La nuit m'avait toujours réservé son lot de surprise, donc j'avouais sans peine souvent me faufiler sous son manteau pour qu'elle m'en offre à nouveau. Cependant, la vilaine capricieuse se faisait souvent désirer ces derniers-temps. J'avais scruté l'horizon et les passants... Rien. Encore que...

Nan rien. Je soupirais après avoir longuement dévisagé une ombre à l'allure louche, cette citée semblait n'avoir plus aucun jouet pour sa fille que j'étais, la voilà qui me lassait, mais la connaissant que trop bien, je savais qu'au dernier moment, elle se trouverait inspirer. Ou alors c'était qui l'était. Le tout me ramenait là où je ne devais pas être, pour ne pas changer, comment dire, m’interdire, c'était m'invité. Se dessinait alors le contour de ce qui aurait pû être chez moi un quartier fermé que seuls deux points autorisés l'accès, ça tombait bien, j'avais plus ou moins le laissez-passer, bien que ma tignasse le couvrait avec une rare volonté pour l'effacer.

Non, ce n'était pas ce lieu là précisément que j'évoquais plus haut, pour cause, j'y vivais moi même en contre-bas, situation familiale oblige, je m'en serais bien passé, m'enfin pour le temps que j'y passais. Encore que... Là n'était pas la question. Pour en revenir à nos moutons, c'était plus la propriété que je violais qui m'amuser, celle de celui qui se disait « chef », un fou à rapidement saigner. Mais non, je n'étais pas là non plus pour ça, bien que si l'occasion m'était donnée, si je ne cracherais pas dessus... Je plaisantais bien sûr, non, je n'étais pas du genre à tuer mes frères... Ah si justement. Bref. Ma tête se secouait comme pour recadrer mes idées farfelues, alors que comme si j'étais chez moi je passais la porte de la maison. Hum et si on commençait à voir ce qu'il y avait à bouffer...

Un souci ? Ça ne se faisait pas. M'enfin, lui qui était notre chef était alors un peu notre père à tous, quel mal à se ravitailler chez son « père », j'étais sa fille, j'étais chez moi, voilà pourquoi je visitais sagement ou non. A voir. Un détail troublant me frappait, une si grande demeure sans bruits, même si c'était la nuit... C'était atypique pour moi dont le silence était souvent un luxe difficilement accessible. Le nez sur une peinture je sourcillais, en ressortant les mains occupées par divers fruits que je dévorais, bon il me fallait trouver le plus intéressant de la maison, après la cuisine, la salle d’entraînement. Mais alors que je croquais ma pomme le lieu désert dévoilait ces occupants, enfin un dont pour le moment je ne retenais qu'un détail, son front. Bon certes, rien de bien extraordinaire , c'était quasi le même que moi en plus fade, veinard...

~ Pourquoi moi j'ai pas pu avoir le modèle discret à la place de ce rose détestable. C'est abusé cette famille.

J'haussais les épaules ne me souciant pas davantage de l'homme qui était peut-être chez lui ? Que j'étais bête parfois. Il tombait bien !

~ J'ai pas trouvé le thé à la cuisine, je déteste quand il est trop amère et je veux aussi du miel, puis attention, pas question de rater la chauffe de l'eau, frémissante, mais pas brûlante.

Je croquais à nouveau ma pomme réaction ? Les miens avaient le sang chaud à ne pas en douter et mon sourire de carnassier était une invitation à la lacération. Attention, c'était moi qui tranchait pas l'inverse. Juste un instant je me demandais, ce n'était quand même pas lui le chef, définitivement trop jeune, définitivement mort aussi, pourquoi ne pas poser la question sur la place que lui avait donnait Dame la chance dans la vie...

~ Tu es le maître des lieux ?

Aucun détour...

