Le soleil majestueux déclinait sur l'horizon lointaine, inondant les cieux d'un feu d'or et d'ocre tandis que les premières vagues de fraîcheur, prémisse de la nuit glacial, balayaient avec douceur les dunes de sable du pays du vent. Je contemplai ce doux spectacle depuis le sommet du rempart du village du sable, assise sur le rebord, les pieds ballottant dans le vide. Il me fallait attendre, non sans impatience, qu'enfin l'astre diurne se décide à disparaître afin que ma mission puisse commencer. Si j'avais su qu'il m'aurait fallut passer par là pour profiter des joies des libertés du monde shinobi, je me serais certainement ravisée . L'ironie du sort voulait à présent que l'on m'assigne à de quelconques bassesses. Cela n'était certainement pas pour moi. Heureusement, une équipe avait été attribuée pour faire tout le salle travail à ma place. De petits cloportes que j'imaginai déjà aisément me manger dans la main.
A cette pensée, je levai la paume vers l'avant pour y écraser de mes doigts les petits insectes imaginaires qui s'y étaient logés. Ainsi souriais-je amusée. Je me demandai à quoi pourrait ressembler mes nouveaux jouets. J'espérai qu'ils sauraient suffisamment me distraire d'une quelconque façon. Il me plaisait à fantasmer. Peut-être parmi eux se trouverait-il un beau ténébreux divinement bien battis que je pourrais allègrement attirer dans mon lit, ou encore une jeune demoiselle chaste à la peau sensible et au visage innocent...
Je secouai la tête frénétiquement de gauche à droite afin de me remettre les idées en place. Il ne fallait certainement pas rêver, je risquai de devoir me contenter du minimum syndical, voir pis. Cela devenait quelque peu inquiétant en sachant que je serais obligée de me les coltiner durant un bout de temps.
Soupirant, je me laissai retomber en arrière les bras écartés. Le sol terreux entacha mes vêtements ainsi que ma belle chevelure immaculée. Ayant les yeux désormais face aux cieux, je vis, petit à petit, les étoiles apparaître une à une, formant leur lot de constellations aussi dantesques que mirifiques. Alors, le soleil s'effaça définitivement pour laisser place au noir dessein de la nuit. Comprenant qu'il était enfin temps, je me relevai, époussetant mes vêtements et remettant ma coiffure en place, je m'élançai dans le vide depuis le haut du mur pour rejoindre le point de rendez-vous situez à l'extérieur du village.
Le pays du vent pouvait être résumé en un seul mot : Désert. Oui, c'était exactement cela, aussi grossier et barbare qu'était se terme, il définissait parfaitement l'état de cette nation. Néanmoins, on ne pouvait nier que certaines choses intéressantes s'y passaient. Guerres, meurtres, trahisons et complots étaient profondément enfouis sous les dunes de sables, mais tout ceci existait bel et bien. Dès, lors, il m'incombait de les exhumer judicieusement pour parvenir à mes fins. Je possédai dors et déjà l'argent de mon père, il ne me manquait plus que le pouvoir allant avec. Dans une société aussi instable où une dague guettait à chaque coin de rue, une langue et un corps habile serait même d'y trouver une place de choix.
Ceci étant, il m'était nécessaire de commencer au plus bas de l'échelle afin de monter en puissance. Cette idée là m'était difficilement supportable, néanmoins, je décidai de prendre cela comme un jeu. Ainsi pourrais-je, avec un peu de chance, exprimer ma nouvelle passion. Cette insatiable soif de destruction...
Cependant, pour l'heure, revenons à nos moutons ou plus précisément en nos serpents. Cette pitoyable mission qui m'avait été confiée, consistait à capturer une certaine race de reptiles pour la confier au expert médicaux du village. Ces créatures ne sortaient que la nuit tombée, lorsque la chaleur aride était remplacée par un climat plus tolérable et propice à la chasse.
Parvenue aux portes du désert, J’attendais la venue de ma nouvelle équipe. Avide de curiosité, je vis une première silhouette se dessiner dans la pénombre. Il ne m'était pas encore possible de distinguer ses traits. Quant à moi, je brillai sous la lumière des torches fixées le long de la muraille entourant le village. Ces dernières offraient une lueur oscillante au cœur de la nuit, telle une myriade de petite étoiles scintillantes. Pour l'occasion je portai un débardeur blanc sans manche moulant laissant apparent mon ventre, ainsi qu'un short court tout aussi moulant de couleur beige. De belles chaussures noires aux pieds ainsi qu'un jeu de mitaines noirs aux mains. Mon bandeau frontalier se trouvait attaché autour de mon front et je laissai ma longue chevelure blanche retomber dans mon dos. Cette tenue me mettait en tout point à mon avantage, ni trop vulgaire, mais suffisante pour valoriser mes attributs. Après tout, la première impression devait-elle pas être la meilleur ?

« Le soleil vient de se coucher, encore une bonne journée terminée, pleine de jeux et d'argent gagné, et il va bientôt arriver, l'ami du courrier ♪ »

C'était facile pour un homme de l'ombre que de se lever une fois la nuit tombée. Ce qui l'était moins, c'était de parcourir un désert glacial pour chercher des serpents. Quand il fallait de la main d'oeuvre pour les basses besognes, c'était clair que Suna pouvait compter sur lui. A quand la mission d'escorte d'une jeune femme frivole et se complaisant dans ses aguichages ? Lui-même connaissait certaines candidates qui auraient bien besoin d'une protection « rapprochée » mais il semblerait qu'elles n'aient pas besoin de lui. L'espace d'un instant, il souleva son t-shirt avant de contracter autant que possible ses abdominaux, ne faisant apparaître qu'une vague série de bosses sans grande consistance, le menant à un long et terrible soupir désabusé.

