J'habitais au pays de la pluie, inutile de se demander pourquoi ; il y pleut tellement souvent. J'y étais habituée depuis ma plus ''tendre'' enfance, le ciel gris, l'eau glacée, la boue ; tant de choses merveilleuses qui permettent à une petite fille de vivre sereinement. Sauf que je n'étais plus une petite fille, ma vie n'avais jamais été tranquille, et en plus j’étais relativement ignare pour mon âge. À cette époque, c'est à dire une paire d'années auparavant, je croyais que chaque pays portait un nom en fonction du temps qu'il y faisait, alors, à cette époque toujours, quand j'entendis parler du pays du feu, ce fut comme une illumination, sans mauvais jeu de mots. Je voulais, non je devais me rendre dans ce pays. J'imaginais la frontière entre Ame et Hi no Kuni, dans l'un une muraille d'eau, et de l'autre des flammes de plusieurs étages.
À cette époque je suivais un certain schéma : la logique Sonosheeienne. Une logique qui veut que si il pleut au pays de la pluie, alors celui du feu doit être... en feu. Dans mon monde on devait faire avec les moyens du bord pour échapper à la triste réalité qu'étaient la pauvreté et la violence des bas quartiers. Alors dans cette optique bien réglée, comme d'habitude, je me mis en marche vers la fameuse nation. Une multitude de questions inondait mon faible esprit, du genre : les habitants de ce pays sont ils humains ou une espèce d'hybride pouvant résister aux flammes ? Quelle honte. J'étais sur le bon chemin, j'avais croisé des gens, des ninjas à en juger par leurs tenues, ils disaient : « C'est l'enfer là bas, ça explose dans tout les sens. »
Oh Mon Dieu. Trop cool. Ce furent les premiers mots qui me vinrent, car je n'avais enfaîte absolument aucune idée de ce-dont ils parlaient, à savoir, la guerre, ce que j'appris quelques années plus tard de la bouche de mes senseï.
FB ~
Marcher si longtemps sur des routes défoncées, boueuses et dangereuses m'avait quand même un peu fatigué. D'ordinaire j'étais plutôt une bonne marcheuse, patiente et prudente ; mais là, c'était tout à fait différent. À peine quelques heures écoulées que je ne pouvais m'empêcher de vociférer, seule, contre les grands de ce monde. Ces hommes, et même parfois femmes, qui gaspillaient l'argent du peuple ou d'ailleurs, dans une luxure incessante, des jeux grotesques et tout un tas d’inepties plus grosses les unes que les autres. Oh oui, Ame était un pays assez riche, mais au combien pourrie par la corruption. Même moi, du haut de mes dix neuf ans, je m'en rendais compte, et plus encore, j'en jouais ; et oui il faut savoir des choses pour survivre lorsqu'on a pas la petite cuillère en or dans la bouche. La survie, c'était pour cette raison que je voyageais vers le pays du feu, peut être cet endroit serait mieux que celui que je quitte, peut être n'aurais je plus à abîmer mes mains pour gagner mon pain.
Il me fallut presque une journée pour arriver à ce qui semblait être une frontière. J'avais quitté la route prinicpale, pardon ; le chemin boueux tracé par le défilé des charrettes attelées de bœufs. J'étais bien plus en sécurité dans la nature, avec les loups et autres bêtes féroces, qu'avec ces... ''hommes''. Je n'en avais pas peur, loin de là ; mais je voulais éviter de me faire emmerder sur les chemins de la liberte, haha, quelle ironie. La frontière donc. Je stoppai ma progression, j'observais ; je ne savais si j'y étais, mais je n'étais jamais allée aussi loin, et de souvenir ; jamais Ame n'avait compté d'aussi grandes et épaisses forêts, d'ailleurs, oui ; j'étais dans une forêt... Comment avais je fait pour ne pas m'en rendre compte ? Bonne question ; mais selon mes fines observations, je ne devais pas être au pays du feu ; vu que rien n'était en feu, puis en même temps, je remarquai qu'il ne pleuvait pas ; donc je n'étais plus à Ame ; hum, je devais être dans un territoire neutre, entre les deux, ça expliquait tout, et l'absence de pluie, et l'absence de feu ; les effets des deux pays devaient s'annuler... J'étais si intelligente, je m'épatais moi même.
Dernière édition par Sonoshee le Mer 28 Aoû 2013 - 13:17, édité 1 fois
Une explosion non loin. C’est pas vrai, il est vraiment temps de se bouger et vite fait ! S’il se fait attraper, aucune chance de s’en sortir vivant. Sautant de branche en branche comme le ferait un chimpanzé, la crinière blanche semblait apporter l’image d’une nouvelle bête mise en traque dans cette immense forêt. Une nouvelle explosion vint lui siffler dans les oreilles à un peu moins de cinq mètres ! Ils se rapprochent, ces cons ! Faut vraiment presser l’allure ! Une fois la frontière passée, le ninja du Clan Samui serait certainement plus en sécurité ; ou tout du moins, il ferait perdre l’avantage du terrain à ses adversaires. Peut-être ces derniers abandonneraient-ils les poursuites ! Envoyé au pays du Feu, notre homme dans la fin de sa quarantaine d’années devait enquêter sur des convois suspects. Son Clan était, comme le voulait le Monde à cette époque, en conflit avec tant d’autres que le Pays de l’Eau était devenu le Pays du Sang. Plus une seule rivière avait gardé sa pureté d’origine ; le surplus en fer la rendait inbuvable. Mais dans l’affrontement qui opposait cette fois-ci les Samui aux Kaguya, clan barbare arrachant ses os lors du combat pour survivre, l’opération que notre soldat expérimenté menait était d’une toute autre envergure. Les Kaguya auraient trouvé appui à l’étranger, en commandant de la poudre et des armes à des commerçants et clans du Continent. L’humiliation, la honte sur ces sauvages qui ne pourront pas sauvegarder leur race bien longtemps ! Sous peu, ils cesseront d’arracher leurs os et se contenteront des racines sous terre … . Pour faciliter cette déchéance, Kakeshuou, en tant que membre intègre et efficace, avait été dépêché dans les terres forestières, afin de désamorcer les prochains envois. Après plusieurs jours de voyage et d’observation sur la marchandise et les habitudes, l’homme subtil s’était débrouillé pour infiltrer en catimini le prochain envoi. Une charge explosive sur la réserve de poudre avait été assez puissante pour tout faire sauter ! Mais la mission ne s’achève jamais complètement après cela. En très peu de temps, la course-poursuite avait commencé. Cela faisait déjà quatre heures qu’ombres, métal, glace et feu s’affrontaient dans les lieux boisés, tels la collision entre éléments opposés.
Cette fois-ci, les flammes vinrent lécher un pan de sa manche ; Kakeshuou s’empressa de l’arracher, tandis que le tissu succombait sous le crépitement sombre des flammes. Se camouflant derrière un tronc d’arbre en hauteur, le combattant de Glace porta un regard furtif derrière lui. Trois … non, quatre ! Pour l’instant ! Ils seraient certainement plus nombreux par la suite. Il devait déjà se débarrasser de ceux-là s’ils espéraient s’en sortir. Se débusquant brutalement, le premier shinobi sur sa route ne connut pas son visage ; à peine son regard froid et insensible comme de la neige. Le kunaï qui pénétra sa peau et son poumon droit fut le dernier souvenir qu’il reçut d’un pays étranger. Une technique Katon sur lui ! Le guerrier de l’Eau s’empara du cadavre et s’en fit bouclier contre la chaleur qui vint lécher le corps, carbonisant sa peau. Le cracheur de feu s’élança pour voir le résultat de son entreprise. Alors qu’il allait atterrir sur une épaisse branche, celle-ci fut soudainement humidifiée, puis glacée ; la réception de l’homme fut mauvaise, glissant sur ce verglas inattendu, l’entraînant dans une chute importante dont il ne se remettrait pas de suite. Satisfait de ce premier échange de coups, Kakeshuou Samui avait ses chances ! Ce n’était pas des combattants talentueux, il pouvait donc s’en sortir ! Mais parler trop vite était son défaut du jour. Il n’évita que de justesse les shurikens destinés à son cou, qui allèrent se loger dans ses épaules. Bien que les blessures ne soient pas profondes, elles n’étaient pas agréables pour autant. De rage, l’homme de l’île fit un revers de manche en direction de son ennemi : les pics de glace qui surgirent allèrent plaquer avec violence celui qui avait attenté à sa vie. Sous le choc, l’homme cracha du sang ; mais ne vit pas venir le genou qui lui écrasa la trachée ! Retombant au sol, tout en se tenant l’épaule gauche qui avait été la plus touchée, Kakeshuou regardait face à lui le dernier de la troupe de quatre. Ce dernier, méfiant, fit retraite plutôt que de continuer l’affrontement. Un peureux ? Non, il attendrait les renforts, tout en continuant la traque. Enfers, maintenir ce rythme ne serait pas possible pour toujours. Ne se donnant pas le temps de panser ses plaies, voila le Ninja à la crinière couleur de nuages se ruer vers la frontière.
La plaine qui s’étendit face à lui marquait une rupture dans le paysage. De là où il était, il pouvait l’apercevoir entre les arbres. Plus qu’une vingtaine de mètres et il serait tiré d’affaires. Courage, encore quelques enjambées ! Non, une ombre sur sa droite ! Pas le temps de réfléchir ! Se jetant sur cette nouvelle proie, le kunaï allait trancher gorge et carotide, quand la lumière émanant de la lisière de forêt lui permit de mieux constater du profil face à lui. Une adolescente ! Une civile ! Merde … . Pas le temps de calculer le coup. Lâchant l’arme, le coup en estoc se transforma en poing. Ce dernier se logea dans le ventre de la fillette, avec une brutalité rarement démontrée pour la vie de cette enfante.