Fichtre, il avait le don de descendre mon sourire en quelques mots qui me faisaient cligner des yeux. Il était sérieux... ? Visiblement oui. Juste par sécurité, pour être sûre j'ouvrais les lieux indiqués et effectivement l'indication était bonne, je réfléchissais concernant l'homme, se fichait-il de moi ou bien ? C'était alors qu'il m'annonçait un détail me laissant encore plus perplexe... Pas le maître des lieux, mais il les connaissait si bien, mon sourcil s'arquait alors qu'il m'avait salué pour reprendre sa place dans son lit. Bah voyons...

Pour le coup j'avouais mon bec quelque peu cloué et un regard perçant le suivait alors qu'il disparaissait dans la pénombre de sa maison. Hum. Pour ne pas changer je suivais mon intuition et celle ci me faisait emboîter ses pas, au moins là aucune chance de se perdre qui plus est je connaissais en bonus la destination. A premières vues, elle ne promettait rien de passionnant, mais c'était avant que je l'investisse de ma présence, une intruse pour parfaire le tableau déjà si imparfait... Ma première constatation...

~ C'est grand.

Ce qui part la même occasion annonçait ma présence, une qui de toute façon ne pouvait pas être passée inaperçu, un détail avait changé, une fumée se dégageait de mes mains, enfin plutôt du breuvage dans mes mains... Non, non, pas de la magie, du talent ! Parlant de ça, il fallait reconnaître le goût des occupants de cette bâtisse en lorgnant sur la vue qu'offrait la chambre. Un magnifique jardin, le veinard. Plus aucun doute, lui était un enfant chéri de ma traîtresse la Chance. Un rapide balayage de la zone bien rangée et aucun vrai signe distinctif. Un Kaguya point shinobi ? Impossible. Une main venait alors ouvrir une porte coulissante, normal... ? Il fallait croire. Et dans un placard je retrouvais enfin des signes familiers, laissant passer un soupir de soulagement avant que j'informe l’inconnu sur un détail que j'avais failli oublié ! En parlant d'oubli...

~ Abandonne l'idée de dormir ce soir, je m'ennuie.

Un doigt relevé vers lui je l'informais plus qu'autre chose, le destin en avait décidé ici, ce soir il faudrait composer avec moi pour le meilleur ou pour le pire, bien que comme dirait un ami cher, j'excellais souvent dans le pire... Un sourire en coin concluait alors mes dires alors que je lui tendais ma tasse.

~ Voilà qui te gardera éveiller. Qu'as-tu bien pu faire de ta journée pour avoir besoin de sommeil ?

Je le scrutais de haut en bas, il ne me paraissait pas abîmer, deux solutions en vivant au milieu des siens, soit il n'avait rien foutu de sa journée et avait épargné sa chair des assauts, soit définitivement trop puissant, il n'avait pas d'adversaire pour jouer en entraînement. Je m'étonnais de ne pas avoir eu l'occasion de le titiller si c'était la seconde, car après tout,  s'il semblait être le prince des lieux, j'étais la reine des emmerdeuses, mon titre dévorait le sien, comme j'allais dévorer son temps, du moins pour le moment. J'y pensais, la fatigue ne se trouvait pas que le jour et un bref regard dans son lit au creux unique me confirmait la chose suivante...

~ Quel tir-au-flan... Tss franchement.

Mon regard se perdait à nouveau vers l'extérieur, non pas que je m'ennuyais, mais si je m'ennuais...

~ Qu'il y a-t-il d'amusant à faire dans cette maison, dis moi un peu... Hum... C'est quoi ton nom d'ailleurs ?

Pas sûre que Tir-au-flan allait lui sied bien longtemps...

Il marquait un point, les grands espaces me plaisaient, à qui ne plairaient-ils pas après tout ? Plus de thé ? Bien sûr qu'il était bon, c'était moi qui l'avait fait, je ricanais rien que d'y penser, quel étrange personnage répondant au nom de Shio. Un sourire s'étirait et je me retenais de toutes mauvaises pensées et jeu de mots... Bordel, Shord avait déteint sur moi. Mais j'y pensais avec une de ces questions tandis que de tout mon poids je me laissais tomber faisait ainsi rebondir tout le lit et ce qu'il supportait.