Peut être qu'au final le travail récompensait vraiment ceux qui s'en donnaient les moyens. Dans cette optique, le jeune homme se sentit comme emplit d'une soudaine motivation. On lui avait offert la possibilité de gagner un peu d'argent moyennant des services rendus au village, l'occasion idéale de se jeter corps et âme dans une entreprise visant à lui accorder les bonnes grâces d'un village. A ceci s'ajoutait la petite somme le récompensant de ses efforts, bien qu'il espérait d'une certaine manière pouvoir se reposer sur ses coéquipiers. Après tout, n'était-ce pas un peu dangereux que d'envoyer des personnes « cueillir » des serpents ? Mieux valait de toute évidence que toutes ne se donnent pas cette peine, qui sait ce que ces reptiles pouvaient faire. Et même si on lui avait assuré qu'ils n'étaient pas venimeux, pas dangereux, comment pouvait-on savoir si c'était vraiment le cas ? Peut être auraient-ils l'occasion d'en croiser un, sans doute perdu et cherchant un peu de chaleur, qui soit plus agressif que les autres ? On n'était jamais trop prudents de toute évidence...

Maugréant contre les personnes qui avaient décidé de l'exploiter, il s'employa à se rendre au lieu de rendez-vous. A vrai dire, on ne lui avait pas donné suffisamment d'informations sur les modalités de cette mission. Tout ce qu'il savait, c'est que pour une fois, il ne serait pas seul, et devrait faire avec. Et apparemment, lorsqu'il arriva aux alentours du village, il se rendit compte qu'il était le dernier. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il se rendit compte que ce ne furent pas une, mais deux femmes qui allaient progresser à ses côtés ! Sans doute son occasion de peaufiner ses méthodes de flirt plus qu'infaillibles, mais aussi –ça, il l'espérait secrètement– l'occasion de se trouver une partenaire. Mais avant de griller les étapes, il fallait de toute évidence faire preuve de courtoisie. N'était-ce pas ce genre de qualité que les femmes appréciaient le plus ? Du moins, c'était le cas dans les jeux de simulation, ça valait donc la peine d'être essayer.

« Bonsoir à vous, très chères. Je m'appelle Yoshihiro, vous habitez chez vos parents ? »

Avec une approche comme celle-là, il espérait obtenir un bon score auprès du binôme. Il n'avait pas un énorme charisme pour se voir remballer par la première venue après tout!

La silhouette, jusqu'alors brièvement perceptible, se dessinait peu à peu en une ombre fantomatique aux courbes féminine. Je devinai déjà les contours de sa robe dessinée dans la pénombre. Porter une telle tenue en de telles circonstances. Voilà qui faisait preuve d'un goût et d'un raffinement pour le moins excentrique... J'aimais cela ! D'abord interloquée par un tel accoutrement, quelle ne fut pas mon immense surprise, mon dérèglement total, cette perte de raison couplée à l'inconstance frivole que suscitait en moi la présence soudaine de cette illustre inconnue. Jamais, au cours de ma courte existence, n'avais-je eu affaire à une pareille beauté. Que m'arrivait-il ? Je sentais mon cœur qui commençait à chavirer mu par l'émotion, par une folle déraison qui, dans son désir fulgurant, cherchait inexorablement à m'attirer vers elle. Ô cœur jouvençal désaxé remplit d'excès ! Quel bourreau était-il pour oser galvaniser mon être mit à nu par l’effervescence de tous ces sentiments ? La fulgurance de son arrivée me laissait sans consistance, comme si une part de moi-même se désagrégeait sous les moult frissons de mille passions.

Mais qu'était donc cette merveilleuse créature ?

L'âme chancelante, j'avisais ses pupilles de rubis plongées dans les miennes. Était-ce seulement son regard qui suscitait en moi tant d'émoi ? Non, ce n'était pas uniquement cela, il y en avait beaucoup, tellement plus ! Tout en elle m'appelait, inondant mes sens d'un feu pandémique. Cette chevelure sombre au noir de jais, cette peau diaphane, ce visage aux traits fins, mais délicieusement affirmés et puis son regard... Oui, il n'était pas tout, mais en faisait tellement  Ces yeux me rappelaient la doucereuse couleur du sang, comme s'ils réfléchissaient l'apparition d'une âme mise à vif. Jamais ô grand jamais je ne pourrais plus me passer d'une telle magnificence. Finalement en était-il ainsi ? Ce fameux instant de fébrilité où l'on croit que le monde va s'effondrer sous nos pieds, quand l'univers tous entier semble n'exister plus que pour un seul être tant chéri. S'agissait-il de cela , de ce que l'on appel l'amour ? Passé l'infinie vertige et l'émotion la plus sincère, je revins subitement dans l'instant présent jugeant que désormais,

Elle serait à moi et à moi seule.

