré. Est-ce cela la gêne ? C'est légèrement désagréable, mais pas suffisamment pour écarter la satisfaction d'avoir, je l'espère, ressenti une émotion. Je vais même profiter de ce moment de félicité pour me laisser allez à un commentaire, soyons fou !

"Le son de votre cœur est agréable, même si légèrement rapide."

Bon évidemment, avec ma voix monocorde habituelle quand je ne fais pas attention, dénué de toute émotion, telle une machine comme me le dit mes chers géniteurs cela ne doit pas être agréable à entendre. Mais plus que le combat qui se déroule dehors, les anciens semblent avoir encore de beaux restes, bien qu'ils évaluent certainement la situation et se rendent compte de leurs infériorités. D'ailleurs ils disparaitront certainement d'un moment à l'autre, se disant qu'ils pourront me retrouver plus tard. Les brigands eux semblent à peine refroidis par les techniques habiles de ma libératrice. Sont-ils si habituer que cela aux ninjas ? En fait, non, je pense au contraire qu'ils sont si idiots qu'ils ne se rendent pas compte du danger de la situation, j'imagine que l'appât du gain et la promesse de pouvoir jouir d'une victoire avant de le faire à volonté dans les vaincues couplées à ce sentiment de supériorité typiquement masculine les aveugles.

"Désolé."

Si tu ne sais pas pourquoi tu t'excuses, ils le sauront ? Non ce n'est pas le cas présent, je suis un poids mort pour elle, je n'ai bien assurément pas la force de me battre et les ours ne les tiendront pas éternellement en respect, quand le nombre fera disparaitre leurs instincts de survie, ils se lanceront à l'assaut. Je tiens à peine debout et encore c'est grâce à elle, puisque maman m'a dit de toujours profiter des choses que je juge agréable, tant que cela ne nuit pas à autrui, je reste un instant contre ma bienfaitrice. La sensation de sa peau et ce qu'elle dégage, je suis en sécurité tant que je reste près d'elle, c'est la vague sensation que j'ai en tout cas. Si je pouvais atteindre mes affaires, j'aurais la possibilité d'invoquer via son sceau un exosquelette pour me permettre de tenir debout toute seule au moins le temps que mon énergie revienne, mais à moins qu'elle accepte de me lâcher et que je retrouve dans quelle tente c'est... Autant profiter de ce moment, rester dans ses bras et espérer ne pas trop entraver ses mouvements... J'ai vu un jour deux sœurs, si je pars du principe que je ne peux pas déduire son âge, mais que je suis assurément la plus faible, il convient d'agir ainsi ? Dans le doute, je me blottis contre elle juste un peu, j'essaye de lui montrer que je suis calme, que j'ai pour elle ce que les gens classiques qualifient de confiance.

C'est alors que c'est sur le dos d'un ours que je quitte ce lieu cruel, enfin le lieu lui-même n'a rien n'a voir, c'est plutôt ce et ceux qui y sont, enfin c'est une autre histoire. Avant d'être amenée au loin, je fais un sourire à ma bienfaitrice, celle qui vient de me sauver et garde toutes mes forces pour m'accrocher comme demandée au pelage légèrement rugueux, mais tout de même agréable malgré la chaleur, de la bête. Je m'accroche si fort que j'en ai les mains douloureuses et j'espère que je n'arracherai pas trop de la fourrure de mon où ma sauveuse alors qu'elle me trimbale comme un simple sac à dos, comparé à sa carrure et sa force je ne dois pas être beaucoup plus de toute manière. Plus tard quand elle me lâche dans ce qui semble être un campement, je fais une révérence à l'ours.

"Merci."