~ Bien sûr qu'une parfaite inconnue s’infiltre jusqu'à ta chambre en demandant un thé, tu trouves ça normal ?

Ma tête se détournait du plafond qu'elle fixait pour s'orienter vers le propriétaire de mon support, je le fixais perplexe...

~ Enfin bon, corrigeons ce premier souci, retiens Ao' ça suffira.

C'était avec une franchise déconcertante que je lui annonçais la suite aux réponses à ces questions...

~ En fait, je n'aime pas l'idée de « chef » Kaguya, je suis venue le tuer et je suis tombé sur toi.

Mes mains venaient se placer derrière ma tête, tout était normal ici, si, si.

~ M'enfin, dans tous les cas tu peux oublier l'idée de dormir. C'est foutu maintenant. Alors tu préfères que j'aille voir ton maître ou que je te tienne compagnie ?

J'élevais mes jambes comme si ce besoin de bouger se faisait ressentir, néanmoins un simple étirement suffisait à le calmer et me rendre ma position initiale. Je fixais le plafond pour imiter le Kaguya, quel intérêt trouvait-on dans le plaisir de ne rien faire, penser, je n'aimais pas ça, mais ma foi. Chacun son trip, un élan je me redressais l'emportant avec moi et le tenant fixement pour l’entraîner avec moi. Où allait-on ? Aucune idée, mais ça ne lui convenait il se débattrait. Un courant d'air frais sur mon visage, nous étions enfin dehors et si il sortait un peu de là aérer ses idées, non sans méchanceté.

~ Le grand air te fera du bien, tu m'as l'air à moitié abrutit, je vais te montrer un jeu amusant viens ! Aller viens !

Tremblez, oui ils pouvaient bien commencer à le faire, ce soir je repassais en revue les grandes marques de mon histoire, laissez faire le hasard et des envies hasardeuses, une ruelle et un bref instant je choisissais la droite, tandis qu'au prochain détour je me retournais vers mon tout récent acolyte. Quoi mon jeu ne lui convenait pas, quand même il ne préférait pas...

~ Qu'on se tape dessus ? Ça t'amuserait plus peut-être. Nan ?!... Quel côté, là !

Je plaisantais, je n'étais pas d'humeur à le taper de toute façon, non, il était tellement mou et calme que je préférais encore voir jusqu'où il fallait le pousser pour qu'il se réveille. Un immense détour dans Kiri en ouverture de bal me semblait pas mal. Je le serrais avec fermeté, combien même j'avais dit qu'il n'avait qu'à se dégager, sa tâche n'avait jamais été dite facile... Et voilà que je décidais d'un bonus...

~ Hum pimentons la chose ; un passant venant troubler notre sortie, je t'empale, personne sous dix pas je te laisse partir, un chat sur le chemin et soit nous partirons dormir... Hum des idées ?

Un thé ? Je sourcillais avant de secouer la tête. C'était vrai qu'il avait vainement demander un de mes breuvages, mais il me prenait pour quoi, une réserve à en-cas ? Non, une femme en fait selon ces termes. De la provocation ? Une once en tout cas, monsieur se réveillait et ne se montrait plus aussi vaporeux. Je te lui en mettrais de la non violence et du statut de femelle, mais à la place de m'énerver, j'affichais un sourire espiègle. Ah pas de chance, l'expérience avait déjà marqué ces moments-là, j'étais parée à la réplique, même si avouons le, j'avais été à deux doigts de lui arracher les yeux...

~ Faisons l'amour pas la guerre c'est ça ? C'est sûr qu'il vaut mieux avoir affaire à une femme dans ce cas. A moins que tu ne préfères les hommes... Hum probablement ça. Pas de chance.