Ceci, elle l'ignorait encore, mais elle était dors et déjà mienne, ma possession, que nul ne se targuerait d'aborder sous peine d'en subir les conséquences. Cette splendide femme m'appartenait, certes, le problème étant qu'elle l'ignorait encore. Avant toute chose il me fallait en apprendre davantage sur elle bien que je fus certaine que chacun de ses aspects me comblerait d'euphories sans nom. Qu'elle joie pus-je ressentir lorsque j'entendis pour la première fois le doux son de sa voix cristalline . Il suscita une brusque revirement dans mon cœur. Yami, qu'elle superbe prénom, il lui sciait tant ! Elle représentait à elle seule un splendide cristal de pur ténèbres qui se détachait au sein même de la nuit.

Délicieux....

Jusqu'alors j'étais demeurées les yeux écarquillés, les lèvres imperceptiblement fendues dans un sourire béat. Toutes ces émotions m'étaient étrangères, mais je ne tardai pas à reprendre contenance. Après tout, je n'étais pas ce genre de fille niaise à perdre son intégrité et à fuir devant l'être tant aimé. Bien au contraire, il fallait que j'eusse faire appel à tout les moyens en ma possession pour m'en emparer. Aussi, pleine d'entrain, m'approchais-je d'elle pour saisir ses mains entre les miennes.

-Qu'elle merveilleux prénom avez-vous là. Je me nomme Oniri, Oniri Saibogu. C'est un plaisir pour moi de faire votre connaissance ! Je vous en prie, dites m'en plus ! Il se pourrait que, dans un futur proche, nous soyons menées à nous retrouver. Je souhaiterais ardemment en savoir davantage à votre sujet. Peut-être pourrions-nous commencées par devenir amies ? J'en serai tellement honorée ! Lui dis-je les yeux pétillants de compassion.

Mes mains continuaient d'enserrer fermement et chaleureusement les siennes aussi attirai-je le tout contre mon cœur comme pour souligner la sincérité de mes propos et pour, d'une certaine façon, affirmer ma futur possession envers elle.

Ce fut alors, qu'au plus grand des damnes, un individu nuisible eut l'immense culot de mettre court à ma rencontre avec ma cher et tendre. Je tournai la tête vers la droite observant le nouvel arrivant. Sans doute était-il a peine plus âgé que nous et devait être le troisième membre faisant corps à notre équipe. Je ne le connaissais pas, mais le méprisait déjà pour avoir osé briser ce si merveilleux moment passé en compagnie de ma Yami. Cette homme venue a nous, cette infâme petite merde disait s'appelait Yoshihiro. A l'entendre blablater ses stupidités on voyait clairement qu'il n'y connaissait pas grand chose au femme. L'avisant de bas en haut, j'usai de ce fameux don me permettant de voir le potentiel d'autrui et en arrivai rapidement à cette fameuse conclusion...

-Toi, t'es encore puceau ! Lui lançais-je d'un ton cassant et acerbe, le regard emplit d'une certaine sévérité.

En temps normal, je me serais faite une plaisir de faire voler en éclat son état virginal, mais malheureusement pour cet imbécile, il était tombé au mauvais endroit au mauvais moment et cela... il allait me le payer très cher...

Apparemment, il était arrivé au mauvais endroit au mauvais moment. Sans doute se connaissaient-elles, sinon pourquoi la blonde se serait saisie aussi âprement des mains de sa congénère ? Et, visiblement de trop l'espace d'un instant, ce n'est qu'après un léger temps passé qu'elles remarquèrent sa présence. Comme quoi, les choses ne pouvaient pas mieux se dérouler, après tout il n'aimait pas être sur les devants de la scène, aussi cette situation lui convenait dans un certain sens. Dans cette optique de relégation au second plan, il sortit une pomme qu'il commença à mordre à pleine dents, attendant que les autres aient fini leur manège amoureux pour se concentrer sur sa présence, et par extension sur la mission. Il n'avait de toute évidence pas ramener de caméra pour filmer leurs ébats, si compte fait il s'agissait bien d'une scène romantique – en plein désert, la nuit ? Certaines personnes avaient des fantasmes qu'il ne valait mieux pas réveiller– aussi il perdit rapidement en intérêt envers les deux protagonistes.

Intérêt qui fut néanmoins rapidement ravivé une fois sa présence remarquée. En effet, il sentit son ego violemment agressé par la blonde qui n'avait pas pris la peine de constater autre chose que son état virginal, et à voir l'autre se lécher les babines après avoir entendu parler de cela, il sut dès lors qu'il était tombé soit sur la chance de sa vie, soit sur un duo de folles qui allaient le faire tourner en bourrique. Son expérience masculine parlant pour lui, il pencha pour la seconde option, à ceci s'ajoutant le fait qu'il semblait plus âgé qu'elles. Les gamines avaient en effet toujours cet aspect rebelle et manipulateur qui était si commun aux adolescents, de vraies pisseuses. Et les deux ne semblaient pas faire exception... Alors seulement, après avoir croqué de nouveau dans le fruit qu'il avait entamé, le jeune homme tâcha d'offrir un peu de résistance aux accusations de sa compagnonne, un air blasé ornant son visage :

« J'aime bien ce que tu dis. C'est un peu comme une blague, mais avec l'humour en moins. Et puis franchement, qu'est-ce que ça peut te foutre, t'es intéressée ? Parce que moi pas. »

