Le village faisait face à une simili crise et Daiki se tenait à son bureau à y réfléchir activement. Comment remédier à ces vagues de Nukenins ? Ils avaient été nombreux à s’approcher de Konoha et cela n’était pas pour le rassurer. Entre le déserteur Kumojin et cette chose qu’il avait croisé, le Godaime commençait à sérieusement s’inquiéter pour la pérennité du village. Non seulement il ignorait la raison de tous ces allers retours mais en plus il doutait de la démarche à adopter. C’était assez perturbant. Le Yondaime ne semblait pas avoir eu ses problèmes. Peut-être qu’une politique d’austérité arriverait à dissuader les shinobis errants et les criminels à venir s’inviter chez lui.

Tant de questions et de problèmes que l’Hayashi essayait de se résoudre et auxquels il réfléchissait depuis quelques temps déjà. Il se prenait littéralement la tête de ses mains depuis un moment et il fut tiré de sa réflexion par la porte. Un simple « Entrez » et Nikkou fit son entrée, précédé par une demoiselle. De longs cheveux foncés et un air assez étrange. Comme si elle était totalement absente de ce qui se passait. Et des vêtements tout aussi sombres que ses cheveux pour achever le portrait. Nikkou prit la parole et commença à lui expliquer que cette femme souhaitait lui parler et qu’il s’agissait d’une bonne connaissance à lui. daiki se contenta de désigner silencieusement les sièges se trouvant devant le bureau.

Il attendit un instant pour détailler les deux protagonistes des yeux. D’un côté Nikkou à qui ses regards étaient assez significatifs et il ne doutait pas que son ami y comprendrait le message qu’il souhaitait faire passer, à savoir : « Qu’est-ce que c’est que tout ça ? ». Et la dénommée Ozuka dont il essayait d’arracher quelques informations par une simple observation attentive. Difficile de trouver quelque chose à tirer d’une apparence simple, voire banale. Aucun signe significatif pouvant aiguiller vers une supposition plus qu’une autre. Il abandonna là son travail d’investigation pour privilégier les mots, qui restaient le meilleur moyen d’expression à ce jour. Si si je vous assure ! La totalité des experts sont d’accord là-dessus. En tant qu’hôte, Daiki prit la parole le premier :

Bienvenue à Konoha, Ozuka. Hayashi Daiki pour vous servir. Qu’est-ce qui vous amène au village de la Feuille dites-moi ?

Puis il lui laissa le soin de répondre. Même si son esprit était un peu ailleurs. Nikkou lui amenait une amie proche à lui. Pourquoi ? Ça éveillait les soupçons tout de même. Mais cela devait certainement avoir un lien avec les raisons qui avaient conduit cette dame à se rendre à Hi no kuni dans le village de Konoha. Le Godaime ne tarderait donc pas à en apprendre un plus.

L’Hayashi d’un naturel simple et jovial fronçait les sourcils à mesure que la kunoichi s’exprima. Il n’accorda aucun regard à son prédécesseur et ami qu’il préféra ignorer pour le moment. Toute cette histoire empestait à des kilomètres à la ronde. Daiki avait croisé la route de tas de purins plus agréables à renifler. La situation était incroyablement délicate. Cette femme semblait être amnésique à ce qu’elle disait. De plus, elle disait avoir des ennuis avec des gens puissants et elle réclamait le refuge à Konoha en échange de ses services de shinobi. Débarquer dans une des grandes nations en prétextant l’amnésie pour s’y intégrer tranquillement avec à la clé des personnes puissantes à sa poursuite, cette kunoichi avait le don de savoir se vendre. Daiki écoutait néanmoins sans rechigner même si ce qu’il entendait ne lui plaisait pas du tout et lui laissait un méchant arrière-goût.