Alors qu'il ou elle... Je vais dire... Un ours ? Bref, pendant qu'il m'allonge il dépose à côté de moi un grand sac en toile. Je l'ai déjà vu... J'imagine qu'il a dû le récupérer pendant notre fuite. Au moins je n'ai pas perdu mes affaires, mais je ne suis pour le moment rien de plus qu'un légume plus ou moins conscient. Drogue ? Peut-être, en tout cas, je ne suis pas dans mon état normal, mais rien de réellement dangereux ou toxique j'imagine puisque le but tout de même était de me ramener en un seul morceau pour une raison que j'ignore encore. En fait, le pire dans tout cela est-ce qui se cache sous le bandage du poignet de ma main droite... Comment ont-ils osé ? Je ne voulais pas, je me sens... J'ai la même impression que si je m'étais jetée nue dans la fange, je me sens tellement sale, souillée et pourtant rien ne se voit sur mon visage. Parfois c'est un avantage de ne rien révéler, car, il n'y a simplement rien n'a voir, je suis consciente de l'aspect désagréable de la chose et pourtant je reste stoïque, sans réaction et observe ma main sans siller.

"Zut."

J'attends alors, que la personne qui m'a sauvée revienne, quand c'est le cas je, enfin j'essaye vaguement de m'assoir là où je suis installée et la laisse m'examiner. Peut-être que j'ai tort, qu'il y a plus terrible dans mon sang, mais je ne pense pas. Dans l'immédiat, j'ai un autre problème qui embrume mon esprit sans compter mon corps qui bouge à peine. Avec ses forces que j'ai encore, avec peine je l'attrape là où je peux, mains, épaule, taille, j'ai maintenant un visage neutre et peut-être un léger soupçon d'inquiétude qui transparaît dans mes yeux. Mais avec une voix sans intonation comme un acteur de théâtre qui oublierait la ponctuation.

"Maintenant qu'ils m'ont marquée comme un animal du F... Qu'est-ce que je vais devenir ?"

Une personne normale pleurerait, serait en colère et perdrait son sang-froid, mais je n'ai rien de tout cela, peut-être un subtil éventail au fond du regard et cette unique et petite goutte d'eau salée qui perle à mon œil comme si j'avais un grain de sable qui le gêné.

Comment je vais ? Je ne suis pas trop sûre, je ne suis pas médecin. Enfin je vais essayer de réfléchir et répondre de manière la plus claire possible.

"Muscles engourdis, vue légèrement floue, petit tremblement à la main droite, manque de sensation au bout des doigts et des orteils, dans l'ensemble, que des problèmes mineurs."

Bah quoi ? C'est-ce qu'elle m'a demandée non ? En tout cas c'est comme cela que je l'interprète. Elle me dit par la suite qu'elle est médecin, une vraie de vraie... Ils l'étaient eux aussi tous les trois, bon ils ont fait de mauvais choix, mais ils sont tout de même parmi les fondateurs du clan, quand les groupements nomades des Saibogu se son rassembler. Par contre sa question suivante dite avec une franchise qui m'étonne pour une personne dite normale m'étonne légèrement...

"Les trois anciens veillaient sur moi comme une princesse de conte de fées, donc je ne pense pas. À moins que les brigands en aient profité derrière leurs dos."

Forcement, vu que je parle encore sans la moindre intonation cela pourrait faire croire que j'en ai rien à faire, en fait, je n'en ai vraiment rien à faire... Pas que l'idée de m'être fait peut-être saillir par des voleurs de grand chemin m'enchante, mais ce qui est fait et fait et je n'ai pas l'envie ou la force d'aller me lancer dans une vendetta sans fin dans les recoins du désert. D'ailleurs, les trois personnes d'un âge avancé ne semblaient pas utiliser de drogue, ils m'on assommée puis ont utilisé des techniques donc, cela pourrait étayer ses craintes ? Peut-être.

"Les trois shinobi utilisés leurs chakras pour m'endormir, s'il y a réellement des drogues... Cela provient certainement de leurs mercenaires ou en tout cas des personnes qu'ils ont engagées."

Je regarde un instant vers le bas, cette robe qui n'a rien d'une tenue classique, est-ce qu'ils avaient prévu de me vendre depuis le début ? Je caresse un instant mon ventre en silence et ne trouve rien de mieux à dire que :

"Heurk... Si c'est le cas, j'espère qu'ils ont eu la décence d'utiliser des contraceptifs... Je n'ai rien dit, ce n'est pas le genre de ces Barbares. Je vais me contenter de m'auto persuadée qu'ils n'ont rien fait, les hommes sont des porcs, enfin pas tous, mais ceux qui se laissent allez à leurs plus bas instincts."