Retenons que je lui avais épargné toutes méchancetés dans mes propos alors qu'il m'avait prise pour une vache à lait. Si, si ! J'affichais un sourire de carnassier, celle-là il ne l'avait volé, après tout. Il semblait sorti d'un autre monde, j'avais alors une furieuse envie de le secouer face à tant de lassitude. Il venait de gâcher le jeu, mon ventre émettait un son, quelle idée aussi de parler de manger, en plein milieu de la nuit aussi...Mon regard se portait sur l'épicerie du quartier et l'envie de m'y servir pointait le bout de son nez, non, non, non, il ne fallait pas, un blondinet allait encore m'en faire tout un drame...

Trop tard, j'avais déjà fracturé la porte, foutu esprit de contrariété, à pas de chat je m'engouffrais en faisant un signe de la main pour être suivi. Laxiste comme il était peu de chance qu' il me fatigue pour un détail de ce genre, nous voilà dans un frigo géant, restait le plus important.

~ Tu veux manger quoi ?

Prononcé alors que mes mains avaient choisies des glaces pour ravir mon palet. Ne me jeter pas la pierre c'était sa faute tout ça. Quel homme normal suivrait une fille sans la connaître après qu'elle se soit infiltré chez lui et affalée sur son lit. Aucun doute, il manquait des cases à notre ami, qui devenait maintenant mon complice de grès ou de force, peut-être qu'il était temps de faire plus ample connaissance, ma première question fut des plus logiques.

~ Si tu vis là bas, c'est que tu fais partie de cette famille, tu en es l'héritier ?

Dans quel cas, je ferais aussi bien de le tuer, bien que j'imaginais quel genre de chef ça serait, amusant, un sourire se décrochait. Définitivement mieux vivant.

~ Dis moi, je m'étonne de ne jamais t'avoir vu avant, c'est pourtant ta famille qui a mis Tenzö au rang de Kage, je me souviens parfaitement de l'envie de tous les massacrer qui m'avait prise alors. Bien j'avais été informée deux mois après.

Bon, pour l'excuse de mon cher époux, j'étais en mission et il n'avait pas trouvé le temps, disons plutôt qu'il attendait que je rentre trop fatiguée pour penser à le tuer et m'y prêter. Cet enfoiré en y repensant, il aurait mieux fait de m'écouter, rien ne vaut une vie tranquille loin de toutes obligations. La gloire et la reconnaissance n'apportaient que la mort, bien que techniquement sa carcasse devait vivre encore, vivant mais mort, pauvre âme. Cette fois mon visage se faisait plus sévère, ça m'agaçait de repenser à ce genre de choses, pourtant ce soir elles ne voulaient me quitter, mon monde avait changé, en bon ou en mauvais difficile à dire. Un mal de crâne me revenait, je déclarais subitement...

~ Laisses tomber, je m'en fou. Prend des forces, tu vas en avoir besoin.

Mon regard se faisait perçant, c'était maintenant que l'on saurait s'il était le digne fils de sa mère la chance ou non. Là encore, cela n'allait être que question de points de vues.

~Approche un peu !

Vide ? Quelle étrange façon de se définir soi-même, bien que je comprenais parfaitement ce qu'il était en train de m'expliquer, ce fut avec un malin plaisir que je feignais la sourde oreille. Maintenant je savais pourquoi j'avais cette folle envie de le secouer, même si en fait il n'aurait pas eu besoin de le dire. Sans suivait alors un étrange retour de situation, il sortait les os et alors en réponse...

~ Vide... Là tu es pleins d'os pourtant...

Nan, pas un digne fils de sa mère la chance ou peut-être si finalement, là encore tout n'était qu'une question de point de vue qui me faisait afficher un sourire mesquin face à la mise en garde, comment dire...

~ Définitivement trop sage !

Néanmoins, je n'étais jamais dernière pour frapper, j'étais même plutôt la première, bien que m'être faite devancer me contrariait assez, j’espérais bien qu'il saurait me laisser quelques blessures, quel homme ennuyeux et sans intérêt serait-il sinon... ? Un homme mort. Bien que il ne semblait pas tant vivant que ça justement. J'observais la position qu'il prenait et la belle garde blanchâtre qu'il présentait, tu parles d'un pacifique, c'était là l’œuvre des os née pour tuer, il suffisait d'observer leur inclinaison et leur forme. Ce n'était pas l’œuvre d'un débutant, jackpot. Cependant...