Pas vraiment le temps de réfléchir. Ramassant l’infortunée jeune fille, l’adulte quarantenaire ne comptait pas moisir dans les environs. Et voila comment cette jeune femme retournait dans son pays, contre sa volonté.
***
Quelques heures plus tard, elle se réveillait dans un lieu à l’aspect d’une grotte, bien qu’on ait pu apercevoir l’extérieur. La pluie tombait abondamment, comme à l‘accoutumée dans ce pays. Seul le crépitement du feu indiquait de la vie dans cet espace confiné. Le vent restait à l’extérieur, et le silence ronronnait dans l’âtre sans rien demander à personne. Aux premiers signes de conscience, le Samui quitta son poste de surveillance pour s’enquérir des informations de premier plan. Les poursuites avaient certes été abandonnées ; cela ne signifiait pas qu’il était en sécurité dans ce nouveau pays dont il ne connaissait rien ! S’approchant à grands pas de son invité indésirée, son air autoritaire et sa froideur marquèrent d’emblée l’ambiance de cette conversation.
~ Qui es-tu. Qui faisais-tu sur la frontière avec le Pays des Forêts ? Allez, réponds !
L'éclair ne prévient jamais avant de frapper. J'aurais dû être plus prudente. Je ne connaissais pas cet endroit, jamais je n'avais mis les pieds dans une forêt et pourtant je faisais comme si j'étais en sécurité, trop confiante, je me surestimais, comme d'habitude. J'avais entendu quelques lointains grondements, je pensais à la l'orage, comme dans mon pays ; je n'y prêtais pas attention, une erreur. J'étais vraiment trop habituée à la ville. Je voulais allumer un feu, car mine de rien, il faisait plutôt froid dans le coin, étrange quand on sait que le pays du feu n'est pas loin. Enfin, je me retournai et... une violente douleur remonta de mon ventre vers mon crâne pour laisser place à un trou noir parsemé de quelques étoiles blanches, je ne mis que quelques secondes à comprendre, mais déjà je me sentais glisser vers l'inconscience.
Enfin je rouvris les yeux, lentement, sentant une légère odeur de brûlé, oui un feu de bois, comme celui du foyer de.... Au dessus de moi se dessinait peu à peu, animé par la valse des flammes, un ciel sombre, terne. Où étais-je ? Je me redressai violemment, et retombai tout aussi brusquement, instinctivement ma main vint se placer sur mon ventre, j'avais mal. Je pus apercevoir une silhouette, de longs cheveux blancs. Je fixai ce qui aurait dû être le ciel du pays du feu, mais ne reconnu, finalement, qu'une parois rocailleuse. Je soupirai, sans un de mot de plus. Aussitôt l'inconnu, mon bienfaiteur, ou mon agresseur, arriva à mon chevet, si l'on put dire. Ses premiers mots à mon égare me surprirent, qui devait poser des questions ici ? Celle allongée dans une grotte où elle ne se souvenait pas être allée, ou un vieux rustre ? Je soupirai une nouvelle fois. Je cherchais mes mots, et surtout la façon dont j'allais parler.
« Hé... t'es qui... toi ? Et qu'est ce que... je fais là... » Balbutiais-je en prenant appuis sur mes coudes.
Face à cet homme et l'aura glaciale qu'il dégageait, je préférai répondre ; je n'étais pas vraiment en état de lui mettre une raclée, et dans ces moments là, mieux vaut-il savoir se montrer plus docile qu'à l'ordinaire, et ce n'était pas comme si j'avais le choix. Un nouveau soupire, je m'essuyais le front d'un revers de manche, et fixai maintenant mon ravisseur ; ce n'était pas un combat psychologique, loin de là, j'essayais juste de me rappeler son visage, l'avais-je vu quelque part ? Était ce un client mécontent de mes services ? Ou un chasseur de primes engagé pour me chopper ? Hum, non, il n'en avait ni l’apparence ni la façon de parler. Alors, ce fut grâce à cette semi-confiance implicite établie que je répondis concrètement.
« Je m'appelle Nogori Sonoshee. Le pays des forêts ? Connais pas. » « Je voulais aller au pays du feu moi... » Ajoutais-je en me redressant.
Je détournai le regard un instant, soulevant mon T-shirt noir, j'observais mon ventre, un hématome avait noirci une bonne partie de mon abdomen. Je m'en souvenais, le choc avait été du rare violence, je ne m'étais pas souvent prit de tel coup. La douleur me lançait à chaque mouvement. Je n'étais pas médecin, mais je savais que frapper avec violence à cet endroit pouvait engendrer bien des complications ; enfaîte un docteur me l'avait dit, après une bagarre de rue, selon lui c'était encore plus dangereux pour une femme. Mais enfin, je n'avais pas de sang dans la bouche, pas un arrière goût de métal, non rien de tout ça, du moins pour le moment. Je posai mon regard émeraude sur le petit brasier à quelques pas ; et repris.
« Ça fait vraiment mal, c'est toi qui m'a attaqué ? Tu aurais pus me tuer avec un coup comme ça... »
Je restais assis en me tenant le ventre, puis reportant mon attention sur lui, je remarquai l'état de ses vêtements, déchirés, brûlés, ensanglantés par endroit. Mais qui était-il ?
L’enfante se réveillait. Sa surprise et son état devaient certainement la surprendre. Mais qu’y peut-on, après avoir encaissé un coup de poing suffisamment puissant pour faire perdre connaissance. La malheureuse ne réalisait probablement pas la situation dans laquelle elle se trouvait : non seulement avait-elle été éloigné de son objectif (se rendre à Hi no Kuni), mais elle se retrouvait désormais avec un individu des plus froids et des plus déterminés ! La question de Kakeshuou resta un instant sans réponse ; jusqu’à enfin obtenir satisfaction. Nogori Sonoshee … un nom peu courant. Et aucun indice supposant son appartenance à un Clan ou à une organisation quelconque. C’était la priorité pour un combattant de savoir à qui il avait affaire. En l’occurrence, étant donné le nom et le niveau de la personne, il s’agissait certainement d’un civile. Faisant peu de cas de ces premières informations, c’était surtout l’occasion idéale pour notre Shinobi d’en savoir plus sur les lieux et ceux qui s’y trouvaient. Dans sa fuite, il prévoyait de se dépêcher vers l’océan. Outre un avantage tactique, celui lui eut permit de se replier sur sa terre natale et d’y avoir le soutien des siens. Par ailleurs, sa mission était réussie, il se devait de retourner au bercail pour passer à la suite. Mais dans l’enchaînement des évènements, sa route avait été entravée à l’est, le poussant à se diriger vers l’ouest. Désormais, il était à mille lieux de la mer, dans un pays inconnu, et sans moyen à sa disposition pour savoir ce qu’il pouvait faire pour rentrer. Cette femme serait la clef pour faire bon retour. Mais d’abord, imposer l’autorité dans cette conversation. Envoyant un kunaï d’un geste leste mais précis, ce dernier allait ricocher contre la paroi rocheuse à quelques centimètres du visage, avant de retomber entre ses jambes.
~ Les questions, c’est moi qui les pose ici. La prochaine fois, je décalerai le tir de quelques centimètres.
Un ton froid, un regard glacial : de quoi mettre la civile en confiance. Mais que peut-on attendre d’un homme qui, depuis son plus jeune âge, connait la méfiance, la guerre et le sang ? Il ne faisait que peu de cas de ceux qu’il rencontrait. Ces derniers étaient deux centres d’intérêt : des sources d’information ou des otages. Dans ce cas précis, la seule fille n’était autre qu’un moyen de comprendre sa situation. Il en profiterait pour lui tirer les vers du nez. Après tout, que faisait-elle si près de la frontière ? Etait-elle en contact avec certains Clans du Pays des Forêts ? Bien qu’elle ne semblait avoir que très peu de connaissances sur le monde extérieur (le pays des Forêts étant le même que le pays du Feu), elle ne devait pas être très au point. Pour autant, appartenait-elle à un village ou à un Clan qui était allié à ses ennemis ? Qu’allait-elle y faire ? Quelle était sa valeur marchande ? Tant de questions lorsque l’on est loin de chez soi et encore blessé par le récent affrontement. Le feu faisait enfin son office, et créait une barrière de chaleur avec l’extérieur et ses pluies diluviennes. S’asseyant à l’opposé de son interlocutrice, sa crinière blanche lui donnait un aspect presque fantomatique. Mais sa carrure en imposait suffisamment pour que cette gamine tremble d’effroi davantage pour la violence de ses traits physiques, plus que pour son apparition spectrale. L’interrogatoire pouvait commencer. Notre homme souhaitait savoir beaucoup de choses. Ne tenait qu’à la captive de lui apporter satisfaction ; ou de subir les conséquences de son silence.
~ Je veux savoir dans quel pays je me trouve. Ton identité réelle. La raison pour laquelle tu te dirigeais vers le Pays des Forêts.
Calmement, notre homme sortait de ses sacoches son matériel de mission. De la première, il sortit des bandages – dont il ferait usage – ainsi qu’un petit flacon où se trouvait une pommade. De l’autre, il débusque kunaïs et shurikens, qu’il étala face à lui, comme un chirurgien présenterait ses outils avant une opération. Sa voix vint frapper de nouveau les murs de cette humide grotte.
