... il est donc impossible qu'il ait le moindre lien de parenté proche avec lui.
Je vois. Je m'en doutais, si le Shodaime lui-même n'a jamais été en mesure de le trouver durant toute sa vie, ce n'est pas pour qu'on le voit arriver dans notre village de sitôt...

Encore un Kadoria d'éliminé dans une des enquêtes que le Karasu avait menée depuis longtemps... Mais ce n'était pas primordial, loin de là. L'envoyé de l'unité médicale s'en alla.

Seul dans son bureau, le Raïkage remuait le vide, sans trop savoir pourquoi. Lorsqu’il réfléchissait, surtout de façon intense, il n’apportait plus d’importance au reste. Il en était de même pour ses mouvements. Brasser de l’air, faire aller ses poignets, se muscler la nuque : tant qu’il était en pleine réflexion, Tsumei laissait aller son corps vers de petits besoins plus primaires, moins… esthétiques.

Il se trouvait qu’à ce moment précis, il n’était pas seulement en train de réfléchir, mais également d’attendre. Kadoria Koüga allait bientôt arriver, suite à la convocation que le Karasu avait prononcée à son égard. Il n’était bien entendu pas le seul. Seki Hasaki, Seki Zennosuke et Kadoria Sho étaient dans le même « bain » que lui. Tous s’étaient illustrés pendant la bataille contre les Furyou. Et c’était sans doute Koüga qui avait le plus impressionné…

Battre un Furyou. Un seul groupe l’avait fait. Et c’était d’ailleurs, par chance, celui-là qui avait eu la garde du sceau de Gogyou Makka. Après, la garde de ce dernier ayant été remise à Kumo, la situation n’était pas si douce, loin de là. Mais la victoire de ces shinobis, malgré la mort de Sonoshee ou plutôt son sacrifice, représentait un espace entre des nuages bien obscurs.

Bonjour Koüga, je t’en prie.

Il ouvrit la paume de sa main droite vers l’un des deux sièges qu’il y avait devant son bureau. Il se rassit puis reprit d’une voix calme et neutre, tout comme son visage sérieux le laissait paraître, tout en tirant l’un de ses tiroirs.

J’ai lu les différents rapports qui ont été faits quant à ton combat, mais rien ne vaut une discussion réelle. J’aimerais t’entendre me donner le plus de détails possible.

Le Yondaime sortit alors un calepin et un crayon de bois et se prépara à noter chaque information que le Kadoria allait lui donner. Lui et deux de ses camarades avaient réussi l’impossible. Comment s’y étaient-ils pris ? Tsumei avait préféré faire comme s’il n’avait lu aucun rapport. Noter comme si c’était la première fois afin d’être le plus objectif possible. Noter chaque détail. Car si les Furyou peuvent être vaincus, alors c’est avec ce genre de minuscules informations que l’exploit de Koüga et de son groupe pourrait être répété.

Une jeune femme Furyou, tout comme celle que Tsumei avait affronté. Sauf que celle-ci avait apparemment des pouvoirs bien différents. Aspirer le chakra, qu’importe sa position. Si le Karasu avait eu connaissance de technique du genre, jamais il n’avait connu quelqu’un capable de le faire à distance et dans n’importe quelle technique. Absorber le chakra d’un sceau avant même son utilisation ou son activation, c’était impressionnant.

Le fait notable que l’adversaire n’eut dégagé aucun chakra fut le moins surprenant : tous les Furyou sur lesquels Kumo avait reçu des informations remplissaient ce critère, semblable à celui du messager qui avait fait irruption au Sommet des Kages. Mais c’était bien ça le plus étrange. Et Tsumei se devait d’y revenir plus tard.

Le déroulement du combat fut conforme à ce qu’on lui avait rapporté dans les rapports. Une faiblesse face au Taïjutsu, pleinement exploitée par le sacrifice de Sonoshee, qui avait ouvert la huitième porte. Au prix de sa vie, elle avait arraché celle du Furyou. Mais c’était bien la suite qui était la chose la plus intrigante.

Un homme correspondant en tout point à celui qui avait majoritairement détruit Kiri, selon les informations reçues de part et d’autre. Il serait apparu à Tsuchi no Kuni ? Comment aurait-il fait ? En si peu de temps, parcourir des jours et des jours de marche ?

Cet homme, n’a-t-il rien fait de particulier ?

Car si c’était bien lui, pourquoi se serait-il donné la peine de venir ? Kiri, aussi détruite qu’il avait pu la laisser à ce moment-là, devait tout de même lui prendre encore du temps. Le Pays de l’Eau tout entier avait vu plusieurs de ses lieux saccagés, ravagés. Alors comment et surtout pourquoi était-il venu ? Pour se recueillir à la mort de sa combattante ? Pour se venger de ceux qui l’avaient tuée ? Non. Il y avait un détail qui devait manquer.

Tsumei avait tout noté. Mais en même temps qu’il relisait ses notes, il ne pouvait se retirer de l’esprit la conclusion suivante : il manquait quelque-chose. Tout semblait trop… incomplet. Les Furyou ne pouvaient être aussi « parfaits ». Il fallait bien qu’ils eurent un point faible, à un moment ou à un autre, à l’image de cette Furyou qui avait surclassé tous les répertoires hormis le Taïjutsu. Il y avait forcément quelque-chose. Un point de départ pour comprendre ces mystères.