~ Je te dis d'approcher et tu recules en formant des pics, pour me dire d'approcher ? Soit.

En clair un jeu d'esquive où il fallait trouver le moment pour frôler la peu ou planter le corps... La première option allait devoir nous contenter, dommage. Perplexe face à un homme qui n’éprouvait pas le sentiment de haine, je me demandais s'il n'était tout simplement pas en suspend dans son monde. Dans une bulle ? C'est cela ! Un main derrière mon cou et je me devais d'informer...

~ Laisses moi te présenter ma tendre moitié dans ce cas.

Brook sortait, raide comme l'épée qu'elle était, avant de s'agiter comme un serpent ne demandant qu'à mordre. Il manquait un détail alors que le gantelet qui couplait ma tendre à mon bras se formait.

~ Quel est l’enjeu ? Un combat sans rien au bout c'est tellement moins drôle. Disons, que si je gagne, je confisquerais une partie de toi. Je me demande bien laquelle... Hum.

Doigt ? Tête... ? Nan, pas tant, ma main droite avait rejointe mon menton pour miner la réflexion et l'instant d'après mon élan me portait à l'assaut, mais pas direct, Brook avait de la portée, chose qu'un combattant au corps à corps pouvait combler aisément par la vitesse, voilà pourquoi un os se formant dans mon pied se préparait à l’accueillir. Les Kaguya aiment tellement danser ! La preuve.

Des doigts ? Il avait lu mes pensées ou bien ? Ou bien ça devenait une tradition que je perde mes doigts, n'empêche deux fois, par deux blondinets, mon orgueil n'allait pas s'en relever. J'aurais cependant presque voulu m'être mordu la langue dans les secondes qui s'en suivaient, apprendre à la fermer... Le combat de ma vie.

~Tss...

Un simple son pour résumer, résumer simplement ma réaction... Un bref calcul s'était fait dans ma tête concernant la distance, la portée, tout ça, tout ça. Nul besoin de dix ans, je perdais et le tout à l'instar du Kaguya ne me faisait pas sourire, d'autant que niveau esquive il n'était pas dernier, j'imaginais l'attaque de front, une qui ne se décidait à donner. Il jouait comme moi je me jouais de mes jouets... Un agacement montait trahi par un claquement involontaire de Brook dans un sol qui éclatait. Le sol, pas Brook hein ! Il ne narguait, à ne pas en douter !

~ Dansons, porté par le vent alors ?!

Avant que mon pied ne prenne élan pour le front, à voir s'il s’entêtait à rester défensif ou agressif en passant, une vague d'air s'élevait face à moi en assistance, une masse pareille, jusqu'à quel contrôle pouvait-il avoir dessus ? Quelle force pouvait-il y mettre pour la mouvoir, même à contre courant, un dans lequel en revanche mon épée elle s'étirait ravie en poussant un sifflement à cause du vent. A portée, subitement, un dédoublement, non, une version fois trente, un devines où je suis, car comme il disait si bien, tous les Kaguya avaient leur petits secrets et le mien ne mettrait pas longtemps à être découvert. Comment dire, un choc frontal avec cette espèce de queue armée ne me tentait pas beaucoup, pour couronner le tout, elle n'était pas mon seul problème, ses maudits os me gênaient pour passer directement. Ajouter à ça des mains libres. Mais c'était quoi ce monstre ?! Plus blasée qu'autre chose en vrai... Impasse ? Impossible. Et ce n'était qu'à portée que bien sûr je réalisais l'erreur, l'attaque n'est pas toujours la meilleure défense et il était bien question de défense et non pas d'assaut dans mon cas.

Réflexe, je lâchais Brook, j'avais besoin de mes mains et de la masse osseuse couvrant ma main peut-être même, de toute façon je n'avais moi non plus pas franchement besoin de tenir mon arme, mais la technique était différente. Pas pour tout de suite, encore que... Reconnaissons cependant...