~ Pour chaque réponse satisfaisante, un bon point. Le tout pour obtenir de quoi soigner tes blessures. Pour chaque silence ou mauvaise réponse, une blessure supplémentaire. Les règles du jeu sont claires ?
Il n’attendait pas de réponse. C’était un simple avertissement. Bien qu’il se soit échappé, rien ne garantissait sa sécurité. Et il comptait bien jouer la carte des renseignements jusqu’au bout. Quoi qu’il en coûte … .
« Il est naze ton jeu. » Lui dis je en soupirant. « Tu m'as attaqué par derrière, sans raison, et maintenant tu me tiens en otage alors que moi je voulais juste aller au pays du feu. »
Je regardais toutes les armes qu'il avait sorti, et le kunaï planté à quelques centimètres de moi. Étaient elles sensées m'impressionner ? J'avais déjà eus affaire à ce genre de personnes, et à chaque fois je leur avais brisé chacun de leurs os pour leur infliger les plus grandes souffrances possibles, c'est comme ça que fonctionnait mon monde, la loi du plus fort, et souvent du plus cruel. Cependant cet homme ne me semblait pas être un civil banal, et à y regarder de plus prés, il ne me semblait pas être de ce pays. D'ailleurs sa question confirma ma supposition. J'aurais voulu lui écraser mon poing sur son nez, mais dans mon état, ce n'était pas vraiment envisageable. Pourquoi n'avait il pas posé simplement ses questions, je lui aurais répondu ; je n'étais pas non plus complètement stupide.
« C'est pas la peine de me menacer. Enfaîte tu dois te tromper de personne. Enfin. Je suis Sonoshee Nogori, je viens d'une petite ville de ce pays. Tu veux savoir quoi sur ce pays ? Je peux pas t'en dire beaucoup, je ne suis jamais allée à l'école, alors... mais je peux dire qu'ici y a pas beaucoup d'égalité entre les gens, les pauvres comme moi meurent jeunes ; les riches vivent longtemps. Toi vu ta tête, tu dois être assez vieux, alors riche. » Je m'allongeai, et me tournai sur le côté, fixant les parois rocheuses.
Peu de personne pouvait comprendre ce-dont je parlais sans l'avoir vécu. On m'a dit plusieurs fois que certains vivaient des choses bien pires, que je devais m'estimer heureuses. Mais sérieusement, je me fichais des autres, j'en avais rien à faire de leur vie, moi, ce que je voulais, c'était justement ça, vivre, et normalement. Je soupirai une nouvelle fois. Et repris la parole.
« Vue la pluie dehors, on doit être de retour au pays de la pluie. » Dis-je à voix basse. « Je veux quitter ce pays, peu importe pour aller où, enfaîte ; pays du feu, des cascades... j'en sais rien. » ajoutais-je en reniflant. « Ce pays m'a rendu orpheline, il m'a livré à la rue, aux pires choses que... » Dis-je d'une voix chancelante.
Je me rendis compte que c'était certainement la première personne à qui je parlais autant, en même temps il voulait savoir qui j'étais, pourquoi mentir, et pourquoi lui en cacher ? Cela faisait longtemps que je n'avais pas versé une larme, d'habitude j'essayais de taire mes sentiments, ne pas m'attacher, essayer de ne rien ressentir de plus que la colère, sans laquelle je me serai laissée mourir depuis un moment. Bien sûr que je n'étais pas la seule dans ce cas, dans ce pays, mais j'étais certainement la seule à ne pas accepter cette situation. Pleurer n'était pas la solution, mais à un moment, je n'arrivais plus à retenir toute cette pression... Puis pleurer une fois tous les dix neuf ans, ce n'était pas la fin du monde. J'allais donc certainement faire pitié à ce... cet homme, et peut être m’achèverait il.
« ça te va ? ou... il te faut plus d'info... » Achevais-je, ponctués de quelques blancs.
Une pique, une provocation et un aveu. Peu importe les précédents, cette dernière déclaration donnait déjà un indice d’importance : cette jeune femme souhaitait se rendre au pays des Forêts. Pour cette simple raison, notre homme avait bien fait de la retenir et de la ramener avec lui. Pour qu’elle finisse recrutée et qu’ils se retrouvent face à face ?? Il préférait la tuer sur le champ ; tout plutôt que de voir le camp adverse se renforcer. Le dernier des civils les plus inoffensifs pouvait faire preuve du dernier des courages et de la plus grande des forces après avoir suivi un entraînement militaire approprié. Gardons donc l’exécution pour une autre fois. Pour l’heure, il devait absolument obtenir plus d’informations. Prenant le temps de s’asseoir face à sa prisonnière, il garantissait une certaine sécurité en prenant place de l’autre côté du feu. Observant la frêle figure face à lui, aucun trait particulier ne semblait pouvoir le mettre en danger ; mais l’interrogatoire ne changerait pas pour autant. Maintenant que l’oiseau commençait à chanter, il avait intérêt à aller au bout de son récital. Les règles du jeu avaient été clairement énoncées, et qu’elle ne les appréciât pas n’était pas du ressort du soldat. C’était des informations ou un sommeil sans fin.
La jeune femme poursuivait sur sa lancée. Après s’être présentée, voila qu’elle donnait sa vision du pays dans lequel notre combattant avait échoué. Beaucoup de pauvres et beaucoup de riches, chacun agissant de son côté ? Ce n’était autre qu’un dessin de ce vaste monde. Depuis quand cela avait-il changé ? La dernière touche d’analyse était des plus amusantes. Parce qu’il était vieux, il serait riche ? Le simple fait qu’il soit soldat démontrait bien qu’il ne l’était pas ; et loin de là. Lorsque l’on naît ninja, la valeur monétaire n’a d’importance que pour acheter des armes, rien de plus. Les shinobis les plus avares et les plus maniaques étaient souvent les premières victimes de la guerre. Aussi, dans cette analyse de la situation, la demoiselle se trompait complètement. Prenant ses aises, sa tristesse se faisait entendre de moins en moins, et pourtant de plus en plus claire. De toute évidence, elle était issue de la misère. Comme une grande partie des habitants de ce monde. Les plus riches sont les moins nombreux, et se débrouillent bien pour le savoir. C’était donc pour cette raison qu’elle souhaitait quitter le pays ? Ridicule … . Certaines personnes ne réalisent pas la chance qu’elles ont à marcher dans la boue ; car d’autres marchent sur la trace de la mort. Et à cela, mieux vaut parfois préférer une vie merdique qu’une mort honorable.
Le reniflement que le combattant expérimenté du Pays de l’Eau perçut indiquait bien ce qu’il soupçonnait. Cette gamine était désespérée. Elle disait être orpheline et avoir souffert dans la rue ? Pas étonnant, lorsque l’on est seule et que l’on n’a rien pour se défendre. Une question de volte-face pour cacher cette faiblesse. Sans un regard de compassion ni le moindre signe de pitié, Kakeshuou Samui ne perdait pas ses intentions de vue. La misère d’une fille de rue ne lui importait pas. Il devait savoir comment rentrer.
~ Je veux savoir si ce pays détient une force militaire. Quels sont ses contacts avec le Pays du Feu, comme tu l’appelle. Et où se trouve la route la plus proche avec l’Océan … .
Pour cela, pas besoin d’aller à l’écoute. Vivre sa vie permettait aisément de voir si le pays était armé, si les voies commerciales menaient à la mer. Quant aux relations avec le pays voisin, il suffisait de prêter attention aux ragots alentours. Cette gamine, sans le savoir, pouvait être une mine d’informations. Pour encourager la parlotte, mieux valait mettre en avant d’autres arguments pour l’instant.
~ Tu as accepté de parler. Continues, et je t’offrirai quelque chose … .
Ce n'était que passage, je séchai rapidement mes larmes. Si peu put me soulager, je me sentais plus légère, plus sereine, malgré cette douleur abdominale persistante. Pleurer avait finalement quelques côtés positifs et pour les si rares fois où cela se produisait. J'observais toujours la paroi sombre de la caverne, et me tournai de nouveau, les yeux certainement encore rosés, cette fois ci je regardai mon interlocuteur. Je cherchais dans ma mémoire les réponses à ses questions, comment voulait il que je sache tout ça ? Lui semblais-je être autre chose qu'une gamine désorientée, comme une espèce d'experte en politique, géographie ou... Puis une souvenir me revint. Je n'étais jamais allé à l'école, mais j'avais rencontré des gens avant lui, beaucoup de personnes ; des hommes et des femmes, bons ou mauvais, dont un plutôt sympathique qui m'eut expliqué le fonctionnement du pays. À cette époque je ne comprenais strictement rien, j'étais bien plus jeune qu'aujourd'hui, mais maintenant, en y réfléchissant.
« Y a pas d'armée ici, chaque ville et village a sa milice gérée par le dirigeant, c'est un pays ''autarque'', il n'a pas de lien avec l’extérieur. »
Sans le laisser paraître, j'étais assez fière de ma réponse, laquelle enfaîte je n'avais que copié sur ce que j'avais entendu, j'avais une bonne mémoire et les informations utiles me revenaient toujours au bon moment. Cependant afin d'éviter tout malentendu, qu'il ne croit pas que – comme précisé au dessus – j'étais une experte en quoi que ce soit, je devais le préciser. Je n'aimais pas qu'on me confonde avec ce que je n'étais pas et puis, j'étais du genre honnête et mentir était une chose assez difficile à faire pour moi, on finissait toujours pas découvrir la vérité ; je ne mentais pas, mais je pouvais dissimuler le vrai d'une façon totalement différente, mais ça, c'est une autre histoire.