J'ai l'esprit un peu ailleurs, je n'imagine pas ou mal la réaction de mes parents si je venais a leur annoncer que ces idiots du désert on fait un coup au but et qu'ils sont grand-parents. Du coup je la laisse faire quand elle m'amène à l'oasis pour me laver, en même temps, même consciente je ne pourrais pas l'en empêcher. Alors ? Est-ce que la demoiselle que je suis ses piquées le doigt sur un fuseau ? Enfin sur les fuseaux d'une bande de charognards surexcités ? En réalité, il ne vaut mieux pas que je le sache et je ne poserai pas la question de toute manière. Bon entre temps il y a eu l'histoire de la marque, mais c'est une histoire qui devra patienter de toute manière. Elle m'entoure d'une serviette et se présente, je le fais donc à mon tour.

"Saibogu Suzuka, Genin de Suna et je viens de Sunagakure."

Je fais bien en sorte de ne pas plonger ma main droite dans l'eau, pour éviter d'avoir le droit à une infection en prime... Bon, depuis le temps cela à forcement dû cicatrisé, mais dans le doute.

"Tu fais quoi aussi loin de chez toi ? Toi aussi c'est contre ta volonté ?"

J'ai manqué plusieurs fois de tomber dans l'eau et donc me noyer, mais ça va et puis dans le pire des cas elle m'aurait repêché j'imagine. Comme si la souillure du ne suffisait pas, je retourne à côté d'elle puis reste silencieuse un long moment, avant de me traîner plus ou moins lentement à ma couche pour être à nouveau une patiente calme et disciplinée, un peu moins vivante qu'a mon habitude et c'est peu de le dire.

"Décidément, j'aurais était bien souillé dernièrement."

La marque ou l'hypothèse engendrée par la question de Yuki ? Certainement les deux.

Il aurait bien fallu aborder le sujet à un moment donné ou un autre, autant que ce soit tout de suite. Elle m'indique qu'elle utilisera un sceau pour m'empêcher de mettre au monde un enfant non désiré. C'est un point sensible pour moi, en fait je pense que ma réponse va la surprendre et pas forcement de la plus saine des manières, mais mon choix est déjà fait pour ce cas particulier. Je lui fais un petit non de la tête avant de dire de ma voix monocorde:

"Non, je ne détruirai pas une vie pour mon confort personnel... S'il ou elle doit exister, alors je m'occuperai de cet être avec tout l'amour et les soins que cet enfant mérite, lui non plus n'a pas choisi d'être le fruit de ce genre de situation."

Mes parents ont pactisé avec un démon à trois visages pour m'avoir, ça serait leur cracher à la figure de tuer ma progéniture et ce peu importe les circonstances. Je ne reviendrai pas sur cette décision, je veux... Oui je veux ce n'est pas pour mes parents que je m'occuperai de cette potentielle vie. Enfin bref, par la suite une fois lavée, je m'installe pour qu'elle puisse m'examiner. Assise près de la tente, je la regarde un moment.

"Vous êtes médecin, faites tout ce que vous... Fais tout ce que tu jugeras utile, même si cela signifie devoir observer et manipuler mon intimité. Je ne suis plus une petite fille et honnêtement, je préfère de loin l'idée d'être touchée par une professionnelle douce, soucieuse de l'hygiène et qui m'a sauvé la vie plutôt que ce que tu sais."

Enfin pour le moment, elle préfère faire à manger je la laisse faire, elle a déjà tout ce qu'il faut alors ce n'est pas la peine et puis je ne serais pas contre quelque chose de consistant. Alors qu'elle commence à cuisiner, elle me pose une question très pertinente. Je réfléchis un moment puis je réponds ce que je me rappelle.