~ Tu danses bien pour un tir-au-flan c'est indécent même.

Totalement injuste même ! Mais là n'était pas la question, car il était même hors de question de finir telle un hérisson osseux... Je ne savais pas le faire de toute façon. Os contre os ? Les morceaux de Brook s'élevaient alors que je voulais concentrer l'attention du jeune homme. Encore une fois ça ne tournait pas rond, il m'anticipait ou bien ? Si c'était encore un senseur, je jurais de me pendre...

Kaimon ?... inutile de préciser quel tic m'avait prise alors, c'était quoi ça, ça se mange ? J'en doutais et vu son air satisfait il était question de me faire manger cher justement. Dommage, j'avais en horreur la cuisine gastronomique, trop peu consistante le plus souvent, encore que... Il y avait des exceptions à tout, la preuve. Le voilà qui accélérait, je le sentais étrange alors qu'il pointait un doigt subitement vers moi, boum ? Ah tu dis boum toi, moi je dis bang, bang...

Est-ce que j'esquivais ? Nan, nan, je souriais en montrant bien que je le laisserais faire, puisqu'au pire, je m'en foutais, j'allais former une masse osseuse pour protéger la zone d'impact, magie, ouais, magie Kaguya, ou tout simplement ça se logerait dans ma chair. Ça ne me gênerait pas tant que ça, après tout, j'avais des tendances masochistes, il ne fallait plus douter. Danser, je ne faisais que ça, j'avais pourtant l'impression que c'était lui qui menait cette dernière. Soit puisque l'homme se voulait joueur...

Ma main gauche s'agitait dans un élan de côté comme pour annoncer la charge à mes groupes, attend, moi aussi je savais les téléguider mes os garçon et je savais même les faire se rassembler pour redevenir une épée, plus là, là à nouveau. Et toc ! Bref, ce n'était pas la question, une trentaine d'os téléguidés cherchaient l'assaut à travers notre balais, en me frôlant par moment même, le tout était de mettre le plus de chance de leur côté après tout. Il fallait pas s'imaginer pour autant que je m'arrêterais là, comme lui dire, accélérer la cadence, moi aussi je savais le faire, je savais même n'être plus qu'une illusion. Et ! Je ne parlais pas là de genjutsu, mais bien de vitesse, de vraie vitesse. Tant que quelques mouvements n’amenaient subitement en équilibre sur l'arme que sa queue tenait. Un peu de chakra sous les pieds et m'y voilà fixer pour profiter avec perfection de la trajectoire qu'il voulait lui faire prendre, on jouait à celui qui narguerait le mieux l'autre ?

~ Eh eh tu me promènes ? Ou je dois la longer jusqu'à toi ?!

A peine le tout dit, quelques acrobaties voulaient me faufiler vers son corps, nan pas sans quelque fois ralentir la cadence pour laisser entendre que l'on pourrait m'éjecter. Étrangement ça me décrochait un rire amusée, comme une enfant avec un nouveau jouet interdit, tant que je ne cherchais plus tellement l'ouverture trop occupée à me balader là dessus au petit bonheur la chance. Et me voilà la tête en bas, les cheveux frôlant le sol, un seul pied encore accrochée à la structure osseuse de mon compagnon de jeu... Cette fois un poil morte de rire, je devais avouer...

~ Plus vite, allez, c'est lent, ça pourrait être bien plus amusant.

D'autant que très bientôt, j'allais la lui trancher sa maudite queue...
Mais non, je plaisantais !

Une mouche l'avait piquée et pour être franche je n'y avais rien compris alors qu'en un instant ce regard dur m'annonçait une couleur qui ne me sied pas. Même une fraction de seconde que ça avait durée, je ne retenais qu'une chose... L'étirement d'un visage d’effroi qui ne m'était pas familier à mon fascié.