Elle continua et enchaîna sur un détail encore plus dérangeant. La position du médecin vis-à-vis de Suna. Etant donné qu’il s’était évertué de dévoiler cette information à un minimum de monde, comment une kunoichi amnésique en avait-elle entendu parler ? Ce n’était pas le genre d’informations qu’il partageait au bar du coin à de vieux potes de beuverie. Les personnes au courant se comptaient sur les doigts de la main. En tout cas elle prétendait être au courant et appuyait cet argument en expliquant qu’elle pouvait lui servir de pilier pour des attaques furtives qui ne le rallieraient pas à elle. Après quoi elle vanta ses mérites au combat. Il ne l’écoutait qu’à moitié comme ce discours sur ses capacités tournait un peu en rond et qu’une phrase parmi tant d’autre avait attiré son attention plus que le reste. Il la lui ressortit d’ailleurs :

Vos paroles n’ont aucun crédit, ça c’est sûr.

Il se plaça devant la fenêtre et souffla fortement par le nez avant de se retourner tout en s’adossant à la vitre. Il avait un regard dur qui ne lâchait pas Ozuka comme s’il allait réussir à percer le secret du détail qui le titillait tant. Nikkou prit également la parole pour appuyer ce que disait Ozuka. Rien de plus normal s’il la connaissait. Daiki l’écoutait sans pour autant lâcher la kunoichi des yeux. Lorsque son ami eut terminé de parler, il se redressa et se dirigea vers la porte :

Suivez-moi. Les murs ont des oreilles par ici.

Ils sortirent de l’enceinte du bureau et se dirigèrent vers un escalier les menant sur le toit. Une fois que les trois protagonistes furent là, Daiki referma l’accès avec les lourdes portes de métal qui claquèrent sur le sol. Il ne faisait pas réellement ça pour la discrétion. Il avait son plan en élaboration ainsi que les informations qui décantaient. Elle avait affronté Gobi et avait permis à Nikkou d’en connaître un peu plus sur Teichirô et sur ce combat. Une source d’information intéressante et qui appuyait ses dires sur son niveau certes. L’Hayashi restait perplexe sur bien des sujets et il n’allait pas se priver d’en faire part. Il était hôte et maître de la décision.

Plusieurs détails me chiffonnent dans votre histoire Ozuka. La première étant ces poursuivants d’un niveau très élevés qui vous poursuit. Vous qui vous vantez d’être puissante, quelle ironie… Vous venez donc quémander une protection contre des personnes plus puissantes que vous qui vous prétendez plus forte que mes hommes. Ces poursuivants seraient donc dangereux pour le village et je devrais prendre le risque pour une parfaite inconnue ?

Il laissa un premier temps très court avant de reprendre :

Ensuite, vous prétendez avoir eu vent de ma position vis-à-vis de Suna. J’aimerais connaître votre source immédiatement. Une réponse claire et précise sans la moindre hésitation sinon j’aurais le « privilège » de tester moi-même votre niveau de combat.

Daiki ne comptait pas jouer à l’enfant de cœur. Trop de choses floues et incertaines qui ne lui plaisaient guères. A la prochaine entourloupe, il ne comptait pas faire de cadeaux à cette Ozuka, peu importe les liens qu’il y avait entre elle et Nikkou.

hrp:

Daiki écouta avec attention la réponse qu’apporta la Nukenin. Il était sur le qui-vive. Ces informations qu’elle avait exposées vulgairement attisaient toute sa méfiance. Lui qui avait confié ceci à de rares personnes de confiance, elle ne pouvait être au courant qu’en ayant eu ses informations de la bouche de ceux avec qui Daiki en avait parlé. Ou bien il s’agissait d’une espionne ennemie redoutablement efficace. Dans tous les cas, cela ne lui plaisait guères et il ne comptait pas laisser passer une telle chose. Ce genre de danger devait être éradiqué au plus vite. Mais il n’était pas un barbare assoiffé de sang. Il y avait peut-être une explication logique derrière tout cela et il se devait d’écouter auparavant la réponse demandée avec empressement. Et Ozuka commença à prendre la parole et à s’expliquer. Ce qui était déjà louche. Quelqu’un de parfaitement innocent se contenterait de laisser les supputations aux douteux et d’accepter son sort là où le menteur cherche le mot ou la phrase qui le sauverait. Mais Daiki chassa ces pensées pour rester un maximum objectif dans sa décision. Pas question de prendre de mesure trop hâtive ou discutable.