Au moins, la couleur était annoncée. Et la bonne humeur qu'il avait pu montrer en façade dans les premiers instants laissait désormais place à son cynisme habituel, au plus grand dam de ces demoiselles. Si elles pensaient pouvoir le pousser vers la direction qu'elles souhaitaient, lui ne se laisserait sans doute pas faire. Yami prit alors la parole, changeant de ton et se montrant tout d'un coup plus conciliante envers lui, semblant choquer la blonde qui au final ne faisait que confirmer un jeu d'acteur grossier : ça ne collait pas vraiment. Lorsqu'elle en vint à son appartenance à Suna, il lui répondit d'un vague mouvement de la tête, feignant de ne pas pouvoir répondre avec la bouche pleine. Ce n'est d'ailleurs qu'après cette dernière qu'il jeta le trognon au loin, cherchant par la même occasion en plissant les yeux quelques silhouettes supplémentaires. Ils n'étaient pas venu pour autre chose que des serpents après tout, mieux valait donc qu'ils se lancent à leur poursuite, si tant est qu'ils prennent leurs jambes à leur cou. Il n'avait pas vraiment remarqué la démonstration de puissance de la brunette, et ne lui offrit son attention que lorsqu'elle eut vraiment terminer. Ainsi donc, elle maîtrisait le sang ? Il lui fit dès lors part de son enthousiasme, non peu content de cette nouvelle.

« Ah. »

Puis enfin les choses sérieuses commencèrent, alors qu'ils s'accordaient peu à peu à se dire qu'il valait mieux se lancer dans la mission maintenant que les présentations étaient faites. Et même si la blonde n'avait pas pris la peine de lui répéter son prénom, il espérait ne pas avoir à la rencontrer un autre jour, une bien petite perte pour lui en somme. Sans plus tarder, il commença à faire quelques pas en direction du désert, avant de sentir le sol bouger à ses pieds. Quasi-instantanément, une goutte de sueur perla sur sa tempe, le jeune homme sachant pertinemment que cela n'augurait rien de bon. Mais ce qui aurait dû être une mission tout ce qu'il y avait de plus tranquille sembla prendre une tournure exceptionnellement dangereuse : vu les mouvements à ses pieds, ce n'était pas un serpent conventionnel. Machinalement, il tenta de s'accrocher non sans peine, posant son regard sur les deux autres alors qu'il s'élevait peu à peu, une cascade de sable dégringolant de l'animal qui cherchait à se dresser de toute sa hauteur.

« Ça, c'est pas dans le manuel de survie qu'on nous file »

Cet ignare, non content de perturber cet instant bucolique avec ma tendre Yami, se permettait en plus de cela, de me répondre. Définitivement, il venait de signer son arrêt de mort. Mais quelle ne fut pas mon humeur massacrante lorsque ma chère daigna lui porter l'attention, qui me revenait de droit. Ce fut de trop. J'allais prendre un malin plaisir à tailler se sale petit puceau en pièce. Avec un bout de membre en moins, il ne risquait pas de résoudre le problème de son état actuel. D'ici peu, Suna risquait de devoir recruter un nouvel homme pour composer notre équipe. Où du moins, un nouvel homme ayant encore ses couilles. Non mais, comment osait-il me voler ma Yami ? Bien qu'intérieurement je bouillonnai de rage, je ne laissai strictement rien paraître aux yeux de ma chère compagne et de ma future victime. J'adressai alors un sourire tranchant à l'égard du jeune homme, répliquant dès lors à sa remarque.

-Et bien, cela est tout à votre honneur très cher ami.

L'avantage à vivre dans un désert résidait dans le fait qu'il était facile d'y enterrer un cadavre.

Nos regards se croisèrent brièvement, prise d'une légère pulsion meurtrière, je dus me faire violence pour ne pas lui sauter à la gorge et lui planter mes ongles dans le cou. Le simple fait d'imaginer la scène me suffit pour relâcher un peu ma tension. Il était plaisant de rêver, mais il l'était encore plus de passer à l'acte. La chance joua cependant en sa faveur lorsque, dans sa sombre grâce, Yami nous fit étalage de son pouvoir. Dès cet instant, toute mon attention se retrouva rivée sur elle, ma hargne se transforma alors en admiration pour ma bien aimée. Contemplative, les yeux pétillants d'extases, je sentie mon cœur chavirer une fois de plus. Cet art volubile, ce pouvoir mirifique lié à l'appel du sang sonnait tel une évidence. Je fus à la fois émerveillée et jalouse d'un tel don. Avisant le tout avec envie, cela ne fit qu'accentuer mes sentiments envers elle m'apportant encore une confirmation dont je n'avais guère besoin. Il me la fallait à tout prix.

Le premier à payer semblant visiblement être la tête de ce fameux Yoshihiro machin-truc. Je me demandai si Yami aurait aimée le voir mort... Je me commencer par ailleurs à douter de cette solution. Bien que l'idée de l'étriper en bonne et du forme soit des plus réjouissante, il ne s'agissait sûrement pas de la plus discrète, ni de la plus propre. Peut-être devais-je alors trouver une solution pour subtile de me débarrasser de lui ?