"Ils voulaient, les trois ninjas médecins, que je les rejoigne et me grave un F pour que le résultat de leurs décennies de recherches survive aux temps à venir. Mais j'ai refusée, donc ils m'on assommée et je me suis réveillée il y a... Plus ou moins juste avant de vous entendre, mais étant au nord du pays et vu leurs âges. Cela doit bien faire plusieurs jours que je suis en sommeil, trois minimum."

Je gratte un peu mon poignet et attends qu'elle finisse de préparer notre dose de nutriment solide, une fois fini et quand c'est suffisamment refroidi pour éviter d'endommager ma langue et ma gorge, je mange sans retenue puisque je lui fais confiance. Une fois le repas terminé, je préfère que l'on soit fixé et qu'elle fasse ce qu'elle à a faire. Quand elle s'approche, je lui prends la main et lui caresse un instant et la regardant droit dans les yeux.

"N'aie pas peur de me toucher, je te fais confiance Yuki-nee."

Nee ? Grande-soeur... Cela serait agréable qu'elle soit ma sœur, mais elle ne l'est pas. Enfin soit, je crois que je trouve sa présence appréciable, cela a certainement un rapport avec le fais qu'elle m'a sauvée la vie et soit aussi douce et tendre avec moi.

Quand elle m'a annoncé qu'il n'y aurait aucun fruit de ces ébats non voulus, j'ai ressenti quelque chose et inconsciemment mes mains ce son croisé sur mon ventre. Je ne sais pas si c'est bien ou mal, mais cela m'a fait réagir dans tous les cas. J'ai déjà eu des réactions bien sûr avec ma famille, mais je n'ai jamais eu autant de réflexes involontaires et autant de sensation corporelle nouvelle en aussi peu de temps. Je ne sais pas si ce sont les circonstances, ou la présence de Yuki, mais c'est un fait en tout cas.

"Merci."

Je ne sais pas si on peut réellement savoir en aussi peu de temps si c'est réellement le cas où non, mais je préfère croire un médecin plutôt que... Mon ignorance à se sujet ou de vagues hypothèses. Autant effectivement passer à un sujet plus important, car, encore problématique, cette marque. Une fois rhabillée elle observa cette marque maudite imposée par mes ravisseurs, encore ocre d'un sang que pourtant devrais avoir séché depuis le temps. Je reste obnubilée, concentrée sur cette vue et mets un moment avant de pouvoir m'en défaire. Des sévices physiques que j'ai reçus, cette marque est celle qui me fait le plus mal dans un sens, certes, l'autre chose ne me rend pas alaise, mais ne ressentant la plupart du temps aucune émotion, c'est sans surprise que ça ne me fait rien de plus que l'effet d'un vilain rêve éveillé. Elle indique alors, comme on pouvait s'en douter que c'était la marque des Furyous et même que ça y ressemblait beaucoup... Tans qu'à faire autant qu'il n'y ai aucun doute sur la forme de celle-ci hein ?

"D'accord."

Elle commence alors à manipuler la marque et à faire quelques tentatives typiques de la médecine shinobi, enfin c'est ce que j'en déduis et elle me demande alors si je veux qu'elle essaye de faire disparaitre cette chose qui souille ma peau, la réponse est évidente non ? Enfin, c'est ce que je pensais, mais suite à un simple.

"Oui, s'il te plaît."

Ma voix était devenue légèrement plus... Aiguë ? Je commence à avoir le nez petit à petit bouché et pour une raison obscure alors que je ne sens pas de grains de sable dans mes yeux, ils sont plus qu'humides, c'est presque une fuite à ce niveau-là. J'ai du mal à respirer et encore plus à m'exprimer clairement, je ne comprends pas qu'est-ce qui arrive.

"Grande-soeur, je ne comprends pas... Je suis malade ?"

Une fois que j'ai enfin pu faire part de mon interrogation, même si ce fut laborieux, je me sens faible. J'ai l'impression que le peu de forces dans mon corps s'évanouit aussi rapidement qu'une boule-de-neige jetée dans un bac de métal en fusion, avec mes dernières forces, j'essaye de ramper vers elle, j'ai envie de la sentir, de ne pas être seule, de sentir de la chaleur humaine... Peut-être, mais dans le doute, je ne sais pas trop quoi faire. Des questions inondent mon esprit comme mes yeux rouges d'eau salés le font avec mes joues.