La femme s’expliqua quant à la nature de ses poursuivants qu’elle qualifiait de dangereux en exposant en quoi ils ne représentaient pas un danger potentiel pour Konoha. Et elle marqua un point. D’un côté, Daiki n’avait pas de quoi la croire quand elle disait avoir tout fait pour se faire remarquer mais il ne s’attarda pas dessus. Nikkou aimait trop Konoha pour prendre une décision bien trop dangereuse, peu importe les liens qui l’unissaient à cette femme. D’ailleurs de quelle nature était ce lien véritablement ? C’était bien la première fois qu’il entendait parler de cette femme alors que l’Hayashi avait été un homme de confiance de l’ancien Hokage. Difficile de répondre à ça sans de question posée de vive voix mais le médecin se voyait mal interrompre une conversation pour demander de manière toute aussi impolie ce qui liait les deux interlocuteurs l’accompagnant. Il se focalisa donc sur les mots de la Nukenin qui reprenaient alors qu’elle tenait une sorte de tas de cendre dans ses mains.

Le cœur de l’Hokage avait manqué d’envoyer un flux sanguin pour activer les muscles et ordonner une réaction immédiate quand elle avait plongé les mains dans les poches mais rien de très grave apparemment puisqu’il ne s’agissait que de cendres. Par contre si cette fille manipulait la cendre ça s’annonçait coton. Mais là encore, Daiki se fia à la réaction de Nikkou qui ne moufeta pas. Si tel était sa particularité, il se serait inquiété de la voir sortir un atout de combat. Pas d’inquiétude de ce côté. Et la demoiselle en venait au principal sujet qui intéressait le médecin. Sa réponse influerait sur le reste de cet entretien alors il s’assura de ne pas en perdre une miette. Il écouta chaque mot avec attention et prit soin de ne pas l’interrompre le temps qu’elle termine. Il la regardait sans ciller et attendait la fin de son discours. Elle ponctua sur un souffle qui envoya les cendres voleter après une belle explication de la raison de ces informations qu’elle avait réussi à obtenir.

Daiki n’avait pas tellement besoin de réfléchir mais il fit mine de le faire pour mieux duper. Son surnom n’était pas surjoué ou acheté après tout. Il regardait presque dans le vide, l’air pensif, alors qu’il savait déjà ce qu’il allait faire. Il releva la tête doucement, faisant mine de sortir d’une intense réflexion et s’exprima enfin :

La rumeur de mots prononcés uniquement en la présence de personnes de confiance ? On ne parle pas là des rumeurs de palier entre deux commères qui se chuchotent les petits secrets du voisinage mais d’une position politique gardé jusque-là pour moi. Les seules personnes ayant entendus mon avis sincère ne serait jamais allé le répéter à n’importe qui pour que cela arrive ensuite à vos oreilles. Raison pour laquelle je continue de douter de vos paroles et raison pour laquelle vous allez avoir l’occasion de tester les rumeurs des cellules. Autant dire qu’avec un minois comme le vôtre, les douches vont vous laisser un amer souvenir.

Sans sommation, Daiki se contenta d’un claquement de doigt et une plante surgit du sol pour cracher à la figure de la Nukenin. Ce crachat n’était pas anodin puisqu’il s’agissait d’un poison plutôt utile provoquant chez la cible un aveuglement total. Très pratique pour l’utilisateur et très handicapant pour la victime de ce jutsu. De plus, Daiki gonfla d’air ses poumons pour recracher finalement un trait de feu qui partit tout droit sur sa cible. Le danger n’était plus à identifier. Il fallait l’effacer. Une inconnue se présentant avec de telles informations dont la source restait à justifier ne pouvait pas vivre plus longtemps. Il s’assurerait en tout cas qu’elle ne présente pas un danger pour la suite de ses plans. Et son lien avec Nikkou n’y changerait pas grand-chose.