« C'est ce qu'on m'a dit un jour, chez moi. J'ai une bonne mémoire, je retiens tout ; les événements, les paroles, les écris... les visages.. » Dis-je d'une voix faible. « J'aurais pus te dire où nous somme et par où partir... mais je ne sais pas où nous sommes, justement.. » Soupirais-je, je me redressai. « C'est ça d'assommer les gens et de les kidnapper.. Faut pas compter sur eux pour t'orienter... » Ajoutais-je en toussant.
Cette simple toux me rappela mon état, et je repris ma position allongée. J'observais encore le plafond de cette grotte, et soupirai à nouveau. La douleur toujours présente semblait grandir et gagner l'ensemble de mon torse, peut être n'aurais je pas du bouger et me contenter d'attendre, mais c'était plus fort que moi, bouger...
« Je suis sûre que tu m'a cassé.. quelque chose. »
Le simple fait de respirer ou de parler provoquait la douleur, je serrai les dents si fort que j'aurais pus me les briser, un tiraillement devenant insoutenable de seconde en seconde, je pus sentir des gouttes de sueur se former sur mon front, mes tempes et couler le de mon visage. Avait-il voulu me faire aussi mal ?
« J'ai.. mal. » laissais-je échapper d'entre mes dents en plaquant mes bras sur mon abdomen, bien qu'il ne soit la seule source de mes maux.
Les informations que lui fournissaient cette gamine le rassuraient progressivement. Il s’agissait très certainement d’un petit pays, voire même d’une province sans véritable implication dans les grands évènements de ce monde. Car il était des nations qui étaient faites pour vaincre et conquérir ; tandis que d’autres étaient là pour accepter leur sort. Cette province n’avait pas les moyens d’entretenir une puissance militaire digne de ce nom. Ses Ninjas avaient-ils été massacrés ? Il arrivait que certains Clans se jettent dans la bataille, sans même réfléchir aux possibilités d’un lendemain. C’était in extremis que le clan maudit des Kaguya avait survécu lors des derniers grands affrontements sur l’île de l’Eau. Certains n’attachent pas d’importance à la vie ; ni même à l’immortalité. En tant que membre du Clan Samui, Kakeshuou saurait veiller aux deux en ce qui concernait les siens. Cette gamine était courageuse. Après s’être retrouvée prisonnière par un complet inconnu, elle parvenait à garder son calme. Avait-elle déjà connue pire – était-ce vraiment possible ?? Forte d’un caractère trempé dans l’acier, à défaut du Styx, elle tentait de tenir tête à son ravisseur. Ce comportement ne pouvait que plaire à notre soldat : voila un bout de femme qui saurait se montrer utile et efficace dans une situation périlleuse.
Peut-être un défaut cependant. Un évident manque de confiance en elle. Malgré ses réponses, que notre soldat de l’Ombre supposait être exactes, elle ressentait le besoin de rectifier, d’ajuster, ou de justifier ses déclarations. Craignait-elle que cet étranger ne la croit pas ? Non, visiblement pas : les critiques qu’elle adressait sans la moindre retenue à celui qui la gardait captive montrait un esprit espiègle, sans gêne et roublard. Des qualités, pour un combattant, à n’en point douter. C’est dans cet instant de réflexion que le Lion des Neiges se surprit à l’estimer et à l’examiner. Avait-il le béguin pour ce bout de femme, à peine assez mature ? Ou songeait-il à la ramener pour qu’elle intègre son Clan ? Quelle idée ! Ou voyait-il autre chose … ? Rien de plus qu’une fleur fragile ; les toussotements de la jeune demoiselle le ramenèrent à la réalité ; et à prendre conscience de son état.
Alors qu’elle était parvenue à se redresser – ce qui avait mis Kakeshuou Samui en confiance quant à son état de santé – voila que la femme rechutait, et montrait de plus en plus de signe de faiblesses. Il lui aurait cassé quelque chose ? C’était le reproche qu’elle lui donnait ! Il avait frappé dans le ventre, aucune crainte donc qu’il ait pu briser un os. Serait-elle … ?! Non, elle avait dit ne pas être fille de joie ; et on ne quitte pas un pays avec un enfant dans le tiroir. Pas aussi peu chargé en tout cas. Avait-il réellement frappé trop fort, et causé des dégâts chez la frêle créature ? Se redressant, le Lion des Neiges toisait de haut son invitée forcée, comme un charognard regarde l’agonie de son futur repas. Elle se recroquevillait sur elle-même : une ruse pour s’échapper, ou un véritable problème ? A ce genre de situation, il n’y a qu’une solution.
~ Déshabilles-toi.
L’ordre venait de façon si soudaine que la jeune femme avait certainement oublié sa douleur pendant quelques secondes. Il avait dit quoi l’autre ?!? Qu’elle se déshabille ? Était-ce une blague ?? La réponse : absolument pas. Quitte à voir s’il y avait un vrai problème, autant le vérifier directement et sans faire d’histoire. D’autant que notre insulaire est loin d’être un enfant de cœur : il ne tenait à laisser un civil sur le carreau, ni à avoir des remords sans avoir obtenu quelque chose en échange. Cette femme pouvait encore lui être utile. Hors de question qu’elle lui claque dans les doigts. Pour cela, notre homme était prêt à tout.
~ Et ne crois pas que je plaisante ! Je m’en charge moi-même si tu ne le fais pas. Si tu es blessée, je te soignerai. Mais je ne te laisse pas le choix. Déshabilles-toi !
Est ce que tous ceux qui comme moi se servaient de leurs poings pour essayer de briser les barrières entre deux mondes, ceux qui voulaient vivre le visage dans la lumière et non dans la boue, ceux qui souhaitaient une vie plus simple et meilleure ; passaient par cette case ? La grotte humide dans un triste pays en compagnie d'un homme glacial qui tentait de réduire leurs efforts à néant ? Quelqu'un qui ne comprenait pas, non, qui ne savait pas ? J'en venais à en déduire que la vie, justement, n'était faite que de ça, d'obstacles, d’embûches, de problèmes ou alors n'était ce que la rançon de quelques années d'innocence ? Tant de questions qui resteraient sans réponses, pour changer, ça devenait une composante logique de mon univers. J'atteignais un âge où j'étais en mesure de comprendre certaines choses et notamment à quel point j'étais ignorante.
J'observais toujours crin blanc, il resta étonnement silencieux, se satisfaisait il de mes réponses ? Je l'espérais car je doutais pouvoir en dire plus, non pas qu'un quelconque mal m'en empêchais mais, je n'en savais pas plus, simplement. J'attendis un instant, fixant à nouveau le gris de la roche faiblement illuminée par le feu crépitant, ma main posée sur mon ventre, je n'avais aucune connaissance en médecine, et pas vraiment en anatomie, du moins, je savais où étaient les organes principaux, je connaissais quelques termes, assimilés à force de les entendre ni plus ni moins. Malgré ma grande ignorance je savais qu'un coup puissant mal, ou bien placé, selon d'où l'on se tient ; pouvait causer des dégâts assez conséquents. Je supposai d'ailleurs que l'inconnu, d'après ses questions, devait être un genre de militaire, et c'est bien connu ; ceux là attaquent pour tuer.
Je m'étais déjà prise des dérouillées et autre tôlées, j'avais déjà eu des os brisés, des bleus, des bobos ; mais un coup parvenant à me mettre aussi mal, jamais. Je me souvenais d'un soir, un bienfaiteur m'avait emmené à l'hôpital, enfin, une clinique de quartier ; celle pour les pauvres. Outre les soins qu'on m'eut prodigué, j'entendis et vis plusieurs choses, je me rappelais précisément de ce moment où une infirmière, ou un médecin annonça qu'un homme avait succombé à une ''hémorragie interne'' suite à une bagarre. Je vous laisse deviner ce que je pensais à cet instant. Cette idée inquiétante fut assez rapidement chassée de mon esprit lorsque le soldat reprit enfin la parole, cela me parut une éternité ; et pourtant à peine quelques secondes s'étaient écoulées, les premiers mots qu'il prononça ne me choquèrent pas, il était comme la plus part des hommes, pervers, assoiffé de chair fraîche ; dès qu'il serait à ma hauteur j'attraperai quelque chose, et le frapperai avec, et m'enfuirai ; même avec la douleur.
Il reparla, précisant sa première phrase. Enfin, ''précision'', car il restait assez ambiguë dans le fond. Je le fixai un instant, enfaîte il ne semblait pas animé par de telles intentions, son regard restait sérieux, dur et froid ; professionnel. Alors j'obéis, me redressant assez péniblement, je fis glisser mon T-shirt le long de mon buste, de mes bras ; dévoilant un ventre tuméfié. Je supposai pouvoir m'arrêter ici, il n'avait pas besoin de tout voir s'il voulait vraiment me soigner. Je posai ma main sur mon abdomen, une simple caresse provoquait une vive douleur, j'appréhendais alors l’auscultation ; je doutais qu'il soit du genre doux, en effet son comportement et ce qui émanait de lui jusque maintenant ne laissait pas présager du contraire.
« ...Merci... »
Cela me semblait étrange de le remercier, c'est lui qui m'avait mis dans cet état, qu'il me remette en état était enfaîte normal, mais valait mieux que je garde ça pour moi.