Avant toute chose, je me devais de préparer le terrain qui me permettrait de mieux jeter mon dévolu sur Yami. Tandis que nous commençâmes notre marche dans le désert à la recherche de cette fameuse race de reptiles, je m'éloignai un peu de ce fauteur de trouble pour me rapprocher un peu plus de ma belle. Nous tenions tous dans l'une de nos mains une torche flamboyante afin de nous guider dans l'obscurité. Sous les lueurs dansantes des flammes que nous tenions à bout de bras, Je lovai mes lèvres au creux de son oreille afin de lui adresser ces quelques mots d'un ton suave.

-Ne vous inquiétez pas ma chère. L'amitié que je vous propose, n'est point du ressort de ces quelconques et grossiers batifolages espiègles. Jamais, ô grand damne, je n'oserais vous présenter cela . La simple idée de vous faire de la peine suffit à me déchirer le cœur. Non, l'affection mutuelle que nous serons menées à nous porter sera la plus pure qui soit. Par moi vous pourrez trouver toute la compassion et la sincérité propre à une amie chère, mais aussi tellement plus... Sachez-le, je serais toujours là pour vous.

Ces paroles avouées et sa réponse laissée volontairement en suspens, je repris le pas pour prendre les devant de notre sommaire expédition. Marchant durant de longues minutes, je me posai moult question sur comment me débarrasser de maudit mâle perturbateur. Ce fut qu'alors, marchant sans retenue sur le sable fin du désert, nous sentîmes un glissement sous nos pieds. Nous nous raidîmes sur place à l'unisson réalisant inconsciemment de ce dont il retournait et dans quelles sortes d'ennuis nous allions nous retrouver. Ainsi , jaillissant d'une immense colonne de sable, apparut sous nos yeux hagards un gigantesque serpent. A l'exception de la taille ce dernier ressemblait trait pour trait à la race que l'on nous avait demandé de capturer. Sans doute que les créatures aperçut autour du village n'étaient d'autres que les progénitures de celle-ci . Nous faisions pâles figures avec nos trois petits corps maigrelet et nos minuscules torches.. Observant la bête dans toute sa hauteur, j'émis un sifflement ironique devant ce retournement de situation.

-Ça, c'est pas dans le manuel de survie qu'on nous file .
-Je te le fais pas dire ! Dis-je sur le même ton.

Habituellement, je n'étais pas une petite trouillarde fuyant le danger lorsque celui-ci pointait le boue de sa langue. Le problème étant que je n'avais pas prit la peine d'apporter mon équipement avec moi ne jugeant, à la base, pas cela nécessaire. Désormais, j'avais l'impression de me sentir toute nue. Nous pas qu'en temps normal cette sensation puisse me déranger, sauf dans le cas présent où un gigantesque serpent d'une vingtaine de mètre de longueur m'avisait avec les mêmes intentions que si j'avais été une petite souris prise au piège. Aussi discrètement que possible, j’effectuai un léger pas en arrière puis un autre sur la gauche de sorte à me retrouver derrière notre compagnon mâle qui ferait parfaitement office de bouclier humain.

-Il est temps d'appliquer ce qu'a dit ma chère et tendre Yami, a savoir que nous allons laisser l'homme de la situation nous protéger à l'aide de ses bras forts et musclés.

Ce faisant, je poussai violemment l'homme en question vers le reptile qui se lançait à l'attaque. A défaut de servir d'amuse gueule, j'espérai que le serpent pourrait au moins me débarrasser de lui.

Ah, la salope. Lui ne s'était jamais douté qu'avoir des accrochages avec une parfaite inconnue lui vaudrait de se faire jeter la tête la première dans la gueule du loup. Qu'avait-il fait au final pour mériter ça, si ce n'était peut être avoir été hypothétiquement rude avec elle ? Ce n'est pas comme si elle semblait encline à le condamner à une mort certaine à la première occasion venue. Il avait cependant toujours su que cette mission clochait, on n'envoyait pas des shinobis attraper des serpents quand on pouvait simplement.... eh bien, faire autrement ! Mais au moins, le jeune homme pouvait facilement remarquer pourquoi ils avaient envoyées elles plutôt que quelqu'un d'autre : c'était pas avec ce genre de comportements qu'on pouvait espérer remporter des guerres. Et ça, il ne le comprit que trop tard, alors même qu'elle le poussait quand lui s'évertuait à rester immobile. Laisser la gente masculine faire son travail à la force de ses bras forts et musclés ?

« Me fait pas rire »

Ce furent à peu près les seuls mots intelligibles qu'il put adresser à la blonde. Il ne tarissait pas d'éloges quant à sa lâcheté et sa bassesse qui lui donnait envie de vomir, mais le moment était mal choisi pour se laisser aller à des élans de charité souhaitant une mort rapide et sans douleurs. Un problème de taille se posait devant lui, fusant à bonne vitesse et arborant d'imposants crocs. Et comme il s'était fait surprendre par sa coéquipière qui n'y était pas allée de main morte quant à son exécution, il tombait à la renverse lorsque le reptile vint s'écraser sur lui, la gueule ouverte et menaçant clairement de le gober.