"Quand ils vont savoir, ils vont me rejeter ? Je suis une ennemie maintenant ?"

Ces pensées me compriment le cœur, j'ai la tête qui tourne et le vu brouillé, est-ce cela la peur ? Ou c'est peut-être la tristesse ? La culpabilité ? Je ne sais pas, mais peu importe ce que c'est, je n'aime pas ça.

Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me déshydrate ainsi ? Je crois que c'est ce que les gens appelent des larmes, non en fait j'en suis sûre. Mais pourquoi maintenant ? Je me suis déjà fait mal, j'ai déjà eu des problèmes, est-ce que cela veut dire que seulement maintenant cela est assez grave pour extirper mon eau de moi ? À moins que ce soit Yuki qui m'aide à m'exprimer à laisser couler hors de mes paupières ces sentiments que je n'arrive pas à exprimer habituellement... La solution la plus terre-à-terre serait de penser que le mélange reste des effets de la drogue, sommeil et émotions fortes semblent avoir des effets plus qu'indésirables sur mon comportement et mes réactions. Peu importe la raison au final, c'est un fait, je commence à entr'apercevoir ce qu'est le comportement normal d'un cœur humain et je ne saurais dire si c'est bon ou non, mais c'est différent il n'y a pas de doute. Pour en revenir au sujet principal, elle m'applique un sceau temporaire en m'indiquant que ce n'est pas sa spécialité. Néanmoins, même le plus petit des effets sera mieux que rien et je la laisse faire sans un mouvement, enfin le moins possible.

"Merci."

J'ai observé chacun de ces gestes, c'est ça la dextérité d'un médecin, d'une personne dont le moindre geste mal effectué peut arracher la vie là où il cherche à la préserver ? Enfin, ce n'est pas la première de mes préoccupations, je sais ce que j'ai en quelques sortes, mais je n'ai jamais appris à contrôler une crise de larmes puisque c'est ma première. Du coup concentrer sur ce fait, je déblatère des choses inutiles et qui pourtant sont vraies, je ne pense pas que l'on va m'acclamer a grand sourire quand ils sauront que j'ai un joli F sur le poignet. Je ne cherche pas l'accord ou le soutien des autres outre mesure, mais je n'aime pas non plus l'idée d'être rejeté ou pire, violenté voir mise en prison pour acte de traitrise.

"Au sens strict du terme, je n'ai jamais était forte et je ne cherche pas à l'être."

Je ferai grâce des arrêts dans la phrase pour renifler et même du passage mouchoir pour éviter d'étaler sur ma jolie et tendre grande-sœur le contenue de mes narines. Je profite, car je ne trouve pas de meilleurs termes, de la tendresse de celle qui m'a sauvée, ma soignée, m'a écouté et maintenant me protège... C'est une excellente définition d'une grande-soeur dans mon esprit, je confirme ma volonté de maintenant la nommer pour ce qu'elle est et grave dans ma mémoire et mon esprit cet instant qui est agréable, d'autant plus après ce que j'ai subi je pense. Je reste blottit contre elle, je ne sais pas trop quoi faire d'autre et mes forces me font de plus en plus défaut de toute manière, je sens poindre les murmures du sommeil réparateur. Malgré tout, j'arriverai, certainement à dormir j'en suis persuadée. Mes yeux se closent tout seuls, alors que ma respiration redevenue douce laisse filtrer de temps à autres quelques mots : Oui je parle dans mon sommeil. Au milieu de vague murmure, je signifie le fait que le sable c'est chaud, que j'aime mes parents, que j'ai peur d'être rejeté et que si d'aventure je suis poussé à l'exil, alors je voyagerai comme mes ancêtres.

"Je t'aime très très beaucoup fort grande-soeur Yuki..."

Laissa filer dans un dernier murmure, alors qu'aux portes du sommeil profond je tombe dans le silence et me laisse bercée par le repos que je laisse m'étreint, puisque je me sens présentement en sécurité.