D’un large geste du bras, j’enlevai les couvertures mouillés de sur moi. Elles ne me servaient à rien à part m’indisposer en restant collées à ma peau. Cette nuit d’été était beaucoup trop chaude, anormalement chaude. Tâtant dans la pénombre, j’agrippai un éventail qui traînait à côté de moi et m’envoyai quelques coups de vent rafraîchissant. Au moins, j’avais ça. J’ouvris difficilement les yeux et regardai Akamori, qui peinait sous sa fourrure. Bien sûr, il avait sa fourrure d’été, qui était plus mince que celle d’hiver, mais ce n’était pas suffisant pour lui empêcher d’avoir chaud avec la température qu’il faisait en ce moment. Il avait la langue qui pendait et il haletait. Je cherchais une façon de me rafraîchir, parce que je n’allais pas passer la nuit à agiter un vulgaire éventail de papier. J’eu alors une idée de génie, mais avant tout je me donnai quelques claques dans le visage pour me réveiller; je ne voulais pas rater ça et finir par incendier ma chambre. Je joignis donc finalement les mains après m’être complètement réveillé et fis un simple mudra. Je sentis alors le chakra me traverser et une simple brise parcourut la chambre avant de quitter par la fenêtre.

Je me félicitai aussitôt pour cette bonne idée. Ce n’était pas grandiose, mais cela avait juste assez pour faire aérer la chambre. Je laissai échapper un soupir de soulagement, la brise que j’avais invoqué avait laissé une fraîcheur dans la chambre que j’espérai resterait un petit bout de temps. J’avais cependant oublié un facteur dans mon plan infaillible de Takeo à moitié-endormi. Une fois tout ceci fait, j’étais tout à fait réveiller et donc incapable de me rendormir. Je maudis Akamori qui lui n’avait aucune difficulté à se rendormir et me levai en me dirigeant vers la chambre de bain. Si j’étais pour rester éveillé, autant enlever la sueur que j’avais senti sécher sur ma peau lorsque la brise était passée. Je fis donc un passage par la douche, en même temps ça commençait la journée du bon pied après cette chaleur. Je sortis et m’habillai légèrement, prévoyant une journée particulière suffocante.

Plus j’y pensais, plus je me disais qu’un passage à la rivière était de mise. Je partirais du terrain d’entraînement, mais je marcherais le long de la berge sur quelques mètres afin de ne pas déranger ceux qui voulait s’entraîner. Dans un éclair de nostalgie, je me remémorai que c’était pourtant de cette façon que j’avais rencontré Tenshi-kun, celui que je pourrais considérer comme mon meilleur ami puisqu’il était la première personne que j’avais rencontré à Konoha. C’était différent avec Aka, c’était plus qu’un meilleur ami. Tenshi-kun quitta alors mes pensées lorsqu’arriva le temps de déjeuner et de penser à ce que j’amènerais à la rivière. Évidemment, il fallait que j’amène un petit quelque chose pour là-bas, vous me connaissez! Je pensai aux possibilités en mangeant distraitement mon déjeuner. Aucunement pressé par le temps, ce n’est que mon repas terminé et ma vaisselle rangé que je pris la peine de regarder l’heure et de comprendre pourquoi il faisait si chaud : il était presque midi! Par presque, je voulais dire qu’il était onze heures quarante. Je me dirigeai vers ma chambre et tirai les rideaux, laissant la lumière entrer.

- Allez, debout sale feignasse, lui dis-je en riant. De nous deux, Akamori avait toujours été celui avec le plus difficulté à se lever le matin.

Comme de fait, ce dernier chigna au début, cachant ses yeux derrière ses pattes pour refuser de se réveiller. Il dut toutefois se rendre et émit un gémissement plaintif de victime offensée qui me fit exploser de rire. À peine une seconde plus tard il était sur ses pattes et s’ébrouait pour se réveiller complètement. Il me suivit jusqu’à la cuisine alors que je commençais à préparer le bento que j’amènerais à mon pique-nique solitaire improvisé à la rivière non loin du village. Ce dernier terminé, je m’adonnai à mes exercices quotidiens, questions de toujours rester en forme peu importe la situation. Le temps de faire ces derniers et j’étais de nouveau trempé de sueur. Jugeant que c’était le moment idéal pour aller se relaxer à la rivière, j’accourus pour mettre mon maillot et pour prendre une serviette puis retournai dans la cuisine pour la boîte dans laquelle j’avais entreposé mon bento. La déposant sur la table, je l’enveloppai dans un tissu et nouai les extrémités afin de faire une de bandoulière. Je passai cette dernière sur mon épaule puis sortis de mon appartement, en direction de la rivière.