Et oui, que voulez-vous ! L’homme est pervers par nature ; pour les plaintes, adressez vous à votre dieu. Et si ca ne marche pas, tentez celui des autres ! En ce qui me concerne, il n’y a aucun mal à revoir sous toutes les coutures les formes que les femmes ont le bonheur d’avoir et de laisser contempler. Pourquoi refuser cette partie de soi, qui permet de s’ouvrir au monde et au sexe inconnu, et de prendre plaisir à faire telle découverte ? Les seins sont bien plus qu’une partie du corps humain ! Outre le fait qu’ils différencient au visuel l’homme de la femme, ils sont également nourriciers et piliers de la vie ! Sans même parler de la satisfaction des yeux … ! Mais revenons au RP, et laissons là l’humble avis d’un homme derrière son écran.
Bonnet E #ZBAAAF !#
Silencieux, patient – mais pas trop – et surtout attentif, notre guerrier insulaire observait la blessure qui se dévoilait sous ses yeux. Cette nuance violacée n’était guère belle à voir ; elle annonçait une perte de sang qui se répandait dans le reste du corps, tout juste sous la peau. L’arrêter devenait une urgence, avant que cela ne s’infecte voire pire, n’attaque les organes internes. Posé sur sa réflexion, le membre du grandiose clan Samui maintenait sa posture, après avoir porté une main au menton, comme pour supportant le poids de son intense cogitation. Ouvrir … . Il ne voyait que cette solution. Mais la douleur serait certainement dure à supporter pour une femme aussi fragile. Après tout, il ne s’agissait que d’une adolescente. A peine une adulte ; même si ses formes montraient bien qu’elle aurait du succès à l’avenir. Mais soyons réalistes : notre Lion des Neiges ne pensait pas à ce genre de détails. Il était bien plus préoccupé par sa mission et sa survie, que par cette femme ou le fait de côtoyer autrui. Il n’était pas d’un naturel bavard ou sociable. Ici comme ailleurs. Aussi n’attacha-t-il aucune importance aux remerciements qui lui étaient faits. Quant à la question …
~ Je ne suis personne. Juste un soldat agissant dans l’Ombre. Je n’ai pas de prénom pour les personnes en dehors de mon Clan … . Et ma mort n’afflige personne. Une voie que tu ne dois pas suivre.
Il venait de quitter sa posture sur ces derniers mots, et faisait le tour du feu pour rejoindre la jeune femme. Il souhaitait observer la blessure de plus près. Même s’il savait déjà ce qu’il comptait faire. Et, bien évidemment, il ne comptait pas l’expliquer à sa captive. L’entendre refuser le traitement serait certainement ce qui lui ferait perdre son calme ; il n’était pas non plus disposé à l’entendre geindre et souffrir pendant les prochains instants. A cela, peu de solutions pratiques. Mais Kakeshuou en connaissait au moins une efficace.
D’un pas rapide, en tout cas assez rapide pour passer inaperçu aux yeux de la jeune femme, notre combattant émérite passa dans le dos de Sonoshee, et décocha un taquet rapide et sec. Pas trop brutal, mais assez fort dans la base du cou, pour laisser la demoiselle dans un état d’immobilisation pendant une seconde, avant qu’elle ne perde connaissance. La rattrapant lestement avant qu’elle ne s’effondre au sol, l’étranger la porta pour la rapprocher du feu. Ce qui allait suivre serait certainement difficile et douloureux, il avait donc besoin de lumière comme de matériel. Il n’hésita pas une seconde à enlever le T-shirt qui recouvrait le torse de son « invitée indésirée ». GROS PERVERS !! Mais non, voyons !! Le tissu ne pouvait se permettre d’être sur son chemin. Il se devait de l’enlever. D’ailleurs, si spectateurs il y avait, ces derniers auraient certainement été choqués. Car, sans réellement prendre attention aux beaux arguments de la prisonnière, l’homme à crinière blanche fit usage du T-shirt pour ceinturer la poitrine de la princesse évanouie, et passa à la suite des opérations. Serait-il … GAY ?! Non, concentré !!!
La plaçant sur le dos, proche du feu, c’était la première fois qu’il devrait tenter une opération aussi risquée. Non pas en raison de la manipulation, mais de son sujet. Jusque là, ceux qu’il avait aidé par un traitement similaire étaient des personnes de sa condition : des Ninjas, des combattants, qui avaient enduré mille blessures, et s’y étaient accoutumés au fil du temps. Et cette civile, avait-elle la volonté et la force de survivre à cela ?
Première création. Ouvrant sa main et exposant sa paume à une public invisible et inexistant, Kakeshuou Samui mit au monde un ustensile aux formes de couteau ou scalpel, aux abords assez tranchants pour répondre à leurs usages. Déposant l’objet sur une pierre préparée comme table d’urgence, il prit ensuite l’épais bâton qu’il avait mis dans les flammes et n’y laissait qu’une extrémité ; cela viendrait en usage pour la suite. Posant sa main sur le ventre de la jeune femme, paume contre peau, l’instant de vérité pouvait commencer. Usant de ses capacités et affinités, il prit d’abord le temps de refroidir la partie concernée. En agissant ainsi, l’écoulement du sang dans le ventre serait moins rapide, et il pourrait limiter les dégâts. Il en profitait pour « anesthésier » et isoler dans le froid la partie qu’il comptait … couper. Sans y laisser plus de pensée, il se saisit lestement de l’objet et, avec douceur, calme et précision, la lame froide vint pénétrer l’espace endommagé. La seconde d’après, le sang s’écoulait hors de la blessure. D’abord doucement, puis de façon plus vive. Kakeshuou ne perdait pas sa concentration, malgré la sueur qui perlait peu à peu sur son front. Il savait qu’il devait agir vite. Laissant tomber l’instrument, la partie la plus ardue était maintenant ! Et l’homme enfonça trois doigts dans la blessure, avec douceur mais sans hésitation.
Quelques heures passèrent. Notre guerrier de l’Ombre avait repris sa place, de l’autre côté du feu. Il avait laissé Sonoshee à l’autre bout, encore endormie. Sur le ventre désormais recouvert du vêtement épais qui servait à notre combattant pour les saisons de pluie, se trouvait un pansement qui cachait une légère cicatrice. Celle-ci disparaitrait avec le temps. Malgré la violence dont il avait pu faire preuve un peu plus tôt dans cette journée, il avait pu stabiliser la situation ; après avoir glacé les tissus à l’intérieur même du ventre de la demoiselle, le corps avait fait le reste en comblant les vaisseaux endommagés. Elle était hors de danger pour l’heure. Le plus important était qu’elle finisse bientôt dans un hôpital qui garantirait cette réussite. Fier ? Peut-être un peu. Lorsque l’on est un soldat, les rares connaissances anatomiques servent davantage à porter un coup fatal qu’à venir en aide à son prochain. Et c’était justement ce détail qui chiffonnait notre homme : pourquoi lui était-il venu en aide ? Il avait sacrifié ennemis et camarades au nom de la victoire et de la gloire du Clan. En quoi celle-ci était différente ? Peu-être trois heures … . Le soleil, qui se cachait derrière de gros nuages chargés de pluie, avait depuis longtemps dépassé l’axe vertical. Il était certainement la fin de l’après-midi. Mais la matinée, le midi comme la nuit ; tout se ressemble dans ce drôle de pays. Décidément, rien ne garantissait que Kakeshuou puisse bientôt rentrer au pays.
Un geste ou soubresaut. Elle était certainement réveillée. Un check-up était certainement nécessaire. Mais notre Lion des Neiges resta sur place ; mieux valait expliquer et entendre la réaction plutôt que d’être pressant tout de suite.
~ Comment va ton ventre.
Pas loquace. Comme d’habitude, quoi … . Il ne pensait même pas à la réaction de la demoiselle lorsqu’elle verrait sa tenue ! Mais à quoi pouvait vraiment penser un homme sorti des sentiers battus comme lui … .
J'avais autre chose à lui demander, je cherchais mes mots et la douleur ne m'aidait pas à réfléchir, et quand enfin je mis le doigt sur le fond de ma pensée, je m'aperçus que le soldat, ainsi se qualifiait crin blanc, avait disparu de mon champ de vision ; une seconde plus tard, sans que je comprenne, une vive douleur mordit mon cou, et plus rien, le noir total, sidéral. Sans pouvoir lutter je fus plongée dans un profond sommeil.
La jeune femme n'était plus préoccupée par quoi que ce soit, avoir été mal menée si souvent ces derniers temps lui avait donné l'envie de baisser les bras et se laisser emporter. À quoi bon lutter dans un monde aussi dur ? Une fille de plus ou de moins, qu'est ce que cela pouvait changer au final ? Rien, bien sûr. Comme à chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle rêva, le même visage lui revenait, éternellement ; celui de son frère ; de dix années son aîné. Un visage d'adolescent qui n'avait pas changé depuis toutes ces années, comment aurait il put de toute façon ; puisqu'il n'était plus. Mais, même après la mort ; il continuait de lui murmurer les mêmes mots à l'oreille, d'une voix douce et réconfortante ; ne pas abandonner, persister, rester forte.
Ensuite, prenaient le pas d'autres images de son passé, comme celle de son frère, toujours les mêmes ; la répétition aussi douloureuse qu'inlassable d'une scène tragique de sa vie pauvre vie : la mort, ou du moins, le meurtre de sa famille, la mort de ses proches, leur sang colorant le parquet vieillissant et les murs bruns de leur modeste demeure. Le brillant des lames sous la lumière de la lune, les pas se pressant sur le planché, et le noir de la nuit sans plus aucuns bruits au dehors comme au dedans. La petite fille fille s'approcha des corps affalés dans la pénombre et... J'ouvris les yeux, lentement.