Spoiler:

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Un éclair. Et puis plus rien. La fille avait disparu. Elle réapparut un peu plus loin. Dans les bras de l’ancien Sandaime. Nikkou venait de commettre un acte plutôt grave. Oui utilisons donc le « plutôt » pour minimiser la gravité de la situation. Daiki espérait juste que son ami n’allait pas réitérer par d’autres âneries regrettables. De plus, son ami de toujours se mit à parler. Rien de très étonnant en soit. Et pourtant Daiki resta perdu. Ce n’était pas lui. Ce n’était pas l’homme qu’il avait défendu et servi du temps où il faisait partie de l’ANBU. Ce n’était pas cet homme empli de valeurs qu’il avait eu l’occasion de connaître. C’était plus l’homme perdu et déboussolé par son étrange comportement qu’il avait retrouvé après un an de recherche. Cet homme lui faisant face était ce fameux danger qui sommeillait en Nikkou. Mais le blesser revenait à blesser Nikkou.

Alors qu’il se posait la question de comment gérer cette situation, il semblerait que son « ami » n’en fasse pas quelque chose d’aussi complexe et difficile à décider. Car il n’hésita pas l’espace d’une seconde pour lancer l’offensive et appeler deux répliques qui recouvrirent le terrain d’une nappe d’huile importante. Une étendue huileuse qui fut instantanément embrasée par l’assaut Katon du Nikkou « obscur ». Daiki ne bougea pas d’un trait. Les flammes arrivèrent sur lui et l’entourèrent de toute part. C’est en tout cas la finalité qu’il y aurait dû y avoir. L’Hokage avait même eu recours à une armure avant que les flammes ne l’atteignent mais voilà que la Nukenin intervient en s’interposant pour sceller le feu dans un parchemin. La situation devient de plus en plus inextricable.

Alors que Daiki allait intervenir dans cet imbroglio le plus total, Ozuka prit la parole. Elle tenta d’abord de raisonner Nikkou avant de s’adresser au Godaime et de réitérer sa demande. Elle se permit même de lui faire comprendre que s’il n’acceptait pas, elle se mettrait contre lui également. Deux adversaires de haut niveau contre lui. Daiki avait beau avoir confiance en ses capacités, il ne fallait pas croire au père Noël ou être expert en stratégie issu du clan Nara pour comprendre qu’il y avait de très faibles chances de s’en sortir face à ça. Mais il y avait plus urgent que la Nukenin. Nikkou devait absolument être contrôlé. Pour ça, le Renard avait un plan. Là-dessus, la jeune femme lui servirait finalement à quelque chose. Etant près d’elle, il n’eut que quelques pas à faire pour se retrouver à ses côtés. Ce après quoi il lui adressa quelques mots qu’il prononça à voix basse :

Je pense qu’on a plus urgent à gérer que ta proposition alors si tu tiens un tant soit peu à Nikkou contente toi de pas tout faire foirer.

Et sans prévenir, un dôme de bois vint entourer Ozuka. Daiki apposa sa main dans le bois pour y créer une sorte d’anfractuosité prenant la forme de sa main comme si elle s’intégrait à la paroi. Puis regardant froidement son ami un peu déboussolé par sa seconde personnalité, il s’adressa à lui d’une voix forte qu’il voulait autoritaire :

Je sais que tu m’entends Nikkou. Si ce type a pris contrôle de ton esprit, tu peux le faire. Alors dépêche-toi de le dégager ou ce sera ton amie qui y passera. Si je retire ma main ou que je relâche d’un millimètre la pression, le poison qui est en train de l’asperger en ce moment lui sera fatal et la fera mourir à petit feu. Si tu ne tiens pas à la retrouver au cimetière en lui déposant des gerbes de fleur, arrête cette folie immédiatement ou je serais dans l’obligation de m’en prendre également à toi.

Il garda un faciès sévère et renfermé pour bien montrer sa détermination. Ozuka ne risquait absolument rien, mais le coup de bluff pouvait provoquer l’effet inverse et forcer Nikkou à se battre sur sa partie sombre pour la renvoyer dans les tréfonds de son esprit. Si cette astuce ne marchait pas non plus, Daiki devrait employer d’autres moyens qui ne l’enchantaient pas particulièrement. Il espérait donc que ce mensonge réussirait à passer. Il le souhaitait vivement pour ne pas avoir à en venir aux mains avec cet être qui continuait d’être son ami malgré le fait qu’il ne soit plus lui-même.

Techniques:

HRP: