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 Trois papillons blancs [PV: Kaguya Shio]

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Himiko
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Message(#) Sujet: Trois papillons blancs [PV: Kaguya Shio] Trois papillons blancs [PV: Kaguya Shio] EmptyLun 3 Mar 2014 - 12:21



En cendres by Émilie Simon on Grooveshark

Trois papillons blancs [PV: Kaguya Shio] 404939LuisRoyo91
« Dans le brouillard
Parmi des milliers de libellules
Trois papillons blancs »
(Paul Claudel, Cent phrases pour éventails)


Elle se tient agenouillée sur un rocher moussu, au milieu d’un lac, les doigts noués autour du bâshô. Elle ne sait pas depuis combien de temps elle est là, à jouer ces guirlandes d’arpèges qui déferlent jusque dans les eaux sombres, cette mélodie saccadée qui lui retourne les tripes. Une ombre s’agite sur la rive, drapée de nuit. Elle se jette dans les flots. Himiko ne peut détacher les mains de l’instrument. La mélopée se poursuit malgré elle. Impuissante, elle contemple le spectre qui glisse sous la surface des ondes paisibles. Vers elle.

Il surgit dans un tourbillon d’écume. La capuche qui masque son visage tombe. C’est Lui. Il a du sang sur les joues, dans le cou. Sous les oreilles. Elle veut crier mais ses lèvres restent scellées. La musique s’accélère, ce ne sont plus ses mains qui mènent la danse ; c’est le plectre qui les entraîne inlassablement. Il s’avance encore. Il sourit.

- Peu importe où tu seras, Himiko, j’y serai aussi.

Tout s’effondre. Quelque chose, sous le rocher, semble aspirer l’eau du lac. Le rocher lui-même se désintègre jusqu’à n’être plus qu’un amas de poussière en chute libre. Le vide. Le Shamisen, le bâshô se mettent à lui brûler les doigts. Elle les lâche. Ils disparaissent. Elle tombe jusqu’à ce qu’une masse moelleuse amortisse sa chute.

Un lit aux draps blancs couverts de sang.

_______________________________________________________

Elle se réveilla en criant, poisseuse de sueur. Fiévreuse. La lumière froide de la lune éclairait les draps immaculés d’une lueur blafarde. Elle ne resta pas au lit et se leva, fuyant sans attendre le cauchemar qui l’avait plongée dans un insoutenable état d’anxiété. Haletante, elle fit un passage par la salle d’eau, rinçant généreusement son visage. Mais la fraicheur aqueuse ne suffisait plus à chasser les démons qui la visitaient la nuit… Himiko enfila le yukata de lin blanc qu’elle portait la veille, le maintenant en place à l’aide d’une simple ceinture cordée. Elle ressentait le besoin impérieux de respirer l’air frais de la nuit. Elle logeait dans une auberge sur l’une des îles de l’archipel de Mizu no Kuni, lieu paisible où sa fuite perpétuelle l’avait finalement menée pour quelques jours. Quelques semaines, peut-être.

Elle sortit de la bâtisse et s’en éloigna prestement, traversant le village désert à petits pas pressés. L’île était submergée par une brume si dense qu’elle en était opaque. Son errance angoissée la mena jusqu’à des espaces plus sauvages, vers des rives moins hospitalières. Un marécage sordide et inquiétant. Elle n’hésita pas. Pieds nus dans la tourbe, souillant sans remord l’étoffe de son kimono, elle progressait péniblement. Bientôt, il n’y eut plus autour d’elle que le brouillard, la pénombre et le bourdonnement incessant d’une masse d’insectes dont elle ne discernait que les indistinctes vibrations.

Elle poursuivit son chemin à travers les marais jusqu’à ce qu’ils se fondent avec une mangrove. Elle se hissa sur les racines noueuses des palétuviers, au sec. Comprenant que son avancée serait désormais difficile, elle se résigna à s’arrêter. Elle s’assit, les jambes dans le vide, la pointe des pieds dans l’eau. Les spectres qui la hantaient ne viendraient pas jusqu’ici, elle en avait la certitude.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour perdre totalement la notion du temps. Elle ne pourrait dire combien d’heures s’écoulèrent avant qu’un événement impromptu ne rompe le calme nocturne de la mangrove. Quoi qu’il en fût, une sensation étrange finit en effet par la tirer hors de l’assommante léthargie dans laquelle la solitude l’avait plongée. Elle n’était plus seule. Elle ne dit rien, ne laissant rien paraître de son trouble. Seule sa respiration, soulevant son buste à un rythme de plus en plus soutenu, trahissait l’inquiétude qui s’emparait peu à peu d’elle. Rêvait-elle encore ? Elle était désarmée, étant sortie sans son Shamisen. Elle attendit. Nerveuse. L’être se montrerait ou il partirait.

Illustration : Luis Royo, Dead Moon.
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Message(#) Sujet: Re: Trois papillons blancs [PV: Kaguya Shio] Trois papillons blancs [PV: Kaguya Shio] EmptyMer 5 Mar 2014 - 1:04


« Même pour le simple envol d'un papillon tout le ciel est nécessaire. »


Il n'y avait pas un bruit sur cet archipel ce soir là. Mes pas résonnaient à peine sur le sable, bien qu'il y avait ce léger bruit sourd. La nuit était tombée et avait prise possession des lieux. Ces bruits, ces angoisses, cette paranoïa, l'obscurité avait le don de vous rendre fou. Mais étrangement, c'est dans ce calme que je trouvais mon repos, mon petit coin de paradis. J'avais l'impression de me ressourcer et tout mes proches connaissaient mon penchant pour les ballades nocturnes. Mes rendez-vous avec la lune, rien qu'elle et moi en tête, ces moments de songes, de doutes, ô j'aimerai tant t'épouser. Mes plus beaux souvenirs te sont dû foutu astre blanc, je te remercie pour tout ces moments, toutes mes douleurs, toutes mes peurs, tout ce que tu sais de moi ... Et pourtant je ne suis qu'un Homme et toi tu es là à m'observer, pourrai-je te rejoindre un jour ? J'aimerai tellement m'envoler, te caresser du bout de mes doigts, y sentir toute ta puissance.

Je fus donc envoyé en mission de garde aux alentours des archipels du village caché de la brume. Je me devais d'être vigilant, d'autant plus que désormais je n'avais qu'un œil valide. Mais mon ouie, fine et mes dons de senseurs me permettaient de ne jamais perdre mes proies. Bien que pour le moment rien ne se faisait étrange ou exceptionnelle, rien qui ne méritait d'attirer mon attention. Concrètement je m'ennuyais, j'allais de droite à gauche, je regardais la lune, les étoiles, le sol, à droite à gauche. J'entendais un cri d'animal sauvage, puis un instant après le creux des vagues. Cependant, il y eut malheureusement ce petit bruit, un craquement, puis un autre à quelques infimes millièmes de secondes près. Il s'agissait de pas, à en juger le bruit ils étaient légers, mais je n'étais trop sûr, la distance m'empêchait d'être précis sur le poids de ces derniers.

Ce qui était sûr, c'est qu'un individu étranger au village caché de la brume se trouvait sur notre territoire. M'approchant alors en silence du bruit, je me faisais discret tel un félin. Mais, je n'étais pas parfait et ne pouvait me rendre totalement invisible, d'autant plus que le bruit est très difficile à dissimuler parfois. Surtout dans de telles conditions. En quelques instants je n'étais qu'à une vingtaine de mètre de l'individu, à en juger son apparence il s'agissait d'une femme. Quant à la mienne, comme à son habitude, mon grand manteau et chapeau, ma cicatrice sous mon oeil, quelques pendentifs le long d'une corde de mon manteau. Approchant alors de la jeune femme, je ne disais rien, tête baissée, regardant le sol.
Vous n'avez pas l'autorisation d'être ici. Je vais avoir besoin de votre identité, croyez moi je ne vous ferai pas de mal si tout se passe bien ...
Mon coude vint alors soulever mon chapeau pour dévoiler mon visage à la jeune femme. Comment pouvait-elle apprécier un tel faciès balafrer et surement repoussant. Je la voyais déjà crier ou même prendre la fuite. Je ne savais pas quoi faire, perdu entre protocole et une envie folle discuter avec une étrangère. Kiri ne pouvait-il pas faire une entorse pour une fois ? Serait-ce ça mon talon d'Achille, ma curiosité ? Après tout je ne connaissais rien de cette femme et que faisait-elle à une heure si tardive dehors, je ne pouvais m'empêcher de lui poser quelques questions :
Qu'êtes-vous venu chercher ce soir ? Il est si tard ... Rare sont ceux qui osent arpenter les lieux, êtes-vous venu chercher le repos ? Le calme ? Ou plutôt l'agitation du village situé non loin de là ?

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