Enfin, peut être eut-il la chance de sa vie que ce soit un serpent et pas un quelconque autre animal. Ces derniers ne disposaient pas des organes nécessaires à la mastication, aussi fut-il avalé tout rond, lui et une bonne partie du sable qui l'entourait. Aveuglé dans un tourbillon digestif, il entreprit de stopper sa chute, s'attacher à la première chose que ses gesticulations pouvaient lui offrir, pour au final saisir un organe long et dur, légèrement visqueux, comme une langue. Et vu la réaction du serpent dans lequel il se trouvait, il avait vu juste, ce qui d'un certain point de vue l'arrangeait : il n'avait pas à risquer de se faire prématurément digéré par les sucs gastriques d'un animal géant. Un bon point sachant qu'aujourd'hui il avait rencontré la personne qui souhaitait le plus sa mort en ce bas monde, sans compter bien évidemment les gens qu'il avait pu arnaquer par le passé. Le serpent se mit à siffler, du moins essaya, recouvrant par la même occasion le jeune homme d'un liquide visqueux qui ressemblait à de la bave. Si il fut ainsi lavé du sable qui s'était collé sur lui, il se retrouvait néanmoins trempé et agité en tout sens dans la tentative menaçante du reptile d'intimider les deux autres. L'occasion rêvée ou jamais de leur rappeler que lui était toujours vivant, cramponné à la langue de l'animal du mieux qu'il pouvait :

« PUTAIN MAIS SORTEZ MOI DE LÀÀÀÀÀÀÀÀ »

Ne manquait plus qu'à savoir comment elles allaient réagir. D'autant plus que le temps leur manquait, le reptile se rendant compte qu'il avait plus d'un cheveux sur la langue. Décidément, Yoshihiro aurait mieux fait de rester chez lui aujourd'hui...

Alors même que le reptile fusait sur nous à vive allure il claqua la langue, nous montrant Yoshihiro sain et sauf qui s'accrochait tant bien que mal à la fourche du serpent. Celui-ci vociférait des paroles à pleins poumons, hurlant qu'on le tire de ce mauvais pas.
Oniri ne pouvait rien faire visiblement car son style de combat avait l'air de reposer sur ses armes, qu'elle n'avait pas...
Je fermais les yeux un instant et pris une grande inspiration avant de m'y résigner : j'allais devoir user d'une quantité de sang plus grande pour perforer la cuirasse du reptile.
Je concentrais vivement mon chakra dans mon sang, irradiant mon corps d'une chaleur infinie. Je créais alors un filet de sang bien plus épais que le précédent, modelant rapidement celui-ci en fouet tranchant. Le serpent ne se trouvait plus qu'à quelques mètres de nous, il me fallait faire vite. J'agitais mon doigts vers lui de toute mes forces, mon sang claquant lourdement sur le serpent qui n'avais de cesse de se plaindre de douleur, j'avais réussi à l'entailler profondément. Je faisais désormais tournoyé mon fluide tout autour du serpent pour l'entraver et le déchiqueter de toute part. La bête émit un râle monstrueux tandis que son propre sang jaillissait à flot : une vraie découpe de maki sushi. Miam...

Yoshihiro sorti de la bête tout englué tandis que mes jambes se dérobèrent sous moi. Je tressaillis un instant, la tête me tournait. HA HA HA HA HA
Oniri s'approcha rapidement de moi pour me demander ce qu'il se passait. J'avais perdu quantité de sang pour cette technique et j'étais à la base bien faiblichonne car je n'avais pas renouveler mon sang depuis plusieurs jours déjà... Megami referait surface si je ne consommais pas rapidement le précieux élixir et cette nouvelle n'était bonne pour personne... Je n'étais cependant pas en mesure de les prévenir de tout cela.
Les yeux divaguant, je chuchotais quelques mots :

«  Me faut... du sang... »

Ils paraissaient complètement désemparés devant mon malaise imminent.

« Danger si non... Pour moi... Et pour vous... »

Je me sentais au plus mal... Laisse moi faire... Megami luttait comme un diable à l'intérieur de moi pour prendre le contrôle de mon corps affaibli. Il ne fallait surtout pas la laisser faire... Ta vie sera nettement plus passionnante mon trésor ! J'étais peut-être tordue et sadique parfois mais elle était bien pire... Elle était ce qui se rapprochait plus du malin en personne. Ne veux-tu pas connaître l'immensité de ton pouvoir ?! Ne veux-tu pas te rendre compte de la puissance de notre clan?

Oniri semblait consentir a me donner de son sang mais ne savait pas comment faire. Je ne sais comment elle s'y prenait mais son fluide vermeil coula sur mes lèvres et dans ma gorge. Instinctivement, je collais davantage sa plaie a ma bouche, elle était consentante aussi cela ne devrait pas lui faire de mal parfois c'était même bien le contraire qui se produisait...
Quelque chose n'allait pas... Je fis la grimace. Le goût de son fluide contenait des traces de molécules étrangères comme des drogues. Déjà fortement affaiblie, ce goût âcre et ses effets me firent encore davantage tourner le décor. Je fronçais les sourcils :

« Pas bon... »