Moi-même ? C'était tout ce que je retenais avant le néant, portant j'avais dans un réflexe solidifier tout mon corps du mieux que je pouvais, c'était surhumain, même pour un Kaguya, quelque chose n'allait pas avec lui. Quelques secondes sonnée, on pouvait dire qu'il avait eu le don de mettre des étoiles dans mes yeux, mais pas les bonnes et alors qu'il s'écroulait à mes côtés, difficilement je me redressais. Résumons simplement...

~ Taré...

Ultime tranchant de ma part alors que tout le poids de mon corps reprenait contact avec le sol. Face à face agaçant alors sur ce visage serein et visiblement content, ça le faisait rire ? Mais de quoi il riait, c'était bien là la question. Le tout ressemblait à une leçon, non mais franchement...

~ De quoi je me mêle...

C'était échappé de ma bouche et ma tête sonnait l'alerte dans une douleur mal connue, si toutes les parties de mon corps n'avait pas été épargnée par les assauts, en général, mon petit crâne, j'y faisais attention, à moins de mettre des coups de boules avec. Une main gardait un liquide chaud, maudit soit-il, je ne pensais pas jouer à ce niveau ce soir, car après tout, oui il ne s'agissait que de jeu, la vie, les choix. C'était la roulette russe et ce soir, j'avais appuyé au mauvais moment sur la gâchette c'est tout... J'avais envie de dormir et ce n'était pas tant commun dans des moments pareils, ainsi je marmonnais.

~ T'es plus un chiot qu'un chat, tu n'as pas sept vies, tu sais...

Un délire ? Probablement, après tout un crâne ouvert n'avait rien d'anodin, Rei allait être content encore de devoir réparer ma soirée, j'allais avoir le droit à un sermon... Tiens ça me faisait penser que je souriais, les hommes étaient des créatures étranges qui se plaisaient à vouloir protéger ce qui leur semblait des âmes fracassées. Le temps avait dû s'écouler et pour tout dire, je n'aurais pas su me resituer avec toutes les micro-coupures que faisaient ma conscience. Ma main claquait sur sa joue vivement, fini de dormir.

~ Alala, si c'était un homme qui avait partagé ta soirée, te serais-tu montré si prévoyant ?

Et difficilement, mais sûrement, mon buste lui au moins reprenait sa droiture, non pas sans s'assister de mon homologue masculin si près. D'ailleurs, parlant de lui, mon regard se portait dessus.

~ Et dis moi, qu'y gagneras-tu au final... ?

La faiblesse des hommes était au moins aussi agaçante que sa mère la faiblesse tout court... Il était comme un chiot qui avait quitté son panier trop tôt, le pauvre. Mais attention, dans la rue, on ne trouvait pas toujours que des âmes charitables pour vous adopter et vous chérir...

~ C'est toi qui ne dois pas jouer à ce jeu-là avec moi !

Et le tout c'était dit alors qu’il pouvait profiter de mon regard perçant de près, si près. Tant que mon souffle faisait bouger une mèche de ses cheveux, un partout, une leçon pour chacun de nous, encore que d'un certain point de vue, c'était là la récompense du vainqueur -n'est ce pas!-. Et ce nez ne le frôlait pas longtemps, pour cause, mes lèvres préféraient prendre le relais et si le tout s'agitait, ce n'était pas pour parler, pour une fois. Dommage que ça devait avoir un goût ensanglanté, encore que, c'était souvent le préféré des Kaguya, mais passons. Là encore, l'instant fut bref et un sourire de carnassier, je me redressais pour tapoter sa tête à ce trop mignon petit chiot. Il était dangereux de jouer avec les loups !

~ Tu perdras plus qu'il n'y a à gagner ! Médites là-dessus. Et à ce combat là c'est sûr, tu n'as pas fini de tomber !

Mes jambes savaient de nouveau me portée, au final j'avais été plus sonnée que blessée et c'était son cas aussi, cependant...

~ Fini de jouer, au revoir !

Aussi simple que ça, un courant d'air dans l'ombre de la nuit qui vide, c'était assurément occupée. Je baillais et ma main touchant mes lèvres déclenchait un sursaut... Damn, je ne savais plus me tenir... Tant pis !