Je tournai la tête vers les flammes, toujours là ; et de l'autre côté le ninja lui aussi présent, impassible, m'observant. Je posai délicatement ma main sur son ventre, et ne senti rien, enfin, si une douleur mais bien moins tiraillante que.. ; qu'avant. Enfaîte je ressentais plus un léger picotement que cette vive douleur. Bien sûr la zone était encore très sensible, mais je me sentais bien mieux, bien qu'un peu faible. Et sa voix raisonna dans la caverne.
« J'ai.. j'ai moins mal. Je me sens mieux. » répondis-je d'une voix assez faible. « Tu m'as soigné ? »
J'imaginais que oui. Je n'allais pas dire que j'avais mal à la tête, c'était assez futile, et puis j'avais la sensation que je ne devais pas lui en demander trop. J'évitais de bouger trop rapidement trop brusquement, je me redressai péniblement, adoptant une position assise. J'écartai le vêtement et observai le pansement, oui c'était ça, il m'avait ''soigné''. Je pivotai de façon à tourner le dos à mon geôlier, défis le t-shirt enroulé autour de ma poitrine, et l'enfilai en pensant qu'il les avait vu et que je n'avais pas eu mon mot à dire, j’éprouvais une certaine gêne. Puis je lui dis de nouveau face.
« Merci... » ajoutais-je. « Tu vas... » hésitais un instant. « Me laisser partir ? Je ne te suis d'aucune utilité... » poursuivais-je.
Les réactions de l’enfante étaient classiques. Son visage conservait un air d’inquiétude et d’angoisse, mais c’était tout à fait normal. Après tout, en une maigre journée, elle avait été enlevée, menacée, blessée, opérée : un véritable parcours du combattant. Sans répondre à une question dont la réponse était évidente, Samui Kakeshuou se redressa et prit le chemin de l’extérieur. Un regard simple pour comprendre que rien ne changeait dans ce satané pays : la pluie, la pluie … toujours la pluie ! Il allait falloir se mouiller. Mais dans un certain sens, notre combattant de l’Ombre s’était mouillé depuis son départ en mission. Ce n’était pas les éléments naturels qui allaient l’empêcher d’atteindre son nouvel objectif : rentrer à la maison. Faisant volte-face, son pas fut plus sec, plus rapide. Passant à côté de la jeune femme, il ne redoutait plus qu’elle puisse représenter une menace pour aujourd’hui. Déjà fatiguée et apeurée, l’opération devait l’avoir porté à un niveau de fatigue qui l’empêcherait d’agir en toute circonstance. Ramassant ses maigres affaires, en particulier la trousse de soin qu’il avait utilisé pour les soins, il rangea son barda et s’enquit de se préparer à sortir. Il allait vider les lieux.
La question de la jeune femme le ramena dans un sens à la réalité. Qu’elle parte ? Après tout, oui ! Elle n’était plus d’aucune utilité directe, lui ayant dit tout ce qu’il avait besoin de savoir sur ce pays. Pour notre vétéran qui avait traversé tant de guerres et de territoires, il était évident qu’elle ne lui apporterait rien de concret ; en particulier dans son état de santé. S’il l’emmenait avec lui, il devrait la traîner sur plusieurs kilomètres, et pour obtenir quoi ? Pas grand-chose … . Il se tourna vers elle, comme s’il prenait conscience de sa présence. Il avait ignoré sa première question ; celle-ci, il devait certainement y répondre. Que faire d’elle ? Il n’y avait pas mille scénarii. Le premier constituait à la laisser là : une cas classique, souvent mis en application. Le deuxième était de la ramener à la bourgade la plus proche : pratique habituelle du ninja bon samaritain qui ne veut pas faire de dégât inutile. Troisième méthode : l’éliminer pour ne pas laisser de trace de son passage, se faire discret et se fonder dans la masse et dans l’ombre. Et notre Lion des Neiges est un type qui aime rester discret … .
~ Tu viendras avec moi. Je dois savoir quel est le chemin le plus proche vers la mer. Une fois que tu m’auras aidé … je te laisserai partir … .
Des paroles directes, mais à la détermination presque molle. Après tout, il n’était guère motivé à emmener cette femme avec lui, mais sa conscience pour une fois le retenait. Il devait certainement faire quelque chose pour elle : ce n’est pas comme s’il l’avait rendu inapte, et faible ! Mais elle était devenue presque intéressante à ses yeux. Elle ferait partie temporairement de l’aventure, jusqu’à ce que notre membre du Clan Samui trouve une porte de sortie exploitable. Il reprit sa marche énergique jusqu’à la jeune femme et plia les genoux, se mettant ainsi à sa hauteur. Dans cet élan, il plongea sa main rugueuse dans sa sacoche dorsale, pour en retirer un rouleau. Sans lui porter un regard, ni un mot, il déroula l’outil, et dévoila une carte du monde. Les territoires étaient vagues, car de ce temps, les pays comme les villages n’existaient pas. La seule chose visible était la terre, la mer, et les vastes et très nombreux fiefs que les seigneurs et leurs vassaux et ennemis se partageaient, se disputaient et se mettaient à mort pour X ou Y raison. Son doigt vint pointer l’un d’entre eux.
~ Nous sommes ici. Mon objectif est de me rendre à la mer. Il me faut donc traverser ces cinq différents territoires. Le tien s’étend sur une bonne distance. Tu vas donc m’accompagner jusqu’à ce point. Une fois sur la frontière, je te laisserai chez toi. Tu seras libre de faire ce que bon te semble.
En un éclair, une fois ces explications données, la carte fut repliée et remballée dans ses affaires. Les choses étaient simples : tu connais le territoire. Montres moi où aller. Une fois ta mission accomplie, tu seras libre. Comme un bon p’tit soldat.
Mais un soubresaut agita notre maître de la Glace, et le poussa à se relever en un bond. Un frémissement dans la colonne vertébrale. Un problème ? Notre ami n’avait pas de rebrousse-poils sans raison. Se rapprochant de la paroi de la grotte dans laquelle le duo avait pris refuge du déluge, notre homme longea la paroi et porta un œil à l’extérieur. Difficile de cerner quoi que ce soit derrière de rideau de pluie. Au loin, seule l’ombre des arbres et du décor forestier semble apparaître dans une brouillard d’eau. Mais quelque chose cloche. Un élément ne rentre pas correctement dans le décor. D’instinct, le soldat sort une arme qu’il conserve dissimulée le long de son bras. Un pas en arrière, et un regard vers la figure frêle qui semblait destinée à l’accompagner plus longtemps. Quels enfoirés !! Ils avaient traversé la frontière, et avaient continué à le pister ! Il pensait que la frontière ferait la différence. Mais si les deux seigneurs de ces terres étaient ennemis, ou encore si ces combattants étaient assez discrets, rien ne pouvait retenir leurs actions et les empêcher de progresser en terre étrangère. Ils sont tenaces, ces salauds ! Il va falloir jouer de nouvelles cartes. Kakeshuou lança un regard autoritaire vers son invitée involontaire, accompagné d’un kunaï qui alla se ficher près des hanches de la jeune femme.
~ Il va falloir se défendre ! Sinon, mes soins auront été inutiles pour toi … .
Incrédule, j'observais et j'écoutais mon interlocuteur. Résumons; je voulais quitter mon pays pour celui du feu, une fois parvenue cet homme m'a sauvagement attaqué et ramené à la case départ; à la suite de cette rencontre de laquelle j'ai bien failli ne pas me relever, il me demande de l'aider à repartir chez lui, au de-là donc du pays que je tentais de rejoindre! bon jusque là, je veux bien dire ''passons sur ce qui c'est passé"; mais voilà que maintenant il me dit que je vais devoir me battre ? énooooooorme blague. Néanmoins, même si sur le coup je ne suis pas très enclin à coopérer pour, je pèse un peu le pour et le contre; d'un côté je peux l'aider et probablement mourir au combat parce que je ne suis pas une militaire et que mes connaissances dans le domaine ninja sont plus que déplorables ou alors, ne pas l'aider, il se fait tuer, les autres me trouvent et pensent que je l'accompagnais, et ils me tuent quand même... Sérieusement.. je prenais conscience qu'il était la pire rencontre que je n'avais jamais faite de toute ma vie. Ma décision était prise, je soupirais bruyamment puis lui répondis.
Je vais t'aider, crin blanc.. j'ai pas vraiment le choix... dis-je en ramassant le kunaï qu'il m'avait si généreusement balancé. Mais après on fait ce que je dis!
Je me rapprochai de lui, restant dans son dos, j'attendais que cela bouge au dehors. Mon cœur s'emballait, ce fut la première fois que j'étais confrontée à un pareil danger, et le plus étonnant fut que cette situation me plaisait comme si j'avais été faite pour ça depuis toujours. La pluie s'arrêta ne laissant que pour seul bruit celui des dernières gouttes ruisselant et gouttant des parois; puis, soudainement, une voix s'éleva, raisonna depuis l'extérieur. Une homme parlait, on aurait pu croire qu'il était juste à côté. Je jetai un œil à... l'oxymore vivant, il écoutait, comme moi.
Kakeshuou du clan Samui et sa disciple; nous savons que vous êtes dans cette grotte! Rendez-vous et aucun mal ne vous sera fait.
Han.. Kake.. shuou ? Disciple ? ils font erreur là... je.. ne suis la disciple de personne. Hum.. Je suppose qu'il ment hein, ils veulent... te tuer, non ? et puis moi aussi par la même occasion.. lui dis-je à voix basse.