Une quinzaine de minutes plus tard et j’étais dans un coin reculé de la rivière. J’entendais au loin le crachement d’une chute, sûrement plus haut dans la rivière, mais je préférais ce coin-ci, qui était plus tranquille. Je n’attendis que d’avoir déposé mon sac de fortune pour enlever mon yukata et sauter à l’eau, rejoint rapidement par Aka. Nous pataugeâmes ainsi comme des enfants quelques minutes avant de se calmer et de simplement profiter de la fraîcheur de l’eau, qui n’était même pas comparable à la petite brise que j’avais fait un peu plus tôt. Alors je me prélassais dans l’eau, j’entendis alors un bruissement.

- Il y a quelqu’un? ne pus-je m’empêcher de demander, me sentant immédiatement idiot pour avoir posé une question à ce qui devais être un écureuil.

HRP:

Toujours les oreilles aux aguets, je gardais le silence tout en essayant d’écouter ce qui pouvait bien se cacher dans les arbustes. Lorsqu’après quelques secondes de silence je n’entendis rien de nouveau, je me rassurai en me disant qu’il devait s’agit des bruits de la forêt et refermai les yeux, profitant de la fraîcheur de la rivière tout en me laissant réchauffer par les rayons du soleil. Ouais, décidemment, aujourd’hui était vraiment une belle journée. Entouré de silence, je passai prêt de m’étouffer en avalant de l’eau lorsque tout d’un coup j’entendis un tonnerre de bruit autour de moi. Gesticulant de façon ridicule dans l’eau pour essayer de reprendre contenance, j’ouvre grand les yeux pour voir ce qui a bien pu venir me déranger. Ou devrais-je dire ceux qui sont venus me déranger, puisque je me retrouve alors face à un régiment complet en maillot de bain, armés de ballon remplis de ce que je déduisais être de l’eau et de diverses chaudières. Ils étaient tous entassés les uns contre les autres, comme s’ils avaient fait halte à la dernière minute. Seul un des membres du groupe ne s’arrêta pas et vint me rejoindre dans l’eau, m’éclaboussant un peu au passage.

La première chose qui me frappe, c’est le nombre de personnes; on aurait dit un clan complet qui se déplaçait tous ensemble. La deuxième, c’est le nombre ahurissant de ninken. C’est alors que la lumière se fit dans mon esprit : d’autres Inuzuka! Ces derniers ne semblant pas avoir remarqué Aka qui était venu prendre place à mes côtés lorsque la commotion avait commencé. S’ils s’agissaient des membres de mon clan, cela se pouvait-il que je les connaisse? Plus je les regardais, plus ils m’étaient inconnus; ce n’était pourtant pas la première fois que je rencontrais des membres de mon clan au village. C’est alors que le plus imposant du groupe, sans aucun doute le chef, prit la parole et me fit aussitôt hausser les sourcils de surprise. Comment connaissait-il mon nom? Je fis aller mes méninges à toute vitesse afin de trouver qui était cet homme, qui semblait m’avoir vu lorsque j’étais plus jeune. Puis, la lumière fut et je reconnus enfin mon oncle Katsuyo. Il n’était plus comme dans mes souvenirs, j’avais donc mis un peu de temps à le reconnaître. Mais à bien le regarder, je reconnaissais bien sa tignasse rouge et ses yeux d’un bleu éclatant si on passait outre la bedaine qui était apparu avec les années.

- Katsuyo-ojisan!

Je n’ai pas le temps de montrer mon enthousiasme à retrouver une autre meute du clan que je faisais interrompre par une jeune femme que j’aurais mis dans la même tranche d’âge que moi. Si j’avais l’air de me rappeler mon oncle, son côté du clan ne semblait pas me reconnaître. Ne me laissant pas le temps non plus pour me présenter, Katsuo-ojisan s’occupa de le faire pour moi et me présenta ensuite ceux qui l’accompagnaient. Je ne me rappellerai sûrement pas de tous ces noms balancés d’un seul coup, mais j’écoutai tout de même avec attention les noms de mes cousins tout en les saluant tour à tour, essayant déjà de trouver une façon de différencier les deux jumeaux, sans pourtant avoir la chance de rencontrer mon dernier cousin qui semblait s’être volatilisé. Les noms de mes cousines furent toutefois beaucoup plus faciles à me rappeler puisqu’il y en avait que deux. Je sentis mes pommettes me chauffer un peu lorsque Emi-san me fit un clin d’œil et portai rapidement mon regard vers mon autre cousine, Yûna, qui me proposa alors de participer à ce qu’ils avaient prévu de faire avec toute ces ballons d’eau et chaudières. Je n’avais aucune misère à m’imaginer ce qu’ils avaient en tête et ce fut avec joie que j’acceptai.

- Mais bien sûr, ça serait avec plaisir! Qui d’autre est dans notre équipe?

À peine intégré dans l’équipe que je me mettais déjà aux choses sérieuses. La totalité des personnes présentes étaient plus vieilles que moi, et sans doute toutes des shinobis formidables. Qui plus est, je voyais la lueur animale typique du clan Inuzuka brûler dans chacun de leurs yeux; je ne devais pas prendre cette baston à la légère.