Elle s'en sentirait peut-être déçue mais je n'avais pas le temps de m'y attarder. Où bien Yoshihiro me donnait le sien, qui j'espère n'était pas similaire, ou bien je sombrerais très vite dans un malaise fulgurant pour mieux me réveiller en arrière plan derrière Megami qui contrôlerait mon corps et qui attenterait sûrement à leurs vies mais tout cela, ils ne pouvaient bien sûr pas le savoir... Vengeons nos frères et sœurs qui se sont faits exterminés un par un ! Restaurons le nom perdu des Ketsueki ! Faisons couler le sang à flot pour montrer à tous qu'ils possèdent en eux ce que NOUS contrôlons !
L'esprit à demi flottant, je cherchais mon coéquipier du regard pour savoir ce qu'il ferait. J'aurais vraiment donné n'importe quoi pour ingurgiter du sang, remplacer le mien et donc me sentir beaucoup mieux... La quantité que j'avais perdu et celle, mauvaise, qui me restait encore était telle qu'il aurait probablement fallut que je vide un corps entièrement de son sang pour me sentir parfaitement en pleine santé mais je me contenterais d'une infime quantité ne serait-ce que pour tenir sur mes jambes et pouvoir me procurer l'élixir vital ailleurs. Je voulais surtout éviter à tout prix l'éveil de mon hôte parasite.
Ils sont à notre merci...

Qu'est-ce que les autres faisaient, qu'est-ce qu'elles tentaient pour le sauver ? Tentaient-elles seulement de le sauver ou la blonde déteignait-elle sur Yami qui au final désirait tout aussi ardemment qu'il se fasse digérer par le serpent ? Ce même qui se débattait un peu pour se débarrasser du parasite qui s'accrochait autant à la vie qu'à sa langue ? Trop de questions fusaient dans l'esprit du jeune homme, trop de questions et trop de préjugés qui lui brouillaient l'esprit. Et tout ce qu'il pouvait faire dans cet état, c'était prier pour que leur brouhaha attire l'attention de quelqu'un. Du moins, avec tout le bordel qu'ils avaient fait jusque là, les renforts ne seraient-ils pas déjà arrivés ? Même Suna souhaitait sa mort ?

Ô mon dieu je suis bloqué dans un serpent. Si seulement j'avais un moyen de me transformer en un genre de guerrier, mais un truc davantage super... Ah bah oui c'est vrai

Il profita alors du feu de l'action pour utiliser ses capacités un peu spéciales, s'extirpant du corps du serpent alors que sa coéquipière se lançait à l'assaut de ce dernier à grands coups de fouets de sang. Il avait par ailleurs eut la confirmation de ce qu'il pensait : à voir ces lanières de cuir et l'air gothique qu'elle prenait, il était évident qu'elle avait des tendances sado-masochistes. Et vu avec quel engouement la blonde protégeait sa bien aimée, il n'y avait aucun doute quant au fait qu'elle n'était que la dominée du couple, et passait ses nerfs sur d'autres personnes. Mais de là à pousser quelqu'un dans la gueule d'un reptile géant d'une dizaine de mètres de haut ? La fin ne justifiait pas les moyens, loin de là !

Dans sa tentative désespérée de s'en sortir, il avait réussi à finir à moitié enseveli après avoir cherché à fuir le plus loin possible dans le corps du serpent, qui n'avait apparemment pas voulu sortir l’entièreté de son corps du sable. Et lorsque ce dernier fut abattu, il menaça de s'effondrer sur toute la zone, manquant d'ailleurs de peu d'achever le travail de la blonde en l'entourant de sa gueule. Fort heureusement pour lui, il n'était plus conscient et ne put ainsi pas la fermer, lui laissant le plus grand loisir de s'extirper pour rejoindre les autres.

« Putain, le salaud m'a tout englué »

Ce fut la première parole qu'il adressa au groupe avant de se rendre compte que Yami semblait avoir tourné de l'oeil. A vrai dire, cela n'avait rien d'étonnant après qu'elle ait employé ses techniques de sang. Plus encore, cela renforçait l'idée de la masochiste que le jeune homme s'était faite d'elle. Ne sachant plus trop où se poser en raison de la scène se déroulant sous ses yeux, il entreprit de se débarrasser de la mixture bave/sable qui le recouvrait en partie, non sans une claire expression de dégoût qui lui valut un haut le cœur. Alors seulement la blonde, visiblement plus inquiète que lui au sujet de leur coéquipière commune, lui hurla de lui offrir de son sang, ce à quoi il répondit de but en blanc par la négative :

« Nah désolé, c'est pas vraiment mon trip le SM »

Il n'eut cependant pas le temps de comprendre de quoi il retournait que déjà il se faisait assaillir par la blonde, qui de nouveau le prit par surprise et réussit à le griffer suffisamment fort pour ouvrir une plaie, plaie qu'elle offrit à la bouche de sa conjointe. Ç'aurait sans doute pu s'arrêter là, mais avoir une si grande balafre à la joue lui offrait une vue plongeante sur la poitrine de Yami. Bon, il avait déjà remarqué qu'étant plus jeune que lui, elle n'avait sans doute pas atteint la fin de sa croissance, mais sa paire était tout de même suffisamment grosse pour avoir le petit effet qui allait bien. Accélération du rythme cardiaque, la blessure qui suintait davantage, elle qui s'en délectait, lui qui n'osait plus bouger avec la blonde qui lui appuyait avec force la tête. Savait-il seulement que son geste, aussi désintéressé fut-il, en plus de laisser chacun trouver son bonheur, les avait sauvés d'une furie meurtrière de la part de Yami?