Je serrai mon kunaï aussi fort que possible entre mes petits doigts. Le fameux ninja, le Samui donc; dépassa la tête pour regarder, voir leur position supposais-je, quand une salve de shuriken vint se planter juste au rebord de la grotte. Un rire nerveux néanmoins silencieux s'empara de moi, ils ne rigolaient pas et leur précision me dressait les poils dans le dos, mon courage éphémère se mua en une peur tétanisant, je me rendais compte à quel point je tenais à ma vie aussi pourrie soit elle, à quel point je voulais continuer de vivre, j'étais si... loin de sa fin, je voulais vivre.
Ce fut à cet instant précis qu'un déclic eut lieu, au plus profond de mon corps, une vague d'énergie, de puissance me gagna emplissant ma tête d'une fureur indescriptible, et mes muscles d'une nouvelle vitalité. Mon abdomen ne me faisait plus souffrir, je me sentais... comme... jamais, jamais je ne m'étais senti aussi vivante. Mes tremblements s'étaient estompés, j'avais repris le contrôle de mon corps, enfin.. J'observais mes mains, mes bras débordant d'une aura bleutée, émettant un sifflement discret, comme si l'on brassait de l'air..
Je sentais mon cœur battre à une vitesse folle, mes bras se durcir comme de la pierre; je lâchai l'arme qui s'écrasa au sol dans un tintement métallique sonore. J'attrapai alors mon ravisseur par la manche, pendant qu'il devait voir ça; il me semblait léger, pourtant il était massif.
Je.. je... dis-je le souffle haletant.
Je disparus d'un coup, sans l'avoir vraiment prémédité je me retrouvai dehors sous un ciel nuageux, me précipitant vers un de ceux qui attendait, à trois, deux, un mètre; son visage déconfit en disait long, il ne s'attendait pas à ça. J'entendais tout le monde crier autour de moi, des volées de shuriken, kunaï et senbon siffler derrière et devant moi, sans pour autre me toucher; et mon poing s'écrasa sur la face du premier adversaire qui l'envoya à plusieurs autres mètres d'ici. Je comprenais peu à peu ce qui se passait, ce que je faisais. J'avais beau être une civile de base, je connaissais une chose : le chakra. Je n'avais jamais appris à m'en servir mais, souvent je ressentais cette énergie couler dans mes bras, dans mes jambes pieds et mains lorsque je frappais des ''adversaires'', et là... J'arrivais déjà sur le second adversaire, lorsque que je ressentis une nouvelle douleur dans le bras. Mes yeux se posèrent sur la source, cinq aiguilles plantées dans mon épaule à quelques millimètres les une des autres, je m'arrêtai immédiatement, les retirai. Mes mains étaient couvertes de sang, de mon sang. Tout ralentit autour de moi, j'entendis les poursuivants du crin blanc ordonner...
Tuez la disciple! ne la laissez pas reprendre!
Je compris alors que cette fois-ci c'était certainement la fin, et qu'un sursaut d'adrénaline ne m'aiderait pas. Je me satisfaisais déjà de cette fin, car je pourrais certainement revoir les miens. La mort, j'en avais vraiment peur, et mon cerveau comme mon corps le comprenaient, une explosion bleu cette fois, un tourbillon autour de moi repoussant tous les projectiles, mon épaule sembla perdre toute sensibilité, j'observai, non... plus rien, plus une goutte d'hémoglobine ne dégoulinait. J'observais autour de moi, tous semblaient figé, était-ce le temps ? Non, ils me regardaient. Pourquoi ? Je leur répondis.
Je.. je ne suis pas... sa... DISCIPLE !!
Et je me remis au travail.
Spoiler:
Tu l'auras compris, il s'agit de la première fois que Sonoshee ouvre les portes célestes (Hachimon Tenkou).
Porte 1 & 2 : vitesse, résistance, force (en gros) -> fatigue
Dernière édition par Sonoshee le Dim 13 Oct 2013 - 18:56, édité 1 fois
En peu de temps, la, situation avait considérablement changée. Perdu dans un pays inconnu, dans une grotte qui ne présentait pour l’instant aucun avantage, le vieux briscard savait qu’il était urgent d’intervenir. Un seul homme capable d’user de Katon, comme ceux qu’il avait déjà abattu, et les deux protagonistes finiraient en merguez sans possibilité de fuite. Mais se jeter dehors la tête la première reviendrait à ouvrir les bras avec un sourire aux lèvres devant un peloton d’exécution. Ce qu’il faudrait, ce serait des conditions favorables ; un avantage, un bonus ! même si l’on n’est pas dans un jeu vidéo. Les conditions météo – visiblement éternellement déprimantes et ennuyeuses dans ce fichu pays – étaient pour une fois intéressantes ; la pluie formait un véritable rideau brumeux, qui cacheraient les actions. Le fait qu’il s’agisse d’un pays étranger pour Kakeshuou Samui pouvait probablement impliquer que c’était aussi le cas pour ces salopards. Bonus pour notre homme : il avait avec lui une « indigène » qui devrait être capable de le diriger malgré ce temps de chien. Le trahirait-elle ? Peu de chances, voilà qu’elle se retrouvait avec les mêmes ennemis que lui. Le tuer lâchement ne ferait que la soulager un bref instant avant le trépas. Reprenons : plusieurs éléments en main. Ne reste plus qu’une ouverture pour le paquet cadeau avec une bombe dedans.
Décidément, quelle chance d’être tombé par pur hasard sur une folle dingue dénuée de toute conscience et de toute intelligence !! Foncer tête baissée était une véritable ânerie ! Dans toute sa carrière, notre Lion des Neiges n’avait jamais eu l’occasion de voir un cas pareil dans sa longue vie : même chez les Kaguya, il n’avait pas vu de pareils crétins ! Elle ne prenait pas conscience des risques ? Elle n’avait jamais été sur le champ de bataille, et elle réagissait certainement de la façon que lui dictait sa conscience. Ca devait pas être beau, là-d’dans ! Elle devait être stressée suite aux menaces, et son corps avait secrété trop d’adrénaline. Un cas classique sur le front. Presque un stress post-traumatique. Sauf que là … c’est avant ! Le corps humain est étrange, mais que voulez-vous. En revanche, quelque chose était intéressant. Voire surprenant ! En peu de temps, notre jeune demoiselle est devenue une sprinteuse ! Et pas une sprinter d’école primaire : on parle ici de la candidature pour les Jeux Olympiques. Comment une gamine, qui ne connaissait pas son propre pays plus loin que ce qu’elle avait vu jusqu’à aujourd’hui, pouvait-elle développer pareilles capacités physiques ? Pour l’heure, une seule hypothèse : du pur hasard. Quoi qu’il en soit, il ne fallait pas tarder. Le fait de se précipiter dehors était courageux, mais la rendait surtout ouverte à toutes les menaces. Les choses ne finiraient pas aussi simplement ; d’ailleurs, les armes de jet commençaient déjà à pleuvoir.
~ Quelle idiote … .
La vérité ? Noter homme était aux anges ! Il lui fallait un élément de surprise pour détourner l’attention et sortir. La chose était faite ! Toute l’attention était dirigée sur cette gamine prépubère, qui n’aurait probablement pas la force de tenir bien longtemps. Mais ce serait bien assez pour faire son office. Se jetant à son tour sous le torrent céleste, il ne fallut que quelques secondes pour que notre homme soit trempé de la tête aux pieds ! Peu importe, c’était un autre avantage pour lui : l’eau était son allié, et il agirait plus rapidement et plus librement dans ces conditions, dépensant moins de chakra. Le premier saut le mena aux pieds du premier embuscé, et un coup de kunaï bien visé permit de trancher la carotide. Et d’un en moins. L’eau coulant à vif dans ses mains, créer un pieu de glace fut d’une facilité presque déconcertante. Et jeter cetTE arme vers la deuxième cible sans qu’elle puisse voir le danger imminent, un régal ! En peu de temps, voilà déjà un potentiel de l’ennemi mis au ban ! Mais on ne pouvait s’arrêter là. Il devait rester quatre à cinq adversaires, et ces derniers avaient compris que le membre du Clan Samui était entré en action. De plus, l’enfante était maintenant dans une fâcheuse posture.
Le ninja insulaire s’empara rapidement d’un objet dans sa sacoche. Il n’avait que peu de temps. Le tirant dans un geste théâtrale, sa voix accompagna son mouvement de tir.
~ A terre !
L’instant d’après, une explosion violente agitait le nouveau terrain de combat, soulevant un bel amas de terre et de fumée … ainsi d’un léger brouillard ! Assez large et assez dense pour recouvrir dans son manteau gris les environs. Atterrissant aux côtés de la dingue qui lui servirait de partenaire pour cette escapade, Kakeshuou Samui passait le bras de la jeune femme autour de son cou. Du sang. Elle était blessée. Même si cela pouvait être léger, il ne fallait pas rester ici ; l’ennemi pouvait avoir installé des pièges avant de tenter de les débusquer. Et tous n’étaient pas encore localisés. Une chance qu’il ait eu cette note explosive : qui dit pluie dit froid, et qui dit explosion dit chaleur. Les deux mélangés créaient un brouillard artificiel qui dissimulerait leur fuite.
~ On décolle. On doit se mettre à l’abri un instant. On les cueillera s’ils nous poursuivent.
Et la seconde d’après, avec un poids mort léger comme une plume sur une partie de son dos, le duo prenait son envol dans les arbres proches, pour se cacher à une centaine de mètres plus loin. De là, posés, reposés et soignés, ils pourraient observer les mouvements ennemis, préparer des pièges … et se sortir de ce traquenard.