HA HA HA HA.
Tout ce qui se passait autour de moi n'était qu'une vague cacophonie dont j'ignorais la provenance, ma vision se troublait et le sang d'Oniri n'avait fait qu'accroître mon mal aide, je me sentais au plus mal, à deux doigts de passer de l'autre côté bien que Megami serait intervenue avec plaisir pour éviter cela. Laisse moi passer Yami... Si je devais choisir, je préférerais encore mourir que de passer un moment en coulisse pendant que mon hôte s'extasierait en prenant le contrôle de mon corps...
Que comptes-tu faire ? Tu es faible et il te faut du repos ! Laisse moi représenter les Ketsueki....
Elle se démenait comme une furie pour passer au premier plan si bien que je luttais intérieurement pour l'en empêcher malgré mon état très faible et inquiétant.

La situation demeurait floue si bien que je fus la première surprise de recevoir la joue sanguinolente de Yoshihiro contre ma bouche. Le réflexe demeura et au contact de son sang, je commençais à le boire. Ne cède pas à la tentation du sang ! Laisse moi diriger tes pensées ! Permet moi de te contrôler pour mieux te servir !
Mes yeux se ranimèrent d'intensité au fur et à mesure que je déglutissais le maigre filet de sang qui s'échappait. Ma peau reprenait petit à petit de la couleur et ma température remonta d'un cran, comme revigorer après une traversée du désert en étant asséchée, je savourais le fluide comme ci je n'en avais pas avaler depuis très longtemps. Une réelle bienfaisance salvatrice qui renouvelait mon soufflet et donnait un nouvel élan à mon cœur qui tournait au ralenti.
Je pouvais sentir le pou de mon coéquipier battre a tout rompre au creux de sa plaie et je ne savais nullement s'il s'agissait de la peur, de l'excitation ou simplement le sang aspiré par l'ouverture qui créait cette sensation. A vrai dire, j'avais connu les trois diverses situations lors de mes précédents prélèvements de sang.
Toutefois, cet instant se montrait bien différent des autres car je n'avais encore jamais bu le sang d'une personne alliée exceptée Megami et voilà où cela m'avait mené... Non, je m'étais résignée depuis ce jour à me « soigner » auprès des animaux ou bien de nos ennemis.

Cet élixir exquis... Jamais je ne pourrais m'en passer... Sa beauté, sa véhémence, sa consistance, et même son goût : tout était absolument parfait dans ce liquide qui constituait chacun d'entre nous.
Après deux minutes de prélèvements, je m'arrêtais. Non pas que j'étais totalement remise et que tout allait dans le meilleur des mondes mais je devais m'arrêter pour ne pas rendre Yoshihiro trop faible non plus. Je ne lui avait pris que peu de sang comparé a ce que j'aurais dû prendre mais il en sentirait déjà sûrement quelques effets puisqu'il n'y était pas habitué. Il faut dire qu'environ 15cl ça fait quand même la moitié d'une canette de boisson... Cela m'aiderait au moins a tenir quelques heures en plus et empêcherait Megami de se manifester pour le moment, tant que j'arriverais à garder pieds.
Mes joues se teintèrent de nouveau tandis que je me redressais doucement, semi assise, les bras tendus et les mains au sol. Tout en effectuant cette manœuvre désormais possible, mes yeux vinrent se planter dans ceux de Yoshihiro, tout près de mon visage, exprimant toute leur gratitude tandis que j'esquissais un fin sourire.

« Merci Yoshihiro... Tu viens de m'éviter la mort et bien pire encore... »

Mon regard se posa sur le sable, fuyant un instant, avant de me redresser sur mes pieds pour de bons. Tu es bien trop tendre mon enfant... Une Ketsueki se doit d'être sans pitié !

 « Mais ne va pas croire que j'ai tranché le serpent pour te sauver ! Je l'ai fait uniquement pour sauver ma peau »

Je croisais les bras et détournait le regard un instant, bien décidé à faire avaler des couleuvres pour garder ma fierté.

Puis, ce cours épisode d'orgueil mis de côté, je piquais de nouveau précautionneusement mon doigt pour rapidement le passer sur sa joue, avant même qu'il ne comprenne ce que je faisais, puis je fis de même avec le poignet d'Oniri, la gratifiant d'un sourire pour la remercier de son geste malgré tout.
Grâce a cette action, je permis a leur plaies de coaguler instantanément, formant déjà un léger rempart, empêchant leur sang de couler encore inutilement.

Il nous fallait encore capturer les petits du mastodonte mais après ce combat, de simples serpents non venimeux seraient un jeu d'enfant. Les idées un peu plus claires et titubant légèrement, je suivais les autres pour terminer notre mission – ou du moins la commencer finalement -.
Trouver ces reptiles de taille normale s'avéra plus difficile que ce que j'avais imaginé mais ils ne nous résistèrent pas longtemps et attrapant chacun un serpent a notre façon, fermant ma main à la base de son cou pour éviter de me faire mordre pour ma part, nous les fourrions dans un sac pour les ramener aux laboratoires de Suna.
Les scientifiques nous gratifièrent pour notre travail et nous leurs apprenions alors de l'existence du cadavre du serpent géant non loin du village, fascinés, ils envoyèrent une escouade récupérer des morceaux de la bête pour l'étudier.

Exténuée de cette mission, qui ne laissait pourtant rien présager de telle, je me décidais à rejoindre l'hôpital de Suna, pour une transfusion sanguine comme au bon vieux temps... ou pas...