Le combat fut rude, et n'était pas finie, disons qu'on était parvenu à se sortir du piège; pour l'instant. Je ne comprenais pas vraiment ce qui venait de se passer, enfin, je m'étais battue avec plus de forces et de violence que d'ordinaire, et je me sentais bien plus fatiguée mais ce n'était pas si surprenant en fait, après avoir subit autant de chocs en aussi peu de temps. Maintenant, nous nous trouvions dans un arbre, temporairement hors de danger. Nous avions de la chance que les forêts de la région étaient essentiellement constituées d'arbres centenaires massifs. J'étais assise contre l'écorce humide, et observai le ''Samui''. Je ne savais pas ce qu'était le clan Samui, mais j'avais, comme on dit, la puce à l'oreille. J'avais pus apprendre en très peu de temps, grâce à ce combat; que les ninjas avaient des facultés extraordinaires, les types qui nous agressèrent semblaient manier le feu et les armes; et lui, Crin blanc; pouvait créer de la glace et se battre avec... Je soupirai. Les bruits que nous pouvions faire étaient couverts par celui de la pluie sur les innombrables feuilles au dessus de nous, je lui adressai alors la parole.
Pourquoi tu n'en as pas profité pour t'enfuir ? Pourquoi tu me traînes avec toi ? Pour retourner chez toi tu n'avais pas juste à revenir sur tes pas ?? Soufflais-je. Je crois que tu devras te débrouiller après, j'ai mal partout.
J'étais toujours en aussi mauvaise posture, et toujours ''otage'' de cet homme. J'étais persuadée qu'il pouvait retrouver son chemin tout seul, et je ne voyais surtout pas en quoi je pouvais encore lui être utile. J'étais à bout de force, et après seulement quelques heures d'éveils l'envie de clore mes yeux et de ne plus penser à tout ça me gagnait, mais pouvais-je dormir à un tel moment, c'était certainement imprudent, mais avais-je le choix ? Je commençais déjà à somnoler, mes paupières battaient dangereusement de haut en bas, avec de plus en plus de lourdeur. Le dénommé Kakeshuou ne m'avait pas répondu, il semblait trop absorbé par les mouvements lointains de nos poursuivants, je toussotais histoire de lui rappeler ma présence. Et repris une nouvelle fois la parole avec une voix plus calme et plus douce qu'auparavant. Mon sale caractère était atténué par mon état physique général.
Kakeshuou ? quel étrange prénom. baragouinais-je. Je vais dormir un moment si tu n'y vois pas... d'inconvénients... Tu me réveilleras. Achevais-je.
Adossée au grand arbre, je baissai la tête fixant mes mains ensanglantées, et fermai les yeux.
Son sommeil était de plomb, et on aurait certainement du mal à l'extirper de son subconscient, elle avait tellement de choses à ressasser, subit tellement de frustrations... Oh oui, il lui faudrait un bon moment pour récupérer totalement d'une telle aventure, ou mésaventure. La jeune femme n'avait jamais vécu pareille situation, et ne s'était, encore plus, jamais servie de son chakra. Dépasser des limites, ou en découvrir d'autres dont on avait pas conscience demandait pas mal d'énergie, alors entre ça et une rencontre mouvementé avec l'incarnation du "froid"... Dormir était plus que vital.
Après une course acharnée et plusieurs centaines de mètres de distance assurés entre le lieu d’accrochage et ce présent endroit, le duo encore fatigué et sous le choc de l’attaque soudaine prenait pause sous un arbre immense. La situation était des plus dramatiques. Non seulement notre homme n’avait-il pu semer ses poursuivants, mais ces derniers s’en étaient pris à lui en pays étranger, alors qu’il avait sous le coude une femme. Une otage ? Plus vraiment. Elle était maintenant dans une situation difficile, dont elle ne se sortirait probablement pas. A qui la faute ? En prenant cette femme – qu’il avait blessé – avec lui, Kakeshuou Samui était loin de se douter de l’erreur qu’il commettait. Maintenant, il allait devoir la trainer avec lui, où qu’il aille. Il n’y avait pas des centaines de solutions. Il l’avait douloureusement blessé, et les derniers Ninjas à s’en être pris à elle n’étaient pas restés là sans rien faire. Des entailles, quelques coupures, des traces de coups … . Bienvenue dans le monde Ninja, femme. Un monde de conflit, de souffrances et sans merci. Désormais, soit tu parviendras à développer ces talents dont tu nous as fait une courte démonstration, soit ton visage se retrouvera dans la boue, dans un lieu inconnu où personne n’ira récupérer ton corps … .
Et malgré tes blessures, tu tiens à parler à ce vieux briscard qui t’en a fait voir des vertes et des pas mûres. Revenir sur mes pas ? Ce sont mes pas qui m’ont rattrapé. Et qui nous mettent dans une situation aussi délicate. Tu n’es qu’un élément de passage. Un personnage secondaire dans un récit où tu as eu le malheur d’avoir ta place. Personne ne peut te le reprocher ; mais tout le monde aura pitié de toi si tu viens à tomber dans un combat qui n’est pas le tien. Or, moi, j’ai la rage de vivre ! Je ne tiens pas à rester ici, dans ce pays merdique avec un temps de chiottes ! Mon cadavre ne sera pas refroidi par cette pluie diluvienne qui ne cesse jamais. Je me battrai jusqu’au bout. Non pour te sauver, mais pour sauver ma peau. Tu es fatiguée ? Repose toi donc. Cette première expérience a du te pomper tout ton chakra. Il est fort probable que tu ne puisses pas bouger tout de suite … . Et contre le tronc de cet arbre immense, Sonoshee tombe peu à peu dans un sommeil profond. Un sommeil dangereux, car sans protection aucune.
Le Lion des Neiges observait ce corps fragile, si timidement caché sous le feuillage. Elle se souviendrait sa vie entière de cette aventure. Et, que notre homme le veuille ou non, il avait une dette envers cette femme. Elle était en danger en raison de ses activités, et ses actions n’avaient fait que la plonger un peu plus à chaque fois dans la détresse et la proximité de la mort. Ces évènements ne l’avaient-ils pas conduit à connaître le chakra et la Voie du Ninja ? Ainsi, elle se condamnait à une vie difficile, lâche et au trépas soudain et brutal. Posant son matériel, il partit quelques secondes dans les parages, à la recherche de quelques branches. Il revint et profita un coin anormalement sec pour y faire un feu. La chaleur ferait le reste, et, une fois le feu pris, la pluie ne transpercerait pas assez violemment les branches et leurs feuilles pour venir l’éteindre. Un brin de chaleur pour un poil de confort. Cela fait, notre homme prit son élan pour grimper dans l’arbre ; et dans les premières branches qui surplombaient le corps féminin, il détacha une partie de son kimono, pour le disposer en travers les branches. Les quelques gouttes qui passaient jusque-là ne la toucheraient plus : elle était à l’abri.
Désormais à quelques mètres, le torse ouvert, sous la pluie battante, le membre du Clan Samui regardait dans le lointain. Il avait eu le temps de panser ses blessures ; l’ennemi en aurait fait autant. Et sous peu, il serait de nouveau sur leurs traces. Il fallait les éloigner, lutter … . Il devait se débrouiller pour la mettre à l’abri. La pluie battait, frappait son corps avec violence et frénésie. Pas d’état d’âme pour ce temps qui ne prenait pas en considération les envies des hommes de ce monde. Mais notre insulaire vétéran n’est pas en reste. Peu lui importe d’être trempé, cela ne l’empêchera pas de se rendre sur place pour accomplir son dernier devoir aujourd’hui. Un dernier regard sur cette femme inconnue ; et en avant. En route vers un massacre … .
* * *
Explosion. Sang. Bruits de métal et de tissus déchirés. Coupures, éclaboussures. Course, martellement de pieds sur un sol trempé. Appel à l’aide, cris de souffrance. Combats acharnés, bestiaux. Regards incendiaires, flammes au bout du cierge. Corps inertes aux pieds des arbres. Kïai pour se donner du courage. Boules de feu et impact aqueux. Lancées de shurikens et de pics de glace. Membres coupés, corps transpercés. Douleur, souffrance, mort. Massacre.
* * *
Un rayon de soleil ?? Dans ce pays ?? Étrange ! Même improbable ! Depuis quand le Soleil connaît-il ce minable petit pays qui se retrouve à peine sur la carte du monde ? Que pouvait bien faire cette lumière ici ? Était-ce un miracle ? Ou l’application inverse du vieil adage : « Après la tempête, le calme » ? Et cette atmosphère calme, malgré ce bruit de fonds ? Où est-ce ? Où nous trouvons-nous ? Les yeux peu à peu ouverts, la jeune femme était assailli de tous côtés ! Des paysans, des gens à qui il manquait des dents, des cheveux, des fringues. Bref, des gueux, quoi ! Du plouc de chez plouc dans la catégorie paysan, c’est vous dire dans quel sous-milieu on peut bien être ! Et pourtant, une agitation sans méchanceté. Plus de la curiosité piquée au vif. Tout le monde est intrigué, impatient d’en savoir plus. Les questions fusent, se multiplient. Les rires idiots des enfants se mêlent à cette ambiance incompréhensible. Seul un homme d’âge mur, un adulte parvient à être plus clair que les autres. Certainement celui à qui appartient cette baraque délabrée … ! Mais dans les mots qu’il lâche au milieu de la foule, il tente d’expliquer la situation à cette femme qui est étendue chez lui. Posée ici … il y a un jour déjà … amenée inconsciente par un homme étrange, voire inquiétant. Il l’aurait posé ici … serait reparti aussitôt … il était couvert de sang … n’a rien dit de ses intentions ni de l’identité de son colis … . Parti sans laisser de traces … . Un mystère de plus.
Car, en fin de compte. Qui est vraiment Kakeshuou Samui.
